New-York, le 3 janvier 1947. Aujourd'hui le monde accueille beaucoup d'enfants. Parmi eux se trouve Esteban Hamilton, fils de Lucius et Sofia Hamilton. Esteban ne le savait pas encore, mais il serait un enfant unique. Sa mère ne pouvait plus avoir d'enfant après lui. Pourquoi ? Il n'en sû jamais rien, on ne parlait pas de ces choses là à la maison. Il était fils unique, oui, mais il n'avait pas son pareil pour nouer des amitiés. Il avait un visage avenant, il était gentil, les autres enfants allaient automatiquement vers lui, pour sa plus grande joie. De fait, il n'était quasiment jamais seul.  

L'enfance passa rapidement, belle, douce, sans problème. Ses parents s'aimaient tendrement et ils l'aimaient également.  Puis vint l'adolescence et son lot de questions, de tourments, l'amour arriva également sous la forme d'un de ses camarades de classe. Bien sûr Esteban eut du mal à l'accepter, à l'époque l'homosexualité était vivement décriée. Alors il faisait semblant, quand ses parents lui demandaient pourquoi il ne leur amenait jamais une petite amie alors qu'il était pourtant "beau comme un coeur", Esteban prétendait qu'il se concentrait sur ses études. Qu'il était bien trop occupé pour penser aux filles. Ses parents étaient fiers de lui, fier qu'il se consacre pleinement à son futur et Esteban se sentait mal de leur mentir, mais il savait que c'était la meilleure solution si il ne voulait pas détruire le bonheur de ses parents.

Le temps passa, Esteban entreprit des études de médecine qu'il réussit brillamment. Lorsqu'il quitta le domicile familial à l'âge avancé de vingt-sept ans, il n'avait toujours pas dit à ses parents qu'il était gay, bien qu'il eut connu quelques aventures avec des garçons. Il devait faire cela discrètement, ce n'était pas facile. Durant  les quatorze années qui suivirent Esteban ouvrit son propre cabinet de médecine et dû rapidement prendre un associé devant l'affluence de ses patients.

Et puis un soir, tout s'arrêta, brutalement. Esteban était allé visiter un de ses patients dans un coin reculé du Bronx. Alors qu'il se dirigeait vers sa voiture, il entendit comme des cris étouffés, il s'arrêta de bouger un instant et le son se fit de nouveau entendre. Il n'était d'ordinaire pas courageux, mais étant un médecin, si quelqu'un était en danger et qu'il ne lui portait pas secours, il risquait la non-assistance à personne en danger. Il suivit donc le bruit, se disant que peut-être il ne s'agissait que d'un chat. Malheureusement, la suite lui appris que ce n'était pas cela du tout. Un pauvre homme se faisait....attendez, se faisait mordre ? Oui, il s'agissait de cela, Esteban assistait à la mort en direct d'un homme qui se faisait vider de son sang par un autre. Manque de chance, celui qui se nourrissait se rendit compte de la présence d'une tierce personne. Il leva la tête et grogna en direction d'Esteban. Ce dernier était pétrifié, il n'arrivait pas à réaliser ce qu'il voyait. Tout s'enchaîna très vite. L'homme, ou quoi que ce fut, bondit sur Esteban et le plaqua au sol, plantant ses crocs dans la gorge du médecin.

Après...Esteban ne s'en souvient plus trop, il sait que son agresseur fut interrompu, il entend une voix lui demander de boire. Il sent un liquide couler le long de sa gorge puis il s'évanouit et se réveille quelques heures plus tard en proie à une faim atroce. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il était seul, perdu, en colère, sans savoir pourquoi ni contre qui.

Pendant les trente années qui suivirent, Esteban voyagea, beaucoup, il visita la France, l'Italie, le Portugal, la Grèce. Il fit la connaissance d'autres créatures dont il ignorait l'existence. Cependant, Esteban avait adopté également, à partir de sa transformation, un comportement auto-destructeur. Il en voulait à son créateur, bien qu'il ne sache pas à quoi il ressemblait, il s'en voulait pour ne pas avoir réussi à se défendre, ou au moins à fuir. Il était perpétuellement en colère et la canalisait en se battant jusqu'aux  frontières de la mort.

Aujourd'hui, Esteban arrive à Los Angeles. Toujours rempli de colère, il parcourt les rues en semant la mort et la peur de ses victimes pour atténuer sa colère. Il est tombé durant une de ses crises sur Alessandro. Avec lui, il a appris à apprivoiser son coté colérique, mais parfois, il a encore certains raté... Il a également retrouvé dans cette ville son créateur, Stefano Kray...