Zephyr venait de se faire virer de son dernier logement. Celà faisait un moment qu'il n'avait plus trouvé de job et disons qu'après avoir oublié de payer quelques mensualités, on l'avait gentiment mis à la porte. Le garçon se retrouvait donc dehors et un peu pris au dépourvu. Ne sachant pas trop où aller, il savait qu'il pouvait trouver refuge à White Chapel. Au moins pour trouver un toit pour une nuit.
Ses maigres affaires dans un sac qu'il portait sur une épaule, il attendit que le lieu soit calme pour se trouver un endroit où passer la nuit. Il jeta son dévolu sur la sacristie qui était toujours particulièrement calme. Il soupira longuement avant de poser son sac sur un banc et de s'y asseoir.
Qu'allait-il faire ? Où allait il loger ? Pour cette nuit, celà conviendrait mais Zephyr avait aussi sa petite fierté mine de rien et demander à quelqu'un de le loger, c'était se faire une sacré violence. Il y réfléchira demain... La journée mouvementée qu'il avait vécu l'avait épuisé.
Il s'allongea sur le banc et posa sa tête sur son sac, les deux mains posées sur son ventre, il fixait le plafond, perdu dans ses pensées. Ca n'était pas des plus confortables, mais Zephyr avait déjà dormi dans pire endroit. Ici il faisait bon et il se sentait en sécurité entre ses murs, c'était le principal.
Doucement Morphée l'invita à le rejoindre. Le reste de la nuit passa. Les rêves s’enchaînaient, même si Zephyr n'allait surement pas s'en souvenir le lendemain. Le soleil était levé depuis plusieurs heures qu'il fut réveillé par une présence.
Un léger son qui le fit ouvrir un oeil... Il mit quelques secondes pour que ses derniers souvenirs lui reviennent. Expulsion. White Chapel. Sacristie. Et il y avait quelqu'un devant lui. Il ne savait pas s'il avait le droit d'être là d'ailleurs. Dans un bond et avant de voir qui lui faisait face, il se releva d'un seul coup pour s'asseoir.
" Heu... Non j'ai pas dormi ici cette nuit... C'était juste un petit somme. "
Sa voix était assez gutturale dû à son réveil abrupte. Il grimaça ensuite, sentant que son dos le tiraillait un peu. Le banc était loin d'être une surface agréable où dormir. Tout en se passant une main sur son front et en plissant les yeux, il fit enfin attention à l'identité de la personne en face de lui. Il se redressa encore plus sur ses fesses.
" Lyanna... Je... Heu... peux tout expliquer. Je sais que je n'ai pas le droit d'être ici mais j'ai pas eu... le choix... Enfin bon... "
Il ne savait pas trop expliquer et à chaque mot qu'il prononçait il sentait qu'il s'enfonçait un peu plus. Donc il préféra se pincer les lèvres pour éviter de dire plus d'ânerie, les yeux ronds, l'attitude d'un gosse qui avait été pris sur le fait d'avoir fait une grosse bêtise. Il ne savait pas trop ce qu'il allait lui raconter et se sentait même un peu honteux de la situation. Mais bon... Visiblement après tout c'était sa mère. Et il fallait avouer que depuis cette révélation, Zephyr s'était montré un peu sec avec elle. Ce n'est pas de la méchanceté, mais il s'était retrouvé dépassé par les événements.
La semaine précédente avait été éprouvante. La découverte de la vérité sur Zéphyr, que Lyanna avait eu du mal à encaisser au point de se mettre en danger attisant l'inquiétude de Bradley, puis le retour de ses sentiments pour Karl après qu'ils aient tous les deux compris qu'ils avaient été victimes d'un envoûtement depuis vingt-quatre ans... C'était très difficile de réaliser et d'accepter que tout sa vie lui avait filé entre les doigts et ne lui avait jamais réellement appartenu.
À présent, Lily était plus résolue que jamais à venir en aide à Zéphyr, elle se sentait redevable envers lui. Il avait été sec avec elle quand elle était venue lui parler le surlendemain de cette fameuse nuit troublante, après avoir appris la vérité, mais elle pouvait le comprendre. L'information n'était pas anodine après tout. La régente avait décidé de lui laisser du temps, sans doute que le jeune homme en avait besoin, elel lui avait fait comprendre qu'elle serait là quand il ressentirait le besoin de lui parler. Elle avait aussi pris son courage à deux mains pour le révéler à Karl et au passage lui laisser les coordonnées d e leur fils pour qu'il puisse aussi lui parler et être présent. C'est après que les choses s'étaient précisées entre eux.
Ne voulant pas être traînée encore de force chez la psy par Brad, Lyanna voulait prouver que sa petite incartade n'avait été qu'une erreur de parcours, qu'elle n'avait aucune tendance suicidaire et qu'elle allait bien, et etzir capable de gérer ses affaires. Elle avait, ayant mal et peu dormi, décidé de venir tôt au siège du coven ce matin-là. Il y a ait la cérémonie de dédication de Felicia à préparer de quoi occuper un peu son esprit et ses pensées. Seulement quand elle ouvrit la porte de la chapelle, quelque chose sembla différent, comme une présence inattendue. L'entrée était bloquée de façon magique pour tous les non-membres de White Chapel qui n'auraient pas été invités. Prudente, la régente avança dans l'allée, prête à balancer une boule de feu au cas où un intrus dangereux avait réussi à entrer. Mais au lieu de ça, elle tomba sur Zéphyr endormi sur un banc. Son cœur se serra, partagée entre cette image attendrissante de son fils paisiblement endormi et les questionnements liés à la raison de sa présence ici. Vu l'heure matinale, il avait sûrement passé la nuit là, en plus il avait un sac avec lui, sous sa tête. Lily s'approcha et passa une main sur son visage.
- Zéphyr? commença-t-elle d'une voix la plus douce possible. Réveille-toi.
Le jeune sorcier s'éveille en sursaut, preuve qu'il n'était pas serein, et prétendit qu'il n'avait pas dormi là. Lyanna Johnston détestait qu'on lui mente et pinça les lèvres.
- Si tu dois mentir, au moins aie l'air crédible... Et j'aimerais mieux que nous n'ayons pas à en arriver là.
Elle vint s'asseoir à côté de lui, restant toujours la plus chaleureuse possible malgré le mensonge.
- Est-ce que tu as des ennuis ? demanda-t-elle avec douceur.
Lily le savait, Zéphyr n'avait pas son pareil pour s'attirer des problèmes et le voir ici lui faisait redouter ce qu'il allait répondre.
Zephyr venait de se faire réveiller par Lyanna. Il était visiblement gêné qu'elle le trouve dans cet état là. Son premier réflexe a été de tout nier en bloc. Il la regarda s'asseoir près de lui. Bien sûr que son mensonge était bien trop gros pour être crédible mais Zephyr ne voulait pas avoir de remontrances pour avoir dormi dans la sacristie.
Mais il n'avait eu nulle part où aller et ici, il savait qu'il pouvait être en parti en sécurité. Il laissa Lyanna réagir quant à sa présence ici. Il haussa les épaules.
" Oui... D'accord, j'ai dormi ici... Mais je me sens un peu gêné... "
Elle lui demanda s'il avait des problèmes. Il savait que de ce côté là, Zephyr était le roi pour s'attirer des ennuies. Il soupira longuement, avant de se frotter le visage pour reprendre un peu contenance. Il avait eu un réveil assez brutal et il fallait qu'il reprenne encore un peu ses esprits. Il laissa planer quelques secondes avant de se confier à sa mère biologique.
" Disons que ca fait plusieurs loyers que je n'ai pas payé et hier, on m'a expulsé. Je ne savais pas trop où dormir cette nuit, donc je suis venu ici. C'tout. "
Il baissa ensuite la tête un peu honteux. Il savait bien qu'il n'était pas un cadeau comme fils et même s'il savait se débrouiller, il savait aussi se mettre dans de drôles de situation. Bien que celle ci n'était pas la pire. Il continua pour expliquer un peu son soucis.
" J'ai pas trop de tunes en ce moment, sinon j'aurai dormi à l'hôtel. J'aurai peut être dû t'en parler avant de m'inviter ici comme un clochard. Mais tu sais... j'ai pas envie de m'imposer non plus. "
Zephyr n'était pas le garçon à demander les choses. De plus, Lyanna faisait toujours beaucoup pour lui, même si dernièrement, il faisait son adolescent rebelle et tête de lard. Il finit par relever les yeux vers elle pour voir sa réaction.
" Et... Je... " Il voulait s'excuser de son comportement dernièrement mais Zephyr avait perdu cette capacité à exprimer ses ressentis depuis un bon moment déjà. Perdu et cherchant ses repaires. Il savait qu'il n'avait pas été des plus cool avec Lyanna. Même si une part de lui, lui en voulait qu'elle n'ait pas été présente plus tôt dans sa vie, il ne pouvait pas lui reprocher d'avoir voulu aller de l'avant. " ... Non rien... Je ne voulais pas te mentir. " finit-il en rebroussant chemin.
Zéphyr avait des ennuis, c’était certain, sans quoi il ne serait pas venu passer la nuit à White Chapel sans prévenir… Il avait donc fort probablement des soucis et n’était pas venu lui en parler, alors qu’avant, avant de savoir, il se confiait plus facilement à elle. Peut-être n’avait-il plus confiance en elle ? C’était compréhensible… Cela faisait-il de Lyanna une mauvaise régente ? Une mauvaise...mère ? Et depuis combien de temps dormait-il ici sans réel toit à lui ? Cela voudrait dire qu'elle n'avait rien remarqué tout ce temps... Toutes ces questions tournoyaient dans la tête de la sorcière avant que le jeune homme ne reprenne la parole. Aussitôt, elle voulut le rassurer.
- Ce n’est pas grave, ne sois pas gêné… J’aurais juste… préféré être au courant, et au lieu de dormir sur un banc, je t’aurais laissé ma chambre ici.
Puis, il lui expliqua la raison de sa présence. Des loyers impayés, une expulsion, car pas d’argent. Lily sentit son coeur se serrer. Pourquoi avait-il autant attendu alors qu’elle aurait pu l’aider ? Puis elle se raisonna, ce n’était pas lui rendre service que de tout lui payer sans arrêt. Il lui fallait une source de revenus, mais elle ne pouvait décemment pas l’embaucher à White Chapel. Elle sentait que la fierté de Zéphyr n’apprécierait pas, malgré l’urgence apparente de la situation. Il lui vint alors une idée. - Tu sais, si tu cherches un travail, j’ai entendu dire qu’Elisabeth Black va ouvrir une seconde boutique. Tu sais, elle tient la boutique de fleurs à Blackstone Street, c’est un en droit où tous les sorciers quasiment vont se servir pour leurs ingrédients. Je suis sure qu’elle aurait besoin de personnel, tu devrais peut-être aller postuler ?
En tout cas, il était hors de question qu’il dorme à la rue ou dans la chapelle. Jamais la régente ne laisserait un de ses sorciers ainsi dans le besoin, et encore moins un qu’elle avait mis au monde, même si sa mémoire était quelque peu biaisée et que les seuls souvenirs qu’elle avait étaient ceux de Clayton, qu’il lui avait faits voir par télépathie.
- Écoute, en attendant que tu retombes sur tes pattes, tu peux venir à la maison. J’ai deux chambres d’amis, tu serais bien. Tu veux bien ?
Elle lui sourit en entendant ses pseudo excuses pour le mensonge.
- Allez, on oublie tout ça. Est-ce que tu as faim ? Tu voudrais un petit déjeuner ?
Elle se leva et lui tendit la main pour l’inviter à faire de même.
- Dis-moi ce qui te fais envie et je passe commande. Et en attendant, tu vas prendre une douche.
Elle l’invita donc à la suivre dans les arrières où se trouvaient son bureau ainsi que des appartements privés aménagées dans les petites salles annexes qui servaient auparavant de petites chapelles. Zéphyr connaissait le chemin et elle le laissa se rendre à la petite salle de bain tandis que dans son bureau, elle passait la commande.
Zephyr n'était pas du genre à demander de l'aide de son pleins grès. Il était un garçon qui n'avait pu compter que sur lui-même pendant de nombreuses années, et il était du genre indépendant. Il savait bien que Lyanna lui aurait apporté son aide mais... Il ne voulait déranger quoi... Quand elle lui demanda pourquoi il ne lui avait pas demandé, il avait baissé le nez, et haussa les épaules. Comme un gosse qui ne savait pas quoi répondre.
Et puis, il restait encore dans ses retranchements. Bien qu'il n'était plus autant en colère, il gardait encore un goût amer de cette histoire avec Karl. De toute manière, il savait qu'il allait devoir assumer et vivre avec, et en vouloir à Lyanna, qui était là pour lui, était la dernière chose à faire.
Elle lui parla d'un travail potentiel. Il releva les yeux et l'écouta attentivement. Il n'était pas du genre à ce qu'on le pistonne. D'ailleurs, jamais personne ne l'avait encore fait jusqu'à présent. Enfin... Lyanna tourna celà comme une idée donnée, mais il savait qu'elle allait surement appuyer sa candidature. Il haussa de nouveau les épaules.
" Hum... Pourquoi pas. J'espère juste pas foutre le feu au magasin... "
Oui, sa fatalité pouvait ressortir. Il connaissait sa maladresse légendaire et il espérait surtout être à la hauteur. Elle lui proposa alors un logement. Sa fierté lui soufflait de refuser mais en vérité... il n'avait nul part où aller aujourd'hui. Il était totalement fauché. Il laissa planer une seconde, son regard se perdant alors qu'il réfléchissait ou plutôt qu'il combattait ces deux parties intérieures qui ne savaient pas se décider.
" Je ne veux pas déranger. Et je te promets que ca sera temporaire. Quand je pourrai me débrouiller, je me prendrai un logement. "
La réponse contentait les deux parties intérieures. Une transition. Il avait besoin de se reposer et reprendre le pas sur sa vie. Lyanna lui proposa alors de l'emmener prendre un petit déjeuner. Zephyr n'avait clairement rien mangé depuis hier midi. Son ventre répondit clairement à sa place et il ne pouvait pas mentir. Il se pinça les lèvres tout en acquiesçant.
Comme d'ordinaire, elle l'aidait. Zephyr se sentait un peu plus serein en sa présence. Celà lui faisait du bien, même s'il ne voulait pas l'admettre. Il avait dû grandir trop vite et pouvoir avoir un parent sur qui compter, était la seule chose dont il avait besoin.
Il la suivit jusqu'à ses appartements. Elle l'invita à aller prendre sa douche. Notre garçon, connaissant déjà le lieu, se dirigea vers la pièce d'eau. Il passa de longues minutes sous une douche brûlante. Après la nuit fraîche qu'il avait passé, cela lui faisait un bien fou. Il se changea avec des affaires propres qu'il avait dans son sac avant de revenir dans le bureau de la Régente. Il avait encore sa tignasse humide. Il s'installa face à elle.
C'est alors qu'il se rappela des mots de Richard. Peut être ne devait il pas se braquer mais discuter avec elle. Comprendre. Il avait été de très bon conseil... Il prit un instant pour réfléchir et finit par lancer:
" Tu sais... Je... Heu... ne t'en veux pas pour ce qu'il s'est passé. Je suis juste un peu dans mes retranchements et ne pense pas que... Enfin... "
Oui, c'était maladroit, il était totalement en train de bafouiller, cherchant ses mots. Il se passa une main derrière la nuque, marquant une gêne non dissimulée.
Lyanna détestait que des sorciers de son coven soient dans le besoin ou rencontrent des difficultés, et à présent, c’était encore pire pour le cas de Zéphyr. Il était son fils, elle se sentait responsable, d’autant plus que si sa vie avait tourné de la sorte, c’était très certainement de sa faute. La régente n’avait de cesse de se demander ce qui serait advenu si elle l’avait gardé, si elle avait eu le courage d’assumer l’arrivée de son fils. Ses parents l’auraient certainement étranglée mais au moins ce petit aurait eu une vraie famille. Elle s’en voulait énormément aujourd’hui, c’était indéniable et ce qu’elle voulait, dans la mesure du possible, c’était réparer ses erreurs. Aussi proposa-t-elle une idée pour qu’il travaille pour Elisabeth. Discrètement elle toucherait un mot à son amie pour qu’elle favorise cette embauche en priorité par rapport à d’autres éventuelles candidatures. Elle serait libre de s’en défaire si le jeune homme ne faisait pas l’affaire, mais au moins Lyanna aurait essayé. Elle comprenait que Zéphyr n’ait pas envie d’être entretenu et qu’il avait sa fierté, elle était comme ça elle aussi, mais il lui fallait bien un petit coup de pouce pour démarrer, ou plutôt redémarrer.
- Fais en sorte de ne pas utiliser de magie et ça devrait aller, je suis sure qu’il y a beaucoup à faire lors d’une ouverture de magasin.
Puis, naturellement, elle lui proposa de venir loger chez elle le temps qu’il ait assez d’argent de côté pour pouvoir louer son propre appartement. Pour ça, il lui fallait donc un travail avec un salaire, et il était hors de question pour Lily de laisser Zéphyr à la rue.
- Le temps dont tu auras besoin, ça ira, le rassura-t-elle.
Il faudrait qu’elle en touche un mot à Bradley, après tout, lui aussi habitait là, même s’il occupait principalement le sous-sol de la maison. La régente entraîna son protégé à l’arrière de la chapelle et l’attendit dans son bureau où la commande d’un brunch était arrivée rapidement. Puis, le jeune sorcier revint, propre et changé. Elle l’invita à s’asseoir et lui tendit un verre de jus d’orange. C’est alors qu’il prit la parole, quelque peu hésitant. Lily sentit son coeur se serrer mais fut soulager d’entendre de la bouche de Zéphyr qu’il ne lui en voulait pas. Elle s’en voulait bien assez pour deux.
- Tu aurais pourtant toutes les raisons de m’en vouloir, j’en suis consciente et je voudrais te présenter mes excuses, si tu te sens capable de me pardonner. Tu méritais mieux que ça, et je sais que d’être jeune et apeurée n’est pas une excuse valable. Je te promets de tout faire pour me rattraper, si tu es d’accord. Et si tu as des questions, tu peux me les poser.
Du café était posé dans des gobelets en carton et Lily se saisit de l’un d’eux pour en boire une gorgée.
- Je me suis permis de donner ton numéro à Karl, mais je ne sais pas s’il va oser t’appeler le premier. Veux-tu le sien ?
Lyanna lui avait proposé un travail dans une boutique. Histoire que Zephyr puisse s'en sortir par lui-même et avancer. C'était une bonne chose. Et peut être trouverait-il sa place là bas ? Il n'en doutait pas et Lyanna lui faisait confiance. Ca lui changerait, qui plus est, de tous les petits jobs médiocres qu'il avait pu faire. Elle lui demanda quand même de ne pas utiliser la magie. Zephyr la comprenait. Quand ca arrivait tout était possible pour le jeune homme. Une explosion comme rien du tout. Le soucis, c'est que parfois il activait sa magie sans le vouloir. C'était surtout quand il avait un trop pleins d'émotions. Mais il ferait en sorte de ne pas faire de bazar. S'il se concentrait sur son travail, ca le ferait.
Elle l'avait ensuite emmener dans ses appartements personnels. Zephyr l'avait suivi sans broncher. Il s'était occupé de prendre une douche et de se changer, sa mère l'attendait dans le bureau. Il lui avait alors parlé de ce qu'il avait sur le coeur. Autant mettre les choses au clair tout de suite.
Il resta quelques secondes silencieux, l'air ailleurs et il prit une grande expiration avant de répondre sans faire de détour:
" Sinon je ne serais pas là. Et je ne peux pas te blâmer tes erreurs, je suis le premier à en faire. Il me faudra un peu de temps pourtant. Il faut que je digère tout ca quand même. "
Elle lui parla de son père. Elle lui avait donné son numéro. Elle lui demanda s'il avait des nouvelles. Zephyr fit un signe négatif de la tête avant de répondre:
" Pas encore... Pourquoi pas pour le numéro... J'espère juste qu'il va accepter la nouvelle. "
Zephyr avait peur de celà et peut être aussi peur d'être déçu au final. Avec son père adoptif, celà ne s'était pas très bien passé. Résultat ? Il l'avait foutu à la porte. Il avait peut être un peu de mal avec les figures paternelles...
Zéphy était revenu de sa douche et Lyanna lui était reconnaissante de ne pas avoir ramené ses chaussettes sales dans son bureau. Elle songea d’ailleurs qu’il faudrait peut-être faire installer une machine à laver dans la salle de bain qu’elle avait aménagée dans les arrières du coven puisqu’ils commençaient à être nombreux à y prendre des douches, entre elle, Bradley et Zéphyr… les serviettes sales commençaient à être légion. Il fallait aussi voir le côté pratique et penser à faire une liste de courses à Brady également pour le coven, et y mettre des savonnettes et du papier toilette… Puis Zéphyr reprit la parole, sortant la régente de sa liste de courses. Il y avait plus important à penser. Le jeune sorcier avait besoin d’aide, et aussi d’un travail, et malgré ses compétences parfois limite, elle n’irait pas jusqu’à lui dire d’exercer la profession d’homme sandwich à faire des entrechats dans la rue pour attirer l’attention des passants. Il lui fallait un boulot qui lui redonne confiance en ses capacités, et sans aller jusqu’à jouer les scientifiques avec une pipette et un tube à essais, travailler pour Elisabeth dans sa nouvelle boutique serait un parfait compromis. Pas encore de clients, juste de la mise en place, voilà qui serait un bon début pour lui redonner confiance en lui. Lily savait que son petit protégé n’était pas du genre à faire des bateaux en papier, il saurait se montrer utile et prendre des initiatives, elle avait confiance en sa volonté, et être enfin autonome lui donnerait un coup de fouet. En tout cas, il semblait partant. La conversation s’orienta ensuite sur leur vie plus personnelle, ce lien qui les unissait et qu’ils n’avaient découvert que récemment. Il lui fallait du temps et Lyanna ne pouvait que le comprendre. Elle hocha la tête.
- Oui, bien sûr. Je ne compte pas envahir ton espace, rassure-toi. Quand tu seras prêt, tu me le diras. Prends le temps qu’il te faut. Ça fait beaucoup de changements, même pour moi, tu sais. J’avoue que je ne sais pas trop comment gérer ça, moi non plus.
Apparemment Karl n’avait pas encore contacté Zephyr, mais Lily le savait, il le ferait.
- C’est tout récent, il va le faire, j’en suis sure. Et sinon, n’hésite pas à l’appeler. On ne dirait pas comme ça, mais Karl peut se montrer assez réservé.
Pourtant, il faudrait bien qu’ils se voient et se parlent. A présent, chacun avait conscience de qui il était pour l’autre. Pendant si longtemps, Lyanna avait affublé, mentalement seulement, Karl de surnoms péjoratifs tant elle était en colère après lui à cause de leur rupture ayant eu lieux plus de deux décennies plus tôt. Elle s’imaginait même le transformer en fourmilier pour l’obliger à se nourrir de termites, ou en nain de jardin, ou encore en cochon volant… mais aujourd’hui, elle savait qu’il n’était responsable de rien, que leur rupture n’avait été que la conséquence d’une malédiction qu’on leur avait lancé et que lui comme elle n’avait été qu’une victime. Désormais, il fallait faire avec cette information et tenter de reprendre le cours de leurs vies, avec ces sentiments qui avaient été mis en sourdine si longtemps et qui revenaient au galop. Tout était si difficile à gérer, mais il le fallait car à présent, il y avait Zephyr qui, lui, n’avait rien demandé de tout cela et il avait besoin de ses parents, des parents qu’il n’avait pas pu avoir en grandissant mais qui désormais étaient prêts à agir pour lui.
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