Un soupire vint à quitter ses lèvres tandis qu’il envahissait son bureau. Enfin à la maison, pensa-t-il avec un petit sourire en coin. C’était la fin de la tranquillité au sein de la belle ville de L.A. Il était de retour avec encore plus de mauvais tour à jouer. Cela faisait quelque semaine, qu’il était parti sans prévenir quelqu’un pour régler quelques affaires. Des affaires dont il a fini par être arrêté avec des kilos de cocaïnes sur lui. Rentrer du Mexique avec de la drogue, c’était plus compliqué qu’avant. Posant ses affaires derrière son bureau en bois massif, il vint à se remémorer avec un petit sourire, la réaction de son retour au sein de son club. Certains vampires avaient été ravies, d’autres avaient roulés des yeux, d’autres avaient soupiré en se prenant la tête dans les mains. Ce genre de vampires n’était pas drôle et ne savait pas vraiment s’amusé. Avec un reniflement dédaigneux, il regardait la pile de paperasses qui était sur son bureau. Jetant un petit regard, il vit que c’était des factures, des choses de la mairie. Pourquoi ces têtes de porcs me parlent, pensa-t-il avec lassitude.
Stefano vint à épousseter sa veste en cuir noire avant de se gratter la barbiche. Il hésitait entre descendre ou rester dans son bureau en écoutant le brouhaha persistant. Il savait que les mots allaient de bon train après son retour. Si seulement, ils savaient la raison, ils seraient excédés ou morts de rire. Si, un vampire pourrait mourir de rire. Il n’avait jamais tenté l’expérience, même s’il s’en était approché de très près. Un peu trop près même. Pour une blague sordide et complètement incompréhensible mais dans son esprit ivre, elle avait l’air d’être hilarante. Stefano ne s’en rappelait même pas, en plus. Il vint à sortir une cigarette de sa poche, l’allumant avant de s’asseoir dans son sofa en cuir moelleux, un verre de whisky dans l’autre main. Il entendit des pas s’approcher de son bureau avant que la porte s’ouvre brusquement.
-Bah, vas-y rentre chez toi, à l’aise Blaise, étranger à mon cœur et à mes yeux, déclara-t-il avec un sourire mauvais, dos à la porte.
Une odeur lui parvint et il reconnut cette odeur. Il se retourna vivement en voyant son fils dans l’encadrement de la porte.
-Bon bah, pas si étranger que ça ! s’exclama Stefano d’un air nonchalant. Coucou, fiston ! Continua-t-il sur le même ton comme s’il n’avait pas disparu pendant des semaines.
Let's Start The Journey AgainAlessandro & StefanoLes mots d'Esteban raisonnent encore dans mon esprit. Stefano est son créateur. C'est lui, mon père qui a fait de lui un vampire et l'a abandonné comme un déchet juste après ! J'ai voulu par la suite aller parler de ça avec lui, mais mon père avait mis les voiles pour on ne sait où... Stefano et ses bonnes idées. Il y a longtemps que je n'essais plus de comprendre ce qu'il se passe dans son esprit dérangé. J'étais prêt à lui laisser une nouvelle chance. Oui, je le voulais vraiment. Mais à présent, mon cœur et mon esprit sont encore dans le doute. Il n'y a que mon père qui soit capable de faire naitre en moi de tels doutes. Il est comme une drogue dont on voudrait terriblement se passer et vers laquelle on revient sans cesse ! Je le hais ou je l'aime ? Ca aussi c'est floue...
Une rumeur c'est répandue en ville selon laquelle mon paternel serait enfin rentré de ses vacances ! J'ai donc décidé d'aller voir par moi même ce qu'il en était. Je gare ma voiture, je descend, puis d'un pas léger je me dirige vers le Moonlight Club. Je soupire lorsque je vois la queue qu'il y a pour entrer. Je fais alors signe au videur qui me laisse immédiatement entrer en passant devant tous les autres. Il faut bien que je tire un avantage à être le fils du patron non ? Arrangeant le plie de ma veste de costume taillé sur mesure, je me dirige vers le bar et je commande un whisky. Une fois mon verre en main, je monte à vitesse vampirique les marches menant au bureau de mon paternel.
Oui, il est bien là. Son odeur me parvient entre une odeur de clope et d'alcool. Je soupire en faisant disparaitre les derniers pas qui me séparent de la porte du bureau de mon père d'un pas humain souple et plus détendue que je ne le pensais. Là, dans l'encadrement de la porte, je sens la tension me quitter. Je crois que... Que je suis heureux qu'il soit là.
Il m'invite à entrer à sa façon si peu commune et un sourire en coin se dessine alors sur mes lèvres. Il me salue ensuite alors que je reste debout devant son bureau. "Alors, La légende urbaine est de retour ? Los Angeles te manquait trop ? Ne me dit pas que se sont tes enfants car si vraiment on t'avais manqué tu nous aurais appelé au moins une fois histoire qu'on sache si tu étais en vie ou mort." Nouveau soupire. Je tire ensuite la chaise face à son bureau, je pose mon verre de whisky sur le bureau et je m'assois. "Je suis content que tu sois là même si je t'en veux une nouvelle fois !" Je fais une petite pose. Mes yeux bruns doré se posent dans ceux de mon père et je termine : "Je sais que tu es le créateur d'Esteban ! Je sais aussi que tu l'as abandonné après sa création. Je te demanderais juste une chose. Etais tu conscient de tes actes à cet instant ? Tu voulais vraiment faire de lui un vampire et l'abandonner comme un chien ?" Je voudrais vraiment avoir sa version. Esteban m'a donné la sienne et je laisse à mon père le soin de me donner aussi sa version des faits. ️ 2981 12289 0
Dernière édition par Alessandro A. Wright le Lun 5 Avr 2021 - 14:50, édité 1 fois
Stefano était heureux de voir son fils après ces semaines infernales au Mexique. Au moins, cela lui avait permis d’esquiver un certain ancien prénommé Marcus. Un passage en ville de celui-ci, et, il connaissait assez bien le résultat. Lui, gisant dans une mare de sang et la Mère Marcus souriant comme le chat de Cheschire. Il eut un frisson dans le dos à cette idée. Il venait de retrouver ses enfants, sa famille. A Los Angeles, Stefano avait même trouvé des amis. C’était quelque chose de rare, de très rare. Généralement, il arrivait plus facilement à se faire des ennemis que des amis. Franchement, il ne pouvait pas comprendre ce fait. Stefano était quelqu’un de beau, de gentil, d’intelligent, loyale et sage. Enfin, d’après lui et sa vision tordue du monde. C’était un gentleman rempli de charisme au moins durant la matinée avant son premier verre d’alcool, ce qui était rare, très rare. Vraiment rare.
Ses yeux noisette pétillaient face à la vision de son fils qui rentrait dans le bureau. Ils étaient vêtus différemment comme si leurs tenues reflétaient leurs personnalités. Stefano, avec un débardeur blanc et une veste en cuir noir reflétaient une personnalité assez relaxe tandis qu’Ambrosos avec son costard reflétait une personne sérieuse et tendue. Son sourire vint à disparaître en voyant l’expression énervée inscrit sur le visage de son fils. Pourquoi était-il en colère celui-là ? Parce qu’il avait disparu pendant plusieurs semaines sans dire un mot ? Il eut un soupire en s’attendant à recevoir tout un tas de reproches sur cette absence. Néanmoins, en cet instant où le visage de son enfant était sévère, Stefano se retrouvait lorsqu’il était humain et au même âge de celui-ci. C’était fou de voir cette ressemblance. Ambrosos et lui avaient bien plus en commun que leur physique commun. Une part de leur caractère, de leur détermination, leur impulsivité, leurs malices. Puis, quelque part leur excentricité. Ambrosos avait trouvé un moyen de la cultiver en limitant les dégâts. Cependant, elle se voyait lors de ses dessins et défilés. Stefano se fichait et ne se cachait. Il était excentrique, voilà tout. Si seulement, Ambrosos le voyait cela ou l’assumait. Enfin, il assumerait cette ressemblance quand il assumerait qu’il était bel et bien son fils.
Et voilà, le reproche est enfin sorti. Stefano ne voulait pas faire cela mais il avait oublié de leur dire. Une question d’habitude et de sécurité.
-Oui, mon cher fils, tu m’as manqué. Tes reproches qui sont une douce mélodie à mes oreilles et ton air renfrogné qui me fait voir le septième ciel, ironisa-t-il avec un sourire en coin avant de reprendre son sérieux. A la base, je devais partir qu’une journée, tu ne te serais pas aperçue que j’étais parti mais je me suis perdu au Mexique, je me suis fait chopper avec de la drogue. Bref, tu comprends. Puis, bien sûr que vous m’avez manqué, on devrait faire un repas, ajouta-t-il d’un ton sincère.
Il fit une pause d’un millième de seconde avant de se redresser sur son fauteuil en cuir.
-Puis, je voulais éviter Mère Marcus, une confrontation et j’aurais été brûlé au soleil, un comble pour un grec, marmonna-t-il. Au moins, il est parti , s’enquit-il avec un sourire vicieux.
Finalement Ambrosos reprit la parole pour lui asséner qu’il était content même s’il lui en voulait. Pourquoi encore ? Ce n’était pas ça et mince, dire qu’il avait dit tout ça pour apaiser la petite tension dans l’air. Il restait silencieux, attendant la réponse car Ambrosos bouillonnait de lui dire. Cette histoire concernait Esteban. Esteban ? Le vampire qui lui en voulait énormément pour une raison débile. Apparemment, il avait raconté des conneries et la moitié de l’histoire avait été oublié alors que Stefano lui avait raconté tout cela. Cela lui apprendrait d’avoir voulu sauver quelqu’un. Il était perdu quand il vint à dire abandonner un chien.
-Un chien ? Je n’ai jamais abandonné de chiens. Je ne suis pas sans cœur Ambrosos, taré, suicidaire, mais pas sans cœur, déclara-t-il, perdu. Puis, ça fait longtemps que je n’ai pas eu de chiens, il y a prescription pour cela, ajouta-t-il un peu énervé.
Il se rendit compte que ce n’était pas de ça dont il devait parler mais d’Esteban. Il eut un soupire et prit une autre cigarette. Franchement, être sincère, ça le rendait nerveux plus qu’autre chose.
-Pour ce qui est d’Esteban, jamais, je ne voulais faire ça. Ton copain t’a pas tout raconté. Cette nuit, il avait été gravement blessé, mortellement. J’ai senti son odeur, je suis allé pour voir, il allait mourir, je lui ai donné mon sang pour le guérir alors que son cœur faiblissait. Je lui ai donné mon sang jusqu’à ce que son cœur devienne faible mais stable. Je suis parti et son cœur a lâché à ce moment. Un truc comme ça. Quoiqu’il en soit, je voulais le soigner, le guérir mais pas le transformer. Hélas, ça ne s’est pas passé comme prévu. Je n’étais même pas au courant qu’il était devenu un vampire. Tu comprends ? Demanda-t-il pour terminer sa version des faits.
Il était sincère, de toute façon, cela ne servait à rien. La vérité pointait toujours son doigt, surtout avec son fils. Ils avaient le même don pour déterrer celle-ci. Aucun doute, là-dessus.
Let's Start The Journey AgainAlessandro & StefanoJe me demande parfois si il est conscient de ses paroles ? Il parait que certains vampires très âgés finissent par perdre l'esprit avec le temps. Mais ce qui est ennuyeux avec mon père, c'est qu'il a parfois de rare éclairs de lucidité ! Je suis déjà mentalement épuisé à l'idée des frasque et autres joyeuseté qu'il va commettre en ville. Si ça se trouve il sera calme cette fois ? Hum... Non ! Mieux vaut se rendre à l'évidence, mon père a bien des qualités, mais il est incapable d'être calme et posé !
Alors il était au Mexique. Il s'y est semble t'il perdu dans le désert et a eu une fois de plus des problèmes avec les douaniers pour de la drogue. Aurait-il oublié qu'il est facile pour un vampire de se sortir de ce genre de situation ? Il lui aurait suffit pour cela d'hypnotiser les flics Mexicain et hop le tour était joué ! Mais en fait, je pense que ce genre de situation l'amuse. Mon père a toujours un humour bien à lui. Je soupire quand il parle de l'ancien Marcus. J'avais presque oublié cette histoire de whisky et de chat mort... "L'essentiel c'est que tu sois de retour. Ariane en sera elle aussi ravie. Pourquoi pas nous faire un dîner oui. Je ne suis pas contre... Marcus est en effet passé en coup de vent en ville. Il est venu voir Sigrid et il est reparti. Je pense qu'il y a quelques tension chez les vampires en ce moment. Je ne suis pas trop au fait de la situation. Je préfère malgré toute mon amitié pour Sigrid rester loin du clan vampire de Los Angeles."
Mon père réponds enfin au sujet brûlant qui m'amène ici. Esteban ! Evidemment, il n'a pas réellement voulu l'abandonner. Je m'en doutais un peu. Il m'explique avoir voulu le sauver. Esteban était blessé à mort. Mon père lui a offert son sang, il a renforcer son cœur et lorsqu'il le pensait sauvé, il est partie. Esteban est mort ensuite avec son sang vampirique en lui sans que mon père ne le sache.
Je soupire en passant une main sur mon visage. Je laisse ensuite mon dos s'écraser d'avantage dans le fauteuil dans lequel je suis assis. Je reste un instant silencieux, puis mon regard croise à nouveau celui de mon père. "Je te crois. Il t'en veux terriblement ! Il a été transformé en vampire, laissé seul avec cet instinct bestiale insatiable à nourrir ! La soif et son instinct vampire lui ont fait commettre des meurtres horribles. Il ne pouvait pas se contrôler. Il n'était plus que la proie de ses instincts." Je soupire et finalement je reprends plus virulent que précédemment : "Lorsque on donne son sang à un humain, on s'assure de sa bonne santé avant de fuir ! Papa, même un Novice sait cela ! Ce n'était pas la première fois que tu offrais ton sang à un humain." Je n'ai pas envie de lui faire la morale. Honnêtement, je voudrais juste discuter calmement avec lui. Boire un verre, qu'il me raconter en détail ses frasques au Mexique. Mais mon cœur saigne pour Esteban et je voudrais que mon père comprenne que les actes ont des conséquences pour une fois ! ️ 2981 12289 0
La colère commençait doucement à se faire sentir au sein de ses veines lorsqu'il écoutait son fils parler. Parfois, il avait l'impression qu'il était le seul à faire des erreurs et que les autres sont parfaits dans tout cela. Ce qui était complètement faux. Ambrosos en était le parfait exemple, après tout n'avait-il pas tenté le suicide au coeur du désert ? Son sourire joyeux et narquois vint à disparaître complètement tandis que ses iris vint à prendre une teinte plus foncée, plus mauvaise, ruminant les propos qui allaient dire. Il n'aimait pas vexer ou juger les gens mais ce qu'il détestait plus que tout, c'était les reproches. Stefano ne disait jamais rien lorsqu'une personne faisait une erreur ou même jugeait rarement. Il avait déjà assez de problèmes comme cela rien qu'à lui seul. Il vint à croiser les bras avec une moue presque ennuyée, vexé par les paroles concernant son fils au sujet de son petit-ami.
-Oui, on verra pour un repas en famille, déclara-t-il comme une affirmation, tel le patriarche qu'il était.
Doucement, Stefano se refermait sur lui-même. Parfois, il avait l'impression que son fils oubliait sa place. Il était le père et non un enfant, même s'il était vrai que parfois il agissait comme un bambin âgé de 3 ans. Un soupire vint à sortir de sa bouche tandis qu'il se reprit un verre de bourbon, le buvant cul-sec comme si c'était de l'eau.
-Et tu veux que je fasse quoi ? Lui apporter des fleurs avec un mot d'excuse comme un mari qui trompe sa femme? Un bijou ? Des vêtements à notre effigie ? On ne peut plus faire quelque chose, de plus, cela est à ton avantage puisque sans lui, tu serais mort dans le désert sans un mot. Et t'as cru qu'il n'aurait pas eu des conséquences à cela ?Demanda-t-il d'un ton sournois.
Stefano eut un sourire sournois face à ses mots avant de poser une main sur l'épaule de son fils.
-Ce que je veux dire n'est pas là pour te blesser. Novice ou pas, l'erreur est toujours possible. Avant d'être vampire, on est humain et l'erreur est une humaine, renchérit Stefano en tapotant l'épaule de son fils. Personne n'est parfait, ajouta-t-il.
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