La sensation qu’elle avait eue dans cette librairie quand ce livre de magie noire s’était retrouvé entre ses mains était déroutante. Jamais, ô grand jamais, Lyanna Johnston n’avait ne serait-ce que caressé l’idée d’un jour pratiquer le moindre sort de magie noire, jamais ! C’était absolument contre ses convictions les plus profondes. Aussi, le fait que son esprit divagant légèrement l’ait laissé empoigner cet ouvrage et parcourir mentalement quelques lignes jusqu’à y voir des noms d’esprits démoniaques lui avait faire froid dans le dos. Oui, elle voulait désespérément quelque chose qu’elle persuadée ne plus pouvoir avoir, mais était-elle prête à aller jusque là ? Renier tous les principes auxquels elle croyait, par pur égoïsme ? Elle avait déjà eu un enfant avec Karl, voilà vingt-quatre ans, un enfant non désiré qui avait pointé le bout de son nez au plus mauvais moment, alors qu’elle était adolescente, et qu’ils s’étaient séparés. Elle l’avait abandonné, puis retrouvé deux décennies et demi plus tard, et finalement il était mort sous ses yeux, du moins c’était ce qu’elle croyait. Après tout cela, la sorcière se demandait si elle était vraiment en droit d’espérer pouvoir avoir d’autres enfants un jour ? La punition que le Destin lui infligeait n’était-elle pas méritée ?
Un peu retournée, Lily était rentrée chez elle après avoir trouvé finalement ce qu’elle cherchait dans la section ésotérique secrète de la librairie, une information destinée à son coven. Rien n’interdisait quelques recherches personnelles, mais ce s’être retrouvée avec un ouvrage manifestement de magie noire l’avait quelque peu chamboulée. Elle avait encore le souvenir lancinant de son bras droit et meilleur ami possédé par un démon dont l’esprit était prisonnier d’un grimoire, et qu’il avait libéré parce que comme un idiot il avait prononcé à voix haute une incantation écrite sur la première page, et ce sans la lire. Bien entendu, la régente de White Chapel était un peu plus réfléchie que son « Bradroit », comme elle se plaisait à l’appeler, et ce genre de chose ne risquait pas de lui arriver. Du moins c’était ce qu’elle pensait.
Arrivée à la maison, Ruffus son familier sous les traits d’un chat noir aux yeux bleus, s’empressa d’aller la saluer, lui demandant pourquoi elle rentrait si tard.
- Je suis fatiguée Ruffus, ça t’embête pas si on discute après que j’aie pris un bain ?
Pas contrariant, il grimpa les escaliers pour se rendre dans la chambre de sa sorcière et se lover sur un fauteuil pendant que Lyanna, l’ayant suivi, entrait dans la salle de bain pour faire couler l’eau. Elle constata la présence d’un petit mot de son fiancé qui lui annonçait qu’il rentrerait tard. La régente soupira.
- Il travaille encore plus que quand il était régent, commenta-t-elle.
La belle brune déposa une boule de bain effervescente qui déploya de belles couleurs dans l’eau et une délicate odeur dans la pièce, ainsi que, peu à peu, de la mousse à la surface de l’eau. Lily remonta ses cheveux et retira ses vêtements qu’elle déposa dans le panier à linge, avant d’enfiler un déshabillé en satin pour redescendre rapidement se préparer une infusion avec les herbes données par Elisabeth, qui l’aidaient à garder le cap. Ses émotions négatives étaient devenues un poids trop lourd. Elle prit un second verre dans lequel elle déposa deux glaçons avant d’y déverser du Jack Daniel’s. Puis, munie de sa tasse et de son verre, elle remonta dans sa salle de bain, déposa le tout sur le rebord en marbre de la baignoire, et coupa l’eau. La sorcière se défit finalement de son déshabillé pour entrer dans le bain moussant. Elle s’adossa et ferma les yeux, savourant l’eau chaude parfumée contre sa peau, avant de prendre son verre pour l’en délester d’une gorgée.
Soudain, quelque chose se passa. Comme une sensation de vent froid sans qu’aucun courant d’air de soit à déplorer. Ruffus souffla, le pelage hérissé, avant de courir hors de la pièce. Lily ouvrit les yeux, surprise.
Encore une journée fade et sans intérêt, enfin...c'est ce qu'elle s'est dit au départ. Avant de ressentir comme un appel, non...un murmure. Mais qui diable perdait son temps avec des ouvrages absurde dont les pages n'était remplis que d'erreur plus grande les une que les autres. Quoiqu'il en soit le sorcier ou la sorcière l'appelant sans vraiment s'en rendre compte aurait une surprise de taille à son arrivé.
Qui sait ce qu'elle pourrait en tirer avant qu'il ne se rende compte de quoique ce soit ! Un sourire doucereux sur son visage et la démone implora au temps de s'étioler tout le long de la journée. Elle rattraperait les cours en tant voulu quand à son petit boulot, entre démone et vu le sujet...Quoiqu'il en soit une fois rentré chez elle elle tenta de localisé l'âme suffisamment désespérer et esseuler pour ne serais ce que murmurer l'une des prières mêlant son propre culte à celui de Lilith aussi bêtement.
Certes, cela arrangeait parfois ces affaires, mais tout de même. Quoiqu'il en soit attentive à cette voix et à l'énergie magique qui y fut lier elle remonta le fil doucement mais surement. Seulement il y avait un problème, la maison de son nouvel ami était protéger...A croire que l'on s'était payer de sa tête. Ainsi, à défaut de pouvoir franchir physiquement l'enceinte de la demeure elle se servit de la magie de son hôte pour rejoindre celle qui avait besoin d'elle.
Sous une forme plus ou moins astrale elle observa dans un premier temps arrivant comme un courant d'air dans la salle d'eau. Le temps pour un petit chat noir de s'en aller en feulant et elle se retrouva en très bonne compagnie. Sous cette forme elle ne pourrait pas vraiment toucher la jeune femme plonger dans l'eau mais elle pourrait néanmoins lui en donner l'illusion. Un contact totalement fictif perçu par le cerveau de cette dernière.
Sa voix serait aussi proche que si elle se trouvait dans la pièce et pourtant, la sorcière ne verrais qu'une brume bleuâtre face à elle. Glissant ce qui équivalait à ses mains le long des bras de la femme dont elle ne tarderait pas à se rappeler grâce à son hôte, Isalys savourait ce qui ne tarderait pas à venir. Bonsoir charmante demoiselle, j'ai mis du temps à trouver comment entrer. Alors comme cela on invoque des choses qu'on ne peux contrôler et on se barricade derrière une barrière magique ?
Passant face à elle, la succube maqua une pause. Ce visage ne lui était pas vraiment inconnu et si elle chercha un temps de qui il s'agissait elle continua sont discours afin de la pousser à lui manger dans la main. Tôt ou tard tu sera à moi et je te remercie dès maintenant d'avoir entaché une si belle âme par mon sceau. Cependant, soit sure qu'avant de quérir mon dû je ferais en sorte de l'avoir mérité. Il est vrai que rien n'était encore fait mais il suffisait de si peu pour qu'un contrat soit signer.
Ce soir ou dans les jours qui viendrait elle lui ferait perdre pied, après tout les mortel sont prêt à tout pour des plaisir inutile et éphémère...
Que se passait-il encore ? Cette maison allait-elle être encore le témoin d’un drame à venir ? Lyanna se demandait quand enfin elle pourrait avoir la paix ne serait-ce qu’une soirée pour essayer de se détendre et se remettre des différentes embûches qui parsemaient sa vie chaotique. Voilà que quelque chose se manifestait. La sorcière avait ressenti une présence, son familier aussi et il avait mis les voiles, sans doute pour aller quérir l’aide de Joanna, l’autre familier. Mais ni l’un ni l’autre, gobelins sous forme de chat et d’iguane, ne pourrait quoi que ce soit face à une entité non tangible. Joanna pourrait tout au plus squatter le bain de la régente, comme elle se plaisait si souvent à le faire. Lily sentit comme un vent froid lui caresser les bras et elle se redressa, sur ses gardes, avant de constater la présente d’une entité bleuâtre qui se mit à parler.
- Bonsoir, répondit-elle avec prudence.
Un peu de politesse ne faisait en effet pas de mal. Au moins, al sorcière blanche était plus ou moins assurée d’être en sécurité chez elle grâce au sort de protection dressé par son père sur la maison familiale voilà bien des années auparavant. L’entité disait avoir mis du temps pour trouver comment entrer, cela voulait dire que ce n’était pas une créature bienveillante, et que cet aspect bleu n’était qu’une sorte de projection astrale.
- Je n’ai rien invoqué, ni personne, se défendit Lyanna dans un premier temps.
Puis, elle repensa à ce livre qui avait atterri entre ses mains dans la section ésotérique privée de la néphilim. Les yeux de la sorcière s’ouvrirent un peu plus grands.
- Je… Non, ce n’était pas mon intention !
Elle n’avait rien formulé à voix haute en plus… Qu’avait-elle fait ? Lyanna essaya de se repasser les images de ce qu’elle avait bien pu faire hormis feuilleter les pages du grimoire ancien, mais rien ne lui sautait aux yeux comme étant une quelconque invocation, surtout pour une entité démoniaque.
- Il y a erreur, très chère, je ne serai pas à toi, et je n’ai rien demandé. Toutes mes excuses pour la gêne occasionnée.
Elle doutait cependant que cela suffise à faire partir l’entité. Néanmoins, il fallait bien tenter quelque chose.
Dans quel pétrin je me suis encore fourrée…
Il ne fallait pas se laisser embobiner. Elle le savait maintenant, les démons étaient très doués dans l’art de la manipulation, et une simple sorcière, si puissante soit-elle, pouvait facilement se faire berner. Il fallait peser chaque mot, et au mieux, en dire le moins possible. La voix de Ruffus résonnait dans sa tête, lui indiquant la plus grande prudence.
La démone avait pris soin de ne laisser paraitre aucun indice sur sa véritable identité, de même la voix entendu ne serait pas semblable à celle de l'hôte. Plaisir des yeux, plaisir du cœur, la sorcière pouvait devenir tellement de choses pour elle. Se contenterait elle de son âme ? Ferait elle de la régente une esclave docile ? Pour l'instant elle n'en savait rien, restait à voir ce qu'elle désirait pour commencer. Une âme à prendre n'est jamais une perte de temps, surtout si son entourage est prêt à tout pour la sauver...
J'étais occupée alors je n'ai pas pu répondre à ton appel sur le coup, mais je viens rattraper mon erreur. D'autant plus que grâce à toi je suis de nouveau libre. Je t'accorderais ce que tu désire par dessus tout, mais par pitié prend ton temps pour y réfléchir. Eh oui, chaque mots lâchés par la sorcière pourrait désormais être interpréter différemment aujourd'hui, de main ou dans une décennies. Tu sais je peux comprendre qu'on l'on désire quelque chose désespérément...
J'ai été à ta place et cela n'a pas très bien finit pour moi. Qu'est ce qui n'était pas ton intention ? La promesse qui nous lie ? Je ne peux peut être pas te faire du mal, mais comment te sentirais tu si chaque personne que tu approchait souffrait ou mourrait car tu n'a pas su te décider ? A moins que tu ne préfère rester entre ces murs jusqu'à ta mort ? Pense tu que j'attendrais sagement sans rien faire ? Ton indécision est douloureuse pour moi, même si je peut enfin profiter à nouveau de la liberté.
Oui il y a erreur, plusieurs...Tu n'aurais pas dû lire ces pages, tu n'aurais pas dû vouloir quelques chose au point de vouloir bafouer tes principes Lyanna Johnston. Après un certain temps elle avait finit par trouver à qui appartenait ce visage. La régente du coven de magie blanche, quel ironie au vue de sa situation actuelle, qui plus est son hôte serait une arme de plus dont elle pourrait usé contre sa nouvelle victime. La gêne ? Oh, il n'y en a aucune. Je devrais même te remercié à vrai dire.
Désolée, si tu me trouve un peu rude, mais tu as un corps à en faire pâlir plus d'un et cela fait longtemps que...L'entité semblait se mouvoir de manière plus ou moins limité bien que faisant face à sa proie de manière générale. Quel dommage que tu ais eu le temps de te réfugier si loin de moi, j'aurais pu t'aider à entrevoir mon utilité et à quel point il peut être agréable qu'on s'entende. Je demeure ton serviteur dévouer jusqu'a ce que je t'offre les demandes que tu me présentera.
N'y voit pas de mesquinerie, mais je vais devoir vérifier tes fréquentations et faire disparaitre les gêneurs. Bien sûrs elle faisait allusion principalement aux anges censé être de retour en ville. Si tu m'accorde un entretien privé je t'accorderais une faveur sans rien demander en échange pour une fois. Qu'en dis tu, ma belle fleur taché de noir ? Je te laisse finir ton bain pour y réfléchir et je fais le tout du propriétaire ou tu va enfin de décider à me faire plaisir ne serais ce qu'un peu ?
Lily éprouva un frisson. Un démon, encore un. Elle se souvint de sa rencontre fortuite voilà qulques années avec celui qui avait pris possession d’un sacrifié dans la forêt alors qu’elle cherchait tranquillement quelques plantes aux propriétés magiques. Elle était tombée sur un sacrifice, un rituel de magie noire et avait voulu venir en aide au sacrifié, et s’était retrouvée dans une bien désagréable conversation avec le démon qui avait finalement pris possession de ce corps-là. Ce souvenir lui glaça le sang et l’espace d’une seconde, elle se demanda si ce n’était pas le même démon qui avait décidé de revenir la tourmenter, mais non puisque visiblement celui-ci avait été libéré… par elle ! A moins que celui du passé ait été par la suite emprisonné ? Et qui prouvait que c’était vrai, elle n’avait rien fait d’autres qu’avoir un livre entre les mains, cela ne libérait aucunement un démon… A moins qu’elle ait eu une absence et ait fait la même erreur que Bradley en lisant à voix haut…
Arrête de cogiter et dégage cette entité de la maison !
Ruffus, la voix de la sagesse… Malgré tout, la démone ne manqua pas l’occasion de faire savoir qu’elle lui accorderait ce qu’elle désirait le plus au monde. La régente secoua la tête face aux menaces à peine voilées de l’entité.
- Je vois… Tu sais, c’est assez maladroit de proposer de manière doucereuse d’offrir ce que l’on souhaite le plus avant de finalement proférer des menaces. Puisque tu veux me remercier, c’est fait, nous sommes quittes. Profite de ta liberté.
Bien qu’elle tachait d’afficher un calme olympien, les menaces de la démone avaient de quoi faire frémir. Lyanna avait déjà perdu son propre fils et des membres de son coven, elle n’était pas prête à perdre encore quelqu’un qui lui était proche pour une bêtise qu’elle aurait commise. Karl… June… ses amis…
- Tu me complimentes à présent ? C’est gentil. Et toi, à quoi ressembles-tu réellement ? Quels sont les critères de beauté chez les démons ?
Il n’y avait pas à dire, elle était forte. N’importe qui d’un peu plus corruptible aurait déjà sauté sur l’occasion. Mais Lily avait été préparée dès son plus jeune âge, et en élève studieuse, elle avait appris que les démons, tels des génies maléfiques et malfaisants, ne plaisaient à se montrer sournois en offrant des services finalement futiles pour emprisonner des âmes. La démone reprit ses négociations et Lyanna fronça légèrement les sourcils, se redressant accoudée sur les bords de la baignoires.
- Qu’y gagnes-tu au juste ? Rien n’est jamais gratuit, avec vous autres. Pourquoi t’acharnes-tu ?
Elle se mordilla la lèvre quelques secondes, ne quittant pas des yeux l’entité.
- Te faire plaisir ? Et que voudrais-tu ? Je ne passerai pas de pacte avec toi. Et comme tu l’as si bien dit, ne t’ai-je pas déjà libérée ? Pourquoi t’acharnes-tu ainsi ?
La démone était forte et il était difficile de résister à ses paroles.
Ses mots se voulait troubles, déformant la réalité et les informations données à celle censé être son alliée temporaire. Malgré ce qui avait pu unir son hôte et l'importance qu'avait eut cette dernière plus tôt, la démone n'avait aucun scrupule à l'amener au bord gouffre. Je suis désolée si tu le vois ainsi, toutefois je ne fais que t'informé de ce qui pourrait arriver. Il faut arrêter de croire que les démons sont des monstres qui ne souhaite que votre perte.
Nous aussi ont a une vie, des choses à faire et des gens à qui nous somme plus ou moins attachés. Si nous étions réellement quitte je ne serait pas attaché à toi, obligé de me présenter et d'attendre que tu daigne choisir ou plutôt formuler ta demande, ton désir d'une manière ou d'une autre. La fumée bleuâtre se déplaçait sans un bruit errant toujours non loin de l'hôte si tant et qu'on puisse l'appeler ainsi au vue de l'invité.
La sorcière semblait indécise, elle n'osait presque pas parler rendant la situation à la fois amusante et désolante. Pour savoir à quoi je ressemble tu n'a qu'à me rencontrer en personne, je suis sure que nous trouverions de quoi nous occuper. Quand aux critère de beauté je suppose qu'il diffèrent selon ce que nous somme et nos attirance respectives. Moi je ne suis pas vraiment difficile tant que corps face à moi est suffisamment sculpter.
La beauté est suggestive à chacun, cependant on peut aisément remarquer une perle se présentant à vous. Avant j'étais comme toi à peu de chose près, j'ai couru après mon rêve et je me suis laissé piéger. Au lieu d'avoir une grande famille heureuse j'ai perdu ma liberté et ce que j'étais. Ma capacité à aider s'en ai vu diminuer et à trop tirer sur la corde j'ai finis piéger et lié à ce livre. Si je veux trouver un semblant de paix je ne peux pas laisser d'autre donner suivre le même chemin que moi.
Trahis par ceux que j'aimais le plus, abandonner par ma propre famille et tuer par ceux que j'ai passer ma vie à aider...Un élan de tristesse transparu au travers de sa voix tandis qu'elle changea de sujet aussi rapidement que possible. Effleurant les lèvres prisonnière de la dentition de la belle elle reprit finalement la parole. Doucement...tu pourrais abîmer ces merveille avant même que je n'ais une chance d'y goûter. Pourquoi toujours vouloir catégoriser et mettre dans une boite, toi plus que quiconque j'aurais crû que tu serais différente.
Tu n'es pas elle...et tu ne semble pas capable d'une once d'empathie...quel tristesse. Peut être devrais chercher un cœur qui ne battrait que pour moi- jusqu'à ce que je l'arrache. Elle soupira comme si elle fut lasser de l'indécision de son interlocutrice...A moins que tu ne m'aide à trouver quelqu'un...Ce que je désire réellement et qui m'aiderait à retrouver la paix serait de retrouver un fantôme. Aide moi à enfin être en paix après de si longues années.
Si Lyanna était, de prime abord, certaine de n’avoir pas invoqué de démon ou même qui que ce fut, elle commençait à présent à douter. Avait-elle été dans un état second ? Le livre qui était passé entre ses mains avait-il pu la troubler à ce point, au point de proférer une invocation sans même s’en rappeler ? L’entité se défendait d’être un monstre souhaitant la perte des mortels. Lily restait prudente.
- Je le conçois. Personnellement, tant qu’on ne me cherche pas des noises, je respecte la vie de chacun.
Elle attrapa son verre de Jack Daniel’s dont elle préleva une gorgée sans quitter des yeux la masse flottante bleue.
- Je ne veux rien que tu puisses m’offrir, je te propose de garder ceci pour toi, profite de ta vie, puisque tu étais enfermée. Sois heureuse. Ce que je veux le plus au monde, tu ne pourrais pas me l’offrir, déclara-t-elle en détournant le regard vers l'eau du bain dans lequel elle se trouvait.
Voilà que l’entité proposait de la rencontrer en personne. Lily esquissa un sourire en reposant son verre à moitié vide sur le rebord en marbre.
- Et quelle apparence me montrerais-tu ? Celle de l’hôte que tu occupes, ou pourrais-je voir ton réel visage ? D’ailleurs, comment t’appelles-tu ? C’est désagréable de s’adresser à quelqu’un sans en connaître le nom.
L’entité dévoila alors quelques bribes de son passé qui, s’il était réel, toucha Lyanna. Elle était naturellement empathique et sensible aux malheurs des autres, voulant les aider.
- Comment as-tu été piégée ? C’est terrible ce qui t’est arrivé. J’espère qu’à présent tu vas pouvoir profiter sereinement de la vie…
Elle fut coupée en entendant le changement de discours de son interlocutrice.
- Tu me trouves dénuée d’empathie ? demanda-t-elle en riant. Ça alors ! On ne me l’avait jamais faite, celle-ci !
La régente vida son verre d’une traite avant d’entendre la requête de la démone.
- Bien, à supposer que je sois en mesure de t’aider, as-tu un nom, une identité ? Tu cherches un fantôme… Tu veux dire un esprit ? Pourquoi as-tu besoin de cela pour être en paix ?
Tout ce que voulait Lyanna, c’était s’éviter d’avoir encore des ennuis, elle les cumulait suffisamment comme ça. Alors si cette entité pouvait disparaître en étant satisfaite, cela l’aurait rassurée.
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