Nous vous devons une reconnaissance éternelle Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes. Jules Verne••• Le sentiment d'étrangeté n'était pas inconnu pour Margaret qui avait extraite de force de son Écosse natale, qui avait parcouru le monde pour finalement se poser à Los Angeles. Elle comprenait donc le sentiment qu'éprouvait Violet. Fêter Noël dans une ville où la neige se faisait rare était déroutant. A Chicago, les hivers c'était quelque chose. Mais la néphilim venait de prendre un gros risque en demandant à son interlocutrice si elle était bien une sorcière. Cette dernière manqua de s'étouffer avec sa gorgée de smoothie et attendant la réponse, la brune terminait son café. Si la blonde était une sorcière sans le savoir, c'était en soi étonnant mais on ne pouvait jamais être vraiment sûr de rien, mais la réaction parlait d'elle-même malgré le sourire irrémédiablement scotché aux lèvres : elle était une sorcière et le savait. D'ailleurs elle semblait méfiante quant au fait de devoir répondre à cette question dans un endroit si fréquenté, c'était compréhensible : les gens étaient par nature curieux, même s'ils ne souhaitaient pas l'admettre, et les oreilles indiscrètes étaient légion.
- La réponse est donc oui... Effectivement ce lieu n'est pas le bon endroit. Souhaitez-vous que nous discutions à ce sujet ? Si oui, où donc ?
Margaret était prête à discuter avec la sorcière, si et seulement si elle le souhaitait. Elle ne pouvait forcer personne à lui parler même si c'était Violet qui avait fait le premier pas pour amorcer une réelle discussion en se joignant à une inconnue. La néphilim se leva de sa banquette tout en remettant son manteau, elle prit ensuite le sachet où il lui restait une pâtisserie et elle accorda un regard à la sorcière en mettant son sac à l'épaule.
- Alors, tentée de discuter un peu plus avec moi ? demanda-t-elle en lui souriant.
Elle ne savait plus si elle devait faire confiance ou non à son interlocutrice. Elle avait vu beaucoup trop rapidement sa réelle nature et s’était risqué si facilement à lui demander la vérité. Et si elle était de mèche avec la Triade? Si elle ne lui était pas tombée dessus par hasard mais en sachant très bien qu’elle allait la rattraper? Les théories de complots se multipliaient dans la pauvre cervelle de la blonde qui ne savait plus qui ou quoi croire. Elle n’arrivait même plus à identifier si ce qu’elle s’imaginait était plutôt de la folie qu’un scénario possible. Toutes ses années à fuir avait fait leurs dommages irréparables sur elle et dès qu’elle sortait un peu de sa coquille, elle se remettait immédiatement à douter. Est-ce que cet accent écossais ne servirait qu’à la mener dans une mauvaise piste?
« Il y a un parc pas très loin d’ici. C’est généralement tranquille et c’est joli en plus! »
Elle lui répondit toujours avec le même sourire. Violet n’était à Los Angeles que depuis quelques mois et ne connaissait pas encore les endroits qui acceptaient les personnes comme elle encore. Tout ce qu’elle connaissait de cette ville, c’était les malheurs qu’elle avait pu lui apporter et comment elle avait presque brisé son mariage. Elle savait que L.A. n’était pas douce avec la sobriété de son mari qui, depuis qu’ils étaient ici, n’avait jamais réellement été sobre. Il se sifflait un verre ou deux chaque jour, en cachette, au boulot alors que la sorcière ne se doutait de rien, le regardant toujours avec fierté, certaine qu’il tenait sa promesse. Son ignorance lui permettait de s’accrocher à quelque chose. Même si c’était un mensonge, c’était mieux que de sombrer elle aussi.
Elle suivi le mouvement de Margaret, prenant son délicieux smoothie vert qu’elle buvait à petites gorgées pour ne pas se geler le cerveau. Elle n’avait pas de manteau mais elle profita du petit délai pour enlever une ou deux graines d’éclaire au chocolat qui s’étaient logées sur son sweatshirt avant de retourner son attention vers la brune et de montrer de la main le chemin vers la sortie.
« Ça dépends toujours de vos intentions. »
Qu’elle lui répondit d’un ton beaucoup plus sérieux et grave qu’auparavant. Violet continuait de se méfier un peu. Et si c’était pour lui demander quelque chose? La sorcière n’utilisait même pas sa magie pour elle-même, elle ne l’utiliserait certainement pas pour quelqu’un qu’elle venait à peine de rencontrer. Le coût des sorts était élevé, beaucoup plus que certains pouvaient se l’imaginer. Elle n’aimait pas voir ses semblables utiliser la magie à tout vent sans se soucier de ce qu’ils pouvaient causer comme désastre ailleurs. L’effet papillon était bien réel. Violet garda la porte ouverte pour libérer le passage à Margaret avant de lui indiquer la direction du parc et de marcher au même rythme qu’elle. Lorsqu’elle était de bonne humeur, comme maintenant, elle avait toujours le pas un peu sautillant. C’était son petit côté hyperactif qu’elle n’arrivait pas très bien à contrôler.
« Y’a un lac au milieu et y’a même des cygnes d’habitude! »
Les cygnes étaient une nouvelle chose dans sa vie et elle ne se lassait pas de les regarder nager sur le petit plan d’eau au centre du parc.
Nous vous devons une reconnaissance éternelle Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes. Jules Verne••• Margaret avait conscience qu'elle n'avait pas fait dans la dentelle en demandant à Violet si elle était bien une sorcière mais elle était curieuse, voilà tout. Elle souhaitait juste discuter avec la sorcière apprendre à la connaître, les sorcières blanches faisaient parties de la catégorie que l'écossaise appréciait car leur magie ne nécessitait pas l'usage de la moindre goûte de sang et si Violet faisait partie de cette catégorie tout serait parfait. Cette dernière lui proposa qu'elles se rendent toutes les deux au parc qui se trouvait à quelques pas du Béni-boui-boui, la libraire hocha la tête et une fois rhabillée elle demanda si la blonde souhaitait toujours discuter avec elle. La réponse donnée la fit rire malgré le ton sérieux sur lequel avait été formulée la réponse. Elle était devenue méfiante envers Margaret à l'instant où elle avait posé sa question "sorcière". C'était compréhensible, elle pouvait très être une chasseresse à l'affût du premier être surnaturel qui lui tomberait entre les doigts.
- Je vous garantis que je n'ai pas de mauvaises intentions à votre encontre, Violet, ajouta-t-elle.
Elle s'éloignèrent de la table, Violet lui tenant même la porte de sortie et elle allèrent en direction du parc. Elles marchaient au même rythme et une dizaine de secondes s'étaient écoulées lorsque la sorcière fit une rapide description du du-dit parc : un lac, des cygnes.
- Vous savez qu'avec les dendrocygnanés ce sont les seuls ... oiseaux dont les mâles aident à l'incubation des œufs ? Partage des tâches, expliqua Margaret.
La route jusqu'au parc ne fût pas longue et heureusement pour les deux il n'y avait pas beaucoup de monde, elles auraient tout le loisir de discuter de n'importe quel sujet. Le seul témoin serait la Nature et l'avantage était qu'elle n'irait pas répéter ce qu'elle aurait entendu dans leur conversation, un témoin parfait en somme. La néphilim tourna la tête vers la sorcière afin de mieux pouvoir la regarder et d'apercevoir ses réactions.
- Je fais partie du même monde que vous et si ça peut vous rassurer, je ne suis pas un Chasseur !
Elle laissa Margaret passer alors qu’elle lui assurait ne pas avoir de mauvaises intentions envers elle. Elle en doutait fortement. Généralement, lorsque l’on découvrait sa nature, c’était soit dans l’intention d’user de ses pouvoirs ou dans l’espoir de supprimer ses pouvoirs. Même ses parents avaient sauté sur l’occasion d’utiliser sa magie pour le bien de l’humanité comme ils aimaient si bien le dire. Elle avait douté, avec le temps, que le bien de l’humanité était réellement l’objectif et que c’était peut-être seulement par vanité. Faire le bien pour le mérite. Elle les avait entendu parler, toute jeune, un soir, de sa durée de vie qui ne surpasserait probablement pas la leur s’ils arrivaient à atteindre leur objectif d’entraînement et de plein potentiel. Enfin, elle avait largement dépassé sa date de péremption et ses parents n’étaient maintenant que des petits tas de cendre dans deux urnes qu’elle traînait avec elle depuis déjà beaucoup trop longtemps. La guerre aura eu raison d’eux.
Elle regarda la brune avec admiration lorsqu’elle lui parla des oiseaux et de leur manière d’élever leurs bébés. Elle savait tant de choses. Comment est-ce qu’on pouvait en venir à savoir autant de choses sur des sujets aussi… aléatoires? Probablement grâce aux livres. Elle avait une librairie, elle devait certainement passer son temps à lire sur toutes sortes de sujets différents et apprendre un tas de choses. Les seules livres que le couple possédait étaient des grimoires cachés un peu partout dans sa demeure que Keon avait, apparemment, trouvé en faisant le ménage lors de son absence. Elle ne connaissait pas leur valeur mais savait qu’ils étaient secrets, qu’ils ne devaient pas êtres mis entre de mauvaises mains.
« J’ai pas tellement peur des chasseurs. Je n’utilise pas mes pouvoirs. »
Pas depuis quelques années à moins que ce soit pour protéger son mari médium des attaques de ces esprits qui le poursuivaient. Elle voulait s’y remettre. Elle voulait trouver un moyen de l’aider définitivement. De trouver une solution à long terme pour cette habileté qui lui filait des migraines incroyables et qui le poussait à boire, à se droguer ou même, à se donner aux vampires. Elles étaient devant le lac et Violet sourit en regardant les oiseaux, maintenant qu’elle savait que les mâles aidaient aussi à la mise à terme des oisillons, elle éprouvait une sympathie décuplée pour ces bêtes étranges. La sorcière savait qu’elle aurait besoin de Keon pour élever un enfant et c’est pourquoi ils devaient attendre. Elle voulait être certaine qu’il ne replongerait pas. Elle devait s’assurer qu’il ne finirait pas par se laisser crever dans un caniveau, une seringue dans le bras. Heureusement pour eux, elle était patiente.
« J’essaie de rester en retrait de ce monde. Je veux me concentrer sur nos vies à mon mari et moi. J’en ai marre de me faire utiliser. Les gens ont peur de nous, on se fait cacher jusqu’à ce qu’on ait besoins de nos pouvoir. C’est pas…c’est pas juste. »
Dit-elle en fronçant les sourcils, regardant toujours le lac et les couples d’oiseaux se balader dans une nage synchronisée gracieuse. Elle ne s'était jamais ouvert de la sorte. Elle n'avait même pas parlé de cette persécution à Keon. Il croyait qu'elle n'utilisait pas ses pouvoirs seulement dans l'effort de ne pas se faire repérer, mais il y avait plus que ça.
Nous vous devons une reconnaissance éternelle Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes. Jules Verne•••
Margaret avait envie d'en savoir plus sur Violet, ces derniers temps trois personnes d'horizons différents étaient venus voir la libraire pour les livres spéciaux qu'elle possédait et elle se demandait si la sorcière lui parlait seulement innocemment ou si quelque chose se cachait derrière cette apparente sympathie. Mais le fait qu'elle s'intéresse à la nature de la blonde semblait avoir momentanément tendu cette dernière. La brune voulait rattraper le coup, elle n'avait guère envie de se prendre un sort en pleine figure, la dernière fois lui avait suffit. Lorsque Violet déclara qu'il y avait de cygne au parc dans lequel elles se rendaient, la néphilim lui aborda une caractéristique peu connue du grand public et presque uniquement par les ornithologues. Cela sembla surprendre la sorcière qui la regarda avec de grands yeux et la libraire lui lança un sourire satisfait.
- C'est un choix ou vous y êtes contrainte ?
Une sorcière qui n'avait pas peur des chasseurs, pourquoi pas. Mais une sorcière qui n'utilisait pas ses pouvoirs, voilà qui était nouveau et surprenant. Elle se demandait alors il s'agit d'un choix comme quoi Violet voulait vivre une vie normale ou si elle y avait été contrainte d'une manière ou d'une autre. La suite des paroles de la sorcière furent une première partie de réponse à la question de Margaret. Il était normal de vouloir rester en dehors de ce monde mais il revenait toujours frapper à la porte. Mais ce qui interpella la néphilim fut le fait d'apprendre que Violet et son mari étaient utilisés pour leur pouvoirs.
- Les gens ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas... si ce n'est pas indiscret, qui vous exploite ? Il faut être puissant pour forcer une sorcière à obéir, qui plus est si votre mari est aussi sorcier.
Qui pouvait bien faire ce genre de choses ? Margaret n'en savait rien et elle espérait bien que Violet coopérerait, lui en disant un peu plus. Ce n'était pas rien d'exploiter une sorcière et son mari qui avait aussi des pouvoirs, un sorcier lui aussi ?
Violet la regarda, les sourcils froncés. C’était justement parce qu’on ne la forçait plus qu’elle n’utilisait pas ses pouvoirs. Elle avait la certitude que ce qu’elle créait, l’énergie qu’elle devait déplacer pour faire ses sorts ne pouvait provenir de nulle part et devait irrémédiablement être emprunter ailleurs. Elle tentait tant bien que mal d’emprunter cette énergie à son corps mais, parfois la demande était trop grande et elle risquait de se consumer, de se tuer à force de chercher à avoir le moins gros impact possible sur le monde qui l’entoure.
« Par choix. »
Dit-elle simplement. Ne cherchant pas à donner plus d’explications. Il y avait aussi le fait qu’elle devait fuir. Qu’elle ne devait pas être retrouvée. Que si elle faisait des projections astrales, qu’elle se mêlait aux esprits, elle risquait d’être reconnue. Qu’ils pourraient peut-être même aller jusqu’à aviser ses ennemis d’où elle se trouvait. Sans parler de sa famille défunte qui avait une opinion sur son mariage avec un médium alcoolique, drogué et qui avait grandement contribué à la dilapidation de la fortune familiale avec ses nombreuses rechutes.
La blonde pris place dans l’herbe après la seconde partie de la question de Margaret. Elle l’invita à faire de même. Elle avait l’impression que ce serait une longue conversation même si elle devait éviter de donner toute information sur son passé qui pourrait les compromettre. Pour l’instant, ils étaient en sécurité et elle devait se remémorer cette pièce d’information avant de prendre la décision précipitée de déguerpir encore à cause d’une femme dans un café qui lui posait un peu trop de questions à son goût.
« Keon est médium, il est pas sorcier. Et personne ne me force à rien. C’est le contraire. On ne me force plus à les utiliser, du coup, j’en vois pas l’intérêt. La magie, c’est un privilège. C’est pas fait pour se simplifier la vie égoïstement. En plus, j’ai rien besoin. Je vois pas à quoi elle me servirait puisque j’ai déjà tout ce qu’il me faut. »
Elle en était persuadée. Ils avaient besoin d’argent malgré les économies qu’elle avait tenté de cacher de Keon dans toutes les cachettes possibles que leur maison offrait. Il avait trouvé mais au moins, il n’avait pas tout dépensé dans l’alcool. Elle réglait ses problèmes comme une humaine, parce que la facilité n’était pas un langage qu’elle connaissait. Ses parents l’obligeaient à utiliser ses pouvoirs mais toujours dans l’objectif de faire le bien. De combattre et exorciser les forces maléfiques qui éraient sur cette planète. Rendre le monde un peu plus sécuritaire pour ceux qui y habitaient. Une mission qui leur avait été donnée par l’armée. Protéger les plus démunis. C’est d’ailleurs de cette manière qu’elle avait connu son mari. En le sortant d’un groupe de mafieux vampires qui l’utilisaient comme pomme de sang. Ils avaient utilisés ses pouvoirs de projection astrale, lui demandant de se présenter comme un esprit pour communiquer avec le médium, connaître le terrain d’une bataille éminente parce qu’on ne laissait jamais un des nôtres derrière. C’est aussi comme ça qu’ils avaient été chassés de leur Canada natale et qu’ils avaient fuit aux États-Unis à la recherche de tranquillité pour célébrer leur union nouvelle. Chose qui n’arriva finalement jamais.
Nous vous devons une reconnaissance éternelle Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes. Jules Verne•••
Après assise dans la l'herbe, Margaret écoutait attentivement la sorcière lui conter sommairement son histoire et le fait qu'elles ne se connaissaient pas permettait à la brune de discuter tranquillement. Son attention avait été prise en otage lorsque Violet déclara que des personnes l'avaient forcée à user de ses pouvoirs. Sur ce point la néphilim s'y retrouvait quelque peu et compatissait grandement avec les sentiments que pouvait ressentir la blonde vis à vis de cette exploitation de ses habilités.
L'écossaise écarquilla les yeux quand Violet lui confia que c'était un choix de sa part et qu'elle ne voyait pas l'utilité de s'en servir dans la vie de tous les jours. C'était un discours que Margaret n'avait encore jamais entendu être prononcé de vive voix. Violet ne dégageait pas une quelconque addiction à la magie, du point de vue de la néphilim elle ne dégageait que la vérité et la simplicité. La brune hocha la tête avec léger sourire affiché à ses lèvres.
- C'est rare ce genre de discours, prononcé à voix haute. Je partage votre point de vue, les pouvoirs sont des cadeaux et ils ne devraient pas être utilisé pour un profit personnel, répondit Margaret.
Quand on possédait la capacité d’anesthésier temporairement quelqu'un ou de créer des illusions, on se devait de faire le bien autours de soi et non pas de se servir de ses pouvoirs pour se faire apparaître de la nourriture ou se remplir un verre. Margaret nota tout de même que Violet avait habilement esquivé sa question sur qui pouvait bien se servir d'une sorcière mais elle n'insista pas.
- Vous m'avez confirmé que vous êtes une sorcière alors que vous auriez pu me mentir, pour quelle raison ? J'ai beau être la descendante d'un ange, je ne suis qu'une inconnue, demanda Margaret, intriguée, puis de rajouter avant de Violet ne lui réponde. Il y a des bruits qui courent sur ma librairie. Vous cherchiez vraiment un guide parental ?
Si elle ne dégageait que simplicité et vérité, c’est parce que c’est tout ce qu’elle était réellement. Même si sa vie prenait souvent des tournures complexes, majoritairement à cause de son mari et de leur double identité, Violet ne savait pas mentir et se contentait généralement de bien peu. Son petit bonheur, elle le chérissait, elle le trouvait dans son quotidien qui rendrait probablement beaucoup d’autres malheureux. Elle avait l’espoir infini et une foi en l’avenir presque inébranlable. Elle était la seule à croire que son époux pourrait se débarrasser des addictions par lui-même. Elle est, en réalité, la seule à croire à bien de choses mais cela ne semble jamais réellement ébranler sa foi.
Elle ne peut empêcher la surprise de traverser son visage lorsque Margaret lui avoue en toute simplicité être une nephilim. La blonde se retourne, estomaquée. Si être sorcière n’était pas quelque chose que l’on criait sur tous les toits, avoir du sang angélique était encore plus rare et précieux. Elle comprenait mieux maintenant sa méfiance. Elle savait bien que son espèce venait des démons il y avait très longtemps. Violet croyait pourtant dur comme faire qu’on ne naissait pas mauvais et elle voulait faire parti des bonnes personnes de ce monde.
« Woah euh… oui ça et les familiers mais c’est tout… »
Elle avait visiblement l’air subjuguée par son interlocutrice. C’était peut-être aussi un peu pour ça qu’elle était aussi à l’aise avec elle. Que lui dire la vérité semblait si simple et naturel.
« Je saurais pas pour les bruits qui courent honnêtement. Je suis pas dans aucun coven et je… bah vous l’avez deviné. Je sors pas beaucoup alors voilà… je sais pas ce qui se dit sur qui. Je préfère pas savoir aussi. J’ai assez à gérer comme ça, s’il faut en plus que je commence à me mêler de la vie des autres, j’arriverai jamais à régler les problèmes dans la mienne! »
Dit-elle en rigolant de bon cœur. Elle en avait bien assez sur les bras déjà. Elle se remettait à peine de son avortement, de sa grossesse catastrophique, de sa tentative d’autodestruction qui avait bien failli la tué si son beau-frère n’avait pas été là. Heureusement que Keon avait été à ses côtés alors qu’elle se remettait difficilement de tout ces évènements.
« J’ai jamais rencontré de nephilim. J’en ai entendu parlé mais bon, c’est plus les esprits et les démons qu’on voit dans ma ligne de travail. »
Elle a presque envie de lui toucher mais n’ose pas, préférant retenir ses envies tactiles en plongeant les mains dans l’herbe fraîche qui les encercle. Elle ne peut cependant faire de même avec ses grands yeux bleus de gamines illuminés de curiosité. Violet doit même se mordre la lèvre inférieur pour retenir les milles questions qui lui viennent violemment à l’esprit.
Nous vous devons une reconnaissance éternelle Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes. Jules Verne••• Avoir des pouvoirs était un avantage monumental dans la vie de tous les jours mais surtout lorsque l'on devait faire face à un danger. S'il y avait bien deux choses qu'aurait souhaité Margaret dans son passé, c'était la possibilité de se soigner par elle-même et d'avoir une force physique un peu plus développée mais les choses avaient été faites ainsi et rien ne pouvait être changé. Violet semblait sincèrement être une bonne personne et elle faisait partie de la liste des personnes que l'écossaise pouvait aisément apprécier. Cependant la brune était intriguée sur un point, la raison pour laquelle Violet semblait l'avoir reconnue comme libraire alors qu'elle ne l'avait jamais vu entrer, elle s'en souviendrait si c'était le cas. Alors elle avait demandé il avait la sorcière avait pu entendre les bruits qui courraient sur la librairie et la réponse la soulagea quelque peu, cela voulait aussi dire qu'elle pouvait lui faire confiance.
- Je vois. Ne vous en faites ce ne sont pas des rumeurs gênantes. Je possède une collection de livres sur le surnaturel et si vous êtes intéressée vous pourriez venir les consulter, si ça vous intéresse, dit-elle.
Elle était aussi sincère que Violet qui semblait réellement être une bonne personne. La nephilim ne voyait aucune raison de ne pas lui parler de sa collection privée et de ce que lui avait dit la sorcière, cela pouvait l'aider. Elle lui sourit quand elle lui avoua qu'elle n'avait jamais rencontré de néphilim et qu'elle en avait seulement entendu parler.
- Vous avez sûrement des questions à ce sujet. Je peux peut-être y répondre ?
Margaret s'installa un peu plus co fortablement dans l'herbe fraîche puis elle attendit patiemment que Violet lui pose des questions ou dévie sur un autre sujet. Elle avait bien envie de parler et de faire durer un peu la discussion qui avait été amorcée entre elles.
Accueil 
