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 Your name is Nobody, mine is Past (Juliet)

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Message# Sujet: Your name is Nobody, mine is Past (Juliet)   Your name is Nobody, mine is Past (Juliet) EmptyLun 9 Mar 2020 - 0:43

L’excitation, la surprise, l’impatience … tant de sentiments qui avaient dorénavant la saveur de l’antan et de la nostalgie, qui venaient le hanter de temps à autre, l’arrachant momentanément à cette morne existence dans laquelle il s’était établi bon gré, mal gré. Et lorsque ces saveurs oubliées venaient teinter son quotidien, c’était souvent à travers quelques macabres scènes de crimes ou sortilèges bien mystérieux et bien élaborés. Une récente affaire impliquant le sacrifice d’enfants, avec évidemment un soupçon de torture pendant qu’ils sont encore bien vivants et éveillés, l’avait forcé à sortir de sa réserve naturelle pour partager quelques informations avec les Leaders des différentes factions. Evidemment, et comme il l’avait soupçonné, aucun n’avait véritablement saisi l’objectif de cette réunion et encore moins écouté convenablement le directeur de la BACS.

Pourtant, le monde pouvait bien se déchirer entre différentes puissances, qu’il s’en fichait royalement. A part sa personne, il n’avait personne d’autres à protéger. Certes, il appréciait bien quelques figures, mais soit elles avaient disparu depuis bien longtemps, soit elles étaient assez fortes pour se protéger elle-même. En somme, rien qui l’empêche de dormir paisiblement, ou encore vagabonder dans quelques soirées mondaines dont notamment une soirée privée dans un musée, pour la présentation de nouvelles pièces dans la collection. En tant qu’un des mécènes, il était évidemment invité et au vu de la collection, de prétendus objets occultes ou maudits, il se devait d’être présent !

Habillée avec soin, et goût, il ne tarde pas à fouler le sol du Musée et à promener un premier regard sur l’assemblée. Il reconnaît bien quelques visages, et s’y dirige tout naturellement pour saluer les uns et les autres, en échangeant quelques banalités. Certaines personnes étaient des sorciers passionnés par les arts de la magie noire, mais qui ne pratiquaient bien. Il faut dire que seuls les fous ou les téméraires osaient franchir cette ligne rouge tracée par des anciens. Certains se brûlaient les ailes, se tuant par excès – car la magie a toujours un prix. D’autres survivaient, pourchassé jusqu’à la mort ou jusqu’au repenti. Or, dans cette assemblée d’une centaine de personnes, il ne risquait pas de rencontrer un pratiquant de magie noire. Toutes les personnes qui avaient potentiellement le profil étaient bien trop timorés pour sauter le pas.

Lorsque vingt-deux heures sonnèrent, les lumières perdirent en intensité et la grande pièce fut dans une douce pénombre. Debout, autour de petites tables rondes, chacun pouvait apprécier la présentation sans être grandement gêné par quiconque. La vue était claire, et dégagée. L’heure suivante s’égrena lentement, où quatre belles pièces avaient été présenté avec quelques anecdotes croustillantes – en partie vraie, en partie fausse. Le Sorcier crut même reconnaître une vieille relique dont une connaissance était très fière, il y a un siècle de cela. Un amer rappel que plus un homme vieillissait et plus son monde se peuplait de fantômes. Impossible qu’il ne pose pied quelque part, sans être assailli par quelques vieux souvenirs, être étouffé par le son d’un lieu silencieux jadis ou être agacé par le silence d’un lieu si joliment animé par le passé. L’objet fantôme semble appeler un autre fantôme car, du coin de l’œil, dans les ténèbres même du fin fond de la pièce où les objets circulent d’une main à l’autre, il voit une frêle silhouette à la peau blanche, à la chevelure blonde et à la frimousse tantôt insolente, tantôt innocente. Comme si on l’avait pincé, il se relève d’un bond de cette position vautrée et s’apprête à quitter la table. Une main le saisit soudainement, et une voix susurre « monsieur Langford, voyons ce n’est pas des manières ! ». Lucian regarde à nouveau cet endroit précis où il crut avoir vu cette apparition inespérée. Il n’y avait plus rien. Déboussolé, il revient à sa place et boit d’une traite sa coupe de champagne, appelant le serveur d’une main pour avoir une seconde coupe qui subit le même sort.

Minuit sonne, l’heure des fantômes, l’heure charnière ou l’heure maudit. L’heure où les verres trinquent, et où les conversations vont bon train. Une trentaine de minutes plus tard, comme il était de coutume, Lucian sera appelé par un employé, à part, pour voir de plus près la collection. Il avait un accord spécial avec ce musée, comme un droit de regard privé sur certains objets non présentés encore et non publiés en échange d’un plus gros chèque. Et c’est ainsi, à l’abri des regards, lui et l’employé disparaissent derrière une porte avec ce joli écriteau rouge « staff only ».
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Message# Sujet: Re: Your name is Nobody, mine is Past (Juliet)   Your name is Nobody, mine is Past (Juliet) EmptyMar 21 Avr 2020 - 10:09

Une effervescence certaine émanait de cette représentation mondaine. Tout le gratin semblait être de la partie. De quoi ravir les organisateurs. Tant de curieux et potentiels bienfaiteurs ; il fallait faire bonne figure, sourire et mettre toutes les chances de notre côté. Un monde qui ne m'était guère étranger mais qui se trouvait être trop classieux et hypocrite pour me plaire. Adepte de sobriété, je préférais le calme prestigieux d'un cercle privé que ce genre d'étalage... Mais tel était ma mission ce soir : faire en sorte que l'exposition dessine des sourires et ouvre quelques portefeuilles encore trop noués.

Loin de cela devait se trouver mon but premier. Celui qui avait guidé mes pas jusqu'à cette ville corrompue et aliénée par ces créatures de l'ombre. Ma destinée aurait dû être de les chasser. De les éradiquer. Empêcher leur Mal de se répandre. Malheureusement, nous nous étions tous fourvoyés. Mon avenir avait dévié par manque de dons. Ces compétences et facilités que tout chasseur venait acquérir à l'âge d'être adulte. Une déception, autant pour mon entourage que pour moi-même. Je les ai laissés dans l'ignorance de mon futur à prendre la fuite.

Quel autre choix aurais-je pu faire ? Rester et risquer de me révéler sorcière ? Après tout, cette part hybride pourrait très bien se manifester du jour au lendemain... et alors je serais devenue l'ennemie des miens. Une perspective qui me faisait frisonner d'effroi. La lâcheté dont j'avais fait preuve me protéger de ça, les protéger également de cette hypothèse.

Si souvent je m'étais posée la question... demandé si rester avec eux ne m'aurait pas permis de comprendre les choses. Jusqu'à revoir le visage de mes parents, du patriarche, et me dire que l'optimisme ne pouvait gagner la moindre bataille contre eux. Ma dernière chance se trouvait là. Dans cette assemblée. Cette âme à laquelle on m'avait liée. Si éloignée de ma famille et pourtant plus proche que jamais de la mission qu'ils m'avaient octroyé... un paradoxe presque ironique.

De pas lestes et de sourire doucereux, je suivais les pas du restaurateur qui se trouvait être mon mentor dans ce musée renommé. Quelques salutations, présentations vaines. Mon regard se perdait régulièrement entre les différents groupes, autour des différentes tables. Impossible de le voir. Un frisson étrange me décontenançait. J'ignorais s'il était agréable ou non, l'envie d'assouvir ma curiosité et en même temps l'appréhension que cela faisait naître. Une pression qui tentait d'affaisser mes épaules. En vain. L'enjeu était trop important, ma concentration s'en retrouvait aiguisée.

Dans l'ombre des projecteurs, petites mains affairées, mon regard se hasarda sur une table où une ombre me sembla familière. Une silhouette qui capta un bref instant mon attention avant que l'on ne me demande. Consciencieuse, je repris le fil de mes affaires et amena ce qu'on avait demander de ranger à l'abri des regards. Le travail en première ligne, je ne vis pas le temps passer et une fois de plus, je me retrouvai bredouille. Sans Lucian à l'horizon.

Les festivités étaient sur le point de se conclure. Nous avions rangé quelques pièces et je m'étais portée volontaire pour refaire l'inventaire. Il fallait s'assurer que tout était bien à sa place, sans détérioration aucune. Ces artefacts d'un autre temps étaient plus fragiles qu'il n'y paraissait, il fallait en prendre soin. Et avec le temps, j'avais appris à les apprécier. Comme si se forcer à aimer quelque chose faisait naître un réel attachement. Le mensonge me convertissait-il ? La comédie devenait-elle ma nouvelle réalité ? Toujours est-il que je faisais preuve d'un soin tout particulier à ces antiquités.

L'atmosphère de nuit était tout à fait particulière. Un brin lugubre, un brin inquiétante au vu de toutes ces œuvres aux allures menaçantes. Contre toute attente, cela ne me déplaisait guère. J'appréciais surtout le silence et la solitude. Une plénitude qui fut cependant coupée par quelques bruits de pas. Sans m'en inquiéter, je poursuivais mon inspection. Quand la porte s'ouvrit, je tardai à relever la tête.

Mon responsable laissa place à un visage des plus inespérés en cette nuit. Une pause, comme si chaque parcelle de ma peau s'était figée de concert. Étrange tétanie qui épongea ma surprise alors camouflée. "Et bien mademoiselle Walford, vous faites quelques heures supplémentaires ? Je vous présente monsieur Langford, notre plus grand soutien !" Vint-il le brosser dans le sens du poil. La stupeur se lisait dans son regard comme un subtile goût de fer à la vue d'une plaie ouverte. Maîtresse de mon rôle, je m'approchai avec un sourire enchanté qui me donnait cet air angélique si attendrissant. Délicatement, je déshabillai ma dextre de son gant pour tendre une main cordiale à ce visiteur impromptu. "Juliet Walford, étudiante en histoire de l'art. Enchantée de faire votre connaissance", répondis-je sans le lâcher du regard.

Incapable de décrire ce qui se passait, ce que je pouvais ressentir. Cet homme que je pouvais prétendre connaître par cœur grâce à un hasardeux concours de circonstances... Le chaos de l'univers avait un sens de l'humour bien affûté ! Me faire sosie de sa bien-aimée disparue, née au milieu de ceux qui sont les ennemis jurés des siens. Une ironie d'autant plus perfide que malgré tous mes efforts, je ne parvenais pas à être cet ennemi naturel... "Choisir cette heure pour venir contempler notre collection me laisse comprendre que vous êtes un féru qui sait apprécier ces œuvres à leur juste valeur", ajoutai-je comme pour semer le doute, amorcer un soupçon. Une tentative qui laissa dubitatif le restaurateur.
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Message# Sujet: Re: Your name is Nobody, mine is Past (Juliet)   Your name is Nobody, mine is Past (Juliet) EmptyDim 10 Mai 2020 - 17:37

Les siècles avaient permis à Lucian de comprendre que l’Humanité ne se souvenait des grands hommes qu’aux monuments et aux bâtisses qu’ils léguaient au monde. Par exemple, la ville de Florence était rattachée au nom Medicis en raison de tous les beaux palais que ses membres ont construit et de toutes les œuvres dont ils étaient mécènes. Cependant, est-ce que l’on se souvient que leurs plus grands hommes aimaient une vie champêtre, loin de l’agitation de la ville ou qu’un membre a mis en place une dictature dans cette ville, sous le nom illusoire de « République » ? Absolument pas, car la Nature cachait jalousement ses biens et ses secrets – brisant tout témoin matériel avec le temps ou les désastres naturels-, et le Mal était dissimulé autant que possible par les Hommes et non immortalisés par des bâtisses.

Pendant de longues années, le Sorcier avait voulu imiter ces grands hommes et marquer l’Histoire avec ses propres dons. Une obsession grandissante à mesure qu’il vieillissait. Alors, il collectionnait les objets les plus fins et les plus rares, et les conservait précieusement dans cette demeure secondaire où il n’invitait presque personne – si ce n’est quelques rares intimes. Il ne savait pas encore à « qui », mais il était décidé à léguer cet héritage-ci au plus méritant – nullement à un organisme ou un Etat, qui se chargeront de dilapider deux siècles de durs labeurs au vent !

Le Collectionneur suivait donc un employé du Musée, à l’affût de la nouvelle pièce à sa collection déjà bien grande et bien importante. Il était loin de se douter que, pour la première fois depuis ces longs siècles, une femme allait faire concurrence à un objet rare. Il avait aimé des femmes, et il avait gâté plus d’une – car il n’en restait pas moins un homme qui aimait une belle compagnie – mais aucune n’aurait pu se targuer d’avoir pu attirer son regard dans une pièce remplie d’objets rares. Non, aucune. Jusqu’à aujourd’hui.

Il ne voyait qu’elle et sa longue chevelure blonde, elle et son délicat cou, elle et ses doux yeux, elle et sa silhouette gracile. « Elle » lui parle. « Elle » lui tend la main. Et lui, il se tait. Lui, il reste immobile. Lui, il a cessé de respirer un court instant. L’employé semble se rendre compte du trouble de son Mécène, et ne tarde pas à entrer en scène, brisant le temps de quelques secondes la surprise de Lucian.

- Monsieur Langford, vous sentez-vous bien ? Vous êtes étonnamment pâles … Juliet
, apporte immédiatement une chaise.
- Non … Non, je vais bien, répliqua aussitôt Lucian, grandement agacé qu’il soit traité comme un vieillard ou comme une pauvre femme au cœur trop sensible. Je suis juste surpris. Vous … vous ressemblez à tellement à quelqu’un, que j’ai connu. Excusez-moi, j’ai manqué de manière. Enchanté de faire votre connaissance.

Il finit par tendre sa main, pour s’emparer de celle de la dame. Il ne savait pas si c’était sa propre imagination, ou réalité, mais le contact lui offrit un frisson – ni agréable, ni désagréable, mais seulement surprenant. L’employé vient gêner, encore, proposant d’amener trois coupes de champagne. Il disparaît aussitôt, après avoir assuré à Lucian que mademoiselle Walford était plus qu’apte à le guider.

- Juliet Walford, étudiante en histoire de l’art,
répéta-t-il d’une voix fantôme, comme pour se convaincre de remettre pied à terre, et quitter les limbes où il avait la sensation de divaguer, perdu dans de trop vieux souvenirs – comme s’il vivait ses dernières secondes. Ah oui, votre remarque est juste : j’apprécie de regarder des œuvres, loin des projecteurs, et loin des regards avides et stupides.

Sauf que son regard ne quittait pas la blonde. Son regard brillait à nouveau, d’une passion nouvelle, comme renouvelée, non pas par un objet, mais par une personne.
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Message# Sujet: Re: Your name is Nobody, mine is Past (Juliet)   Your name is Nobody, mine is Past (Juliet) EmptyVen 22 Mai 2020 - 11:03

Flegme feint aux couleurs de son étonnement stoïque. Une réussite dont la réalité m'avait longtemps fait douter. Comment était-ce possible ? La ressemblance si frappante que le nanti en perdit contact avec notre monde. Comme s'il voyait un fantôme. Un frisson électrisant parcourut mon échine sans que je n'en laisse transparaître le moindre indice. Éduquée à paraître plus qu'à être. Un talent que je mettais en œuvre pour assurer ma couverture.

Un léger sourire vers mon mentor à son inquiétude visiblement déplacée au vu du ton de notre visiteur. À donner l'impression que cette absence m'attendrissait. Quant à sa justification, elle ne me choqua pas le moins du monde. J'inclinai doucement la tête, haussant légèrement une épaule. Un peu - faussement - gênée. Délicate poignée de main scellant un virage tant imaginé... Impossible de reculer à présent. Non pas que j'en ai eu envie une seule fraction de seconde. Seulement, l’imminente arrivée du choix de mon alignement me faisait ressentir une pointe d'anxiété.

Du champagne. Une bonne idée. Cela aurait peut-être le mérite de calmer l'adrénaline qui se glissait insidieusement dans mes veines. Silencieuse, observatrice. Mon sourire ne disparaissait pas, s'imprimant sur mes lèvres pour jouer l'étudiante impressionnée mais ravie de voir que l'on s'intéresse à elle, lui fait confiance.

La persistance de nos regards entrecroisés aurait dû m'embarrasser. En tout cas perturber la Walford. Mais c'était presque plus fort que moi. Un magnétisme que ce sorcier exerçait sur mes prunelles céruléennes. Je pinçai discrètement mes lèvres, sans rompre ce regard qui contrastait avec ses mots. "Approchez, je vous en prie", l'invitai-je d'une voix se faisant basse. Comme si je ne souhaitais déranger les artefacts endormis. Je voulais cultiver la beauté du silence nocturne au secret de ce qui se cachait derrière cet homme. Un mécène des plus généreux mais aussi des plus dangereux. Et moi, brebis égarée, effrontée et inconsciente, servie en pâture sans l'appui de ceux qui m'avaient formée à ce but.

En vérité, je me demandais comment j'en étais arrivée là. Pourquoi je n'avais pas tout bonnement fait le choix de me couper de toutes ces responsabilités et cette mission. En quittant les miens, j'avais eu l'occasion de faire ma vie autrement. Égoïstement. Mais l'ignorance de ce que j'étais, de cette nature qui pourrait resurgir un moment ou un autre et ce jusqu'à la fin de ma vie... Impossible de me résigner à laisser aller le temps. Faire comme si de rien était et aviser si jamais je devenais ce que les miens combattaient depuis des générations entières.

Une prudence et une sagesse qu'il ne m'était plus donné de choisir. Une impasse dans laquelle, pourtant, j'apercevais une lueur. Que ce soit celle, immaculée, de l'espoir, ou bien l'infernale descente dans les profondeurs torturantes, peu importait. J'avançais, courage en bandoulière. "Je n'ai pas souvenir de vous avoir vu auparavant monsieur Langford, prononçai-je en m'avançant vers l'une des pièces entreposées, me dissimulant un instant derrière celle-ci et retrouvant le regard du visiteur dès que ce fut de nouveau possible. Vous apprécierez peut-être les fragments reconstitués de cet autel Guédés. Les têtes de mort semblent sculptées à même la pierre mais en y regardant de plus près, on peut voir qu'il s'agit d'os que le temps paraît avoir figé et fusionné avec la pierre", expliquai-je en me penchant sur la vitrine protégeant l'antiquité. Un regard presque illuminé par l'œuvre, des mots se dilatant à mesure de mon observation à l'inspiration presque religieuse. Comme si j'étais hypnotisée par l'objet contemplé.
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Message# Sujet: Re: Your name is Nobody, mine is Past (Juliet)   Your name is Nobody, mine is Past (Juliet) EmptySam 13 Juin 2020 - 12:01

L’homme était à nouveau muet, suivant cette frêle créature dont la voix enchanteresse l’avait subjugué et plongé dans un tourbillon d’émotions qu’il ne pensait plus ressentir. Des sentiments qui rejaillissaient avec autant de forces que de vieux souvenirs d’une époque bénie où il était maître de sa destinée, surtout entouré d’une flamboyante sœur, d’un énergique familier et de la douce présence de sa bien-aimée.

Le passé se fracassait irrémédiablement au présent, lorsque la voix de la Magicienne s’éleva à nouveau pour lui parler de quelques artefacts anciens. Dès lors, le Sorcier devenait le jongleur, tentant de rattraper chaque balle et ainsi offrir le spectacle que tous aspirent à être spectateur. Il ne pouvait pas se permettre de perdre la face devant une jeune fille qu’il ne connaissait pas – et malgré cette frappante ressemblance –, ni se permettre d’être distrait par le passé.

Il avait appris que dans la vie, à trop regarder en arrière, l’homme risquait de trébucher. Une philosophie qui sous-entendait qu’il fallait toujours regarder droit devant et avancer, malgré les erreurs commises, les coups durs du destin ou les difficultés à marcher, jusqu’à ce que la mort vienne barrer la route. Les regards du Loup et de l’Agneau se croisent, brisant à nouveau toute la volonté de Lucian d’abandonner le passé au profit du présent. Le temps de quelques secondes, son vieux regard avait retrouvé sa jeunesse, s’adoucissant et brillant d’un nouvel éclat passionné.

- Nous ne sommes jamais croisés. Si cela avait été le cas, je me serais souvenu de vous, répondit-il, la voix troublée. Dans votre métier, bien de vos compères considèrent ces artefacts comme une valeur marchande. Rares sont ceux qui apprécient et respectent véritablement ces témoins du passé. Par votre regard, votre voix et votre posture … je peux prétendre que vous êtes de ces personnes éclairées.

Il s’était rendu compte, un peu tardivement, que ses premiers mots pouvaient être mal interprété et faire fuir la demoiselle. Dès lors, il s’était permis d’étayer un peu plus son explication et ainsi adoucir potentiellement toute méfiance qui aurait pu s’éveiller en la dame. Pourquoi une telle attention ? Car il ne désirait pas que leur entretien se limite à cette soirée. Il désirait plus, et non une relation charnelle comme bien de ses conquêtes passées : il voulait la connaître, pour enfin se convaincre qu’il divaguait, qu’il devenait fou, et que cette personne était différente et non celle qu’il avait aimé et qui était morte bien trop tôt. Par sa faute.

- L’anatomie humaine est fascinante, et je pense qu’elle est une preuve que nous appartenons bien à la Terre. Notre corps sait fusionner avec la terre, la pierre ou l’eau, apportant ce qui est nécessaire ou en redessinant des contours, répondit le vieux Nécromant dont l’attrait et la fascination pour la Mort étaient toujours présentes. S’il n’était guère un grand croyant, il acceptait qu’une force était définitivement à l’œuvre et qu’il s’amusait de leur existence, qu’il régissait les équilibres comme les déséquilibres. Cependant, bien loin des considérations purement biologiques, cet autel est utilisé dans des rituels vaudous. Ne craignez-vous pas qu’une malédiction puisse vous frapper, par les âmes qui se sont incrustées à même la pierre ?

Il était un tantinet sérieux, ayant suffisamment de connaissances en magie noire pour se méfier des artefacts en lien avec. Ces derniers pouvaient toujours être chargés d’énergie maudite, et il avait eu à purifier ou à contenir lesdites énergies sur certains de ses « achats ». Les risques n’étaient pas nuls, et il ne comptait plus le nombre de ses blessures – physiques comme magiques – subies.
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