Espèce : Sorcière blanche Age : 80 ans Occupation : Sorcière solitaire
Apparence : Magnifique femme à la peau pâle, aux cheveux blonds clairs et vêtue d'une robe blanche immaculée, grande de 1m80 et très mince Caractère : Hautaine - Solitaire - Bienveillante - Gracieuse - Honnête
Particularités : Parle peu et semble toujours dans un autre monde, errante et éthérée en permanence
Lorsque vous sortez du sommeil, vous vous réveillez dans un lit moelleux, doux et chaud. Vous vous trouvez dans un dortoir, avec sept lits et de gros coffres. C'est douillet et il est difficile de sortir de ces lits extrêmement confortables. L'escalier donne vers une salle commune, avec une large table, une grande cheminée où brûle un feu et cuit un ragoût odorant et fumant. Les étagères sont pleines de provisions, de bouteilles et de vaisselle. Il va vous falloir de gros efforts pour vous sortir du lit et vous mettre à découvrir cette maison digne d'un conte de fée.
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Emergez dans ce rêve délicieux et constatez que vous n'êtes plus vous-mêmes ! Il faudra jouer avec ce corps durant toute la durée du RP. Aucune blessure ne sera infligée à vos personnages durant cette animation.
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Kenneth Weavers & Keon Quill & Jesus Goodman
Let me sleep!
Cette nuit-là… à quelle heure s’est-il couché ? Jesus n’a qu’un souvenir flou, fugace, de s’être lancé dans son lit pas du tout confortable et d’avoir fermé les yeux aussitôt pour dormir comme un petit bébé. Ou un gros bébé de cent un ans. Il ne se rappelle pas non plus avoir rêvé, ce qui l’inquiète un peu. D’habitude, il se réveille avec une bien belle image de massacre, torture ou bain de sang qu’il perpétue pendant ses nuits. Ou plutôt ses jours ? C’est qu’il a l’habitude de se coucher à l’aube pour ne se réveiller qu’au crépuscule. C’est rare, d’ailleurs, qu’il soit au lit en pleine nuit. Pourquoi s’est-il couché si tôt ?
Dérangé par des pensées qui ne veulent pas cesser, l’elfe noir grommelle, le nez plongé dans le coussin et soupire d’aise. Son lit est étrangement confortable aujourd’hui. Il se sent bien, emmitouflé dans les couvertures et ne bougerait de là pour rien au monde. Depuis quand son lit est-il si douillet ? La figure cachée dans le coussin moelleux, il renifle un peu et constate que l’odeur de son appartement n’est pas là, partout autour de lui, imprégnant les draps.
Néanmoins, si Jesus percute qu’il n’est pas chez lui, l’information ne lui fait ni chaud ni froid. Dans un lit comme celui-ci, il ne peut pas s’inquiéter. Il n’a qu’une envie : y rester toute sa vie et dormir. Ce devait sûrement être dans ce lit que la Belle au bois dormant a pioncé pendant cent ans ! Cent ans ! Oui, il peut s’essayer à battre son record. C’est pas le temps qui lui manque avec sa longévité d’elfe noir. D’un geste lent, il ramène les couvertures par-dessus sa tête pour profiter de l’obscurité et se demande quelle gueule il aura, son Prince Charmant. Qu’il ose donc l’embrasser pour le sortir de là ! Hors de question qu’il laisse sa place à qui que ce soit.
Bien caché sous les draps, il pense pouvoir échapper au monde et se rendormir, mais le sommeil ne vient plus malgré la fatigue de son corps. Saoulé, il se décide enfin à écarter les couvertures et s’assoit sur le lit.
La chambre est un dortoir de sept lits. Sept lits aussi confortables que le sien ! C’est du moins, la seule pensée qui le frappe en constatant qu’il ne sait pas le moins du monde où il est. Sept lits pour dormir à jamais, alors qu’il est, lui, obligé de supporter un matelas moisi. Une injustice qu’il compte bien réparer en traînant le gros meuble derrière lui s’il le faut.
Deux formes gisent dans deux autres lits. Une opportunité d’emmerder le monde sur laquelle Jesus saute à pieds joints. C’est que s’il ne peut pas dormir, il doit bien s’occuper à autre chose. Néanmoins, en bondissant hors des couvertures, il se prend les pieds dans les draps, culbute par-dessus le pied du lit, s’écrase contre la grosse malle et tombe à terre. La douleur explose dans son dos et lui arrache un petit gémissement. Ce bruit qui sort de sa bouche, il se rend soudain compte que ce n’est pas le sien. Ça ne peut pas être le sien ! Il n’a pas cette voix-là, certainement pas !
Toujours allongé par terre, les sourcils froncés sur l’incompréhension, il passe une main dans ses cheveux en se demandant qui a gémi si ce n’est pas lui. C’est alors qu’il hurle et bondit sur ses pieds. Entre ses doigts, il a senti des cheveux. Des cheveux ! Alors qu’il n’en a plus un seul sur le caillou depuis plus de quatre-vingts ans !
Debout, Jesus palpe ce corps qui n’est clairement pas le sien, une crise de panique au bout des doigts. Il serait bien capable de vomir tout le contenu de ce corps si seulement celui-ci avait la moindre chose à l’intérieur de l’estomac ! Mais l’organe vide hurle son agonie dans des gargouillements incroyables. Essaie-t-on de le punir avec ses péchés les plus récents ? La gourmandise et la flemmardise de l’elfe noir ne sont plus à prouver. Mais pourquoi doit-il payer ? Il en est hors de question et Jesus est bien décidé à trouver le responsable pour lui faire cracher son envie de s’amuser avec lui.
Du moins en a-t-il l'intention jusqu’à ce qu’il essaie, en vain, d’invoquer une arme dans ses ombres chéries et que, plus loin dans le dortoir, il aperçoit un magnifique crâne tout lisse dépasser des couvertures. Les yeux rivés sur son corps, Jesus serre les dents. Aurait-on osé lui donner le corps d’un humain et, surtout, donner à un humain l’usage de son corps ? Nooon, personne n’oserait, n’est-ce pas ?
« Hé, toi ! dit-il en pointant un doigt-qui-n'est-pas-à-lui sur son-corps-à-lui-mais-qui-n'est-plus-à-lui. Debout, c'est l'heure ! »
Les paupières sont lourdes, elles pèsent des tonnes, impossible de les soulever. Qu’importe, il n’en a pas l’intention, depuis quand ne s’est-il pas senti aussi confortable ? Sans estomac atrophié par la famine, sans sueur dues aux cauchemars et à son sevrage alcoolique, sans mal de tête en raison des murmures qui ne cessent jamais… Il se sent bien, en forme comme jamais. Il tend doucement le bras, mais il ne trouve pas sa femme à ses côtés, dommage, cela aurait rendu l’instant absolument parfait. Il soupire faiblement, se tourne pour changer de position, jamais son lit ne lui a paru aussi confortable, si moelleux, les draps sont à la température idéale. Pourquoi est-ce qu’il est aussi bien ? Oh et si il était enfin mort ? Si c’est ça, il n’y avait pas de quoi flipper à ce sujet, la mort c’est le pied !
Il n’a pas conscience de l’endroit où il se trouve, il ne se pose pas plus de questions que ça. Il se sent bien, oh évidement, on peut toujours faire mieux, mais il n'y a pas photo à côté de ses réveils habituels. Pas de terribles sueurs froides, pas de crise d’angoisse, pas le besoin de toucher sa cicatrice pour se rassurer que sa gorge n'est plus béante, oui, il est apaisé comme si plus rien de mal pourrait arriver. Rien, rien ne pourrait briser ce moment…
“Hé…” Pourquoi est-ce qu’il se met à parler ? Pourquoi est-ce qu’il dit que c’est l’heure ? Une seconde, est-ce que seulement il a parlé ? Pourtant c'est bien le timbre particulier de sa voix qu'il entends... Son petit accent canadien est cependant étrangement diminué, mais c'est bien lui. - Mais ferme-là !
Qu’il se dit à lui même, mais une petite seconde… Pourquoi sa voix est comme ça lorsqu'il parle pour de vrai ? Il roule sur le côté, il trouve la force d’ouvrir les yeux après avoir frotter le sable du sommeil qui les colle encore un peu, de ses poings fermés comme le grand enfant qu’il est. Puis il le voit, enfin, il se voit…
Cela lui prend quelques secondes avant de percuter ! Il n’est plus dans son corps ! Il n’y est plus et ça explique drôlement beaucoup de choses ! Keon bondit hors du lit, il est beaucoup plus grand que d'habitude c'est étrange... Mais ça ne l'empêche pas de s’attraper par les épaules pour secouer son petit corps tout maigre avec beaucoup d'énergie. Whaaa ce qu’il est fort aujourd’hui, il s’en impressionne !
- Hé toi là ! Tu sors de mon corps j’vais t’exorciser tu vas voir !
Bon il est pas très doué en exorcisme mais l'autre voleur de corps n'est pas obligé de le savoir ! Par d’ailleurs, il ne voit pas les esprits à cet instant, est-ce qu’il a perdu ses maudits pouvoirs ?! Libéré, débarrassé ! C’est fou comme c’est agréable tout ce calme, aucun regard sur les limbes, le monde à l’air tellement lisse, clair… C’est beau, c’est net, beaucoup moins terrifiant que ce qu’il a toujours été aussi loin qu'il se souvienne.
Comment peux-tu toucher s’il t'es mort ? Songe le médium en dressant les sourcils. Il regarde ses mains, de bien grandes mains ! C’est quoi ce bordel ?
Et c’est qui ce chauve qui pieute juste à côté ? Keon sent qu’il commence à avoir la tête qui tourne, au moins, il a arrêté de secouer le pauvre bougre qui porte ses traits. Le Quill réalise en s'observant comme il est petit et mince, comme il a l’air épuisé, comme cette cicatrice sur la gorge est laide… Est-ce qu'il a vraiment envie de retourner là dedans ?
- Oh merde, est-ce que j’ai fait une connerie avec les esprits ? J’ai encore fait d’la merde ?! Mais je dormais moi ! VIIIOLLETTT ? VIOLLETT ???
Et voilà qu’il se met à chercher sa femme et ce en toute logique, dans le lit où se trouve le chauve et lui arrachant les linges duveteux qui le couvrent. C'est qu'il s'inquiète férocement pour sa petite femme malencontreusement enceinte.
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C'était bon de dormir sur ses deux oreilles, de pouvoir faire la grasse matinée sans que Francis ne se rappelle à son bon souvenir. Se prélasser dans un bon lit moelleux, ça ne lui arrivait pas souvent, il fallait bien l'avouer. En général, il était réveillé par le familier, le téléphone qui sonnait ou ses enfants...Les trois n'étaient pas spécialement agréables mais c'était ça la vie d'un adulte responsable semblait il...Adulte mon cul, pensa simplement le sorcier, être adulte c'était faire ce qu'on voulait, là c'était pas le cas.
Mais comme le bonheur ne durait jamais longtemps, des voix retentirent, sortant Kenneth de sa torpeur. " Francis ta gueule... " marmonna-t-il faiblement, se retournant dans le lit, sans même réfléchir une seule seconde que sa voix n'avait rien à voir avec celle qu'il avait l'habitude d'entendre en parlant...Tout ce qu'il voulait, c'était dormir, faire une bonne grosse grasse mat' et oublier ses soucis dans ce lit si agréable. Jusqu'à ce qu'on arrache ses draps et qu'on le sorte de ce petit cocon douillet et chaude. Kenneth se recroquevilla sur lui-même, essayant d'attraper les couvertures d'une main en tatonnant toujours les yeux fermés. Mais une chose était certaine : Francis était incapable de faire ça...
Le sorcier ouvrit un oeil et regarda qui avait osé le sortir du lit. Devant cet importun, il fut obligé d'ouvrir son deuxième oeil et fixa l'être en face de lui. C'était...lui. Il était en train de se regarder lui-même, tenant les couettes et couvrertures, avec un air courroucé. " Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel...? " lâcha-t-il en prenant conscience en même temps qu'il n'avait plus la même voix. Il poussa un genre de cri, qui ressemblait un peu à une plainte, qui le paniqua d'autant plus qu'elle sonnait d'un ridicule absolu. Pour ajouter encore à ce ridicule, le sorcier se débattit dans le lit, pour s'accroupir au bout, le dos contre le mur, aussi loin que possible des deux hommes dans la même pièce que lui. Ce fut seulement là qu'il se mit à se tâter le visage. Ce n'était pas son visage, c'était certain. Une de ses mains remonta le long de son crâne, pour ne plus sentir le moindre cheveu. C'était sa plus grande peur ça, perdre ses cheveux et voilà que ça arrivait !
Mais putain vous êtes qui ?! Et pourquoi t'as mon corps toi ?! Et...Dans le corps de qui je suis bordel de merde ?! " Kenneth n'était pas le plus doué du monde pour la magie, loin de là, mais ça devait forcément en être, quoi d'autre pourrait leur faire ça hein...? Mais la vraie question était de savoir si l'un d'entre eux était responsable, ou peut-être bien les deux, ou aucun. Mais si c'était aucun, ça voulait dire qu'ils devraient trouver le responsable...En tout cas, il était étrangement captivé par son corps, là devant lui, l'allure qu'il avait, la tête qu'il tirait...Il était plutôt mignon, malgré l'âge et les cheveux gris qui commençaient à apparaître sur ses tempes.
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Kenneth Weavers & Keon Quill & Jesus Goodman
Let me sleep!
Jesus apostrophe son corps de loin, sans arriver à se décider sur ce qu’il doit faire. Il a très envie d’ordonner à l’intrus de sortir de son enveloppe charnelle, mais il ne veut pas, hors de question, toucher son propre corps avec les grosses mains sales d’un humain. Que faire alors ? Le temps qu’il se décide, une deuxième voix humaine sort de sous les draps et lui intime de fermer sa gueule. Fermer sa gueule, lui ? L’elfe sent monter en lui une douce colère. Il ne reçoit d’ordre de personne, encore moins d’un petit humain, et il a très envie de le remettre à sa place. Sauf que le gars lui fonce dessus à la vitesse de l’éclair – du moins c’est ainsi qu’il le voit de ses yeux fatigués – et l’agrippe par les épaules pour le secouer. Jesus serre les dents, mais les mouvements répétés d’avant en arrière lui donnent la nausée et des vertiges. Peut-il connaître pire cauchemar que de devoir supporter la bêtise humaine dans un corps qui est incapable d’y répondre ? Il frissonne à cette pensée, tandis que les souvenirs d’un autre cauchemar, pire que celui-ci, flotte encore dans son esprit.
« Ah ouais ? Essaie pour voir, grince-t-il à l’inconnu tandis que les pièces du puzzle s’assemblent lentement dans son cerveau. »
C’est que, à défaut de pouvoir frapper sur tout ce qui bouge, Jesus est bien obligé de réfléchir un peu. Il comprend donc que son corps est allongé là-bas et qu’il est lui-même dans celui de l’idiot qui le secoue. Il en conclue que l’humain devant lui est dans le corps de celui qui lui a piqué le sien. Ou un truc du genre qui, sans étonnement, lui fait un peu mal au crâne. Alors comme ça, il a le corps d’un médium ? L’elfe grimace. Il a donc, bel et bien, le corps d’un humain, quelle horreur ! Et voilà que l’autre braille comme un porc qu’on égorge… ce qui donne une idée à Jesus qui inscrit, très soigneusement, le visage face à lui dans son esprit. Juste au cas où.
« Vas-y, hurle encore et je t’égorge. »
Ses menaces sont dites d’une voix basse, pleines d’une fatigue qu’il ne se connaît pas, mais l’elfe est plus sérieux que les humains ne peuvent le croire. Les cris de l’autre résonnent dans son crâne et il n’aime pas ça. Un peu de sang dans un cauchemar aussi pourri, ça ne peut que le détendre un bon coup, non ? Il ne lui reste plus qu’à trouver une arme puisque ce corps, plus faible qu’un bambin, ne pourra pas lui servir comme le sien… sinon il s’en chargerait à mains nues ou avec les dents s’il le faut. Ce n’est pas ça qui lui fait peur.
Les réactions de l’autre, dans son corps à lui, ne plaisent pas à Jesus. Les poings serrées sur une haine qu’il ne peut pas faire exploser – non pas qu’il ait peur de frapper son propre corps, mais celui qu’il habite n’a aucune force pour le faire – il se perd un instant dans son imagination, essayant de deviner ce que ça ferait d’en prendre un pour taper sur l’autre, littéralement. Ce qui ne le calme pas, mais le distraie un peu.
« T’es dans mon corps, le débile, alors t’en prends soin et tu fais très attention si tu veux pas que je me venge sur l’autre. Maintenant, debout ! C’est l’heure, j’ai dit. L’heure de me nourrir. Et quand je dis moi, c’est toi dans moi et moi dans lui. Lui… Fais ce que tu veux le moche, mais ferme-la. »
Sans plus de cérémonie, Jesus agrippe la manche de son corps – il ne veut toujours pas poser ses nouvelles mains humaines sur son corps d’elfe noir – et essaie de forcer l’autre à le suivre vers l’escalier duquel monte une bonne odeur de ragoût. Son ventre gargouille atrocement et ses doigt peinent à tenir le vêtement. Peut-on être si faible ? Il a du mal à y croire et n’aime pas du tout l’expérience. Ce qui le force à chercher un miroir dans la salle pour observer cette tête qui n’est pas la sienne et en retenir chaque trait. C’est qu’il compte bien se venger quand ils sortiront tous de ce rêve minable…
Francis ? C’est qui ce Francis ? Le chauve il s’appelle Francis ? Mais il s’en moque bien le Keon, lui ce qu’il veut, c’est trouver Violet.
Il a préféré s’ignorer, même si c’est bizarre. Mais quand il s’est dit qu’il aimerait bien voir de l’exorcisme, il se dit à lui même, il sait qu’il sait, qu’il ne sait pas exorciser justement ! Bon sang, ça lui donnerai mal au crâne de réfléchir autant, pourtant dans ce cerveau là, il se sent étrangement plus éveillé et fonctionnel. Un peu moins limité sur sa capacité de concentration et beaucoup moins hyper stimulé et émotif que d’ordinaire. C’est qu’il pourrait y prendre goût !
Mais voilà qu’il avait effrayé boule de billard, manquait plus que ça ! Keon se pince les lèvres, il se serait volontier calmé face à la mine de cet homme, c’est vrai, il n’aime pas ce qu’il lui inspire, c’est vrai, ce n’est qu'en lui, le médium le plus stupide de Los Angeles, y’a vraiment pas de quoi en avoir peur, pas vrai ?
Mais y’a lui, qui se menace de s’égorger. Il ne peut pas s’empêcher de porter sa main sur sa gorge, mais elle n’est plus là, sa cicatrice. Il la voit c’est tout, il voit sa cicatrice, sur lui, mais peut pas la toucher sur son propre corps ! Il sent la migraine qui se prépare.
Voilà que les larmes lui montent aux yeux alors qu’il se fait accuser d’être lui aussi un voleur de corps, mais quelle pagaille ! Oh non, c’est qu’il avait dû faire une bêtise colossale, songe-t-il, toujours prêt à s'accabler de tous les maux du monde !
Voilà la voix de la raison, sa voix ? Non impossible. C’est qu’un tissu de conneries !
Il se fixe en retroussant le nez de colère, bien que la perspective de manger le tente bien, même si en toute franchise, il n’est pas aussi affamé que d’ordinaire.
- Hey, mais partez pas sans moi !
Qu’il geint en les suivant au trot dans les escaliers. Keon se casse évidemment la figure, le pauvre parce que lui, il n’a pas de tels grands pieds d’habitude ! Il se rattrape de justesse les mains à plat sur le sol avant que son nez ne s'écrase directement sur les marches. Whaa ce qu’il est fort décidément aujourd’hui ! Il se relève sans peine, comme s’il ne pesait rien alors qu’il le sent bien qu’il est beaucoup plu lourd que ce qu’il devrait être.
Il se trouve finalement à se regarder également dans le miroir, c’est vraiment creepy comme situation. Il s’approche doucement de lui, et il beaucoup plus grand que lui. Keon se dit à voix, qu’il essaie vainement d’être basse.
- Hey… Le… Le faux Keon. Psst…. Faut qu’on retrouve ma femme, enfin ta… Notre femme ? Non c’est la mienne pas touche ! GAAAH TABARNAK QU’EST CE QUE C’EST !
Son reflet vient enfin de lui faire comprendre la situation. C’est qu’il ne faut pas trop lui en demander au réveil, surtout sorti d’un lit aussi incroyable !
- Caliss, ce que j’suis musclé !
Il soulève son tee-shirt pour admirer ses nouveaux abdos, aussi pour toucher, c’était vraiment agréable comme sensation. Il baisse les yeux, pis il se gêne pas pour tirer l'élastique de son jogging et du boxer en même temps, histoire de voir s’il a tout de même des attributs corrects.
Quand il relève les yeux sur… Le chauve dont il sent le regard peser sur ses épaules développées, il relâche l'élastique de son froc en affichant un sourire parfaitement idiot.
- Si toi t’étais ça et maintenant t’es ça…
Le “t’as vraiment pas de bol”, il se le garde, son regard parle pour lui. Pas la peine d’insulter gratuitement le pauvre chauve, même si celui-ci a menacé de l’égorger. Keon prend de plus en plus conscience de la situation et des histoires d’esprits dans les mauvais corps, il sait que ça sent pas bon pour lui.
- Est-ce que… J’suis l’seul à me sentir… Comment dire ?... TABARNAK DE PANIQUÉ !
Oui les rêves paisibles et sans hurlement, c’est vraisemblablement pas son fort.
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