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 Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft]

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Message# Sujet: Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft]   Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft] EmptySam 4 Avr 2020 - 9:49


Under the red sky
Phineas Lovecraft & Anela D. Volkov



You can't see your bloody hands
Le ciel prenait doucement les couleurs du sang versé par ses mains, ce sang qui collait à sa peau et ne voulait plus la quitter, peu importait à quel point elle frottait, encore et encore, en espérant que ses crimes lui soient pardonnés. Anela prit une grande inspiration. L’air frais brûla sa gorge en s’engouffrant jusqu’à ses poumons. Elle grimaça sous la douleur, mais tint bon. Son rythme était régulier, ses foulées longues, puissantes. À chaque nouveau pas, ses cheveux noirs se balançaient, d’un côté et de l’autre, maintenus sur le haut de son crâne par un élastique large. Sentir ses mèches lui caresser le bas du dos ne la dérangeait pas. Anela était concentrée, ses yeux sombres fixés sur sa route, imperturbable. Elle prit une autre inspiration et expira lentement.

Courir lui faisait du bien. La secrétaire du Spring Brake prenait toujours un peu de temps, dans une journée, pour se lancer dans un footing. Cela lui permettait de garder la forme et, surtout, de tester la résistance et le bon fonctionnement de ses prothèses. C’était, sans aucun doute, ce qui attirait le plus les regards sur elle. Même sa tenue, brassière et short de sport, ne captait pas tant l’attention que sa jambe gauche dont la peau se stoppait au-dessus du genou, pour laisser place à une prothèse noir et argent, articulée à la cheville, et terminée par la même basket que sa jambe valide. Ce n’était pas la plus sophistiquée de ses prothèses, ni la plus discrète, mais c’était la dernière fabrication de son mentor, et Anela se devait de la tester.

La brune entra dans Echo Park, pour finir son jogging sur une touche plus intéressante que le paysage de Los Angeles et, surtout, vérifier que la prothèse ne se gripperait pas sur un sol moins dur. Les écouteurs, à ses oreilles, crachaient du Bob Dylan qu’elle n’écoutait que d’une oreille distraite. La musique n’était pas tant pour l’occuper que pour lui permettre de s’enfermer dans sa bulle, en domptant, en partie, ses sens sur-développés de chasseresse. Elle pouvait, ainsi, se concentrer sur sa course, le bon fonctionnement de sa cheville articulée, les battements de son cœur ou le rythme de sa respiration, sans s’inquiéter des conversations, autour d’elle, des murmures qu’elle semait sur son passage.

Autour d’elle, les palmiers d’Echo Park se dressaient fièrement dans le ciel rouge. Anela ralentit et s’arrêta près d’un banc, un peu à l’écart du reste du monde. Elle resta debout, les yeux fermés, à contrôler tout ce qu’il se passait en elle, à profiter, encore un peu, du seul bruit de la musique qui continuait de battre à ses oreilles. Quand, enfin, elle rouvrit les yeux, elle arracha les écouteurs à ses oreilles, prêta attention au chant des oiseaux, dans les palmiers, et prit de grosses gorgées de l’eau qu’elle avait apportée avec elle.

Le ciel rouge signait la fin de la journée. La chasseresse devrait, bientôt, faire demi-tour, rentrer chez elle, retrouver son colocataire et son drôle de compagnon. Elle soupira en se jetant presque sur le banc, derrière elle. Le tatouage en forme de tête de loup, sur son ventre, ne pointait que ses deux oreilles, au-dessus de la ceinture de son short, mais elle ne s’en inquiéta pas. Anela préféra plier le genou et poser le talon sur le banc, pour inspecter sa prothèse, vérifier que rien ne dérangeait le bon fonctionnement de l’articulation et que la course n’avait pas, par le choc répété contre le sol, abîmé le matériau. Ce qui lui permettait, surtout, de se déconnecter du monde et de ses pensées. Des pensées sur lesquelles il ne valait mieux pas que la chasseresse se penche. Pas ce soir, en tout cas.

(c) ROGERS.
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Message# Sujet: Re: Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft]   Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft] EmptyMer 8 Avr 2020 - 23:41




Under The Red Sky





Time to Escape


Toute mon attention était captivée sur ses nombreuses lignes qui ornaient les pages de ce récit, les dernières lueurs du soleil se reflétant agréablement sur la surface de mes lunettes rondes déposées sur le bout de mon nez. Mon esprit plongé au sein d’une histoire envoûtante, des mots prononcés à voix basse jaillissaient doucement de mes lèvres alors que je lisais ce texte émouvant suivant l’aventure d’une poignée de personnages attachants ... si humains et si fragiles. Mais plus encore, lire m’offrait une sensation d’évasion, permettant à l’imagination de prendre doucement le pas sur la réalité. Oublier durant l’espace d’un instant toutes les douleurs de la vie pour simplement apprécier le moment présent.

Quand on devient aussi âgé que je le suis, il devient difficile d’apprécier les petits plaisirs de la vie qui se dévoile au quotidien. Avec le temps, ces derniers deviennent source de lassitude et de redondance. Exception faite pour la lecture, que j’affectionne tout particulièrement. Aujourd’hui, lire un livre est bien plus enrichissant que n’importe quelle occupation.. Dans ma vie, j’ai beaucoup voyagé. Le plus souvent accompagné, aux côtés de gens formidables. Malheureusement, ces derniers ne sont plus de ce monde. Je suis le dernier fossile de mon ancien monde et malgré toute la bonne volonté dont je puisse faire preuve, je ne trouve plus d’intérêt à cette vie si ce n’est la lecture. Chaque roman apporte une plume unique en son genre, une problématique ainsi qu’un point de vue différent d’un écrit à l’autre. J’ai rencontré beaucoup de mondes, connus de nombreuses cultures mais les livres... les livres ne cesseront jamais de me surprendre.

Malgré ça, une partie bien précise d’un livre est bien difficile à lire. Quand on considère la dernière page d’un récit comme une fin en soi, il devient difficile d’accepter la situation en tournant la dernière page. Je n’aime pas les fins. Les fins sont toujours la partie la plus triste et avec plus de mille ans d’existence, j’ai été amené à être spectateur d’un nombre incalculable de finalités, chacune apportant son lot de tristesse et de ténèbres. Mais s’il y a bien une chose que je n’ai jamais connue, c’est bien ma propre fin. J’ai vécu la mort à plusieurs reprises mais jamais cette dernière n’a été une finalité dans l’histoire de ma vie. Ma page n’a jamais été tournée, bien au contraire.. Avec le temps, j’ai cette étrange impression de reculer. Je n’avance plus, je chute.

Si on ne considère pas la mort comme une fin en soi, alors il est vrai que mon glas a sonné le siècle dernier, lorsque j’ai ressenti pour la dernière fois le dernier souffle de ma femme contre mes lèvres avant que la faucheuse ne vienne recueillir son dû. Je pourrais être effondré de cette perte injuste... en vouloir au monde entier pour avoir pris la vie de celle qui me rendait plus... humain mais.. au final, je pense que les choses sont mieux ainsi. L’immortalité est longue, ennuyeuse et redondante. J’aime me dire qu’il y a un temps pour vivre, et un temps pour dormir. C’est ainsi qu’est le monde et ce depuis la nuit des temps, malheureusement certains échappent à ce concept en brisant les lois de la nature et je fais totalement partie de cette minorité. Plus le temps passe, plus vivre devient synonyme de souffrance. Au cours de mon existence, les morts se sont entassés au fin fond de ma mémoire poussiéreuse. Les erreurs se sont cumulées les unes avec les autres tandis que la solitude s’est lentement enraciné en moi. Je ne devrais plus être de la partie depuis bien longtemps mais ma condition fait que je suis encore ici, errant sans aucun but.

Je pourrais me plaindre de ma situation mais je n’ai plus la motivation nécessaire pour le faire. Je suis seulement fatigué de cette vie, l’impression d’être seulement spectateur... J’ai traversé les âges et les époques, vécu des histoires extraordinaires mais une partie de moi-même s’est perdu depuis. Je ne suis plus que l’ombre de mon ombre. Et pourtant, j’accepte ma condition. Je sais que ma fin est proche. Ma vraie fin. Ce n’est qu’une question de temps avant que la faucheuse ne vienne récupérer ce qu’elle aurait dû prendre depuis bien longtemps. Il n’y aura pas de prochaine régénération pour moi. Pas de nouveau départ. Seulement une histoire achevée. Et ce que j’ai appris en plus de mille ans d'existence, c’est qu’une fin n’est pas une finalité en soi. Dès que mon histoire sera terminée.. et elle se terminera, une autre reprendra et ainsi de suite.

Perdu dans mes pensées, c’est à peine si je relevais la présence d’une jeune femme assise à mes côtés, sur les mêmes planches de bois. Ce n’est qu’en laissant mon regard divaguer en tournant une page que j’aperçu réellement cette étrange silhouette à ma gauche. Une jeune femme, semblant décidément inspectait une drôle de jambe sortant définitivement de l’ordinaire. Ce n’était pas la première fois que je rencontrais des gens avec des prothèses mais c’était sans aucun doute la prothèse la plus finement conçu de toutes. Aucun commentaire ne sortira cependant de mes lèvres, replongeant mes prunelles dans ma lecture, quoiqu'un détail ne cessait de me torpiller l’esprit. J’avais comme la terrible impression de passer à côté de quelque chose d’important.. Une nouvelle page tournée, je redresse de nouveau mon regard dans sa direction avant d’enfin comprendre ce qui me dérangeait tant quelques instants plus tôt.

« Jolie prothèse que vous avez là, c’est presque si je n’en serais pas jaloux. »

Un fin sourire apparaissant sur mes lèvres alors que je reconnais très clairement les traits bien familiers de Diane sur le visage de la jeune femme. C’est un air qui ne s’oublie pas, même avec le temps. Je me souviendrais toujours de la femme qui s’est dévouée pour prendre soin de moi dans mes temps les plus sombres. Je me souviendrais toujours de Diane D. Volkov.. Toujours.

« Nouvelle jambe, je suppose ? »

Hypothèse, certes mais cette dernière s’avère bien trop neuve et impeccable pour être utilisée depuis un certain temps, surtout qu’elle semble rechercher une éventuelle défaillance sur sa prothèse.
Depuis que j’ai appris la mort de Diane, j’ai cherché à retrouver sa fille pour m’assurer de la sécurité de cette dernière.. Au final, Anela semble en bonne forme, si on écarte sa prothèse bien évidemment mais d’un côté, ça lui donne un style. J’aime bien.
Je suis malgré tout rassuré de la savoir en bonne santé.. décidément le monde n’a plus besoin d’un vieux phœnix comme moi. Souriant légèrement, je ne me fais pas d’inquiétude concernant la possibilité que cette dernière me reconnaisse, avec le temps ses souvenirs de moi se sont probablement consumés et pour être honnête, les choses sont bien mieux ainsi. Je préfère rester en dehors de la vie des gens, du moins le plus possible. J’ai tendance à blesser toutes les personnes autour de moi, le malheur me rattrapant toujours. Alors si je peux l’éviter aux autres, je me rend service à moi-même.


(C) MR. CHAOTIK
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Message# Sujet: Re: Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft]   Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft] EmptyMar 14 Avr 2020 - 19:12


Under the red sky
Phineas Lovecraft & Anela D. Volkov



You can't see your bloody hands
Sous le ciel rouge d’Echo Park, Anela tentait de calmer sa respiration rendue plus saccadée par son footing de la journée. Grâce à son sang, elle ne s’épuisait pas aussi vite que les humains, mais se concentrer sur des pas plus lourds, du côté de sa prothèse, et les kilomètres parcourus depuis le début de sa course commençaient à peser sur ses muscles. Elle profitait du répit, dans ce coin calme du parc, pour calmer son corps et vérifier que tout tournait toujours dans le bon sens. Elle ne remarqua aucune douleur inhabituelle dans ses jambes, ni dans le reste de son corps, d’ailleurs. Si sa tête lui pesait un peu plus lourd, elle savait que cela n’avait rien à voir avec la course. Sa température retrouverait, bientôt, son état normal et sa respiration se calmait déjà, bien aidée par sa maîtrise. Il ne restait qu’une chose à vérifier.

La brune s’était jetée sur le banc sans s’inquiéter de savoir si, oui ou non, une personne se trouvait déjà là, avant elle. Elle ne comptait, de toute façon, ni faire de bruit superflu, ni lui adresser la parole. Sans le moindre doute, elle serait repartie aussitôt qu’elle se serait assurée que tout allait bien pour sa jambe. Une étape obligatoire avant le retour jusqu’au garage pour récupérer ses affaires. À moins qu’elle ne rentre directement chez elle. Après tout, ce n’était pas grave si elle laissait traîner sa robe et son sac dans l’atelier de son mentor. Il en avait l’habitude, à force.

Pliée en deux sur le banc, le talon bien calé sur les planches en bois, les doigts d’Anela se mouvaient sur la prothèse. Ils tâtaient le moindre parcelle lisse de la jambe artificielle, en quête d’une fissure, d’une griffure, d’un signe de faiblesse dans la conception de la prothèse. Comme toutes les autres, celle-ci avait été construite sur-mesure par son mentor, mécanicien et propriétaire du Spring Brake. Comme toutes les autres, Anela avait approuvé le design et devait, maintenant, approuver le reste : sa résistance et le bon déroulement de la cheville. Certaines de ses prothèses avaient tendance à se bloquer et la chasseresse ne pouvait pas risquer cela en pleine chasse. Elle se devait de tout tester avant.

Ses doigts glissèrent sur le mollet noir, descendirent le long du tibiac argenté et s’arrêtèrent au niveau de la cheville. Anela tira sur le bout de la chaussure pour faire fonctionner l’articulation. Très concentrée sur le mécanisme, qu’elle caressa doucement pour s’assurer qu’aucun caillou ou brindille ne s’y était coincé, elle ne prit conscience de la présence de son voisin qu’à l’instant où il lui adressait la parole. La brune sursauta, sur son bout de banc. Ses doigts ripèrent contre l’articulation, la peau de son index réussit à se coincer dans le mécanisme qui, en se détendant d’un coup alors qu’elle lâchait sa chaussure, la coupa un peu.

Elle lâcha un petit « f*ck » et leva la main pour amener son doigt à ses lèvres. Le goût de fer, sur sa langue, la ramena au ciel rouge d’Echo Park, à cet inconnu qui lui adressait la parole, à côté de qui elle s’était assise sans y faire attention. Ses yeux sombres se posèrent sur lui, découvrirent un visage qui ne lui semblait pas connaître, tombèrent sur chacun de ses membres, comme pour essayer de trouver un sens à ce qu’il venait de lui dire. Heureusement pour lui, Anela n’avait plus honte de ses prothèses depuis le temps. Elle les portait fièrement, ravie de constater que le monde pouvait, parfois, apprécier le travail de son mentor. Elle ne le remercierait, sûrement, jamais assez pour le temps qu’il passait sur chacune de ses prothèses, et pas seulement celles qu’elle utilisait pour chasser, mais aussi les autres, plus jolies et beaucoup moins pratiques pour la course.

« Vous avez un couteau ? demanda-t-elle, innocemment, un sourcil haussé sur une blague qui ne plairait, peut-être, qu’à elle. Ça peut peut-être s’arranger. »

D’un doigt, elle pointa l’une des jambes de l’inconnu et sourit un peu, avant d’échapper un petit rire. Elle ne comptait pas l’effrayer avec ses histoires et préférait s’assurer qu’il comprenne bien le second degré. Anela ne comptait pas réellement lui couper une jambe. Sauf s’il faisait quelque chose qu’elle saurait lui faire regretter, évidemment.

« Vous êtes observateur, commenta-t-elle. Mon… mécanicien ? Je ne sais pas trop quel nom je suis censée lui donner, je vous avoue. Disons ami. Mon ami l’a terminée hier soir. Il m’a demandé de la tester pour vérifier qu’elle fonctionne bien. » (Elle montra le bout de son doigt coupé, une égratignure en vérité.) « Ma foi, elle est redoutable. Et je suis sûre qu’il sera ravi d’apprendre que vous la trouvez jolie, même si c’est loin d’être la plus belle, je vous assure. »

Anela en possédait de très ouvragée, parfaite pour aller avec ses nombreuses robes. Celle-ci n’avait été construite que selon un but bien précis : résister à sa vie de chasseresse. Pour l’instant, la prothèse s’en tirait bien, même si la brune regrettait l’absence de place, quelque part sur la jambe artificielle, pour dissimuler une arme. C’était qu’elle possédait une prothèse dont le tibiac noir pouvait se détacher du reste et cachait, en vérité, un bâton télescopique. Une prothèse qui avait demandé énormément de temps à son mécanicien.

« Oh. Je suis désolée. Je vous ai dérangé dans votre lecture, peut-être. Je n’ai pas fait attention. »

En d’autres circonstances, la chasseresse se serait sûrement excusée une dernière fois avant d’abandonner l’inconnu à son livre. Néanmoins, plus elle détaillait le visage de son interlocuteur, plus elle sentait un air de déjà-vu sur lequel elle n’arrivait pas à mettre le doigt, comme un vague souvenir qui ne lui revenait absolument pas. La brune se mordit un peu la lèvre inférieure, en se demandant pourquoi c’était, décidément, toujours quand elle avait besoin de son mentor qu’il n’était pas là.

« Je m’appelle Anela, se présenta-t-elle, en tendant la main. Ravie de faire votre connaissance. »

(c) ROGERS.
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Message# Sujet: Re: Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft]   Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft] EmptySam 25 Avr 2020 - 15:06




Under The Red Sky





Time to Escape


Un sourire sincère ornait les lèvres du phœnix alors que son doux regard était déposé dans celui de son amie d’enfance. Harmonie dans ses pupilles, un petit rictus arraché face à la blague aiguisée de la jeune femme. Juste en paix devant un ciel aux tons rougeâtres absolument magnifique, au côté de celle qui était l’un des derniers piliers de son passé. Il n’aime pas les fins, raison pour laquelle il n’a jamais cherché à reprendre contact avec Anela avant le décès de Diane mais à présent que cette dernière est en sécurité, Phineas n’a plus raison de s’inquiéter. Sa dernière mission étant accomplie, c’est l’âme tranquille qu’il pourra quitter ce monde. Ce monde qui semble aller beaucoup trop vite pour une antiquité comme lui. Son temps s’est écoulé, sa dernière page dorénavant bien entamée. Son dernier chapitre, sa retraite. Une boutique d’antiquités, contenant des objets aussi vieux que lui. Voilà comment se dessinait son futur.

Ne comptant pas s’éterniser à discuter, pour ne pas s’attacher de nouveau à la jeune femme, l’immortel compte malgré tout passer quelques minutes devant ce ciel rouge à ses côtés. Un dernier au revoir, une dernière fois. Le plus triste là-dedans, c’est l’ignorance de celle qui était une amie d’enfance. Jamais elle ne se doutera que l’homme à ses côtés, l’inconnu rencontré lors d’une simple balade sous un merveilleux coucher de soleil, était en réalité une connaissance d’antan. Mais Phineas est d’accord avec ça. Rester dans l’ombre est bien mieux ainsi. À quoi bon éveiller des souvenirs si ce n’est pour continuer à s’accrocher à cette vie qui ne mérite plus d’être vécu. Faire partie du passé est une bonne chose, faire partie du futur aussi mais parfois, lâcher prise est la meilleure solution parce que dans le cas du phœnix, il est plus question de vivre mais de survivre. Et cette fatigue sur ses épaules est contraignante. Vivre trop longtemps est un fardeau.

Redressant ses pupilles dans ceux de la jeune femme, l’homme s’installe de nouveau contre le dossier du banc, remettant son nœud papillon bien à sa place en resserrant les liens. Ces nœuds papillon sont la marque de fabrique du phœnix. Au fil des âges, s’en est devenu un style bien à lui. Dans l’ensemble, son style vestimentaire a beaucoup changé au déroulement des siècles mais jamais le nœud papillon n’a été écarté de sa garde-robe. Certaines choses sont amenées à ne jamais changer et malgré le temps qui s’est écoulé, lorsque son regard croise celui de cette fille assise sur le même banc que lui, c’est l’image de cette même petite fille qui lui revient en tête, de celle qu’il avait toujours connue.

« Un.. couteau ? »

Il fallut bien quelques secondes pour comprendre où la jeune femme voulait en venir, ne comprenant le sens que lorsque cette dernière pointa sa jambe gauche. Haussant les sourcils, le phœnix attrapa sa jambe pour faire mine de l’éloigner en prenant un air désobligeant.

« Oh... Oh... Vous n’oseriez pas me couper une jambe tout de même, de plus avec un.. couteau. Quelle barbarie ! »

Un petit sourire sur son visage révélateur de son second degré, Phineas se réinstalle contre le banc en lâchant un petit rire amusé avant d’écouter silencieusement le monologue d’Anela, observant d’un regard compréhensif la blessure au doigt de cette dernière.
« Vous feriez bien de désinfecter ce doigt, sinon ça risque bien de terminer aux urgences. » Petite remarque pour la taquiner sur sa petite blessure alors que son regard se plonge dans l’horizon face à lui. « J’imagine que ce n’est pas la plus belle de votre collection. Ce modèle semble être construit dans le but de soutenir une importante charge d’effort physique. »

Ce n’était pas la première prothèse que le phœnix était amené à observer mais c’était sans aucun doute la plus avancée de toute. Il n’est pas grand spécialiste dans ce domaine mais ayant quelques notions, il n’était pas difficile de connaître l’intérêt de cette jambe de par son agencement ainsi que de la qualité des matériaux utilisés. À ses excuses pour le dérangement causé dans sa lecture, Phineas redresse en sa direction ses deux iris avant de ranger son livre dans sa petite sacoche en retirant par la même occasion ses lunettes de lecture.

« Ne vous excusez pas pour ma lecture, j’en étais de toute manière à la dernière page. »

Puis vint finalement le moment des présentations. Cet instant où le doute s’installe chez l’immortel, hésitant entre donner un faux prénom pour passer complètement inaperçu ou mentir pour dissimuler son identité. Il aurait probablement sorti un “John” ou “Jake” dans la foulée avant de disparaître dans les dernières lueurs du soleil couchant mais cette fois-ci, les choses semblaient différentes. S’éterniser n’était pas dans ses intentions, pour ne pas éveiller d’ancien souvenir chez la jeune fille mais mentir était bien trop difficile face à la fille de Diane. So…

« Enchanté Anela. » Approchant sa main de la sienne pour s'apprêter à serrer cette dernière, l'homme prononça « Phineas » avec un petit sourire en coin avant de relever sa main quand cette dernière s'apprêtait à serrer la sienne, faisant une petite face à la jeune femme. Se relevant doucement du banc, cette discussion touchait à sa fin. Ne jamais s’attacher aux gens, autrement la fin n’en serait que plus difficile. Faisant mine de regarder sa montre, le phœnix espérait seulement que ces souvenirs ne restent que brouillard même si pour sa part, il n’a jamais oublié un visage. Avec un peu de chance, elle continuerait sa route comme-si de rien n’était, un simple rêve éveillé disparu aussi vite qu’il est apparu. « Faites soignés votre doigt, je maintiens que ça peut être dangereux. » Sourire amusé, chapeau sur la tête Phineas ne laisse que quelques secondes à la jeune femme au cas où des soupçons à son égard puissent remonter chez elle, se détournant en faisant face aux doux rayons de soleil couchant. « Bonne soirée à vous, Anela. » Sous ses mots, l’un de ses pieds avance en direction de ce qui semble être la sortie du parc.



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Message# Sujet: Re: Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft]   Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft] EmptyMer 29 Avr 2020 - 14:27


Under the red sky
Phineas Lovecraft & Anela D. Volkov



You can't see your bloody hands
Anela fut soulagée de constater que sa petite blague ne tombait pas de la mauvaise manière, entre eux. L’inconnu sembla trouver cela à son goût, en tout cas, alors qu’il s’emparait de sa propre jambe pour l’éloigner de la brune. Elle esquissa un sourire, mais haussa un sourcil, comme pour le mettre au défi de le faire. Évidemment, elle ne le pensait pas un seul instant ! Même si elle était une chasseresse, Anela détestait la violence gratuite. Une blague passait, mais les actes, eux, elle les condamnait tous, sans exception, et ce peu importait qui en était la victime. Elle était, ainsi, une ardente défenseure des animaux et ne s’attardait pas à torturer ses proies, non plus. Même le meurtrier de sa mère n’avait pas changé cette règle. Anela s’était contentée de le tuer, sans chercher à lui faire mal. Elle voulait le voir mort, pas l’entendre souffrir. Elle faisait peu de cas de sa souffrance. Cela ne ramènerait pas Diane, de toute façon. Sa mort non plus, mais en tant que Louve, Anela ne pouvait pas le laisser sévir plus longtemps. D’une pierre deux coups, en somme.

Quoi qu’il en était, l’inconnu ne prenait pas mal l’humour de la chasseresse qui reprit une allure plus décontractée, sur son bout de banc. Parler de sa prothèse était plus facile qu’Anela ne l’aurait cru. Elle ne le faisait que très peu, en vérité. Mis à part avec son mentor, évidemment, mais elle n’avait pas trop le choix, pour lui expliquer ses besoins ou les défauts/forces de chacune. Avec le reste du monde, le sujet était un tabou que la brune n’avait, pourtant, imposé à personne. À une certaine époque, en effet, elle ne supportait pas de l’évoquer, se contentait de cacher sa jambe artificielle derrière un pantalon ample, mais cette époque était révolue. Aujourd’hui, Anela arborait ses prothèses sous des jupes courtes ou des shorts, comme à l’instant-même, ce qui laissait peu le choix, au monde, d’affronter ou non la vue de son infirmité. Ce qui n’empêchait pas le sujet de n’être jamais évoqué.

La remarque de l’inconnu, sur son doigt, força Anela à lever la main pour inspecter la coupure. Lécher le sang était un réflexe un peu idiot, mais au moins, elle pouvait être certaine, maintenant, que la plaie était aussi propre que pouvait l’être une chose lavée avec de la salive. Ceci dit, elle ne pensait pas qu’une coupure aussi minuscule puisse s’infecter et la forcer à aller à l’hôpital. Ce serait une honte de chasseur d’être terrassé par une blessure comme celle-ci. Anela avait déjà connu pire et s’en était toujours tirée à bon compte. Enfin, « toujours »… sans compter sa jambe gauche, évidemment. Néanmoins, en bonne Louve élevée parmi les siens et les autres créatures surnaturelles, la chasseresse ne savait pas trop s’il pouvait avoir raison, s’il parlait à une humaine. Devait-elle singer l’inquiétude ou laisser tomber ? Tout ceci lui semblait, quand même, un peu ridicule.

L’évocation de sa « collection » fit naître des étoiles dans les yeux d’Anela. Elle se perdait, souvent, entre son envie de montrer à tout le monde à quel point son mentor était, sans contexte, le meilleur de sa catégorie et une sorte de jalousie qui lui murmurait de tout garder pour elle, bien enfermé dans sa chambre. Elle possédait, aussi, une pièce magnifique qui ne lui venait pas de son mécanicien et que celui-ci avait inspectée sous toutes les coutures, sans trouver rien à critiquer. Oh, il en avait eu envie, elle le savait ! Mais il ne valait mieux pas qu’il s’y tente, de toute façon, puisqu’il s’agissait de l’une de ses préférées. Une prothèse que, pourtant, Anela ne mettait plus. Plus depuis la mort de celui qui la lui avait faite en tout cas. Ceci dit, face au brun, elle ne voulut pas se contenter d’une réponse concise et repoussa sa queue-de-cheval dans son dos, pour se concentrer sur un sujet passionnant… pour elle.

« C’est tout à fait ça, avoua-t-elle, en claquant des doigts. Cette prothèse est faite pour supporter un peu de sport, ce qui ne fait pas de mal au corps, n’est-ce pas ? Elle n’a rien à voir avec celles des sportifs, ceci dit. Je ne vais pas faire un sprint avec, c’est sûr. » (Elle sourit et confia, plus bas, comme s’il s’agissait d’un secret :) « C’est un peu cliché, mais vous n’imaginez pas le nombre de prothèses que j’ai, chez moi. En effet, certaines sont bien plus jolies que celle-ci et d’autres… disons que l’esthétique n’est pas leur fonction première, un peu comme une bonne basket ? » (Elle rit un peu.) « Rassurez-vous, je ne pousse pas le vice de la parfaite pétasse jusqu’aux sacs à main ! »

Anela appréciait de remarquer que tout le monde ne détournait pas les yeux, devant sa jambe artificielle. Elle pourrait même applaudir les remarques du brun qui prouvait, par là, qu’il ne se contentait pas de « voir », mais qu’il regardait vraiment. Il n’avait pas besoin d’un examen poussé pour s’en rendre compte, mais elle restait persuadée, quand même, que tout le monde ne pouvait pas comprendre, d’un simple coup d’œil, que sa prothèse était faite pour supporter la chasse. Néanmoins, elle n’en perdait pas de vue le fait qu’elle avait, sans le moindre doute (pour elle), dérangé l’inconnu dans sa lecture, ce qu’elle lui fit remarquer. Lui, il se contenta de ranger son livre et de retirer ses lunettes de lecture. Anela papillonna des cils, sans comprendre. Ses sourcils se froncèrent à l’instant où il essayait de la rassurer.

« Vous ne la lirez pas ? demanda-t-elle, sans jugement. »

La brune savait que certaines personnes préféraient s’arrêter avant la fin d’une histoire. D’autres, aussi, aimaient lire la dernière page avant de commencer du début. C’était leur choix, elle n’allait pas les critiquer, ni les uns, ni les autres. Elle, elle trouvait peu de temps pour se poser dans un coin et lire un bouquin. Alors, il lui arrivait rarement de les finir. Elle s’arrêtait, généralement, en plein milieu et pouvait, aussitôt, oublier tout ce qu’elle avait lu. Il lui était déjà arrivé de reprendre un livre du début pour se rendre compte que, finalement, ce n’était pas qu’une impression de « déjà-lu »… elle l’avait vraiment déjà lu.

Anela se présenta, avec un grand sourire, bien contente de pouvoir se détendre l’esprit en pensant à autre chose que les derniers événements, dans sa vie. Tout ne tournait pas toujours rond, dans ce monde, et il était bon de laisser, parfois, de côté cette roue capricieuse. Le ciel rouge du crépuscule la ramenait, tout de même, à ces pensées qui fourmillaient dans son crâne et ne lui laissaient que peu de répit. La main tendue de l’inconnu fut un salut qu’elle s’empressa de prendre… ou pas. Alors qu’Anela serrait les doigts, elle ne rencontra que le vide et baissa ses yeux sombres sur sa main, inutile, tendue au-dessus du banc. Celle de Phineas s’était enfuie loin, au tout dernier moment, et la chasseresse venait de dire bonjour à un courant d’air.

Si la brune serra le poing, un peu honteuse de s’être faite avoir, le sourire au coin de ses lèvres ne laissait que peu de doute sur la façon dont elle prenait cette petite farce. Bien joué, pensa-t-elle, en pouffant un coup. Elle ne s’y attendait pas le moins du monde et il l’avait cueillie comme une débutante. À bien y réfléchir, elle l’était sûrement. Elle ne se rappelait pas avoir subi une farce de la sorte avant aujourd’hui. Ce qui ne fit que lui donner envie de lui rendre la pareille, même si elle n’avait, dans l’instant, pas la moindre idée de la façon de s’y prendre.

Phineas s’était levé, le temps qu’Anela digère la farce, et lui conseillait, une nouvelle fois, d’aller faire soigner son doigt. Elle regarda l’égratignure, sans la voir vraiment, concentrée sur une impression étrange, qui grandissait en elle, comme un malaise qui appuyait sur son cœur et lui glissait, à l’oreille, que quelque chose n’allait pas. L’instinct de la chasseresse était plus ou moins défaillant. Elle le savait. Tout le monde le savait. Néanmoins, elle ne put s’empêcher de relever les yeux vers Phineas et chercher, sur son visage, dans la façon de se tenir debout, un signe de ce qu’elle devait comprendre. L’avait-elle déjà croisé quelque part ? Était-il dangereux ? Elle ne ressentait rien de mauvais, venant de lui, mais c’était justement cela, qui la gênait. Anela avait un don pour se tromper sur tout le monde. Et s’il était, en vérité, particulièrement maléfique ?

« C’est de votre faute, lâcha-t-elle, de but en blanc, en bondissant sur ses jambes. Si je me suis coupée, c’est de votre faute, après tout. Alors, vous allez juste m’abandonner, là, en espérant que j’aille sagement me faire soigner sans porter plainte ? Je suis sûre que je peux porter plainte. Dans ce pays, tout le monde fait des procès à tout le monde pour absolument tout et n’importe quoi. » (Elle haussa les épaules, les yeux fixés sur son doigt.) « Si ça s’infecte, qu’on me le coupe et que je dois supporter une prothèse là, en plus de l’autre… il va me falloir un peu petit dédommagement pour payer mon mécano. »

C’était osé, mais Anela ne pouvait pas le laisser filer dans la nature, tant que son impression ne se précisait pas. Quelque chose n’allait pas, pour de vrai, et elle comptait bien savoir de quoi il s’agissait. En attendant, elle se planta devant Phineas, un bras posé en travers du ventre, l’autre appuyé dessus, coude plié, pour observer cette égratignure, sur la pulpe de son doigt.

« Alors ? » (Elle haussa un sourcil.) « Vous me faîtes vraiment confiance ou vous prenez vos responsabilités ? »

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Message# Sujet: Re: Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft]   Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft] EmptyDim 3 Mai 2020 - 14:11




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Time to Escape


Avec le temps, sa blessure se guérirait d’elle-même s’il se décidait bêtement à se couper une jambe pour répondre à ce défi déraisonné. Sa nature de phœnix lui confère bon nombre d’habileté, tel qu’un pouvoir d’immortalité fonctionnant par renaissance dans les cendres de ses flammes dévorantes. Ce ne serait qu’une question de temps avant que son corps ne répare cette blessure, qui découlerait à une perte de sang rapide et abondant. En plus d’être une opération très salissante puisque couper une jambe n’est pas tâche facile, elle serait sans aucun doute mortelle, à terme. Du moins pour un humain, pour lui ce serait une tout autre question. Effet dû à la combustion, ses membres, sa peau et ses os seraient dévorés par les flammes avant de réapparaître en un seul morceau, devant une humaine qui ne comprendrait certainement rien à tout ça avant de prendre la fuite en détalant comme un lapin. Donc pas d’atelier boucherie aujourd’hui.

Phineas est sublimé de se rendre compte de l’innovation et des progrès que les humains savent accomplir quand il s’agit de repousser les limites de ce qui a déjà été fait aujourd’hui mais malgré son intérêt et sa curiosité clairement visible au sein de son regard, ce dernier refuserait certainement de porter l’une de ces choses. Pour dire, il ne porte même pas de téléphone portable sur lui-même, se contentant simplement de rester dans l’époque de son temps, dans lequel la créature semble comme bloquée et ce depuis le décès de sa femme, son épouse. Quand il dit être trop vieux pour ce monde, ce n’est pas une mauvaise blague ou une expression saugrenue. Son corps semble jeune mais son esprit lui, est aussi vieux et fatigué qu’une étoile mourante.

Bien évidemment, ses fausses craintes quant à la blessure de celle qui était son amie d’enfance n’étaient qu’une hâblerie, une exagération. S’inquiéter d’une plaie aussi ridicule serait d’une niaiserie sans pareil. Une façon pour le phœnix de détourner l’attention de la jeune femme afin d’éviter que des souvenirs d’antan ne lui remonte et ne lui rappelle l’identité de ce dernier. Enfin techniquement, même la plus petite des plaies pourrait s’infecter, pour cela il suffirait simplement de laisser traîner son doigt partout en espérant tirer le gros lot mais il faudrait sacrément manquer de matière grise pour faire une chose aussi stupide…

En écoutant son monologue, Phineas s’était laissé tirer un petit sourire sur les lèvres, s’amusant à observer la passion dévorante de ces petits bijoux dans les yeux de cette dernière. Durant le moment où elle commença à se lancer jusqu’à sa dernière plaisanterie, aucune intervention ni aucune interruption n’avait été commise de la part du phœnix. Il comprenait à présent le vif intérêt que cette dernière présentait à l’égard de ces prothèses. À ses yeux, du moins c’est ce que la créature avait compris au long de sa discussion avec elle, il n’était pas seulement question d’utilité ou de mode. Ces prothèses seraient éventuellement pour elle, ce que la peinture est pour un artiste engagé. Non pas un passe-temps mais une nécessité. Concept difficile à expliquer mais dans l’idée, ces appareils semblent être sa fierté, faisant même littéralement partie de sa personnalité. Cependant, peut-être que Phineas a tout faux. Après tout, le temps l’a dépassé depuis bien longtemps, comprendre cette société est devenu bien plus difficile depuis qu’il a décidé de décrocher en s’isolant dans sa propre boutique, dans son propre passé.

« Un peu de sport ne fait de mal à personne, vous avez bien raison d’user de vos prothèses pour accomplir ce genre de bienfait. » Dirigeant son regard en sa direction, le phœnix rétorqua tout bas à la jeune femme. « Mais j’ai une question. Vous avez une pièce à part sécurisée pour ranger vos prothèses ? Vous savez… un peu comme les coffres-forts qu’on peut voir dans les œuvres cinématographiques, avec des équipements rangés à l’intérieur de ces derniers. J’ai toujours trouvé ça fantastique, pas vous ? » Bien évidemment, il n’attendait aucune réponse. Après tout, tout ça ne le regardait pas. De plus, le ton usait laissait clairement présager que tout ceci n’était que de l’ironie pour embellir la discussion.

Rangeant soigneusement son livre en retirant dans la foulée ses lunettes de lecture, ses sourcils se froncèrent à sa question, comme-si la réponse lui paraissait pourtant évidente. Cette manière de ne jamais lire la fin d’une histoire était devenu une habitude pour le phœnix et ce depuis bien longtemps. Pour quelqu’un qui n’a jamais eu l’occasion de connaître sa propre fin, toujours dénué de sens. Tout être vivant en ce monde possède un sens à la vie, la mort. Mais pour lui, les choses sont très différentes. Il a connu beaucoup de fins au cours de sa longue vie, beaucoup de proches et d’amis et ces fins ont toujours été les plus douloureuses. Pour un mortel, une fin est synonyme de repos éternel. De passage dans l’au-delà, si tant est que l’on y croit mais pour Phineas, ce n’est que synonyme d’affliction sur le long terme, traînant siècle après siècle des brûlures du passé comme l’on traînerait une chaîne à ses pieds. Ceci est la raison principale pour laquelle il n’aime pas les fins.

« Je ne lis jamais la dernière page d’un livre. De ce fait, il n’y a pas de fin. Je déteste les fins. »

En croisant une ancienne connaissance humaine en lien avec son passé, Phineas aurait préféré éviter toute présentation pour ne pas renouer de probable attachement avec cette dernière, dans un monde si éphémère. Non pas parce que la personne est inintéressante ou contraignante, mais seulement pour ne pas avoir à revivre des drames qui seraient à présent fatals au phœnix. C’est triste à dire, mais ce dernier ne voit plus le monde de la même manière qu’il pouvait le voir quelques siècles plus tôt. Tout est si sombre pour lui, si éphémère.

Cette étrange impression de ne pas se sentir à sa place, se sentant presque comme une anomalie parmi ces gens. Il est simplement dépassé, ne sachant plus comment s’adapter à la société puisque ne ressentant même plus l’envie de continuer. Un sourire ornera toujours son visage et ce, jusqu’à son dernier souffle et ce ne sera non pas une fausse expression dissimulant des émotions désossées de quelconque rayonnement et si.. triste mais au contraire, une sensation de paix avec lui-même. Il accepte sa situation. Il accepte son propre sort. Ces sourires ne sont pas qu’une façade pour cacher quelque chose dont il n’arrive pas à s’avouer, et ces mots ne sont pas qu’un simple filet de mensonge, juste de la véracité. De la véracité et de la sincérité.

Alors quand elle bondit de son banc pour lui poser un ultimatum concernant sa blessure au doigt, un léger sourire amusé apparaît sur ses lèvres tandis qu’il retournait lentement son regard dans le sien. Il pensait précisément savoir à quel petit jeu cette dernière essayait de jouer et même s’il préférait que cette dernière n’ait pas le moindre doute sur sa véritable identité et le lien qu’ils avaient par le passé, ce serait une insulte à la mémoire de Diane, sa fille n’est pas stupide après tout et même si cette situation pourrait être compliquée s’il arrivait par malheur ou par chance qu’elle se souvienne de qui il était, d’un côté il serait content de savoir qu’Anela aura hérité des mêmes dons d'enquêteurs que sa mère mais de l’autre, il serait difficile de rompre tout contact avec elle. Écoutant sa menace avec attention, il s’approcha en direction de cette dernière sans pour autant paraître agressif dans sa démarche, un petit sourire en coin ornant toujours ses lèvres.

« Vous me menacez ? Dans ce cas, ne vous gênez pas ! Allez-y, faites un procès. » Un ton légèrement surpris alors qu’il continue à s’approcher doucement de cette dernière avant de s’arrêter à seulement quelques mètres d’elle. « Menacez quelqu’un est inutile si les menaces émises ne sont que du vent. Cependant, vous avez de la chance, j’ai des connaissances médicales. Je passerais vos menaces pour cette fois mais ne recommencez plus, tout se passait tellement bien entre nous Anela, vous avez failli tout gâcher. » Difficile de se dire s’il était sérieux ou si tout ceci n’était que de l’ironie. « Le choix est à présent vôtre. » Déposant doucement son index sur le front de la jeune femme pour l’inciter à réfléchir, celui-ci continua dans sa lancée en proposant deux choix. « Hôpital ou chez vous ? »

Phineas n’avait rien pour cette blessure si ce n’est des larmes de phœnix contenu dans un petit récipient de seulement quelques centimètres pouvant régénérer de grave blessure mais malgré ça, user de ce genre de procédé face à une humaine serait la meilleure façon de griller sa véritable identité alors il allait falloir se contenter de soins “normaux” pour cette histoire. D’un côté, cette affaire lui permettrait de s’assurer que sa vie ne soit pas en quelconque danger et bien sûr, ce n’est absolument pas dans le but se donner une raison pour passer un peu plus de temps avec elle...


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Message# Sujet: Re: Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft]   Under the red sky [pv — Phineas Lovecraft] EmptyDim 17 Mai 2020 - 10:41


Under the red sky
Phineas Lovecraft & Anela D. Volkov



You can't see your bloody hands
Anela n’était pas certaine de tout bien suivre à cette histoire qui se déroulait à ses pieds sans qu’elle n’ait, vraiment, l’impression de participer. Une part d’elle restait en retrait, attirée par des détails, des impressions sur lesquelles la chasseresse n’arrivait pas à mettre de mots, de sentiments concrets. Elle se perdait elle-même dans l’observation de ce visage inconnu qui, pourtant, lui paraissait familier. Où aurait-elle pu le connaître ? L’avait-elle déjà croisé ? Une petite voix lui criait que oui, c’était bien le cas, qu’elle devait se méfier de son air innocent, qu’il ne devait pas l’être tant que cela. Pourquoi, sinon, se sentirait-elle sur ses gardes, tous les muscles bandés, prête à faire face à un assaut ennemi ? Il existait quelque chose, chez lui, qui réveillait son instinct, mais ne le faisait pas assez pour qu’elle comprenne, qu’elle puisse mettre un mot sur ses impressions.

Au fond, cela ne l’étonnait pas. La brune avait, depuis longtemps, compris que ses sens n’étaient plus aussi bons qu’avant, qu’elle n’atteindrait jamais le niveau qu’elle avait, un jour, atteint, le sourire aux lèvres. À une autre époque, Phineas n’aurait même pas eu le temps de sourire qu’elle aurait, déjà, compris la vérité, dans son regard. Elle aurait pu dire avec fermeté si oui ou non il était un tueur, un être maléfique, un surnaturel qui devait immédiatement cesser ses méfaits ou… mourir. Un temps de sa vie où la chasseresse n’hésitait pas à porter le coup fatal, sans remords, persuadée de faire le bien pour le plus grand monde. Aujourd’hui, elle était défaillante, cassée. Face à Phineas, elle ne trouvait aucune affirmation, seulement une impression, vague, étrange, qui ne lui indiquait pas ce qu’elle devait comprendre. La chasseresse en avait marre, de tout cela. Elle aurait aimé croire qu’elle pourrait, en le fixant droit dans les yeux, découvrir la vérité. Il n’en fut rien.

Dans un temps plus récent, Anela s’était trompée. Elle s’en souvenait comme d’une erreur cuisante, accrochée à sa peau, inscrite dans sa chair plus sûrement que tous les tatouages du monde. Elle ne pourrait, jamais, s’en défaire. Même la tête de loup, sur son ventre, dont dépassaient les deux oreilles par-dessus la ceinture de son short, ne lui faisait pas tant de mal que cette faute, plantée dans son cœur. Elle s’était trompée, jugement biaisé par l’alcool qui brûlait ses veines. La brune avait fixé le pauvre homme droit dans les yeux et lui avait juré qu’elle l’avait vu tuer un homme, juste comme ça, sous le coup d’une impulsion malsaine. Évidemment, il avait nié, mais elle s’était persuadée de sa propre vérité et n’avait pas voulu comprendre qu’elle était la seule à mentir, qu’elle n’avait rien vu qu’une scène floue, dans la brume de son alcoolisme. Elle aurait pu le tuer, sur cette simple supposition et elle aurait, alors, tué un innocent, un phénix qui ne demandait qu’à se défendre de ses agresseurs et qui n’avait pas voulu faire de mal à qui que ce soit. Heureusement, elle ne l’avait pas fait.

Ce qui la forçait, aujourd’hui, à se poser des questions. Avait-elle aperçu Phineas, un jour qu’elle n’était pas en état d’apercevoir quoi que ce soit ? L’avait-elle vu faire quelque chose de mal ou s’entêtait-elle à mal interpréter les signes qu’on lui envoyait ? Devait-elle rester sur ses gardes ou comprendre qu’il était grand temps d’arrêter de boire ? Elle le savait déjà, cela, mais c’était toujours plus facile à dire qu’à faire. Quoi qu’il en était, Anela se retrouvait perdue, incapable de choisir la bonne démarche, le bon comportement. Devait-elle se lancer une fois pour toutes, au risque de passer pour une folle, ou rester dans son personnage de petite humaine collante ? La brune n’était pas sûre d’elle. Se griller auprès d’un inconnu n’était pas l’idée du siècle, mais elle ne savait plus comment faire pour décortiquer la vérité de sa carapace de mensonge.

La seule chose qu’elle trouva à faire fut de lui couper la route et de le menacer de l’envoyer devant la justice. C’était ridicule, mais Anela ne voyait pas quoi faire d’autre pour l’empêcher de partir et essayer de s’accorder un peu plus de temps pour comprendre ce qui la gênait. Elle ne pensait pas vraiment ce qu’elle disait, évidemment. Cette petite blessure, sur son doigt, n’était vraiment rien de grave. Elle se faisait pire en essayant de réparer la moto de sa mère ou en chassant. Dans ces cas-là, elle avait, généralement, son mentor sur son épaule qui la rouspétait en la soignant, puis l’histoire était aussi vite oubliée qu’elle était arrivée. Alors cette blessure n’était, vraiment, qu’une égratignure qu’elle aurait tôt fait d’oublier. En revanche, oui, elle était d’avis que les Américains se lançaient trop de procès en pleine figure, pour un oui ou pour un non. C’était, en tout cas, ce qu’elle avait compris des rares films et séries qu’elle avait pris le temps de regarder. Mais ce n’était pas franchement le sujet.

Alors qu’elle le menaçait, Phineas s’approcha d’elle, l’air innocent. Ce qui, inévitablement, ne le rendit que plus suspect, pour elle. Ou peut-être essayait-elle de sauter sur la moindre occasion de le trouver suspect, parce qu’elle ne comprenait pas cette impression de déjà-vu qui lui collait à la peau. C’était possible. Quoi qu’il en était, Anela ne bougea pas d’un pouce et releva même le menton, pour se donner plus d’importance. Il faisait quand même une bonne dizaine de centimètres de plus qu’elle et elle se devait de prendre un air autoritaire, pour qu’il ne croit pas pouvoir l’écraser du pouce. Certains hommes avaient du mal à comprendre qu’une femme comme elle pouvait être plus forte qu’eux. Bizarrement, elle sentit que ce n’était pas le cas de Phineas.

La réponse du presque inconnu la força un hausser un sourcil. Il ne la croyait pas capable de lancer un procès pour une chose aussi idiote et il n’avait pas tort. Il était peut-être un peu tard pour se faire passer pour une connasse, après l’échange qu’ils avaient eu. Elle en était, tout de même, à sa deuxième menace à son encontre et cela l’étonna un peu qu’il ne le prenne pas mal. Après avoir voulu lui couper la jambe, elle voulait le poursuivre en justice et lui, il se paraît d’un petit sourire en coin face auquel Anela eut du mal à ne pas rire. Elle devait garder les apparences.

La brune papillonna des cils en l’entendant dire qu’elle avait tout gâché (elle avait évincé le « failli » à l’écoute). Qu’avait-elle gâché ? Elle n’était pas bien sûre de comprendre les insinuations de son interlocuteur. Le doigt qu’il posa sur son front lui fit froncer les sourcils. La prenait-il pour une enfant ? Elle n’aimait pas vraiment cela, mais elle devait avouer qu’il était plus ou moins dans son droit. Elle disait n’importe quoi et il lui faisait comprendre, à sa manière, qu’elle aurait mieux fait de se taire. Un point pour lui, c’était clair. Mais elle pouvait, aussi, se donner un point pour elle. Après tout… il capitulait ! Une victoire pour Anela qui se para d’un sourire satisfait et se recula d’un pas pour s’extraire de ce doigt accusateur, sur son front. D’un geste hautain forcé, elle secoua un peu sa queue-de-cheval et posa une main sur la hanche.

« À l’hôpital ? Pour ça ? » (Elle tendit le doigt pour lui montrer sa petite coupure.) « Je crois qu’ils ont mieux à faire, non ? »

Évidemment, loin d’elle l’idée d’insinuer que Phineas n’avait, vraisemblablement, rien de mieux à faire de sa vie, mais cela ne l’empêcha pas de le lui faire croire avec un haussement des deux sourcils et un regard appuyé.

« On dirait que ce sera chez moi, alors. Vous avez de la chance, j’habite le quartier. »

Une autre femme aurait sans doute crié au harcèlement ou se serait braquée devant une telle proposition, mais Anela, elle, n’y voyait rien d’indécent. Le concept-même d’indécence n’était pas une chose qui la touchait vraiment. Elle n’était pas pudique et se savait capable de briser la main de n’importe quel dégénéré, si celui-ci osait la poser sur elle pour des choses qu’elle n’aurait pas envie de faire. De toute façon, la brune ne voyait pas le problème d’inviter un homme chez elle, même si elle ne le connaissait pas. Au moins, elle pourrait s’attaquer à lui sans s’inquiéter des humains autour, s’il se trouvait être une créature surnaturelle qu’elle se devait de chasser. Pour le reste, Anela s’était tant persuadée qu’elle n’intéresserait jamais personne, qu’elle ne s’intéressait plus, non plus, aux autres et préférait croire que personne ne la verrait autrement que ce qu’elle était : une secrétaire unijambiste. Tout s’arrêtait là, à ce simple constat. Que cela plaise ou pas à son filleul Lucas.

« C’est par là, indiqua-t-elle, en montrant la sortie du parc par laquelle elle était entrée. Si vous êtes à la hauteur de votre réputation, (Les « connaissances médicales » qu’il avait lui-même évoquées.), je trouverai un moyen de vous dédommager du temps perdu. Vous lisez le russe ? J’ai peut-être un ou deux bouquins qui pourraient vous intéresser. »

Ce qui n’était, évidemment, qu’une question camouflée pour essayer de mettre un temps et un lieu sur l’endroit où elle aurait pu connaître ce fameux « Phineas ». D’ailleurs, plus elle y pensait, plus son nom lui parlait et un nom aussi peu commun… Comment se faisait-il qu’elle ait pu oublier ? Anela savait sa mémoire défaillante, mais tout de même…

(c) ROGERS.


HRP : Désolée pour le délai, quelques soucis qui m'ont retardée, mais ça n'arrivera plus normalement ! Je n'ai pas voulu aller trop loin, mais si tu préfères, n'hésite pas à m'envoyer un MP pour que je continue le post jusque chez elle :puppy:
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