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 Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis-

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Message# Sujet: Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis-   Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis- EmptyMar 30 Oct 2018 - 22:01

Every Artist Has A Story, You Know.
Painting Is A Metaphor For Control

Un homme sage avait dit que le temps pansait les plaies, que le temps faisait oublier nos craintes et apaiser nos démons intérieurs, qu’il pouvait résoudre tous les problèmes. Cependant, pour Elliot, c’était différent. Il maudissait le temps qui n’avait fait qu’aggraver ses nombreux problèmes, agrandissant toujours plus ses plaies. Le temps n’avait jamais aidé à Elliot d’apaiser ses démons, de les contrôler. Bien au contraire. Au fil des années, ses démons étaient plus insistants, plus féroces et sanguinaires que jamais. Ils étaient là, rôdant autour de lui afin de voir la moindre faiblesse pour mieux la dévorer et finalement, Elliot s’en était rendu là. Les démons avaient dévoré la moindre parcelle de bonté en lui. La bonté était pour lui, un mot et une définition dans le dictionnaire. Il n’en faisait jamais preuve à part pour un acte intéressé. Hélas, un acte intéressé derrière un élan de bonté n’en était point. Pour Elliot, c’était juste un déplacement de pion, une manipulation.  Ses démons lui avaient volé sa gentillesse, son innocence et son enjouement pour la vie. Lui, il n’était plus qu’une bête féroce prête à asseoir son autorité par la violence.  Selon Elliot, la violence résolvait tout. Ce n’était pas le temps, quelque chose d’incontrôlable et d’insaisissable. La violence lui donnait la peur, le respect qu’il mérite. Après tout, Elliot avait toujours craint et respecté son père parce qu’il savait à quel point cet homme pouvait être violent et cruel avec lui. Jamais Aslan n’avait eu à craindre de leur père ou de la violence. Son frère était bon envers les autres. Pas avec Elliot mais avec les autres, oui. Aslan respectait tout le monde sauf Elliot, mais bon qui respectait l’avorton de la famille ? Personne.  Au moins, la violence avait réglé ce problème mais il en avait un tas d’autres à régler, comme par exemple son manque de contrôle avec ses démons.

Afin d’apaiser ses démons, ce chahut incessant dans son esprit qui le guidait peu à peu dans une folie sanguinaire, Elliot avait trouvé un seul moyen. Peindre. Il avait toujours aimé cela, au grand dam de son père qui voyait en cela, une forme de faiblesse mais pas pour lui. Il aimait peindre,  cela lui permettait de se concentrer sur autre chose que sa vie, que ses démons qui lorgnaient chacun de ses mouvements.  Non, là, il n’avait pas à se cacher et pouvait tout contrôler contrairement au temps.  Les toiles, les pinceaux, les dessins et les courbes étaient ses choix, non ceux des démons. En cette journée maussade où l’air s’était clairement rafraîchi, Elliot était sorti prendre du bon temps sur les plages de Los Angeles. Enfant, il n’était jamais vraiment allé dans cet endroit magnifique où des gens se baignaient à n’importe quel moment de l’année tant les températures de la Californie étaient agréables. Le bruit des vagues qui se déferlent contre le sable fin, la douce brise venant entremêler ses boucles d’un blond foncé presque châtain selon la luminosité. Malgré les températures en baisse, des gens essayaient de bronzer tant bien que mal sur le sable, certains plus courageux, ignorant le vent venant de la mer allaient se baigner malgré qu’elle semblait bien fraîche aujourd’hui au vu des petits cris surpris des baigneurs courageux. Les nuages gris s’accumulaient à l’horizon, annonçant sans doute une petite pluie à venir.  Cela ne l’ébranlait pas du tout, Elliot continuait à peindre. Des petits coups de pinceaux bleus foncés qui se mélangeaient parfaitement le noir d’encre des nuages et des immeubles. Sa peinture représentait la baie de Los Angeles sous les éclats argentés d’une pleine lune qui semblait être le plus important dans sa toile. La pleine lune dominait la baie de Los Angeles, l’océan qui semblait calme et endormi pour une fois. Seule, une partie un peu plus rougeâtre semblait décimée par une sorte de chaos silencieux.  Il commençait à faire le reflet de la lune sur l’océan quand une voix s’éleva derrière lui.  

« On dit que l'oeuvre reflète le peintre...qu'en dîtes-vous? »

Une question intéressante mais pour Elliot, elle était insignifiante. Il peignait pour exorciser ses démons, son histoire, l’emprunte rougeâtre sur le côté droit de la toile représentait sans doute le sang qu’il allait verser et qui a coulé de lui.  Elle ne savait si elle le reflète, pour lui, les œuvres faisaient ressortir leurs émotions et leurs intentions, non le peintre. Au fond, il le savait qu’il s’était oublié en s’enchaînant avec ses vieux démons qui rongeaient encore et toujours sa partie de lumière, ne laissant que celle de l’ombre.  Se tournant doucement vers un homme brun aux yeux bleus regarder sa toile fixement comme s’il tentait de voir le peintre dans cette peinture.

« Elle ne reflète en rien le peintre en lui-même, elle reflète seulement ce qui fait de lui ce qu’il est, ses émotions, ses intentions et en regardant sa manière de peindre, on peut raconter son histoire. »

C’état sa réponse car au fond de son être, Elliot ne savait pas qu’il était. Oui, il était l’Alpha, le loup qui avait tué des rebelles pour la place, son frère. Il savait son but, ses objectifs qui allaient servir aux loups, ses émotions violentes et puissantes, ses démons mais il ne savait pas qu’il était à l’intérieur de lui. Il était cet homme violent et cruel, Elliot en était sûr et certain mais ne pouvait-il pas être autrement que cela ? Telle était la question.

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Message# Sujet: Re: Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis-   Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis- EmptyMar 6 Nov 2018 - 0:13

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Elliot & Louis

Ambiance

Tumultes. Intérieurs avant tout. Revoir mon frère avait été comme un raz de marée qui emporte tout sur son passage. Cela était venu remuer ce que j’avais mis tant d’années à enterrer. Cela était venu toucher mon coeur que j’avais pris tant de peine à rendre intouchable. J’avais la sensation que la vie me narguait gentiment. Que la vie voulait m’inviter dans une danse dont je ne connaissais plus les pas. Une danse où le monde ne tournait plus autours de moi, mais bel et bien autours de lui. Après tout, n’était-ce pas pour lui que j’étais venu à L.A? N’avait-il donc pas ainsi une ascendance sur moi? Lui qui n’avait jamais cherché à me retrouver et qui se disait enfin complet en ma présence? Tout cela venait perturber mon sommeil, rendant mes rêves brumeux et mes réveils difficiles. Cela me donnait presque la sensation d’être à nouveau du temps de Versailles, mes draps humides, mes nuits agitées et pourtant cette obligation de ne rien y paraître dès que le jour se levait.

Mon majordome m’apporta le journal dès que je fus à table, ce qui me permettait à chaque fois de vérifier le travail de mes équipes du L.A Time. Même si j’avais toute confiance dans le directeur en place, j’appréciais garder une certaine main-mise, qui me vient elle aussi de cette époque révolue où tout devait transiter par moi. J’avais quand même fait un beau chemin depuis tout ce temps, accordant ma confiance à certains associés, mais aussi en me prévoyant du temps où me détendre ou bien peindre. Je n’étais plus totalement le même homme qu’avant, mais les époques qui passent et meurent n’aidaient pas non plus à cela. Mes sourcils se froncèrent à la vue de certaines nouvelles qui affligeaient le monde. Les hommes semblaient toujours aussi insouciants, comme s’ils étaient des rois sur cette planète qui s’en allait à la catastrophe. Mais après tout, n’avais-je pas été ainsi en tant que mortel? Cherchant toujours plus de pouvoir et de suprématie, peu importait ce qu’il en coûtait? Et aujourd’hui, étais-je réellement un meilleur homme? J’en doutais tandis que je me levais pour me rendre au bord de l’océan. J’avais besoin d’aérer mon esprit et de me laisser surprendre par les artistes qui aimaient peindre ou danser dans cet endroit apaisant.

C’est ainsi que mon chauffeur me déposa. Habillé d’un pantalon de costume, j’avais toutefois opté pour une chemise à l’allure décontractée de couleur noire. J’aimais l’air marin qui venait titiller mes narines tandis que j’évoluais parmi la foule présente. C’est naturellement que je laissais mon regard flirter sur les toiles qui naissaient des peintres présents. Je n’avais pas encore pris l’habitude de faire comme eux, ma venue à L.A étant très récente, mais l’idée était séduisante. J’arrivais aux abords d’un peintre à l’air concentré. Je pouvais sentir sa passion se déverser au-delà de ses doigts et de son pinceau. Peu m’importait le temps qui semblait devenir capricieux, tout ce qui attirait mon attention était la baie qui prenait vie entre tes doigts.

Peut-être est-ce toutefois ma tendance à attirer les regards sur moi, ou simplement une réelle curiosité, mais ma voix perça les quelques mètres qui nous séparaient afin d’engager la conversation. Ma question était générale, laissant assez d’espace pour que j’en découvre un peu sur ta personnalité. Ta réponse m’enchanta. Tu me laissais percevoir bien plus que ce que j’aurai pu souhaiter d’un inconnu…”Croyez-vous sincèrement que vous êtes vos émotions?” Un homme peut agir par colère, mais la colère le définit-il? Je laissais cette question dans les airs, tandis que je poursuivais, m’approchant de toi d’un pas supplémentaire: “Je ne pense pas non plus que la peinture reflète son créateur, mais bel et bien ce qu’il a besoin d’exorciser.” As-tu beaucoup de démons à terrasser?

Mon regard était désormais posé sur toi, sur cette fameuse façon que tu as eu de peindre, une façon qui devrait donc me parler de l’homme que tu es si j’ai bien compris tes dernières paroles. “Si j’en crois vos paroles, votre manière de peindre m’a parlé de vous.” C’était comme un jeu pour moi. Un jeu qui n’avait pas de réels enjeux à part découvrir qui se cachait réellement derrière ton regard sombre. “Vous êtes déterminé. Sans aucun doute que lorsque des objectifs vous habitent, vous faîtes tout, absolument tout, pour les réaliser...ai-je raison?” Je me croyais presque autrefois avec une cour à animer. Mais il n’y avait que tous les deux, à discuter de toi à partir d’une simple peinture. Je pouvais sentir qu’une rage te tenaillait le ventre...une rage qui ne trouvait grâce que dans l’application d’une justice qui ne possédait que ton jugement pour juge. Après tout...nous sommes peut-être plus proches que je ne pouvais l’imaginer en contemplant ta peinture nocturne.


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Message# Sujet: Re: Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis-   Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis- EmptyVen 16 Nov 2018 - 22:11

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Elliot n’était comme l’océan dans son tableau, calme, lent et songeur.  Un océan qui semblait si paisible, reflétant le contraire même de son esprit. Tout en lui, n’était qu’un tumulte d’émotion et d’un brasier ardent dans son être. Non, il n’était l’océan qui représentait la paix dans son tableau. Elliot était plutôt ces nuages rouges, cette menace qui semblait s’abattre sur la ville endormie. Il était ce feu qui voulait ravager celle-ci, emportant femme et enfant dans cet enfer. Il était ce sauvage qui voulait voir le sang couler, voir le feu déchirer des familles, briser tout ce que les autres ont créé afin de régner en maître. A ce moment, il ne serait plus le feu ardent qui ravagerait tout sur son passage, non, il serait cet océan calme mais dont on devait se méfier. Après tout, l’océan semblait plus serein que le feu mais il était une force de la nature qui pouvait ravager une entière population, il ne fallait cependant pas réveiller ce long océan tranquille aux risques de réveiller de quelque chose beaucoup plus ravageur que le feu en lui-même. Ces deux éléments clés étaient dans son tableau montrant ainsi la dualité féroce qui se jouait en lui. L’océan énigmatique et puissant contre le feu dévastateur. Deux éléments qui semblaient insignifiants aux premiers abords mais qui montraient à quel point le peintre était à la fois calme mais qui savait s’emporter et être féroce, implacable. Il a toujours été un homme lunatique de toute façon. Ces deux éléments incarnaient ce qu’il était mais chez certaines personnes, ils ne sont que des détails insignifiants pour des yeux extérieurs mais pour lui, ils sont comme avec la pleine lune, des éléments clés qui permettaient de mieux comprendre ce qu’Elliot désirait le plus au monde. La domination des Loups-Garous sur la baie de Los Angeles.

Auparavant, ils avaient leur propre territoire et semblaient savoir diriger leurs affaires mieux que quiconque mais maintenant, ils devaient seulement se contenter des hauteurs de Los-Angeles et de ses montagnes terreuses. De plus, ils devaient s’éloigner le plus possible des touristes lorsque la haute saison venait. Des campements,  des personnes dormant à la belle étoile. Autrefois, les loups se sauraient ficher de cela mais maintenant, ils devaient se cacher. Ils le devaient encore plus que les vampires pour leurs survies et leurs tranquillités. Ce qu’Elliot voulait, était très simple. Il voulait redonner un coup de fouet aux loups,  leur redonner des lettres de gloire. Les loups avaient été souvent persécutés durant les siècles derniers, se faisant reléguer dans les histoires pour faire peur aux enfants, devenant une simple légende urbaine ou rester dans les histoires d’épouvante, réduit à des hommes sauvages qui vivaient dans les bois, violent et sanguinaire. Elliot l’était, il n’y avait pas de doute là-dessus mais il n’était pas sauvage, enfin, il savait parfois se contenir. Bien sûr que quand il allait dans les galas, il savait se vêtir avec élégance et parler de sa plus belle voix charmeuse et enjouée, séduisant les beautés perdues de là-bas.  Elliot faisait chanter son accent suave avec sa voix rauque, faisait danser la lueur malicieuse dans son regard et son sourire en coin sur les lèvres. Là, il était le grand méchant loup déguisé en petit brebis afin d’amadouer ces gens.

Il se tournait vers l’homme qui lui avait posé une question. Une question pertinente qu’il ne s’était jamais posé. Pour lui, la peinture était le moyen d’exorciser tous ses démons qui lui parlaient dans la tête. Il avait beaucoup de démons. La peinture était pour lui, un moyen de contrôler ses démons et ses émotions. Tout était pour lui, une question de contrôle. Tous les choix étaient les siens tout comme les couleurs, sa manière de peindre, de dessiner et le choix de la toile. Tout était sous son contrôle, c’était quelque chose de rare pour un petit garçon battu, affamé, humilié et surtout mal-aimé. Toute sa vie avait été sous le contrôle de ses parents violents et cruels envers lui. Jamais, il n’avait pu être celui qu’il voulait être. Il était le petit frère soumis à son grand-frère, le petit chien de garde. Le petit qu’on foutait dans un placard et qu’on oubliait pour s’occuper d’Aslan, l’Alpha.  Là, les bâtiments avaient des traits tordus montrant sa vision déformée de ce qui l’entoure, de la vie réelle. Il ne voyait que le mal partout.

Il eut un sourire en coin tout en écoutant l’homme lui parler, ses narines se mirent en marche et renifla une odeur particulière autour de lui.  

-Nos émotions, ne nous définissent-elles pas ? Ne font-elles pas partie de nous après tout ? Enfin, je pense que cela joue sur tout, en particulier dans l’art. Les émotions ne se voient-elles pas dans les traits d’un tableau ? Dans la musique ? Déclara-t-il avec un petit sourire. Ne doit-on pas parfois exorciser nos émotions telle que la colère, la peine et la tristesse et parfois même la joie. Pour ma part, elles font l’artiste, le caractérise,   ajouta-t-il avant de reculer.

Il se fichait bien de ce que cet homme pouvait voir au travers de sa peinture, ce qu’il voulait transmette comme message. La pleine lune régnant en maître sur la baie de Los Angeles voulait tout dire. Cependant, il se doutait qu’un homme comme celui-ci comprenne le sous-entendu. L.A reposant dans le berceau argenté de la lune voulait dire que le trône revenait aux loups.  Il écoutait l’homme et plissa les yeux avant de fixer sa peinture avec un petit sourire qui n’atteignait pas ses yeux.

-Oui, vous avez raison, concéda de mauvaise fois Elliot. Savez-vous peindre ? Demanda-t-il pour changer de sujet afin de ne partir sur des terrains glissants.

Elliot voulait être au calme, et cet homme pouvait très bien réveiller les démons endormis dans son esprit, prêt à reprendre leurs activités. Il ne voulait pas tuer cet homme même si une étrange pulsion lui parcourait les veines. Une étrange pulsion qui lui demandait de tuer quelqu’un et vite. Une pulsion qu’il n’écouta pas, préférant d’écouter l’océan et les vagues qui échouaient sur les berges afin de se calmer. Cet homme n’avait rien fait de mal, après tout mais il avait vite compris sa leçon. Personne est innocent.


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Message# Sujet: Re: Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis-   Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis- EmptyDim 2 Déc 2018 - 22:27

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Ambiance

Il y avait eu cette liberté. Celle que j’avais cru connaître en étant roi, mais qui n’avait été qu’une illusion autrefois. Comment croire à la liberté quand on avait une fonction à tenir, un pays à représenter. Contrairement à son frère qui était libre de ses journées, tout était chronométré en ce qui me concernait. On retint de moi mes maîtresses et mes extravagances, et on en oubliait le plus fondamental pour que mon nom fasse encore briller des étoiles dans le regard des gens: le travail. La discipline pour être plus précis. elle était orchestrée par moi-même, voulant tout voir, tout entendre, devenir l’indispensable dans toutes les affaires d’état. Plusieurs avaient voulu aller à l’encontre de ma décision, d’autres ont préférés penser que je me lasserai, que je voudrais simplement profiter de mon statut et leur laisser le pouvoir. Mais ce dernier était vital pour moi. Vital pour dominer mes angoisses nocturnes face à la possibilité qu’on me coupe la gorge. Vital parce que j’avais compris que celui qui décide est celui qui mène. Je ne voulais pas être un roi de vitrine. Je voulais être la France. Alors quand mon frère m’amena au pays de l’éternité, ce fut avant tout ma liberté qui me frappa. Une liberté qui me sembla bien trop vaste pour les habitudes mortelles que j’avais eu durant mon règne.

Mais une liberté qui prit ses aises au fur et à mesure des siècles, tandis que le pouvoir était toujours présent en arrière-fond, prêt à ne jamais me laisser tomber. C’est ainsi ce qu’il se produisit. D’un côté je développais mon art, j’affichais ma sensibilité, et de l’autre je continuais à me faire une place dans ces époques qui naissaient et mourraient trop vite. Mais rien n’avait su remplacer la structure de la royauté dont j’avais fait partie. Rien dans le monde de la nuit n’était venu interférer dans cette nouvelle vie que mon frère m’avait offert. Il avait aussi eu le bon goût de m’offrir cette bague qui ne me quittait pas, et qui me permettait de me tenir près de toi, en pleine journée, alors même que ma malédiction reposait initialement sur l’impossibilité de profiter des rayons du soleil. Cela aurait été un comble pour moi. Mais au lieu de ça, je jouissais d’une vie éternelle, et de la douceur du jour. Sans doute est-ce ce nouvel élan de vie qui a su aviver ma créativité et me permettre de peindre de nombreuses toiles, certaines s’appuyant sur un modèle, d’autres sur le fil de mon imaginaire.

Mais c’est également cette liberté qui anima ma curiosité. Comme en ce jour où la rage des nuages de ton tableau pouvait m’offrir une porte vers ton intérieur. Mais voudras-tu me laisser entrer? J’étais bien placé pour savoir comme il était plus facile de ne jamais ouvrir, que de devoir gérer une personne qu’on aurait laissé entrer. Mais j’ai aussi conscience des limitations de toutes ces portes que j’ai laissé fermé, trop soucieux de ne pas vouloir être blessé...ou ne serait-ce que touché. Mais auprès de toi en cet instant, les choses allaient différemment. Je m’imprégnais de tes coups de pinceau, au même titre que de tes paroles. J’entendais que tu t’appropriais les émotions, que tu te définissais par elles. Après tout, tu étais jeune par rapport à tous ces siècles qui m’ont porté. J’ai eu le temps de distinguer qui je suis, mon âme, et les émotions. Elles nous traversent, mais ne demandent qu’à être jeté sur une toile - pour un peintre - ou inspirer des paroles de chansons. Elles viennent parler d’un instant de vie, mais ne donnent pas réponse à la question: qui es-tu? Je te le dis, si tu es tes émotions, alors tu ne seras qu’éphémère.

J’acquiéçais ainsi de la tête, ne voulant pas ajouter des braises sur le feu. Je sentais la tension sous-jacente en toi. Comme s’il y avait quelque chose qui était prêt à bondir pour mieux me dévorer. Mais tu te retins, allant même confirmer mes propos sans vouloir t’y appesantir. Te sentais-tu si seul pour fuir un début de discussion qui aurait pu nous rapprocher? Je respectais toutefois ton changement de conversation. Je savais comme il pouvait être déroutant de parler de ces choses - les émotions - que beaucoup jugeaient allant de soi. Il pouvait être déroutant de se remettre en question. “Oui, je peins.” Mon regard se perdit un instant sur l’horizon avant de venir se replonger dans le tien: “Mais cela ne vous intéresse pas tant que cela, n’est-ce pas?” Il est rare que je me montre aussi direct. Pourtant, je sentais que cela pourrait être salutaire entre toi et moi. “Je peux vous laisser si vous le souhaitez. Je sais comme cela peut être déroutant que d’être interrompu face à une oeuvre.” Je fis une pause, mon regard allant à nouveau se perdre au-delà de nous. “Mais je sais aussi comme on peut se sentir seul face à des responsabilités qu’on a pu vouloir…” Autrefois encore un enfant, j’avais voulu être sur le trône...sans en connaître encore le prix, et puis le goût. Ce goût qui m’avait fait commettre des folies. Parce-que tout comme toi, je sentais ta nature, et même si je n’avais pu poser un nom sur ton visage, ta toile était assez parlante pour me parler de tes convictions: “Je suis Louis Beaumont.” Je te tendis une main. Un serrement qui pourrait signer le véritable début ou fin de notre rencontre.



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Message# Sujet: Re: Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis-   Every Artist Has A Story, You Know. - Elliot & Louis- Empty

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