Rencontre inattendue En cette saison il est rare d’avoir un peu de soleil, ainsi lorsque celui-ci se décida à pointer le bout de son nez un après-midi, il décida de se rendre au parc. Il y alla à pied, un peu de marche lui ferait le plus grand bien en ce moment pour se changer les idées. Il doit l’avouer, il a eu un coup de coeur pour cette planète, elle n’est pas parfaite, mais il y est attaché d’une certaine manière. Il y a toujours pris à coeur la protection des humains, car ils ne sont pour la plupart pas au courant du monde surnaturel et de ses dangers possibles. En parlant de surnaturels, il eut de bonnes surprises, de bonnes rencontres qui lui permirent de confirmer ce qu’il pensait déjà.
Il prit conscience que tout ce qu’on lui avait dit sur les créatures n’est pas forcément exact, mais ça il s’en doutait un peu. Condamner toute une espèce par simple précaution ? Beaucoup trop radical pour lui. Ce qu’il veut et ce pour quoi il se bat, ce soit un monde, débarrasser du mal, de la malveillance, ainsi tout le monde pourrait vivre en harmonie. Peut-être ici, la Cohorte pourrait cesser sa croisade... Si seulement, il redoute les prochains mouvements de ses frères et soeur, mais malheureusement, il est dans une bien mauvaise posture. Tout cela tourne en ce moment dans sa tête et il ressent le besoin de prendre un peu de recul, de trouver un peu de calme et de sérénité.
Il marcha un moment, jetant un coup d’oeil discret aux passants, il finit d’arriver un parc, il y avait pas mal de monde. Il marcha un petit peu avant de choisir de quitter le sentier pour rejoindre un endroit plus calme, une sorte de clairière où quelques rayons de soleil y filtraient. L’endroit parfait pour se poser pensa-t-il, ainsi il s’assit contre un arbre. Soudainement apaisé par le calme et chaleur réconfortante du soleil il ferma les yeux. Puis il se mit à sentir une présence, les sens de nouveau pleinement en alertes il ouvrit les yeux cherchant d’où cela pouvait venir. C’est là qu’il vit un renard passait en courant devant lui, juste à côté. Il ne l’avait pas vu ?
«Tiens, bonjour toi. Je n’ai jamais encore rencontré d’animorphe...». Il lui tendit sa main pour qu’il puisse la renifler et voir qu’il n’est pas méchant, tout en lui souriant avec bienveillance.
Rencontre inattendue Courir, courir, courir ! Sous cette forme, j’allais si vite, c’en était vraiment grisant. D’ailleurs, une ou deux fois, dans les premiers temps de ma transformation, je m’étais pris les pattes dans une racine et j’avais roulé un peu plus loin. Maintenant, je maîtrisais un peu mieux ma course et je ne m’emmêlais plus les pattes. J’aimais beaucoup courir, sauter et jouer avec des petits animaux quand j’étais sous forme de renard, c’était de petits moments d’insouciance dans une situation que j’avais encore parfois du mal à assumer, malgré les relations que je m’étais faites et qui me rappelaient que je n’étais pas seul.
Cette nuit-là, comme le sommeil me fuyait, j’avais donc décidé d’aller me dégourdir les pattes dans le parc. J’avais préparé mon petit sac d’affaires et de snacks pour quand j’en aurais assez de jouer, marché jusqu’au parc Echo, trouvé un endroit pratique pour cacher mes affaires, puis pris ma forme de garou. La transformation était toujours aussi douloureuse, mais il me semblait qu’elle devenait de plus en plus facile à chaque changement. Les pleines lunes étaient les pires, car je ne contrôlais rien. Je devais où m’enfermer ou trouver un endroit très isolé pour ne pas risquer de mordre quelqu’un par inadvertance. Je n’aurais voulu pour rien au monde infliger ma malédiction à quelqu’un d’autre comme mon créateur l’avait fait pour moi. Il m’avait mordu et m’avait laissé me débrouiller avec cette malédiction pendant des années, ne se souciant pas de moi, jusqu’à ce que je m’installe à LA. Là, il était venu me trouver et m’avait signifié que je lui appartenais. J’avais eu la peur de ma vie et depuis, je ne quittais plus mon appartement sans un flacon d’aconit, au cas où ce psychopathe ait dans l’idée de s’en prendre à nouveau à moi. Non, je ne voulais pas infliger ça à qui que ce soit.
Tous ces problèmes paraissaient si loin quand je galopais entre les arbres et les buissons, sautant sur les mulots ou les écureuils imprudents qui croisaient mon chemin. Je ne leur voulais pas de mal, j’étais juste un peu joueur, et les petites bêtes avaient en général assez de jugeote pour se sauver à mon approche.
Je m’amusai tellement que je ne m’aperçus que très tard que le soleil s’était levé et que j’avais passé toute la nuit à jouer dans le parc. Bah, tant pis, j’avais des jours de congé à prendre et ma patronne connaissait ma situation. Quitte à avoir passé la nuit dans le parc, je pouvais bien rester encore un moment.
Je faisais la course avec une musaraigne quand j’entendis quelqu’un m’interpeller. Je redressai la tête, les oreilles et le nez aux aguets en me tournant vers lui. Non, ce n’était pas mon tourmenteur, loin s’en fallait. L’homme avait une odeur agréable, presque rassurante, une odeur que je n’avais encore jamais sentie. D’un pas hésitant, je m’approchai pour sentir sa main, prêt à filer au moindre mouvement brusque.
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