Daiane était au Mexique à Mexico, c’était la première fois qu’elle quittait le Brésil. Elle ne parlait pas beaucoup espagnol, elle voyageait avec ses jumeaux de 11 mois et son grand-père. Son grand-père ne la quittait jamais, elle n’avait que 15 ans, elle était une jeune sorcière qui avait besoin d’un tuteur pour lui apprendre à gérer sa magie. En plus elle avait besoin d’un baby-sitter pour ses jumeaux quand elle partait travailler. Ils étaient tellement pauvres, mais heureusement l’agence de Daiane avançait les frais parce que Daiane grâce au scandale de sa couverture ou elle était nue avec ses jumeaux, commençait à être une star. Elle espérait se faire du fric sur elle, elle faisait donc le minimum, mais vraiment le minimum, ils logeaient à 4 dans une chambre de motel minable avec un seul lit double. Daiane cependant ne se plaignait pas, elle avait l’habitude de dormir avec ses bébés, tandis que son père et grand-père dormait ensemble. Ils n’avaient qu’une chambre à Sao Paulo, elle y dormait avec ses enfants, tandis que son père et son grand-père se partageaient le canapé lit du salon. Ce soir son grand-père sortait, c’était rare, mais il rejoignait des amis, Daiane était donc seule dans sa chambre de motel. Daphné sa fille marchait déjà elle explorait la pièce, c’était une aventurière, Orphée son fils tétait son sein goulûment, c’était un gourmand, lui ne marchait pas encore, il était paresseux et préférait les bras. Daiane était épuisée, elle avait passée la journée à passer des catings, son physique avait été jugé et rejugé, certain lui avait dit qu’elle était trop grasse, ses seins étaient trop pleins parce qu’elle allaitait encore. Ce n’était pas un avantage dans le monde du mannequinat.
- Daphné ! Ne touche pas à ça… dit-elle en japonais, parce qu’elle avait décidé de parler cette langue à sa fille pour lui apprendre, elle aurait l’école pour lui apprendre le brésilien. Son arrière-grand-père lui lui apprenait le suédois.
Trop tard, la petite main de sa fille se tendait vers un vase qu’elle renversa, Daiane soupira, elle allait devoir le rembourser. Elle posa son fils sur son lit et se leva ne prenant même pas la peine de recouvrir sa poitrine, elle accourut pour prendre sa fille dans ses bras pour la poser dans le lit avec son frère.
- Ne bougez pas, poursuivit-elle toujours en japonais s’adressant à ses deux bambins.
Elle enfila son t-shirt et attrapa un balai pour ramasser les morceaux de verre afin que ses petits ne se blessent pas avec.
Ces moments d'errance sans le moindre but précis se succédèrent jour après jour, nuit après nuit, et ce depuis longtemps... trop longtemps! À un tel point que la spectre avait perdu le fils des années. Un instant, en quelle année était-il à présent? Elle n'en avait pas la moindre idée. Comment l'âme déchirée qu'était l'ancienne femme aimante pouvait-elle encore se raccrocher à ce monde froid? Facile, la haine grandissante! Alors, sa folie ne quitta jamais ses pas et elle commençait affreusement à ronger de l'intérieur la Mexicaine décédée. Oui... et tout son malheur était dû à ces petits monstres que la mère avait mis au monde. Jamais, elle ne leur pardonnera... non jamais!
Depuis sa mort, l'être éthéré hantait les rives. Ses pleures, esseulés et incontrôlables, résonnèrent, fortement à la nuit sous son passage. La peur qu'elle engendra aux habitants croisant sa route fit parler. Alors, rapidement, la population répandit des légendes sordides et tristes expliquant ce curieux phénomène observé. Malgré toutes ces histoires entourant son existence, ce qui était ironique, très peu de personnes l'avaient véritablement aperçu.
Un bon jour, La Llorona remarqua une bien drôle de famille composée de deux adultes masculins, une jeune femme et deux enfants en bas âge... À la découverte des petits, l'esprit suivit les pas de cette curieuse troupe qui la conduit à une toute petite chambre de motel. L'être décédé observa silencieusement ces sujets.
La nuit tomba rapidement et la jeune mère fut laissée seule avec ces enfants. Sous une petite folie passagère, ses pleures d'outre-tombe, résonnèrent à son approche. Le fantôme se plaça devant la fenêtre. La fillette capta sa présence et elle figea lorsque leurs regards se croisèrent. Ses mains laissèrent glisser l'objet détenu, un vase. Puis, une voix dans une langue étrangère retentit avant que l'aînée se montra par les carreaux de verre. La centenaire ne prit pas la peine de se cacher et ses sanglots reprirent doucement. Elle ne se doutait même pas qui pouvait être la jeune femme derrière ce mur!
Daiane était très fatiguée, elle avait envie de dormir, elle devait se lever tôt, mais ses petits eux étaient tout excités, la faute à leur arrière-grand père qui leur a offert des sucreries en son absence. Malgré tout la très jeune mère restait très calme et même quand sa fille cassa un vase, elle ne cria pas et ne s’énerva pas. Daia était toujours calme avec ses enfants, elle refusait de perdre patience face à eux, elle estimait que les cris ne l’aideraient pas. Ses longs cheveux glissaient jusqu’à sa taille, ils gênaient son champ visuel, elle décida d’attraper un élastique et d’attacher ses cheveux en queue de cheval. Voilà c’était déjà plus pratique, elle attrapa le balai pour ramasser la catastrophe, elle avait à peine de quoi manger et ce vase, elle soupira, c’était désespérant. Elle gagnait de l’argent, mais cela servait à payer les dettes de sa famille, ce n’était pas encore assez pour économiser, une larme coula sur sa joue au tonalité olive. Elle entendit des pleurs, au départ elle crut que c’était les siens, mais elle ne pleurait pas tant que cela, elle leva le bout de son nez en direction des pleurs et elle remarqua une jeune femme, elle lâcha son balai sous la surprise et recula d’un pas. La femme ne bougeait pas, elle lui faisait un peu peur, mais Daiane était courageuse. Elle garda son sang-froid et parla à voix haute.
- Qui êtes-vous ? Pourquoi pleurez-vous ? demanda-t-elle en espagnol.
La fenêtre n’était pas très épaisse, la femme devait l’entendre, elle en était certaine. Daiane ne la lâchait pas du regard, elle ne semblait pas dangereuse, mais la mélancolie dans son regard était douloureuse à voir. Peut-être que la femme venait de se faire agresser songea la brésilienne. On lui avait dit que les rues la nuit à Mexico étaient dangereuse. Elle se précipita sur la porte pour lui ouvrir.
- Venez entrez, vous ne risquez plus rien, invita-t-elle l’esprit sans se douter une seule seconde de ce qu’elle était en train de faire.
La femme éthérée complètement figée devant la fenêtre, observa la famille en continuant inlassablement ses terribles pleurs avec plus d'intensité. La sorcière de l'autre côté des carreaux de verres releva la tête et leurs regards se croisèrent enfin. La stupeur horrifiée de la vivante, la fit également tomber l'objet qu'elle tenait entre ses mains, un balai, mais la centenaire morte ne bougea pas de centimètre. Elle restait là immobile en pleurant avec un chagrin déchirant... jusqu'à la folie!
L'humaine prit tout son courage pour l'interroger. La morte fut rapidement possédée par la surprise à son tour. L'inconnue la voyait... vraiment? Comment cela pouvait-il être possible? Curieuse, l'incompréhension remplaça doucement sa tristesse inconsolable et le fantôme pencha légèrement la tête sur le côté.
- Vous... vous pouvez vraiment m'apercevoir? dit-elle dans la même langue avec ses larmes roulant silencieusement maintenant, sur ses joues creuses. Non... non il ne se peut! Personne ne me voit, je suis hélas, invisible aux yeux de tous... tel est mon fardeau, ma punition!
Son regard noir sans étincelle de vie se perdit lentement dans ses tourments à la prononciation de ses derniers mots. Les lamentations de Maria avaient cependant cessé.
Étrangement ou inconsciemment, l'humain se précipita à sa porte et l'ouvrit avec une invitation formelle pour lui venir en aide? Pourquoi... cette jeune femme la voyait-elle? La Mexicaine ne comprenait aucunement ce fait curieux. La Brésilienne pouvait à présent remarquer, l'état bleuté qu'abordait de la peau du spectre vêtue d'une simple robe blanche très vaporeuse. Sa chevelure noire ondulée était entremêlée et négligemment relâchée sur ses frêles épaules. Puis, pour terminer son physique étrange, ses pieds étaient complètement dénudés. Aussi troublant que cela pût paraître, elle semblait légèrement flottée au-dessus du sol. Non, rien chez cette femme n'était normal!
L'esprit se posa au sol et avança vers celle-ci avec la même expression de surprise.
- Vous... m'invitez vraiment à entrer? Sa question sortit avec une toute petite voix.
En début de soirée Daine avait essayé les lunettes de son papy pour rigoler, pour se regarder dans le miroir, elle avait en effet un casting pour une campagne pour un opticien. Elle avait remarqué que les lunettes n’avaient pas de correctif visuel, elle s’était demandé pourquoi, puis Orphée avait demandé le sein, les lunettes étaient restées sur le bout du nez et c’était pour cela qu’elle voyait Maria. Ces lunettes étaient enchantées, dans la famille de son grand-père depuis des générations, c’étaient un bien rare et précieux. Daiane ignoraient leurs propriétés. Les paroles de la femme étaient étranges, mais en même temps suite à un traumatisme, ce genre de comportement erratique pouvaient bien arriver. Elle se précipita vers la porte véritablement, elle était même inquiète, mais quand la porte vu ouverte et l’invitation donné, elle remarqua une chose bizarre. La femme avait un étrange éclat bleuté, un éclat inhumain, elle n’était pas humaine, Daiane recula d’un pas surprise et aussi un peu apeurée. La femme ressemblait à un fantôme, elle en était probablement un, mais en même temps il y avait du désespoir dans ses propos précédent, comme si elle avait horriblement souffert d’une solitude infinie. Puis surtout dans sa réponse à son invitation il y avait de l’espoir et étrangement elle n’avait pas envie de décevoir cet espoir, Daiane avait un grand cœur et une certaine naïveté aussi. Elle se reprit.
- Oui entrez, confirma-t-elle avec une nouvelle assurance tout en s’écartant. Je m’appelle Daiane et vous ?
La situation était fort étrange, elle n’était pas médium, elle ne voyait pas les esprits, enfin selon les légendes ces derniers si ils étaient puissant pouvaient parfois parvenir à se faire voir, c’était peut-être le cas avec son interlocutrice. Elle rejoignit son lit ou ses deux enfants se trouvaient. Elle prit Daphné sur ses genoux et vérifia sa petite pour s’assurer qu’elle ne s’était pas blessée en faisant tomber le vase.
- Daphné, précisa-t-elle, et Orphée, dit-elle en désignant son garçon. Mes enfants. Vous êtes un esprit c’est ça ?
Oui un esprit c’était plus classe que de demander si elle était morte, la réponse était évidente, inutile donc de remuer le couteau dans la plaie.
L'attristée étonnamment calme, admira l'humaine lui faisant face avec un regard curieux sans malice sur le visage. Pourquoi, la voyait-elle, elle? Que possédait cette femme que les autres hommes peuplant cette terre n'avaient pas? D'où lui venait ce don particulier? Elle ne parvenait pas encore à répondre à ces questionnements muets. Évidemment, l'humaine remarqua la différence bien inquiétante chez la centenaire décédée qui était son interlocutrice lorsqu'elle la détailla avec plus de profondeur. Rapidement, l'éclat apeuré qui se lit sur les prunelles de l'être vivant s'amenuisa peu à peu avant de complètement laisser place à de la bravoure. Oui, cette sorcière était bien courageuse d'inviter sous son toit un revenant lui étant complètement inconnu!
Donc, elle franchit le seuil de la porte de la petite chambre lorsque la cadette se présenta. Avec le regard un peu vide fixé sur les enfants, l'esprit de l'accablée se perdit un moment avant de reporter son attention sur la mère qui la questionna. Alors, la Mexicaine se nomma à son tour dans un ton neutre, presque vide d'émotion!
- Maria...
L'esprit resta à une certaine distance de la famille qui se regroupa sur le seul vrai lit de la pièce. Son esprit troublé tenta de garder ses pensées à flot. Cependant, elle éprouvait bien des difficultés à conserver une cohérence dans ses idées. Daiane présenta ensuite ses enfants calmement. L'interrogation de la jeune mère produit chez le fantôme un éclat de folie passive passagère. Son regard sans vie balaya la pièce en cherchant dans ses souvenirs et ses larmes se remirent à couler silencieusement sur ses joues bleutées.
- Je... je ne sais plus... Où sont mes enfants... Puis, elle revint de cette vague douloureuse de souvenirs distordus. Oui, je suppose... personne ne me voit, ne m'entend. Alors, pourquoi, vous... me voyez-vous et discutez-vous avec moi aussi facilement? C'est insensé! Impossible!
L'être éthéré ramena ses mains à son coeur en orientant sa tête vers le plancher. Elle était troublée. Complètement soucieuse, elle ne remarqua pas que son corps immatériel lévita à nouveau de quelques centimètres du sol.
Daiane était-elle folle de faire entrer un fantôme dans sa demeure ? Peut-être ou peut-être pas, c’était un esprit, pas un vampire, il n’avait pas besoin d’invitation pour pénétrer chez elle alors autant qu’elle l’accueille de manière chaleureuse pour qu’il ne fasse pas trop de dégât ou peut-être qu’elle se trompait. Elle ne savait pas vraiment gérer les fantômes, enfin elle n’en n’avait jamais vu comme ça avant, elle avait déjà senti leur présence parce qu’elle savait qu’il existait, elle était une sorcière et pour dire vrai le restaurant de ses grands-parents étaient hantée, un esprit bienveillant cependant. Ils n’étaient pas tous maléfique.
- Enchantée Maria, lâcha l’adolescente avec douceur.
La sorcière était une personne bienveillante en cela elle était le clone de son père, c’était son modèle et il avait déteint sur elle. Sur le lit avec ses enfants, elle attrapa son garçon pour le bercer un peu, ils étaient temps pour eux de dormir. Calmement elle le balançait dans ses bras tout en écoutant Maria. Les paroles de l’esprit lui brisèrent le cœur. Une histoire naquit dans son esprit, la femme devait avoir perdu ses enfants, ils étaient peut-être morts ou autre chose, elle les avait cherchés jusqu’à sa mort et même fantôme elle les cherchait encore, Daiane se mordit la lèvre inférieure, les yeux humides.
- Je ne sais pas pourquoi je vous vois… Quoique, elle abaissa ses lunettes et comprit que c’était cet objet, c’était logique ça ne pouvait être que ça, son grand-père lui avait toujours dit qu’elle était spéciale, je crois que se sont ces lunettes, elle appartienne à mon grand-père. Elles sont enchantées je vous vois grâce à elle. Vos enfants comment ont-ils disparu ?
Elle voulait l’aider, mais elle était peut-être maladroite, elle n’était pas médium, elle ne savait pas comment apaiser les douleurs d’un fantôme.
La fantôme était toujours enseveli sous ses lourds tourments en coulant dans sa folie doucement. Ses larmes ne cessaient de couler sous sa douleur grandissante. Son regard perdu, sans vie, se fixa sur ces bambins qui s'endormaient paisiblement près de leur mère aimante. L'être éthéré resta immobile un moment, ainsi complètement troublé en lévitant à quelques centimètres du sol. Puis, ses yeux se posèrent sur la sorcière qui venait de s.exprimer. Elle venait de découvrir la raison de cette rencontre plutôt inhabituelle pour toutes les deux. C'était cette lunette qui détenait ce pouvoir!
- Ah... Je vois! Sous un éclair de lucidité, elle lui lâcha en penchant doucement la tête en mettant une fin prématurée à ses gémissements de tristesse. Elles sont bien... pratiques dans ce cas, je vous conseille de les chérir comme un... nouveau-né tout rose! Ne les perdez pas!
La suite des questionnements piqua immédiatement sa folie. Elle venait de la questionner sur ses enfants. Mais... pourquoi? Où étaient-ils en ce moment? Ces angelots sombraient-ils dans la mare noire... et se débattaient-ils avec terreur? Ça faisait mal, très mal! La femme décédée posa ses mains sur sa bouche et ses larmes reprirent de plus belle. De multiples images incongrues s'entassèrent dans son esprit trouble. C'était des souvenirs... d'horribles souvenirs sombres, comme cette flaque d'encre qui engloutissait ses petits chéris sous... ses propres mains!
- Mais... pourquoi? Ils étaient là... Sa voix se brisa sous un tremblement paniquer en regardant le sol. Ensuite, un calme à faire froid dans le dos imprégna son visage en cessant tous pleurs et à nouveau, son regard perdit toute émotion en s'orientant vers le vide. Non, ils coulaient doucement dans les profondeurs du lac, sans vie. Et mes mains étaient dans l'eau...Sa tête se releva en fixant une fois de plus la mère et ces enfants qui s'étaient enfin endormis. Et puis... plus rien, hormis ce froid mordant ma chair... et ce manque d'air douloureux!
La métisse réussit à endormir son garçon, elle le posa délicatement sur le lit tout en écoutant l’esprit, elle ne lui tournait jamais véritablement le dos par précaution, les esprits pouvaient être calme un instant, puis sombrer dans la folie quelques secondes seulement après, elle devait rester prudente. Daiane s’attaqua à sa fillette qui était plus têtue et combative que son frère, elle allait lui demander de chanter pour elle, mais elle ne pouvait pas alors elle caressa doucement ses cheveux châtain clair qu’elle tenait de son père. L’esprit lui conseilla de garder les lunettes précieusement, Daiane sourit.
- Je les ai piqués à mon grand-père, mais il les chérit.
Oui habituellement elle était tout le temps sur le bout de son nez, c’était incroyable qu’il les ai lâché. L’avait-il fait exprès ? Pour éviter de voir les morts alors qu’il était avec son ami, peut-être ou peut-être les avait-il simplement oubliés en sortant de la douche. Daiane posa ensuite une question maladroite, elle vit le regard de la femme changer et elle se raidit. Elle resta calme cependant, elle écouta les propos décousus de l’esprit, peu à peu elle comprit et une sueur froide l’envahit. L’esprit avait tué ses enfants, c’était pour cela qu’elle errait. Elle s’appelait Maria, Maria comme Maria La Llorona ? C’était possible, bon sang, on lui avait raconté des dizaines de fois cette histoire, c’était une légende très connue en Amérique latine. Certain disait que la rencontrer c’était mourir, elle frissonna, elle avait été stupide, si stupide. Maintenant elle avait peur pour ses enfants. Elle tenta de garder son calme. Elle devait garder la tête froide au moins jusqu’à trouver une échappatoire. Elle avait du sel, mais elle avait peur d’énerver encore plus l’esprit.
- Calmez-vous. Si nous sortions toutes les deux, les chercher ensemble ?
Ainsi elle pourrait s’éloigner de ses bébés, c’était peut-être la dernière fois qu’elle les verrait, mais ça en valait la peine, ils étaient tout pour elle.
Cette folie inquiétante était toujours bien visible sur ces traits faciaux bleutés. La Mexicaine décédée se déconnecta de la réalité momentanément. Sa douleur émotionnelle grandissante la submergea. Grâce ou devait-on dire malheureusement, sa force négative émanant d'elle apporta un impact sur les appareils électriques détenus de la pièce. La lumière des ampoules électriques vacilla légèrement. Heureusement, aucun dommage n'était à déplorer pour l'instant. Toute fois, pour combien de temps cela sera-t-il le cas? Alors, ses pleurs d'outre-tombe résonnèrent tout doucement rendant ce son encore plus sinistre. La fantôme perdit cette fois complètement le fil du moment présent et tomba dans ces sombres déboires discriminants. Son corps translucide voltigea toujours au-dessus du sol en se recroquevillant faiblement sur elle-même.
La centenaire n'avait pas prêté la moindre attention à la vivante qui s'inquiétait horriblement pour ses enfants. La voix de l'humaine magique l'arracha de ses pensées distordues. Alors, elle l'incita à reprendre le contrôle sur ses esprits. Donc séchant ses pleurs, la chagrinée écouta la proposition que la sorcière lui souleva. Lentement, le calme revint chez Maria. Enfin... autant que cela était possible pour son cas particulier!
À nouveau, le regard froid qu'il y avait peu sur son visage devint plus doux lorsqu'il se posa sur la mère. Son expression toujours bordée par ses larmes longeant tranquillement ses joues, abordait maintenant une agréable surprise. La Llorona se détendit avant de remettre un pied au sol et toute émanation négative de celle-ci cessa. L'être éthéré s'approcha d'un pas hésitant de son interlocutrice et lâcha.
- Oh... vraiment? Vous désirez m'aider? Une fois de plus, sa petite voix démontra son appréciation de cette attention à son égard. Vous êtes bien aimable madame Daiane et je vous en suis reconnaissante! Sa voix se coupa en se souvenant d'un fait important en fixant le néant et elle reprit en relevant la tête. Nous... nous devons commencer par le lac... mais où sont-ils mes tendres angelots? Vos chéris nous accompagnent? Son regard se posa cette fois sur ces chérubins endormis sur le lit dans sa dernière question.
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