Minuit était passé de quelques minutes. La dizaine d'hommes de main qui se trouvaient sur les quais étaient fébriles. Il était rare pour Warren de venir traiter une affaire aussi insignifiante, cependant il avait fait une exception. C'était un nouveau cartel de latinos qui souhaitait clairement se positionner sur la ville. Cette bande avait l'attention de reprendre quelques quartiers à la mafia asiatique. Le démon avait vu une opportunité de renverser l'ordre établi, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Un peu de zizanie lui mettait toujours un peu de baume au cœur. Bien sûr il n'était pas assez stupide afin de leur donner rendez-vous au club. C'était un luxe réservé aux plus puissants et aux gros payeurs. Il avait eu envie de se distraire un peu ce soir. L'excitation du danger l'avait toujours exalté. Il s'assit sur une caisse dans la pénombre, attendant bien sagement l'heure du rendez-vous qu'il avait fixé à minuit et quart. On ne pouvait pas réellement le distinguer. On ne pouvait voir qu'à peine le contour de ses formes. Il avait vu la bande débarquée sur deux zodiaques, qui s'étaient amarrés sur les quais. Leur chef un dénommé Javier était un homme d'une trentaine d'année de petite corpulence. Warren l'avait jugé de petit chien teigneux, lors des premières négociations. Il avait mis le prix fort pour quelques caisses d'armes. Cela avait fini par convaincre Warren de négocier avec eux. C'était de l'argent facilement gagné sans trop de risques, du moins en principe. Il s'était manifesté tranquillement à leur chef, tout en restant dans la pénombre. Les mafieux ne voyant que de temps en temps la braise incandescente de la cigarette de Warren. « Alors, quand est-ce qu'on traite... » Commença à s'agacer Javier. « Voyons, l'heure c'est l'heure. » Un petit rictus apparut sur le visage de Warren. Ne s'inquiétant nullement de la situation. * Ces mortels toujours aussi impatients. Ils n'apprendront jamais de leur erreur. * Quand l'heure arriva une camionnette aux vitres tintées fit son apparition. Elle était conduite par un molosse. C'était l'homme de main du démon, un dénommé Boris. Ce dernier traitait toutes les basses besogne pour Warren, qui le payait assez grassement. « Allez voir votre marchandise et si elle vous convient réglait là. » Le ton du démon était assez sec et ne prêtait pas à la discussion. Javier fit un signe de tête à quelques-uns de ses hommes. Boris ouvrit les portes de la camionnette. Il déballa les deux caisses, qui contenaient différentes armes, dont pas mal de mitraillettes et des munitions. Javier avait l'air satisfait. Il lança en direction de Warren une mallette. Le démon l'ouvrit, elle était remplie de dollars. « C'est tout good Boris. » Lança Warren, afin de signaler que tout était réglo. L'homme de main déchargea l'une des caisses, afin que les mafieux puissent charger leur cargaison dans l'un des zodiaques. Quand soudain un des hommes eut l'air préoccupé. Il venait d'entendre un bruit non loin de lui. « Je crois que j'ai vu une silhouette sur les quais ? Je vais voir ce que sait.» Javier, était lui aussi tendu. « Qu'est-ce que cela veux dire ?» S'adressant nerveusement au démon. « J'ai rempli mon deal, mais il serait peut-être bon de vous assurer qu'il n'y ait pas d'embrouille, à vous de voir!» Warren n'avait pas spécialement l'intention pour le moment de se mêler de ses affaires de mortels. Il ne voulait cependant pas qu'on puisse le voir ici. Il avait une réputation à préserver. Il marmonna quelques paroles, en prenant la mallette d'argent. « Tenebris est confugerun. » L'ombre qui entourait Warren l'enveloppa et il disparut complètement absorbé par les ténèbres. L'obscurité était devenue son refuge, lui permettant d'observer discrètement l'évolution de la situation. Pendant ce temps les hommes de main de Javier commençaient à arpenter les quais à la recherche du présumé individu qui s'y trouvait, visiblement prêt à en découdre.
« Il arrive souvent, très souvent que l’on soit au mauvais endroit, au mauvais moment. »
C'est rare les jours où je n'arrive pas à trouver le sommeil. Cependant, il y a des nuits ainsi. Je suis pourtant crevée, mais rien à faire, le sommeil ne viens pas. Peut-être ai-je peur de m'endormir à cause de la dernière fois ? Je préfère même pas y penser. Rien que le sentiment que j'ai ressentis me fou la trouille que je mets tout en œuvre pour essayer d'oublier. J'essaye tant bien que mal d'efface cet épisode de ma mémoire. Ce n'est pas toujours facile, néanmoins je me dis qu'il faille que j'y arrive. Parce que je ne pourrais pas combiner les heures perdues de repos. Le corps en besoin et ce n'est parce que je suis une sirène que cela change pour moi. Si je ne dors pas, je ne pourrais pas travailler et si je ne travaille pas, je n'aurais pas d'argent. Pas d'argent, plus de vie et je devrais alors tout abandonner et retourner à l'océan. Cela ne veut pas dire que je ne pense y retourner un jour. C'est juste que j'ai disparu, désobéit à mes ainés et sincèrement même si ma colonie est pacifiste je ne sais pas s'ils m'accepteraient encore . J'ai vécu tout de même sur terre, l'endroit qui mettait interdit.
Au bout de quelques heures à tourner dans tous les sens dans mon lit, je finis par me lever. Un peu d'air devrait surement me faire du bien. C'est ainsi que je m'habille, je descends les escaliers et sort finalement, sans oublier de fermer.
Et me voilà dehors dans la nuit, je me dirige vers le port marchant. Je sais que l'endroit est vide à cette heure-ci. Pas âme qui vit. C'est l'endroit idéal pour m'aérer l'esprit. Je n'ai pas l'habitude de venir ici, seulement j'étais bien trop fatigué pour aller à la plage et nager. J'ai donc changé d'itinéraire en venant ici. La nuit est belle, le ciel est étoilé et la lune se dessine sur l'eau du porc, comme si elle se regardait dans un miroir. C'est un spectacle merveilleux. Je continue de marché vers un bateau et me glisse vers son pont. Je m'assis sur le bord du celui-ci et laisse va mes pieds dans le vide tout en fermant les yeux pour laisser le vent joué avec mes cheveux.
Le silence c'est un pur délice surtout pour se ressourcer. Soudain, j'entends des murmures, puis cela devient plus clair. Il y a des gens qui parlent ici. Étrange, c'était censé être vide ? enfin je ne suis pas certaine tout compte fait, bien que je trouve que ce ne soit pas une heure correcte pour vendre. Ce qui me fait comprendre qu'il vaudrait mieux pour moi ne pas rester là. Je me laisse glisser le long de la paroi du bateau essayant de ne pas faire de bruit.
Je sais que je ne peux pas plonger, cela ferait trop de bruit. Je dois donc trouver une cachette, le temps qu'ils s'en vont. Me voilà donc tel un funambule marchant sur le bout de corde qui relit le bateau au port. Profitant de ce que les hommes sont occupés pour fuir mais j'avais oublié un détail. La fatigue qui doucement prend possession de mon être. Je me sens défaillir, à bout de forces et mes jambes me lâchent. N'arrivant plus à maintenir l'équilibre, je tombe dans l'eau provoquant un grand plouf. Je voulais passer inaperçue c'est raté. Je suis prise de douleur, c'est ainsi à chaque transformation. L'eau au contact de mes jambes les transforme en queue de poisson. Trop faible pour nager, j'essaye de remontée sur le perron, mais rien à faire, je continue de glisser. La peur que l'on me découvre ne m'aide pas du tout. Il faut que me cache à tout prix. La seule solution, c'est de profiter de l'ombre et c'est ce que je fais. C'est ainsi que je me cache dans un coin d'ombre, laissant l'eau danser sur ma peau et priant de tout mon être que l'on ne me trouve pas.
Si l'agitation était déjà palpable, elle fût renforcée quand le silence qui régnait plus ou moins sur les docks fut clairement rompu. Quelque chose ou de quelqu'un venait de tomber à l'eau. Un grand plouf résonna et attira toutes les attentions. Les hommes de main de la mafia se précipitèrent en direction du bruit. « Par là... » s'écria l'un deux. Les hommes convergèrent vers le bruit qui s'était fait entendre. Un grand trapu balayait l'eau avec sa lampe torche. « Là... » il venait de remarquer des ondulations qui commençaient petit à petit à se dissiper de la surface. Les personnes qui étaient présentes, cherchaient ce qui avait pu faire ce bruit. C'était une jolie pagaille, tout était désorganisé. Ce qui contrastait parfaitement avec le stoïcisme de Boris. L'homme de main du démon était resté calme, sans bouger. Par prudence, il était remonté tranquillement dans la camionnette. Il attendait maintenant les ordres de son patron. Il connaissait les règles, s'il y a trop de grabuge, il devrait s'enfuir sans demander son reste. *Quel amateurisme.* Pensa le démon. *Il devrait encore faire plus de bruits pour nous faire remarquer. Vraiment quels mauvais traqueurs, comment pensent t'ils démasquer leur proie ainsi.* Il était tapi dans les ténèbres, il ne pouvait plus interagir avec le monde physique. Il n'était plus qu'un simple observateur. Son univers se limitait au monde des ombres. Javier quant à lui avait l'air complètement dépassé par les événements. Il essaya de scruter du regard son fournisseur. Il ne put que constater que ce dernier avait complètement disparu. Le chef se demandait bien ce qui se passait. Javier était visiblement encore plus nerveux qu'au début de la transaction. Il hurlait des ordres et des contres ordres. Il ne faisait qu'augmenter la pagaille qui commençait à s'installer. Un ordre finit par se distinguer. «Tirer à vue sur tout ce qui bouge. » *De mieux en mieux, ils ont décidé de nous attirer les flics.* Warren prenait conscience qu'il avait aussi ajouté du stress prématurément en disparaissant de la sorte. *Méfiance, quand tu nous tiens.* Il ne pouvait cependant pas se permettre de se faire prendre avec ces petites frappes de seconde zone. Le démon savait qu'il ne pouvait pas rester dans les ombres indéfiniment. Le sortilège lui demandait de l'énergie. Il ne voulait pas trop épuiser ce corps. Il décida de bouger discrètement en direction du bruit là où régnait la plus grande agitation. Il se faufila de zone d'ombre en zone d'ombre. Warren trouva une position discrète où il pouvait observer sans qu'on le remarque. Il marmonna l'incantation d'annulation « Exitus tenebris. » Aussitôt les ténèbres dans lesquels il s'était fait happer le libèrent. Warren mit quelques secondes pour reprendre totalement ses esprits, son souffle était haletant. Il subissait l'effet du sort. * Maudit corps si faible... * Il décida de reprendre tranquillement ses forces, en ne bougeant plus pour le moment. Sa planque lui permettait de voir discrètement ce qui se passait sans être vu. L'attention des latinos étant attirée ailleurs pour l'instant. Sur le quai les hommes de main s'amassaient scrutant du regard l'eau et pour certains balayant la surface avec leurs lampes torches afin de percevoir quelques choses. Après quelques secondes, Warren avait totalement récupéré. *Ces mortels sont de plus en plus pathétiques.* Warren n'avait vraiment pas une haute estime de ce nouveau groupe. Il commençait déjà à regretter d'avoir traité avec eux. *Les affaires sont les affaires.* Tout en accrochant bien fermement la poignée de la mallette. Pendant ce temps Javier avait enfin décidé de prendre la situation en main, du moins plus ou moins au vu de ce qui était possible de faire. Un petit groupe d'hommes continuaient de charger la cargaison d'armes, quant au chef il s'était rapproché du bord du ponton, afin de soutenir ses hommes. Javier était persuadé d'avoir vu une forme dans l'eau. Il se pencha en avant. Se faisant et par une maladresse du grand trapu qui heurta son chef. Javier tomba dans l'eau. Cela eut pour mérite de faire esquisser un sourire au démon. * De mieux en mieux.* Javier coula à pique, balayant comme un fou furieux sa lampe torche l'obscurité marine. Il finit par distinguer une vague silhouette, qui se trouvait visiblement tapis un peu plus loin. Javier fut pris de panique. Le mafioso se décida de nager en direction de la surface aussi vite que possible.
« Il arrive souvent, très souvent que l’on soit au mauvais endroit, au mauvais moment. »
Bien que je suis fatigué, l'eau me procure un bien fou. Je récupère un peu d'énergie. Néanmoins, je reste caché. Je ne sais pas ce qui m'arriverait si on me découvre et sincèrement je préfère ne pas le savoir.
Dire que j'étais venu uniquement pour m'aider à trouver le sommeil et me voilà coincé. Je me suis retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. J'aimerais tellement pouvoir m'enfuir même si ce n'est pas dans mes habitudes de fuir cependant vu les personnes que c'est, mieux faut ne pas tenter le diable. Je décide d'attendre, me disant qu'ils finiront bien par m'oublier. Je patiente dans la pénombre, essayant de ne pas trop bougé. Quelques petites vagues se dessinaient cependant le long de mon corps, un détail qui pourrait trahir ma position. Fort heureusement, leur lampe de poche avec laquelle ils éclairaient l'eau à ma recherche ne m'atteint pas. J'étais soulagé, néanmoins resté ainsi, immobile n'était pas une très bonne idée, je commençais à avoir des crampes. Soudain, j'entendis un homme crié, il disait de tiré sur tout ce qui bougeait. Ces mots me firent prendre conscience du danger dans lequel, je venais de me fourrer et j'avais de plus en plus du mal à rester ainsi. Or, si je bouge, c'est sur que je risquerais de recevoir une balle et sincèrement je ne sais pas si cela peut me faire du mal au pas. La peur me paralyse sur place, ce qui m'aida un peu à rester dans mon coin.
J'écoute les boucans que ces hommes font, en me disant que ce n'est pas ainsi qu'ils arriveront à passer inaperçu, s'ils continuent ainsi, qui sait la police viendra et moi je pourrais partir sans qu'on ait pu me trouver. À plus à attendre que les choses se tassent ou simplement une intervention.
Toujours est-il que cela ne se passe pas du tout comme je l'espérais. Pendant que je suis dans l'ombre sous les perrons, j'entends un énorme plouf. * Merde *me dis-je d'un seul coup. Ils ne seraient tout de même pas idiots à ce point. Ce serait vraiment suicidaire de leur part de ce jeté à l'eau. De là où je me trouve, je n'ai pas vu que c'était un accident, que l'homme à l'eau avait été bousculé. Néanmoins même si j'ai pensé une seconde qu'ils étaient cons, je devine assez vite que c'est un accident.
En regardant l'inconnu se battre dans l'eau, je suis poussé par une envie soudaine de lui porté secours, seulement l'individu en m'apercevant alors que je m'approche de lui pour l'aider, il est pris de panique et fait n'importe quoi. Je ne peux m'empêcher de le traiter d'idiot et lui murmure de resté calme. Je m'attendais à quoiqu'il obéisse . Bien sur que non ! C'est toujours ainsi, on se croit supérieur aux autres et quand on est face à l'inconnu, on se pisse presque dessus. C'est une façon de dire que la crainte peut vous faire faire n'importe quoi et souvent vous mettre encore plus en danger que vous l'êtes déjà.
L'énergumène continue de nager en s'affolant de plus belle, chose à ne pas faire. Je ne peux le laisser ainsi et tant pis si je me fais voir, je ne resterais pas les bras croisés pendant qu'un homme risque de ce noyé. Je m'approche donc un peu plus de lui et le soutien comme je peux avant de l'aider à ne pas boire la tasse. J'arrive au perron et je le l'aide à sortir de l'eau. Je n'ai même pas le temps de vérifié qu'il va bien qu'un homme me pointe une arme sur la tempe. Je suis abasourdi, je viens de sauver la vie de quelqu'un et c'est comme cela que je suis remercié. Je suis outragé par son comportement, sans même regarder si celui que j'ai sauvé va bien. Celui qui pointe son arme sur ma tête, m'ordonne de sortir de l'eau. Ne sachant pas trop faire, j'obéis et je sors.
Bien sur, ils peuvent apercevoir ma queue-de-poisson qui se transformera bientôt devant eux. J'aimerais tellement trouver un truc à me mettre avant que ma queue-de-poisson soit remplacée par des jambes seulement ils sont tellement surpris de voir une sirène, qu'ils oublient le reste. J'aurais pu profiter de la situation et m'enfuir mais je ne le fais pas. Je reste à les regarder tout en priant que l'homme qui continue de me viser de son arme arrête de me fixer avec ce regard vicieux.
Javier ne comprit pas vraiment ce qui lui arriva, il se retrouva sur le quai alors que l'instant d'avant il était en train de se débattre dans l'eau. Il recracha l'eau de mer qu'il avait pu ingurgiter. Quand la mystérieuse inconnue, qui avait sauvé leur chef, s'exécuta à remonter sur le ponton, les hommes de main restèrent dubitatifs. Ils n'étaient pas près à voir ce qui était remonté à la surface. C'était la première fois qu'ils voyaient une telle créature. Leurs petits cerveaux étriqués ne pouvaient pas comprendre ce qui se passait vraiment. Le gros balaise qui avait fait tomber son chef dans l'eau bredouilla. « Putain... une une une sirènnnne... pas possible.... » Il en était tout chamboulé. Javier reprenait ses esprits peu à peu. Il en était tout autant médusé que ses hommes de voir une telle créature. « Je la bute chef, ou bien je peux jouer un peu avec elle.» Finit par dire le mec qui la tenait en joue. L'homme avait l'air bien salasse et il ne faisait pas de doute que ses attentions n'étaient pas des plus louables. Javier finit par marmonner « Non, faut ça reste en vie, ça peut nous rapporter du fric... » Il était encore à moitié secouer par ce qui lui était arrivé. Javier aurait pu faire preuve de compassion, mais quand on est une petite frappe et chef de gang, c'était un luxe qu'il ne pouvait pas se permettre. Pendant ce temps bien sagement Warren, ne perdait pas une miette de ce qui se déroulait non loin de lui. *Intéressant.* Il ne s'attendait vraiment pas à voir une sirène sortir de l'eau, ni même venir en aide au chef de bande. Il en avait presque oublié l'existence des sirènes, cela faisait une éternité qu'il n'en avait pas croisées. Il faut dire qu'il était rare d'en voir sur la terre ferme et Warren n'aimait pas spécialement barboter dans l'eau autre qu'un jacuzzi. Dans d'autre circonstance il n'aurait pas levé le petit doigt pour un être qui ne pouvait rien lui apporter. *C'est pas bon du tout la tournure des événements. * Il savait qu'il ne pouvait pas laisser les hommes de Javier ramener la sirène. * Ils vont attirer sur nous l''ordre d'Ouroboros. * Warren se doutait que si l'ordre finissait par apprendre l'existence d'une sirène il chercherait à comprendre d'où était parti cette histoire. *Javier est trop con pour tenir sa langue. * Il savait que si le chef parlait, il finirait par plus ou moins lâcher des informations le concernant. Ce que le démon ne pouvait se permettre. Il n'avait vraiment pas envie de voir l'ordre débarquer dans ses petites affaires. Il était temps pour lui de reprendre la situation en main. *Et dire que cela devait être du pain bénit. Tout ce qui vient de l'architecte me reste au travers de la gorge. * Il était temps pour lui de sortir de sa position, histoire d'essayer de régler la situation. Le démon n'avait pas envie de se retrouver à nouveau avec l'ordre sur le dos. Cela lui avait déjà couté un hôte en France il ne souhaitait par que cela recommence. "Allons Javier soit raisonnable et laisse cette créature repartir, elle ne t'apportera que des soucis." Son ton avait percé obscurité d'où il se trouvait, il s'était redressé afin qu'on puisse l'apercevoir. Javier fixa Warren, puis la folie ou une lubie le prit. "Il n'est pas net ce mec, il avait disparu. Putain je crois que c'est un coup fourré de ses deux là." Warren resta un instant perplexe, c'était bien la première fois qu'on l'associait à une sirène. Il avait été bien des êtres, mais jamais au grand jamais il n'avait eu l'occasion d'être en affaire avec les créatures marines. "Soit raisonnable, chacun est gagnant gagnant, oublie cette histoire et continuons nos business respectifs." Le ton de Warren était calme et posé, mais montrait une certaine détermination. Javier en avait visiblement décidé autrement pour ce soir. C'était son premier gros deal et il ne savait pas vraiment agir. Il n'en avait que faire des convenances mafieuse. "Buter moi ce type." S'écria t-il.
Sans se faire prier ses hommes qui étaient sur le quai sortir leurs flingues et commencèrent à canarder en direction de Warren. Le démon eut à peine le temps de se cacher derrière un conteneur. Une balle l'avait atteint sur le flanc gauche. Cela lui provoqua une grimace de douleur. Il s'adossa dos au conteneur. Un rictus malsain vient orner son visage. * Un costume Hugoboss flambant neuf. * Le démon jeta un coup d'œil à sa blessure, la balle était ressortie. Il comprima légèrement la blessure du mieux qu'il pouvait. "Javier, c'est comme ça que tu traites avec moi. On ne s'attaque pas à son fournisseur, tu sais, tu es un très vilain petit garçon." Dans l'entre fait le chef du gang c'était relevé."Emmène moi ce truc aux zodiaques, tu l'attaches solidement. " en parlant à son homme de main qui tenait son révolver braqué sur la sirène."Aller finir le boulot et achever moi ce foutu mec, je vais lui apprendre à se la péter." Ses hommes s'exécutèrent et prirent la direction ou était caché Warren. Cela n'avait pas l'air de trop impressionner le démon, même s'il pestait un peu du grabuge occasionné.* Il va falloir agir vite et bien. Je crois que notre ami Javier est bon pour aller bruler en enfer. *Il sortit de sa poche son briquet, l'alluma et attrapa dans la paume de sa main la flamme qui aussitôt commença à grossir. Pendant ce temps l'homme de main de Javier s'approchait d'Eden d'un air bien décidé."Toi ma jolie tu vas venir avec moi."
« Il arrive souvent, très souvent que l’on soit au mauvais endroit, au mauvais moment. »
Je suis idiote ou quoi . Apparemment je ne reteindrais jamais la leçon. Cela fait deux fois que je sauve quelqu'un et encore une fois ma bonté se retourne contre moi. J'entends leurs paroles, leurs mots résonnés dans mon esprit la buté, joué avec elle* je reste là les yeux écarquillés et puis quoi encore, ce n'est pas croyable qu'il puisse avoir autant d'imbéciles sur terre. Comment peuvent-ils être aussi cons. Je n'arriverais jamais à comprendre certains comportements humains. Ils croient pouvoir faire ce qu'ils veulent, traiter les gens comme ils désirent comme si tout leur appartenaient. Je suis un être vivant, pas un objet de convoitises. Comme si cela ne suffisait pas, l'autre idiot que je viens de sauver sort qu'il a d'autres projets pour moi. Je n'en crois pas mes oreilles. Je sens la douleur de la transformation, je n'ai qu'une idée en tête s'est trouvée quelque chose pour me couvrir avant que je me retrouve nue devant ses hommes et que cela leur donne encore d'autres idées de projet à mon égard. Seulement, je suis un peu coincé. Le moindre faut pas et je risquerais de ramasser une balle en plein crâne, chose que je ne veux surtout pas qui m'arrive. J'ai de la vie devant moi.
J'observe les deux hommes pendant que je suis tirailler par les élancements que je ressens de plus en plus, signe que ma queue disparaît pour être remplacé par mes jambes. Je peste un peu contre moi tout en me répétant que j'aurais dû le laisser se noyé. Ce n'est pas moi ça, je ne peux m'empêcher de porté secours, cela fait partie de moi comme cette ombre qui fait que je suis aussi une prédatrice.
Alors que je crois être perdu, je me retrouve complément stupéfait par l'apparition d'un homme. Il est venu de nul par, je me demande si je n'ai pas rêvé, c'est peut-être à cause de toutes cette émotion que je viens d'avoir une hallucination voila tout. Toutefois, je ne suis pas la seule à l'avoir vu. Puisque la silhouette parle et l'autre lui répond. Je reste sans voix, me demandant si j'ai bien entendu l'ombre demandé de me laisser partir et comme je me doutais l'imbécile n'en démord pas.
La conversation tourne mal et je ne comprends plus rien. Puis s'a se tir dessus, mon sauveur se prend une balle et pars se cacher et dans tout ça, je me dis que je pourrais profiter pour me faire la balle, mais j'avais oublié qu'on me braquait toujours un flingue sur la tempe. Je dois faire quelque chose parce que le chef se dirige dangereusement vers moi et sa voix ne dit rien qui faille. Je suis trop concentrais sur l'homme qui se dirige vers moi que je ne pouvais pas voir ce qui se passait de l'autre côté. Il est donc temps que j'arrête de jouer la gentille petite fille et que je laisse faire la prédatrice que je suis. C'est pour cela que je me mets à hurler
" et monsieur le sauveur, j'ai un cadeau pour toi, une danse et je te promets tu ne le regretteras pas… "
Mes paroles sont à l'intention de l'homme qui m'a sauvé, je souhaite de tout coeur qu'il ait compris mes paroles. Je ne pouvais pas directement dire que j'allais chanter pour envouter ses hommes et lui demandait de boucher ses oreilles afin qu'il ne soit pas également sous l'influence de ma mélodie. J'attends quelques secondes, juste le temps de laissé à celui qui m'a sauvé de se protégé. Je me mets à prier et doucement je me mets à chanter, ma chanson est enivrante et il ne faut pas beaucoup de temps pour qu'ils soient tous envoutés. Je leur ordonne de s'assommer chacun à leur tours. J'ai juste le temps de voir le dernier homme touché le sol que je m'évanouis à mon tour. Je pense que c'était trop d'émotion d'un seul coup.
La boule de feu que tenait Warren dans sa paume était en train de prendre un aspect d'un rouge vif flamboyant. Le démon attendait bien sagement de voir la tête d'un des hommes de main débarquait, qui n'allait pas s'en tirer à si bon compte. * Venez, ne faites pas les timides, je vais réchauffer un peu cette ambiance.* Son corps avait déjà commencé à guérir. L'hémorragie sanguine s'était arrêtée et la plaie causée par la balle était déjà en voie de cicatrisation. Soudain contrairement à toutes attentes, il entendit la sirène se manifester. *Qu'est ce qu'elle me fait celle-là ? Comme si s'était le moment de parler par énigme. Une danse, Au vue de la situation, j'ai pas envie de danser.* N'est-ce pas un paradoxe pour le propriétaire d'une boite de nuit de ne pas avoir envie de se laisser aller à la débauche des corps qui se mouvent sur le dancefloor. Warren était vraiment près à en découdre, les bandits avaient voulu jouer avec lui, il allait déchaîner à sa façon les enfers sur ses pauvres êtres. Il n'avait ni l'envie de répondre à la sirène, ni même de parlementer. *C'est le moment de connaître les méandres de la souffrance et de rencontrer la mort. Puis nous nous retrouverons en enfer ou je me délecterais à faire souffrir vos pauvres âmes maudites créatures sans cervelle. * Alors qu'il était dans ses pires pensées, près à passer à l'action, une voix sublime arriva à ses oreilles, il comprit que s'était le chant de la sirène. Par sa nature démoniaque, Warren ne fut pas ensorcelé par ce doux chant. En l'espace de quelques secondes les hommes de Javier et lui-même furent envoûtés. Warren entendit un bruit sourd de chute non loin de lui. Puis après un petit moment plus rien, le silence total se fit entendre. Le démon fut intrigué et se hasarda à sortir sa tête doucement de sa cachette, à sa grande surprise il dût constater que tous les hommes étaient à terre. Visiblement le charme de la sirène avait bien opéré sur eux. Une légère moue de déception vient orner le visage de Warren. * Pas d'effusion de sang, ni de carbonisation en perspective. Du moins pour l'instant. * Le démon avait eu d'autre projet pour ses hommes, mais comme ils étaient neutralisés cela ne servait à rien pour le moment de gâcher de l'énergie super flux. Il décida d'aller voir ce qui se passait du côté de la créature aquatique. Il constata que tout le monde était dans les vapes même la sirène. « Elle me fait un remake de la sirène au quai dormant ? Quel étrange conte de fée.» En voyant Javier endormi, le démon eut un rictus malsain. *Toi par contre tu ne vas pas t'en sortir à si facilement. * Alors qu'il avait toujours dans sa paume la boule de feu, il la lança en direction du corps inerte du chef des latinos. La boule de feu en entrant au contact du corps inerte de l'homme l'embrasa directement. Javier poussa un râle de douleur de courte durée. Le feu avait été condensé par Warren dans sa main. Il ne fallut que quelques secondes pour carboniser l'être humain. L'homme mourut rapidement. *A très vite mon ami, je te retrouverais bien assez tôt en enfer afin de te torturer d'avantage. * Le démon s'était délecté de voir celui qui était devenu son ennemi en peu de temps mourir atrocement sous ses yeux. Puis il reporta son attention vers la sirène. *Bon assez joué. Que vais-je faire de cette maudite créature! * Il fallait agir vite et bien, il avait déjà perdu un peu de temps en assouvissant sa vengeance. Il ne savait pas combien de temps les hommes resteraient dans les vapes. *Vu qu'ils ont plus de chef cela va fortement les décontenancés, avec un peu de chance cela devrait les occuper un petit moment avant d'agir. * Comme il n'avait pas envie d'attirer encore plus l'attention sur lui, il laissait déjà un joli cadavre calciné. Il était peut-être temps d'effacer toutes les traces derrière lui. Dans un premier temps il avait pensé la jeter à l'eau comme on se débarrasse d'un vulgaire sac d'ordure à la poubelle. Il changea d'idée. *Non on ne sait jamais. Si ces maudits mafieux se réveillent avant elle et qu'elle flotte, ils pourraient la retrouver et trahir notre présence . *Il s'approcha de la sirène et décida de l'embarquer avec lui. Il voulait savoir ce qu'elle faisait là. Il la porta dans ses bras, il prit au passage la valisette pleine d'argent. Cette affaire n'avait pas été aussi simple qu'il l'avait cru. Puis il arriva à la camionnette, ou Boris l'attendait. "Ramène ça comme d'habitude et dépose nous à l'entrepôt." Warren laissa l'argent à son gorille et monta avec la sirène à l'arrière du véhicule. Ils roulèrent quelques instants avant d'arriver à destination. Warren fit ouvrit l'entrepôt qui lui servait de zone de stockage pour son club. Il déposa la sirène sur des coussins qui traînaient dans un coin. Le démon constata qu'elle était en tenue d'Eve, il plaça sur elle sa veste de costume. Il referma les portes de l'entrepôt et il prit une chaise. Il s'installa bien tranquillement en attendant que la belle ou bois dormant décide de se réveiller en se grillant une cigarette.
« Il arrive souvent, très souvent que l’on soit au mauvais endroit, au mauvais moment. »
Il faut dire que je ne suis pas faite pour les émotions fortes. Sans oublier que ce n'était pas la première fois que je me retrouvais sur le quai, je me souviens de ma rencontre avec un certain chasseur qui ne pas laissé indifférente, bon, elle ne ce n'est pas très bien passée au début mais c'est une autre histoire. Cette fois-là aussi j'avais aidé quelqu'un, j'avais commis une belle erreur et je pensais avoir retenu la leçon, seulement on ne change pas facilement ce qu'on ait. Aujourd'hui, j'ai failli me faire tirer une balle dans la tête et tout ça parce que j'ai évité a un homme de ce noyé. Je ne sais pas comment je fais pour retrouver toujours dans de drôle de situation. Mais bon, le plus souvent je m'en tire. J'étais fatigué et j'étais juste venue sur le quai pour m'aider à dormir. J'avais envie de me souvenir du beau chasseur qui étrangement m'avait charmé. J'avais du mal à effacer son visage de mon esprit. Pourquoi nié après tout ce que je ressentais. Puisque je pouvais rien contrôlé après tout.
Seulement je n'aurais jamais imaginé me retrouver dans cette situation et surtout dans l'obligation d'utiliser mon chant, enfin je devrais plutôt dire que même si je mettais tout en œuvre pour éviter d’envoûter les gens grâce au don que je possédais. Pour mon par, je voyais cela plutôt comme une malédiction. Après tout j'étais une sirène et ça on ne pouvait pas me l'enlever. Je devais me défendre voila tout. Je n'aimais ce que j'avais fait, mais je n'avais pas l'intention de mourir et encore moins que l'on se serve de moi comme un objet de convoitise. Seulement je n'avais pas pensé que mon chant utiliserait toute l'énergie qu'il me restait, que la fatigue combinée à ma chanson me mettrait dans un état pareil.
Je mettais évanouis et je ne pouvais pas deviner ce qui allait se passer par la suite. Je m'attendais à être tué mais certainement pas à être secourus. Quand j'ouvris les yeux, je sentis le doux tissu d'une veste déposé sur ma peau, j’essayai de me redresser mais tout se mis à tourner autour de moi. Il me fallut un peu de temps pour mémoriser ce qui s'était passé. Je sentis aussi que j'étais allongé sur un divan. J'avais la trouille que se soit un de ces malfrats qui avaient mis à exécution leur plan. J'avais une crainte que j'avais chantée pour rien mais quand mon regard se posa sur la silhouette de l'homme qui avait reçu une balle pour me sauver, je me sentis un peu soulager. Certes je n'étais tout à fait certaines de ses attentions, mais je devais au moins lui accorder une certaines confiance. Il avait tout de même été blessé par ma faute.
Allongé sur le divan le visage tourné vers lui, je lui souris avant de le remercié de ce qu'il avait fait
« Hmm...merci beaucoup » lui dis-je d'une voix un peu étrangler par la fatigue. « Je...suis heureuse de voir...que....vous n'êtes pas envoûtés. »
C'était vrai j'étais heureuse de savoir qu'il n'avait rien. J'étais trop faible pour remarquer immédiatement que sa blessure était guérie. Cela avait-il de l'importance pour moi ? Oui, puisqu'il avait été blesser par ma faute et je m'en voulais beaucoup pour cela. J'étais encore un peu trop chamboulé pour lui poser les questions qui me traversait l'esprit. Comme notamment savoir comment j'étais arrivé ici et où je me trouvais. Il fallait d’abord que je me remette de tout ça. Que je me repose encore un peu. C'est pour cela que je n'avais rien rajouté de plus parce que chaque mot prononcé prenait beaucoup de mon énergie. Sans oublier que j'étais totalement nue sous la veste qui me couvrait et qu'un simple mouvement pouvait tout dévoiler. J'étais gêné de me retrouver dans cette situation. C'est pour cela que je refermai les yeux après lui avoir dit ce que j'avais à dire.
Warren était resté impassible tout ce temps. Il était perdu dans ses pensées maléfiques. Il se refaisait le scénario de la soirée en long et en large afin de voir comment cela avait pu déraper. * C'était pourtant si bien parti. * Il avait cependant récupéré l'argent promis ce qui n'était pas si mal. Il avait vu beaucoup de ses plans démoniaques tourner beaucoup plus mal. Il n'éprouvait aucun remord à avoir achevé ce pauvre Javier. Ce dernier ne s'était pas attaqué à la bonne personne. Ce faisant, la sirène reprit connaissance.* Pas trop tôt. Car je n'ai pas toute la nuit devant moi; même si j'ai l'éternité ... * Visiblement elle n'avait pas l'air en grande forme. *Créature si fragile, étrange, je les croyais plus fortes, moins vulnérables, à moins que ce ne soit qu'un leurre. * Le démon restait méfiant et pragmatique. Warren restait perplexe devant la créature aquatique qu'il venait de sauver. Ce n'était pas dans ses habitudes de se montrer altruiste, bien au contraire. En général il semait le chaos et la désolation, c'était son petit plaisir. *Que fais-je faire de cette chose ? * Il resta un moment sans rien dire. Ne sachant pas comment se sortir de ce piège dans lequel il s'était lui- même retrouvé. * J'aurais peut-être dû la carboniser avec l'autre, on aurait cru un règlement de compte entre deux amants éperdus. * Cette vilaine pensée le fit sourire. Il l'avait sauvé afin de dissimuler les preuves et ne pas attirer l'attention. Il se devait de rompre le silence avant que ce dernier ne devienne trop pensant. Il avait agi sans réellement réfléchir, maintenant il devait assumer ses actes d'une façon ou d'une autre. Ce ne serait pas la première fois que le démon soit obligé de se débarrasser de preuves compromettantes. *Voyons, essayons d'en savoir un peu plus ... * " De rien" lâcha t il d'un ton assez laconique. "J'ai cru comprendre que vous aviez quelques difficultés avec ses MESSIEURS." *Surtout stupide d'avoir sauvé l'autre mafieux tordu, ce qui m'a foi n'a servi à rien. Enfin si, j'ai pu me délecter de le voir rôtir . * C'était sa consolation de la soirée. *Ah oui l'enchantement ... réfléchissions....ah oui bien sûr... * "Et bien votre message m'a paru clair. J'ai fait le nécessaire pour y échapper. Vous avez du coup fait tout le travail et je n'ai eu qu'à vous extirper de ce mauvais pas tranquillement, quand l'ambiance fut plus apaisée." Warren avait appris à enjoliver la vérité afin de la tourner dans son avantage. "Que faisiez-vous sur les quais à une heure si tardive, ce n'est pas vraiment un endroit très fréquentable pour une personne respectable. " Le démon voulait en savoir plus, savoir si ce n'était qu'une simple coïncidence du destin facétieux. Il remarqua que visiblement son interlocutrice n'était pas très à l'aise. *Faut dire qu'être en tenue d'Eve ne facilite pas l'échange. * Il se leva et alla farfouiller dans le hangar. * Punaise, ou est-ce que cela a pu être rangé.* En ouvrant une grosse malle il finit par trouver ce qu'il cherchait. *Ah enfin... * Il sortit une combinaison à paillette argenté. Cela avait été la tenue de danse de ses gogo-danseuses lors du lancement de la boite et il prit un t-shirt blanc qui avait été aussi déposé. Il avait gardé quelques échantillons de ses costumes dans cet entrepôt, qui lui servait de zone de stockage pour la boite de nuit. Il revient vers la sirène et lui lança la tenue. "Je ne suis pas sûr que ce soit votre taille, mais ce sera toujours mieux que ma simple veste. " Il déboutonna sa chemise trouée et tachée de sang pour enfiler le t-shirt. * Je serai plus présentable que je quitterais l'entrepôt. Une si belle chemise. * Il la jeta au sol comme un vulgaire chiffon. Puis il se ralluma une cigarette en attendant que sa protégée daigne ou pas s'habiller.
« Il arrive souvent, très souvent que l’on soit au mauvais endroit, au mauvais moment. »
Si seulement j'avais trouvé le sommeil. Jamais je ne serais sorti de chez moi, si tard et encore moins me retrouvé dans cette situation. J'ai encore un peu le tournis, alors que je me demande en même temps comment j'ai atterri ici. D'autres questions m'embrouilles l'esprit, notamment que sont devenus les hommes sur les quais, comment a-t-il fait pour s'en sortir sans oublier que j'ai un vague souvenir d'avoir vu mon sauveur apparaitre comme par enchantement.
Couché sur le divan, une simple veste comme couverture, je me sens étrangement nu malgré le tissu. Je suis une sirène et malgré tout me retrouvé ainsi me perturbe. Je pense que j'ai pris l'habitude d'être vêtues et puis j'ai toujours pris des précautions à chaque fois que je vais en mer enfin disons presque parce que dans la situation actuelle, rien n'était prévu. Je voulais juste prendre l'air, remettre de l'ordre dans mes idées et mes sentiments. Je n'ai pas réussi et je me suis retrouvé dans une mauvaise situation.
J'ai fini par le remercier de m'avoir aidé tout en rajoutant que j'étais heureuse de ne pas l'avoir envouté bien que quelque chose me chamboulât avec cet homme comme s'il n'était pas ce à quoi il paraissait être. Comme s'il cachait quelque chose. Néanmoins j'étais encore un peu trop dans le cirage pour pensée correctement à ce sentiment qui m'envahissait. Il y avait un remède pour me remettre d'aplomb, encore fallait-il que je m'y rende et j'étais un peu trop malade pour aller faire trempette dans l'océan et je ne voulais pas non plus profiter de la gentillesse de l'homme. La situation était déjà assez délicate. Puis il prit la parole à son tour, son ton était bref. Je ne savais pas trop comment réagir et ce mal-être que j'éprouvais m'ennuyait beaucoup. Je n'aimais pas me sentir si faible, si vulnérable, c'est un sentiment désagréable surtout pour une créature comme moi. Bien qu'en sommes il réponde à une de mes questions. Je savais maintenant que c'était lui qui m'avait emmené dans cet endroit, bien que je ne susse toujours pas chez qui j'étais. Ça se serait une autre question, actuellement je l'écoutai sans rien dire de plus. En vérité je ne savais pas vraiment que répondre alors je me contentai de sourire en essayant de reprendre un peu le dessus sur mon ébranlement. C'est alors qu'il me demanda ce que je fessais sur les quais à cette heure si tardifs. Le reste me fit sourire une nouvelle fois.
« Je voulais juste prendre l'air pour m'aider à trouver le sommeil, rien de plus... je… » dis-je un peu essoufflé « Je...suis désolé de vous avoir causé du tort dans vos affaires...»
Que pouvais-je dire de plus. J'étais déjà assez embarrassé par tout ça. Puis, il partit second pour revenir avec une combinaison à paillette. Ce n'était pas un truc qu'elle avait l'habitude de porté mais comme il venait de le dire c'était bien mieux que la simple veste. Je pris là tenu tout en veillant à ne pas trop faire glisser la veste.
« Je suis d'accord c'est bien mieux que la veste... humm, est-ce que vous pourriez vous retourner deux minutes, juste le temps d'enfiler la combinaison, s'il vous plaît.» Lui demandais-je d'une voix douce, encore un peu embrouillé.
Pendant que j'attendais sa réaction, je sentis mes joues se réchauffer. Je me sentais gène dans ces situations sans oublier que je ne savais pas grand chose sur l'identité de l'homme en question.
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