Fauteur de troublesArthur Fitzgerald & Ypolite Saint-Yves • A mon bureau, à 14h10. Je recevais un coup de téléphone : « -Oui, régent Arthur Fitzgerald, je vous écoute ? -Oui bonjour Monsieur Fitzgerald, c’est Lucian Langford. Écoutez, je vous appelle à propos de Gregory… » Oh non, me disais-je. Je roulais des yeux en sachant pertinemment ce qu’allait me dire Lucian. Grégory était un de nos sorcier de la Red House. Je le connaissais depuis qu’il était à l’académie Ravenwood où il avait commencé à se faire remarquer dès l’âge de 14 ans par ses frasques. Cela avait commencé par des embêtements avec ses camarades, des sortilèges pour changer leurs cheveux de couleurs, une potion mélangée à leur boisson du midi pour qu’ils aient mal au ventre toute l’après-midi… malgré les réprimandes il ne s’était pas arrêté aux camarades, les enseignants aussi en ont aussi fait les frais. La directrice de l’académie et moi avions reçu le jeune homme et ses parents quelques fois. Il était question de renvois mais cela l’avait refroidi à l’époque et s’était quelque peu calmé, juste assez pour obtenir son diplôme. Nous avions tout de même demandé l’avis d’un médecin psychiatre qui nous avait confirmé que ce jeune homme n’était pas d’un état mental totalement sain et qu’un traitement pouvait l’accompagner à vie pour qu’il soit plus stable socialement du moins. Maintenant jeune sorcier adulte, il continuait d’embêter le monde. Parfois rien de méchant, mais certaines fois il allait trop loin. Il était parfois bien conscient de ses actes, ce qui commençait à agacer d’autant plus. A ce moment-là j’étais contacté par la BACS qui me sermonnait de ne pas assez tenir le sorcier et de ne pas l’enfermer complètement dans un asile de fou sorciers.
D’où cet appel de l’inspecteur de la BACS que je continuais d’écouter. « -Il est allé voir une jeune étudiante à l’académie, à la sortie d’un cours. La même que la dernière fois. Il la harcèle complètement Monsieur Fitzgerald ! Après qu’il eut essuyé un refus de la part de la jeune sorcière pour ses avances, il a brûlé sa jupe avec un sortilège, l’a téléporté avec lui pour tenter de la violer dans un coin de l’Académie. Heureusement, des camarades de l’académie les ont vu et l’ont sorti de là. Ses parents sont venus se plaindre à nos bureaux ! Vous devez agir ! -Je suis désolé pour cette jeune fille, j’irai discuter avec elle et ses parents. Et je m’occupe de lui immédiatement… -D’accord. Au revoir Monsieur Fitzgerald. -Au revoir Monsieur Langford. »
« -C’est bien ma veine… » J’allais m’affairer moi-même de cette histoire. C’était mon devoir de régent de devoir gérer mes sorciers de mon coven, et je ne voulais pas embarrasser mes collègues avec ce genre d’embêtements. Habituellement j’y allais seul le voir, ça finissait dans mon bureau et je lui passais un savon. Il comprenait sur le moment, ça le calmait peut-être quelques semaines voire un mois. J’avais un peu de pitié pour lui, mais qu’est ce qu’il pouvait me mettre en rogne parfois. Cette fois peut être que si je me montrais encore un peu plus dur, il se calmerait définitivement. Je voulais faire preuve d’ingéniosité et quelque peu de fantaisie. J’avais sur mon bureau deux carnets dont la couverture était en velours. L’un était rouge, dedans se trouvait tous mes contacts sorciers, l’autre était jaune et se trouvait dedans des contacts de différentes créatures magiques. J’avais eu certains contacts grâce à mon prédécesseur, qui avait laissé ses propres carnets sur le bureau avant de décéder. Je lui avais repris quelques contacts. Je consultais mon carnet jaune, recherchant quelqu’un qui puisse m’aider à calmer ce sorcier dérangé. Je tombais sur Monsieur Ypolite Saint-Yves, le roi croquemitaine. Je l’appelais de suite et lui proposais de se rencontrer. Je l’invitais dans mon bureau le soir même. J’avais prévenu mes collègues que le Seigneur Yoplite Saint-Yves allait venir dans nos quartiers, et de ce fait, que nous devions l’accueillir comme il se devait. Bien qu’il fût la peur incarnée pour certains, il en restait un roi à qui nous devions le respect. A son arrivée, un secrétaire me prévenait de son entrée imminente dans mon bureau. Je me levais pour lui ouvrir.
« Bonsoir mon cher ! Je vous en prie, entrez. »
Je lui proposai de s’assoir sur un des fauteuils qui se trouvait dans mon bureau. Je m’assis en face de lui. Entre nous se trouvait une table basse.
« -Comment dois-je vous appeler ? Monsieur ? Mon seigneur ? Vous êtes tout de même un roi, je ne voudrais pas vous offenser par une faute de langage. Si je vous ai fais venir ici, c’est tout d’abord pour nous rencontrer d’une part. J’estime qu’entre leaders de deux clans nous devions faire connaissance. Et d’autre part, pour vous parler de l’affaire dont je vous ai parlé au téléphone cette après-midi. »
Je lui proposais quelque chose à boire avant d’entamer plus notre conversation. :copyright: 2981 12289 0
Fauteur de troublesArthur Fitzgerald & Ypolite Saint-Yves • Ah la jeunesse ! Je me sentais bien. J’étais loin de m’imaginer que j’allais faire une rencontre si marquante quelques heures plus tard. Je jouais au golf lorsque ma femme entra chez moi. Oui, je jouais au golf dans la maison. J’étais dans le haut des escaliers et je tirais des balles plus bas en rigolant. Les années étaient censées me rendre plus calme, il n’en était rien du tout. J’étais un sacré numéro à l’époque. - Ypolite
Je me plaçais délicatement dans la position adéquate en visant la tête de ma femme. Je rigolais comme un petit fou. Visiblement l’âge n’avait aucun effet sur ma personne à l’époque. - Ypolite …
Adalberte croisait les bras avec son regard furieux. Je gloussais un peu. Elle avait une de ces têtes en ce moment. Elle était absolument hors d’elle. J’allais balancer ma balle lorsqu’elle hurlait à nouveau mon nom. - YPOLITE ! RÉPOND À TON PUTAIN DE TÉLÉPHONE !
Bon … Le téléphone sonnait depuis quelques minutes. J’étais bien trop occupé et la personne n’avait visiblement pas envie de prendre l’appel. Ma femme jeta son vison sur le fauteuil et décrocha le téléphone en me faisant un faux sourire. Elle jouait à la sympathique mais c’était une véritable emmerdeuse dans les faits. Elle me tendait le combiner et je lançais mon fer numéro 8 dans un racoin de la maison.
- Merci ma belle chérie.
Elle levait les yeux au ciel en me traitant de gamin. Pour ma part, je me contentais de m’allumer une cigarette en répondant à cet appel. Un appel de monsieur Arthur Fitzgerald, le régent de Red House. Tiens, tiens ça c’était intéressant. Il avait besoin de voir le roi des croquemitaines. Je sentais que les choses allaient s’améliorer. Il était rare que l’on me convoque dans les faits. Je n’étais pas très apprécié dans la plupart des cas, mais il semblait que j’étais le parfait candidat pour régler le problème de monsieur Fitzgerald. J’étais plutôt inattentif durant l’appel. J’étais trop occupé à jeter la cendre de ma cigarette sur le vison de ma chère et tendre épouse botoxée.
Je ne lui parlais même pas de l’appel. Je me contentais de l’écouter gueuler et je la renvoyais chez elle avec un immense sourire. J’allais m’habiller avec un complet sans cravate. Rien de trop habillé et je me rendais au coven de Red House. Visiblement, ils avaient préparé mon arrivée en grande pompe. J’étais loin d’être le genre de type à apprécier ces frivolités. Ma femme en revanche en redemandait. Je m’asseyais dans le fauteuil que me désignait le sorcier. Il avait de la classe. Nous devrions nous entendre.
- Ypolite fera amplement l’affaire. Je ne suis pas du genre à apprécier le « Mon Seigneur ». Je ne suis comme la reine.
Je sortais mon paquet de cigarette Lucky Strike ainsi que mon briquet en métal. J’interrogeais le régent du regard à savoir si je pouvais me permettre de fumer sur place ou si je devais me contenir. Je tenais à rester un minimum courtois. La réputation de ma race était suffisamment entachée comme cela.
- Je suis entièrement d’accord avec ce que vous venez de dire monsieur ? Navré, j’ai déjà oublié votre nom. Je retiens généralement mieux les prénoms et le tutoiement me vient facilement aux lèvres. Nous devons en effet coexister et nous soutenir en cas de crise. Alors, je vous écoute. Parlez-moi de votre problème. Quel est son nom ?
Je sentais que nous allions parfaitement nous entendre.
Fauteur de troublesArthur Fitzgerald & Ypolite Saint-Yves • Lorsque le Seigneur des Croquemitaines arriva à la Red House, les autres sorciers étaient surpris de me voir autant à l’aise d’accueillir un tel personnage chez nous. Personnellement, je n’avais jamais eu de problème avec lui et je considérais qu’il ne fallait pas avoir d’apriori. Bien évidemment il n’incarnait pas la bonté incarnée, me fallait-il rappeler aux sorciers de qui ils descendaient jadis ? De par notre sang, nous n’étions pas tout blanc non plus.
« -Très bien pour le tutoiement cher Ypolite. Appelle moi Arthur dans ce cas, si ça facilite les choses ce ne sera pas plus mal. Je t’en prie, tu peux fumer, ça changera de l’odeur de certains effluves de potions qui peuvent être écœurantes pour certains. »
En effet, dans l’une bibliothèques de la pièce se trouvait toute une étagère remplie de mes potions que j’utilisais le plus régulièrement. J’en disposais de toutes sortes que j’avais concocté moi-même. Certaines me servaient comme tonic pour tenir le coup après une longue journée de travail. D’autres étaient des potions pour une utilisation de défense ou d’attaque selon la situation, plus cachées dans le fond de l’étagère, mélangées avec des herbes plus rares et se rapprochant de magie noire, c’étaient ce genre de potions qui contenaient des parfums très forts dus aux herbes utilisées très puissantes. Il y avait parmi toutes ces petits fioles divers philtres, antidote, remèdes, élixirs pour des usages personnels. Celle dont le flacon était le plus grand était celle d’amnésie, celle dont je me servais dans mes heures de solitude, quand la douleur du deuil de ma femme qui ne passait pas, revenait à moi pour me terrasser à nouveau. Je m’étais levé et dirigé vers la commode près de cette bibliothèque pour servir à mon invité et moi chacun un verre d’un alcool fort, j’étais plutôt scotch tourbé en ce moment, je lui fis le même verre que moi. Je m’asseyais de nouveau à mon bureau et je lui expliquai la situation.
« -Bien ! C’est la première fois que nous nous rencontrons Ypolite. J’ose penser que nous pouvons unir nos forces pour pouvoir régler un petit souci que j’ai avec l’un de mes sorciers quelque peu… très embêtant si je puis dire... En réalité c’est un homme atteint par certains troubles psychiatriques, un certain Gregory. Il en est conscient, il a un traitement, qu’il ne prend pas toujours en toute connaissance de cause. Cela lui provoque des élans de violence parfois inouïes, des tendances perverses, enfin tout ce que ses fichus médicaments devraient calmer. Il a la fâcheuse manie de me provoquer, pas que j’en sois impressionné mais je me lasse de devoir lui faire la morale sans que cela ait un réel impact. J’aimerai le faire redescendre sur terre une bonne fois pour toute. En somme, il y a deux options : Soit nous pourrions lui faire entendre raison, et je suis persuadé qu’avec tes talents nous n’aurions pas trop de mal à le faire. Soit je l’enferme dans un asile de sorciers, un choix que j’aimerai éviter, ça engorgerait encore nos établissements d’un simple idiot qui ne prend pas ses cachets, et je ne suis pas certain que ça l’aiderait. Disons que cette deuxième option est celle que la BACS m’oblige à prendre si je n’arrive pas à le raisonner. Qu’en dis-tu Ypolite ? penses-tu que tu pourrais me donner un coup de main pour calmer ce fou ?»
Je pris une gorgée de mon verre, le reposant de suite. J’attendais la réponse d’Yolite. J’avais l’espoir qu’il aimerait flanquer une bonne trouille à Grergory avec moi. Une occasion pour lui de s’amuser et une occasion pour moi de calmer le pauvre fou. :copyright: 2981 12289 0
Accueil 
