Étrange rencontreFeat Eris Le temps était passé vite depuis mon retour à Los Angeles, et tant de choses avaient déjà bousculées mon quotidien. J’étais revenu en ayant en tête que ça ne serait pas facile de rentrer chez moi, entre la peine que j’avais causé à mon fils Karl, l’abandon de mon coven et en sachant que des sorciers de magie noire voulaient s’en prendre à la ville. Je m’étais donc préparé à ce retour difficile, sur le plan émotionnel et matériel. Matériellement grâce à mes voyages. J’avais pu rencontrer les bonnes personnes aux bons endroits pour pouvoir renflouer mon stock personnel d’objets magiques très utiles. J’ai pu notamment m’en servir récemment lors du bal de la Mairie où j’avais utilisé un objet de magie archaïque, la bobine des Moires, afin de débusquer les coupables qui mettaient en danger les invités. Et émotionnellement, pour me préparer mes retrouvailles avec Karl après tant d’années d’absences. Ma disparition n’avait pas eu de sens à ses yeux et l’avait profondément ébranlé. De plus, j’avais chamboulé sa vie en lui laissant les rennes de la gestion du coven. Nos échanges à mon retour avaient été nécessaires, même si des mots durs avaient été prononcés. Mais depuis, notre relation père-fils s’était vu renaître sous un plus beau jour. Ça en valait la peine, ruminais-je souvent. Je n’avais jamais été adroit avec mon fils, je devais ça à mon passé et mon désir de m’élever en tant que sorcier, mais tout ça avait changé depuis peu. La vie m’avait apporté également un drôle de cadeau à mon retour : un petit-fils dont je ne soupçonnais pas l’existence jusqu’il y à quelques semaines. Je devais composer avec cette famille qui s’était agrandie et j’étais déterminé à devenir un meilleur père et grand-père pour eux. J’en avais fini avec ma quête de reconnaissance envers mon coven, le plus important était sous mes yeux depuis longtemps, et je l’avais trop longtemps négligé.
Les nuages du passé s’étaient dissipés et avaient laissés place à un ciel plus clair. Mais je désirais faire plus pour sentir mes proches en sécurité. Je voulais faire ma petite enquête sur les personnes qui nous entouraient. Karl et moi avions été sujets à beaucoup de déboires, et j’étais convaincu depuis longtemps qu’un membre de notre coven était derrière tout ça. J’avais cherché dans mon grimoire quelles étaient mes options que je n’avais pas encore utilisées, car oui ma quête à la recherche de notre taupe de datait pas d’hier. Une idée avait piqué ma curiosité : les bougies bleues. C’était un matériel simple, tout comme son utilisation. Il suffisait d’allumer une bougie bleue, si celle-ci s’éteignait cela signifiait que la personne près de nous n’était pas digne de confiance. Mon seul problème était que je n’en disposais pas. Mais ce n’était pas un gros souci.
Je m’apprêtai donc à sortir faire ma petite course. Je pris les clés de ma vieille Corvette récemment remise à neuf et parti en direction de la ville. Arrivé dans le centre-ville de Los Angeles, j’avais garé ma voiture et déambulais dans les rues qui m’étaient familières. J’avais mes petites habitudes et connaissais des boutiques qui vendaient ce que je cherchais. Mais à l’instant où j’allais traverser sur le trottoir d’en face, une personne me bouscula brutalement avec son épaule. Je me retournai vers elle, mais l’homme à la carrure imposante avait continué d’avancer sans que j’eu le temps de le dévisager. De plus, il dégageait quelque chose d’étrange par son attitude, c’était un mélange de confusion associé à un caractère rustre envers les gens qu’ils croisaient. Mon familier, un élégant corbeau noir qui avait l’habitude de s’immiscer parmi les oiseaux de son espèce pour mieux se camoufler, m’interpella à son tour par la pensée et me signala que l’homme lui paraissait louche. Avec les temps qui couraient, les meurtres et les disparitions, il ne me fallu pas longtemps pour me décider à suivre l’homme et l’interpeller afin de savoir ce qu’il semblait chercher.
« -Excusez-moi monsieur… »
Il est vrai que lorsqu’il se retourna face à moi son physique colossal m’impressionna. Mais en soit, qu’importe j’avais de la ressource pour me défendre si ce dernier se trouvait être un sorcier de magie noire.
« - Vous semblez perdu, je me trompe ? Vous cherchez quelque chose par ici ? De plus, je ne crois pas vous avoir entendu vos excuses pour m’avoir bousculé. »
Je pouvais sembler imprudent à lui demander de s’excuser, mais on ne pouvait pas m’enlever mon caractère presque désinvolte surtout lorsque on me manquait de respect.
Si cela ne tenait qu'a lui, il serait retourné dans l'océan sans se retourner. S'il avait été seul, il serait retourner tranquillement dans son clan avec la nourriture demander par l'Alpha. Mais il ne pouvait pas partir. Pas maintenant, en tout cas. Eris, car c'est ainsi que l'a baptisé un certain Gabriel, ne repartirait pas sans son frère.
Mais tout était si bizarre ici, si différent. Les bâtiments, qu'il trouvait gigantesques, l'oppressaient atrocement. La foule constante en ville. L'absence de liberté de mouvement comparable au monde d'en bas. L'air, étrange à respirer. Les jambes et les pieds, qui lui faisaient constamment mal. Et ses choses qu'il était obligé de porter. Ses "vêtements". C'était désagréable et Éris ne faisait que tirer dessus, si bien qu'il était complètement déformé. Comment tous ses gens pouvaient faire pour vivre ici ? Certes, Éris à en horreur le monde d'en haut, il ne l'aime pas, ni lui, ni ses habitants. Certains font où on fait exception, certes, Gabriel en est la preuve. Cet homme, dont Éris n'avait pas vraiment compris la nature exacte malgré les tentatives d'explication de Gabriel, l'avait aidé et habillé. Bien qu'il n'ait pas vraiment peur de lui, il restait méfiant, raison pour laquelle il s'était décidé à repartir en ville dès que possible. Non pas qu'il n'était pas reconnaissant envers Gabriel de son aide, qu'il n'avait pas vraiment entièrement saisi... Mais c'était son frère avant le reste. Rien d'autre.
Il y avait bien eu une autre personne d'en haut qui avait aidé Éris autrefois... Eris s'était approché pour chasser, comme le manque de poisson au large l'exigeait. Il y avait eu un homme, un surfeur, alors qu'il était à l’arrêt, Éris passa en dessous de lui et, croyant avoir affaire à un animal sauvage, se jeta sur lui pour l'attaquer. Heureusement pour l'homme, il réussit à se débattre et à se défaire d'Éris, qui n'avait pas encore de nom à cette époque. De façon inattendue, l'homme qu'Éris avait attaqué ne semblait pas horrifier par la créature marine qui lui était tombé dessus, au contraire. Il l'avait aidé, régulièrement. Eris venait parfois à sa rencontre prête des rivages pour avoir du poisson et le rapporter auprès des siens. Son nom était le premier mot en langue d'en haut qu'il avait pu apprendre à dire un peu prêt correctement.
''Karl''
Gabriel ne semblait pas savoir où était son frère, mais cet homme qui l'avait aidé autrefois. Ses Karl. Peut-être qu'il sait, lui . Mais par où commencé ? Peut-être que Gabriel connaît " Karl'' ". Mais l'instinct d'Éris qui l'avait poussé à chercher son frère et à s'enfoncer dans la ville venait de lui causer du tort : Éris était totalement perdu. Et ses jambes lui faisaient atrocement mal. Plusieurs fois, il bousculait les gens alors qu'il perdait le contrôle de ses jambes. Parfois, les gens qu'il bousculait lui répondaient en râlant, et Éris se mettait alors à grogner.
Eris continuait d'errer en cherchant, il fut interrompu par quelqu'un qui lui parlait. Il ne comprit pas un seul des mots qu'on venait de lui adresser. Mais il savait qu'il lui était adressé, il se tourna d'un air méfiant, ses yeux grands ouverts, méfiant, sur la défensive. Alors qu'il continuait à parler et qu'Éris ne comprenait toujours rien, la créature s'approchait lentement, reniflant l'air autour de l'homme comme le ferait un animal. L'odeur lui était familière d'une certaine manière, sans qu'il ne l'a jamais senti réellement. Elle ressemblait à celle de Karl. Mais ce n'était clairement pas lui.
Eris regarda l'homme d'un air intrigué, ressemblant toujours à un animal sauvage et perdu et prononça ses premiers mots auprès de l'homme.
''Karl''
La créature marine continua de parler dans un accent venu des profondeurs aquatiques. Il avait déjà prononcé quelques mots avec Gabriel, et même s'il commençait à comprendre certains mots, il était loin de tout comprendre à la langue d'en haut.
''Karl. Ai-der''
Eris conclut son discours en posant sa main sur sa poitrine en disant "Eris" puis, il répéta maladroitement
''Karl. Ai-der E-r-is. Cherche''
Le triton accompagnait son discours de mouvement des mains et des bras pour tenter de se faire comprendre. Mais la langue des signes que son peuple utilisait était méconnut de celle d'en haut. La communication allait être compliquer...
Étrange rencontreFeat Eris Le colosse semblait méfiant. Il me dévisageait étrangement et s’approchait lentement de moi pour me… renifler ?! Je croyais halluciner. Une immense gêne me pris de tout mon corps au point d’en avoir un frisson. J’eu ensuite le réflexe de reculer de deux pas, tout en mettant mes mains devant moi afin de faire blocage et comprendre qu’il était hors de question de retenter un tel acte avec moi. Cette personne semblait clairement dérangée. Aucun homme, ou plutôt aucun humain, ne se comportait ainsi naturellement, et qui plus est en pleine rue. Après l’embarras que je venais de ressentir, mon irritabilité allait commencer à se faire ressentir. Fini les formules de politesse, j’étais passé à un autre stade avec ce gaillard.
« -Je rêve ou tu m’as senti ? C’est quoi ton problème mon grand ? »
L’homme avait un comportement étrange. Il semblait souffrir, ne pas être à l’aise avec ses vêtements qu’ils tiraient, ses jambes qu’ils grattaient et massaient sans arrêt. Outre son comportement déplacé, il y avait quelque chose chez lui qui ne tournait pas rond. Comme l’avait dit mon familier, cet homme était louche. Après m’avoir senti, il m’analysa sur tous les angles. Je n’eus pas les mots sur le moment pour lui demander d’arrêter, repris de nouveau d’embarras. Ressemblais-je à quelqu’un qu’il connaissait ?
« -Je crois que ça suffit pour l’analyse… Pourrais tu me répondre. Et pourquoi tu me regarde ainsi ?! »
J’étais convaincu que ce drôle de personnage n’était pas un humain. Ses gestes un peu bourrus, son exaspération qu’il éprouvait pour ses vêtements et qu’il ne cessait toujours pas de toucher au point de commencer à s’irriter la peau par quelques rougeurs, son regard singulier et farouche qui n’arrêtait pas de me dévisager. Il s’arrêta ensuite quelques secondes et prononça, avec un accent très révélateur sur ses origines, le prénom : « -Karl ». Mon regard changea, je passai de l’énervement à la stupeur. A mon tour, je fixai l’homme face à moi. Un homme qui n’appartenait vraisemblablement pas de notre monde terrestre et qui plus est, il connaissait le prénom de mon fils. Mais comment est-ce possible ? Le connaissait-il réellement ? Et que lui voulait-il ? Mes questionnements pris le pas sur les mots. J’étais bouché bée et ne savais pas par où commencer.
« -Tu… comment ?! »
Il semblait vouloir s’efforcer à me faire comprendre quelque chose, mais les mots ne venaient pas. La barrière de la langue le gênait. J’avais toutefois bien distingué son accent qui provenait de d’autres horizons. J’avais en face de moi une créature des océans. Etais-je interloqué ? Oui je l’étais, c’était extrêmement rare voire même improbable de voir un triton sortir de son élément. Que venait-il faire sur terre, et qui plus est dans les rues de Los Angeles ? Je tentais de comprendre les paroles de l’homme et voyais ses difficultés à vouloir s’exprimer. Il me fit comprendre ce qu’il semblait être son prénom : "Eris.". Je déposais alors à mon tour ma main sur ma poitrine et me présenta à mon tour.
« -Arthur. »
Eris continuait à vouloir m’exprimer quelque chose. Il semblait utiliser des signes mais je n’étais pas à même de comprendre ce qu’ils signifiaient. Il reprit alors la parole toujours avec son fort accent.
« - Karl aide Eris… Karl t’as apporté de l’aide ? C’est à n’y rien comprendre. » marmonnais-je.
Il semblait signifier vouloir chercher Karl. Ou bien l’inverse, peut être est-ce Karl qui le cherchait… Quoiqu’il en fût, je ne comptais pas intégrer Karl dans de nouvelles histoires, il était bien trop surmené en ce moment, entre sa vie privée chamboulée, le coven à gérer et la présence d’un nouveau coven de magie noire dans les parages, ce n’était pas le moment de lui rajouter quelque chose. Je tentais de faire de signes de désapprobation, avec les mains d’abord puis un non de la tête, mais j’avais de maigres chances qu’Eris comprenne mes signes, autant que j’avais compris les siens.
"-Karl…humm…Karl Non…. Karl occupé."
J’étais frustré de ne pas réussir à communiquer correctement avec Eris. Je n’avais aucune idée s’il m’avait compris et comment devais-je m’y prendre. Il semblait dans l’embarras et je n’avais pas du tout envie qu’il se mette à chercher Karl par lui-même. Je ne pouvais pas le laisser seul à déambuler dans les rues non plus, au risque de se faire arrêter par la police à force d’être brutal avec les passants et d’avoir un comportement inapproprié. J’eu un léger pincement dans un des coins de mes lèvres, et mon visage affichait ma méfiance envers le triton. Je ne savais pas dans quoi j’allais m’embarquer, mais je n’eu pas vraiment le choix.
« - Je vais t’aider… » Je voulu me faire comprendre, mais comment… Je réessayai avec des mots plus simples. « -Moi… Arthur… aide Eris. »
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