Etendu là entre les draps, tu es pareil à un drogué au bord de l’overdose. Les scélérats nocturnes sont ton éternelle punition, ta damnation. La sueur perle aux quatre coins de ton abdomen, ta respiration est saccadée et sourde. Plus rien dans ta tête n’a de sens, les monstres se confondent et s’emmêlent, c’est un capharnaüm pareil à celui dans lequel tu te vautrais à un temps passé. Sauf que celui-ci ne possède ni jolies donzelles ni produits extraordinaires, tu es tout seul au milieu du noir, au milieu des ombres qui t’accapare. Maman n’est pas là, tu le sais n’est-ce pas ? Son crâne explose encore une fois, ce bruit incessant d’os qui cède et de sang qui gicle jusque sur ton visage, ton regard horrifié alors que tu tiens Willow au creux de tes bras, son visage collé dans ton cou, ses oreilles couvertes de tes mains. Tu n’as pas été un mauvais grand frère, tu n’as pas été un mauvais fils, mais ça en cet instant tu ne le sais pas, parce que tout est noir. Tes doigts enserrent le drap jusqu’à le déchirer, la douleur dans ta poitrine est sourde mais jamais tu ne t’éveilles, ton enfer est presque réel. On souille encore ta pudeur, toi petit garçon déculotté dans l’angle d’un mur froid, qui doit se masturber sous le sourire marbré de papa.
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Tu hurles pareil à un ours qui frôle la mort, juste avant qu’il ne charge pour sauver sa peau. Les larmes se mélangent à la sueur de ta peau qui brûle sous le sel qui la couvre. Les sanglots ne parviennent même pas à t’atteindre, à secouer l’essence abimée de ton âme meurtrie. Tu es la peinture à l’huile qui recouvre la peau écorchée et le sang coagulé. Tes jambes flagellent mais tu avances jusqu’à la douche, là où tu t’écroules sous le jet gelé. Tu n’as aucune idée de l’heure qu’il est mais c’est sans doute pour ton rythme, le milieu de la nuit. Chez toi tous les volets sont fermés, aucune âme ne semble vivre ; il n’y a que le bruit de l’eau de la douche qui habille les ombres de ton domicile. C’est à ce moment, où tu te rendormirais presque dans la douche, qu’on sonne à la porte. Instantanément tes yeux s’exorbitent et ton cœur se serre : est-il possible que ce soit lui ? Que tu dormes encore ? Plongé dans un second rêve où tu t’éveilles pour vivre une scène au temps moderne ? C’est impossible, il est mort, il a brûlé dans l’incendie, tu te l’es promis ; vous avez juré avec Willow de ne plus jamais vous en inquiéter. Pourtant en passant sweat et bermuda le long de ton corps, c’est la panique qui t’habite ; en descendant les marches dans un silence de mort, c’est l’anxiété qui s’invite. Glissant ton œil au-devant de l’œillet, ce que tu vois sur le seuil de ta porte n’a rien de réel, mais ça c’est encore difficile à imprimer. C’est la mort avec sa faux qui toque encore, certainement impatiente de te goûter pour le déjeuner. Toi tu t’écroules, hurle encore comme un damné bon à enfermer. Ça s’appelle un retour d’acide, tu sais, le carton que tu as gobé le week-end dernier ; c’est presque bien mérité.
Première rencontreFelicia x Dexter Les apparence étaient souvent, si ce n'était toujours, trompeuses. Derrière chaque sourire pouvait cacher un profond désespoir ou une certaine folie. Une femme aux allures débraillées pouvaient se relever etre riche et cultivée alors qu'un homme propre sur lui au sourire charmant pouvait être un salaud. Quand elle était enfant, Félicia ne s'était pas méfiée un seul instant de ce petit garçon solitaire aux cheveux roux et bien des années plus tard il l'avait séparée de sa famille à l'aide d'une malédiction. Elle ne pensait pas qu'il fallait toujours se méfier des autres mais elle devait être attentive aux détails. Après quatorze années à se comporter comme un chat, la sorcière était encore dotée de certaines habitudes et réflexes et elle devait apprendre à se comporter normalement. Mais elle avait eu le temps d'observer les autres, longtemps, très longtemps, et elle avait appris à décrypter le langage corporel. Avec les clients qui défilaient à la réception elle avait l'occasion de les observer derrière un sourire chaleureux. La matinée était calme et elle était en train de gérer plusieurs réservations lorsque le barman du matin vint lui déposer un téléphone portable.
- C'est au nouveau qui fait la nuit, faudrait le prévenir que son téléphone est ici, dit-il avant de s'éloigner de la réception pour retourner derrière son bar.
Félicia regarda un instant le portable avant de vérifier le nom du propriétaire sur le planning. Dexter Romero. Un faé. Elle avait cru l'apercevoir mais cela avait été fugace et il restait tout de même un parfait inconnu alors qu'ils étaient à présent collègues. Le temps que se termine son service, ses yeux se posèrent régulièrement sur le téléphone et remarquant plusieurs fois qu'il vibrait, signe qu'un message était reçu, elle fut définitivement convaincue de l'utilité de le rapporter en main propre à son propriétaire en lieu et place de le laisser à la réception avec un mot, en attendant le prochain service du faé. Une fois sa journée de travail terminée, elle prit un taxi jusqu'à l'adresse qu'elle avait lu sur le dossier et le trajet fût horriblement long avec les travaux sur la route et les différents feux de signalisation. Elle finit par arriver sur place et après avoir payé le chauffeur elle alla sonner à la porte. Le téléphone précieusement rangé dans son sac à main, elle attendit patiemment que l'on vienne lui ouvrir. Il lui sembla entendre des bruits venant de l'intérieur et elle se redressa, prête à saluer l'occupant de l'habitation, mais personne n'ouvrir. Elle fronça légèrement les sourcils, étonnée, puis elle écarquilla les yeux entendant un homme crier. Ce qu'il se passait à l'intérieur ? Elle l'ignorait mais elle s'avança tour de même.
- Dexter ? Que se passe-t-il ? Ouvrez ! dit-elle d'une voix forte en tambourinant contre la porte. Pas de réponse et la personne hurlait toujours à plein poumons. La sorcière prit une grande inspiration puis plaça sa main gauche où était censé se trouver les verrous des portes. Aperti sunt ! ordonna-t-elle avant de tourner la poignée et d'ouvrir la porte pour pénétrer à l'intérieur de l'habitation. Ce qu'elle vit fit s'emballer son cœur : un jeune homme en sweat shirt et bermuda, Dexter, était écroulé au sol, hurlant comme si sa vie en dépendait.
- Dexter, est-ce que vous m'entendez ? demanda Félicia, inquiète, en s'agenouillant près du faé et prenant son visage entre ses mains pour essayer de le ramener à la réalité. :copyright:️ DABEILLE
"Overdose" 18+ - ft Felicia Powell
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