Daiane n’avait jamais pensé mourir aussi jeune, en laissant deux enfants, c’était triste, elle avait la gorge serrée, elle avait envie de pleurer, mais néanmoins elle n’hésitait pas, son choix était fait. Ses enfants étaient sa priorité, ils étaient sa raison de vivre, sans eux cela ne valait pas la peine, ils seraient son héritage ses bambinos. Elle caressait doucement leurs cheveux à ses angelots, elle écoutait l’esprit avec passivité, plus aucune émotion ne passait dans son regard brun, peut-être un soupçon de mélancolie si on cherchait vraiment très bien.
- Oui je vais vous aider, promit-elle tout en baissant son regard sur ses bébés.
Son attention se reporta sur l’esprit, elle semblait s’être adoucie, mais c’était un esprit fou cela pouvait changer d’une seconde à l’autre elle le savait, c’était comme ça. Si les rumeurs étaient vrai grande était les chances, que le visage qu’elle voit fut le dernier. Elle aurait aimé voir le visage de ses trésors en dernier, mais ce ne serait pas le cas. Le regard de la femme devint vide un moment, voilà de nouveau un sursaut.
- Quel lac ?
Elle devait savoir avant de partir, elle avait peut-être une chance de survie, une idée venait de naitre dans sa tête, elle allait laisser un mot en suédois pour son grand-père. Quand il reviendrait il le lirait et peut-être qu’il la sauverait à temps avant que l’esprit ne soit pas pris d’une folie meurtrière à son égard. Il était un espoir, il pouvait être son chevalier blanc, il l’avait déjà été une fois, il pouvait l’être une deuxième fois, c’était lui le guerrier de la famille.
- Non, mes enfants vont rester, ils dorment déjà ils sont épuisés.
Elle se leva attrapa un bloc note et un crayon et commença à écrire son mot. Elle attendit la réponse de l’esprit.
Avec l'acceptation de l'être vivant, la femme décédée fut remplie d'une vive joie presque insaisissable sous sa folie débordante. Elle allait peut-être retrouver enfin ces précieux enfants ce soir! Ils lui manquaient tant. Ces... enfants qui n'étaient autres que la raison de cet horrible tourment sans fin qui la pesait depuis trois siècles. La femme à ces côtés allait possiblement être sa sauveuse. " Cette fois, cela ne peut se dérouler dans la misère avec cette grande aide extérieure n'est-ce pas? Non... bien sûr que non! Je ne le permettrai pas, sinon elle coulera avec moi, je m'en fais le serment! "
Daiane vibra sous un nouveau sursaut en posant son regard vide sur Maria. La fantôme porta ensuite son attention sur celle-ci en penchant la tête légèrement sur le côté. Une question s'éleva ce qui apporta de nouveau une infime lueur de tristesse en mettant ses mains sur sa tête.
- Je... je n'en garde aucun souvenir précis... hélas! Que dois-je faire? Un petit gémissement de douleur survint avant qu'elle reprenne sur un ton plus neutre. Ce... Ce n'est pas très loin. Ils étaient là, à mes côtés près de mes pieds dans l'eau noire comme de l'encre...à quelques pas du grand arbre étoilé! lâcha-t-elle en fixant le sol et en le désignant de ses mains tremblantes.
Puis, la sorcière vaincue lui répondit sans la moindre émotion émanant d'elle. Ainsi, ces chéris ne feront pas partie du voyage. " Quelle tristesse de les laisser seuls! "
- Ah... c'est dommage, mes enfants adorent jouer avec de nouveaux camarades, ils seraient certainement devenus amis rapidement!
Une fois que le mot fut laissé, l'être éthéré lui lança avec un sourire amical sur les lèvres.
- Et bien, allons-y... Il n'y a aucun doute possible. Ils nous attendent sous la voûte céleste scintillante pour commencer notre joyeuse danse. Dit-elle en sortant à l'extérieur en passant au travers du mur de la chambre du Motel.
- Ce n’est rien Maria, tenta d’apaiser Daiane, si elle pouvait la calmer assez longtemps, assez longtemps pour que son grand-père la retrouve, elle avait une petite chance. Nous commencerons par le lac le plus proche tout simplement. C’est ce qu’elle écrivit sur la note qu’elle laissa à son grand-père.
Les propos de l’esprit était particulier, on sentait que la folie avait frappé, il y avait presque une poésie qu’elle aurait pu probablement savourer dans d’autre circonstance. Mais là tout ce que cela faisait c’était d’amplifier son angoisse, d’accélérer les battements de son cœur d’adolescente et mère. Elle sentait la sueur couler dans son dos, elle était terrorisée. La métisse se pencha sur ses enfants, ses bambins, elle embrassa chacun tendrement en glissant des mots d’amour en portugais et en japonais. Elle se redressa pour répondre à l’esprit qui délirait clairement.
- Ils joueront ensemble une prochaine fois, ce n’est que partie remise Maria.
La sorcière se leva et alla poser le papier qu’elle avait écrit de façon bien visible sur la seule table de la pièce. Elle chercha sa paire de clé pour enfermer ses trésors. Mexico restait une ville dangereuse et cela lui fendait le cœur d’abandonner ses enfants, peut-être que c’était la dernière fois qu’elle les voyait, elle avait de nouveau envie de les couvrir de baiser, mais elle résista, plus elle laissait traîner son départ, plus l’esprit risquait de basculer dans une folie incontrôlable.
- Oui allons-y Maria, nous allons réussir, je n’en doute pas.
Daiane enfila une veste en jean vieille d’au moins 20 ans, elle l’avait acheté en friperie avec ses maigres économies, le jean étant une valeur sûre, un indémodable, faire bonne impression était essentiel dans son métier. Elle regrettait de ne pas avoir de portable, mais c’était beaucoup trop cher pour sa bourse. Le duo sortit et elle ferma à clé la porte avant de mettre le trousseau dans sa poche. Une fois dehors elles commencèrent à marcher, enfin à glisser pour l’esprit.
Les paroles rassurantes de son interlocutrice jouèrent leur rôle à la perfection. Donc, doucement, le calme parvint à faire son chemin dans son esprit perturbé. Elle tenta de rester sereine pour faciliter leurs dialogues. Peut-être que cette nuit sera la dernière de cette souffrance sans fin! Enfin, l'ancienne mère l'espérait de tout coeur. Ses petits devaient l'attendre depuis si longtemps maintenant, qu'ils ne la reconnaîtront peut-être même pas? Sous cette pensée préoccupante, l'être décédé soupira de douleur.
Puis, la voix de l'autre demoiselle lui annonça l'emplacement de leurs premières recherches. Un petit sourire de joie se forma sur le visage bleui de l'entité fantomatique. Celle-ci répondit sous une voix reconnaissante.
- Oui... merci infiniment Daiane!
Après, la demande sur la possible participation des angelots endormis de l'adolescente qui fut déclinée, l'humaine lui assura que cela sera pour une prochaine fois. Alors, souriante, Maria fit un léger signe de tête affirmatif. Oui, ces enfants seraient de bons candidats pour devenir de précieux amis à ses fistons chéris... Cela ne faisait aucun doute, n'est-ce pas?
Donc, après que la sorcière fut fin prête à sortir pour débuter les véritables investigations, elles sortirent en se dirigeant vers la plage la plus près. La voix de l'être vivant s'éleva dans une question.
- Ici... À Mexico!
Puis, elles arrivèrent enfin sur le sable fin. L'être éthéré observa les vagues avec un visage illuminé par une esquisse d'un sourire et son regard semblait plus neutre. L'énergie qu'elle dégageait s'était également adoucie.
- L'eau a le pouvoir de calmer nos âmes... Cet élément émet toujours calme et joie dans le coeur de son spectateur. Vous ne trouvez pas? Mes enfants ont toujours apprécié nos sorties à la plage. Ils riaient et couraient sur son sable chaud, et ce même la nuit où... ils ont disparu. Et les vôtres sont-ils friands de ce type d'activité?
La Llorona avança vers l'eau d'un pas calme en les cherchant du regard dans les environs. Un soupir douloureux s'expulsa de ses lèvres en découvrant une plage vide de vie et ses larmes montèrent doucement en menaçant de couler à nouveau sur ces joues.
- Ils... Ils ne sont pas ici! dit-elle dans une voix brisée sous l'émotion.
- A Mexico… C’était il y’a longtemps? Moi je suis née à Sao Paulo au Brésil.
Daiane était née dans une famille trilingue, elle avait donc des facilités pour apprendre les langues, c’était pour ça qu’elle se débrouillait déjà pas mal en espagnol malgré qu’elle soit là depuis peu de temps en réalité. Peut-être qu’elle ne reverrait jamais le Brésil, intérieurement elle priait encore pour être sauvé par son grand-père, il était capable de la sauver, il était fort et il était instruit contrairement à elle, fille des favelas.
- Je me baignais souvent enfant, j’allais à la plage avec mes camarades, nous faisions les pitres sur le sable chaud après une journée crevante d’école. Mes enfants n’ont pas encore connu ça, je travaille beaucoup, je n’ai pas encore eu le temps…
Il y avait tellement de chose dont elle n’avait pas eu le temps, ça lui donnait envie de pleurer, elle se mordit les lèvres. Elle marchait aussi lentement qu’elle pouvait pour gagner un maximum de temps, elle fixait les alentours, espérant croiser une âme qui vivent, mais pour le moment elle était seule avec l’esprit, elle était maudite. - Mon élément est le vent, je peux voler, c’est incroyable. Vous aussi vous pouvez le faire, non ? N’est-ce pas incroyable ?
La brésilienne tentait de garder une humeur positive afin que l’esprit y soit sensible, peut-être qu’elle ne se fâcherait pas si elle ne parlait que de choses agréables. Le duo arriva finalement à la plage, il ny avait personne, pas âme qui vivent, les vagues qui s’écrasaient sur la plage était le seul bruit ambiant, Daiane sentit ses larmes monter, l’esprit aussi était en train d’avoir les yeux humides, mais si chez elle c’était la peur, chez l’esprit c’était le désespoir.
- Je suis désolée Maria, mais attendons encore un peu, ils se sont peut-être juste éloignés et vont revenir. Comment s’appellent-ils ? Nous pourrions les appeler.
Elle tentait juste de gagner du temps, elle ne devait pas bouger, sinon elle était morte.
La sorcière continuait à tenter de tenir une conversation civilisée avec l'être brisé qu'était la fantôme. Bien, que ses souvenirs de sa vie d'avant semblaient si lointains et distordus, elle tentait de répondre à ses questions. Une nouvelle interrogation sur son passé survint et elle pencha la tête vers ses pieds en fouillant dans ces brides d'images provenant de son passé. Tout était si confus qu'elle ne parvenait pas à y répondre précisément.
- Oui... Tout de même! Hélas... je n'arrive guère à m'en souvenir avec exactitude. Puis, elle releva le regard vers celle-ci.
Elles arrivèrent enfin sur la plage et l'être éthéré admira les flots paisibles avant de reprendre elle-même une vague de calme. L'humaine lui répondit en l'informant qu'elle avait jadis goûté aux joies du sable fin avec ses camarades de classe. Un petit sourire apparut sur le visage de Maria à la découverte de cette charmante histoire de jeunesse. " Oui, la mer échauffait les coeurs dans la joie... Alors, n'était-ce pas un choix avisé pour son lieu de... repos non? " Cependant, la suite la fit soupirer de tristesse.
- Vous devez leur faire découvrir ces joies infinies sans faute!
Le nouveau commentaire qu'elle lui annonça la fit rire faiblement.
- Oui, la capacité de voler est prodigieuse! Cependant, l'aisance de la nage avec cet état d'apesanteur l'est tout autant. Ainsi, que le sentiment de calme englobant qui s'en dégage est fort agréable à mon avis!
Ses yeux balayèrent les berges... vides! Le désespoir commença à grimper dans son esprit troublé. Elle s'approcha de la faible marée lorsque son accompagnatrice lui demanda pardon. Ses pleurs silencieux reprirent de plus belle en regardant les vagues noires d'ancres venir teinter sombrement le sable fin à ses pieds.
- Ils ne sont pas là... Non non... pas là! Mais où sont-ils, où se cachent mes trésors? Dois-je plonger à nouveau ou dois-je creuser cette fois?
Une puissante folie de tristesse accablante l'emporta. Elle se retourna vers Daiane les joues bleuies trempées de larmes, mais son regard avait perdu son éclat. L'être spectral s'approcha de l'être vivant et ses petits gémissements d'outre-tombe remplis l'immensité de la plage. La Mexicaine décédée passa à travers l'être vivant et un immense froid mordant grimpa dans les membres de sa cible. Visiblement, la folle venait de céder sous son tourment.
Le cœur de Daia palpitait dans son poitrail, elle était si frêle qu’elle avait l’impression de sentir tout ses os trembler avec. Daia commençait à paniquer, sa respiration était laborieuse, son courage était en train de s’envoler loin, très loin d’elle. Elle entendait à peine les propos du fantôme, elle l’écoutait sans l’écouter, sa tête tournait. Elle n’avait jamais au aussi peur, mais en même temps si on n’avait pas peur de la mort que pouvait-on craindre. Elle se mordilla la lèvre inférieure alors que Maria lui brossait les avantages de l’eau, de la nage. Elle pouvait peut-être la supplier ? L’implorer ? L’esprit devant elle était en train de perdre contenance, elle se sentait déjà glacé quand cette dernière s’approcha d’elle. Instinctivement quand cette dernière s’approcha elle leva les bras pour se protéger d’un être immatériel, pauvre d’elle, elle était véritablement pitoyable.
- Pitié, gémit-elle en fermant les yeux.
Le fantôme la traversa et un froid glacial et mortifère l’envahit. Elle poussa un petit cri qui fut entendu par un passant lambda, un mexicain à la peau brunie par le soleil, à la peau tannée par les ans d’un dur labeur.
- Non !
Si elle devait mourir, elle voulait mourir seule, elle ne voulait pas entraîner un innocent dans sa chute. Oui c’était un vieillard, mais il méritait une mort paisible entouré des siens. Ce dernier lui redonna un peu de courage, elle n’était jamais très courageuse pour elle, mais pour autrui elle était capable de se transformer. Ses yeux bruns se réouvrirent et elle fit disparaître le pauvre homme, c’était l’un des premiers trucs que lui avait appris son aïeul. Il était toujours là, sauf qu’elle contrôlait la lumière de façon à faire croire qu’il n’y avait personne on pouvait toujours l’entendre par contre, il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer.
- Taisez-vous monsieur, dit-elle en espagnol, elle avait encore du mal à contrôler le son. Calmez-vous Maria ! Je sais que c’est compliqué, mais calmez-vous…
La colère et la tristesse mélangées firent sombrer l'émotive dans les tréfonds de son esprit brisé. L'accablée hurla de douleur et ses pleurs d'outre-tombe prirent de l'ampleur en remplissant les berges environnantes. Le visage déformé par la douleur et trempé de larmes se releva vers l'humaine et elle ne prêtait aucunement aux implorations de la vivante en avançant vers elle.
" Pourquoi... pourquoi cela m'arrivait-il aussi cruellement? Qu'avais-je fait pour mériter un tel supplice quotidien? POURQUOI était-ce seulement moi qui ressens cette douleur intolérable? Oui... elle devait également y goûter et... périr! " Avec toutes ces souffrances sourdes, l'être éthérée transperça l'humaine de son essence et celle-ci reçut des images provenant des brides de son passé trouble.
Elle assista à la noyade des enfants de Maria par ces mains avant que la Mexicaine ne se jette à la mer. La sorcière vit ce souvenir à travers les yeux de la fantôme. La mortelle poussa un petit cri sous l'horreur qui... hélas, avait été entendu par un pour citoyen innocent.
La folle trop préoccupée par sa victime, elle ne remarqua pas le nouvel arrivant sur la plage, ni même les efforts de son interlocutrice pour le préserver du danger que représentait la spectre. Puis, la voix de l'inconscient s'éleva en brisant le silence et presque l'illusion à la fois.
Hom: Vous allez bien, mademoiselle?
Daiane le surprit, mais obéissant, il ne bougea pas pour autant de sa position en conservant le silence. L'être de légende mexicaine fut une fois de plus interpeller par la jeune mère en lui demandant de retrouver son calme précaire perdu. Plus facile à dire qu'à faire! Maria prit sa tête entre ses mains en se débattant avec elle-même en criant et pleurant fortement. Tout son corps voltigea à quelque centimètre du sol. Le simple mortel entendit et sentit une présence malfaisante.
Hom: Qui... Qui est là avec vous...
Là, l'être décédée entendit clairement la voix, elle cessa de pleurer subitement et son regard balaya le sable devant eux.
Daia avait un peu de courage finalement, mais pour combien de temps ? Elle sentait encore un léger tremblement dans ses membres, mais elle tentait de se concentrer sur Maria, sur ce fantôme fou qui lui faisait face. Quand cette dernière l’avait traversé elle avait aperçu des bribes de souvenir de l’être éthéré, elle l’avait vu tuer ses enfants et une larme avait furtivement glissé sur sa joue. Si un jour elle tuait ses enfants, non c’était impossible cela ne pouvait pas arriver. Elle était peut-être plus forte qu’elle ? Au moins psychologiquement… C’était un avantage comme un autre après tout. Elle prit une grande respiration. Une idée lui était venue, elle n’était pas certaine d’y arriver, c’était un peu tricher avec son élément naturel qui était l’air. L’homme venait de sentir la présence de l’esprit et l’esprit lui-même avait entendu sa voix. Elle parlait d’un amour passé perdu, elle s’était juste un peu calmée pour le moment, mais dès qu’elle comprendrait qu’elle était en train de se tromper. Elle ne pouvait pas exorciser, mais elle pouvait peut-être immobiliser l’esprit le temps que l’homme puisse prendre la fuite. Quelle chance que l’esprit ait confondue la mer et le lac, c’était la seule faille qu’elle voyait pour le moment. Ses deux mains se rejoignirent, paume contre paume, car pour le moment les gestes l’aidaient à visualiser son action, elle était si jeune. Une partie de l’eau de la mer s’éleva, soulevé par le vent qu’elle contrôlait et bientôt elle serpenta jusqu’à Maria pour l’entourer dans un cerceau d’eau comme si Daia avait tracé un cercle avec du sel.
- Fuyez, glissa-t-elle à l’homme avant de se reconcentrer sur Maria. Maria calmez-vous, gronda-t-elle avec plus d’autorité qu’elle n’en n’avait jamais eu. Voulez-vous me blesser Maria ? Non, je ne pense pas… Je me trompe ?
L'esprit troublée cherchait sur la plage la provenance de cette voix masculine qu'il lui semblait si près, mais impossible de déceler la moindre trace de l'homme. " Aurais-je la chance de revoir l'être qui avait fait battre mon coeur autrefois? Allait-il parvenir à me voir ou même me reconnaître à présent? Ah... mon tendre amour, vous êtes véritablement revenu pour moi en lâchant cette... cette ignoble sotte! Que Dieu soit loué de permettre un tel miracle, se produire! "
Complètement inconsciente de l'intention de la sorcière, la spectre balayait inlassablement l'horizon. " Mais où est-il, pourquoi ne puis-je pas percevoir son doux visage sur la berge? Vous... vous êtes à ma portée ou, hélas, me méprenais-je? "
- Mon aimé... montrez-vous, je vous en conjure! Où êtes-vous? supplia-t-elle en serrant ses mains jointes contre son coeur.
Prise par surprise, l'être éthérée fut encerclé par l'eau salée de la mer. La stupeur la fit hoqueter et la colère commença à prendre l'entièreté de ses pensées. Elle ne parvenait plus à émettre le moindre résonnement sensé sous ce débordement émotif négatif. Son regard toujours bercé par ces larmes se posa sur la mortelle qui se trouvait toujours en face d'elle.
Rapidement, l'homme dissimulé par le charme de Daiane suivit le conseil de celle-ci et prit la fuite sans regarder derrière lui. La prisonnière vit l'homme quitté précipitamment. Elle hurla de désespoir en tendant le bras dans sa direction impuissante. Les pleurs reprirent de plus belle et l'être décédée se recroquevilla sur elle-même en mettant un pied sur le sable à nouveau. Ses mains prirent sa tête en criant sa douleur.
La voix de la magicienne attira son attention alors, la paniquée releva la tête en posant son regard sur celle-ci. Sa camarade de la soirée lui lâcha une question qui la fit réfléchir en taisant une énième fois ces larmes de douleur émotives.
- Moi... désirant vous voir souffrir, je... je ne sais plus! Libérez-moi, je vous prie!
À ses pieds, le sable voltigeait faiblement sous son état.
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