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 Lie to me [pv — Lucian Langford]

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Message# Sujet: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptyLun 27 Jan 2020 - 15:36


Lie to me
Lucian Langford & Louise Duval



We both know that's lie
La page du livre se déchira entre ses doigts sur quelques millimètres. Les mots se séparèrent en deux, le récit perdit son lien, les phrases n’eurent plus ni commencement ni fin. Dans cette main qui essayait, en vain, de tourner une page qui ne faisait que s’autodétruire, Lou n’arriva pas à y voir un reflet de sa propre vie. Elle mettait au défi quiconque d’essayer de faire le lien entre les deux. Sa vie, c’était elle qui la contrôlait, rien n’était écrit sur un grand livre, par un inconnu qui oserait dicter ses gestes, ses mots, ses pensées et l’emmener lentement vers sa mort. Rien, ni personne, ne la déchirerait comme un vulgaire chiffon. Elle se savait plus forte que ça, plus forte que le monde.

La blonde lâcha l’ouvrage dans les coussins et regarda par la fenêtre. Son bel amant était mort, tué par ceux qu’il avait offerts aux autorités. Pourquoi avait-il fait une chose pareille ? Elle n’en avait pas la moindre idée et, au fond, elle s’en fichait. Le résultait était le même, peu importait la raison. Son Orion l’avait quittée, égoïste. Il l’avait abandonnée. Louise détestait cela. Elle était celle qui partait sans se retourner, celle qui laissait tomber ceux qui l’aimaient pour ne jamais affronter le jour où ils cesseraient de le faire. Elle était celle qui claquait la porte au nez du monde. Le croquemitaine avait osé la quitter. Par la mort, ce qui était une circonstance atténuante, mais ne calmait pas le feu de sa haine, de son besoin de vengeance. Louise ne pouvait pas laisser cela passer.

Trouver les responsables et les faire payer était devenu le nouveau but de la serveuse du Béni-boui-boui. Elle était même prête à mettre de côté sa quête de l’autre Lou, celui qui s’était enfui dès l’instant où la situation, entre eux, était devenue plus compliquée. Néanmoins, ce n’était pas une chose simple que de traquer des criminels. Maintenant que Louise était de nouveau seule, elle devait ruser, trouver quelqu’un pour mener ses quêtes à sa place, quelqu’un pour la venger. Il était hors de question qu’elle se plonge elle-même dans tout cela. Lou avait besoin de vengeance, mais elle n’en devenait pas idiote pour autant. Elle devait trouver le moyen de se venger sans que l’on puisse remonter la piste jusqu’à elle.

D’un geste ample, le regard hautain, Lou souleva ses cheveux blonds et remonta la rue, le long de son appartement, pour traverser la ville. Elle ne connaissait qu’une seule personne capable de l’aider à mener la plus dangereuse de ses deux enquêtes. Un homme, qu’elle avait fréquenté un certain temps, avant de disparaître de sa vie pour ne plus tourner qu’autour d’Orion. Néanmoins, si la blonde s’était persuadée que Lucian pouvait l’aider, elle devait maintenant trouver un moyen de l’en persuader. En bonne manipulatrice elle-même, Louise ne se faisait pas d’idées. Si Lucian l’avait fréquentée un temps et accepté de lui offrir quelques robes, de payer les repas qu’ils partageaient, elle savait qu’il était un peu comme elle. À ses yeux à lui, elle ne devait être qu’une parmi d’autres et cela ne la dérangeait pas vraiment. Elle se connaissait les moyens de lui prouver qu’il regretterait de la laisser filer une seconde fois.

La blonde poussa la porte d’un bar, en bord de plage. Sa robe noire roulait sur ses hanches et accrochait quelques regards qu’elle ignora royalement en se frayant un passage jusqu’au bar. Boisson servie, elle traversa la salle pour se trouver une place au calme, sur l’une des rares tables encore vides, sans s’intéresser au reste du bar. Lou ne l’avait pas choisi par hasard. Elle se souvenait parfaitement des préférences de Lucian et, s’il ne se présentait pas aujourd’hui, elle n’abandonnerait pas pour autant. Tôt ou tard, elle savait qu’il finirait par passer la porte de ce bar.

Elle ferait, alors, exactement la même chose qu’à cet instant précis : l’air concentrée sur autre chose, elle l’ignorerait purement et simplement. Louise connaissait la fierté des hommes, il ne lui restait plus qu’à tester celle de Lucian.

(c) ROGERS.
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Message# Sujet: Re: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptyVen 14 Fév 2020 - 9:07

Chaque siècle avait ses avantages et ses désavantages qui empêchait tout être, à la longévité exceptionnelle, de s’ennuyer trop vite. Cette époque-ci offrait des prouesses techniques et technologiques exceptionnelles mais qui, ironiquement, abrutissaient les esprits. Il mettrait la main au feu qu’à l’heure actuelle, aucune jeune génération ne saurait lire une carte traditionnelle, voire même une vieille montre avec des chiffres romains.

Cependant, aussi critique soit le directeur de la BACS, il n’en restait pas moins une âme cultivée victime de cette même technologie. Les yeux rivés sur le bel et grand écran de son smartphone, il fait le tour des réseaux sociaux pour finalement clôturer sa navigation par une lecture intelligente des dernières nouvelles mondiales – militaires, financières et économiques.

Laps de temps d’une bonne demi-heure qui avait retenu son attention loin de toutes ces dames qui l’observaient avec une envie des plus visibles au creux de leurs pupilles. Pourtant, l’homme ne perdit guère du temps à faire le tour de la salle du regard pour sélectionner sa prochaine compagne de soirée, car ses yeux s’étaient immédiatement posés sur une figure très familière.

Louise Duval, mignonne Humaine manipulatrice et matérialiste, qui avait coupé tout contact du jour au lendemain. Il avait supposé qu’elle avait trouvé un autre « bienfaiteur » bien plus généreux que lui. Lucian n’était ni stupide, ni avare : il savait que le prix à payer pour ce célibat prolongé était son compte en banque. Des cadeaux pour les plus rapaces, des hôtels pour les plus discrètes … etc. La liste était trop longue pour la dérouler dès maintenant. Tant de galères pour être toujours reléguer à un second plan quand le prétendu âme sœur se présente ou que les dépenses « raisonnables » du Sorcier ne convient plus à la partie adverse.

Cependant, elles revenaient rarement en raison d’une forme d’orgueil. Celles qui outrepassaient ou ignoraient cette forme d’amour-propre avaient soit un but, soit étaient désespérées. Si les premiers cas l’intéressaient, notamment en raison d’un jeu qui s’installait, les seconds étaient une galère dont il se passerait bien. Prenant une gorgée de son café comme si c’était la potion magique, car on était jamais assez prêt pour affronter des femmes, il se lève et se dirige tout droit vers la demoiselle.

- Miss Duval, en voilà une surprise ! Je ne pensais plus vous croiser, et seule de surcroît ! Attendez-vous quelqu’un ?

Discrète question dont le but était de se renseigner sur le statut social actuel de la dame. Célibataire, mariée, veuve, infidèle, fidèle … tant de scénarios possibles. Évidemment, la question pouvait être aisément détournée par l’éternel ami imaginaire, avec un : « j’attends une amie ».

Au loin, il pouvait déjà entendre le son des vagues, son qui pouvait un court instant occulter toute arrière-pensée mauvaise ou négative, et lui rappeler qu’il fut un temps où il était juste un gentleman charmeur. Aujourd’hui, il était vieux et peu de choses ou personnes pouvaient le faire comme à l’époque. Aussi belle et aussi pimpante soit Louise Duval, elle n’était qu’un jouet passage et éphémère. Une pensée qui ferait hurler d’indignation quelques féministes, il en était sur.
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Message# Sujet: Re: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptyMar 25 Fév 2020 - 12:04


Lie to me
Lucian Langford & Louise Duval



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Lou ne misait pas sur la chance. Elle ne misait jamais sur la chance. La blonde était de celles qui contrôlaient tout, tout le temps, et ne laissaient place à aucune incertitude. Quoi que. Par moment, elle aimait bien se laisser aller à une soirée imprévue, pour voir ce que cela donnait. Néanmoins, les hommes étaient souvent d’une prévisibilité déconcertante et, en bonne manipulatrice qui n’avait jamais vécu autrement, Louise ne pouvait s’empêcher de prévoir la suite, de sortir le mot de trop pour les voir s’énerver, de faire le geste qui les attirerait. C’était plus fort qu’elle. L’ennui était un mal duquel elle se défendait corps et âme. La blonde avait besoin de vivre, de jouer avec la vie. Aucune pause n’était permise.

Ce soir, Louise ne voulait pas laisser faire le hasard. Elle se pointait dans ce bar précis pour trouver un homme précis. Elle n’espérait pas le trouver cette nuit, par un coup du sort avantageux, mais comptait bien réitérer l’expérience sur plusieurs jours, semaines même, s’il fallait en arriver là. Elle savait qu’elle finirait par le trouver et la blonde était quelqu’un de patient quand elle se savait capable d’obtenir ce qu’elle voulait. Néanmoins, la chance décida d’intercepter les plans de la serveuse et de lui offrir, sur un plateau d’argent, sa cible dès la première visite dans ce bar en bord de plage.

Louise l’aperçut plus loin dans la pièce, les yeux rivés sur son téléphone, ignorant royalement les regards des femmes qui attendaient un peu d’attention de sa part. Cela l’amusa un peu, la blonde. Elle sourit derrière son verre et fit mine de ne pas l’avoir vu. Elle comptait attendre quelques minutes, s’assurer qu’il ne patientait pas avant l’arrivée d’une connaissance, avant de lancer son attaque si, d’ici là, il ne l’avait toujours pas aperçue, dans son coin du bar.

Elle n’en eut pas besoin. Lucian finit par quitter son téléphone des yeux et intercepter l’éclat blond de ses cheveux ondulés, au milieu de toutes ces têtes qui buvaient gaiement. Lou resta obstinément concentrée sur son verre, ignorant et son ancien amant et les autres qui n’attendaient qu’un regard pour être invités à sa table. Elle ne voulait pas les inviter à sa table. Pas ce soir, alors que Lucian se levait de son siège pour se diriger vers elle. S’il n’avait pas fait mine de la rejoindre, peut-être que Lou se serait contentée d’un autre homme, pour quelque conversation sans intérêt et essayer, sûrement en vain mais savait-on jamais, d’éveiller la jalousie du charmant Lucian.

Quand il s’arrêta à sa table pour lui adresser la parole, Louise releva ses yeux bleus sur lui et sourit légèrement. Elle laissa planer le doute, dans sa gestuelle, quant au fait qu’elle le reconnaissait ou non. Ce qui n’était, pour elle, qu’un moyen de s’amuser un peu avec son ancien amant. Lou ne revenait jamais sur ses pas, habituellement. Alors, elle jouait là à un jeu qu’elle ne connaissait pas aussi bien que les autres. Mais Louise aimait les défis et il était hors de question de faire attention, elle, ce qu’elle aimait, c’était les défis. Reconquérir Lucian, même pour une poignée de semaines seulement, était son seul but, désormais. Un défi qu’elle se jurait de remporter et ce, même si elle savait pertinemment que ce jeu-là ne durerait pas. Il était comme elle, à quelques détails près, et si elle lui en donnait l’occasion, elle savait qu’il n’hésiterait pas à la jeter pour une autre, comme un enfant qui se lasse d’un jouet. Évidemment, il était hors de question de laisser cela arriver. Elle le jetterait en premier.

« Lucian, répondit-elle, avec un sourire plus prononcé. Allez savoir… » (Elle glissa ses yeux bleus sur la chaise vide, de l’autre côté de la table.) « Oseriez-vous vous avouer vaincu et tourner les talons, si c’était le cas ? Ou profiter du retard de mon rencard pour me persuader de changer de plan, cette nuit ? »

La blonde haussa un sourcil de défi et leva son verre à ses lèvres pour boire une gorgée de ce qui n’était, finalement, qu’un sirop à l’eau. Pour une fois, Louise faisait une pause dans sa consommation presque abusive de martini blanc.

« Je ne pensais pas vous croiser seul, non plus. Comme quoi… Nous arrivons encore à nous surprendre, l’un l’autre. »

Lou glissa, à nouveau, son regard sur la salle. Ses yeux bleus passèrent sur les œillades jalouses des femmes, sur les insultes qui commençaient déjà à fuser à son encontre, et revinrent sur Lucian. Louise aimait rendre le monde jaloux, voir la colère dans le regard des autres. Cela ne la dérangeait pas, cela l’amusait profondément. Alors, elle sourit, mais ne fit toujours pas mine de l’inviter à s’asseoir à sa table. Lucian était un grand garçon, elle savait qu’il n’avait pas besoin de son autorisation pour faire ce qu’il désirait. Et s’il désirait quitter le bar, il n’avait qu’à le faire. Mais gare à la vengeance de la belle blonde.

(c) ROGERS.
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Message# Sujet: Re: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptyMar 3 Mar 2020 - 17:05

Lucian se souvenait parfaitement des femmes qu’il voyait ou fréquentait actuellement – ou devrions-nous dire sur une génération. En effet, malgré ce que les rumeurs semblaient prétendre, il n’était pas ce Casanova aux mille amants. Les Démons ou les Dragons ou tout autre créature similaire étaient nés pour vivre éternellement, mais non l’humain. Cette espèce était destinée à étouffer tout désir ou tout rage durant une vie, puis à attendre patiemment ou impatiemment la mort. Lucian avait défié ce dernier durant deux siècles. Deux longs siècles qu’il avait maintenu intéressant et intriguant non pas grâce les plaisirs de la chair, mais plutôt grâce à son intellect jamais assouvi.

Les femmes étaient accessoires. Un simple jeu pour le distraire, pour l’amuser, pour lui offrir un instant de bonheur fugace, intense ou doux selon la partenaire choisie. Il ne s’y attachait pas. La seule qu’il avait véritablement aimé, sans pouvoir pleinement partagé et exprimé cet amour, s’était éteinte, laissant un goût des plus amers au Sorcier. Une amertume qui persistait encore, et qui le retenait de refaire la même erreur.

Sans surprise, il s’assurait toujours de choisir des femmes dont les besoins étaient d’ordre davantage matériels que sentimentaux. Elles n’étaient nullement compliquées, et acceptées cet arrangement tacite où chacun était encore libre de ses faits, gestes et fréquentations. Elles, elles donnaient leur temps et leur corps. Lui, il donnait effectivement son temps mais surtout son porte-monnaie. Heureusement, il avait eu la bonne idée d’investir dans divers domaines avec le temps, ou encore de cacher suffisamment d’or par-ci et par-là pour ne jamais avoir à manquer de quoi que ce soit.

Louise Duval était une de ces femmes, produit conforme d’un monde consommateur et « bling-bling ». Dès ses premières phrases, il comprit bien vite le jeu auquel elle s’adonnait. Elle le charmait encore. Sauf que Lucian se rappelle qu’elle n’avait pas appelé depuis bien trop longtemps… Son amant aurait-il fait faux bond ou s’était-elle ennuyée de lui ?

- Je suis bien triste par vos propos. Malgré notre passé commun, je dois donc encore vous persuader que je suis un excellent partenaire.

Il claqua volontairement sa langue pour aussitôt glisser un regard séducteur à la demoiselle. Pourquoi retomber dans les filets de la blonde, diriez-vous ? Car précisément, il ne multipliait pas les amantes, et elle n’était pas un si terrible souvenir. Elle était à l’image de ces bonbons acidulés : doux de prime-abord, pour aussitôt révéler un petit goût amer à vous faire grimacer. De toute façon, dans une poignée d’années, qui n’étaient que poussière pour l’homme, elle sera de l’histoire ancienne, remplacée par une nouvelle génération.

- Je vais rectifier ça immédiatement. En commençant par offrir un verre. Il faut fêter convenablement nos retrouvailles
, dit-il. Que désires-tu ?

Il avait remarqué la boisson de la dame et elle ne ressemblait en rien à un cocktail ou à un verre alcoolisé. Or, si ses souvenirs étaient flous quant à la boisson favorite de la belle, il mettrait sa main à couper que ce n’était pas du jus de pomme ou dérivés du genre. Et si elle refusait sa proposition, c’était que quelque chose ne tournait pas rond du tout dans l’affaire ou les humeurs de la demoiselle.

- Il y a des hommes faciles, et puis il y a des hommes difficiles aussi, se contenta-t-il de répondre à la dernière remarque de la belle. Oui il était seul. Oui il était célibataire. Il connaissait la rengaine depuis le temps, et ne s’en préoccupait plus du tout.
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Message# Sujet: Re: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptyMer 11 Mar 2020 - 15:19


Lie to me
Lucian Langford & Louise Duval



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Lou avait besoin d’aide. Ce qui n’était pas une chose facile à avouer pour une femme comme elle, mais elle ne pouvait reculer devant la vérité, l’évidence qui sautait aux yeux de tous. Elle était d’abord aller trouver la régente de White Chapel en espérant pouvoir obtenir de quoi se protéger des esprits. Néanmoins, les choses ne s’étaient pas exactement passées comme elle l’aurait voulu. La blonde gardait un souvenir mitigé de cette soirée et espérait bien se rattraper avec celle d’aujourd’hui. Lucian était une toute autre affaire que Lyanna. Lui, il savait à peu près à qui il avait affaire et Louise n’avait pas besoin de faire semblant d’être quelqu’un de bien. Ils étaient semblables sur plusieurs points, ce qui arrangeait certaines démarches… et en compliquait d’autres.

La blonde reprit une gorgée de son sirop à l’eau et fit un nouveau tour de salle du regard. Évidemment elle n’attendait personne en particulier. Ou plutôt, elle attendait justement celui qui venait de se pointer à sa table. Cela, elle ne pouvait pas le lui dire. Cet aveu ne soulèverait que trop de questions et Louise n’avait pas envie de jouer les femmes dociles qui s’ouvrent facilement au premier venu. Même si Lucian n’était pas le premier venu, elle ne voulait pas être ainsi avec lui. Il la connaissait beaucoup plus secrète, n’attendant de lui qu’un peu de temps et d’argent. Ce qui n’était pas loin de la vérité, même si Lou était, sans le moindre doute, moins matérialiste qu’elle ne voulait le faire croire au monde entier.

Ses yeux bleus revinrent se poser sur sa cible du soir. Croyait-il que le passé avait une quelconque importance pour la serveuse du Béni ? Il en avait, en effet, mais pas de la manière dont il le supposait. Les hommes du passé étaient et restaient des hommes du passé. Lou ne regardait jamais en arrière pour revenir à quelqu’un qu’elle avait abandonné. Lucian avait été un amant passager, une distraction agréable, avant qu’elle ne tombe sur le mystérieux Orion et ne coupe tous les ponts. Sûrement n’aurait-elle pas dû le faire. Elle le regrettait un peu, en effet, au vu de la fin brusque de cette relation étrange qu’elle avait entretenue avec un croquemitaine. Cependant, elle savait qu’il n’était pas homme à le lui reprocher. À sa place, elle était persuadée qu’il aurait fait comme elle, sans même hésiter. Et, comme elle, il ne se serait jamais retourné pour tenter de retrouver la belle demoiselle laissée derrière lui.

Mais Lou avait besoin d’aide.

« Peut-être est-ce justement à cause de ce passé commun qu’il vous faut prouver que vous n’avez pas changé avec le temps. »

Louise reposa ses yeux bleus sur son verre, presque fini, de sirop à l’eau. Elle était une habituée de l’alcool, des cocktails plus ou moins forts, mais ce soir, elle avait fait un choix « sain », qui pourrait étonner certaines de ses connaissances les plus… proches, disons. Quand elle releva le regard sur Lucian, le petit sourire au coin de ses lèvres était énigmatique. Elle se demanda jusqu’à quel point elle pouvait jouer avec lui avant qu’il n’ait très envie de la fuir et de l’abandonner à son sort, ce qu’elle ne permettra jamais, évidemment. Lou était, néanmoins, de bonne humeur alors qu’il lui suffisait d’une nuit pour trouver Lucian et le faire venir à sa table. Elle finit son verre d’une traite et le repoussa sur la table.

« Pas d’alcool pour moi ce soir, Lucian. » (Elle fit planer un instant de silence pour le laisser faire des connexions qui n’avaient pas lieu d’être.) « Une autre menthe à l’eau suffira amplement. »

La blonde haussa un sourcil satisfait et se recala dans son dossier, comme pour inviter le sorcier à poser les questions qui, sans trop de doute, devaient naître dans son esprit. Louise était une femme matérialiste qui ne refusait jamais une invitation et ne se retenait pas, non plus, de se faire plaisir si ce n’était pas elle qui devait payer. Elle était, aussi, une amatrice d’alcool et cela, Lucian le savait. Elle avait donc hâte de découvrir quelles conclusions l’homme oseraient tirer du nouveau comportement de la blonde. Disparaître quelques mois, ne plus boire d’alcool… Elle dut se retenir de rire, avant même de l’entendre conclure l’inévitable.

« Oh, je ne doute pas que tu sois un homme difficile, répondit-elle, avec un petit rire. Ce qui fait de moi un choix mûrement réfléchi et de ta présence à ma table un compliment que je ne refuse pas. Te voilà sauvé pour la soirée, plus besoin de mentir pour me brosser dans le sens du poil. »

Même si Louise possédait un tel ego qu’il ne servait à rien de lui rappeler ce qu’elle savait déjà, la blonde ne crachait jamais sur un bon compliment. Elle avait, même, plutôt tendance à juger ses partenaires sur ceux-ci. S’entendre dire qu’elle était belle, par exemple, ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle attendait, de ses amants, un peu plus que cela. Avec Lucian, elle préférait prendre les devants, c’était beaucoup plus amusant.

(c) ROGERS.
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Message# Sujet: Re: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptyDim 5 Avr 2020 - 1:05

Malgré les années et les nouvelles mœurs, Lucian ne pouvait pas se défaire pleinement des vieilles leçons de galanterie que l’on apprenait à tout jeune Lord qui se respecte. Par exemple, comme il était commun d’avoir un voisin du sexe opposé lors des dîners – qui se suivaient ensuite par une séance de cigare dans une alcôve bien gardée, entre hommes –, il était important de savoir converser tant avec les demoiselles qu’avec les messieurs. Dès lors, pour ne pas être traité de goujat ou donner la sensation de faire la cour impudiquement et publiquement à la demoiselle, les règles de la courtoisie étaient strictes et codifiées.

Certes, les « jeunes gens » de ce vingt-et-unième se fichent pas mal de la décence ou de la pudeur, cherchant même à dévoiler encore et plus de leur vie au quotidien – par des réseaux sociaux ou par des manifestations outrancières par moment –, mais Lucian s’y tenait encore. Une habitude très humaine, comme il avait pu le constater en observant les êtres qui avaient une longévité naturellement longue. Eux, ils ne s’embêtaient pas à s’accrocher à des bibelots inutiles par amour ou à maintenir certaines traditions révolues et dépassées. Non, ils vivaient selon « leur » temps et selon « leur » convention. D’une part, le Sorcier les enviait.

Dès lors, sans surprise, il avait su apprécier Louise. Elle n’avait pas besoin d’être couverte par des compliments à outrance, ou à exiger des démonstrations publiques que le brun jugeait inutile et ridicule. Elle lui donnait un tantinet la sensation que le jeu de séduction caché sous couvert de politesse et de galanterie existait encore. Certes, il savait que la demoiselle était assez matérialiste et qu’elle devait se plier à ses caprices pour obtenir son due. Loin d’être rebuté, le célibataire endurci trouvait cet accord plutôt arrangeant : l’ambigüité n’avait pas sa place.

- Je n’ai jamais menti. Si tu n’étais pas une femme que j’apprécie pour ses qualités et pour sa beauté, nous ne nous serions jamais connus sûrement. Cependant, avec ton charme, tu ne dois effectivement pas manquer de compliments alors je vais t’épargner cette supplique, la taquina-t-elle. Je ne sais plus exactement quand nous nous sommes vus la dernière fois. Je suppose que tu as découvert de nouvelles passions, ou de nouveaux hobbies.

Nouveau compagnon rimait souvent avec nouvelle vie. Séduire un homme qui souhaitait rester célibataire n’était guère compliqué : rire à ses répliques – drôles ou non –, être positive et réceptive à ses propositions ou passions, faire quelques yeux doux et éveiller le désir adéquatement. Le tour était joué et dès lors, elle pouvait demander ce qu’elle désirait.

- Pour ma part, je n’ai guère changé. J’apprécie toujours une bonne compagnie.


Lucian avait aussi ses caprices, évidemment, mais il faisait grand attention de ne pas trop se dévoiler. A ce jour, ses maîtresses n’avaient pu voir que cette face publique, d’un homme qui aimait particulièrement les soirées ou les repas, avec une dizaine de personnes – riches, célèbres ou intellectuels – ou encore qui était fasciné par ces rencontres avec d’éminents chercheurs dans le domaine des sciences lors de gala, d’exposition ou tout autre événement social. Les rares moments où il était seul avec ses dames qu’il baladait dans ses bras – et qu’il gâtait avec son portefeuille – était dans cet appartement, pour un moment intime et charnel. Ses passions personnelles, ses hobbies etc … toutes ces choses qui définissent une personne étaient cachées avec soin.

Le seul indice que l’homme pouvait éprouver un certain amour sans aucun rapport avec son téléphone, ou les sciences, était ces plantes disséminées par-ci et par-là de l’appartement, éclatantes de beauté et de santé, et aussi exotiques et aussi belles les unes des autres. On sentait que l’homme avait la main verte.
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Message# Sujet: Re: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptySam 11 Avr 2020 - 9:37


Lie to me
Lucian Langford & Louise Duval



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La blonde détaillait son interlocuteur, sans en donner l’impression. Ses yeux bleus étaient deux papillons qui ne se posaient qu’une poignée de secondes, pour repartir immédiatement butiner une autre fleur. Elle connaissait Lucian, les mimiques de son visage, les choses qu’il y avait à voir sur ses lèvres, au fond de son regard. Elle n’était pas certaine, face à lui, d’apprécier cette familiarité entre eux. Ce n’était pas une chose à laquelle elle était habituée. Lou préférait, généralement, disparaître de la vie de ses amants pour ne plus jamais revenir. Il était plus facile, pour elle, de fuir avant que l’affection ou l’amour de ses hommes ne lui échappent. Se retourner, faire en sens inverse le chemin parcouru sans eux, était une faiblesse à laquelle elle ne s’abaissait jamais. Jusqu’à aujourd’hui.

La menthe à l’eau traînait son sucre sur ses lèvres rouges. Lou détourna, une nouvelle fois, le regard, pour observer le reste de la salle. Elle croisa quelques pupilles intéressées par son compagnon, d’autres par elle, mais plus, encore, n’en avaient rien à faire. Ce qui lui allait très bien. Louise ne voulait pas risquer que cette petite « réunion » soit interrompue par l’alcool qui coulait beaucoup trop dans certaines veines. Elle préférait pouvoir profiter de cette soirée et se concentrer tout à fait sur son compagnon du soir. Un homme qu’elle connaissait, donc, et qui, pourtant, lui échappait totalement. Comme un filet d’eau qu’elle aurait voulu coincer entre ses doigts. Elle arrivait à en saisir quelques gouttes, mais le reste s’échappait, sans cesse, de ses mains. Ce qui était, au final, un défi bien plus intéressant et qu’elle ne pouvait qu’approuver, elle-même se vantant d’avoir le même effet sur le monde.

Les mots de Lucian lui arrachèrent un petit sourire, dévoilant ses dents blanches. Néanmoins, l’évocation de ses nouvelles passions et nouveaux hobbies, fit frémir le coin de ses lèvres. Le souvenir d’Orion laissait traîner, dans son dos, des doigts glacés. Louise n’aimait pas y penser. Cela ramenait, sur sa langue, un goût âpre, atroce, qui lui brûlait le cerveau et l’incitait à réclamer vengeance. Personne n’avait le droit de lui prendre ce qui lui appartenait. Le croquemitaine en faisait, sans le moindre doute, partie. Lou s’était attachée à lui, une chose qui ne lui arrivait jamais, et elle refusait d’accepter qu’il l’ait abandonnée de la sorte. La mort n’était pas une excuse. Elle trouverait les responsables et s’arrangerait pour qu’ils paient leur crime.

Évidemment, il était hors de question de l’avouer à Lucian.

« Manque-t-on jamais de compliment ? glissa-t-elle, doucement. Toi et moi, nous savons ce que nous valons, mais un petit rappel, de temps en temps, ne fait pas de mal aux oreilles, n’est-ce pas ? Mais je partage ton avis : je pense, aussi, que tu ne dois pas en manquer. »

Louise était tout à fait à l’aise avec le sujet d’autres amantes au bras de Lucian. Sa jalousie restait coincée là, en travers de sa gorge, mais la blonde savait la maîtriser. Avec un homme comme lui, elle ne la laissait pas s’exprimer. Non pas qu’elle eut peur que cela le fasse fuir. Elle considérait, seulement, cela inutile. Elle et lui étaient trop semblables pour qu’elle s’entête à vouloir être l’unique, dans sa vie. Elle avait même tendance à penser que les choses seraient moins intéressantes, entre eux, si elle ne devait pas lui prouver qu’elle serait, sans aucun doute, la meilleure de toutes. Avec elle, au moins, Lucian n’avait pas besoin de faire semblant d’être amoureux. Elle ne s’encombrait pas de tels sentiments, avec lui. C’était, là, la beauté du jeu avec lui. Louise, non plus, n’avait pas besoin de s’inventer un regard épris. Elle se contentait de la séduction qui n’engageait à rien.

« C’était avant l’été, je crois, répondit-elle, après un faux moment de réflexion. Si par passion ou hobby, tu entends un autre homme au bras duquel m’afficher, comme un bel accessoire que l’on exhibe jusqu’à se lasser… C’est possible, en effet. Essaierais-tu de me faire croire que tu es un homme jaloux ? Pas de cela entre nous. Nous savons tous les deux que c’est faux. »

Lou ne s’était pas vraiment « affichée » au bras de son amant, tout ce temps qu’elle avait disparu de la vie de Lucian. Elle ne s’était pas cachée, non plus, mais il fallait bien avouer qu’Orion et Lucian n’évoluaient pas vraiment dans le même monde. Une femme comme Louise, habituée à la lumière et au devant de la scène, avait découvert l’ombre et les coulisses, un monde plus sombre, plus calme, ou son apparence de femme fragile et inoffensive ne passait pas inaperçue. Évidemment, il serait un peu fort de dire qu’elle « découvrait » ce monde, mais elle ne s’y était jamais plongée à ce point-là, c’était un fait.

« Oh, Lucian, tu es incorrigible, s’amusa-t-elle, avec un petit rire. N’avions-nous pas dit : pas de compliment ? » (Elle haussa un sourcil, un petit sourire au coin des lèvres.) « Allons, allons, n’as-tu pas trouvé de « nouvelle passion », depuis tout ce temps ? Attention, je suis une femme très jalouse. »

Ce qui était tout aussi vrai que faux. Louise aimait que ses amants ne regardent qu’elle. Avec Lucian, pourtant, les choses étaient un peu différentes. Et puisqu’il l’avait rejointe à sa table, au lieu de passer son chemin, ce soir, elle ne pensait pas avoir à s’en faire pour les autres.

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Message# Sujet: Re: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptyDim 10 Mai 2020 - 14:05

- Tu as toujours été une curieuse créature Louise. Tu me prives d’un droit que tu t’octroies. Je ne peux donc pas être jaloux qu’une femme me quitte pour un autre, puis revienne subitement en affichant un semblant de jalousie, dit-il, sourire aux lèvres, cherchant à voir comment cette remarque allait être interprétée par la dame et surtout comment elle allait réagir.

Elle était belle, à n’en point douter, avec sa belle crinière blonde, cette belle peau diaphane ou ce regard bleuté. Il semblait retrouver les réminiscences d’un vieil amour gâché par une magie vaudou. Il ne se leurrait pas : il pourchassait en vain un fantôme, cherchant à retrouver cette flamme et cette passion qu’il n’avait plus goûté depuis la mort de sa bien-aimée. Stupide tentative car les mœurs avaient changé, et il ne pourrait plus trouver cette femme si distinguée, si douce, si délicieuse, si enivrante. Elle appartenait à une époque qui n’existait plus.

- Louise, il est inconvenant de révéler l’identité de ses anciennes amantes. Malheureusement, la société vous juge toujours plus promptement que les hommes.

Ayant eu une sœur aux mœurs libérées, aux idées féministes très en avance sur son temps, il avait très tôt accepté l’idée que la femme était l’égale de l’homme – une pensée rebelle, marginale voire ridicule à cette époque-ci. Malgré le différent avec cette moitié, ses idées n’en avaient pas changé. Une femme avait autant de talents qu’un homme, chacun se complétant en excellant dans des domaines propres ou communs.

- Et voilà que je suis privé de compliments ou de t’offrir un verre convenable. Je pourrais presque croire que tu ne veux pas de moi, dit-il, cherchant à comprendre un tantinet ce changement de tactique. Il doutait sincèrement qu’elle ne veuille pas de lui : son regard, son ton et même sa présence ici semblaient dire qu’il était là où il devait être. Cherchait-elle à le mettre à l’épreuve ? Si oui, que se passerait-il en cas d’échec ou en cas de succès ? Est-ce que j’ai raison en pensant que tu t’amuses à me mettre au défi ? Si oui, je veux bien savoir ce que j’y gagne.

Il s’était permis de se rapprocher davantage, pour qu’elle soit la seule à entendre ses dernières paroles, pour qu’elle se sente privilégiée, pour qu’elle soit enviée un peu plus par ces autres femmes qui les observaient – car il avait vu les nombreux petits regards que la blonde avait jeté sur la pièce, et le petit sourire de satisfaction qui s’était affichée sur ses lèvres.

- Rendons-nous suffisamment jalouses toutes ces femmes que tu épies, Louise ? Je vais finir par le devenir moi-même, à croire qu’elles ont plus d’importance que moi.

Il ne quitte pas cette proximité qui ne le gênait pas. La vérité était qu’il plongeait maintenant son regard gris dans le regard bleu de sa partenaire, cherchant à déceler le fond de sa pensée, ou à obtenir un indice sur ce qu’il se passait actuellement. A quoi jouait-elle ? Et dans quoi s’embarquait-il exactement ? Il pourrait claquer la porte, et partir sans se retourner. Pourtant, la curiosité le tenaillait, et l’envie de goûter à nouveau à ses lèvres le tentait.
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Message# Sujet: Re: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptyMar 19 Mai 2020 - 8:26


Lie to me
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We both know that's lie
Lou afficha un petit sourire amusé aux mots de son compagnon du soir. Une curieuse créature ? Elle eut presque envie de lui répondre que sur ce point-là, elle ne lui arrivait pas à la cheville, qu’il osait, encore, lui faire un compliment, et qu’il ne comprenait, décidément, rien aux femmes s’il pensait pouvoir exiger d’elles ce qu’elles exigeaient de lui. Elle n’en fit rien, se contentant d’un regard appuyé, d’un sourcil légèrement haussé, et de ce petit sourire au coin de ses lèvres. Il ne la perturberait pas aussi facilement, si c’était, là, ce qu’il essayait de faire. Louise avait beau être jalouse, elle n’était pas stupide pour autant. Elle savait vers qui orienter sa jalousie et de quelle façon la rassurer. Ce soir, entre toutes les tables de ce bar, Lucian avait choisi la sienne. Elle se contentait de cela, elle. D’un geste volontaire de son ancien amant, auquel elle n’avait pas participé ouvertement. Évidemment, la blonde s’était assise là pour, qu’un jour, il la rejoigne, mais c’était une vérité qu’elle ne donnerait jamais. Elle préférait le laisser croire à un geste désintéressé, puisqu’elle doutait qu’il croit à une vieille habitude collée à sa peau et poussée par un instant de nostalgie, comme une drôle d’envie de renouer avec le passé.

« Je ne suis qu’une femme comme une autre, répondit-elle, d’un ton amusé. Mais les hommes ont la fâcheuse habitude de nous ranger dans la case des drôles de créatures dès lors qu’ils ne nous comprennent plus. Pour se départir de la culpabilité d’abandonner l’idée de nous déchiffrer, peut-être. » (Elle fit une pause, comme pour réfléchir, elle-même, à cette possibilité.) « La jalousie est la preuve que l’on plaît assez à l’autre pour qu’il ne veuille pas nous partager… non ? Je t’épargne juste la peine de faire semblant de t’intéresser à autre chose que mes beaux yeux. D’accord, cela fait peut-être de moi une curieuse créature. »

La jalousie de Lou était, surtout, un bon moyen de flatter son gros ego en poussant ses conquêtes à lui prouver qu’il n’y avait qu’elle et qu’il n’y aurait toujours qu’elle. Elle avait ce besoin presque vital d’être regardée, aimée, adorée. Elle l’admettait volontiers, tant que cela ne devait pas s’ébruiter. Autrement dit : elle ne l’avouerait jamais aux autres, mais ne se faisait pas, elle-même, d’illusions à son sujet. Louise se devait d’être un phare qui brille dans la tempête. Une lueur sur laquelle viennent s’écraser tous ces papillons de nuit. À ce titre, elle ne pouvait tolérer que ses hommes se détournent. Elle préférait s’éteindre et disparaître de leur vie, avant qu’il n’ait eu le temps ne serait-ce que de songer à tourner les talons et l’abandonner.

« Oh. Notre bon Lucian serait-il un féministe au fond de son âme ? se moqua-t-elle, un peu. Permets-moi d’être étonnée. Je me demande ce qu’elles en pensent, les féministes, d’un homme qui utilise les femmes comme des mouchoirs en papier. Une fois qu’ils sont trop froissés, il n’y a plus rien à en tirer et… »

Elle fit un mouvement du revers de la main, comme elle aurait chassé une mouche un tantinet têtue, désireuse de lui tourner autour. Évidemment, Lou ne condamnait pas le comportement de Lucian. Elle faisait la même chose, de son côté, sans la moindre honte. Comme il le disait, cependant, la société a tendance à trouver cela déplacé, venant d’une femme, alors que les hommes sont connus pour leur cœur volage. Ils sont pardonnés avant même d’avoir fauté.

Néanmoins, Louise n’était pas une féministe. Elle n’avait pas besoin de cela pour connaître la valeur d’une femme par rapport à un homme, ce qu’il était possible de faire ou de ne pas faire quand l’on appartenait au beau sexe. Elle ne se laissait, elle, pas dicter par les hommes. Il n’en restait pas moins vrai que le machisme faisait bien son affaire. Flatter l’ego d’un macho était d’une facilité déconcertante pour la manipulatrice qu’elle était. Évidemment que Lou pouvait ouvrir une porte sans avoir besoin d’un portier. Mais les féministes ne comprendraient jamais l’art, le talent que cela demandait de se glisser dans l’ouverture en frôlant l’homme galant, sans jamais le toucher vraiment. Puis, si Louise cessait, soudain, d’être une princesse en détresse que tous ses princes devaient protéger, comment ferait-elle ? Sa vie à elle était bien mieux dans un monde où ses hommes croyaient lui être supérieurs. Elle savait ce qu’il en était vraiment et n’avait pas besoin, elle, de le crier sur tous les toits. La véritable force n’était-elle pas là ? Faire croire au monde que l’on est fragile et innocent, quand on le tient entre ses doigts.

« Ne jouerais-tu pas sans connaître le gain ? Ou dois-je comprendre que ma compagnie n’est plus un prix à la hauteur de tes exigences ? Tu es si cruel avec moi, Lucian. »

Il s’était rapproché pour qu’elle soit la seule à l’entendre et Louise, elle, ne bougea pas d’un pouce, ses yeux bleus accrochés aux siens. Leur proximité ne la dérangeait pas. Elle aurait même pu dire que cela lui plaisait, puisqu’elle se doutait, d’avance, de l’effet que cela aurait sur les rares spectateurs de leur entrevue. Lou aimait être enviée et un homme comme Lucian suscitait l’envie de beaucoup de monde. Elle ne sourcilla pas, alors qu’il lui lançait en plein visage la pure vérité. Elle garda son sérieux quelques secondes avant de se fendre d’un petit sourire et de glisser les doigts sur la joue de son partenaire, comme pour le consoler. Elle prit, alors, une mine désolée.

« Mon pauvre Lucian, je crains qu’il ne te faille devenir jaloux… Je songe parfois à me laisser tenter par l’autre bord, mais je n’en dirai pas plus, pour ne pas trop titiller ton imagination. »

Elle doutait sincèrement que Lucian fasse partie de ces hommes intéressés par ce qui, par définition pourtant, n’est pas intéressé par eux : deux femmes qui s’aiment et n’hésitent pas à le montrer à tout le monde. Ce qui ne l’empêchait pas d’en faire le sous-entendu, un sourcil haussé d’amusement, alors qu’elle se penchait un peu en avant, à son tour, pour le faire entrer dans la confidence. Ses yeux bleus ne quittaient plus ceux de Lucian, mais elle n’en oubliait pas le reste du monde pour autant.

« Pour ce qui est de les rendre jalouses… » (Elle fit mine de réfléchir, son regard suivant l’arête du nez, tombant sur les lèvres et remontant directement à ses yeux gris.) « Ce n’est pas suffisant à mon goût, mais il faudra m’en contenter pour l’instant. C’est que je ne suis pas certaine que tu mérites le reste. J’hésite. »

Et elle se recala dans son dossier, en replaçant ses cheveux blonds derrière son oreille droite, avant qu’il n’ait le temps de tenter de la débarrasser de ses doutes. S’il voulait essayer, il lui faudrait venir la chercher. Elle ne se laisserait sûrement pas cueillir si facilement. Même après tant de mois, Lou restait Lou. Il ne pouvait pas s’attendre, en se pointant à sa table, que les choses soient si simples.

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Message# Sujet: Re: Lie to me [pv — Lucian Langford]   Lie to me [pv — Lucian Langford] EmptyVen 12 Juin 2020 - 23:43

Il avait aimé des femmes dont le physique ne répondait pas du tout aux critères habituels du Sorcier, mais il devait avouer qu’elles avaient été rares. Par un caractère particulier ou par un esprit exceptionnel, ces demoiselles avaient su marquer l’esprit de l’homme. Encore aujourd’hui, il chérissait le souvenir de certaines, se rappelant avec clarté des instants passés ensembles. A la réflexion de la blonde, tel un éclair, il repensa à une femme fort savante dont le mari s’était approprié injustement son travail, brillant aux yeux de la société et de l’Histoire pour les siècles à venir – et encore aujourd’hui. Une figure bien vilaine, à priori, mais qui recelait bien quelques charmes au fur et à mesure qu’on apprenait à la connaître.

- Les hommes n’ont jamais à se battre pour obtenir des droits
, répliqua-t-il, conscient de la mauvaise foi qu’il affichait – mais qui n’était pas fausse.

On n’avait jamais accusé les libertinages d’un homme, ni ses consommations excessives d’alcools ou de cigares ou tout autre substance – sauf si cette consommation entravait sa capacité à diriger son commerce – ou encore son droit de travailler dans tel ou tel secteur. Au pire, il était débauché mais encore un homme capable. Les femmes ont eu bien plus de peines : les procès de Salem pour des femmes dont le seul crime était d’avoir une cervelle et un esprit critique, ou encore les suffragettes qui ne voulaient que se faire entendre.

- Cependant, avant que nous débattions de politique ou que tu prétends que je suis un misérable misogyne, je peux t’assurer que j’ai montré mon support à bien des reprises à ces demoiselles. Quant à mon « usage », je dirais que c’est un accord commun et consentant entre deux adultes, dit-il.

Il se défendait naturellement, un trait de caractère qu’il avait développé avec une sœur féministe, une femme qui n’avait pas hésité à tout abandonner pour embrasser l’Amérique et vivre librement, et indépendamment. Lui-même avait été questionné par cette dernière, qui l’avait menacé pleinement qu’à la moindre mauvaise remarque ou comportement paternaliste, elle l’abandonnerait après s’être vengée de la pire façon. Il avait tout accepté, sa personnalité comme ses fantaisies, et avait fait front commun avec elle pour combattre les mauvaises langues ou pour déjouer les complots d’hommes qui voyaient ce feu follet comme un danger pour une société stable, loin d’une égalité homme-femme.

- Vraiment ? Nous sommes dans un pays libre et tu es libre de ton choix. Cependant, je suis sûre que les hommes pleureront de perdre une si jolie dame à courtiser.

Deux siècles d’existence sous-entendaient également différentes expériences. S’il n’avait jamais été attiré par le sexe masculin, il devait admettre qu’il avait bien voulu s’adonner à quelques autres expériences incluant plusieurs partenaires ou accessoires. Aujourd’hui, il était revenu aux sources, soit une simple et classique relation avec une seule demoiselle à la fois – même s’il avait quelques maîtresses en parallèle. Il s’était assagi, définitivement, au grand dam de certaines qui semblaient aspirer à bien plus.

Puis le silence s’installe entre les deux anciens amants, chacun semblant toiser l’autre. Lucian était tenté entre résoudre le mystère, abandonner ce vain projet ou encore jouer au jeu jusqu’à ce que la vérité éclate. S’il ne comprenait pas encore totalement le langage féminin, il avait malgré tout appris certaines manœuvres et jargons, l’aidant à faire preuve d’une méfiance accrue à l’encontre de certaines.

- Tu hésites … Je peux comprendre. Je peux être assez désagréable, certains jours.  Je me rends compte que j’ai été assez intrusif, et que j’ai dû gâcher ce début de soirée. Puis-je me faire pardonner autour d’un dîner ?
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