Je portais mon attention sur la réponse de la jeune Lyanna. Sa famille descendait donc de sorciers de mages blancs et étaient originaires de Salem. En somme, son destin était déjà tracé dès sa naissance, et son choix conformiste se rapprochait de ses réelles préférences à la magie blanche. Je n’avais rien contre la magie blanche et préférais rassurer la jeune sorcière sur cela. Ce n’était pas parce que les Fitzgerald faisait parti de la Red House que j’avais en aversion White Chapel, quoique leur manque de bienveillance envers Penelope lorsqu’elle avait dû quitter le coven me restait en travers la gorge, mais ça cela dépendait des dirigeants, pas de la magie en soit.

« - Cette magie a une forme de beauté lorsque les éléments se confondent avec le sorcier. Penelope est une magnifique sorcière élémentaire qui a renoncé à son coven pour notre mariage. Mais lorsqu’il m’arrive de l’observer discrètement dans sa serre autour de toutes ses fleurs qui semblent s’éveiller rien que par sa présence, je ne peux que tomber sur le charme de cette magie. » et de ma chère épouse…

Je lui lançais un regard attendri. Elle avait renoncé à son coven pour moi, un sacrifice d’amour. Quant à la jeune sorcière, je taisais mes préférences à la magie de sang et tous les détails sordides. Je préférais rester respectueux envers les choix des jeunes, même si un peu de publicité pour notre coven ne faisait pas de mal. Je restais politicien après tout, c’était mon quotidien étant donné mon métier.

« - Il y aura toujours des disparités dans chacune des magies. La magie de sang possède de grands bénéfices et permet d’utiliser des sortilèges entre membre d’une même famille de façon plus facile et plus puissante que la magie blanche par exemple. Elle confère aussi… » Ouch !

Je venais de me prendre un coup de pied sous la table venant de ma chère épouse qui me jetait un regard plus qu’éloquent. Elle voulait me faire comprendre qu’il était temps de me taire. Je sentais également le regard insistant de Karl. Chacun, leurs deux yeux aciers presque prêts à me trancher pour que je la coupe. Il est vrai qu’il m’était facile de partir rapidement dans des débats dès que l’on traitait de magie. Encore une fois, c’était mon devoir, et mon naturel d’homme politicien revenait rapidement au galop.

Je finissais alors mon assiette plus silencieusement et faisait plus attention à mes mots afin d’éviter de froisser Madame Fitzgerald une nouvelle fois et de paraître stupide aux yeux de mon fils et à ceux de sa petite amie. J’aidais ensuite à changer les assiettes pour passer à la salade et bientôt au dessert, qui ce dernier serait accompagner par rien d’autre qu’un thé ou bien un dernier verre de vin s’il en restait pour ma part.

Le sujet déviait sur la magie élémentaire et celle du sang. Je me rappelais encore ce douloureux souvenir lorsque mon régent m’avait convoqué pour me dire que j’avais un choix à faire. C’était le coven ou Arthur. J’étais partie sans me retourner pour aller rejoindre mon amour. J’avais fais mon choix. Mes frères et mes sœurs m’avaient abandonné parce que je n’avais pas choisi un sorcier élémentaire comme compagnon de vie. On ne contrôlait malheureusement pas l’amour. C’était un souvenir difficile pour ma part. Je souriais à mon fils qui mentionnait mon sacrifice et Lyanna semblait avoir une voie toute tracée avec la magie blanche. Arthur parlait ensuite de la beauté de la magie élémentaire. Je n’avais jamais été capable de faire un rituel de magie du sang. Je me contentais de rester dans mon élément la terre. Je posais ma main avec douceur sur celle de mon mari. Lui aussi savait le sacrifice que j’avais fait pour nous. Red House avait eu une ouverture d’esprit plus grande que White Chapel et je leur serais toujours reconnaissante de m’avoir accueilli. Je servais le coven avec mon don pour les plantes et les potions. Une façon simple de les remercier en quelques sortes.

- Tu fais encore ça toi? Vilain garçon.

Je souriais à Arthur avec des cœurs dans les yeux pratiquement. Il avait toujours été romantique à sa façon. Un peu fleur bleu sans le vouloir. Je retirais ma main de la sienne pour continuer de manger mon assiette. Je prenais mon temps et avant que je ne puisse parler, Arthur se lançait dans un discours de style politique. Non mais! Ce n’était clairement pas le moment. Je joignais mes mains ensemble en souriant avant de lui donner un coup de pied sous la table. Je prenais mon verre de vin en lui faisant les gros yeux. Gros yeux qui voulaient lui dire «Tu n’es pas dans une soirée de recrutement alors descend de quelques étages bordel de couilles!». Karl semblait du même avis que moi.

- As-tu un élément en particulier qui t’attire naturellement Lyanna? Je me doute que ce n’est pas la terre.

Elle avait les mains trop propres. À son âge, j’avais les mains dans la terre du levé du jour à la tombé de la nuit. Je me levais ensuite pour désservir avec Arthur. J’étais de bonne humeur et je ne manquais pas de lui faire une petite remarque à voix basse dans la cuisine avant d’apporter le dessert sur la table.

- Tu fais encore ta propagande ce soir et je peux te jurer que je te prive de ton second dessert Arthur Fitzgerald!

Oh, j’en étais bien capable et il savait parfaitement ce que cela voulait dire. Je volais un petit baiser à mon époux avant d’aller poser l’énorme gâteau au chocolat parfaitement décoré que je n’avais pas fait sur la table de la cuisine. J’aurais sans aucun doute été capable de faire le même mais monsieur Fitzgerald avait insisté pour que je ne fasse pas le dessert. Sophie était allé se coucher dans un petit panier en se cachant dans le plumage de Cornélius. Ils étaient si mignon.

- Gâteau au chocolat. Arthur a insisté pour que je ne cuisine pas le dessert. Il avait peur que je t’apprécie pas et que je glisse une surprise dans ta part ma petite chérie. Je ne vois pas pourquoi je ferais une telle chose, elle rend notre fils heureux.

Bon … Dans les faits, j’aurais pu glisser une petite potion à furoncles ou encore une avec un effet laxatif très puissant SI je n’avais pas aimé Lyanna, mais ce n’était absolument pas le cas. J’adorais cette petite et je faisais une grimace taquine à Arthur avant de couper les parts de gâteau. Je donnais celles aux jeunes amoureux en premier avant de narguer mon mari avec la sienne. J’aimais bien le taquiner et nous n’étions pas toujours aussi sage que les gens pouvaient le croire. Cela donnait la chance aussi au jeune couple en face de nous de voir que l’amour n’avait pas d’âge à certains moments et que de se taquiner avait du bon. Après tout, j’étais toujours aussi amoureuse d’Arthur depuis toutes ces années et ce n’était pas prêt de changer.

- Est-ce que tu la mérites cette part de gâteau?

Il y a des sujets que l’on préférerait ne pas évoquer, mais qui demeure malgré tout incontournable, plus encore lorsque vous êtes un sorcier. Karl, tout comme Lyanna, ne s’était jamais posé de question quant au choix qu’il allait faire concernant sa magie. Pour lui, il était évident qu’il se tournerait vers la magie rouge, avec laquelle il était plus à l’aise. Lyanna appartenant à une branche prestigieuse de sorciers originaires de Salem, il était évident de son côté, qu’elle allait opter pour la magie blanche. Et ça Karl ne s’en offusquait pas, après tout sa mère venait de White Chapel et son père demeurait à Red House. Preuve que cela peut fonctionner même lorsque l’on vient de deux univers différents. Mais notre jeune sorcier préférait resté légèrement en retrait de la conversation histoire de laisser un peu de place à Lyanna et du temps pour échanger avec Arthur. Un échange qui fut toutefois écourté un peu plus tard lorsque le patriarche de la famille, se mua en politicien aguerri au grand dam de son fils qui le lui fit savoir d’un regard, tandis que Penny se montra un peu moins subtile en oeuvrant sous la table ce qui amusa Karl alors que déjà la maîtresse des lieux cherchait à s’enquérir du type d’élément qui avait les faveurs de miss Johnston.

« - Une chose est sûre, ça n’est pas l’eau. » lança l’adolescent un brin moqueur se remémorant ainsi le doux souvenir de leur petite brasse dans le lac. Il se tue ensuite pour une fois encore, laissé suffisamment d’espace à sa petite amie pour s’exprimer. Penny et Arthur quittèrent ensuite la table pour commencer à débarrasser le surplus de vaisselle avant l’arrivée du dessert. Le sourire aux lèvres, Fitz junior les regarda s’éloigner pour enfin disparaître dans la cuisine.

« - Je suis admiratif. Il s’est écoulé presque deux décennies et ils se regardent encore comme au premier jour. C’est inspirant je trouve. Parfois je me dis que mes parents sont un peu comme Roméo et Juliette sans la fin dramatique et que finalement l’amour est bien plus fort que les convenances et l’intolérance.. Ma mère a beau avoir quitté son coven, elle n’en demeure pas moins heureuse avec mon père. J’espère que moi aussi je serais heureux. » Une allusion à peine voilée sur l’avenir et l’éventualité pour Karl de prendre la même décision que sa mère. Toutefois, l’échange ne put se développer davantage, car déjà les parents revenaient de la cuisine avec le dessert. Un gâteau visuellement agréable bien que pas préparé par la maitresse de maison.

« - Avoue maman que tu aurais été capable de mettre un petit quelque chose dans le gâteau. » Il se tourna alors vers Lyanna. « - Ma mère est ce qu’on peut appeler une mère poule. Qui ceci dit, fait d’ordinaire d’excellents gâteaux au chocolat. »

Arthur s’était soudainement tu dans son discours enflammé visant à encenser la magie rouge, et la jeune Lily avait soupçonné un coup de pied sous la table ou un pincement de la part de Penelope. Cela ne l’aurait pas surprise car sa propre mère était adepte du principe lorsque l’un des deux autres membres de la famille se risquait à une boulette. La jeune fille eut du mal à retenir un sourire amusé et espiègle et elle ne se risqua pas à taquiner le haut dignitaire de Red House en insistant pour connaître la fin de sa phrase. Elle se contenta de hocher la tête poliment avant d’essuyer le coin de ses lèvres avec sa serviette, tandis que Penny reprit la parole pour lui demander si elle avait une idée de l’élément qui l’attirait naturellement. La maman de Karl semblait dire que ce ne serait pas la terre, ce qui faut hausser les sourcils de l’étudiante.

- Pourquoi pas ? demanda-t-elle curieuse.

Elle pouffa de rire à la remarque de Karl concernant l’eau.

- Ou plutôt, pas l’air… corrigea-t-elle, vu que leur petite expérience aquatique avait résulté d’un sort pas assez puissant pour léviter dans les airs assez longtemps pour traverser le lac.

Lily rougit légèrement car elle n’était pas sensée trop expérimenter la magie en pratique sans superviseur à l’académie… Un superviseur de deuxième année ne comptait certainement pas, même s’ils étaient encore dans l’enceinte de la Ravenwood à ce moment-là.

- Peut-être le feu ou l’eau, nous verrons bien. Ma mère est une sorcière d’eau et mon père de feu. Mais il paraît qu’on peut avoir des surprise au moment du test, alors je préfère ne pas me prononcer et voir ce qui sera vraiment mon élément pour apprendre à l’apprivoiser le moment venu, dit-elle en souriant.

Les Fitzgerald adultes s’éclipsèrent dans la cuisine et lyanna se tourna vers son petit ami, tout sourire. Elle était bien d’accord avec lui concernant ses parents.

- Tes parents sont tellement mignons ! C’est beau de voir que l’amour reste intact après tout ce temps. Mes parents sont un peu pareil, tu verras.

Elle posa une main sur la joue de Karl qui disait espérer être heureux lui aussi. Lyanna espérait de toutes ses forces qu’elle serait cette personne qui l’y aiderait, et son regard amoureux en disait long. Mais rapidement, les parents Fitz furent de retour, alors Lily reprit sa place face à la table. Penny expliqua que le gâteau n’était pas fait par elle, ce qui étonna un peu l’adolescente, mais elle ne pouvait que comprendre, elle avait déjà tout cuisiné de A à Z avant le dessert et c’était colossal comme travail. La petite plaisanterie fit rire Lily.

- Quel genre de « petit quelque chose » vous auriez pu mettre ? Je suis curieuse de connaître la tactique défensive culinaire des Fitzgerald. Ça peut m’inspirer pour plus tard, on ne sait jamais, dit-elle avec un sourire.

En tout cas, le gâteau avait l’air délicieux.

- Merci encore pour tout le mal que vous vous êtes donné pour cette soirée, madame.

Lily s’amusa de voir Penelope taquiner Arhtur et se tourna vers Karl pour échanger un regard complice et amusé. Ils étaient adorables à regarder ces deux-là. En tout cas, une chose était sure, ils savaient recevoir et Lyanna était admirative du soin qu’apportait la mère de Karl à chaque chose, et elle espérait être comme elle plus tard.

Je souriais tendrement à mon épouse qui s’étonnait que je l’observe encore discrètement pendant qu’elle s’occupait de ses plantes. Si elle savait toutes les choses que je faisais sans qu’elle s’en aperçoive… Un exemple simple, les chocolats : elle les finissait si vite généralement, elle ne s’apercevait jamais que je rajoutais de nouveaux chocolats fraîchement achetés dans ses petites boîtes métalliques, afin qu’elle ne soit jamais à court de ses sucreries préférées.

« - Cela fait partie de mes petits secrets. » souriais-je innocemment.

J’étais parti ensuite dans un discours, du genre très orienté politique, ce genre qui me portait facilement.  Mais je consentais à me taire au vu des regards accusateurs et du coup de pied qui m’avaient simplement et purement sommés de m’arrêter immédiatement. Je compris tout de suite le message et ne pipa mot. J’écoutai maintenant les paroles échangées à table concernant l’élément que songeais la jeune Lyanna à choisir plus tard. Penelope remarqua immédiatement ses mains propres signifiant qu’elle ne se tournerait pas vers la terre. Et la remarque de Karl me fit sourciller légèrement, comprenant que c’était certainement une plaisanterie entre eux deux.
J’aida Penelope à débarrasser et prendre les bouteilles vide et pris le pas en premier dans la cuisine. Elle me lança une pique franche, en rapport avec ma prise de parole vraisemblablement déplacée. Je souriais, cela avait été plus fort que moi. Mais je m’inclinais face au caractère de Penelope qui avait raison de moi.

« - Encore désolé ma chérie, c’est parti tout seul. J’ai compris votre message à toi et Karl, plus de belles paroles, je tiens ma langue ! » rigolais-je à moitié.

J’installais les assiettes à dessert sur la table. Karl évoquait les petites surprises qu’ajoutait sa mère dans la nourriture de ses victimes. Je savais que certaines femmes qui s’étaient un peu trop approchées de moi y avait eu le droit.

« - Une surprise du genre à ne plus vouloir sortir de la chambre pendant une semaine si tu as eu le droit à la potion qui donne ces boutons affreux sur le visage. J’ai le souvenir qu’une mère d’élève, à l’époque l’élève en question était un camarade de Karl quand il était à encore l’école, y a eu le droit pour avoir accusé à tort Karl d’avoir voler un jouet à son fils. Je peux te dire Karl que ta mère t’a bien vengé, je ne sais pas si tu t’en souviens, tu étais très petit… Quoiqu’il en soit tu n’as rien à craindre Lyanna. Tu ne seras pas une victime ce soir, je crois que je peux dire de notre part à tous les deux que tu es une jeune fille charmante et que nous t’apprécions bien. Nous sommes très heureux pour vous deux. »

Les enfants servis, Penelope me regardais d’un air taquin, la pelle à la tarte à la main, me demandant si je méritais ou non cette part. Elle savait se jouer de moi et savait que je m’inclinais toujours. Je grimaçais un peu.

« - A toi de me le dire ma chérie… » disais-je observant la réaction de Penelope, espérant cette fameuse part, les mains jointes, attendant comme un enfant puni.

Est-ce que mes deux chenapans favoris venaient de révéler mes petits secrets culinaires? Je prenais mon air le plus innocent possible alors qu’ils évoquaient mes techniques. J’allais passer pour quoi moi? Je servais tout le monde sauf Arthur. Je le taquinais un peu au passage avant qu’il ne me supplie le plus gentiment du monde. Je l’embrassais sans la moindre gêne et je lui donnais sa part avant de lui mettre du glaçage sur le bout du nez.

- Oui, tu la mérites, comme toujours.

Je me servais avant de m’asseoir et de prendre une bouchée. Le dessert était bon, mais autant que si j’y avait mis une bonne dose d’amour en fait. Je ne le relevais pas et je me contentais de répliquer finalement à propos de mes petits secrets culinaires.

- Les garçons vous allez lui faire peur et sache Karl que je ne l’ai fait qu’une seule fois pour intervenir auprès de toi car je savais que tu étais totalement innocent. De toute façon cette salo… cette femme de petite vertue a eu ce qu’elle méritait. Par contre Lyanna, si une femme fait un peu trop les yeux doux à Arthur, je ne me gêne jamais pour lui faire comprendre avec une immense douceur. Une intoxication alimentaire est si vite arrivée. Je te donnerai de bonnes recettes Lyanna quand tu seras plus grande.

Je prenais une gorgée de café au passage avec un petit sourire totalement fière de moi. Arthur ne se rendait jamais compte de mes fourberies de toute façon. Je sentais le regard de mon mari sur moi et je prenais mon air le plus angélique possible. Toujours se méfier d’une sorcière plus que douée que les potions cela ne pardonnait que très rarement.

- Mais Arthur a totalement raison. Nous t’apprécions vraiment beaucoup Lyanna et je suis heureuse que ce soit toi qui rende mon fils heureux. Je ne pourrais pas souhaiter une jeune femme plus parfaite pour partager son coeur.

Je lançais un regard à mon grand garçon avant de terminer de manger. Je me mettais à prendre les couverts sales avant de les regarder tout les deux. Je savais que les deux jeunes amoureux avaient besoin d’une once d’intimité et je ne voulais pas les envahir outre-mesure. J’allais donc porter la vaisselle dans la cuisine et je revenais avec le sourire.

- Profitez du reste de votre soirée ensemble. Je vais faire la vaisselle avec Arthur. C’est important les premiers moments en amoureux. Ne faites pas de bêtises et ne vous couchez pas trop tard. Pourquoi je vous dis ça moi en fait. Arthur, vaisselle!

Je voulais que Lyanna et Karl ne se sentent pas obligé de rester avec nous durant tout ce temps. J’allais donc en cuisine avec Arthur avec un petit sourire en coin. Là, je prenais un disque et je mettais une chanson qu’il ne connaissait que trop bien. «I put a spell on you» de CCR. Cette même chanson qui jouait lorsque nous nous étions avoué notre amour des années plus tôt. Je lui retirais le torchon de l’épaule avec le sourire. Bon, en fait, j’avais surtout envie de regarder mon mari dans le blanc des yeux en ce moment. Je prenais sa main et je commençais à danser dans la cuisine avec lui. J’ignorais si les deux adolescents nous regardaient mais moi, je me sentais aussi amoureuse que depuis le premier jour où je l’avais vu dans cette bibliothèque. Il était toujours aussi beau. Je bougeais les hanches en me disant que c’était absolument parfait.

- I put a spell on you, because you're mine.

Je capturais ses lèvres avec douceur à la fin de la chanson avec les yeux toujours aussi brillant. J’espérais que Lyanna et Karl profiteraient du reste de la soirée ensemble pour se regarder dans le blanc des yeux comme nous le faisions en ce moment. Je leur souhaitais tout le bonheur du monde. Je leur souhaitais l’amour le plus pur et profond, comme celui que je vivais avec ce bel homme qui venait de me faire danser.

- On termine la vaisselle et on s’éclipse?

Je reconnaissais le regard de mon mari. Vilain garçon. Je lui balançais des gouttelettes d’eau en continuant de bouger au son de la musique. Ah, elle semblait loin l’époque de Woodstuck tout à coup.