"La révélation d'un secret est un acte qui permet de distinguer les véritables amis, des imposteurs." - Ariane Gilgun
Début Juin 2020 – Hôtel du Lux
Ce soir c’était mon dernier soir à LA pour ce séjour. Ce petit voyage qui à la base devait durer un jour ou deux avait finalement près de deux semaines. J’avais retrouvé mon père, pour qui finalement ma rage et ma rancune étaient toujours bien présente. J’avais retrouvé mon frère, pour qui mon amour demeurait éternel tout comme notre complicité. Nous nous étions revus à plusieurs reprises et nous nous sommes promis de ne plus jamais nous perdre de vue. J’avais également fait des rencontres particulièrement intéressantes comme cette sorcière que j’avais croisé à la convention ou encore ce jeune homme perdu sur le toit de l’immeuble. Lui m’avait marqué par sa détresse et son humanité toute jeune. Je ne lui avais pas montré mon côté vampirique et il ne s’en était pas rendu compte. Ou alors il n’avait fait aucune remarque à ce sujet. J’avais pensé à le revoir avant mon départ du Lux mais je n’avais pas eu l’occasion. Mon retour en France était imminent et après je vivrais chez Ambrosos, c’était d’ores et déjà prévu. Mon frère était plus qu’heureux et impatient de vivre à nouveau sous le même toit que moi, après plus de 2060 ans sans s’être revus. Nous nous appelions quasiment tout le temps. Dès que nous avions un truc à nous dire. C’était assez drôle d’utiliser les nouvelles technologies pour nous qui pourrions être vus comme des vieillards. J’avais envoyé un message à mon frère pour lui dire que j’avais de la visite ce soir et qu’après je partais pour l’aéroport. Il m’avait aussitôt répondu en me souhaitant une bonne soirée et un bon vol. J’avais prévu de me nourrir juste avant de partir par un homme volontaire qui d’ailleurs avait été mon fournisseur de sang durant tout le temps de mon séjour.
Il avait d’ailleurs toqué à la porte de ma chambre alors que je reposais le téléphone sur le lit. Nous n’avons pas forcément perdu de temps en termes de bavardage pour directement passer aux choses sérieuses, à savoir se dire adieu dignement et au passage une petite morsure dans le creux de son cou. Le champagne était posé sur la table devant le lit. Finalement il se relevait en demandant s’il avait le temps de prendre une douche avant de partir. Je l’y autorisais avec le sourire, songeant même l’espace d’un instant à le rejoindre sous la douche. Finalement à la place, j’avais remis des vêtements plus approprié pour prendre l’avion. Un t-shirt simple noir, un jean couleur camel, des chaussures à talons noires et alors que j’enfilais ma veste kaki pour parfaire ma tenue, quelqu’un toqua à ma porte. Je fronçais aussitôt les sourcils avant de penser que cela pourrait être Henriette/Amarante qui venait me souhaiter un bon voyage. Je me regardais rapidement dans le miroir, pas de sang sur les lèvres, parfait. En revanche, le lit n’était pas refait et il restait des traces de mes morsures sur les draps. J’espérais intérieurement qu’elle ne m’en voudrait pas trop mais je me disais qu’il devait y avoir pire que moi. Et je ne tuais personne pour ma part alors bon. Preuve en été, ma poche de sang sur pattes était sous la douche en train de fredonner un air de Twenty One Pilots.
Ouvrant la porte d’un coup vif, je commençais ma phrase :
« Amarante, tu sais que je ne suis pas d’avance…. Keon ? »
Mes yeux n’exprimaient alors que la surprise de le voir ici, là, maintenant alors que clairement la chambre n’était pas en état d’être visitée par un humain.
Codage par Koschtiel & Personnalisation par Sholarimas
Les semaines se sont écoulées depuis sa tentative de suicide, Keon na pas cherché à nouveau à mettre fin à ses jours, mais il pense souvent à cette soirée-là. Il souffre, mais pas assez pour se jeter à nouveau dans les bras de la mort. Il s’est passé de nombreuses choses dans sa vie, à commencer par l’amour… Il est tombé amoureux de Damaris. Follement même. Mourir maintenant serait un gâchis.
Keon n’a pas oublié grâce à qui il est toujours là ce jour.
Il n’a pas osé la déranger en partie parce qu’il a découvert qu’elle était amie avec Amarante, mais surtout par honte. Il a honte de son geste, mais il sait qu’il doit la remercier, et même il lui doit de lui montrer qu’il se sent mieux. Les choses vont si vites dans sa vie, mais l’aspect triste de son âme est toujours présente, indélébiles en raison de son douloureux passé.
Le médium se rendit devant la porte où séjourne la brune en question. Il aurait pu se renseigner davantage sur qui elle est, mais il ne veut pas fouiner dans la vie d’autrui, c’est un bon procédé pour être certain que personne ne viendra fouiller dans la sienne.
Keon frappa à la porte, tenant dans sa seconde main un gigantesque sac qui dégage une forte odeur d’épices. Il a fait le pleine de tacos, parce qu’il ne connait rien de mieux pour se remplir le ventre et se faire des amis, non ? Il attendit patiemment. Évidemment, il a ôté son uniforme du Lux pour un habit de ville, ce n’est pas l’employé qui se présente à la femme mais bien le petit médium auquel elle a sauvé la vie !
La porte s’ouvrir et Keon fut saisi par l’odeur de sang qui se trouve à l’intérieur de la suite. Il recule instinctivement d’un pas, car la dernière fois qu’il a senti cette odeur dans une chambre un vampire s’en était pris à Damaris et lui… Vampire…
Les yeux noisette du médium accrochèrent ceux de Jesse, clair et pourtant il pu y voir une légère teinte encore rougeoyante d’un repas prit il y a peu. Tous ces détails luis sautent enfin aux yeux, comment a-t-il pu passer à côté de cette aura ? - Je…
Il est partagé entre l’envie, le besoin même, de prendre la fuite. Mais aussi avec la curiosité, les innombrables questions qui s’imposent à son esprit. Depuis quand les vampires sont aussi… Gentils ? Peut-être n’a-t-elle fait que lui mentir sur le toit. Ils sont doués pour ça. - C’est pour toi… Mais je…
Il n’arrive pas à parler sous le choc, sous l’émotion. Une part de lui se sent trahi et idiot. Mais l’autre part de lui est fatiguée de juger.
- Je ne comprend pas…
Il ne comprend pas con comportement l’autre nuit, sa gentillesse à son égard… Le médium doute qu’ils puissent devenir amis, ce serait trop dangereux. Est-ce que seulement il en a envie… Son regard tombe sur le sac qu’il tient à la main, il est ridicule, n’est-ce pas ?
- Tu as tué quelqu’un ?
Parmis toutes les questions qui peuplent son cerveau, c’est celle qui sorti de sa bouche à cet instant. Il est bien trop sidéré pour réfléchir convenablement, sa crainte des vampire est toujours aussi étouffante pour le médium.
"La révélation d'un secret est un acte qui permet de distinguer les véritables amis, des imposteurs." - Ariane Gilgun
J’étais surprise, clairement je n’avais pas prévu d’être « démasquée » de la sorte. Surtout à quelques minutes de mon départ pour la France. Et plus que tout je n’avais pas prévu de dire à ce jeune Keon ma véritable nature. J’ignorais s’il était au courant de l’existence du monde surnaturel mais surtout j’ignorais son opinion à propos des êtes obscurs comme je l’étais. Comme à l’époque où j’avais dévoilé ma véritable identité à Amarante, j’avais soudain l’appréhension qu’il découvre ce que j’étais et surtout qu’il puisse avoir peur de moi.
Je remarquais bien rapidement la surprise tout aussi marquante que la mienne sur son visage. Visiblement il fut saisi par l'odeur de sang qui embaumait la chambre à coucher. Instinctivement il recula d'un pas. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Pourtant je ne prononçais pas un mot. Instinctivement à mon tour, je refermais doucement la porte derrière moi afin qu'il n'entre pas tout de suite. Doucement je mis mes mains en évidence devant moi en signe de paix et surtout en signe que je n'allais rien tenter contre lui.
« Keon, tout vas bien tu es tout pâle... »
Je m'inquiétais pour lui. Je n'aurais pas voulu qu'il tombe dans les pommes. L'odeur de sang n'était pas appréciable pour tout le monde. Si nous les vampires l'adorons, les humains et les autres créatures n'en sont pas vraiment attirés. Visiblement il a un sac avec lui avec de la nourriture … Mon regard sur lui est désormais plus navré que jamais alors que je pointe du doigt son sac.
« Je suis désolée Keon, je ne mange pas ce genre de choses. »
Je décide alors d'ouvrir à nouveau la porte de ma chambre pour le laisser entrer s'il le désire. Je ne le forcerais pas. Ce n'est pas mon but. Il n'a rien à craindre de moi mais ce n'est pas quelque chose que je dois lui faire comprendre coute que coute. Non c'est quelque chose qu'il doit comprendre par lui-même. Si jamais il connait des vampires, il doit bien savoir que tous ne sont pas des tueurs sanguinaires. Certains sont comme moi plus doux, plus calme, moins ravageurs. Nous sommes certes moins nombreux mais nous existons tout de même.
J'entends alors sa question. Elle me brise le cœur. Comment peut-il penser une chose pareil. Grand dieu non, je fais en sorte de ne pas tuer depuis tant d'années pour que les personnes que je fréquente se sente en sécurité à mes côtés. J'ai alors un doux sourire sur le visage, ni provocateur, ni démoniaque mais bel et bien doux et bienveillant alors que je me recule pour retourner dans la chambre.
« Entres si tu veux Keon. Tu ne risques rien... »
Je retourne près de mon lit ou tu remets rapidement les couvertures, afin qu'il ne voit pas le peu de sang que j'ai laissé. Dans la salle de bain, l'eau s'arrête alors que la musique tourne encore doucement. Mais pas suffisamment fort pour couvrir notre conversation. Je me retourne alors vers Keon en le regardant droit dans les yeux :
« Regardes-moi bien Keon... Crois-tu vraiment que je sois le genre de personne à tuer quelqu'un ? »
Codage par Koschtiel & Personnalisation par Sholarimas
Le médium ne s’attendait clairement pas à ça, à découvrir la nature de la brune et alors qu’il semble évident que quelqu’un a saigné dans cette chambre parce qu’il fait suffisamment le ménage dans ces dernières pour le deviner, Keon se sent idiot avec sa ration de tacos. Il se demande si la personne est morte, en tout cas, il ne perçoit pas d’esprit à l’intérieur.
Elle referme la porte derrière elle et lui montre ses mains vides, mais il sait que les vampires n’ont clairement pas besoin d’armes pour être mortels. Ils sont mortels.
- J’ai deviné…
Qu’il répondit alors qu’elle annonce ne pas manger de tacos, déçu d’avoir été dupé. Il avait été bien trop mal dans sa peau et dans sa tête pour se rendre compte de quoi que ce soit sur le toit. Il se sent stupide d’avoir été aussi naïf, une fois de plus.
Elle ne répondit pas à sa question, elle sourit et l’invite à entrer. Le médium fit un geste négatif de la tête, il ne doit pas se montrer aussi stupide au point de suivre une vampire tueuse, aussi doux et amical soit son visage. Malgré tout il approche dans l’encadré de la porte pour la voir se diriger vers le lit pour le recouvrir. Il entendre la musique, mais ne voit pas de cadavre, il l’observe droit dans les yeux, se demandant si elle cherchera à le manipuler mentalement pour l’obliger à entrer.
- Je ne sais pas quoi penser de vous autres… Vous mentez tout l’temps, je n’aurais plus jamais confiance, c’est de votre faute si j’suis comme ça.
Il sait qu’il peut être blessant avec cette parole, mais il lui est difficile de passer outre son passif avec ceux de son espèce. Les vampires lui ont mené la vie dure et aujourd’hui, les considérer comme des créatures de biens est bien trop compliqué. Ils ne sont pas humains, leur comportement va avec. - Ne fais pas comme si tu n’avais jamais tué personne, je ne te crois pas.
Ils ont toujours des cadavres derrière eux, il les connait bien malgré tout. La mine du médium est triste, mais il doit admettre que dans cette chambre, elle n’a probablement tué personne, il y a quelqu’un d’autre ici. Peut-être un autre vampire, peut-être que c’est lui qui va mourir dans cette chambre, alors il n’entrera pas, il se le promit.
- J’voulais juste te remercier, mais maintenant… Je ne sais juste pas pourquoi tu m’as dis toutes ces choses sur le toit… Tiens, fais en ce que tu veux.
Il pose le sac de tacos au sol à l’intérieur de la suite en posant sur la tablette sur laquelle se trouve le téléphone du room service. Cette révélation est trop forte, même s’il préfère la vérité, il ne s’y attendait clairement pas ce soir. Il est perdu, ne comprend pas son aide alors qu’elle ne lui a rien demandé en retour, peut-être l’avait-elle simplement oublié, c’est ce qu’ils font tous avec les mortels… Ils ne sont que de passage dans leur immense vie, pas vrai ?
"La révélation d'un secret est un acte qui permet de distinguer les véritables amis, des imposteurs." - Ariane Gilgun
Il était une fois une vampire suffisamment stupide pour ne pas se rendre compte de la détresse de son « ami » enfin de celui que jusqu’à présent elle avait l’impression de considérer comme un ami. Pff… Stupide… Même si l’on ne s’étaient vus qu’une fois, j’avais l’impression d’avoir tissé un lien avec Keon mais c’était bien mal appréhender la révélation que je m’apprêtais à lui faire. Bien sûr, je savais qu’il n’était pas stupide et que s’il connaissait déjà l’existence des vampires, il me démaquerait bien assez rapidement.
Pourtant si en l’invitant à entrer dans ma chambre, j’avais bien remarqué son hésitation, je ne voulais pas penser à un potentiel conflit, je remarquai bien que son mal-être grandissait en lui comme un soufflet dans un four, prêt à exploser. Je me tenais suffisamment éloignée de l’entrer pour lui laisser de la place alors qu’il avança de quelques pas en restant à bonne distance quand même mais le plus dur furent ses mots. Ses mots percutants et volontairement blessants. Je ne savais pas trop comment réagir mais finalement je restais naturelle avec lui, je ne voulais pas qu’il puisse voir en moi un quelconque masque alors mon regard qui se posa sur lui fut d’autant plus désolée qu’il me voyait clairement comme un monstre. Il me rangea aussitôt dans une catégorie faisant de mon cas une généralité. Je fronçais légèrement les sourcils alors qu’il me demandait si j’avais tué quelqu’un. Je n’aurais pas pu engager une autre conversation de toute façon sur le cas des vampires, il semblait trop braqué pour l’instant alors je lui répondis en essayant de le raisonner sur la personne que j’étais et non ma race. Mais sa réponse fut sans appel. Ce qui me blassa d’autant plus et pour toute réponse un simple :
« Certes… Puisque c’est ce que tu penses de moi, pourquoi tu es encore là ? »
Il n’était toujours pas vraiment entrer dans la chambre, restant dans l’encadrement de la porte alors que je me trouvais le plus loin possible de lui. Il voulait me remercier et je trouve cela si prévenant de sa part que je ne peux réprimer un sourire timide de compassion alors qu’il m’annonce ne pas comprendre pourquoi je lui ai dit toutes ces choses sur le toit l’autre nuit. Je m’avance d’un pas en levant mes bras devant en signe de non-violence de a part.
« Ecoutes Keon… »
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que la porte de la salle de bain s’ouvre et que l’homme qui me tenait compagnie tout à l’heure en sort tout content. Il me regard surpris, puis lance un regard à Keon pour le saluer avant de s’adresser à moi à nouveau :
« Alors tu veux toujours que je m’en aille ou tu veux faire un plan à trois. - James ce n’est pas vraiment le moment, je préfèrerais que tu t’en aille s’il te plait. - Tu es certain Jesse. - Oui certaine, je t’appellerais si besoin. Merci James. - ok. Bon retour en France ma belle. »
James ne demande pas son reste. Il est compréhensif avec moi et je n’utilise pas mes dons de persuasion avec lui. Ce sont des dons que je n’utilise que rarement sur les humains d’ailleurs. En sortant il jette un œil sur Keon et lui murmure :
« T’as du bol mec, des comme elle c’est rare. »
Je lève les yeux au ciel en pensant qu’il m’enfonce plus qu’autre chose dans mes explications mais au moins maintenant nous sommes seuls. Enfin même s’il n’est toujours pas entré. Je me reprends doucement en m’asseyant que le bord du lit :
« Libre à toi d’entrer ou de partir mais je suis prête à répondre à toute tes questions. Promis, plus de mensonges, je te dirais tout ce que tu veux savoir sur moi »
Je lève les yeux une dernière fois vers Keon, un regard dépité qu’il me voie comme un monstre alors qu’il ne me connait pas. J’étais moi-même l’autre nuit sur le toit, même si je lui ai caché ma nature, je ne voulais qu’une autre le protéger. Voilà ce que je suis maintenant une vampire stupide et triste. Stupide d’avoir pensé qu’il pourrait m’apprécier pour ma personne avant de me haïr pour ma race. Et triste de voir que tout cela n’as servi à rien finalement. Je suis et je resterais éternellement un monstre. Fin.
Codage par Koschtiel & Personnalisation par Sholarimas
HRP:
Le "Il était une fois" et le "fin" sont pour le calendrier de l'avent ;)
hrp: Du coup je te renvoie le défi + celui des mots à placer ! Bon noël à toi mon chou
Il était une fois, un médium apeuré qui ne savait plus que faire pour se sortir de cette situation alors qu’il sait pertinemment qu’il n’est pas en danger, Amarante lui a promis la sécurité ici. Il fait confiance en cette femme, mais cela ne l’a pas empêché d’être attaqué une fois dans ses murs. Mais cela lui a permis d’adresser la parole à Damaris, ses paroles quelles qu’elles soient, venant d’elle sonnent comme un merveilleux cantique liturgique comme ceux qui lui a été donné d’entendre à la télévision et qui lui ont collé de sacrés frissons ! Parce que Damaris, c’est la définition du frisson.
Il se sent bête avec ses tacos, pourtant il est venu de bon cœur. Reconnaissant, amical, heureux.
La sensation d’avoir été dupé, pris pour une dinde est douloureuse !
Le médium a du mal à dealer avec ses émotions. Il essaie de prouver qu’elle fais semblant d’être gentille avec lui, que ceux de son espèce lui veulent du mal… Mais elle ne se montre ni froide, ni colérique. Elle a l’air blessée, pourquoi est-ce qu’elle à l’air si humaine ? Il pose le sac au sol, provocateur, agissant comme le garçon des rues qu’il était il y a quelques années lorsqu’il est arrivé à LA. Faisant semblant d’être fort, de ne pas avoir peur.
Mordre avant d’être mordu.
Elle s’approche de nouveau, montrant les mains, le médium ne recule pas, il prend douloureusement sur lui alors qu’elle s’apprêté à lui répondre, mais elle fut coupée dans son élan par l’homme qui lui tenait compagnie. Le médium assiste à la conversation, on dirait deux amoureux sur le point de s’embrasser sous la branche de gui, mais cela n’arriva pas. L’homme franchi la porte, Keon se tassa pour le laisser sortir alors qu’il lui glisse être chanceux, comme si un vampire pouvait faire office de cadeau à Yule !
Être utilisé comme un objet, il a assez donné. Si cela plait à cet homme, ça le regarde, non ? Le Quill observe la jolie brune du coin de l’œil, la responsable des valets inspecte les couloirs et il sait qu’il ne doit pas trainer avec les clients, elle va lui dire qu’au lieu de travailler, il fricote ou il dort comme une bûche !
La peur d’avoir des problèmes avec Amarante l’incite à entrer dans la chambre, avec minutie il repousse la porte derrière lui sans enclencher la fermeture. Il l’entend passer derrière la porte, Keon craint qu’elle ne l’ai vu, mais elle échange au téléphone à propos de fêtes saturnales à Bethléem. Du charabia pour le médium qui ne quitte pas Jesse des yeux, il se méfie, mais il ne peut s’empêcher d’avoir envie d’y croire.
Elle l’a sauvé, alors qu’il aurait bien pu être à sa merci sur ce toit.
- Tu pars en France ?
Ça doit être un terriblement beau pays, ils font de la bonne nourriture là-bas, ils savent faire de chaque repas une véritable célébration ! Du moins, c’est l’image qu’il se fait du pays, comme les gens imaginent que les Canadiens sont véhiculés de traineaux !
- Je… J’suis désolé… Je… J’ai peur.
Il n’est pas doué pour mentir, il regrette ses paroles, parce qu’elle à l’air tellement humaine. Pourquoi est-ce qu’elle est aussi belle ? C’est tellement trompeur, comme les contes de Scrooge où les fantômes ne sont pas si méchants.
Keon baisse les yeux, honteux de ses émotions.
- Les vampires m’ont fait tellement de mal… Je… Je sais plus…
Il ne sait plus quoi dire, pas d’illumination pour éclairer ses paroles.
- Mais… De toute manière tu t’en vas ? T’avais dis que tu m’aiderais.
Ils mentent toujours, ces immortels.
- Dis moi seulement pourquoi tu m’as empêché de faire… De sauter.
Elle s’en fiche après tout, les humains ne sont jamais que de passage.
"La révélation d'un secret est un acte qui permet de distinguer les véritables amis, des imposteurs." - Ariane Gilgun
Lorsque j'entendis la remarque de James à Keon, je levai les yeux aux ciel mais je me repris aussitôt. Je ne voulais pas que l'on voit mon agacement. Certes, je n'étais pas une vampire comme les autres et j'aimais parfois le revendiquer mais là en cet instant je n'avais pas envie que Keon me voit comme ça. Comme une prédatrice, comme une profiteuse ou encore comme une menteuse ou une manipulatrice. Tout ce que sont la plupart des vampires en fait mais certains ne sont pas comme ça envers les humains ou les autres créatures. Certains savent être courtois et polis et savent que les autres ne sont pas obligés de toujours leur dire oui. En tout cas, je préférais que l'on me voit comme une personne lambda que comme le monstre que certains voyaient ou pensaient voir en moi.
Maintenant qu'il était parti, il n'y avait plus que Keon et moi. Enfin Keon n'était toujours pas vraiment entré dans la chambre. Il était méfiant et réticent, ce que je concevais parfaitement. Mais je ne pouvais nier que cela me peinais tout autant qu'il pense cela de moi. Je lui explique alors que je suis prête à tout lui raconter s'il le souhaite. Et alors que je relève les yeux vers Keon. Il entre enfin dans ma chambre. Enfin, je remarque surtout qu'il semble vouloir éviter quelqu'un. Je sens aussitôt la présence d'Amarante qui passe dans le couloir. J'ai cru comprendre durant mon petit séjour ici, dans son hôtel, qu'elle mène ses employés à la baguette. Mais c'est une façade de la part de cet esprit afin de maintenir un certain ordre. Je la connais bien et je sais pertinemment que c'est une femme au grand cœur et ayant une grande sensibilité. Elle est une de mes amies les plus proches si ce n'est pas la plus grande amie que j'ai depuis des décennies.
Finalement les yeux de Keon se posent sur moi et j'oublie immédiatement Amarante/Henriette pour revenir à ma conversation avec le jeune homme apeuré qui se tient devant moi. Je ne réponds pas verbalement à sa question mais j’acquiesce d'un signe de tête pour lui confirmer mon départ. En même temps, mes valises sont devant moi et elles sont bouclées. Il ne me reste quasiment rien à emballer.
Finalement, Keon se dévoile un peu plus, me confirmant qu'il est terrorisé. Mais je n'arrive pas à savoir si cela vient de moi, de ma condition de vampire ou d'autre chose de complètement différent de ma personne. Et puis, je le vois baisser les yeux, comme s'il était honteux de la confidence qu'il allait me faire. Et pourtant, il n'avait pas à avoir honte devant moi. Je n'étais pas ce genre de personnes à porter un jugement aussi hâtif sur les individus. Et puis tout s'explique... Il a souffert par le passé des vampires... Je suis tellement désolée pour lui. J'aimerais tant me fondre sur lui pour le prendre dans mes bras et le consoler comme il se doit mais je n'ose pas. Il n'accepterait pas mon étreinte sachant ce que je suis. Je baisse les yeux à mon tour, honteuse d'être ce que je suis et honteuse que mes congénères soient autant des êtres horribles et perfides.
Et puis il s'exclame que je m'en vais alors que j'avais dit que je l'aiderais. Je relève la tête aussitôt vers lui. Et je me lève dans la foulée. Dans des gestes doux et montrant mes mains en guise de paix, je lui précise d'une voix douce et rassurante. Je ne veux pas lui mentir. Je veux lui dire la vérité et il mérite de savoir la vérité.
« Keon... Ce n'est pas définitif. Je suis venue à la base à LA pour mon travail et mon travail est en France. Mais ici, comme je te l'avais dit sur le toit. J'ai retrouvé mon père et mon frère. Et c'est pour mon frère et pour toi que je voudrais rester à LA. Mais j'ai des choses à régler en France afin de pouvoir venir vivre ici. »
Je m'approche d'un pas et j'ajoute alors :
« Si tu veux toujours de mon aide, quelle qu'elle soit, je serai là. »
Je suis navrée de devoir le laisser quelques temps durant mon séjour en France pour régler tous les détails administratifs. Mais je n'ai pas le choix si je veux venir ici dans cette citée des anges après tout. Et je veux être près d'Ambrosos, d'Amarante, et de tous les autres mais aussi et surtout de Keon. Il compte à mes yeux et cela malgré le fait qu'il soit humain et éphémère dans ma vie.
Keon me demande alors pourquoi je l'ai empêché de sauter. Là encore, je veux trouver les mots justes pour lui répondre et parce que je me dois encore une fois d'être sincère, je décide de parler avec mon cœur.
« Parce que la vie est précieuse et parce qu'en tant qu'immortelle, je sais combien j'aimerais savoir que mes jours sont compter afin d'en profiter toujours davantage. »
Je me rends compte que mon acte de base était un peu égoïste mais ce n'est pas totalement faux. Je serais humaine, je profiterais de chaque minute, de chaque journée car je sais que tout cela peut s'arrêter du jour au lendemain. En tant que vampire et immortelle, ce n'est pas aussi simple. J'erre sur Terre depuis des décennies et parfois la vie est bien trop longue, bien trop lente à s'écouler. Je voudrais tant retrouver cette fougue, cette rage de vivre et cette envie de profiter...
« A travers toi, je voulais me prouver que j'avais encore des raisons de vivre et de profiter de la vie. Je ne suis pas comme ceux qui ont pu te faire du mal. Demandes à Amarante, elle te le confirmera. Je suis une vampire très ancienne, j'ai plus de 2000 années d'existence Keon et je n'ai jamais aimé jouer avec la vie des autres où manipuler les autres. Je ne suis pas comme cela. Libre à toi de penser ce que tu veux de moi et de vouloir ou non me revoir à mon retour dans cette ville mais si tu le souhaites, je peux être une très bonne oreille pour tes moments les plus sombres. Et qui sait, peut-être qu'un jour tu arriveras à me faire confiance... »
Codage par Koschtiel & Personnalisation par Sholarimas
Accueil 
