assons sur le fait que Krab était vieux. Passons aussi sur tout ce qu’il avait pu penser au cours des dernières minutes … Se mettre sur une moto avait éclipser tout ça avec la violence d’une tornade qui détruit des maisons … il n’avait pas envie de monter sur cette moto. Il le fera pour son petit fils, mais c’est tout.

- Vous ne serez pas toujours là pour le protéger, tout comme moi je vais bien mourir un jour.

Même si Krab savait, comme sa femme, que s’ils venaient à mourir, il serait impossible qu’ils ne deviennent pas des esprits. Il ne savait pas par quel coup du sort étrange leur fille avait réussi à passer de l’autre côté en les laissant. Elle devait être pleinement heureuse d’avoir entendu son fils pleurait dès qu’il fut sortit de son ventre peut être ? Qui peut savoir, mais Krab comptait bien être un esprit bien bien ancré sur le sol… mais il savait que même là, il ne pourrait pas toujours protéger Alexei de tout et rien. Shu n’y arrivait pas plus.

Bien sur donc qu’il était monté. Il n’avait pas dit, d’une manière très juste, que les avions étaient le moyen de transport le plus sur qui existe. En faite, la seule raison pour laquelle tout le monde a peur des avions c’est que quand il y a un accident, il ne pardonne pas et laisse peu -voir pas- de survivant. Mais en proportion l’avion tue moins que tous les autres. Même les trains sont plus dangereux. Il essaya de se détendre mais y réussi difficilement, elle ne voyait pas les morts, elle. Il essaya de l’écouter pendant qu’elle roulait, mais avait eu beaucoup plus de mal que ce qu’il ne voulait l’admettre.

- Je donnerais toujours tout à Alexei. Je ne vois pas. Je …

Il se crispa sous un nouveau virage et se tut en réfléchissant avec tous les neurones qui lui restaient en activité. Une fois arrivé, Krab resta figer un instant avant de descendre du véhicule.

- Vous roulez bien. Vous avez du avoir votre permis avec tous les points !

C’était le commentaire pour dire Merci de pas m’avoir tuer en plus d’essayer de lui faire comprendre qu’il ne voulait pas blesser ses sentiments alors qu’elle avait fait attention à lui. Krab ne sera jamais à l’aise sur les motos, mais ce n’était pas la faute de la jeune femme, mais juste la sienne. Doucement il regarda le quartier et il eut une illumination.

- La clé !

Alors qu’il se frappa le front pour ne pas y avoir penser avant il s’approcha de la jeune femme et essaya de chuchoter bien malgré lui au cas où quelqu’un les entendes.

- Une fois un américain est mort en Russie. Il m’a demandé de faire attention à un objet pour lui, une clé, et qu’une femme avec un prénom étrange .. hmm … Marika, oui c’est ça Marika viendrait la chercher un jour et qu’il faudrait lui rendre. Personne n’est jamais venu réclamer la clé, alors Alexei l’a prise quand il est parti, il s’est dit que ça pourrait être bien. C’était une clé avec écrit L.A. dessus. Il la garde toujours avec lui au cas où. Peut être qu’ils ont besoin de moi pour savoir ce qu’elle ouvre en réalité ?

Le problème ? Le fantôme lui avait juste confier la clé, il ne lui avait pas du tout dit ce qu’elle était censé ouvrir … donc …. Ils ont la clé, Alexei, et ils attendent de savoir ce qu’elle ouvre … Oups. Sauf s’il se trompe et que ça n’a rien à voir, mais il ne voyait pas vraiment d’autres raisons.

ne chose que le vieil homme devrait savoir très vite : ne pas pousser Anela à bout quand elle était déjà stressée comme pas permis. Son niveau de tension devait équivaloir, voire surpasser, celui qu’elle avait dans une autre publication, au sujet d’un traumatisme qu’elle avait beaucoup de mal à affronter. Sauf qu’elle arrivait bien mieux à le cacher, dans l’urgence de la situation, tout à fait au courant que paniquer n’aiderait en rien à sauver Alexei. Ce qui ne changeait rien au fait qu’elle était stressée et qu’entendre Krab hésiter, buguer, laisser une phrase en suspens… ça lui donna très envie de le secouer jusqu’à ce qu’il crache le morceau.

Heureusement pour lui, Anela avait les deux mains accrochées au guidon et se concentrait davantage sur la route que sur les réflexions du grand-père. Serré tout contre elle, par la peur de tomber, elle sentait la moindre de ses crispations et serrait les dents en conséquence. La panique de Krab était contagieuse et rappelait à la brune qu’elle n’avait ni le permis, ni le droit de grimper sur cette moto et de faire gronder son moteur puissant dans les rues de la ville. Elle eut presque envie de lui donner raison, de sauter sur l’occasion pour se dénigrer, une fois de plus, rappeler qu’elle n’était rien d’autre que… rien. Juste une femme qui s’était prise pour la meilleure du monde et avait payé très cher son arrogance.

L’urgence, une fois encore, les sauva. Anela n’avait pas le temps de s’inquiéter de ses compétences en… absolument tout. Elle ne pouvait pas se garer sur le côté pour réfléchir au meilleur moyen de locomotion ou à la possibilité qu’il ait raison d’avoir autant peur de la brune derrière un guidon. Elle savait, au fond, que Krab n’avait pas peur d’elle, mais du véhicule. Néanmoins, son cerveau était ainsi fait qu’il déformait la moindre situation à son désavantage et lui faisait croire ce qui n’existait pas. Seul le besoin impérieux, vital, de se concentrer sur une cause qui dépassait son ego, pouvait l’empêcher de sombrer et de ne devenir qu’une loque, sur le trottoir. Ce qu’elle était la moitié du temps.

Quand, enfin, la brune arrêta le véhicule, les yeux levés vers les bâtiments qui se ressemblaient tous, le commentaire de Krab l’acheva. Elle échappa une grimace qu’elle essaya, tant bien que mal, de transformer en sourire. Pouvait-elle le lui avouer ? Le regarder dans les yeux et lui dire bien en face qu’elle n’avait jamais eu le permis moto ? Anela n’avait pas l’argent nécessaire pour se le payer et si elle avait réussi à obtenir le permis voiture, ce n’était que par un miracle qu’elle ne s’expliquait même pas. La chasseresse n’aimait pas mentir et ne voulait pas mettre plus de secrets entre Krab et elle. Surtout qu’elle comprenait bien que le vieil homme n’en pensait pas un mot. Il se contentait d’essayer de flatter la brune pour qu’elle ne soit pas blessée de ce qu’il pensait vraiment. C’était, du moins, ce dont elle se persuadait.

> Je n’ai pas le permis, avoua-t-elle. Et je ne peux pas vous jurer que vous ne risquez pas votre vie en montant sur cette moto, derrière moi. Je préfère être sincère avec vous, alors vous pouvez oublier les faux compliments.

Anela eut un sourire furtif, alors qu’elle laissait, pour la première fois depuis que Krab était entré chez elle, entrevoir la femme brisée qu’elle était. Celle qui était prête, à tout moment, à se jeter sur une bouteille d’alcool comme si cela suffisait pour tout arranger. Ce qui n’était jamais le cas et elle le savait, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher.

Pour qu’il ne la voit pas trop longtemps et commence à s’inquiéter de leurs possibilités de sauver son petit-fils, Anela détourna le visage et enjamba sa moto pour s’étirer, de l’autre côté. Elle remua les hanches, les bras tendus vers le ciel, tandis que ses yeux sombres glissaient sur les voitures, les maisons, les entrepôts. Puis elle leva la jambe, plia le genou et tapa fortement le bitume de sa prothèse. Pour vérifier que tout tenait correctement et qu’elle ne lui ferait pas faux bond au pire moment.

Alors que Krab approchait pour chuchoter une histoire, la brune ne quittait pas le quartier des yeux. Le moindre mouvement était capté et analysé, décortiqué et trié. Elle ne loupa aucun bruit, aucune odeur et ouvrit ses sens à tout ce qui pourrait les aider à trouver Alexei. Une inspection complète, détaillée, qui lui permit de retrouver, au fond d’elle, la chaleur d’une femme qui n’avait pas eu le temps de briller comme elle l’aurait voulu, comme elle l’aurait pu. Une chasseresse qui aurait dû reprendre la tête de son groupe, mais qui se retrouvait sans plus le moindre Loup.

> Et vous n’en avez pas la moindre idée, conclut-elle, sans avoir besoin de demander. De toute façon, je les ai prévenus de ce qui leur pendait au nez. S’ils n’ont pas encore compris que vous ne leur servez à rien et qu’ils feraient mieux de faire marcher leur cervelle, alors ils sont foutus. On devrait peut-être les recontacter, d’ailleurs. Ça fait un bail qu’on n’a plus de nouvelles, mes mots étaient peut-être trop gentils pour eux, il va falloir sortir les crocs.

Un sourire mauvais, comme elle en avait rarement, étira les lèvres d’Anela. Elle n’était pas de ce genre-là, elle, mais pour donner plus de poids à ses mots et faire comprendre à Krab qu’elle ne laisserait pas tomber, elle était prête à tout.

> On va d’abord faire un tour du quartier, histoire d’essayer de repérer la berline. En attendant, vous pourriez peut-être demander à un nouveau fantôme s’il y a des nouvelles ? (Anela remonta sur la moto.) Non, vous ne venez pas avec moi. Je vous assure que vous n’en avez pas envie.

Anela fit ronfler le moteur et démarra en trombe. Même un aveugle aurait pu dire que la brune ne conduisait plus de la même façon, maintenant qu’elle était seule sur sa moto. Sans casque, évidemment, puisqu’elle ne l’avait pas repris à Krab. Une erreur sur laquelle elle préféra ne pas s’attarder, tandis qu’elle se penchait vers la route pour négocier un virage à pleine vitesse. Son sang de Chasseur lui permettait de s’attarder sur les voitures, même en allant vite, ce qui était un atout de taille, dans leur affaire. Il ne lui fallut, donc, pas beaucoup de temps pour retourner à l’endroit où elle avait laissé Krab et s’arrêter dans un petit dérapage contrôlé à la perfection.

> Krab ! Je n’ai pas vu de voiture bleue, mais j’ai senti de la gomme fraîche, sur la route, et l’odeur de terre remuée à deux rues d’ici. Je laisse la moto là, même si ça ne me plaît pas du tout et qu’elle a intérêt à ne pas bouger d’un pouce. (Anela cligna des yeux, l’air innocent, mais il ne valait mieux pas que sa moto ait la moindre égratignure.) Est-ce que vous avez trouvé quelque chose de votre côté ? On devrait aller checker du côté de ce que j’ai senti, au cas où.

La brune gara sa moto, mit la béquille et descendit. D’un mouvement professionnel, elle décrocha le bâton glissé sur le côté du véhicule et le fit tourner entre ses doigts. L’arme n’était pas celle qu’elle avait l’habitude de coincer dans sa prothèse, comme un faux tibia, puisqu’elle l’avait détruit lors d’une chasse, mais il était robuste et redoutable, entre ses mains expertes. Létale, si elle le désirait. Ce qui ne serait pas le cas ce soir.

> Vous vous rendez compte que vous avez amené à L.A. une chose que cette Marika serait tentée d’aller chercher en Russie ? Ce n’est pas grave, hein, mais c’est curieux. Vous êtes sûr qu’Alexei n’a jamais trouvé cette… Marika ? (Anela eut un sourire étrange qui cachait une idée… une idée indéfinissable, à laquelle elle donna des mots.) Il ne vous a jamais parlé d’une petite-amie ? J’ai l’impression qu’il passe plus de temps sur son téléphone, dernièrement. Avec, vous savez, ce sourire un peu niais et les joues roses de l’adolescent qui envoie un cœur à sa camarade de classe.

Anela était une chasseresse. Observer les autres faisait partie intégrante de ce qu’elle était. Sauf qu’Alexei ne lui avait rien dit et c’était, au final, ce qui était presque le plus curieux. En tout cas, elle était persuadée que la comparaison était la bonne. Son colocataire avait cette innocence toute à lui qui lui donnait les airs d’un adolescent face au premier crush de sa vie.

rab ne savait plus quoi faire de plus … il semblait toujours être à côté … Peut être était ce qu’il avait perdu l’habitude des vivants lui aussi ? Non… quoi que … peut être ne comprenait il pas quelque chose, et que ce quelque chose devait être important … cependant il n’arrivait pas à se concentrer sur cela alors que son petit fils était peut être en train de se faire torturer par quelqu’un. Krab observa la jeune femme, bien content d’avoir les deux pieds sur le sol, puis pencha la tête calmement … elle … n’avait … PAS … le permis ? Genre …. Jamais eu ? D’un coup il devient tout blanc. Impossible. Il se décida alors en souriant.

- je ne fais aucun faux compliment et d’accord.

Dans sa tête il pouvait entendre quelqu’un se mettre à rire. C’était lui même et sa tête enregistra le rire pour le faire plus tard quand l’urgence de la situation sera oublié. Il nota alors son idée et son rire démoniaque et se promis de revenir plus tard dessus alors que la jeune femme repartit. Il avait compris qu’elle ne prenait pas son compliment pour un compliment, et ce fait l’agaça mais là encore il préférait garder cela pour plus tard. Krab sortit son téléphone et observa la jeune femme, puis le téléphone, puis la jeune femme … elle voulait … qu’il appelle ? Ou attendre qu’ils appellent ?

Krab avait peut être était dans des situations étranges, mais aucune dans laquelle un vivant avait été pris en otage… des fantômes, si. Des possédés, aussi… des vivants … non parce que la plupart du temps ils laissent ça à d’autres médiums qui « font mieux ça que lui »… ou plutôt d’autres médiums qui se font payer et sont donc connus pour donner un coup de main. Le téléphone à la main, il se concentra pour faire un « appel aux troupes ». Un groupe de quatre fantômes apparurent en face de lui.

- Salut tout le monde, je me présente. Krab. Je suis médium, je vous vois et je vous entends. Pourriez vous m’aider à retrouver une berline, ainsi que mon petit fils ?

Bien sur, sur les quatre, deux parlaient une autre langue que le russe traduit comme du roumain, ça va il peut gérer, et deux autres ne voulaient pas aider s’il ne promettait pas de l’aider en retour. Il expliqua toutes la situation en promettant qu’Alexei les aidera ensuite. Alors qu’elle revenait pour parler, un des roumains était revenu pour dire qu’il n’avait rien trouver.

- Je n’ai trouvé que 4 fantômes mais j’ai dû négocier pour qu’ils me donnent un coup de main. D’ailleurs, l’un d’entre eux est ici. Attendez.

Il parla au fantôme en roumain, et ce dernier se mit par terre à côté de la moto comme s’il avait la plus grande des missions. Le fantômes était un « enfant » un adolescent mort bien trop tôt. Il promit de garder la moto et d’utiliser sa magie de fantôme pour la protéger.

- Le fantôme veillera sur ta moto. Il a vérifier les différents bâtiments abandonnés de ce côté là et n’a rien trouvé. Je pense que nous pouvons nous approcher vers ce que tu as senti. Peut être retrouvais-je quelques un des fantômes

Krab allait marcher puis, il se retourna vers Anela en souriant. Il était un papy ou un grand père, il comprenait sa pensée, mais il se sentait obliger de se défendre au moins un tout petit peu.

- Cette Marika n’est pas venu en plusieurs années en ma possession. Pour nous, c’était la clé d’un garde meuble, d’une personne décédée, pas de quoi se faire kidnapper.

Il observa la chasseuse pour la question suivante alors qu’il pencha la tête sur le côté, avant de se mettre à rire tout simplement. Aussi était il sous pression, on pouvait lui pardonner d’avoir un rire qui sort de ses lèvres pour se moquer de son petit fils.

- Il n’a pas de petite amie. Croyez moi, Alexei n’est pas le genre à remarquer une femme si elle n’est pas morte, ou un membre de sa famille. Ce qui a déjà causé l’hilarité de Shu un pair de fois.

Alors qu’il pensa à Shu, il se mit à relever la tête vers le fantôme rapidement. Il se rapprocha pour lui demander en roumain s’il n’avait pas vu Shu…. Observant la jeune femme il se pinça les lèvres.

- Je pense que les kidnappeurs de mon fils en savent plus que ce qu’on croit, il nous faut être prudent. Quand j’ai appelé de l’aide aux fantômes, Shu n’est pas venu. Cela peut vouloir dire trois choses. Ou on l’a exorcisé, ou on l’a coincé dans un sort anti-fantôme d’où il ne peut plus s’échapper … La dernière solution est qu’il aurait pris possession d’Alexei et qu’on l’a coincé à l’intérieur…

C’était une idée … Si Shu prends possession du corps d’Alexei, alors Alexei ne ressentirait pas ce qu’on lui fait subir …. Mais Krab se figea … Shu ne savait pas se taire … et s’il les provoque sans le vouloir ? Krab secoua la tête. Il préférait ne pas y penser .. mais il aurait dû entendre l’appel et rendre son corps à Alexei, alors c’était qu’Alexei avait dû essayer de s’échapper avec son aide, et coincé Shu était une garanti qu’il ne pourrait plus s’enfuir.

ette histoire de kidnapping jouait sérieusement avec les nerfs de la chasseresse. Elle promettait de sortir Alexei de là, de sauver Shu s’il était aussi coincé et de ramener tout le monde dans une maison qu’elle transformerait, certainement, en forteresse imprenable. Et ils pouvaient tous compter sur elle pour cela. Anela était prête à tout pour que plus jamais une chose pareille n’arrive et comme elle comptait, de toute façon, kidnapper son filleul, elle pouvait bien lui construire un donjon pour ne plus laisser aucun des trois sortir. Ils lui en voudraient peut-être au début, mais elle saurait gérer et ils comprendraient que ce n’était que pour leur bien.

Évidemment, c’était loin de la vérité. Si Anela pouvait être extrême, elle n’en restait pas moins persuadée que le monde avait besoin de sa liberté et elle n’enfermerait jamais personne chez elle. À moins d’en avoir vraiment besoin, comme elle avait failli enfermer une jeune vampire qui n’avait pas survécu au nouveau monde qui était le sien. Pour l’heure, en tout cas, ils n’en étaient pas encore là. Anela se devait de se concentrer sur leur quête. Cette digression ne lui servait qu’à apaiser son esprit et se dire que l’avenir, au moins, était sûr et certain, qu’il ne changerait pas. Alexei retrouverait sa place chez elle.

Sauf qu’il restait le cas des mensonges à régler.

Une pensée qu’elle écarta d’un coup de main mental pour se concentrer sur Krab. Il lui indiqua très humblement n’avoir trouvé « que » quatre fantômes, ce à quoi elle répondit de deux sourcils haussés. À ses yeux, c’était déjà beaucoup et cela ne pouvait que les aider dans leur quête. À quoi s’attendait-il ? Il ne pouvait pas croire que des dizaines de fantômes répondraient à leur appel désespéré. Quatre, c’était déjà beaucoup. Même s’il avait fallu négocier pour obtenir leur aide.

Anela garda le silence, le temps que Krab s’entretienne, dans une autre langue, avec le fantôme qui était avec eux. Si la chasseresse reconnut du Roumain, elle ne le parlait pas et se contenta d’attendre que le vieil homme lui explique la situation. Une explication qui lui arracha un sourire reconnaissant, alors que ses yeux sombres glissaient vers le véhicule abandonné sur le trottoir, à la merci de ceux qui regretteraient d’avoir posé les doigts dessus.

> Je le remercie sincèrement. S’il n’arrive rien de fâcheux à ma moto, il pourra me compter parmi ses alliés et me demander ce qu’il veut. Elle est importante, pour moi, se justifia-t-elle, avec un raclement de gorge. Allons-y, alors. C’était par là.

La brune indiqua une rue plus étroite, à quelques mètres d’eux. Il leur suffirait de remonter celle-ci, de tourner à droite, puis à gauche et ils apercevraient un gros portail rouillé, posé dans un mur d’enceinte de deux mètres. Rien d’insurmontable pour la chasseresse, mais juste assez haut pour l’empêcher de regarder à l’intérieur, tant qu’elle était sur sa moto. Elle ne pouvait décemment pas piétiner le siège du véhicule avec ses pieds, sinon elle se serait dressée dessus sans hésiter. Mais il s’agissait de la moto de sa mère, pas de n’importe quel engin trouvé dans un coin.

> Je ne vous juge pas, Krab. Je m’inquiète simplement que cette Marika ne soit pas venue chercher la clé en Russie, sans la trouver puisqu’elle était ici.

Ce qui pourrait, en un sens, expliquer que des Russes soient venus chercher Alexei jusqu’à Los Angeles pour le kidnapper et s’emparer de la clé. Sauf que Marika connaissait l’utilité de cette clé et pas les ravisseurs d’Alexei. Donc ils n’avaient pas dû entrer en contact. Avait-ce le moindre sens, tout ceci ? Anela n’arrivait pas à trouver une logique, des indices.

Le rire de Krab, pour une raison inconnue, énerva Anela. Elle serra les poings et le regarda en coin, sans rien ajouter pour le moment. Elle n’aima pas, non plus, la façon qu’il eut de parler de son propre petit-fils. Pour quoi le prenait-il ? Alexei n’était plus un enfant solitaire, dans son coin dans la cour de récréation. Il était un adulte, désormais, un adulte plongé dans un monde qu’il ne connaissait pas et assez intégré à la société pour côtoyer un nombre incalculable de personnes. De plus, elle lui voyait beaucoup de qualité et elle ne pouvait pas croire qu’une autre femme ne les verrait pas aussi. Après tout, incapable de deviner qu’Alexei était son frère, si Anela n’avait pas une vision d’elle-même aussi pourrie, elle aurait peut-être pu être intéressée par son colocataire. Heureusement pour lui, la brune restait persuadée qu’elle ne méritait qu’un bout de caniveau et des regards méprisants. Rien d’autre.

> Croyez ce que vous voulez, Krab, mais vous ne vivez plus avec lui et Alexei est un adulte responsable, maintenant. Et j’ai parlé d’une petite-amie, pas de vivante ou de morte. Pouvez-vous me jurer qu’il n’aurait pas trouvé un fantôme tout à fait à son goût – puisque vous semblez persuadé qu’il ne s’intéresse qu’à eux – et s’être laissé tenter ? Ce n’est plus un bébé.

Peut-être qu’elle sentait, au fond, dans les mots de Krab, une ressemblance avec sa propre personne, une chose qu’elle ne voulait pas voir chez Alexei. Anela avait, toujours, eu une vision très clichée d’une famille idéale, d’un grand amour qui pue la rose et d’une joie comme l’on n’en trouve que dans les films de romance à Noël. Elle voulait croire qu’Alexei n’était pas fermé à tout ceci, qu’il trouverait son bonheur, là où elle ne pouvait pas le faire.

> Je n’aime pas ce que vous pensez de lui, je préfère vous le dire. (Elle se détourna de Krab et s’engagea sur la route.) Allons-y.

Néanmoins, si elle n’en donnait pas l’air, Anela réfléchissait sincèrement aux nouvelles informations apportées par le grand-père. Si Shu était coincé à l’intérieur d’Alexei, au moins Anela n’aurait pas à choisir entre l’un et l’autre. Ce qu’elle ne voulait pas faire.

> S’ils l’ont exorcisé, alors ils ont un médium et ils ont entendu votre appel, donc ils savent qu’on est ici. Il n’y a qu’un moyen de s’en assurer.

Anela sortit son smartphone, déverrouilla l’écran et rappela son dernier correspondant. Le bip retentit quatre fois, à son oreille, avant qu’ils ne se décident à décrocher. Avaient-ils peur ou étaient-ils occupés ?

– Vous vous êtes décidés à nous donner ce qu’on veut ? demanda une voix bourrue, au bout du fil.

> On vient vous l’apporter.

– Qu-…

La brune raccrocha immédiatement et se retourna vers Krab, un sourire innocent aux lèvres. Elle venait, clairement, de sous-entendre qu’elle savait où ils étaient et le kidnappeur avait laissé échapper un hoquet de surprise, avant de vouloir lui demander des explications. Donc ils n’avaient pas idée de leur présence dans le quartier. Même s’ils le savaient, maintenant.

> Shu est encore là, mais dans l’incapacité d’intervenir. Maintenant, ils savent qu’on arrive, mais nous sommes déjà arrivés, regardez. (Elle pointa un gros portail, à quelques pas.) Ils n’auront pas le temps de se préparer. (Anela s’arrêta près du portail et leva les yeux vers le mur.) Je vais avoir besoin de votre aide pour grimper, je vous ouvrirai le portail une fois de l’autre côté.

Anela descendit un regard en coin vers Krab et se demanda si, finalement, ce n’était pas une meilleure idée de passer de l’autre côté toute seule et l’abandonner sur le trottoir. Ainsi, elle serait certaine qu’il ne lui arriverait rien. Mais elle ne pouvait pas, non plus, cracher sur l’aide du médium alors qu’Alexei ne serait pas en état de lui indiquer où et comment libérer Shu.

rab prit le choix de traduire rapidement les parole de la jeune femme en roumain pour qu’il sache que son aide était apprécié. Bien que le ton employé pouvait aider à comprendre mais c’était une autre histoire. Le fantôme sourit, et Krab pu le traduire par « Je suis mort je n’ai pas besoin d’allié » mais il n’en dit pas plus et resta à s’approcher de la moto.

Krab lui sourit à son tour, pour prouver qu’il serait là et suivit la jeune femme vers la destination désirée. Il réfléchit un instant … entre le temps de la trouvaille de cette clé et le moment ou son petit fils était venu, il y avait bien eu une année … savoir ce qui pouvait se passer été compliqué. Il nota mentalement que la prochaine fois il demande une adresse à envoyer, ça ira plus vite de faire un colis international.

- Oui.

Répondit il simplement. Il comprenait ce que cela signifierait dans la situation actuelle, bien que son cerveau avait été parachuté ailleurs depuis la moto, doucement le fil de ses pensées essayeaient de se faire de plus en claire. On passera sur le côté de Lucas dans la créa qui hurle à la mort pour ce qu’elle pense d’elle même, et Krab posa les yeux sur Anela.

- Il n’est pas parti depuis si longtemps que cela, et je sais qu’il n’a même jamais embrassé une femme. De son plein gré en tout cas.

Shu avait déjà utilisé son corps et était aller un poil trop rien. Il doutait fortement qu’Alexei lui avait laissé faire autant de chose que ce que lui avait autorisé à son ami, mais ce n’était pas impossible après tout. Il observa l’horizon doucement.

- Vous avez parler de téléphone, les fantômes n’en utilisent pas, et un amour inter-état, ne le rendrait pas heureux, ça serait la pire de toutes les choses.

Un amour inter-état, vivant/mort, Krab en avait vu une, une fois, et elle s’était très mal fini …. Ce qui paraissait évident. Un médium tomba sous le charme d’un mort n’aurait que beaucoup de souffrance. Malgré ce qu’en pense la plupart des films… trouver un corps qui accepte l’âme était pas simple, et la plupart du temps on ne peut pas posséder un corps indéfiniment sans symbiose …. Et des personnes dans le coma ou qui lègue son corps n’arrive que rarement… Il ne voulait pas penser à la souffrance que cela apporterait à son petit fils et préféra faire le regard qui signifie clairement « mon petit fils sera toujours mon bébé ». On ne pourrait jamais lui enlever ça, il sait qu’il ne doit pas, mais là tout de suite, alors qu’il était disparu, il ne peut qu’imaginer le pire et n’a pas envie de le voir comme un adulte. Il haussa les épaules doucement. Il avait hâte qu’elle est un enfant pour voir si elle ne le verrait pas comme un bébé toute sa vie. C’était ça être parent, même s’il se soignait….

Et Alexei n’avait pas de petite copine alors il avait raison au fond…. Quand elle parla d’exorcise …. Avec Shu … Krab se figea. Bon il ne pouvait pas mentir qu’entre la mort d’Alexei et la disparition de Shu l’un serait plus mortel pour lui que l’autre…. Mais on parlait tout de même de son meilleur ami, d’une personne qui avait traversé sa vie et qui avait toujours été là pour lui… il ne pouvait pas l’imaginer juste … parti. Il failli presque louper l’appel téléphonique et fronça des sourcils alors qu’il observa la jeune femme.

Franchement, entre … la moto, se faire traiter de vieux, dire qu’elle n’aime pas ce qu’il dit, et même avoir sous entendu que c’était de sa faute….. et entre ne pas avoir dit pour un chien et le lien de parenté, y en avait un pire que l’autre non ? Anela pourrait pardonner avec tout ce qu’elle lui fait subir …. Non ? Bon j’aurais essayé.

- je vais vous faire la courte échelle, mais il faut me promettre de revenir m’ouvrir ensuite. Je le vois dans vos yeux que vous voulez me protéger, mais je peux vous aider.

Peux ou veux ? Qu’importe encore une fois, il avait besoin que cela soit fait. Il voulait lui venir en aide et être … une aide pour la jeune femme, comme il le pouvait en tout cas. Il joignit ses mains en faisant chevaucher ses doigts avant de se mettre dos au mur. Ainsi, elle pourrait même prendre de l’élan, son dos serait stable pour la réceptionner. Il ne savait pas s’il était censé la « jeter » mais il le fera certainement pour l’aider à atteindre le sommet avec plus d’aisance.

Une fois cela fait, il se retrouvera devant le portail… sauf si elle n’arrive pas à l’ouvrir, à ce moment il ira juste trouver une échelle quelque part, il doit bien y avoir ça quelque part. Il pensa à la moto, qui aurait pu aussi servir de marche pied, et le fait qu’elle y tienne autant. Il se demandait s’il pourrait lui demander, peut être.

HRP - Je suis pas allée plus loin pour le moment pour pas dire ce que fait Anela <3 N’hésite pas au besoin si je dois rajouter ou corriger certaines choses.

e petit vieux semblait têtu, mais il ne savait pas qu’il avait une véritable tête de mule, avec lui. S’il restait bloqué sur sa vision d’un petit-fils qu’il ne côtoyait même plus, alors tant pis pour lui. Anela, aussi, resterait figée sur sa propre façon de penser et d’imaginer la vie du médium. Elle restait persuadée que ce ne devait pas être aussi bizarre ou étonnant qu’Alexei ait pu se trouver une petite-amie ou un crush, voire une passade qui disparaîtrait vite. D’ailleurs, l’information donnée par Krab ne faisait que confirmer ce qu’elle pensait : Alexei avait trouvé quelqu’un pour éveiller son intérêt et il ne serait, bientôt, plus le gamin innocent que son grand-père voyait en lui.

Elle, en tout cas, elle refusait de croire que son colocataire était voué à une vie de célibat comme elle l’était elle-même. Elle voulait, un jour, pouvoir être assise au premier rang de son mariage, à pleurer toutes les larmes de son corps pour le bonheur de son fr-… colocataire. Elle voulait pouvoir être la femme chiante qui juge sa petite-amie, lui pose des questions pleines de sous-entendus et lui fait, soudain, comprendre que tout ceci est une blague, évidemment qu’elle est adoptée depuis longtemps ! Anela se prenait, un peu, pour la mère d’Alexei, certes. Mais elle ne pensait qu’à son bonheur et sa vision un peu étriquée du bonheur maritale. Même si elle ne pensait pas que la romance et la famille soient le seul et unique but de la vie, elle espérait sincèrement que, contrairement à elle, Alexei puisse accéder à ce bonheur-là.

Puisqu’ils étaient aussi butés l’un que l’autre, Anela préféra ne rien ajouter. Il ne servait à rien de secouer le petit vieux pour lui faire comprendre que son bébé était grand et qu’il était temps de le laisser voler de ses propres ailes. Elle pouvait comprendre, au fond, ce qu’il ressentait. Elle n’était pas encore prête à voir son petit Lucas accrocher ses doigts à une autre fille qu’elle-même et pourtant, elle sentait, au fond, que cela risquait d’arriver plus vite qu’elle ne pouvait le prévoir. Un jour où l’autre, il demanderait ses câlins à une autre, et elle n’aurait plus rien à dire.

Pourtant, la brune ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, alors que Krab lui parlait de téléphone. Était-il buté au point de ne pas voir la dernière solution ? Un esprit pouvait tout aussi bien s’emparer d’un corps pour vivre sa petite idylle avec le médium. Il pouvait même l’avoir possédé bien avant de rencontrer Alexei, ce qui préserverait le Russe de la culpabilité d’avoir volé le corps de quelqu’un pour vivre d’air pur et d’eau fraîche avec sa demoiselle, ou son damoiseau. Anela ne s’était pas franchement posée la question des préférences sexuelles de son colocataire.

> Vous êtes buté. Je comprends, je le suis aussi. Mais préparez-vous à me devoir un repas, le jour où Alexei vous avouera qu’il était bel et bien déjà amoureux, à l’instant où on se dispute pour rien ! Après tout, ça ne nous regarde pas.

Malgré la dureté de ses mots, la chasseresse tapota l’épaule de Krab, comme pour lui dire que tout irait bien. Au fond, elle comprenait ce qu’il ressentait et elle savait qu’il devait continuer de voir, en Alexei, l’enfant qu’il avait été. Néanmoins, cela ne desservait ni Alexei, ni Krab et il était grand-temps que le grand-père se fasse à l’évidence : Alexei était un homme indépendant, responsable. Un adulte.

Tout ceci fut écarté par le grand portail qui se présenta devant eux et le coup de téléphone absolument absurde que la brune passa aux ravisseurs. Ils n’étaient pas dans un film d’action moisi, avec une fille kidnappée et un père enragé. Non, ils étaient pire. Un Louveteau arraché à sa Louve, c’était comme une déclaration de guerre ouverte et Anela le leur ferait regretter. Les mauvais garnements avaient besoin de comprendre ce qu’il fallait et ne fallait pas faire, non ? Et tout le monde sait qu’on n’éduque pas un chien capricieux avec des bonbons, non ? Peut-être pas, non, alors qu’Anela n’était que douceur, mais face à ce genre de choses, elle savait montrer les crocs. Et les crocs de la Louve pouvaient être très dangereux.

> Je vous ouvrirai, faîtes-moi confiance. J’ai peut-être pensé à vous laisser ici pour être certaine qu’il ne vous arrive rien de mal, auquel cas Alexei ne me le pardonnerait jamais. Mais je ne le ferai pas. J’ai besoin de vous, Krab.

Ce qu’elle assura avec toute sa franchise, ses yeux sombres fixés dans les siens, déterminés. Anela voulait autant l’assurer, lui, qu’il devait être courageux, se tenir prêt à faire ce qu’il n’aurait jamais pensé faire de sa vie et, comme il l’avait promis : faire ce qu’elle lui demandait pour se tenir loin du danger. Ce qui, en même temps, permettait de conforter la chasseresse dans son besoin d’être irréprochable, de tout calculer au millimètre près, à la seconde près, pour qu’il n’arrive rien de fâcheux à personne. Trois hommes comptaient sur elle, elle ne pouvait pas être approximative.

Alors que Krab se positionnait, Anela balança son bâton par-dessus le mur et calcula la force et la manière de passer de l’autre côté. Heureusement pour lui, elle n’était pas folle au point de lui présenter sa prothèse, auquel cas il n’aurait plus ni doigts ni bras. D’ailleurs, son sang de Chasseur lui permettrait de passer de l’autre côté sans prendre d’élan, ce qui serait bien mieux pour eux deux. En courant, Anela n’était pas certaine de pouvoir jauger sa force comme il le fallait et empêcher le vieux de crever sous sa puissance. Pour le bien de tout le monde, Anela se contenta de poser le pied dans les mains de Krab et d’exercer une pression, sur le sol, en même temps qu’il levait les bras pour la propulser un peu.

La chasseresse réussit à attraper le haut du mur et se hissa par-dessus sans difficulté. Elle se laissa, alors, tomber de l’autre côté. Du mieux qu’elle put, elle essaya d’amortir sa chute pour ne pas faire trop de bruit et récupéra immédiatement son bâton. Dans la cour, elle ne remarqua qu’un fumeur, près duquel elle se faufila pour le mettre K.O. d’un coup de main au creux du cou. Elle le tira, ensuite, à l’abri des regards et revint vers le portail.

Comme promis, la chasseresse ouvrit. Ce fut même plus facile qu’elle ne l’avait prévu, puisqu’il suffisait d’ouvrir. Ce n’était pas verrouillé. Elle appela donc Krab à l’intérieur et referma derrière lui. Moins ils laissaient de traces de leur arrivée, moins leurs adversaires seraient préparés à les cueillir. Sans plus attendre, la brune poussa le grand-père dans un coin d’ombre, au coin d’un bâtiment et sonda le reste de l’endroit. Le gros entrepôt semblait désert, mise à part la grosse berline noire en plein milieu de la cour.

> On va se faufiler à l’intérieur le plus discrètement possible. Vous me suivez à la trace et vous faîtes exactement ce que je dis. Si vous pouvez contacter Shu, essayez de le faire, qu’on sache où il est et ce qu’il se passe. (Elle eut un moment de silence, puis tourna la tête vers Krab.) Dépendant de l’état dans lequel on trouve Alexei, je préfère vous prévenir qu’il vous faudra peut-être fermer les yeux, ce ne sera pas forcément beau à voir.

Et elle ne parlait pas, là, de la gueule d’Alexei si ses ravisseurs avaient osé taper dessus. Non, dans ses yeux sombres, il pourrait comprendre qu’elle parlait de l’état dans lequel elle risquait de mettre les kidnappeurs. Anela n’était pas violente, ni vengeresse. Mais certaines choses ne pouvaient pas être pardonnées, d’autres méritaient d’être punies. Pour mettre hors d’état de nuire les ravisseurs, elle était capable de leur briser chaque membre. Au moins, ils ne pourraient pas s’enfuir.

> On va entrer par là et remonter jusqu’au premier, indiqua-t-elle, en pointant une porte du doigt. Il me semble, sur la photo, qu’on aperçoit des toits, par la fenêtre, alors il est soit au premier, soit au deuxième étage. Vous êtes prêt ?

Évidemment, s’ils rencontraient quelqu’un en route, Anela serait prête à se battre avec son bâton et pousser Krab en dehors du combat avec plus ou moins de délicatesse. Mais elle ne préféra pas le dire, pour ne pas l’effrayer ou le froisser. Il était trop vieux pour se battre, point. Alors qu’elle, elle était née pour cela et n’était pas encore assez brisée pour ne plus savoir se défendre. Elle avait presque besoin, en vérité, de prouver qu’elle pouvait y arriver et sauver Alexei et Shu de toute cette histoire.

rab était têtu. Mais à « sa » décharge, il avait vécu trop longtemps ainsi pour essayer de changer ce défaut. Cependant, il devait avouer que, plus que refuser de croire la jeune femme, il avait plus peur du futur. Si quelqu’un sortait avec Alexei, il devait sortir avec ses fantômes, d’une manière que seuls les médiums pouvaient comprendre. Krab avait plus peur pour son petit fils que ce qu’il ne voulait le voir grandir. Il savait qu’un jour Alexei ferait comme ses autres enfants, partir, ne pas regarder en arrière. Il ne savait pas pourquoi ses enfants faisaient cela à l’heure actuelle, mais il savait qu’il ne voulait pas cela arrive avec son petit fils. Passant à autre chose, il ne voulait rester bloquer sur la peur, pas alors qu’une autre peur était bien plus présente à l’heure actuelle.

Celle de ne pas retrouver son petit fils à temps.

Même s’il savait pouvoir parler à son fantôme, même si la mort était … étrange pour lui, il ne voulait pas savoir son petit fils mort avant lui. C’était une décision qu’il avait pris il y a des années, quand on lui a demandé si, oui ou non, il voulait la garde de cet enfant qui venait de naître. Oui. Quelle question. Il était l’enfant de son enfant. La chair de sa chair. Il ne pouvait pas refuser un cadeau aussi magnifique. Il ne le voulait pas. Il préféra revenir sur la discussion. Et il sourit. Oui. Il était buté.

- Oh ma petite, tu n’as pas besoin d’un pari pour venir manger un bon repas si tu en as l’envie. Notre porte te sera toujours ouverte, à toi et à toutes les personnes que tu jugeras bon de nous envoyer.

C’était un choix qu’il avait fait depuis … longtemps. Dire que le sang était important, c’était une chose… alors pourquoi prendre Anela ainsi ? Elle n’était que la fille du père de son petit fils. Lui était le père de la mère de son petit fils. Deux branches opposées sur un même arbre. Voilà pourquoi il ne pouvait pas voir en Anela autre chose qu’un membre de sa famille. Et … même s’il savait que cette logique était erronée de bien des manières, il ne préférait pas chercher plus loin. Anela faisait parti de la famille et c’était un fait accomplit de son côté. Il sourit encore.

- Je suis ravi que tu es besoin de moi. Je suis là pour ça.

Il remerciait doucement la jeune femme, et sa manière de dire de manière très honnête ce qu’il pense. C’était … étrange. Oh bien sur sa femme et son petit fils aussi été très honnête. Peut être un peu trop entre eux d’ailleurs… mais les autres n’étaient pas ainsi. Et Krab trouvait que cela faisait parti des petites choses qui lui faisaient déjà apprécier Anela. Une femme comme ça était une femme bien. C’était cette pensée qui le faisait sourire alors qu’il l’aida à passer par-dessus le mur.

Cette pensée aussi qui resta sur son visage alors qu’il attendait patiemment de l’autre côté. Il entra à l’intérieur quand elle l’appela, et son sourire n’avait pas disparu. Il se concentra sur la jeune femme quand elle reprit la parole mais … pouvait elle voir ce petit sourire tendre et ce regard fier qu’il lui lança en cet instant ? Non. Elle ne pouvait pas le voir à cause de la nuit n’est ce pas ? Alors tout en l’écoutant comme il faut, il se permit de couler sur elle ce regard de papy gâteau. Celui qu’il aimait faire, qu’il avait envie de faire. Il fit un oui de la tête, et il se concentra déjà sur l’énergie qu’il sentait aux alentours. Il y avait bien un fantôme. Et Krab après des années, pouvait presque dire qu’il était sur que c’était Shu. Les énergies étaient toutes cohérentes en cela. Cependant, il ne voulait pas être trop sure de lui. Il préféra taper une fois sur l’épaule d’Anela pour lui souffler un « shu ».

Il voulait qu’elle sache ce qu’il sentait. Il sentait son meilleur ami, et cela bien qu’il ne puisse encore le définir où. Plus l’énergie était ressenti, plus il en était positivement certains. Il avait compris qu’elle parlait de cogner les méchants. Il souriait encore. Oh il ne fermerait pas les yeux, il était peut être vieux, mais il savait qu’il pouvait faire mal en visant comme il faut… et protéger son petit fils… et Anela. Elle ne pouvait pas douter que Krab l’empêcherait de faire « l’irréparable ». S’il pouvait comprendre le rôle de chasser, et tuer, certains créatures surnaturelles, bien que lui ne le fasse pas, il ne voulait pas qu’Anela porte la culpabilité d’avoir trop cogner des humains. Or, plus le temps passait dans cette histoire, plus les humains étaient les coupables. Un coup de trop, et un homme normal ne se relèverait pas de la poigne d’Anela. Krab le savait. Il ne comptait pas la laisser avoir ça sur la conscience. Doit il lui-même mettre à mort quelqu’un pour cela.

- Je suis prêt.

Il avait trop peur de faire du bruit. Trop peur de faire un bruit de trop. De faire un souffle de trop et que quelqu’un le remarque. Alors sa phrase était la plus courte possible. Et un murmure pour la jeune femme, qui, il l’espérait, avait été entendu. Il se mit doucement à la suivre alors que Krab observait les murs. Alors qu’il commençait à avancer, il sentit une odeur. Mais pas seulement. Il y avait des pas. Il regarda Anela en se calant sur le côté.

- Tu penses qu’il est mort ?
- Non. Je pense qu’il est juste inconscient, mais Marco sera le faire parler quand il se réveillera.

Krab devient livide… Est-ce qu’on parlait de son petit fils là ? Si le mot « mort » avait eu de quoi lui faire une crise cardiaque, le reste lui rendit plus de baume au cœur … bien que … Il fallait trouver son petit fils avant que quelque chose de désastreux arrive. Les hommes étaient toujours en train de marcher… à l’opposé de leur position, mais leur parole se répercutait dans les murs. Krab envoya un regard à la jeune femme et se déplaça le plus silencieusement possible vers l’escalier.

Les deux hommes qui étaient en train de marcher ne remarquèrent pas du tout l’ombre qui s’avança dans leur dos pour se poser dans les marches. Krab observa Anela. Devaient-ils les assommer aussi ? Comme l’homme dehors ? Ou alors juste monter les escaliers et chercher à l’étage ? Dans tous les cas, il ferait ce que la jeune femme voulait.

ils n’avaient eu que cela à faire de déblatérer des heures sur des idioties, Anela aurait sûrement pris le temps d’expliquer à Krab que, pour le bien-être de leur relation et sa survie dans la durée, il ferait mieux de cesser immédiatement de l’appeler « ma petite ». La brune avait déjà bien assez d’elle-même pour se dévaloriser, elle n’avait pas besoin que le petit vieux s’y mette, lui aussi, à voix haute, bien en face d’elle-même. S’il voulait s’amuser à la traiter comme une gamine devant les autres, grand bien lui fasse ! Mais devant la chasseresse, il était préférable de garder des surnoms plus… adéquats. Elle n’avait pas la moindre idée de la façon dont il pourrait l’appeler et préféra se dire que son prénom suffirait. Elle n’était la petite de personne. Elle était Anela, point.

En attendant, ils devaient entrer dans cet entrepôt, se faufiler un passage sans déclencher une guerre que la chasseresse ne serait pas sûre de gagner, récupérer Alexei, récupérer Shu et se barrer loin d’ici. Anela pourrait, ensuite, parler de tout ceci à Vadim et mettre au courant les autorités locales. Le réseau ne tiendrait pas longtemps, entre les Chasseurs et la police, et toute menace serait écartée de Los Angeles. Elle l’espérait, en tout cas, dans une vieille certitude que les choses ne pouvaient pas être viciées à ce point et que les criminels seraient punis pour leurs crimes.

Passer par-dessus et ouvrir à Krab fut un jeu d’enfant qui aurait presque pu inquiéter la chasseresse, si elle ne savait pas déjà que ses adversaires n’avaient pas la moindre idée de leur arrivée dans la cour. Ils n’étaient pas prudents, parce qu’ils n’avaient pas dû capter qu’Alexei vivait sous le toit d’une Louve qui ferait tout pour le récupérer. Une erreur monumentale, dans leur plan de kidnapping, puisqu’elle leur coûterait le reste de leur vie à passer derrière les barreaux. Enlèvement, séquestration et torture, ça ne faisait pas bon ménage, devant un juge, et elle espérait sincèrement qu’ils restent croupir en prison le reste de leur vie.

Le sourire et le regard de Krab n’échappèrent pas à la brune, puisque ses sens sur-développés lui permettaient de voir certains détails, dans l’obscurité, mais elle ne fit aucun commentaire. En vérité, elle n’appréciait guère sa façon de la regarder. Anela n’avait jamais eu de grand-père, pas plus que de grand-mère, de père ou de frère ou sœur. Elle était fille unique et il n’y avait eu que sa mère, dans sa vie. Alors, elle n’aimait pas des masses la place que Krab prenait, tout seul, sans lui demander son avis. La brune n’était clairement pas prête à agrandir sa famille de la sorte. Elle faisait une sorte de blocage qu’elle n’aurait pas su expliquer, dans l’instant. Peut-être était-ce, au fond, ce qui la maintint silencieuse.

Les doigts de Krab vinrent tapoter son épaule et il lui souffla un « Shu », à l’oreille, qui indiquait la présence de l’esprit, dans l’entrepôt. Anela aurait aimé en obtenir davantage, comme une localisation, ou une discussion entre le médium et son fantôme, mais elle devait, apparemment, se contenter de la certitude qu’il était bien là, quelque part. Mais où ? Elle n’aimait pas cela. Quelque chose ne sentait pas bon, dans cette histoire, et elle ne savait pas ce qu’elle devait faire pour démêler le vrai du faux et trouver la solution à ce casse-tête. Casse-tête qui, d’ailleurs, à la base de la base, ne la concernait pas le moins du monde, mais qu’elle prenait comme le sien sans la moindre hésitation.

> Alors, on y va, souffla-t-elle. Restez bien derrière moi.

Anela se faufila le long du bâtiment et ils entrèrent sur la pointe des pieds, repliés sur eux-mêmes pour faire le moins de bruit possible. Les sens de la chasseresse étaient à l’affût du moindre bruit, de la moindre odeur ou du moindre mouvement qu’elle se devrait d’analyser dans la seconde pour prendre une décision. Quand ils longèrent un couloir, la brune tendit l’oreille au bruit de pas. La conversation qui s’écrasa sur eux, sans se douter de leur présence, hérissa les poils sur sa nuque. À force de lui taper dessus, visiblement, ils avaient forcé Alexei à perdre conscience. Ne les avait-elle pas prévenus ? N’avait-elle pas dit qu’il ne fallait pas toucher au médium ?

Perturbée par la colère qui bouillait en elle, comme un souvenir d’une rage plus profonde encore, le jour où ses yeux s’étaient posés sur le corps mort de sa mère, Anela ne remarqua le déplacement de Krab que lorsqu’il fut trop tard. Elle serra les dents, pas vraiment amusée par l’insolence du vieil homme à qui elle avait, pourtant, ordonné de rester derrière elle. Mais elle devait bien avouer qu’il avait, désormais, une bonne position par rapport aux deux intrus. Alors, il lui fallait prendre une décision.

Anela fit signe à Krab d’attendre un peu. Elle se dressa bien droit sur sa prothèse et sa jambe valide, et traversa le couloir en faisant claquer, un peu, la semelle de ses baskets. Les deux ennemis tournèrent la tête vers elle. Elle n’était plus qu’à une petite poignée de mètres d’eux, quand ils se remirent du choc de trouver une bonne femme dans l’entrepôt. Ce fut à ce moment précis qu’Anela leur sourit et fit un geste de la main, pour indiquer au grand-père qu’il pouvait en assommer un, maintenant que les deux gardes avaient clairement le dos tourné à l’escalier.

Elle, de son côté, elle choisit celui qui était le plus proche d’elle et fit tournoyer son bâton métallique, dans l’air. L’arme roula autour d’elle, puis se tendit d’un seul coup vers l’ennemi. La pointe arrondie s’enfonça dans le ventre avec juste assez de force pour lui couper le souffle et le faire reculer de quelques pas. Elle n’attendit pas qu’il reprenne ses esprits. À la place, elle bondit sur lui et plaqua une main sur sa bouche, tendit qu’elle le coinçait contre le coin du mur du couloir et du mur qui montait avec l’escalier. Elle appuya, alors, un peu sur son torse, d’un bras tendu en travers de ses épaules, pour que l’arête du mur s’enfonce le long de sa colonne vertébrale.

> Un mot de trop et tu le regretteras, compris ?

Le calme de sa voix contrastait avec la menace et ce fut, apparemment, ce qui stressa le plus son adversaire. Il ne tremblait pas, mais il ne bougeait plus et la fixait, les yeux écarquillés. Puisque Krab avait dû assommer l’autre, il leur fallait celui-ci vivant pour obtenir quelques informations… et peut-être s’en servir de bouclier, au besoin, même si Anela n’aimait guère la pratique.

> Qui est Marco ? Et où sont Alexei et Shu ? Parle, si tu veux remarcher un jour. Et crois-moi sur parole, t’as pas envie de finir dans un fauteuil.

Il avait bien du voir la prothèse scintillante, au bout de jambe gauche, et Anela appuya sa menace en forçant un peu plus sur les épaules du garde. Si elle appuyait trop, elle savait que le mur pourrait causer de gros dégâts à sa colonne vertébrale. Et vu le regard de son adversaire, il semblait l’avoir compris aussi. Alors, enfin, elle put glisser les doigts de sa bouche et les poser dans son cou, prête à bloquer les artères pour le précipiter rapidement dans l’inconscience, s’il faisait une connerie.

> Et n’oublie pas de préciser combien vous êtes, et tout ceci ne sera bientôt qu’un vilain souvenir.

rab savait qu’il ne devrait pas prendre sans demander … mais il ne voulait pas laisser passer sa chance d’avoir une petite fille, et surtout de pouvoir compter pour elle. Il voulait être là. Il était totalement inconscient que sa manière d’être la dérange, sinon … peut changerait il cela ? Il ne pouvait pas l’affirmer, parce qu’il savait aussi apprécier les petits surnoms mignons. Il savait ce qu’il avait envie. Mais il aurait au moins de quoi réfléchir.

Krab avait préférait penser à une chose à la fois. D’abord son petit fils, et ensuite Anela. Et il avait oublié par ce biais ce qu’elle venait de lui dire. S’il ne devait penser qu’à son petit fils, alors il fallait pouvoir avancer, et ne pas être derrière. Il n’était pas qu’un petit vieux, il avait cru l’avoir déjà prouver. Il n’était pas de dernières ressources.

Il l’observa. Regarda les gestes. Et quand elle lui fit le geste, le signal, il ne se priva pas. Il n’avait rien pour assommer l’homme. Mais il n’était pas sans ressource. Il ne regarda pas son combat, bien plus efficace que le sien, mais il se doutait de la perfection du moment. Il n’en doutait pas. Krab était, avec Alexei et sa femme, des fans d’Anela. La seule à l’ignorer était bien Anela. Krab lui avait fait un simple croche patte au deuxième homme, et quand l’homme tomba en avant, il utilisa sa main pour plaquer son visage contre le sol. Il ne pouvait que tomber dans l’inconscience.

Bien que n’aimant pas cette personne pour ce qu’elle avait dit à son frère, il retourna et vérifia que l’homme n’avait pas le nez cassé. Pas qu’un nez cassé puis l’empêcher de dormir … mais l’os si fin qui était dans le nez (et disparaissait ensuite) pouvait très bien se loger dans la gorge par un coup pareil, et il n’avait pas envie d’être coupable d’un meurtre. Il rejoint en silence Anela.

L’homme encore conscient avait rapidement regardé Krab… en tout cas de ce qu’aurait pu en parier Krab, mais il ne s’intéressa pas plus que cela au vieillard. Il finit par lancer un regard de défi à Anela. Pourquoi ? Mystère peut être des envies de mourir.

- Marco Pelaz est notre interrogateur. Et il est doué.

Il fit un sourire qui n’annonçait rien de bon pour Alexei, et si Krab avait été un peu plus comme sa femme (impulsive) il aurait peut être gifler l’impertinent qui ose rire de leur malheur alors que son petit fils était encore porté disparu. Mais il n’était pas sa femme et il attendit la suite patiemment.

- L’homme qu’on a ramené est au troisième étage, mais vous n’atteindrez jamais l’homme. On a mit de quoi protégé les lieux. Je suis qu’un larbin. Je connais Marco de nom, c’est une légende. Alors pour le reste ….

Il sourit avec ce petit regard hautain encore, de celui qui sait que la partie était déjà courue d’avance. Krab s’approcha et écouta aux alentours. Essayant de trouver fantôme ou autres pour l’aider à trouver une solution…. Ou combien de personnes il y avait encore entre lui et Alexei. Pourtant Marco Pelaz, il réfléchit encore. Il donna un petit coup sur le bras d’Anela.

- Pelaz, c’est le nom d’une famille de médium. Ils sont spéciaux et n’hésite pas à utiliser les fantômes pour la pire des besognes.

Comme posséder quelqu’un pour le faire tuer quelqu’un d’autre et en laisser toutes les preuves de la culpabilité du possédé… ou d’exorciser un fantôme dans un corps qui protège l’hôte ….