| # Sujet: All my friends are heathens (Ambrosia) Sam 23 Jan 2021 - 18:33 | |
| Tu t’es levé en sueur et de voila à courir de toutes tes forces vers les dortoirs. Tu es rapide, vif, tu es à peine vêtu, tu as enfilé un tee-shirt mais omit de mettre des chaussures, tu ignores la douleur de tes voutes plantaires. Tes longues mèches de cheveux fouettes tes épaules alors que ta silhouette élancée semble à peine toucher la pelouse du parc que tu traverse qui sépare ton habitation du refuge.
Il y a urgence. La mort est là.
Parfois tu maudit tes dons, sentir la mort dans un refuge est une plaie, mais tu n’as aucun animal mourant entre tes murs. La mort est présente, elle est proche, trop proche. Elle arrive près des dortoirs, tu ouvres les portes à la volée, réveillant tes bénévoles rescapés entre ses murs. Tu as l’air d’un fou, on te demande ce qu’il se passe, mais tu refuse de répondre. Dans ta main, tu tiens une longue dague faisant pousser des cris horrifiés.
Bien qu’ils te doivent leur survie, ils te trouvent bizarre, voir fou. Ton état n’aidera pas à faire passer cette opinion qu’ils ont de toi.
Tu leur ordonnes de se réunir dans la cour, ils obéiront tu le sais. Bien trop heureux de s’échapper, de ne pas être le destinataire de la lame que tu serre fortement entre tes doigts.
Lobo, l’esprit chien-loup qui est à tes côtés fini par te dépasser pour se rendre vers un dortoir où se trouve les plus jeunes, des trop jeunes. Il grogne, montre les crocs. Des intrus sont là. Et à l’instant où tu pénètres le dortoir, tu peux voir les yeux exorbités des enfants qui ont remonté leur couverture jusqu’aux oreilles, ils fixent cette ombre projeté sur le mur, celle d’un monstre ignoble. Ton réflexe aurait été d’utiliser ton cri alors que la notion de croque mitaine transperce ton sang-froid, mais tu te contiens, parce que tu tuerais certainement aussi les enfants. La colère fronce tes sourcils, la rage soulève ton torse à chaque inspiration.
- N’aies pas peur.
Lui dis-tu avec ton accent portugais à couper au couteau. Tu t’avance prudemment vers l’enfant près de l’interrupteur, tu es dépourvu de peur tant qu’aucun des enfants ne te touche, ce qui te transmettrait leur émotion comme un virus. Le gamin qui trouve le courage de sortir sa main pour montrer du doigt un coin de la pièce. Tu actionnes l’interrupteur, t’attendant à voir un ou plusieurs monstres, loin d’imaginer que l’un des “monstres” traque l’autre.
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