30 novembre 2020. Lorsque j'avais relevé le courrier en rentrant ce soir-là, j'avais eu l'étrange surprise de trouver un colis mystérieux dans ma boîte aux lettres. Un grand carton, sans autre inscription que mon prénom et mon nom. Pas d'adresse, pas d'expéditeur. Le paquet avait directement été déposé dans ma boîte.
Mes instincts d'ancien agent de la BACS prirent immédiatement le dessus, et je pris le colis avec précaution. Je le soupesai, posai mon oreille contre le carton, vérifiai qu'il n'y avait pas d'odeur suspecte. Puis je l'ouvris avec la plus grande prudence, pour découvrir... un sapin en carton, décoré de 24 petites boîtes. Sur le tronc du sapin était noté en lettres manuscrites "Calendrier de l'avant".
Il y avait une petite note au fond du carton, avec simplement écrit "Merci". Peut-être des proches d'un esprit que j'avais libéré... Allez savoir. En tout cas, l'intention était touchante. Même s'il y avait une grosse faute d'orthographe au mot "avent".
Fidèle à la tradition, j'attendis le lendemain matin pour ouvrir le premier cadeau. Je fus ravi de constater qu'il contenait un petit chocolat au lait, fourré au praliné et surmonté d'éclats de noisettes. Gourmand comme je l'étais, je m'empressai de l'engloutir...
Après quelques instants, je me sentis soudain pris de vertiges. Ma vision se troubla, l'environnement autour de moi sembla se mettre à tourner, d'abord lentement, puis de plus en plus vite, comme si j'étais emporté dans un tourbillon. Lorsque le décor se rétablit, je n'étais plus dans mon appartement...
J'étais au beau milieu d'une plaine, sous un ciel nocturne empli d'étoiles. Un bruit de tambour me parvenait aux oreilles, ainsi que l'odeur d'un feu de bois. Tournant sur moi-même, je vis qu'un grand feu était en effet allumé au milieu de la plaine, dégageant des volutes de fumée colorées. Un homme amérindien, vêtu d'une tenue traditionnelle, battait d'un tambour en dansant frénétiquement autour du feu.
« Qu'est-ce que c'est que ce bordel... »
L'homme ne sembla pas m'entendre, ni me voir. Il semblait être en pleine transe. Le feu dégageait des odeurs d'herbes étranges, et les fumées qui en émanaient laissaient à penser qu'il ne brûlait pas que du bois.
« Hey ! Vous m'entendez ? Où je suis là ? Comment j'ai atterri ici ? »
Parfaitement indifférent à mon intervention, l'amérindien commença à chanter d'une voix puissante une mélopée envoûtante. J'écarquillai les yeux en voyant sortir de terre des silhouettes d'abord floues, transparentes, qui devinrent de plus en plus tangibles à mesure que le chant du chaman s'intensifiait. Les esprits, pour certains humains, pour d'autres animaux, se joignirent à la danse de celui qui les appelait.
Amarante était juste en train de passer en coup de vent chez elle pour récupérer certaine chose trop intime pour être amené par un employé. Des vêtements ça allait, mais il y avait certaine note de travail qu’elle ne voulait pas que d’autre personne voit, quand elle pénétra sur son bureau elle ne fut guère surprise de voir que déjà plusieurs colis c’était accumulés, elle en recevait plusieurs chaque jour, ils étaient vérifiés puis posés dans son bureau. Des marques de modes, des clients voulant la flatter, des partenaires d’affaires, de la famille, des amis, des partenariats qu’elle avait commencé à accumuler en tant qu’Eve Cartier ou en tant que représentante des Boet tout ça c’était son quotidien, rare était les jours sans rien. Un peu curieuse elle s’arma d’un cutter et commença à ouvrir sans ménagement au hasard les colis parmi la vingtaine, c’était un jour particulier, le 1 décembre elle avait déjà reçu des calendriers de l’avant, mais elle allait probablement en recevoir encore de dernière minute de marque ou même de sa famille qui connaissait son amour de Noël. Là elle en voulait au chocolat histoire d’en prendre un pour elle, elle avait retrouvé un peu d’appétit. Ce fut au bout du quatrième qu’elle tomba enfin sur un calendrier de l’avant, il était original, elle ne connaissait pas la marque. Mais comme tout était vérifié sans méfiance aucune elle ouvrit la première casse pour glisser sous son palais délicat un chocolat. Elle n’eut même pas le temps de le savourer qu’elle fut propulsée… ailleurs. D’abord elle trébucha, sa tennue, enfin surtout ses talons rouges n’étant pas vraiment adapté à la plaine américaine dans lequel elle se trouvait. Déboussolée et paranoïaque elle regarda tout autour d’elle observant tous les détails de la scène, étrange scène, qui se déroulait sous ses yeux sombres. Elle resta silencieuse pour ne pas se faire plus remarquer si ce n’était pas déjà fait avec sa fracassante arrivée. Elle entendit d’abord un bruit de tambour, elle sentit l’odeur d’un feu et en effet elle le voyait et elle voyait aussi un amérindien dans son accoutrement ancestral. Il dansait, elle plissa des yeux, c’était quoi ce bordel. Elle remarqua peu à peu des esprits, mais il y avait aussi un homme blanc caucasien à l’allure tout aussi normal et qui semblait tout aussi éberlué qu’elle par la situation. Ce dernier tenta d’interpeler l’amérindien en vain, alors Ama approcha et posa sa main sur son épaule.
- Vous aussi vous ne savez pas pourquoi vous êtes là ? Je me nomme Amarante, j’étais dans mon bureau et pouf ici. Je mangeais du chocolat pour être plus précise et vous ? C’était peut-être un hasard le chocolat, mais elle préférait vérifier c’était la dernière chose faite. Pourquoi ne nous voit-il pas ? Et les esprits nous voient-ils ? Vous n’êtes pas un esprit vous, bon vu votre regard vous au moins vous me voyez, trouva-t-elle la force de dire avec sarcasme avant de se tourner vers les esprits. Bonjour, fit-elle à l’un, mais il ne sembla pas la voir non plus ce qui lui tira une moue boudeuse. Pourquoi je me retrouve toujours dans les situations les plus étranges du monde…
Elle tenta de soulever une buche de bois et y parvient provoquant une réaction de l’indien qui baragouina quelque chose dans une langue qu’elle ne connaissait pas.
Il était une fois, plus de cinq siècles avant notre ère, un chaman qui faisait partie de la tribu des Tongvas, le "peuple de la terre". Sa tribu vivait sur ces terres depuis un millier d'années, et l'homme blanc n'était pas encore venu troubler leur paix et leur harmonie avec la nature. En cette nuit de nouvelle lune, à cette période de l'année où la frontière entre le monde des esprits et celui des hommes était la plus fine, le chaman accomplissait un rituel ancestral pour communier avec les esprits de ses ancêtres et leurs animaux totems, guides et gardiens de la tribu, garants des traditions du passé. Mais le chaman ne pouvait se douter que le rituel impliquerait également une rencontre avec l'avenir...
J'observais l'amérindien, qui semblait n'avoir aucune idée de ma présence, lorsque j'entendis du bruit derrière moi. Je me retournai vivement quand une main se posa sur mon épaule. Elle appartenait à une femme à la peau pâle et aux habits du vingt-et-unième siècle. Si je fronçai tout d'abord les sourcils en l'écoutant, une lueur de compréhension soudaine passa sur mon visage lorsque j'entendis les explications d'Amarante.
« Du chocolat vous dites ? Calendrier de "l'avant"... Nous sommes dans le passé... »
Je reportai à nouveau mon attention sur l'amérindien et les esprits qui dansaient avec lui. Elle avait raison, aucun d'eux ne semblait nous voir. Et pourtant, nous, nous pouvions les percevoir. Amarante tenta de parler à l'un d'eux, mais il n'eut absolument aucune réaction.
« L'indien est en pleine transe. Sans doute une sorte de sorcier, ou un équivalent des médiums. Peut-être qu'ils ne nous voient pas parce que nous ne sommes pas vraiment là... »
Cette hypothèse fut cependant réfutée lorsque la demoiselle bougea une buche de bois. Si elle pouvait interagir avec l'environnement, c'était que nous étions bel et bien présents. En voyant le morceau de bois bouger, le chaman poussa une exclamation dans une langue ancienne et inconnue. Il regarda en direction d'Amarante, mais son regard était vague : il ne semblait toujours pas la percevoir. J'agitai la main devant son visage, mais il n'eut aucune réaction. Je tentai alors à ma tour de saisir une buche... et ma main passa au travers.
« Allons bon ! Je ne suis pas un esprit, je ne peux pas interagir avec cet... environnement. »
Anticipant les éventuelles réactions de la jeune femme, je la regardai avec un sourire malicieux, haussant un sourcil pour lui expliquer sans détour :
« Je m'appelle Samuel et oui, je sais que vous êtes un esprit. Un esprit possédant un corps, mais un esprit tout de même. Et si vous avez une idée de quoi faire, je suis preneur. »
J'espérais surtout que cet étrange sortilège dont nous étions les victimes ne provoquerait rien de trop dangereux pour nous, et qu'il prendrait bientôt fin...
HRP : Je m’excuse si ma réponse est naze, j’ai vraiment du mal à me concentrer sur un écran.
Amarante observait l’étrange scène perplexe, elle glissa un regard curieux sur son interlocuteur, il semblait au moins tout aussi perplexe qu’elle, elle se massa la tempe profondément songeuse, elle ne comprenait vraiment rien à ce qui était en train de lui arriver.
- Enchanté Samuel, et non pour le moment à moins que vous ayez une illumination nous sommes coincés devant cet étrange célébration liturgique ou saturnale, qu’en sais-je ? Vous avez sans doute raison pour cet homme..
Samuel tenta la même expérience qu'elle et échoua. Elle fronça des sourcils perplexe. La buche qu’elle avait soulevée ne provoquait guère plus d’intérêt qu’un Scrooge, étrange animé que lui avait forcé à regarder un de ses descendants. Dans sa tête d’étrange mots tournoyaient et et elle comprenait à peine pourquoi elle avait prononcé les précédents. L'indien avait poursuivit son manège espérant probablement provoquer une nouvelle réaction, il y mettait du coeur on ne pouvait le nier. Toute la scène était vraiment fort étrange et l’esprit soupira.
- Pour dire vrai je ne pas certaine d’être encore dans la réalité d’étranges mots comme houx, dinde, cantique, traineau, Béthléeen ou Yule me vienne à l’esprit. Du vocabulaire digne d’un calendrier de l’avant. N’est-ce pas la même chose pour vous ? Suis-je la seule à virer à moitié folle ? Celui qui a fait cette blague nous connait tous les deux ou alors à frapper au hasard dur de dire. Une fois je me suis trouvé sur une scène de crime avec mon ami Lucian Langford et il s’est trouvé que nous rêvions et qu’un faé noir malicieux était aux ficelles. Cela pourrait être la même chose ici. Je n’ai jamais entendu parler de sortilège envoyant dans le passé et pourquoi nous et pourquoi à cette époque. Cela me semble être une blague, cela ne peut-être que cela. A part les chocolats qu’avons-nous d’autre en commun ? Connaissez-vous le Lux ? On ne se connait pas cela est certain, peut-être est-ce des connaissances… J’ai vraiment mal à la tête et vous ?
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