Même s’il a toujours senti la présence d’Archie, Keon a tâché de l’ignorer avec talent, d’en faire abstraction. C’est étrange de se faire observer par une tierce personne dirons-nous, Keon est habitué à cela, il n’est pas médium seulement depuis hier. Cependant être observé droit dans les yeux, depuis le corps de la personne avec qui vous riez, que vous touchez, c’est assez déconcertant dans un sens. Mais le médium a bien trop de sentiments à l’égard du peintre pour s’arrêter à cela. S’il s’est éloigné de ce dernier, c’était pour facilité son sevrage, car il a beau aimer Sidney, il n’est pas pour autant bon pour lui…

Il souhaite être reconnu parce qu’il est un grand peintre…

Keon ne connait pas ces désirs là de grandeurs. Il est incapable de comprendre ce que recherche l’esprit, même avec beaucoup d’effort et surtout, il a conscience de ne pas pouvoir l’aider, pas pour le moment du moins.

- Désolé…

Répète doucement le médium quand l’homme se mit à bouder, il n’aime pas cette expression là sur le visage de Sidney. La suite des paroles le surpris et le fit violemment rougir, surtout concernant les détails un peu… Intimes de leur amitié.

- Mais euh… Je… On fait rien d’mal !

Peut-être que l’esprit est un peu homophobe sur les bords ? Après tout, c’était une autre époque. Le médium croise les bras devant son torse à son tour, plus par imitation qu’autre chose avant d’ajouter.

- J’voulais pas disparaitre aussi longtemps, moi aussi j’ai des ennuis j’te ferais savoir. Des vrais problèmes, genre des gens qui veulent me tuer pis du démon à exorciser tout ça, alors hein… Je… J’ne voulais pas l’abandonner. D’habitude, c’est moi que les gens laissent tomber.

Ça lui est arrivé trop souvent ça, mais les choses sont en train de changer, il le sait, il le sent. Il est mieux dans sa vie le petit médium. Il évolue, le ciel s’éclairci. Il n’a pas envie de perdre Sidney, il souhaite son ami dans sa vie, il le sait maintenant… Il lui a tant manqué.

Sans réfléchir il remue hâtivement pour venir s’asseoir sur les genoux de Sidney, oubliant quelque peu à cet instant qu’il s’agit d’Archie. Il le compresse dans ses bras.

- Ô Sidney ! Si tu savais comme je regrette ! J’étais loin d’imaginer que tu tenais à moi pour de vrai, si j’avais su… Tu me pardonnes j’espère…. J’ai été si nul…