Certains pourraient dire que mon travail était de simplement protéger la régente de White Chapel, mais ça allait plus loin que ça. J’étais là pour la soutenir, mais également venir en aide aux membres de notre coven. J’avais toujours été généreux de ma présence et prêt à soutenir un membre dans une difficulté et mettre mon expertise à son service. Ça allait d’aider à la maîtrise d’un sort d’eau de haut niveau à aller chercher un chat dans un arbre. Tante Felicity m’avait élevé comme ça. Elle avait un sacré caractère et n’arrêtait pas de me demander quand j’aurais des enfants. La réponse ? Jamais. Je venais à peine de mettre le pied dans une vie conjugale plus ou moins stable avec Grace. Il ne fallait pas trop m’en demander. Même Joanna avait été surprise que je fasse construire une maison pour ma petite amie et moi. Une grosse baraque avec une piscine creusée et une plage privée. Il faut dire que j’avais un salaire plus que conséquent. Brad expédiait les problèmes. Je les expédiais aux enfers surtout. À coup de 9mm ou de magnum entre les deux yeux. C’était comme ça tout simplement et il fallait être con pour s’imaginer que j’étais un gros ourson gentil. Je ne m’entraînais pas trois heures par jour pour rien.
Il était loin l’adolescent à lunettes, maigrichon et aux cheveux longs que j’étais. J’avais choisi les muscles au lieu de ma fibre capillaire. Chacun ses choix dans la vie. J’étais donc tranquille dans mon lit avec Grace contre moi. Joanna dormait sur une branche au-dessus de notre lit par habitude. J’entendais finalement la sonnerie de mon cellulaire. Un message texte en bonne et due forme. Je poussais un grognement avant de tendre le bras. Si c’était encore Lyanna, j’allais lui faire la gueule durant trois jours. Elle était ma meilleure depuis des années, mais quand même, les derniers mois n’avaient pas été faciles. Je me passais une main dans le visage et je fronçais les sourcils alors que Grace se retournait pour ne pas avoir la luminosité de l’écran dans le visage. Waël ? Il voulait que j’aille le chercher à un emplacement bien précis. Je poussais un soupir. Oncle Brad prenait du service ce soir.
Je sortais donc de mon lit et j’enfilais un jeans et un t-shirt blanc. 02h30 du matin. Je préférais nettement que l’homme me demande d’aller le chercher que de faire une connerie. J’allais dans le garage et je décidais de prendre ma Ferrari pour aller chercher le jeune homme. Bien évidemment, j’avais pris soin d’apporter de quoi pallier un mal de coeur explosif. L’habitude. Lyanna avait déjà vomi dans ma bagnole. Je ne prenais plus aucune chance. Je me rendais donc à pleine vitesse à l’adresse qu’il m’avait donnée. Je me garais de travers comme toujours avant de sortir de mon véhicule. Je mettais l’alarme sur ma voiture. Deux gars s’approchaient de ma chérie et je lançais un regard meurtrier.
- Le premier qui touche la voiture, je le castre à main nue … Où est Waël ?
Un simple signe de la main et je m’engouffrais entre les filles moins vêtues et les gens bourrés. La musique était forte, mais j’avais l’habitude. Il était où merde ? Chose certaine, j'allais me prendre un bon café une fois à la maison, car je n'allais certainement pas me recoucher à l'heure qu'il était. Je me levais à 05h00 tous les matins pour m'entraîner. Au Diable le sommeil, je dormirai une fois que je serai six pieds sous terre.
La soirée battait à son plein, et toi aussi tu l'étais plein. Tu avais fait des folies. Le Rhum était excellent et les compagnons de ce soir bien intéressants. Tu souriais en buvant une énième gorgée de liquide ambre. Tu avais bien fait d'accepter cette invitation de l'un de tes anciens plans Sexfriend. Il t'avait promis de quoi te détendre et te voilà, entrain de te mouvoir sur la piste de danse à embrasser ceux que tu voulais, peut-être que l'un d'eux finirais dans ton lit, sans doute les deux ?... Hm. Non, ta tête avait commencée à tourner salement, tu avais trop bu, quand l'alcool n'étais pas payant tu étais bien moins raisonnable.
Tu te diriges vers la salle de bain, te regardant un instant dans le miroir, tu ricanes de voir cette tête aux yeux brillants que tu affiches, ah. C'est vrai que tu ressembles à ça quand tu es déchiré. Tu ouvres le robinet et t'asperge le visage d'eau fraiche poussant un soupir de soulagement.
Et tu sors ton téléphone, tu n'as pas le permis, à cette heure, il n'y a pas de transport en commun sur pour un garçon comme toi, encore bourré. Mais surtout avec la jupe que tu portes, tu risques de te faire éclater la gueule à coup de poing. Tu parcours tes contacts, t'y reprenant à 4 ou 5 fois, avant de passer au moins 15 minutes à écrire à celui que tu surnommes Tonton Brad, cet homme qui malgré ses airs de gros dur, vous as sous ses ailes, vous les sorciers blancs, depuis votre arrivée dans le Coven.
Tu finis par envoyer le message, et tu as l'accusé, rangeant ton téléphone, tu as une désagréable sensation dans le ventre. Tu sais déjà ce que ça veux dire et tu vas vider ton estomac dans les toilettes. Avant de recevoir un message de Brad, il va arriver. Tu te rinces donc la bouche en vitesse et vas vers le jardin bondé de danseurs, t'allumant une clope en te frottant la tempe, alors que tu attends l'homme qui as la gentillesse de venir te chercher aussi tard, tu te fais aborder, tu n'es pas franchement d'humeur et le soûlard n'en démord pas, tu lui souffles ta fumée de clope au visage en lui expliquant une dernière fois que tu n'es pas intéressé.
Et libération, tu entends une voix familière et tu te tournes avec soulagement vers celui qui viens de t'appeler.
"Tonton Brad !"
Tu repousses une dernière fois le garçon qui grogne en te fusillant du regard et tu t'approches en rajustant ta jupe.
"Désolé de t'avoir fait venir... Je sais que tu te lèves tôt... Mais j'avais pas confiance au transport en commun."
Tu te frottes l'œil, écrases le bâton incandescent que tu viens de terminer dans un cendrier et souffle une dernière fois la fumée, Dieu merci le goût de vomis à disparu de ta bouche, remplacé par celui de la clope.
Pourquoi est-ce que j’étais devenu le bras droit de Lyanna déjà ? Ah oui, j’étais son meilleur ami, j’avais fait un pacte avec elle lorsque j’étais un adolescent en sortant de l’école et finalement, j’étais ultra compétent pour expédier les problèmes. Ça n’avait pas toujours été le cas, mais lorsque j’avais enfin eu ma montée de testostérone, autant le dire qu’elle n’était pas aller dans mes neurones, mais dans mes muscles. J’étais devenu une armoire à glace. J’avais pris en masse et j’étais excessivement doué pour maîtriser mon élément et un sort de régénération importante. Le souci avec ce sort c’est que si la personne qui le lance n’est pas en pleine forme alors le sort est moindre. Il y avait une raison à cet entretien important et puis j’aimais me sentir en forme de toute façon. Enfin bref, il était bien trop tôt dans ma journée et je me retrouvais à être en mode «tonton Brad» pour Waël. Le jeune sorcier avant demandé à ce que je vienne le chercher ici. Je n’allais pas le gronder, car je préférais nettement qu’il m’appelle plutôt que de faire une connerie.
Je demandais donc où il était. Gare à celui qui allait toucher ma bagnole, car j’allais faire une averse dont ils allaient tous se souvenir longtemps. J’entendais finalement mon prénom et je tournais le regard pour voir le jeune homme s’approcher en replaçant sa jupe. Bon, si ça lui tentait d’avoir les couilles au vent c’était son choix.
- Deux heures de sommeil de plus ou moins, ça ne change rien. Tu as bien fait de m’appeler.
Je tentais de capter un peu son regard. Il était clairement ivre comme jamais et j’ignorais s’il avait pris autre chose. Clairement, j’allais le ramener chez moi pour le faire dégriser en toute tranquillité dans l’une des chambres d’amis. C’était la moindre des choses et puis je pourrais lui donner un coup de main si ça ne va vraiment pas. Pourquoi est-ce que je terminais toujours avec des gens bourrés moi ? J’allais devoir en discuter avec mon meilleur ami une bonne fois devant une bière.
- Bon, on va rentrer chez moi, tu vas reprendre tes esprits et je te filerai un petit déjeuner pour remettre ton foie. Je ne te laisse pas le choix donc inutile de protester.
Je passais mon bras autour de ses épaules avec un petit sourire en coin et je regardais quelques filles en marchant vers le stationnement. Les jeunes de son âge étaient toujours impressionnés de voir une Ferrari dans un stationnement. Le pire, c’était que cette voiture était l’un des nombreux modèles que je possédais et sans doute la moins chère de toute la tribu.
- Tu as passé une bonne soirée au moins ? L’important c’est que tu te sois amusé.
Je ne voulais pas qu’il soit de ceux qui enterraient leurs problèmes avec de l’alcool. Je voulais qu’il aille bien. Il était comme un neveu à mes yeux après tout.
Tu avais trouvé en l'homme qui venait te chercher une personne en qui tu pouvais avoir confiance. Bradley était sans doute le seul homme avec qui tu n'avais pas peur de te retrouver entièrement seul alors que tu étais aussi déchiré. D'où ce surnom qui était vite rentré dans tes habitudes, Tonton Brad. Après non, tu mentais, il pouvait arriver que tu ai peur de Bradley. Quand quelqu'un avait la mauvaise idée de toujours l'un de ses bébés. La, tu voyais un véritable démon ressortir et tu te cachais, il était très impressionnant dans ces moments-là.
Ta culpabilité de l'avoir réveillé reste encore un peu là, mais il sait te rassurer et tu sais surtout qu'il préfère quand on l'appelle plutôt qu'on rentre en transport en commun.
"Merci... Oh ... D'accord, je te suis... Oh, t'as pris la petite Ferrari?... Cool... De toute façon, je sais que ça ne sert à rien de protester avec toi, je n'essaie même plus."
Tu es taquin, puis te figes en fermant un œil, ah ça remonte?... Non, c'est bon, tu pousses un soupir de soulagement et sembles un peu plus rassurer d'avoir le bras de l'homme autour de tes épaules, il te soutient, si tu tombes... Bah, tu ne tomberas pas. Tu n'avais bien évidemment que but, tu n'étais pas fan du tout des drogues, bien sûr, tu avais testé un petit joint, mais ça ne t'avait pas plu. Tu avais donc seulement bu.
"Oui, j'ai passé une bonne soirée, c'était agréable de décompresser, j'en profite avant que la trentaine me rattrape. En vérité, je n'ai même pas fait attention, je ne pensais pas que j'avais autant bu... Le bière-Pong, c'est traître quand tout le monde sait viser sauf toi. Et du coup, malgré l'interruption, j'espère que tu as bien dormi quand même."
Tu ricanes et finis par monter dans la voiture en faisant attention, pas moyen pour toi de subir les courroux de Bradley en abîmant sa voiture... Enfin l'une de ces voitures. Tu regardais la route en appuyant ton front sur la vitre froide de la voiture. Fermant un peu les yeux en soupirant d'aise. Toute la fatigue commence à t'envahir, oui, tu n'allais pas faire long feu ça, c'est sûr.
En arrivant devant chez Bradley, tu sors et avant de rentrer, tu t'allumes une cigarette. Tu restes dehors le temps de laisser la nicotine te parcourir le corps, si toi, tu fumes, les gens autour de toi n'ont pas à subir ta fumée, et tu refuses de leur imposer.
Tonton Brad toujours en service pour donner un coup de main. J’allais carburer sur la caféine dans les heures à venir, mais ce n’était qu’un détail. Si les vagues étaient bonnes, je pourrais même aller faire un peu de surf après ma séance de sport matinale. Mais tous ces beaux projets, c’était lorsque mon jeune neveu serait endormi dans la chambre d’ami ce qui ne devrait pas être trop long. Je rigolais alors qu’il mentionnait ma petite Ferrari. J’aimais bien cette voiture et je souriais en marchant avec lui et en le soutenant.
- Oui, j’ai décidé de prendre Pupuce pour venir te chercher. Elle se serait vexée de rester dans le garage. Je prendrais Mignonne demain dans la journée.
Mignonne c’était ma McLaren. Un bolide à faire froid dans le dos tellement je roulais comme un malade avec ce truc. Heureusement que la police me foutait la paix. De toute façon, je devais être rapide et j’avais les compétences d’un pilote de course automobile. Je n’étais pas un danger pour les autres. Je savais ce que je faisais. Je ne comptais pas chahuter mon pauvre ami ce soir. Il y avait bien un petit récipient pour ses débordements, mais ce n’était pas une obligation d’utilisation non plus.
- Oui, j’ai bien dormi je te remercie. Du bière-pong … Vous en avez des idées. Je préfère faire du karaoké bourré, mais ça, c’est mon humble avis. Attention à ta tête en entrant dans la voiture.
Je l’aidais à s’installer et je bouclais sa ceinture. Je ne voulais pas qu’il oublie. Un vrai papa poule quand je voulais. Je me mettais finalement en route alors que le groupe Queen envahissait l’habitacle. Je mettais le volume au minimum histoire que mon jeune ami n’ait pas trop la migraine il semblait complètement ailleurs par moment en fermant les yeux. Nous arrivions finalement chez moi. Nous avions passé le portail qui se refermait sur ma luxueuse maison que je partageais avec ma petite amie. Je sortais pour moi Waël s’allumer une clope. Il était sérieux là. Il en était à moitié de son traitement de nicotine que je m’approchais pour la lui retirer des doigts et l’écraser sur le sol.
- Ça, c’est mauvais pour toi. Dans la maison.
J’avais l’impression de parler à mon fils si j’en avais eu un homme. J’ouvrais la porte et je retirais mes chaussures en lui faisant signe de faire de même. Finalement, il devrait m’appeler papa Brad. Je marchais sur le plancher de bois pour me rendre dans la cuisine. Un endroit spacieux et de couleur bleue que j’adorais. C’était moi qui cuisinais dans cette maison.
- Bon ! Un café pour commencer.
Je mettais la cafetière en marche avant d’entendre un bruit familier. J’avais un petit sourire en coin alors que ma belle Joanna arrivait avec nonchalance. L’iguane de plus de trois mètres de long pour cinquante kilos était énorme. Elle sifflait sur le jeune sorcier et je regardais mon familier.
«Waël est bourré … je sens son haleine alors que je suis sur le plancher des vaches.»
- Bon matin à toi aussi Joanna.
«Bande de sorciers ingrats qui m’empêchent de dormir alors qu’il est beaucoup trop tôt. Le soleil n’est même pas levé»
- Elle est contente de te revoir.
«MENTEUR ! Vous me faites chier tous les deux … J’ai faim.»
- Elle fait un régime.
«Je vais te tuer dans ton sommeil Bradley Spencer»
Je mettais à rire comme un con et je versais le café dans deux tasses avec le sourire. Waël pouvait mettre ce qu’il désirait dans le sien j’avais déjà sorti tout ce qu’il fallait.
Tu lui offris un sourire amusé, alors qu'il parlait de sa voiture, évidemment. C'étaient ses petits bébés, qu'il leur donne ces surnoms n'était donc pas nouveau pour toi, au point que tu avais finis par les connaître à force de les entendre... Même que tu avais vraiment fini comme lui à penser que ces machines avaient des âmes propres ! Et des sentiments ! Heureusement que l'homme te soutenait en revanche, car tu avais un peu oublié qu'on pouvait s'empierger avec ses propres pieds... Tu poussas un petit souffle soulagé en voyant que ça va, t'es encore debout.
"Oh? C'est donc la sortie de la Mignonne... Ça fait combien de temps que tu ne l'as pas sortie ?"
En voulant rentrer dans la voiture, tu t'arrêtes un moment et tu regardes, ah. Tu as failli te manger le toit, bon, encore une fois, tu avais la chance qu'Oncle Brad pensait à tout pour toi en te rappelant que la voiture était basse. S'il avait pu mettre la main sur ton front avant l'impact, il l'aurait sans doute fait... Après à savoir si c'était pour protéger la voiture ou toi du choc !
"Le Karaoké Bourré... Tu sais très bien que j'ai déjà une voix terrible en étant sobre, ce n'est pas pour chanter bourré... Imagine, on m'aurait confondu avec un chat à qui on écrase la queue... Pauvre bête... Joanna aurait confondu ça avec des ultrasons."
Tu ricanais en tenant le récipient à Vomis... Qui t'avait déjà servit, évidemment, des fois ton estomac se manifestait plutôt dans la voiture plutôt que dehors. Tu le laisses attacher ta ceinture, amusé, un véritable papa Poule... Pour toi qui n'avais eu aucune figure paternelle stable, tu découvrais encore tout ça. C'était très agréable.
La douce voix de Freddie te berce, avec le son à ce volume tu as l'impression qu'on te chuchote à l'oreille alors que tu fredonnes un peu, tu connaissais ces chansons par cœur à force de les entendre dans ces voitures. Tu les aimais bien, elles signifiaient pour toi, la sécurité. Et te calmaient quand tu en avais besoin.
Tu aimais beaucoup cette maison, elle avait une de ces classes, que tu te demandais des fois si tu ne faisais pas exprès d'appeler Brad, juste pour le plaisir de dormir chez lui. Cette pensée te fait sourire avant que tu ne fasses la moue en voyant l'homme écraser ta clope, évidemment... Tu ne protestes pas, tu es un peu trop fatigué pour ça.
En entrant, tu retires machinalement tes converses, et suis le maître de maison jusqu'à la cuisine. Tu ne peux t'empêcher de sourire en voyant ce magnifique reptile qui est la familière de Brad.
"Bonsoir à toi aussi Joanna, très content de te voir... Mais t'as pas besoin de régime, tu es jolie comme tout."
Tu lui fais un clin d'œil et tu remercies Brad en mettant du lait et un peu de miel dans ton café avant de touiller tranquillement. Tu ne ferais sans doute pas long feu, tu sentais la fatigue qui envahissait ton corps, mais tu avais un peu plus de répits grâce au café.
Waël était un homme bien. J’avais l’impression de me revoir quelques années dernières. J’aurais sans doute eu les couilles pour porter une jupe. J’aurais forcé Clayton à en porter une avec moi d’ailleurs. Je souriais à cette idée un tantinet alors que Waël me demandait depuis quand je n’avais pas sorti Mignonne. Je réfléchissais un peu avant de lui répondre.
- Une bonne semaine ou une dizaine de jours ? Il ne faut pas encrasser la petite chérie sinon je vais en avoir pour quelques milliers de dollars en réparation.
J’éclatais de rire à la mention de ma gracieuse iguane. Mon familier aurait sans doute lancé des regards de feu et m’aurait engueulé en me disant de fermer ma grande gueule si j’avais fait du karaoké en sa présence. Elle n’était pas méchante. Je savais qu’elle serait toujours présente pour m’aider en cas de besoin et me soutenir. C’était une sorte de relation amour-haine que l’on partageait depuis tellement d’années. C’était devenu complètement naturel.
- Joanna aurait sans doute dit que tu ne devrais jamais devenir un chanteur et qu’il ne fallait pas se prendre pour des grands de ce monde.
J’avais fait un café à Waël avant d’avoir une petite conversation avec ma belle demoiselle. Elle était d’une humeur massacrante matinale comme je la connaissais bien. Gentille Joanna. Elle n’avait jamais été du matin de toute façon. Bon, nous étions la nuit encore, mais c’était le matin quelque part dans le monde. Elle sifflait à la remarque de Waël avec ce qui ressemblait à un sourire avant de marcher avec sa démarche chaloupée vers le canapé. Heureusement que le tissu était le plus robuste sinon j’aurais eu des soucis avec ses griffes. Griffes qui avaient ,d’ailleurs, une superbe manucure abstraite gracieuseté de la régente de White Chapel. Joanne se laissait toujours faire depuis toutes ces années. Elle restait molle durant tout le processus tout en jurant comme un ouvrier de la construction.
Je mettais un peu de lait d’amande dans mon café avant de lever les yeux vers le jeune homme. Je réfléchissais un peu en m’appuyant contre le plan de travail.
- La routine. Je vais m’entraîner bientôt et aller faire un peu de surf si j’ai le temps. Je dois préparer des documents pour Lyanna et ensuite je verrai. Je ne suis pas toujours à White Chapel et je dois répondre présent pour notre régente.
Nous étions comme les deux doigts de la main en fait. Je ne me serais jamais vu en couple avec cette dernière bien que nous ayons déjà eu des rapprochements à cause de ma tablette de chocolat. Je posais ma tasse avec après pris une gorgée. Je continuais de regarder Waël avec un petit sourire.
- Dans tous les cas, je serai ici lorsque tu te réveilleras, car au vu de ton regard, tu ne vas pas tarder à dormir comme une jolie princesse dans les bras de Morphée. Tu peux prendre une chambre du sous-sol si tu veux, mais tu risques d’avoir de la compagnie.
Joanna était en grande envahissante. Elle aimait les sorciers et se blottir contre eux lorsqu’elle les estimait. Je savais qu’elle risquait fortement de dormir près de Waël. Je souriais en coin en regardant le jeune homme.
- Va te coucher. Je te préparerai un petit déjeuner anti-cuite quand tu te réveilleras. Ça va remettre ton système digestif en place.
Tu souris, c'est vrai que si chacune des bijoux de ton ... Parrain ? Était magnifique, elles coûtaient un bras à entretenir... Mais bon, il prenait tant soin d'elles, qu'il ne devrait y avoir aucun problème. Il t'en avait déjà tant parlé, il connaissait chaque faiblesse des marques de ses différentes voitures.
"Je me doute bien du coup."
Tu regardes la route, amuser de la tournure de la conversation, Joanna était un être vivant que tu appréciais plutôt bien. Même si vous ne pouviez parler ensemble, elle était plutôt franche de ce que Bradley te traduisait et toi, tu adorais ça. La vérité franche était bien meilleure qu'un mensonge tissé.
"Au moins pas de risque de se ridiculiser devant le monde entier en pensant avoir un talent... Mais ce que nous n'avons pas en voix nous l'avons autre part. Chacun son don de la nature, même si certains essayent souvent de s'en approprier un sans savoir qu'ils en ont un..."
Tes paroles, quand tu étais encore embrumé par l'alcool, pouvaient sembler floues pour ceux qui ne te connaissaient pas. Mais pour ceux qui te connaissaient, ils savaient que tu ne disais jamais rien au hasard, ton inconscient parlait souvent de toi ou de ton ancienne vie à travers tes mots énigmatiques.
Tu bois une autre gorgée de café en regardant le reptile se percher sur le canapé, avec un petit sourire, apparemment elle a aimer le compliment, c'était le but après tout. Le regard retournant sur ton homologue, tu hoches la tête en écoutant son programme, journée bien chargée, comme toujours.
"Est-ce que tu te reposes des fois quand même?... Tu sais que pour un bon équilibre, il faut 3 piliers ? Travail, Loisir, Repos, imagines un tabouret, si tu en enlève un des trois pieds il tombe..."
Tu ne peux empêcher le ton moqueur qui accompagne ta petite remarque.
"Hm... D'accord, je vais faire ça, de toute façon, je dors toujours bien ici, c'est drôle, je me sens comme dans une forteresse. C'est réconfortant... Ce n'est pas grave si j'ai de la compagnie... Mais je vais finir par laisser des affaires de secours ici vu toutes les fois où je squatte..."
Tu ricanes, puis te lèves avant d'aller te coucher, laissant Joanna se coucher plus tard à tes côtés, il n'avait pas fallu longtemps pour que Morphée ne vienne pas te kidnapper dans ce beau pays appeler le sommeil. Tu ne te réveillas que bien des heures plus tard, passant à la salle de bain pour te rincer la bouche pâteuse et te mouiller le visage. Avant de remonter vers le rez-de-chaussée où tu savais déjà que tu trouverais celui que tu appelais Oncle Brad.
Vous savez ce qui me faisait rire alors que j’étais avec le jeune sorcier ? La conversation pseudo philosophique qu’il me balançait. Il se prenait pour Nostradamus visiblement pour Socrate ou je ne sais pas. Dans tous les cas, il y avait une grande vérité derrière ses paroles et cela me faisait sourire en coin. Je me sentais toujours bien en la présence du jeune homme de toute façon. J’étais l’oncle de bien des jeunes sorciers qui avaient passé par White Chapel, mais je devais avouer que j’étais relativement proche de Waël plus particulièrement. Nous étions du même élément donc c’était quelque chose qui nous rapprochait.
- Alors j’ai le don d’expédier les problèmes comme le dirait Lyanna.
Je souriais en coin. J’avais expédié un grand nombre de problèmes. Parlons simplement de ce gros débile de Ypolite Saint-Yves. Le roi des croquemitaines qui était mort comme un gros con en tombant du haut d’un hangar dans le port. C’était drôle, mais ses créatures ne me manquaient pas et vu comment c’était produit ma dernière rencontre avec la nouvelle reine … Je n’étais pas près de changer d’avis dans ce sens. Le café dans les mains désormais, je buvais une grande gorgée alors que le jeune homme me faisait un peu la morale en parlant de mon horaire.
- Tu as parlé avec ma tante Felicity ou quoi ? Ne t’inquiète pas pour ma petite personne. J’ai trouvé mon propre équilibre depuis bien longtemps.
Tante Felicity. C’était ma vraie tante. Cette femme qui m’avait recueilli après la mort de mes parents. Elle m’avait élevé au mieux, mais elle avait un sacré caractère. Elle était un peu comme Joanna, sauf qu’elle était une sorcière, qu’elle sentait une odeur de vieux grenier, qu’elle buvait trop de thé avec supplément whisky et qu’elle sentait la soupe au chou vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Impossible de la rater lorsqu’elle venait au coven avec son foutu canari qui passait son temps à faire du bruit. Je détestais son familier et Joanna avait toujours envie de le bouffer.
- Tu es toujours le bienvenu dans ma maison Waël. Ma porte te sera toujours ouverte et ce n’est peut-être pas une mauvaise idée de laisser des vêtements de rechange ici. Je crois que mes vêtements sont un peu trop grands pour ta personne. On va devoir rendre toute cette charpente un peu plus enrobée. Dort bien Waël.
Je le laissais partir ensuite et j’allais commencer mon entraînement dans ma salle de sport privé. Je comptais bien nager dans ma piscine creusée comme entraînement de cardio aujourd’hui. Ça me ferait du bien après la partie un de mon entraînement. Joanna alla dormir avec Waël. Elle aimait bien le jeune homme au final. Je continuais ma routine avant de prendre le petit déjeuner avec celle qui partageait ma vie. Je la laissais aller voir ses patients avant de me concentrer sur mes tâches administratives. Je me prenais un bon café et c’était en t-shirt et en jeans que je bossais sur mon ordinateur assis à la table de la cuisine. Lunette sur le nez, j’entendais finalement du bruit et je prenais une gorgée de mon breuvage chaud. Je n’avais même pas fait attention à l’heure qu’il était.
- Eh bah! Le guerrier se réveille ! Je suis dans la cuisine Waël.
Joanna arrivait lentement aussi avec sa démarche chaloupée. Elle avait faim. Je me levais et lui mettais deux oeufs dans un bol avant de la laisser manger. Je commençais finalement à mettre des trucs dans le mélangeur avant de regarder mon neveu de coeur.
- Alors, il était bien ce gros dodo ? Tu as fait des rencontres sympathiques durant ton sommeil ?
Normal que je prenne un peu de ses nouvelles. Il faut dire que ma maison était très calme. J’avais laissé la porte arrière ouverte qui donnait sur la terrasse. Le bruit des vagues étant une ambiance que je trouvais toujours aussi apaisant. Seigneur que j’aimais ce son.
À défaut d'avoir une famille aimante de sang, tu t'étais créer ta propre famille à toi. Et cette fratrie était la meilleure que tu aurais jamais pu espérer ! Bradley était vraiment celui avec qui tu étais le plus proche. Il était le tonton avec qui tu pouvais tout dire, il ne te jugerait jamais si c'était grave. Et tant que tu ne parlais pas mal de ses voitures, non pardon. Ses bébés.
"Expédier ses problèmes, oui. C'est carrément la bonne définition. Et je n'ai pas le plaisir de connaître ta tante Felicity, mais je suis d'accord avec elle. Si c'est ce genre de chose que je viens de te dire encore plus ! Mais bien, si tu as ton équilibre."
Tu souris un peu, et son discours te fait te sentir encore plus à ta place. Tu y penserais donc à prendre des affaires pour être tranquille, car c'est vrai que tu ressemblais à un garçon qui portait un parachute quand tu portais les affaires de Bradley. Tu n'avais pas ses muscles et sa carrure. Mais c'était toujours drôle de porter ces vêtements car tu jouais au rappeur U.S devant Bradley tel un acteur de théâtre dans le seul but de le faire rire.
"D'accord, je t'offrirais une magnifique robe moulante et tu devras courir avec alors ! Ce sera si drôle de te voir avec ce genre de vêtements... Mais t'inquiète, je plaisante. "
Tu ricanes. Et après une bonne nuit de sommeil, bercer par la présence rassurante de Joanna, tu te réveilles en bien meilleure forme, reposer et enfin sobre. Évidemment, tu entends Bradley t'interpeller de la cuisine et tu viens tranquillement.
"Hey. Ça a été? Tu as passé une bonne journée?... Ou matinée?... Je ne sais même pas quelle heure il est... Des rencontres sympathiques, je dirais... Que j'ai peut-être un mec qui est venu me visiter dans mes rêves et cet égoïste ne m'as même pas donner son numéro, tu te rends compte?"
Tu ricanes. Puis tu regardes dehors. Avant de regarder Brad. Tu te doutais bien qu'il comprenne ta demande.
"Je peux déjeuner dehors?... J'ai envie de voir la mer pendant que je mange... Et en sentir l'odeur... Et ensuite, j'aimerais bien aller nager. Si tu es disponible, on peut y aller à deux... "
Tu partageais ton élément avec Bradley, l'eau était votre petit berceau. Tu te sentais toujours mieux avec de l'eau à proximité, plus calme...
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