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Les années amplifiaient les vices et c’était encore plus vrai pour les surnaturels. Rester dans le droit chemin était une tâche ardue et parfois il fallait passer par des pics pour ne pas exploser aux mauvais moments. C’était pour cela que deux ou trois fois par décennies Amarante empruntait un corps pour quelques jours, ce n’était pas un vol, elle payait la personne très chère, cela lui permettait de quitter son rôle de gérante du Lux et de se fondre dans la foule quelques jours. Seul son ancien mari Sigvard était au courant de cela, elle prétendait des voyages aux autres pour justifier ses absences. Pendant ces escapades ou elle changeait de peau, elle se permettait bien des choses qu’elle n’aurait jamais fait habituellement, c’était le but, cela lui permettait de relâcher un peu de pression et depuis qu’elle avait de nouveau le béguin pour le phénix, elle en avait terriblement besoin.

Ce soir elle avait laissé son corps dans un endroit secret et était rentrée dans celui d’une magnifique mannequin métisse, les mannequins ce n’était pas ce qui manquait dans la cité des anges, mais Amarante était assez fière de sa trouvaille, elle était bien plus belle qu’Eve Carter son hôte long terme. C’était qu’elle devait se montrer prudente avec ses hôtes long termes, elle ne pouvait pas choisir au hasard comme les démons se contentant de suivre ses désirs. Pour ne pas être elle, elle avait laissé la jeune femme s’habiller avant de la posséder, la tenue qu’elle avait revêtue en dévoilait beaucoup, un chemisier transparent noir, une bralette ocre et un short en daim camel, c’était apparemment ce que portait les jeunes femmes de nos jours et elle était ravie que Damaris n’ait jamais porté ce genre de chose à sa connaissance du moins. Damaris était la seule personne qu’elle ne voulait pas croiser ce soir, elle la reconnaitrait, sa descendante la connaissait trop.
Et pour éviter ce malencontreux accident, elle avait un plan imparable, elle allait se rendre au Boucan, la boite d’un démon. C’était le dernier endroit ou on irait la chercher et le flot de débauche qu’il y aurait empêcherait qu’on ne la remarque vraiment. Dans une foule de pécheur elle serait anonyme. Quand elle entra dans la boite en tant que Martha Pinto, elle n’avait aucune idée de comment allait se dérouler la soirée, elle se laisserait aller. Séduire un homme ou une femme, tester de la drogue ou faire des jeux d’alcool, se trémousser sur la piste de danse ou chanter à tue-tête, elle voulait se laisser surprendre. Elle voulait voir de quoi elle était capable quand elle n’était pas Madame Byron. C’était tout l’intérêt de la démarche, découvrir ce dont elle avait vraiment envie sans le poids des responsabilités. Pour l'occasion elle avait même échangé son habituel piercing tragus contre un autre subterfuge, une bague qui donnait l'impression qu'elle n'était qu'humaine. Personne ne pouvait deviner qui elle était.
Elle s’approcha du bar et commanda un cocktail douceâtre, elle n’avait aucune idée de la tolérance à l’alcool de son hôte actuel et préférait donc débuter en douceur. La boisson sucré fut rapidement avalé et elle se décida pour deux shooters de vodka, légèrement enivrée, elle décida de se lancer sur la piste de danse, elle ne savait pas danser, mais mimer les autres ne devait pas être si difficile, puis au pire ça faisait d’elle une mauvaise danseuse c’était tout. Elle passa les mains dans sa chevelure et dodelina de la tête en suivant le rythme et même si elle ne dansait pas vraiment, c'était une musicienne alors le rythme ça par contre elle connaissait.