Le Pixie Dust est un endroit aussi étrange que fascinant. Tout ici respire le charme et le mystique. A commencé par son propriétaire l'énigmatique et séduisant Gabriel St John. Autant les Faées Blanches sont plutôt réservées que les Faées noires elles sont totalement désinhibées ! S'en est un peu troublant, mais surtout terriblement attirant ! Je dois le dire partout où mon regard se pose la tentation est au rendez-vous. Il flotte d'ailleurs dans l'air un étrange parfum d'alcool et de magie enivrant. Ne connaissant l'endroit que de nom, lorsque Gabriel me proposa d'organiser un défilé ici je sautais donc sur l'occasion pour le faire. Soit la piste de défilé est moins longue et un peu plus étroite que les podiums habituels mais ça n'en donne qu'une dose de chaleur et de modernité supplémentaire à ma collection. C'est donc à la fois anxieux et excité par toutes ces nouveautés que je met les dernières touches à mes œuvres. Tel un chef d'orchestre je mène la danse mettant un point d'honneur à vérifier jusqu'au moindre éclairage pour que tout soit parfait. Plus pointilleux que moi dans mon travail il n'y a pas et même si j'adore mon équipe, ils ont intérêt à ce que tout soit parfait car je ne pardonnerais aucune erreur !
Voilà, après avoir donner mes ordres en coulisses, je me place à présent au bord de la scène et enfin le défilé débute. Les mannequins défilent avec grâce et savoir faire. Les tenues sont éblouissantes et le personnel du Pixie Dust aux manettes de la partie lumière et de la musique sont véritablement à la hauteur des dires de Gabriel. Il ne surestimé pas son personnel, il a bien raison personne n'aurait pu faire mieux à Los Angeles. Donnant des retouches de dernières minutes et des ordres à mes petites mains, c’est à peine si je me rends compte que l'heure du grand final approche. Je cherche alors des yeux mon mannequin phare mais je ne le trouve nul part. Agacé par la situation, je me dirige vers la piste de défilé pour voir si ce mannequin idiot ne serait pas déjà sur la piste et la je me rends compte avec horreur qu'il est monté sur scène avant même que je puisse jeter un dernier regard d'expert sur la tenue de clôture de mon défilé une somptueuse robe drapée aux mille et une couleurs. Dieux qu'il défile bien. Je ne me souvenais pas qu'il était aussi doué durant les répétition.
Mon cœur bat très rapidement autant par la rage que par l'anxiété que la situation fait naître en moi. Mais à mon grand soulagement le public semble entièrement conquis et c’est seulement lors du retour en coulisse du mannequin que je me rends compte que ce n'est pas mon mannequin vedette mais ma progéniture vampirique ! Camille mon enfant turbulent. Par les dieux ! Dans le public c'est l'ovation ! Monsieur est rappelé pour paradé à nouveau sur la piste ! Je le rejoins également pour ce dernier tour de piste en lui lançant un regard noir. Ma voix douce et agacée lui dit alors d'un ton si bas que seule une oreille vampirique peut l'entendre : "Si tu voulais mon attention tu l'as ! Tu as intérêt à t'expliquer car je suis très fâché !" Camille, mon enfant de la nuit. Je l'aime et il le sait bien ! Jamais il ne se permettrait cela si ce n'était pas le cas.
Retrouvailles en défilé Alessandro A. Wright & Camille G. Rosemonde
Jouer des tours et être l'enfant insolent de la famille avait toujours été une des activités favorites de Camille. Cette fois, ça n'allait réellement pas manquer et il savait que le petit jeu auquel il se trouvait en train de jouer pouvait autant lui apporter des félicitations comme des réprimandes. Se moquait-il de recevoir les unes ou les autres ? Un peu, il fallait bien le dire. Il préférait les premières, indéniablement, mais recevoir les autres ne le dérangeait pas plus que ça, il en avait déjà reçu que ça ne changeait plus grand chose pour lui, à force.
Pour jouer son petit tour, il avait fallu qu'il aille loin, cette fois. Arrivé à Los Angeles depuis peu, il savait que plusieurs membres de sa famille y résidaient déjà, qu'il serait aisé de les retrouver et d'aller leur dire bonjour, leur dire qu'il venait enfin dans ce coin du monde pour voir ce qu'il en était de la "ville des anges". Quelle blague, quand il y pensait, vu le nombre d'abominations qui couraient dans les rues. La ville des monstres serait un bien meilleur qualificatif d'après lui mais si il était celui qui décidait du nom des villes, ça se saurait !
Le désert pouvait en attirer certains. Il n'en doutait pas. Mais lui, il détestait ça. Tout ce sable, qui rentrait dans les chaussures, qui s'accrochait aux cheveux, qui laissait de la poussière partout, et ce soleil, très mauvais pour le teint, avec une chaleur à crever la journée et un froid glacial la nuit...Qui pouvait trouver de l'intérêt à se promener dans le désert ? Ou à y monter un club. Le vampire n'aurait jamais eu cette idée-là, en tout cas, mais si il fallait en passer par le désert pour faire une blague à son cher "papounet" alors il le ferait. Rien ne lui faisait peur quand il s'agissait d'embêter les membres de sa famille.
S'introduire dans le lieu n'avait pas été des plus compliqué, même sans ses dons, il pouvait subjuguer les gens facilement et leur faire faire tout ce qu'il voulait. Quelques regards suppliants, quelques mous craquantes et le voilà avec les autres mannequins, à se fondre parfaitement dans la masse sans autre but que de repérer la pièce maîtresse du défilé. Quitte à jouer, autant y aller à fond, voilà ce qu'il se disait chaque fois. Il était là, au bon soin d'une maquilleuse qui faisait plutôt bien son travail, vu l'urgence et le matériau de base dont elle disposait. Camille se coula jusqu'à lui pour jouer de ses charmes. Quelques secondes de résistance, voilà tout ce qu'il donna avant de s'abandonner au vampire, qui ne put s'empêcher de le croquer, juste un peu, juste assez pour le mettre K.O. rien de plus.
Et le voilà, le vampire, qui paradait sur la scène, en montrant toute sa fierté et son arrogance gonflés par le public en ovation. Il aimait ça, il aimait ce désir qu'il provoquait, cette admiration, parfois teintée d'un peu de jalousie !...C'était exquis et il aurait pu s'en délecter des heures durant. Mais ce n'était pas l'attention de la foule qu'il recherchait plus que tout ce soir. C'était celle d'Alessandro, de son père de la nuit, qu'il n'avait pas vu depuis un long moment maintenant. Il savait pourtant que certaines choses ne changeraient jamais, même avec les années, et l'amour de son père en faisait partie.
Camille retourna en coulisse, le temps d'être rappelé sur scène par les gens, pour se pavaner un peu plus et savourer ce désir. Et cette fois, il n'est pas seul à défiler, son aîné l'y rejoignit et son ton agacé ne laissait pas vraiment de doute quant à ce qu'il pensait de cette petite farce dont le plus jeune avait le secret. Il releva le menton, fier de lui, montrant au public à quel point il aimait être là à se faire ovationner de la sorte. Mais son regard se coula vers Aless, en coin, de même que le petit sourire satisfait et narquois qui se dessina sur ses lèvres. Ce fut aussi bas que lui qu'il répondit à son père, mais sur le ton contri de l'enfant qui s'était fait prendre :
- Je venais simplement dire bonjour...Cela faisait si longtemps ! Je ne pensais pas que cela vous fâcherez à ce point !
Il eut, un bref instant, une moue totalement désolé, comme l'enfant sur le point de pleurer. On pouvait pourtant voir l'amusement poindre si l'on y était attentif, alors qu'ils atteignaient le bout de la piste et que Camille montrait encore l'incroyable tenue faite par son père.
Si je ne l'aimais pas autant je crois que je pourrais le tuer sur place ! Mon visage se tourne vers lui et son air d'enfant pris en faute manque de me faire sourire mais je n'en fait rien ! Je ne lui donnerais pas la satisfaction de lui montrer que parfois ses petits tour me font rire. Camille en serait trop ravi et il continuerait de plus belle à me jouer de sale tour ! Je soupire et le traîne par le bras loin de la foule qui voulait déjà savoir qui il est et si tout cela était prévue de ma part et faisait bien partie de mon idée du défilé. Je suppose que je le présenterais à tous plus tard lorsque je ne serais plus aussi fâché.
Nous arrivons donc dans ma loge personnelle. L'endroit est à mon image décoré avec un mélange de meubles anciens et de moderne entremêler à la perfection. J'oblige presque Camille à prendre place sur le canapé de cuir noir de la pièce, puis je me pose à mon tour sur un fauteuil face à lui. "Tu ignorais que ton petit jeu allait me mettre en colère vraiment ?Tu en rates jamais une pour me contrarier et pourtant moi je te pardonne à chaque fois." Je soupire, puis je m'appuis contre le dossier de mon fauteuil en passant une main dans mes cheveux. Il est agaçant c’est vrai, mais je dois bien admettre il a eut du succès ce soir. Peut-être que je devrais aussi le remercier ? Je pense que sa prestation va m'attirer les faveurs des journaux de modes du monde entier ! En plus je dois admettre qu'il met ma tenue plus en valeur que la mannequin que j'avais au départ choisi. C'est un peu comme-ci elle avait été faite pour lui. Et cette pensée me fait sourire. "Bon si tu veux tout savoir, je pense que ta prestation a été grandement appréciée. Disons que ça atténue un peu ma colère envers toi. Tu as de la chance d'avoir une grande prestance et du style. Je peux au moins te reconnaître ça à défaut du reste." Puis je secoue la tête conscient d'avoir donner à Camille une approbation que je vais surement regretter dans pas longtemps ! Je voudrais me montrer plus dur, mais je ne le peux pas. Je sais d'où il vient, ce qu'il a vécue, je l'ai choisi et je me dois de l'accepter comme il est, même si ce n’est pas toujours facile. Un père doit prendre son enfant comme il est et moi il y a longtemps que j'ai pris la décision d'accepter Camille, c'est sans doute pour cela que je le pardonne toujours si facilement. Ses tours son d'une espièglerie sans nom. Il abuse de ma patience bien souvent, mais c'est une belle personne. Puis de toute façon aimer ce n'est jamais facile. La preuve en est avec mon paternel ! Setfano est surement l'être le plus difficile à aimer et j'y arrive ! Il faut croire qu'avec moi l'amour familiale a toujours le don d'être compliqué.
Puis je me lève et je me dirige d'un pas tranquille vers le bar. "Je te sert un verre ? Pour moi ça sera un bourbon et pour toi ?" Je laisse le liquide ambré envahir mon verre. L'odeur est enivrante, le bon alcool a toujours eu le don de calmer mes nerfs.
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Le Pixie Dust est un endroit aussi étrange que fascinant. Tout ici respire le charme et le mystique. A commencé par son propriétaire l'énigmatique et séduisant Gabriel St John. Autant les Faées Blanches sont plutôt réservées que les Faées noires elles sont totalement désinhibées ! S'en est un peu troublant, mais surtout terriblement attirant ! Je dois le dire partout où mon regard se pose la tentation est au rendez-vous. Il flotte d'ailleurs dans l'air un étrange parfum d'alcool et de magie enivrant. Ne connaissant l'endroit que de nom, lorsque Gabriel me proposa d'organiser un défilé ici je sautais donc sur l'occasion pour le faire. Soit la piste de défilé est moins longue et un peu plus étroite que les podiums habituels mais ça n'en donne qu'une dose de chaleur et de modernité supplémentaire à ma collection. C'est donc à la fois anxieux et excité par toutes ces nouveautés que je met les dernières touches à mes œuvres. Tel un chef d'orchestre je mène la danse mettant un point d'honneur à vérifier jusqu'au moindre éclairage pour que tout soit parfait. Plus pointilleux que moi dans mon travail il n'y a pas et même si j'adore mon équipe, ils ont intérêt à ce que tout soit parfait car je ne pardonnerais aucune erreur ! 
Dune - 2020 
