Paint it black Margaret MacLochlainn & Sidney Custer
Le miroir me renvoie une image peu reluisante de moi-même. Les yeux cernés et rouges, les traits tirés et le teint blafard, on dirait presque un zombie, un cadavre ambulant qu'on aurait ramené pour quelques desseins curieux et probablement maléfiques. Mais non, je n'ai juste pas dormi de la nuit. J'ai essayé, vers minuit, après avoir dessiné frénétiquement pendant plusieurs heures. Mais les cauchemars qui me sont venus...Ils étaient pires que tout ce que j'ai vu en rêves depuis un sacré moment. Des bêtes immondes, des mondes en décomposition, aux structures irréelles capables de vous rendre fou rien qu'à les contempler et à essayer de comprendre comment elles fonctionnaient...Je me suis réveillé en hurlant, totalement en sueur, encore hanté par ces visions, par ces horreurs. J'ai bien senti que même Archie était perturbé, il a eu aussi peur que moi de ce que j'ai vu dans le monde des songes...
Même si la nuit n'a pas été facile, j'ai quand même des choses à faire aujourd'hui. Je me lave rapidement, passant de l'eau sur mon visage pour voir si ça arrange un peu les choses. C'est lentement que je vais m'habiller, manger un morceau rapidement et rouler quelques petits joints pour la journée à venir. Mais surtout, je vais emballer de papier craft le tableau que j'ai prévu d'emmener à la librairie MacLochlainn. Je l'ai promis, je vais le faire, ça me fait très plaisir en plus. Je l'ai peint pour elle, à partir d'un de mes cauchemars, je sais bien que ce n'est pas forcément dans le ton de sa librairie, mais je ne fais pas des choses joyeuses et colorées...
Avec le paquet sous le bras et un joint aux lèvres, je pars de chez moi pour prendre le chemin d'Hollywood et de la boutique. Un peu de marche, ça ne peut pas me faire de mal, même si ça ne me rendra certainement pas de couleurs ! Tout ce que j'espère, c'est que mes cernes se soient un peu atténués, histoire de ne pas avoir trop l'air d'un gros déterré qui n'a pas dormi de la nuit devant quelqu'un qui a, semble-t-il, des habitudes bien plus saines que les miennes. Il me faut un peu de temps pour arriver jusqu'à la librairie, pas uniquement en marchant, un peu de bus, pour ne pas prendre non plus la journée à aller juste à Hollywood.
J'entre dans la boutique à l'heure du goûter, une odeur de fumée accrochée à moi et le tableau toujours sous le bras. Il fait environ un mètre de haut, soixante-dix centimètres de large, c'est loin d'être le plus grand que j'ai fait mais il commence à être d'une bonne taille. J'avance dans la boutique, je vois un ou deux clients qui cherchent leur bonheur, moi je cherche surtout la propriétaire des lieux, baladant mon regard dans la boutique.
Paint it blackMargaret x Sidney - Tenez, vous qui adorez voyager, vous ne serez pas déçu, déclara Margaret d'une voix claire tout en ayant un air assuré.
Lorsque l'on aimait l'aventure, l'inconnu et le voyage, les romans de Jules Verne se prêtaient comme les parfaits compagnons de chevet, retraçant des histoires épiques et fantastiques. Un classique du genre accompagné par Moby Dick de Melville ou encore l’Île au trésor de Stevenson. Pour les initiés il y avait Le divisement dou monde qui racontait les voyages de Marco Polo et c'est qu'elle donna à son client habitué. Une des meilleures édition qui lui avait été donné de lire et elle ne pouvait que la conseiller à ceux qui avait l'esprit avait ouvert à la découverte.
Il devait être aux alentours de quatre heures de l'après-midi lorsque la clochette signalant qu'un nouveau client entrait, retenti. Margaret tendit le livre à son client et l'invita à rejoindre Anthony qui s'affairait en caisse le temps qu'elle ait terminé ce qu'elle avait à dire. - Tony je peux te laisse t'occuper de lui ? demanda-t-elle au renard-garou avant de s'éloigner de lui, une fois son accord obtenu, pour se rapprocher de la personne qui venait d'entrer. Elle ne mit pas bien longtemps à rejoindre l'entrée de la boutique et elle reconnu tout de suite Sidney qui semblait la chercher. Si le visage du brun semblait éclairé bien qu'il était possible de voir la fatigue sur ses traits, la néphilim pu voir à son aura qu'il semblait avoir été récemment tourmenté. Un tas de choses pouvait le tourmenter, à commencer par l'esprit qui partageait son corps et devait sûrement lui transmettre des pensées ou des visions peu recommandables... non, ce n'était pas ses affaires, elle ne le connaissait pas et il n'allait pas lui confier ses tourments. Margaret nota tout de même dans un coin de sa tête sa question et elle lui sourit en s'approchant de lui.
- Bonjour Sid, je vois que vous n'êtes pas venus les mains vides ! Comment allez-vous ? dit-elle d'un ton enjoué alors qu'elle venait justement de s'enquérir de son état alors qu'il n'avait probablement pas envie d'en parler et encore moins avec une simple libraire.
Paint it black Margaret MacLochlainn & Sidney Custer
Moi qui ai sincèrement espéré ne croiser personne, ce n'est pas vraiment pour me plaire de voir des clients. Enfin, c'est beaucoup mieux pour les affaires de la libraire alors je ne vais pas m'en plaindre hein, mais bon, quelques personnes en moins, ça m'aurait fait du bien. J'avance dans la boutique, un peu hésitant malgré tout, à la recherche de celle qui gère l'endroit, la maîtresse des livres qui m'a déjà trouvé de vraies petites merveilles. Elle doit faire profiter quelqu'un d'autre de ses fabuleux talents de grande connaisseuse de littérature, il ne sera pas déçu de ce qu'elle lui trouvera, c'est certain !
Mais la voilà qui apparaît, faisant naître un petit sourire sur mes lèvres. Elle a toujours l'air de bonne humeur, comme si rien de ce qui se passe dans le monde ne pouvait l'atteindre, comme si elle n'avait jamais de mauvaise journée. C'est fou, les gens comme ça, qui sont toujours heureux et sourient quoi qu'il arrive. "Oh des petits soucis d'insomnie, trois fois rien, avoué-je, bien conscient que j'ai sans doute l'air fatigué. Et vous, tout va bien ? Il y a quelques personnes, c'est chouette." Je souris toujours gentiment, même si je pense encore et toujours à ce que j'ai vu cette nuit. Ça finira sur une toile, pour essayer de l'exorciser et m'en débarrasser...
"Je vous avais promis de vous amener une de mes toiles, lui annoncé-je, mine de rien un peu fier de moi, alors la voilà." Je désigne de la tête le paquet craft que j'ai sous le bras, elle l'a déjà vu cela dit et elle devait déjà se douter de ce qu'il contenait. "Ça m'a fait plaisir de le faire pour vous, j'espère juste que...Eh bien, ce ne sera pas trop lugubre pour votre boutique et pour vous." J'ai envie de rajouter qu'elle est tellement radieuse que ça m'embêterait de détériorer l'ambiance avec une de mes peintures macabres, mais je n'ose pas vraiment. Je n'ai pas envie d'avoir l'air de lui faire du gringue, ce n'est pas le cas, je n'oserais pas faire ça.
Je me balance légèrement d'avant en arrière sur mes pieds, presque impatient. En fait, je meurs d'envie de savoir ce qu'elle en pense, je dois avoir l'air d'un gosse, à faire ça. "Si vous voulez, je vous le laisse dans votre bureau et vous me direz une autre fois ce que vous en pensez. Comme y'a des clients. Je m'en voudrais de vous déranger pendant votre travail."
Paint it blackMargaret x Sidney - Oh, je vois, ce n'est pas facile de vivre avec des insomnies, avez-vous essayé l'infusion de verveine ? dit-elle. Je vais bien, merci. Oui c'est chouette, c'est une belle semaine ! répondit-elle d'un air satisfait, les mains posées sur les hanches. Oui cette semaine faisait partie de ces périodes où les livres se vendaient bien et Margaret était on ne peu plus heureuse que la librairie tourne aussi bien avec cette rude concurrence de la vente en ligne et des livres électroniques qui faisaient fureur. Si elle n'avait rien contre la technologie, les liseuses restaient un vrai mystère pour elle. Comment était-il possible de préférer un appareil à l'écran électrophorétique en lieu et place de cette sensation si particulière du papier sous ses doigts ? Elle soupira pour se concentrer à nouveau sur son interlocuteur et relâcha ses bras tout en l'écoutant.
Lorsque Sidney lui annonça qu'il était venu avec ce qu'il lui avait promis, un grand sourire étira cette fois-ci les lèvres de la brune. Il lui avait donc bien fait la peinture, il était venu la lui apporter et en plus de cela il lui déclarait que cela lui avait fait plaisir de le faire pour elle. Margaret claqua sa langue sur son palet en balayant d'un léger geste de la main les derniers mots de Sidney non pas parce qu'elle n'en avait que faire et qu'elle voulait expédier la conversation mais bien parce qu'elle se moquait de ce que les gens pouvaient penser du tableau.
- Je prends le pari de savoir si vous êtes un mélange de Moché Kohen et de Yaroslav Gerzhdovich, rétorqua-t-elle en lui adressant un air de défi. Non elle ne craignait pas ce qu'elle pouvait découvrir et elle était même plus que curieuse de le savoir, d'autant que cela serait probablement le reflet peint de l'âme et de l'aura de Sidney. Margaret constata un léger changement dans l'aura de ce dernier, était-il gêné ? A propos de quoi ? Que ce tableau soit exposé aux yeux de tous dans une librairie ? La néphilim se retint de faire le moindre commentaire à ce sujet, qui sait comment il pouvait réagir, et l'artiste commença à se balancer d'avant en arrière sur, ajoutant une nouvelle couleur à son aura, de l'impatience ? Pourtant les mots qu'il prononça étaient le contraire de ce qu'il ressentait. Margaret leva les yeux au ciel.
- Nous sommes deux à travailler ici et vous ne me dérangez pas. Venez, on va s'asseoir et regarder ce que vous avez fait, ça vous va ? dit-elle en lui indiquant le petit salon aménagé, à quelques mètres d'eux. :copyright:️ DABEILLE
Paint it black Margaret MacLochlainn & Sidney Custer
Un bon rire jaune a bien failli sortir de mes lèvres quand elle me parle d'infusion ou je n'sais trop quoi. Non, ma chère, il y a peu de chance que des remèdes de grand-mère puissent changer quoi que ce soit à l'origine de mes insomnies, mais vous êtes bien mignonne d'essayer de proposer des solutions inutiles. Non vraiment, je ne peux pas lui dire ça. Il y a des limites à ce qu'on peut dire aux gens, à la franchise qu'on peut avoir avec les personnes qui nous entourent. Et même si la plupart du temps, je m'en moque éperduement, il existe malgré tout quelques personnes avec lesquelles je veux bien faire l'effort du contrat social. Margaret en fait partie.
Je souris un peu plus, en entendant les noms qu'elle cite. Si je n'ai jamais eu beaucoup d'intérêt pour le premier, j'aime bien le second, bien sûr, et il m'a sans aucun doute influencé, comme d'autres. Ce qu'il peint peut ressembler, parfois, à ce que je vois dans mes songes, normal que cela m'intéresse et m'interpelle. "On m'a souvent demandé si je m'inspirais de Gerzhedovich ou de Beksiński. J'aime bien les deux mais j'ai pas la prétention de croire que je fais aussi bien, loin de là, dis-je, quelque peu mélancolique parce que je sais bien que je n'aurai jamais le talent de ces deux là." Et ce serait même complètement idiot de ma part de me mettre à le croire, ce sont de vrais artistes, des génies, pas moi. Je ne fais que peindre des cauchemars et prêter mon corps à un artiste grand fan de Poe, rien de bien intéressant, si vous voulez mon humble avis.
J'acquiesce à sa proposition et emmène donc le tableau jusqu'au petit salon où je m'assois. Je suis un peu intimidé, même si l'impatience me fait trembler un peu les mains alors que je déballe la peinture. J'inspire un coup avant de tourner la toile vers elle pour la laisser regarder. Il est clair que ce n'est pas vraiment un tableau lumineux et joyeux, c'est loin d'être comme elle. Mais qu'y puis-je, moi, si c'est ce qui finit sur la toile lorsque je me mets à peindre...? Je suis incapable de peindre des choses colorées et joyeuses, j'ai déjà essayé mais ça n'est jamais ça et je suis toujours affreusement déçu. J'attends, un peu anxieux, qu'elle me dise ce qu'elle en pense.
- Ces peintres célèbres ne sont là que pour ouvrir la voie aux autres et leur permettre de s'élever, je suis certaine que vous êtes loin d'être un amateur en la matière, répondit-elle avant de le mener au petit salon qu'elle venait de lui indiquer.
Ils s'installèrent chacun sur un confortable fauteuil en cuir et l'impatience mêlée à une certaine timidité se faisaient toujours autant sentir, ce qu'elle pouvait comprendre. Elle se pencha légèrement en avant, posant ses coudes sur ses genoux puis elle regarda Sidney déballer soigneusement son tableau de la couche de papier kraft dont il l'avait recouvert pour le protéger de la lumière. Il inspira profondément avant de finalement tourner la toile vers Margaret.
Tout d'abord la néphilim devait reconnaître que les différents traits de pinceau étaient précis et bien exécutés, elle jeta un rapide coup d’œil à Sidney qui semblait appréhender sa réaction et elle se concentra à nouveau sur la toile. Elle ne s'y était pas trompée. Avec le temps elle avait apprit à décrypter les auras dégagées par les personnes qui l'entouraient afin de mieux les appréhender, apprendre à les connaître ou du moins avoir une ébauche de leur histoire, parfois même d'avoir un coup d'avance sur eux.
Ici il était certain que Sidney était tourmenté par quelque chose et qu'il peignait ce qu'il le hantait, ce qu'il pouvait ressentir. Si le décor pouvait être industriel abandonné ou un simulacre de forêt effrayant dans ces films d'horreur actuels, les trois personnages étaient plus parlants. Possibles fantômes sans visage hantant ce pauvre homme, monstres semblables à ce Slender man des légendes urbaines, cela pouvait faire reculer certains, assurément faire parler pour cette noirceur qu'il présentait mais Margaret y voyait là l'expression d'une certaine solitude, probablement un certain abattement. La brune leva définitivement les yeux du tableau pour les poser sur l'artiste.
- Vous êtes loin d'être un imposteur, Sid. Si ce qui est représenté peux en mettre mal à l'aise certains, il est indéniable qu'il est très bien exécuté avec ce décor flou et ce contraste avec ces êtres peints avec netteté. Il faudrait être idiot pour dire le contraire... j'aime beaucoup, merci, déclara-t-elle, la mine sérieuse avant de se pincer les lèvres de moult questions curieuses se bousculant dans son esprit. Pardonnez mon indiscrétion, ce sont des cauchemars qui vous inspirent et qui vous causent ces insomnies ?
Paint it black Margaret MacLochlainn & Sidney Custer
La libraire est gentille, ça je l'ai déjà remarqué chaque fois qu'on s'est vu, mais là je me dis que ça doit lui poser des problèmes d'être "trop" gentille. Elle tente de me rassurer, je vois bien qu'elle ne le fait pas uniquement pour être sympa mais parce qu'elle le pense vraiment. Et c'est adorable, vraiment, mais franchement...Je sais ce que je dis, je suis pas un grand maître, loin de là, et jamais je ferai comme eux. Je me contente de mes illustrations, c'est déjà largement suffisant pour entretenir un peu la maison et me maintenir en vie. Pourquoi est-ce que j'aurais besoin de plus hein ?
Mais peu importe, au fond. Tout ce qui m'intéresse, c'est que la toile lui plaise et qu'elle aille avec la librairie, rien de plus. Que ce soit un chef d'oeuvre, ça ne m'intéresse absolument pas. Moi je l'aime bien, même si il s'agit de choses que j'ai pu voir en rêve et que ça me terrifie encore d'y repenser. En peinture, ça fait moins peur, beaucoup moins peur. Sans doute parce qu'il n'y a pas toutes les émotions que j'ai ressenties à ce moment-là, tout ce qui s'est passé dans ma tête quand je me suis retrouvé face à ça, face à ces choses qui ont décidé de me poursuivre pour une obscure raison...Si quelqu'un pouvait inspirer aux gens de réelles émotions comme ça, rien qu'en leur montrant une toile, ce serait terrible comme pouvoir...Je n'oserais sans doute plus peindre du tout, si ça devait m'arriver.
"Je suis content qu'elle vous plaise alors, réponds-je avec un demi-sourire." Je suis sincèrement heureux que ça lui ait plu, vraiment. Je n'aurais pas eu le cœur brisé si elle avait dit qu'elle n'aimait pas, mais disons que ça m'aurait déçu et que je n'aurais pas tellement su quoi faire avec ça. C'est réellement sa question qui me met mal à l'aise et me crispe un peu, Archie rigole dans ma tête, presque moqueur, parce qu'il sait que je risque de passer pour un dingue. Et je le sais aussi. J'ai eu plusieurs fois des réactions comme ça, des "oh mon dieu il peint ce qu'il voit en rêve, il doit vraiment être dingue pour voir ça la nuit !".
"Oh heu je... commencé-je en me grattant l'arrière du crâne d'un air confus. Disons que...oui ça fait partie du problème, en effet...Mais ce n'est pas...Enfin je ne peins pas que ça, même si ça reste assez souvent sombre, il faut bien le dire." Difficile d'avouer à quelqu'un qu'on est cinglé, on a pas envie de le dire, on a pas envie que ça se voit trop, alors en parler directement...Keon essaie déjà d'aider, je ne sais pas si l'aide de quelqu'un d'autre, qui ne sait pas ce qui me manque en plus des cauchemars, serait des plus utiles...
Paint it blackMargaret x Sidney La toile peinte pas Sidney était vraiment bien réalisée et elle ne pouvait que s'incliner face à cette précision, ce mélange de flou et de netteté dont il avait fait preuve. Ce n'était réellement pas une obligation d'avoir un grand nom pour être capable de faire une telle réalisation, il suffisait d'être un minimum doué et d'y mettre toute son âme, ses sentiments. Ce qu'il semblait avoir un peu trop bien fait.
Mais cette peinture était l'expression d'un sentiment profond chez l'homme possédé dont elle ne saurait dire s'il venait de lui ou de l'esprit avec qui il partageait le corps. Quelque chose le perturbait depuis longtemps pour qu'il ait tenté de l'exorciser sur une toile blanche mais elle ne pouvait pas se permettre de le lui demander alors qu'elle le connaissait à peine. Elle ne pu cependant pas s'empêcher bien longtemps.
Sa question, elle le vit aussi bien sur son visage que dans son aura, le gênait et elle eut un petit rictus comme si elle avait mordu dans un pamplemousse. Elle n'avait pas voulu le mettre mal à l'aise, le retourner contre elle, mais sa curiosité l'avait momentanément emporté sur sa raison et les mots avaient franchit la barrière de ses lèvres avec une facilité déconcertante.
- Navrée que vos démons vous poursuivent et je ne doute pas que puissiez avoir d'autre sujets pour toiles. L'art général permet de s'exprimer, de laisser une trace qui on est, peu importe ce qui est représenté, dit-elle en tâchant d'arborer un sourire rassurant. Alors ! Les livres que je vous ai trouvés, vous ont-ils inspiré ? Votre employeur est-il satisfait ? finit-elle par demander. Normalement cela devait être un sujet bien moins personnel et plus apaisé, qui ne mettrait pas son interlocuteur dans l'embarras.
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