welcome backSur le coup, lorsqu'il t'avais parlé la première fois de se faire tatouer quelque chose que tu aurais dessiné, tracer de tes mains, tu t'étais sentie un peu mal à l'aise. Un tatouage, c'était quelque chose qui restait, qui restait à vie, qui pouvait s'effacer, certes, mais jamais totalement. C'était une marque qu'il infligeait à sa peau et pour toi, pour une artiste comme toi, c'était un acte très symbolique. Au final, bien malgré toi, tu t'étais prise au jeu, peut-être que tu avais pris ça comme un espèce de défi, tu n'en savais rien, n'empêche que tu t'étais mise à encrer sa peau au feutre, et que tu étais revenu là dessus plus tard, dans ton coin. Et le résultat était là, entre ses doigts maintenant. C'était toujours le même dessin, mais plus qu'à une signature qu'on appose au coin d'une oeuvre, il ressemblait réellement au croquis d'un tatouage désormais, parce que c'était en ce sens que tu avais travaillé dessus.
Si tu étais prête à voir ce croquis gravé dans sa peau ? Tu n'aurais su le dire. Probablement pas. Peut-être que c'était trop tôt. Ou peut-être était-ce autre chose de plus profond. Le fait que tu continuais de douter que ce qui était en train de se passer était réellement quelque chose de … bien. Pourtant, tu le voulais. Au fond de toi, tu le savais bien. Tu n'avais pas cherché à le repousser et encore en ce moment, tu n'avais tout simplement aucune envie de t'éloigner de Zéphyr. Sa présence te faisais du bien, et si tu ne te retenais pas, tu serais probablement retournée te lover dans ses bras. Mais, on ne pouvait pas effacer autant d'année d'un seul coup. La semaine précédente, tu le présentais encore ton frère et dans une partie de ton cerveau au moins, quand le prénom de Zéphyr résonnait, il rimait avec « frère aîné ».
▬ Je … Je peux venir avec toi, oui, si tu veux. Il y avait, au fin fond de ton estomac une espèce d'angoisse pesante. Tu étais anxieuse, oui, et tu ne savais même pas pourquoi, précisément. Pourtant, il était totalement hors de question pour toi de l'empêcher de faire quoi que ce soit. Contrairement à toi, il avait l'air si sûr de lui, alors au diable les cours de l'après-midi, au diable tes obligations, pour cette fois, tu avais simplement envie de te laisser tenter, de te laisser aller à cette liberté qu'il t'inspirais en agissant comme il le faisait.
Quand il tire sur ta main, tu te laisses finalement entraîner sans résistance, si ce n'est celle que tu imposes quelques secondes, le temps de fermer ta porte. Tu n'as même pas penser à prendre tes affaires, ton téléphone par exemple est resté posé dans ta chambre et pire que tout, tu n'as même pas lancer le moindre regard à Lys qui pourtant depuis le début était là, bel et bien présente dans ta chambre. C'était la première fois depuis qu'elle était revenue dans vie que tu sortais de chez toi sans lui accorder un petit mot.
▬ Tu sais où tu vas faire ça, au moins ? Tu te doutais qu'il avait une idée derrière la tête, l'idée lui était venu si spontanément. De ton côté, ta peau étant complètement vierge de la moindre goutte d'encre, tu n'avais jamais même mis les pieds dans un salon de tatouage, d'ailleurs, en y pensant bien, l'idée des aiguilles te paraissait subitement atrocement effrayante. 2981 12289 0
Éprouver l'amour est un tel triompheZéphyr & HellSi on a tous un super-pouvoir, il est certain que le tien, Zéphyr, ce serait de te foutre dans la merde dans un temps record... Si un jour on t’avait dit que tu serais main dans la main avec une fille, avec ta soeur, avec Hellebore, tu sais que tu aurais pensé qu’on se foutait de ta gueule. Tu aurais ri, tu aurais peut-être même frappé. Parce qu’Hell n’était pas quelqu’un qu’on avait le droit de toucher. Si tu étais resté à ses côtés, tu sais que tu aurais veillé à ce qu’aucun type ne l’approche de trop près, de peur qu’on vienne salir ton petit soleil. Et tu te serais mis dans le lot. Tu ne te serais jamais permis de penser à elle comme tu penses à elle, maintenant.
Mais la vie n’est pas un “si”. Et tu n’es pas un ange. Alors oui, tu sors de la chambre de la blonde en la tenant par la main, comme si c’était la chose la plus normale du monde. Tu lui laisses à peine le temps de fermer la porte et tu pars en marchant d’un grand pas. Sauf qu’aujourd’hui, tu as sa main dans la tienne. Tu es plus fort.
« On va aller chez un ami à moi. Il a l’habitude de me voir atterrir chez lui sans rendez-vous ! Tu lui souris, avant de demander, subitement sérieux. T’es pas tatouée toi, non ? »
Bon, tu ne l’as pas déshabillée pour le savoir, et t’es très loin d’oser le faire un jour, mais des morceaux de peau apparents, tu n’as vu que la douceur et le satin de son épiderme, pas d’encre ni de cicatrices. Elle n’est pas comme toi, et d’un seul coup ça te fait un peu flipper. Alors tu ralentis le rythme de marche, en directement de l’arrêt de bus le plus proche, et tu reprends.
« Tu verras, c’est impressionnant, mais ça ne fait pas si mal. Bon… je dis pas non plus que ça fait pas mal du tout, mais c’est juste plus impressionnant qu’autre chose. Et puis ça saigne aussi, mais le tatoueur il sait faire. C’est un pro, mon pote, donc il fait ça proprement. »
Est-ce que tu es en train de t’enfoncer à vue d’oeil en voulant te montrer rassurant. D’un coup, parce que tu as peur qu’elle parte en courant ou refuse d’y aller, tu tires sur sa main, pour l’attirer vers toi. Et sans réfléchir, ton bras vient l’enserrer autour de la taille, en un geste maladroit que tu as surtout vu les autres faire.
« Je te promets que tout ira bien. Et si un jour tu veux essayer, tu verras en avant-première ce que c’est. »
Pas mieux, qu’on le dise. Tu arrêtes de t’enfoncer comme une merde, et tu conclus sur un baiser de tes lèvres sur sa tempe. Vous arrivez pile à l’arrêt de bus pour faire signe au chauffeur de s’arrêter et tu laisses ta belle d’un jour monter la première. Comme un homme, un vrai, tu sors un billet de 10$ pour récupérer deux tickets. Tu compostes et tu la traînes vers le fond du bus, là où les marginaux, les racailles et tes autres amis vont.
« Viens là. Tu l’attires contre toi, sans réfléchir, juste parce que tu en as envie. T’as pas peur que je sois… trop… trop moi, pour toi ? »
Bon, ça n’aura pas duré longtemps avant que l’angoisse revienne, finalement... :copyright: 2981 12289 0
welcome backUn ami tatoueur, forcément. Ça explique tout, et à la fois, ce n'est pas tellement surprenant. C'est probablement ce qui t'avait frappé le plus, lorsqu'il était revenu à toi. Ses tatouages. Vous n'étiez que des enfants lorsque vous aviez été séparés et si de ton côté, tu avais grandi sans changer plus que ça, de son côté c'était pratiquement le jour et la nuit, il n'y avait pas à dire. D'un autre côté, jamais tu ne t'étais dite que c'était surprenant de sa part, bien au contraire, au fond, ça lui ressemblait, c'était comme fait pour lui, en quelques sortes.
▬ Moi ? Non. J'y ai … jamais pensé, pour être honnête. Oh, bien sûr, tu avais toujours trouvé ça joli, mais tu te connaissais, tu étais un peu douillette alors tu t'étais tout de suite dit que c'était pas fait pour toi. La simple énonciation des aiguilles avait fini de te repousser, tu t'étais arrêtée à ça.
Tu peines un peu à le suivre dans un premier temps, il avance vite et tu soupires presque de soulagement lorsqu'il ralentit enfin la cadence. Ta main toujours dans la sienne, tu peux enfin adopter un rythme plus normal pour toi et tu l'écoutes qui essaye probablement de te rassurer. Peut-être qu'il a remarqué ton trouble, tu n'en sais rien, toujours est-il que ce qu'il te raconte ne te rassures pas le moins du monde. Ce que tu peux être fragile, Hell. Tu l'as toujours été, de toutes manières. La petite princesse de la famille, celle qu'il fallait protéger, petite fleur délicate. Parfois, tu maudis cette facette de ta personnalité parce que malgré tous tes efforts, elle persiste, elle reste, et parfois, elle s'impose à toi quand il ne le faudrait pas.
▬ Attends, quand tu dis que ça saigne … ça saigne à quel point ? Alors, oui, parce que là dessus aussi tu avais une tolérance assez limitée. Non, en fait, ne dit rien. Il valait mieux éviter qu'il se mette à chercher une comparaison, c'était susceptible de te faire flipper encore davantage si c'était possible. On verra, peut-être. Et puis tu hausses les épaules. T'essaies d'être forte, là, parce que c'est quand même toi la fille qui détourne les yeux quand on te fais une petite prise de sang.
Tu lui souris quand il vient embrasser ta tempe. Tu vois bien qu'il essaie vraiment de te rassurer, et au final, ce ne sont pas ses mots qui t'apaisent le plus mais sa simple présence. Le truc c'est que plus tu le regarde, là, devant toi, et plus tu te demandes comment t'es censée le définir maintenant. Le mot frère revient systématiquement, et pourtant, il résonne d'une façon bien étrange dans ta tête maintenant.
Une fois le bus attrapée, tu te laisses entraîner jusqu'au fond de ce dernier, et tu te dis que c'est encore une chose qui marque vos différence. Tu prends le bus tous les jours, t'es toujours assise devant, au milieu, mais jamais dans le fond.
▬ Trop … toi ? Tu t'es redressée légèrement pour l'observer. Tu comprends, rien qu'à cette question qu'il a probablement autant de doutes que toi, et tu soupires légèrement, non pas parce que t'es déçue, ou en colère, non, parce qu'au fond, ça te rassures de ne pas être la seule à te poser des questions sur tout ça. J'aime ta façon d'être, c'est ta manière d'être différent qui fait de toi ce que tu es … et c'est l'une de ces choses que j'aime chez toi. Tu te détends légèrement, et tu viens de nouveau t'appuyer contre lui en fixant la vitre du bus. Je pourrais te retourner la question en plus … je suis pas marrante, je dois même être un peu ennuyante. Je suis douillette, et j'ai peur des araignées. Même Cendrillon est moins fragile que moi. 2981 12289 0
Éprouver l'amour est un tel triompheZéphyr & HellSi on a tous un super-pouvoir, il est certain que le tien, Zéphyr, ce serait de te foutre dans la merde dans un temps record... Vous voilà embarqué pour une quinzaine de minutes de bus, et tu sais que tu vas en profiter. Tu sais que tu la garderas contre toi, quand bien même des gens vous jettent des regards désapprobateurs, comme s’ils savaient. Et cette idée te révulse. Ils ne savent rien, et tu n’as rien à cacher. Cette fille n’est pas de ton sang, et vous ne faites rien qui ne puisse être réprimé par la loi ! Tu ne portes même pas son nom, tes parents te sont inconnus alors que tu connais les siens. Et il y a longtemps que tu sais qu’ils ne sont pas ceux qui t’ont enfanté. Alors tout devrait être OK ?
Rien ne l’est, tu le sais au fond de ton coeur. Tout ne fera que s’empirer, parce que vous êtes deux idiots qui se prennent beaucoup trop la tête pour ne pas vous monter la tête. Rien ne le sera jamais et peut-être que ça viendra faire exploser ce début de nous que vous avez créé en quelques minutes dans la chambre de la blonde. Peut-être pas.
C’est pour supporter ce vent de malheur qui souffle en toi que tu la serres un peu plus entre tes bras pas si musclés. Pour ça que tu enfouis ton nez dans ses cheveux. Pour ça aussi que tu as osé posé ta question. Et sa réponse te réchauffe le coeur.
« Tu m’aimes bien pour ce que je suis, vraiment ? Tu as une petite voix plaintive. Alors ça ne te fait pas peur que je veuille me faire encore tatouer, comme ça, sur un coup de tête ? Que je te fasse sécher les cours ? Qu’un jour je te dise de passer chez moi juste parce que je veux te serrer dans mes bras ou que je t'emmène dans un parc d’attractions sans te prévenir parce que j’ai toujours rêvé d’y aller, mais pas tout seul ? »
Tu insistes, tu le sais, mais tu as besoin de savoir jusqu’à quel pourcentage de toi elle est prête à l'accepter. Ça ne te dérange pas que ce ne soit que 5 ou 10%, parce que ça voudra dire qu’elle t’accepte un peu quand même. Mais avec ce savoir, tu pourras faire attention à elle, à ne pas la blesser et la perdre.
« Qu’est-ce que tu dis ? Tu souffles alors qu’elle s’appuie un peu plus contre toi. Tu n’es pas fragile, et j’ai peur des papillons alors bon. Tu l’embrasses juste sous l’oreille, avec l’envie mordante de la dévorer en entier. Et tu es plus belle que Cendrillon, hein. »
C’est venu naturellement parce que c’est bien comme ça que tu réfléchis. Tu continues de faire courir tes lèvres contre sa peau, de sous son oreille au long de sa mâchoire, et quand tu cesses de la harceler, que tu relèves la tête, tu vois que deux types se sont assis sur la paire de sièges de l’autre côté de l’allée. Deux grosses carrures, deux crapules, deux connards qui posent un regard de convoitise sur vous. Et tu ne te sais pas assez beau pour que ce soit de la convoitise de ta personne qu’il ressente.
« Reste contre moi. »
Tu lui murmures ça à l’oreille, alors que tu te redresses un peu, mais que tes bras restent sceller contre elle. Contre son dos, sa tête, tes muscles se mettent à se durcir, bander, et tu deviens tendu comme un arc, prêt à leur tomber sur le coin du nez. Tu ne les lâches pas du regard. Ils en font de même.
« Elle est devenue bonne ta p’tite soeur, Fawkes ! »
Tu les as déjà croisés quand tu traînais hors de l’Académie magique. Ce jour-là, ils t’avaient dépouillé de ton argent et de la photo de Lys et de Hell, dans ton portefeuille. Il t’avait aussi pété le nez et tu en avais mordu un si fort que tu t’étais brisé un morceau de canine.
Ce n'est pas la première fois que vous vous recroisez... et ça ne se termine jamais bien. :copyright: 2981 12289 0
welcome backEn fait, ça te fais rire tout ça, un peu. C'est comme un jeu, le concours de celui qui aura le plus de défauts risibles. Tu estimes, à tort peut-être, être l'heureuse gagnante parce que non, surprise, tu es loin d'être parfaite, Hell. Des défauts, tu en as et tu en as de beaux. Celui de te sous estimer, déjà, mais aussi, paradoxalement, celui de te surestimer. De penser que tu peux gérer, encaisser, alors que clairement, c'est rarement le cas. Et puis, ta façon de t'imposer le doute sur tout, sur n'importe quoi. Sur des choses qui pourtant, la minute d'avant te paraissaient sûres, bien réelles. Le sujet qui concerne Zéphyr est d'ailleurs un exemple assez flagrant de tout ça … parce que tu es bien, là, installée tout contre lui, mais au fond, tu as pourtant bien conscience de continuer à douter, à te poser mille et une questions.
▬ Non, ça me fait pas peur. Et tu t'es mise à rire, légèrement, à l'évocation de tout ce qu'il était capable de faire, comme ça, sur un coup de tête. Toi, Hell, t'es une fille rangée. Tu as toujours été particulièrement sérieuse, studieuse, et c'est ton caractère, ta façon d'être qui ont sans doute fini de convaincre tes parents de te laisser prendre ton indépendance. Tu n'étais pas comme Lys, ils avaient dû se dire que tu ne serais jamais du genre à prendre des risques, non, toi, t'étais la gentille petite fille concentrée sur ses cours, sur son boulot. Pour un père et une mère, ça devait avoir quelque chose de rassurant. Et pourtant, à l'entendre te parler de tout ça, t'as cette sensation un peu étrange, un peu façon papillons dans le ventre. Tu sais que s'il fait ce genre de chose, s'il te surprends avec des propositions dans ce genre là, au début, tu seras un peu réticente, enfermée dans tes doutes, comme pour cette histoire de tatouage … mais là, sur le moment, ça vient provoquer chez toi une espèce d'excitation que tu ne connaissais pas. J'aime bien les surprises.
Encore une fois, c'était quelque chose dont tu ne pouvais pas être sûre à cent pour cent. Peut-être qu'à un moment donné, tu finirais pas te dire que c'est trop pour toi. Peut-être. Tu ne pouvais pas le prédire, tout ce que tu pouvais savoir avec certitude, c'est ce que tout ce qu'il pouvait te dire, là, maintenant, était capable de provoquer en toi. Ce baiser, juste sous ton oreilles, ces quelques mots, si simples, et puis, ses lèvres qui continuent de parcourir ta peau, qui viennent te faire frissonner, trembler légèrement. De l'envie … une envie qui malheureusement - ou heureusement - s'envole assez rapidement. Tu ne les as pas remarqué, toi, ces deux mastodontes qui se sont installés non loin de vous, et tu ne lèves les yeux que lorsque Zéphyr vient te souffler quelques mots à l'oreille. Il te maintiens contre lui, fermement, et subitement, tu te sens mal à l'aise. Pas à cause de lui, non, mais bel et bien à cause de leurs regards à eux. Et tu as beau essayer de regarder ailleurs, de penser à autre chose, rien n'y fait. Subitement, le temps se met à courir lentement, et tu n'as plus qu'une envie : sortir de là, quitte à continuer à pieds. Autant dire que c'est pire lorsque l'un d'eux ouvre la bouche. Tu te tends. Et tu sens Zéphyr en faire de même … alors ta main glisse discrètement jusqu'à la sienne. Ils connaissent son nom, toi, tu ne les as jamais vu, mais tu as bien compris que ces types n'étaient pas des amis… Tu lèves les yeux vers le plan, observes la rue un moment et puis, tes lèvres glissent jusqu'à son oreille alors que tu tournes la tête vers lui en redressant un peu à ton tour.
▬ On peut … sortir de là ? On s'en va, d'accord ? La fuite. C'est ton option à toi, et t'es probablement naïve parce que alors que le bus finit par s'arrêter et que tu te lèves, tirant sur la main du jeune homme pour l'entraîner avec toi, le pied d'un des types vient se mettre sur ton passage et tu trébuches, et il se lève, et tu sais ses énormes mains qui se referment sur ta taille. Tu te dégages, sèchement, te rendant compte à ce moment que du coup, tu as perdu le contact avec la main de Zéphyr, et qu'un des deux types se trouve maintenant entre vous deux. 2981 12289 0
Éprouver l'amour est un tel triompheZéphyr & HellSi on a tous un super-pouvoir, il est certain que le tien, Zéphyr, ce serait de te foutre dans la merde dans un temps record... Tu l’écoutes et tu lèves même un sourcil surpris quand elle t’annonce qu’elle aime les surprises. T’as beau chercher dans ta tête, tu ne remets pas à quel moment la blonde s’est mise à aimer les surprises. Toi, tu te souviens plutôt du petit bout qui s'inquiétait quand vous sortiez en douce de la maison, et qui détestait qu’on lui dise “tu vas voir c’est cool”, parce qu’elle savait pas ce qu’était le fameux truc à voir. La surprise, pourtant, te tire un sourire amusé, intéressé, plein d’envie.
« Tu vas être servie avec moi. Et j’aime entendre ça. »
Et tu n’as pas vraiment le temps de profiter de cette nouvelle que ces sales types arrivent. Et c’est là que tu découvres la vraie différence qu’il y a entre vous deux. Elle te souffle de partir, de prendre la fuite avec elle. Et toi, tu rugis de te lancer dans la mêlée et de te les faire. De les tuer pour avoir osé ne serait-ce que la regarder comme ça. De la viande, ni plus, ni moins.
Mais les doigts d’Hellebore sont plus forts que ton caractère et ton animalité, mon petit. Et tu cèdes en silence, simplement en grognant ton mécontentement, comme un chien qu’on fait taire dans sa niche. Tu la suis, tu te sens sale de baisser le chef pour passer. Et c’est ces types qui viennent te délivrer, parce que ce sont ces gros porcs qui t’offrent l’occasion en or.
« Ecartes-toi d’elle, connard ! »
Tu gueules ça dans le bus alors que la blonde se débat dans ses bras et arrive à s’échapper elle-même. Tu sais qu’tu ne pourras pas la rejoindre, tu sais qu’tu veux pas la rejoindre. Pas comme ça. Pas sans la venger. Pas sans leur avoir fait comprendre qu’elle est à toi et qu’ils ont pas à venir lui chercher des poux. Et si t’étais un peu plus intelligent, Zéphyr, tu comprendrais que tu la mets aussi en danger de faire ça, mais t’es trop con et trop énervé alors…
Tu attrapes le type qui vous sépare alors qu’il rit comme un guignol et tu viens lui éclater la tête dans ton genou. En vrai, il a pas le temps de dire ouf qu’il s’écroule dans un hurlement plein du bruit écoeurant du sang. Les passagers commencent à crier aussi. Le deuxième type se jette sur toi. Le chauffeur panique. Il pile. Et tu pars en avant, percutes Hell et continues ta course.
Ça pourrait être drôle, si ça n’était pas si dangereux. T’as juste le temps de refermer tes bras sur elle, d’essayer de l’entourer comme tu peux que vous finissez en roulez-boulez dans l’allée, avec des sacs, valises et hurlements dans tous les sens.
«Oh putain de merde. Hell, lève-toi, vite ! »
Tu lui cries ça a l’oreille, comme si tu murmurais sauf que ta voix est trop forte et paniquée. Et tu profites du chaos général, qui ne va pas durer longtemps pour la forcer à se remettre debout et vous expulser du bus en forçant le bouton d’ouverture du bus.
« Fais-moi confiance. »
Tu l’attrapes par la main, en plein milieu de cette rue où voiture et deux roues se croisent et tu traces entre les véhicules pour vous sortir de là. Tu ne t’arrêtes de la tirer que caché dans un supermarché, pas très loin. Là, tu l’attires dans tes bras brusquement, et tu la serres.
welcome backCe genre de trucs, ça ne t'arrive jamais. Peut-être que jusqu'ici, tu avais toujours eu de la chance, tu n'en sais rien, toujours est-il que, quelques remarques, quelques mots déplacés mis à part, tu ne t'étais jamais retrouvée dans une situation pareille. Jamais tu n'avais eu l'occasion d'avoir aussi peur face à des inconnus. Et c'est pareil pour la sensation de dégoût profond que tu ressens quand tu sens les mains de ce crétin se poser sur tes hanches. T'as envie de vomir, Hell, de même que t'as envie de hurler, de te mettre à pleurer, ouais, tout ça en même temps. T'as pas envie de ça maintenant, t'es déjà assez sous pression comme ça. Tout ce que tu veux, c'est passer un peu de temps avec Zéphyr, c'est pour ça que t'as sécher tes cours cette après-midi. Pour avoir la paix. Résultat des courses … ? T'es loin, mais alors très loin de l'avoir, et quelque chose te dis que c'est pas fini.
Parce que, sur ce point aussi, vous êtes différents lui et toi. Quand toi, tu penses à fuir, à éviter la confrontation, lui n'a pas l'air plus effrayé que ça à l'idée d'en découdre. Alors évidemment, quand le rire gras de ce type infecte se propage dans le bus, Zéphyr lui attrape la tête pour littéralement lui éclater le nez contre son genoux. Tu t'attendais à crier, sous l'effet de la surprise, mais aucun son ne sort de ta gorge, et tu viens juste plaquer tes mains contre ta bouche. T'as pas envie que ça dégénère - même si c'est déjà probablement trop tard - mais t'as même pas le temps de dire, de faire quoi que ce soit. Les cris résonnent derrière toi, t'entends le chauffeur qui râle et puis … il freine, brusquement, et Zéphyr est aussitôt projeté contre toi, et t'es emportée dans cet élan provoqué par l'arrêt brutal du bus. T'es perdue, Hell, tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas comment réagir, en fait, tout va simplement bien trop vite pour toi. T'as à peine le temps de songer à te redresser, tu entends la voix de Zéphyr qui te presses, tu sens qu'il tire sur ta main pour te forcer à te dépêcher, et puis, il t'entraîne, te traîne en dehors du véhicule et il court, et tu cours derrière sans même savoir où il va, ce qu'il fait ou encore ce qu'il fuit très exactement. Franchement, Hell, tu te permets de respirer que quand tout s'arrête, quand il t'attire pour te serrer dans ses bras. Là, ouais, tu souffles un grand coup.
▬ Mais c'était qui ça putain … ? En fait, c'est même pas important, c'est juste que t'as besoin de comprendre quand y'a probablement rien à comprendre.
Tu recules, légèrement, tu te détaches de lui pour regarder autour de toi. Tu ne t'étais même pas rendu compte que vous étiez entrés dans un supermarché. Un lieu public. Du monde. Et surtout, un agent de sécurité pas bien loin de vous deux … ça te rassure assez pour que tu te permettes de venir masser ton poignet. C'est lui qui avait le plus souffert dans la chute, puis dans l'espèce de cascade que vous aviez fait dans ce bus. Il n'y avait probablement rien de grave cela dit.
▬ J'ai rien … et toi, ça va ? C'est là que tu remarques ce filet de sang qui s'échappe de son arcade. Tu saignes. Tu remontes ta manche au maximum, et puis, délicatement, tu viens essuyer le sang sur son visage avant de venir tapoter légèrement la plaie. Elle est toute petite, toute fine, mais évidemment ça saigne, et bientôt, tu te retrouves avec une manche de ta chemise complètement imbibée de sang. 2981 12289 0
Éprouver l'amour est un tel triompheZéphyr & HellSi on a tous un super-pouvoir, il est certain que le tien, Zéphyr, ce serait de te foutre dans la merde dans un temps record... T’es en train de souffler comme un boeuf. Ton coeur bat beaucoup trop fort pour toi, et avec ta carcasse toute frêle, tu as l’impression d’être dans un vieux dessin animé. Ceux-là même où les personnages se retrouve avec le coeur qui sort de la cage thoracique pour battre de peur ou d’amour. Et justement, maintenant que t’es caché, mais tu que tu la tiens contre toi, tu sais que c’est un peu ça. Ton palpitant bat la chamade de peur et d’amour. D’angoisse et de besoin de prendre soin. T’es sacrément mal barré, non ?
« Je… j’suis désolé. »
Elle s’enflamme et toi tu paniques. Voilà ? Vous venez de trouver la limite à sa compréhension pour toi ? Est-ce que tu ne viens pas de la mettre face à cette marche en plus qu’elle ne pourra pas franchir. Qu’elle ferait mieux de ne pas franchir, à ton avis. Pourtant, même si tu recules un peu, et que tu noues tes mains l’une à l’autre, angoissé, tu te forces à lui répondre. Hell mérite la vérité.
« Des cons avec qui j’ai déjà eu pas mal de problèmes à l’époque. Ce genre de sales races qui viennent piquer l’argent de ceux qui en ont à peine et qui lui volent au passage tout ce qui semble important. Ils m’avaient piqué mon blé, mais ça encore j’aurais pu m’en foutre… Tu fermes les yeux, pour retenir le souvenir en toi. Ils avaient voulu me piquer vos photos, de mon portefeuille en plus. J’avais pété une durite. »
Tu laisses le reste au silence, en suspens. T’as pas besoin de l’accabler des détails. De toute façon, tu en as déjà trop dit. Tu vas juste la laisser tranquille… tu vas…
« Hé ? »
Tu comprends pas pourquoi elle vient te toucher, tout à coup. Elle va bien, alors t’a pas besoin de répondre pour lui dire que toi aussi, non ? Pourtant, elle recommence à tapoter ton front et tu comprends. Hellebore prend soin de toi. Dans un moment pareil, alors que tu l’as complètement mise dans ta merde, elle prend encore soin de toi.
Et tu l’attires d’un coup dans tes bras. Tu la coinces dans la cage de tes bras trop fins, ton menton au-dessus de sa tête. Et tu la serres comme si, finalement, ça n’allait pas du tout. Tu trembles, t’as même du mal à respirer.
« J’suis désolé. J’veux pas que ce genre de choses t’arrivent parce que tu traînes avec moi. Et j’suis désolé parce que j’veux pas te laisser partir. J’vais devoir briser une de ces deux promesses et ça m’rend dingue. T’inspires son odeur, tu fermes les yeux. Tu m’rends dingue, Hell. »
Et franchement, vous devez faire un peu peur, comme ça, dans un supermarché. Tu la relâches difficilement et quand tu sens que ton front est toujours abîmé, tu retires ton sweatshirt qui laisse place à un vieux tee-shirt trop large et tu l’utilises pour appuyer directement sur la plaie, sans souci de l’hygiène ou de ton habit.
« C’est rien ça, j’ai déjà connu pire. »
Tu fais même pas le brave en plus. Tu sais juste bien gérer la douleur et les coups, à force.
welcome backDe la colère, tu as ressenti de la colère, oui. C'est vrai. Tu l'avoues. Mais tu sais quoi ? C'est pas contre Zéphyr qu'elle était dirigée, c'était contre ces types. Tu ne lui en veux pour rien. Quand bien même tu te rends compte, violemment, que sa vie n'est vraiment pas la même que la tienne. Qu'elle est loin d'être aussi rose, aussi tranquille, calme. C'est devenu un gamin des rues, et il a grandi avec ça, c'est ce que tu te dis … au fond, tes parents sont en parti responsable de ça. Tu n'as jamais compris leur décision, même quand tu as su, tu t'es toujours demandé ce qui leur était passer par la tête pour abandonner si subitement un enfant qu'ils avaient jusqu'ici toujours élevé comme le leur. Et ouais, plusieurs fois, t'avais remis ça sur le tapis, un peu innocemment, naïvement. Et c'est Lys qui avait fini par te dire qu'il valait mieux que tu oublies ça, que tu cesses de poser la question pour ton propre bien. Et tu l'avais écoutée. Parce que tu écoutais toujours Lys.
▬ Des photos … tu t'es battu avec ces deux brutes juste pour des photos ? Des photos de Lys et toi. Pas n'importe lesquelles, en fait.
Des photos qu'il avait gardé dans son portefeuille, un peu comme Lys l'avait fait, un peu comme tu le faisais toi aussi, sauf que toi, t'as tout fichu dans une boîte que t'évites à tout prix d'ouvrir, parce que jusqu'ici, ça t'avais toujours fait bien trop mal.
Tu grimaces, légèrement. Ta manche est passée de blanche à rouge en quelques secondes à peine, mais tu te fiches bien de ton vêtement, ce qui t'inquiète, c'est bel et bien cette coupure qui ne fait que saigner, encore et encore. T'as rien d'autre pour éponger, et t'as même emmener ton sac, tu peux même pas aller chercher quelque chose dans le supermarché pour appliquer sur la coupure. Mais tu sais quoi ? De toute façon, il ne t'en laisse ni le temps, ni l'occasion. A nouveau, il t'attire à lui, dans ses bras. Et il te sert contre lui. Tu le sens trembler contre toi, et tu sais qu'il s'en veut.
▬ Moi j'ai pas envie de partir … ça me fait pas peur, tu sais ? Il était trop tard maintenant, de toute façon, tu n'accepterais plus de t'éloigner, et peu importe les raisons, que ce soit pour ta sécurité, ou autre chose, c'était juste hors de question.
Quand il s'éloigne de toi, à nouveau, c'est pour retirer son sweat et s'en servir pour continuer d'éponger le sang qui s'écoule encore doucement de son front. Et tu soupires, parce que t'aurais vraiment aimé que ce soit soigné, pour de vrai, avec un désinfectant, peut-être même un pansement. Mais t'as rien. Et alors que tu détournes les yeux, tu remarques bien les regards inquiets des passants.
▬ Ouais, t'en fais pas … attends.
Et à ton tour, tu retires ton chemisier, parce que ta manche est couverte de sang et que te balader avec un vêtement dans cet état, en pleine rue, c'est pas tellement une bonne idée. Manquerait plus que t'attire l'attention d'un flic, un truc comme ça. Du coup, tu le roules en boule pour le serrer contre toi avant de te diriger vers la sortie du supermarché pour regagner la rue. Franchement, t'espères de tout ton coeur que ces types louches sont restés dans le bus et qu'ils sont loin d'ici maintenant.
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