Les verres s’entrechoquent doucement lorsque tu les alignes sous le comptoir, les bouteilles virevoltent encore un peu entre tes doigts, d’un machinisme presque déconcertant. Ça ne t’amuses même pas vraiment, tu es vide en-dedans. Ton sourire est factice mais facile à acquérir, comme pour ces deux clientes aux canines fines qui t’adressent un clin d’œil et laisse un petit pourboire avant de quitter l’auditoire. Il est tard, ou tôt selon l’avis de chacun, tes yeux auraient presque tendance à commencer à se croiser, tes muscles bandés toute la soirée relâchent lentement la pression qui t’as agité toute la nuit durant. Tu adores ce boulot parce qu’il te stimule, te permet de ne pas penser, de ne pas exploser. Le côté social t’emmerde pas mal mais tu conjugues avec, tu n’aimes pas les gens et si on t’attarde sur ton passé, ça peut se comprendre. Mais tu es muni de ce masque charmant et de ce regard renversant qui font qu’on ne te pose pas de questions ; peut-être est-il aussi agréable d’entretenir le mystère qui se cache derrière ta jolie gueule. Dans une heure tu auras vraiment fini ton service mais pour l’heure, quelques clients bavassent encore comme s’il n’existait pas d’heure. Tu n’as trempé tes lèvres dans aucun verre ce soir, avalé aucun shooter pour te mettre dans une ambiance qui te rapprocherait un tantinet de la clientèle : tu es plus sobre qu’un enfant de quatre ans. Il est donc inutile de froncer tes sourcils lorsque le bruit d’un verre qui se brise atteint ton ouïe, ton regard cherchant partout derrière ton bar si tu n’aurais pas fait un mauvais mouvement. Toi, casser quoi que ce soit par maladresse de sobriété ? Des insultes commencent à fuser, des sièges s’écroulent dans un fracas du tonnerre contre le marbre du sol et toi tu restes las, accordant finalement ton attention au groupe de vampires et de garous qui s’apprêtent ostensiblement à se foutre sur la gueule. Des objets de valeurs pullulent aux quatre coins de la pièce, des peintures, des sculptures ; ne serait-ce que la vaisselle dans laquelle ils sirotent sang et alcools. Tu poses lentement la bouteille que tu étais en train de lustrer sans décrocher ton regard de la tension à peine palpable qui monte par là-bas. Puis tout se passe très vite, ce que tu crois être un sorcier que tu avais manqué fait jaillir le feu de l’une de ses mains, menaçant de cramer vampires et vestiges. Approche première à essayer pour détendre l’ambiance d’après toi ? Volontairement, tu pousses trois verres et les fait tomber par terre ; instantanément leurs regards brûlants de rage se tournent d’un même concert vers toi, qui lâche avec un visage teinté d’un cynisme presque surprit :
- Oups.
La vague de six surnaturels commence à fondre sur toi mais cette bande d’abrutis finis n’arrivera pas jusque-là. Tables et chaises volent aux quatre coins de la pièce et un affrontement bestial à mains nus s’entame. Toi, tu as déjà commencé à courir vers la réserve pour saisir tout le nécessaire de survie dans ce genre de cas. Tu prends à peine dix secondes pour tout trouver, dix secondes de trop mais dix secondes quand même. Lorsque tu reviens armé de veine de vénus pour les vampires et d’aconit pour les garous, tu repenses à ce que tu crois être un sorcier. Le problème avec les mages c’est qu’ils n’ont pas de faiblesse à un élément que tu connaisses, alors à part converser avec un mage bourré pour tenter de le raisonner, difficile d’entrevoir une solution au problème de son énervement. Mais c’est là, alors que tu prépares de l’eau bouillante et fait infuser les feuilles dedans pour jeter les tisanes sur les malotrus, qu’Amarante Byron débarque. Avant qu’elle ne te tue sur place sur un malentendu, tu te permets de l’interpeller avec une gueule on ne peut plus impassible en vue de la situation.
- Vous connaissez une faiblesse particulière aux sorciers ? Je peux toujours lui casser une bouteille sur la tête ou l’attacher avec des chaînes mais je pense que si vous avez une meilleure idée, ça pourrait faire gagner du temps sans perdre de l’argent.
Ton sérieux et ta froideur d’expression naturelle n’ont d’égal que le charme dévastateur de ta race. Et ton manque indiscutable de raisonnement pour une solution moins « radicale » semble tout droit venu de ton esprit de faé noir. Pourquoi essayer les manières douces quand on peut directement passer aux manières fortes ?
Elle était en train de dormir dans sa maison certes collée au Lux, mais on l’avait réveillé parce qu’il y avait une bagarre au Lux. Personne ne pouvait s’en occuper à sa place avait-elle hurlé en surgissant de ces couettes moelleuses. Non malheureusement, Sigvard était au Canada, Damaris était à NYC en train de s’occuper d’engager des sorciers pour son nouvel hôtel et Constantin et bien le phénix n’avait tout simplement pas la carrure pour gérer la crise. En râlant elle était sortie de son lit, son employé c’était montré malin, il lui avait déjà sortit une tenue. Elle détestait qu’on choisisse pour elle habituellement, mais au vu de l’urgence elle allait faire un effort. Elle se plaça derrière un paravent japonais pour se changer.
- Résumez-moi la situation, ne perdons pas de temps, ordonna-t-elle impérieuse tout en se dévêtant.
On lui expliqua en détail ce qui était en train de se passer. Elle assimila les informations tout en enfilant une longue robe bleu nuit en satin, elle attrapa une ceinture large en cuir qu’elle ferma autour de sa taille puis elle enfila des sandales dorées à talon. Tandis qu’elle les fermait elle ordonna.
- Sous mon oreiller, il y’a un revolver, prenez-le et donnez-le-moi quand je sortirais.
Quand elle eut fini elle se dirigea vers sa coiffeuse pour attacher ses si longs cheveux en une queue de cheval rapide, elle glissa deux baguettes une en bois et une en argent pour agrémenter sa coiffure, cela pouvait sembler juste décoratif, c’était en réalité des armes. Elle enfila la première boucle qu’elle trouva des pendants dorés, se parfuma et mit un baume teinté sur ses lèvres, avant de l’utiliser aussi en blush, ça lui prenait 10 secondes maximum, la situation n’allait pas dégénérer en si peu de temps et elle devait rester présentable. Elle fouilla ensuite dans un tiroir secret de sa coiffeuse, elle attrapa des sortes de petite fléchette, son employé lui donna son arme à feu et elle le chargea avec les fléchettes. Elle se leva et coinça son arme dans son dos grâce à la ceinture qui était en réalité fait exprès pour ça. Elle était fin prête, elle emprunta le passage secret qui reliait sa maison à son hôtel. Elle atterrit au sous-sol, passa par les cuisines et emprunta les ascenseurs des employés. Elle remarqua son pauvre barman caché derrière son bar et elle le rejoignit discrètement. Elle l’écoute, il est déjà armé, c’est déjà, il a bien retenu les consignes de sécurité. Il semble curieusement agressif, mais c’est un faé noire, c’es dans leur nature alors Amarante ne s’en offusque pas.
- J’admire votre enthousiasme Monsieur Romero, mais je vais tenter de les calmer de façon civilisée, sinon j’ai des fléchettes imprégnées de somnifères, les sorciers sont des humains comme les autres. Couvrez-moi s’ils continuent à s’exciter. Soudain Amarante se lève et parle d’une voie ferme, haute et un brin cajoleuse. Elle ne choisit pas des hôtes ravissantes pour rien. Bonsoir, Messieurs, oui, écoutez-moi. Je suis Amarante Byron la directrice de l’établissement. Le grabuge est interdit dans les parties public de l’établissement, calmez-vous ou si vous souhaitez vous battre vous pouvez sortir, je ne vous retiendrais pas et n’appellerais pas la BACS.
Elle offre un sourire charmant, son arme dans son dos n’est pas visible, ses deux mains sont visibles, elle montre qu’elle n’est pas armée. La plupart du temps son apparition est suffisante, elle est quand même une figure d’autorité connu, tous le monde sait que chacun des leadeurs de chaque race la respecte à défaut de l’adorer.
Dé : Les différentes personne se calment-elle un petit peu ?
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