Il pianotait sur l’écran tactile de son portable, avec dextérité malgré ses quarante printemps passés. Bien sûr, nous étions loin du geek aguerri ou de l’adolescent qui maitrisait cette forme moderne de dactylographie. Mais Fitz s’en sortait bien pour le quadragénaire qu’il était et puis il fallait s’en accommoder, le portable étant son principal outil de communication avec la BACS et ses autres nouveaux collègues. Oui, nous étions bien loin de l’époque des oreillettes et autres talkies-walkies, qui servaient à celles et ceux qui se trouvaient sur le terrain. Une époque révolue par l’avènement des nouvelles technologies. Mais n’appartenant point à la catégorie des « vieux cons cyniques » Fitz sus s’adapter à toutes ces petites nouveautés inhérentes au travail de terrain.

Il continua donc à pianoter sur son écran jusqu’à l’apparition d’une petite icône annonçant l’arrivée d’un nouveau message, provenant de Damaris Boet, qui, il en était à peu près sûr, n’était pas censé avoir son numéro de portable puisqu’à aucun moment il le lui avait transmis, pas même lors du dîner auquel il avait assisté chez Amarante, en compagne de cette dernière, d’Arthur, de Lyanna et de Damaris. Mais en prenant le temps de lire ce qui venait de lui parvenir, il ne faisait aucun doute que le jeune Tyler était à l’origine de la transmission du numéro de portable.

Passé cette observation, Karl prit le temps de tout lire avec attention, puisque de toute évidence il était question de l’avenir professionnel de son fils. Karl était au fait de l’emploi à mi-temps de son ado au Lux, toutefois il ignorait tout des ambitions de Ty’ qui demeurait peu avare en paroles et en conversations. Mais de toute évidence, Damaris avait des informations qui faisaient défaut au père. Alors pourquoi ne pas en profiter et solliciter une rencontre plutôt que de se contenter de répondre juste par l’affirmatif à ce message ?  Alors sans attendre, le sorcier reprit son portable en main pour commencer à rédiger un message qui ferait office d’invitation.


Damaris... Mme Boet,

J’ai bien reçu votre message. Je suis ravi d’apprendre que tout se passe bien avec Tyler, plus encore que vous soyez satisfaite de son travail.
Je préfère toutefois vous rencontrer pour que nous puissions échanger plutôt que de me contenter de vous répondre « oui »
Ainsi, si vous êtes disponible, nous pourrions nous rencontrer au « Beni-boui-boui » au nord de la ville.
Je me tiens à votre disposition

Karl Fitzgerald.:copyright: 2981 12289 0

Une fois envoyé et profitant d’une accalmie qu’il savait éphémère, l’ancien régent de Red House retrouva sa fidèle Chevrolet Corvette C1 de 1962 pour reprendre la route, direction le nord de LA à proximité du « Beni-boui-boui » dans l’espoir d’une réponse positive de la part de Miss Boet.