Phénix n'a pas vraiment l'air à l'aise ici. J'ai l'impression que son odorat lui pose soucis. Diona est un peu dans le même cas. Dés qu'il y a trop d'odeur elle ne sait plus où donner de la tête. Ça ne doit quand même pas être facile tout les jours d'être un loup et de sentir 100 fois plus décuplé les odeurs aux alentours. Remarque être un médium c'est pas vraiment plus simple. Imaginez vous vous levez le matin et vous retrouvez nez à nez avec la tronche d'un esprit couvert de vase ! Et en plus même si cela peut paraître étrange, ce genre d'esprit s'accompagne souvent de l'odeur qui va avec ! La voix de Phénix me sort de ma rêverie. Apparemment elle est venue par curiosité après avoir trouvé 3 fois la même affiche en ville tout comme moi d'ailleurs. "Oui c'est pas banal comme choix. J'imagine qu'ils ont choisi ce lieu pour paraître plus originaux que les autres ? En tout cas vue le monde ce soir ils ont plutôt bien réussi leur coup." Je suis ravie d'entendre ensuite qu'elle va m'accompagner au spectacle et qu'elle fera fuir pour moi les maudits clowns qui pourraient s'approcher de ma petite personne. "Ils ne feront pas le poids face à tes crocs ma belle." C'est alors que je ris qu'une claque sur mes fesses me fait me retourner. Je n'ai pas le temps de dire un seul mot que le visage de Stefano me fait face. Il embrasse ensuite rapidement ma joue avant de repartir sans plus de cérémonie. "Ça c'est du bonjour. Pour Stefano c'est plutôt polie je dois bien l'admettre. Heureusement pour lui il a claqué mes fesses plutôt que les tiennes." Dis je en riant à Phénix tout en entrant dans le grand chapiteau où le spectacle va avoir lieu.
"Viens on s'installe au milieu. Il est hors de question que je sois devant et au fond on ne verra pas grand chose." Tout le monde sait que devant on est toujours choisie pour aider dans un numéro ou un autre et ça moi j'aime pas ! A peine sommes nous assis que l'homme au chapeau haut de forme entre sur la piste. Il présente le numéro et hop, comme par magie la dites Kiara et ses serpents entrent sur la pistes aux étoiles.
Whaouu elle est époustouflante ! Je ne m'entendais pas à une tel qualité de numéro dans un cirque comme celui-ci. Puis lorsque je veux prendre mon téléphone dans la poche de ma veste pour la filmer et montrer ça à Diona en rentrant, je me rends alors compte que je ne peux pas décoller mes fesses de mon siège ! "Putain mais c'est quoi ce truc ? Tu peux bouger toi ? Ils ont mis de la colle sur les sièges ou quoi ?" Dis-je en regardant Phénix.
Je me sens vraiment à mon aise. Grignotant ma barbapa, je continue ma visite en passant de stand en stand les yeux illuminés comme un petit garçon. La fête est vraiment chouette ! Ça me rappelle vraiment ces fêtes d’antan où je me rendais dans les années 1900 sauf que là, il n'y a aucun monstre de foire d'exhibé si ce n'est les monstres déguisé comme moi bien entendu. Puis soudainement, alors que je suis face à la grande roue, la vois mélodieuse de mon paternel me parvient. Génial ! J'étais de bonne humeur et il va tout gâcher ! Ce type est vraiment une plaie ! "Tiens, papa. J'ignorais que le cirque t'avais embauché ? Ce pourrait-il que tu es enfin trouvé un métier à ta mesure ?" Dis-je d'une voix transpirante d'ironie.
Le revoir au bar du casino durant les essayages pour ma collection m'avait vraiment fait un choc. Je pensais que cela avait passé, mais non, je crois que je ne vais jamais arriver à me faire au fait qu'il soit à nouveau présent dans ma vie. Je soupire en reprenant alors en fixant le grand chapiteau où je vois les gens commencer à entrer : "Laisse cet éléphant tu veux ! Bon, puisque tu es là, tu te joins à moi pour voir le spectacle ? Le type au chapeau m'a dit que ça serait le spectacle de ma vie ! Ça promet d'être pas mal." Puis je joins les gestes à la parole et je me dirige vers la grande tente.
Nous voilà arrivé et sans même nous concerté, mon père moi nous dirigeons tranquillement vers les gradins du fond. A peine nous voilà assis que l'homme au chapeau entre sur la piste. Il présente la dresseuse de serpent, puis il file sous les applaudissement du public. "Whaou elle est douée tu ne trouve pas ?" Puis soudainement, alors que j'essaie de bouger, je me rends compte avec horreur que je suis collé à mon siège ! "Putain mais qu'est-ce qui m'arrive ?" J'essaie une fois de plus de me lever, mais sans succès. "Papa tu peux bouger toi ? Moi j'y arrive pas !"
Le bruit d'un claquement me sort de mes pensées, je remarque alors Ezechiel se tourner vivement et recevoir un baiser sur la jour par un homme. Un homme qui semble se battre avec un éléphant pour les cacahuètes. Je ne peux m'empêcher d'avoir un petit ricanement en voyant ça. Puis je souris face à la déclaration de mon ami. Oui, heureusement qu'il n'avait pas confondu mes fesses avec celles du médium, ça m'aurait un peu vexé. Non pas que les fesses d'Ezechiel n'étaient pas à croquées mais bon. Avoir le derrière d'un homme, pour une femme, c'était pas forcément très agréable. Enfin, c'était pas le meilleur des compliment quoi ! Bref, je m'enfonce. Passons !
– Heureusement que tu n'es pas exigeant, on serait dans la merde sinon. Lâchais-je sarcastique et amusée. Je suis sûre que tu veux être bien au milieu histoire de ne pas pouvoir être proche d'un clown. Ajoutais-je le sourire aux lèvres.
Je m'assieds tranquillement aux côtés de mon ami, puis je retire mon long manteau de cuir pour le poser sur mes genoux. Mon regard balaye les spectateurs. Bien que mon odorat soit gêné par les autres odeurs, je suis persuadée de sentir la présence d'autre créatures surnaturelles, ce qui me rassure un peu. Contrairement aux autres loups, je n'ai jamais eu de problèmes avec les vampires ou les démons. Au contraire, je les trouve intéressant.
L'homme au chapeau entre sur la piste, un frisson me prend. Je ne sais pas pourquoi, mais il me fou les pétoches lui. Les clowns, c'est différent. Ils ne me font pas peur, je les trouve juste détestable. Mais lui là, avec son grand chapeau... Il y a un truc louche. Il laisse sa place à une belle créature dresseuse de serpents. Cette Kiara est sulfureuse et m'hypnotiserais presque. Un mince sourire se forme sur mes lèvres avant de sentir Ezechiel remuer à côté de moi. Je le regarde. Il me demande si j'arrive à bouger. Je tente de me lever mais impossible.
Je n'arrive pas non plus à bouger. La colle ne ferait pas ça. Avouais-je en remuant à mon tour. C'est comme si un énorme poids était posé sur mes cuisses, m'empêchant de me lever. Je commence à avoir la conviction que ce qu'il va se passer, ne vas pas nous plaire... Je mets toute ma force, mais rien ! M'exclamais-je en tentant de me lever encore et encore.
Cet éléphant avait volé ses cacahuètes et ne semblait pas vouloir lâcher le sac, il salua son fils qui passait par là. Il ignorait que son fils aimait les cirques mais bon ils ne s’étaient pas vraiment vus depuis l’antiquité grecque et à ce moment, les cirques comme cela n’existaient pas vraiment. Leurs cirques étaient plutôt un défilé de danseurs et de gens qui jouaient de la musique. La coutume grecque était de bien accueillir ces vagabonds, leur offrir à manger et à boire. Il n’y avait pas vraiment de spectacles, juste un peu de divertissement. Puis les grecs étaient obligés de les accepter dans la ville et même être généreux avec ce genre de personne. Les grecs avaient bien trop peur des dieux pour tenter quelque chose. Les histoires dont les gens étaient punis à cause de leur dénigrement envers un étranger suffisaient à calmer les ardeurs.
-Très drôle, mon fils, t’as mangé un clown ce matin ou quoi ? Demanda-t-il d’une manière ironique, accroché à la trompe de l’éléphant.
Il mordit l’éléphant à pleine dent mais l’odeur de sa bouche qui lui vint le fit recracher toute sa salive en hurlant que c’est dégoûtant. Son fils vint à lui ordonner d’arrêter avec l’éléphant mais pour la peine, il lui vola la moitié du sac à cacahuète et partit en bougonnant. L’éléphant vint le taper dans le dos et Stefano lui lançait un regard noir et rentra dans le chapiteau. Suivant son fils, il s’asseyait dans les gradins du fond tout en cassant les coquilles d’une cacahuète. Concentré dans sa tâche, il n’a pas vu l’homme avec un chapeau et encore moins le commencement du numéro. Il releva les yeux vers la scène quand Ambrosos lui parla d’une femme. Elle était envoûtante.
-Je jure que je me la tape ! déclara-t-il avec un petit sourire.
Soudain, Ambrosos lui parla qu’il était coincé dans les gradins et Stefano fronça les sourcils et essaya de même. Rien, il était collé au gradin.
-Oh, merde ! S’exclama-t-il. On s’est assis dans de la colle, ça m’est déjà arrivé ! Gémit Stefano en fronçant les sourcils avant d’hausser les épaules et retourner à ses cacahuètes.
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