One more nightSigrid & Stefano Malgré sa bague de jour et au regard de son statut, Sigrid ne pouvait pas se permettre de vivre une partie de l’après-midi et la nuit entière. Elle ne devait pas penser à la période de pleine journée, d’activité, et de concentrer toute son attention sur ses affaires et la ville car la nuit, les criminels et fous en tout genre étaient de sortie. Il fallait être vigilante en toutes circonstances mais s’il y avait une seule personne qui ne cessait d’étonner et d’énerver la leader, c’était bien l’enfant des millénaires Stefano Kray. Le grec avait une personnalité quelque peu … spéciale couplée à un âge avancé et les aléas psychiques inhérents cela donnait un cocktail explosif qui l’amenait à se retrouver dans des situations plus qu’improbables et parfois dangereuses, en particulier pour ceux se trouvant près de lui. Il était un cas à part à cause duquel de nombreuses pensées se bousculaient dans l’esprit de Sigrid : il était le père de celui qu’elle considérait comme son meilleur ami, elle ne voulait donc pas se monter trop dure ; il était aussi un vieux roublard commercialisant du sang synthétique de bonne qualité dans son bar, se le mettre à dos c’était retirer aux vampires appartenant au clan un bon moyen de calmer leur soif sans prendre le risque de tuer qui que ce soit ; enfin toutes les frasques de ce vampire pouvaient se révéler dangereuse pour le secret de leur existence, il n’était donc pas rare de la voir s’activer pour arrondir les angles, espérant le calmer quelque peu. Mais une fois n’était pas coutume, le téléphone de Sigrid avait à nouveau sonné pour la prévenir que le grec avait encore sévit.
Une fois de plus il faisait des siennes, encore une fois il s’exposait à la vue de tous mais dans des conditions telles qu’il était presque honteux de le savoir de la même race qu’elle. Sigrid avait donc quitté sa demeure dès que l’information était remontée à elle et elle savait que le temps qu’elle n’arrive dans le downtown, Stefano aurait été libéré et il n’y avait qu’un seul endroit dans cette ville où elle était certaine de le trouver : le Moonlight Club, l’établissement de Stefano. Il devait avoir été victime d’un mauvais sort pour s’attirer autant d’ennuis, ce n’était pas possible autrement. Il était un mystère qui pouvait être attachant mais diablement exaspérant. Après un trajet facilité par le trafic nocturne presque nul, elle alla se stationner non loin du bar et elle s’empressa de s’y engouffrer à l’intérieur. Ici on savait qui elle était mais si Stefano avait donné des ordres, elle n’hésiterait pas à forcer le passage. Elle s’éloigna de la pièce principale pour prendre le chemin qui menait à l’antre de Stefano. - Par tous les dieux, qu’est-ce qui se passe dans cette maudite tête grecque ? tempêta Sigrid en faisant irruption dans le bureau du propriétaire du lieu sans se soucier de l’interrompre. Elle claqua la porte derrière elle puis elle s’approcha à grandes enjambées du bureau derrière lequel Stefano était confortablement assit sur son large fauteuil. Non seulement tu t’es amusé à faire peur aux passants habillé en Dracula, exhibant impunément par la même occasion ta nature aux yeux des humains, mais en plus de ça tu as terminé dans un restaurant presque nu, à danser comme en discothèque ? Tu es une catastrophe ambulante ! C’est quoi cette fois ton excuse ? Elle posa ses mains sur le bureau avec une force maîtrisée et toisa son congénère d'un regard noir.
One more nightSigrid & Stefano Il n’arrivait pas y croire de ce qui se passait dans sa vie, en ces temps. Ariane était de retour dans sa vie. Sa culpabilité lui semblait encore plus lourde sur ses épaules qu’auparavant. Avant ce retour, sa culpabilité ressemblait à des illusions qu’il pouvait faire taire à coup de drogues, d’alcools dans le gosier. Il pouvait s’enivrer pour faire taire cette voix dans sa tête. Une petite voix agaçante et mauvaise qui lui disait que le sang de sa fille était sur ses mains. Lui, l’homme qui avait voulu être père et qui avait tué son enfant à coup d’ignorance. Cette voix se faisait taire grâce à des hobbies étranges. Cependant, le retour de la véritable Ariane avait renforcé cette voix qui semblait plus présente, plus pesante dans sa tête et ses épaules. La culpabilité l’avait fait péter un câble, il y a quelques heures et il s’était fait arrêter. Stefano s’était déguisé en Dracula, faisant ressortir ses canines pour un costume réussi avant d’aller danser dans un restaurant nu. Le vampire avait été totalement ivre mais il ne dirait jamais vraiment la raison. La raison était Ariane. Il était tellement perdu depuis cette soirée où il l’avait croisée dans son propre club. Depuis lors, il guettait le retour de sa fille au comptoir du bar, en vain. Il la guettait tellement qu’il s’enivrait de sa culpabilité. Il allait cacher cela au fin fond de son cœur, personne ne devrait savoir ce qu’il avait dessus. C’était son secret, qu’il allait garder jusqu’à sa tombe. Il avait peut-être un peu abusé mais il avait eu un besoin vital de se détendre. Cela lui avait pris comme un besoin de respirer. Il avait abusé de la drogue, de l’alcool en faisant cela. Il avait été arrêté mais très vite, il s’en était sorti.
L’enfant du millénaire était sorti en bougonnant contre le service des policiers. Il avait été accueilli par un gros porc qui mangeait un donut, pas de cafés et pas de sourires. C’était dingue, ce n’était pas comme si, il avait tué quelqu’un. Il avait juste fait du disco à poil. Il était rentré chez lui afin de changer de vêtements, ceux-ci sentaient le clochard décrépit et la pisse de chiens. Une bonne douche, du parfum qui coûtait la peau des fesses. Il se mit à se vêtir d’un pantalon noir, d’une chemise blanche rayée noire, d’un gilet bleu marine ainsi que d’une cravate rouge et une veste de costume blanche. Il était classe ainsi, un homme qui savait gérer son affaire, toute trace de l’homme débile de toute à l’heure avait disparu pour laisser place à cet homme fier et aux allures stables, riche. Il avait un air implacable dans ces accoutrements, plus sûr de lui. Il en imposait. Taillant son bouc à la perfection, coiffant ses mèches noires rebelles avant de partir pour le club, des affaires à régler. Prenant son Audi R8 Spider rouge, il arriva bien vite à son club qui était encore bondé. Passant devant tout le monde, jetant un regard rempli d’espoir vers le bar pour croiser sa fille. Elle n’était pas là. Il eut une moue déçu mais continua son chemin, ignorant les gens qui demandaient son attention. Il vint à s’asseoir confortablement dans son bureau vaste et moderne tout en restant vintage avec le parquet sombre, les meubles imposants et un chandelier avec des faux cristaux. Des plantes, une baie vitrée et un balcon. Stefano commençait à travailler sur les affaires lorsqu’il entendit une voix familière dans le couloir. Un sourire étira ses lèvres tandis qu’il vit Sigrid rentrer dans son bureau, furibonde.
-Sigrid ! Quel plaisir de te voir ! S'exclama-t-il avec sarcasme.
Sigrid était belle, sexy lorsqu’elle était en colère contre lui. Cependant, il cachait les compliments dans un ton suffisant et narquois. Un sourire mauvais étirait ses lèvres quand il l’entendit énumérer ce qu’il avait fait.
-Une catastrophe dont tu es accro, ma chère, sinon, tu ne serais pas là, déclara-t-il tandis qu’il se remettait au travail, quittant la femme du regard. Pour des excuses, tu veux la vérité ou le mensonge ? Demanda Stefano avec un sourire suffisant et en coin.
One more nightSigrid & Stefano La colère bouillonnait dans les veines de Sigrid qui avait fait en sorte d'arriver le plus rapidement possible au Moonlight club pour y retrouver Stefano Kray et le confronter. Derrière son air fantasque il s'agissait d'un vieux -quoi que ce mot pouvait se révéler désuet lorsqu'un Ancien était dans la même pièce- vampire rusé et de ce fait très dangereux. Il avait vu et vécu de nombreuses choses, certaines pouvant faire des cauchemars au plus pragmatique, mais il mettait régulièrement en péril le secret de l'existence des vampires.
Elle avait alors fait irruption dans le bureau comme s'il s'agissait d'un simple supermarché ou tout autre bâtiment publique et si en soit elle ne s'attendait pas à grand chose, elle se serait attendue à ce qu'il soit plus occupé que plongé dans la paperasse administrative. La pièce était savamment décorée de manière à la fois moderne et vintage grâce au parquet sombre choisit, habillée de meubles de qualité, d'un chandelier et de plantes. Nul doute que l'homme qui se tenait avait du goût, elle n'avait jamais pu le nier. Alors que la porte se claquait derrière le passage de la brune, elle pu voir Stefano la regarder avec un sourire, ce fut alors avec un sarcasme qu'il l'accueillie avant de lui adresser un sourire mauvais alors qu'elle se mettait à lui énumérer ses méfaits de la soirée. S'il pouvait avoir quelques extravagances, Stefano était diablement élégant dans cette ensemble mêlant le blanc au marine, au noir et au rouge, s'il ne l'exaspérait pas à ce point elle se laisserait le dévorer du regard.
Lorsqu'il ouvrit sa nouveau sa bouche pour prononcer une suite de mots avec suffisance, un sarcasme qui fit mouche chez Sigrid dont les lèvres s'étirèrent en un sourire forcé. Il avait raison et même si elle ne pouvait échapper à cet état de fait, ça ne lui plaisait pas de l'entendre. Stefano se remit à son travail, comme si la présence de la brune n'était qu'une décoration de plus dans son office. Elle serra les mâchoires lorsqu'il lui demanda si elle voulait la vérité ou le mensonge. Elle posa ses mains sur le bord du bureau, elle claqua sa langue sur son palet et ne cessa de scruter le vampire du regard.
- C'est toujours la même chose avec toi, Stefano. Tu te comporte comme un enfant, je viens te voir et tu recommence. Cesse de me prendre pour une simple d'esprit et dis-moi ce qui t'as fais dérailler ce soir ! dit-elle.
One more nightSigrid & Stefano Il eut un soupire lorsqu’il entendit Sigrid s’approcher de son bureau. Cependant, cela ne lui fit ni chaud ni froid. Elle pouvait faire ce qu’elle voulait, le torturer, le tuer mais jamais, il n’allait lui avouer quelque chose d’aussi douloureuse pour lui. C’était quelque chose que Stefano avait préféré de garder pour lui. Le vampire ne comprenait pas pourquoi elle était sur son dos. Etait-il une drogue pour cette mocheté ambulante ? Il n’avait rien fait de mal. Combien de gens se déguisaient en Dracula ? Enormément de personne. Ils n’avaient laissé personne, toucher son visage pour que tout le monde croit en un déguisement réussi. Il était fou, pas débile. C’était la nuance que tout le monde ne comprenait pas. Cette femme l’irritait au plus haut point et préférait garder le silence plutôt que de se lancer dans une joute verbale sans queue ni tête. Non, il préférait garder le silence, ajoutant une tension de plus dans une pièce qui était quasiment électrique. Qu’est-ce qu’elle croyait de tout façon ? Croyait-elle qu’il allait venir pleurer sur son épaule en lui disant qu’un énorme poids nommé « culpabilité » était sur ses épaules ? Croyait-elle qu’il allait lui dire comme s’ils étaient des amis, comme s’ils étaient en confiance l’un envers l’autre ? Sans doute, car elle était là, faisant tapoter ses gros doigts sur son bureau.
Le pire, Stefano la trouvait plutôt belle d’une manière objective. Elle avait de magnifiques cheveux noirs, coiffés d’une manière charismatique même s’il aimerait défaire cette coiffure pour voir ses boucles tomber sur ses épaules. Ses yeux de biches et ses lèvres charnues d’un rouge vermeil qui ressortaient grâce à sa peau opaline. Elle était une belle femme mais Stefano ne la voyait pas pour cela. Il la voyait comme une grand-mère qui venait le tabasser avec un rouleau de pâtisserie parce qu’il n’était pas sage alors qu’elle était plus jeune que lui, d’au moins un millénaire. Il se passait quelques minutes avant qu’un autre soupire quitte ses lèvres, plusieurs minutes depuis qu’elle lui avait posé la question, laissant un silence de plomb rempli de tension. Stefano s’humecta les lèvres tandis qu’il vint refermer son style tout en le posant délicatement sur la table. Il faisait cela pour la taquiner, l’embêter. Il vint à se lever et à contourner son bureau avec une idée bien précise en tête. Son visage n’exprimait plus vraiment de l’amusement mais quelque chose de sombre et de dangereux. Stefano fixait Sigrid dans les yeux tandis qu’il vint attraper une de ses mains poser sur son bureau. Claquant sa langue contre le palet de sa bouche, il s’approchait, ne laissant quelques millimètres entre eux de distance. Il sentait son souffle sur ses lèvres mais il ne disait rien.
-Ce qui me fait dérailler en ce moment, ma chère, ce n’est pas ton problème. D’ailleurs, je ne vois vraiment pas le problème de ce que j’ai fais aujourd’hui pour les vampires. Beaucoup de gens se déguisent en Dracula. Cela s’est passé le jour, je n’ai tué personne. Personne n’a touché mon visage. Alors cesse de m’emmerder avec tes engueulades de grand-mère car c’est toujours la même chose avec toi. Alors va jouer à la dînette, puceron, et laisse-moi tranquille, déclara-t-il d’un ton dangereux avant de la repousser. Ou préfères-tu qu’on termine cela par la violence ? On sait tous les deux que je vais te mettre à terre, j’espère que t’apprécie le sol, ajouta-t-il sur un ton plus léger avec un petit sourire mauvais .
One more nightSigrid & Stefano Le silence que conservait Stefano avait de quoi continuer à irriter Sigrid mais il pouvait continuer tant qu'il voulait ses actions d'adolescent pré-pubère, elle ne pouvait aller plus loin que des remontrances et il le savait parfaitement : non seulement était plus laxiste avec lui par amitié pour Alessandro mais par-dessous tout il avait près du double de son âge, ses capacités étaient encore plus développées que celle de la brune. Si affrontement il devait y avoir, même si elle croyait en ses capacités elle n'était pas certaine d'en sortir indemne et de mettre au pas Stefano.
Les mains toujours posées sur le bureau, elle ne cessait de toiser le vampire qui conversait le silence depuis plusieurs minutes. Malgré cet air à la fois hautain et moqueur qui en déformait les traits parfaitement dessinés, c'était l'un des visages les plus agréable à contempler que Sigrid avait pu voir et elle en avait vu défiler des visages dans cette seconde vie. C'était ce qui était magnifique avec l'Humanité c'était bien ces beautés qui différaient selon la zone géographiques dont ils venaient. Celle de Stefano était exotique et n'avait rien à voir avec celle des hommes qui l'avaient entourés dans sa vie humaine. Un triste gâchis de voir un bel homme se complaire à un tel comportement.
Au bout d'un moment la langue du grec glissa sur ses lèvres alors qu'il se décidait à refermer son stylo avant de prendre son temps pour le déposer délicatement devant lui. Serrant les mâchoires, Sigrid regarda le brun se lever, contourner le bureau et elle tourna la tête dans sa direction alors qu'il venait près d'elle. Il vint prendre une des mains de la viking, qui étaient toujours posées sur le bureau, et la femme se tourna pleinement vers pour mieux le regarder. Il claqua sa langue contre son palet puis il continua à se rapprocher de la brune jusqu'à ce que même une main ne puisse venir s'interposer entre leur visage, leur souffle venant caresser leur lèvres. Elle l'écouta attentivement, plissant les yeux par moment et même si cela la dégoûtait de l'entendre dire, il avait raison : elle s'agissait comme une grand-mère. Il relâcha ensuite sa main comme si elle avait un liquide poisseux dessus et que cela avait eu le malheur de toucher Stefano et lorsqu'il reprit la parole, elle le foudroya du regard.
- La raison de ton dérapage d'aujourd'hui peut vite devenir mon problème si cela t'affecte et te rend encore encore plus dangereux que tu ne l'es déjà. Peu importe si personne n'a pu toucher ton visage, tu t'es clairement exposé aux humains alors que notre existence ne doit pas leur être connue, commença-t-elle. Si tu faisait un effort je n'aurais pas à jouer les grand-mère avec l'un des deux seuls vampires plus âgés que moi dans cette ville. Considère moi comme un puceron, je n'en ai que faire, mais garde bien en mémoire que je peux être encore plus chiante avec toi. Il serait juste dommage que tu ne puisse pas augmenter les profits de ton commerce en manquant la possibilité d'étoffer ton offre, chose que je suis en mesure de réaliser sous peu pour toi, poursuivit-elle en continuant à le regarder droit dans les yeux. Elle leva une main vers le grec et vint lui attraper délicatement le menton, bien que l'envie de voir son poing s'écraser sur cette divine mâchoire était une vile tentation. Cela peut se terminer comme tu le souhaites, Stefano, mais sache que si tu me mets à terre je suis prête à te rendre la tâche difficile.
One more nightSigrid & Stefano Sigrid était une femme intelligente mais qui manquait d’originalité, d’excentrisme. Avait-elle un jour fait des choses étranges mais drôles ? Avait-elle déjà bu toute une bouteille d’alcool pour se lâcher ? Lâcher ses maudits cheveux noirs retenus, se dévêtir pour laisser son corps s’exprimer. Faire un truc complètement stupide mais aller au bout de sa passion, de ce qu’elle avait envie de faire. Il la troublait, Stefano le savait, le voyait très clairement même s’il ne disait rien. Peut-être pouvait-il l’aider à se décoincer, à vivre sa vie d’immortel pleinement. Stefano ne pouvait pas s’empêcher de penser que sa vie devait être chiante, à courir après ceux qui étaient comme lui, à vivre, à se dépenser et à essayer des choses qu’humains, ils n’auraient pensé à faire. Humain, Stefano avait été entravé par son époque, les coutumes, les traditions, son rang au sein de l’Agora, du temps, de la vie et des responsabilités. Vampire, il était libre de faire ce qu’il souhaitait faire, les chaînes s’étaient enlevés. Il était libre des responsabilités, du temps. Son horloge s’était stagné, son corps avait repris des forces. Il avait recouvré sa véritable vue d’antan qu’il était un jeune éphèbe, une force et une énergie insoupçonnée. Comment faisait Sigrid pour la dépenser sans faire des petites folies comme lui ? Un mystère pour l’amateur des arrestations et des défis extravagants.
Stefano s’était reculé pour la laisser respirer. Il aimait jouer à ce rôle que lui, seul, connaissait les règles. Il la tenait sur sa patience, ses nerfs qui allaient lâcher pour laisser exploser sa véritable elle-même et là, il pourrait l’avoir comme lui, folle. Il était tenté par le désir sévère de lui faire comprendre qui était le véritable patron en la prenant sur ce bureau, la laissant pantelant et gémissant comme jamais. Ses paroles vinrent à son cerveau et il éclatait de rire en l’écoutant.
-Est-ce une menace, ma douce Sigrid ? Demanda-t-il en s’approchant d’elle, sa main caressant son épaule avec un air mesquin. Pour un ridicule déguisement, tu serais prête à mettre la ville à feu et à sang car les vampires qui pourraient plus se nourrir de ce sang synthétique, ils iront se nourrir où ? Dans la rue ? Et dire, que je pensais que t’étais quelqu’un de convenable et professionnel mais quelque chose me dit que je pourrais te corrompre avec un agréable moment afin que tu me laisses tranquille ? Est-ce que je me trompe ? Demanda-t-il avec un sourire confiant.
Ses doigts vinrent glisser vers sa cuisse, caressant la peau laiteuse pour confirmer ses dires. Sigrid avait un faible pour lui ou pour son fils mais il voyait qu’il arrivait à la troubler. Il approchait ses lèvres de son oreille.
-Montre-moi comment tu peux me mettre à terre ? Mets le paquet , ose le faire, j’ai envie de te voir devenir folle comme…, murmura-t-il en ne terminant pas sa phrase, avec un sourire joueur et un ton enjôleur.
Sa main qui caressait doucement, vint agripper sa hanche, la soulevant pour la mettre sur le bureau. Un sourire joueur et enjôleur étirant ses lèvres, jouant avec ses mains. Il voulait voir jusqu’où pouvait y aller. Si elle allait arrêter pour qu’il cesse ou qu’elle gémisse afin de continuer sa petite corruption.
One more nightSigrid & Stefano Oui c'était bien une menace et elle ne craignait pas les répercussions en ville avec la solution qu'elle apporterait. La clientèle du Moonlight finirait par bouder les lieux pour se fournir directement entre les mains de la reine de la ville. Cela faisait rire Stefano. Continues donc à rire Stefano, tu me prends trop à la légère. Elle ne dit rien, se contentant de l'écouter avec un air froid et ennuyé à la fois.
- Et combien de temps crois-tu que la supercherie qu'est ton sang synthétique durera ? Pas bien longtemps si ta clientèle découvre qu'il y a en vente du sang humain en pochette chauffante transportable partout, répondit-elle en prenant une respiration fort inutile lorsqu'elle sentit les doigts de Stefano glisser sur sa cuisse. Je ne suis pas incorruptible mais il va falloir que tu mettes tout en oeuvre pour y arriver... enfin, je ne voudrais pas que tu sois dégoûté parce que tu aurais eu le malheur de me toucher trop longtemps.
Elle le laissa s'approcher à nouveau d'elle, approcher son visage du sien, venir lui murmurer à l'oreille. Il n'y avait pas le moindre sentiment amoureux mais il y avait un petit quelque chose chez Stefano qui faisait vaciller Sigrid, chose qu'elle aimait autant qu'elle détestait. Une faiblesse qu'elle aurait préféré ne pas connaître, en particulier avec l'excentrique brun. Mais c'était plus qu'elle lorsqu'elle était seule avec lui, même lorsqu'elle venait pour le réprimander. Cette faiblesse couplée à sa profonde amitié envers Alessandro la rendaient trop permissive avec le vieux vampire. Que pouvait-elle faire ? S'arranger pour lui injecter une forte dose de veine de vénus ? Ou attendre le jour où Ancien se rendrait à Los Angeles, pour qu'il l'aide à lui régler son cas ?
Il la tentait. La mettait au défi de se défendre, de le mettre à terre. Elle savait pertinemment que si elle cédait à son envie et cette invitation, cela ne serait pas sans dommage momentané. Rien ne lui disait par ailleurs que Stefano ne mettait pas son bureau sous surveillance, attendant patiemment de la faire sortir de ses gongs pour capturer ce moment et la tenir enchaînée avec une vidéo. Il n'avait pas besoin de terminer sa phrase pour qu'elle comprenne, alors qu'il avait une de ses mains qui caressait la hanche de la brune, qu'il souhaitait qu'elle ait le même grain de folie que lui.
Elle leva les yeux au ciel avant qu'il ne l'agrippe par les hanches pour la soulever et l'asseoir sur son bureau. Il avait un sourire joueur et charmant qui posé sur le visage de Setesh donnerait d'horribles frissons à Sigrid. Elle le laissa jouer de ses mains tout en utilisant les siennes pour venir retirer les attaches qui empêchaient ses cheveux d'être libres. Il finit par terminer sa phrase, clamant de ce fait haut et fort qu'il voulait qu'elle soit aussi folle que lui, à l'instant où les longs cheveux sombres de la viking tombaient en cascade sur ses épaules. Laissant Stefano continuer son oeuvre, elle se pencha en avant pour se rapprocher de lui, laissant ses mains commencer à défaire la boucle de ceinture du vampire bimillénaire.
- Ce n'est pas parce que je paraît frigide que je n'ai pas un grain de folie. Cela demande d'avoir un esprit fort peu sain de rêver d'écorcher le coupable de l'épidémie de l'an dernier, d'imaginer sa peau quitter peu à peu les muscles sanguinolents, de savourer les cris de souffrance alors que de l'acide serait versé sur la chair à vif, de sentir la terreur et d'exposer le corps encore vivant sur mon domaine, en guise de trophée, susurra-t-elle avec un sourire aux lèvres alors qu'une de ses mains agrippait le pantalon tandis que l'autre venait se glisser sur la peau pâle du grec.
- As-tu déjà fouetter quelqu'un assez fort et durant suffisamment de temps pour voir sa peau commencer à tomber en lambeau ? demanda-t-elle avant qu'avec rapidité son poing ne vienne heurter par le bas la mâchoire du vampire tandis que son autre main récupérait la ceinture. Elle le repoussa avec force pour se laisser suffisamment d'espace pour répliquer dans les meilleures conditions qu'un affrontement avec un vampire doublement âgé pouvait lui permettre.
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