Lily avait lâché un "ça va aller" a l'attention de ses amis et connaissance avant d'être escortée par les chasseurs et à l'extérieur. Blackstone Street savait toujours réserver des surprises. En effet, alors que son cœur battait la chamade et qu'elle se demandait ce qui adviendrait d'elle si elle révélait aux chasseurs qu'elle était la dernière à avoir vu Saint-Yves en vie et qu'elle avait fait disparaître son cadavre, quel serait son avenir ? Elle était terrorisée à l'idée d'être emprisonnée à l'Asylum Island et de devenir folle comel Gloria et tout perdre.

La surprise résida d'abord en un crissement de pneus au loin. La régente songea alors à Brad, avec un sourire nostalgique, loin de s'imaginer qu'il s'agissait bel et bien de son bras droit à l'autre bout de la rue réservée aux surnaturels, qui fonçait vers elle au volant de sa prime de l'année passée. Le lien unique qui les unissait et un familier félin qui sentait sa sorcière en danger avaient suffi au sorcier d'eau pour mettre un terme à sa soirée de repos et aller chercher sa meilleure amie. C'est ainsi que, passée la seconde d'étonnement, alors que les chasseurs peinaient à se relever du choc avec le capot de la voiture de sport, Lyanna grimpa en vitesse du côté passager. Le stress avair mis à mal son sort de dissimulation et son ventre arrondi réapparut alors qu'elle fermait la portière et que son "Bradroit" fonçait de nouveau.

Le cœur battant, les mains tremblantes, elle boucla sa ceinture avant d'agripper ses mains sur la poignée latérale.

- Brady, nom de dieu merci... Comment tu as su...? Que j'avais besoin d'aide ?

Il savait toujours. Le meilleur ami qu'on puisse avoir, le meilleur bras droit quand il ne se mettait pas à lire à voix haute de la magie noire ou menacer d'autres leaders en pleine réunion.

- Putain je t'ai jamais autant aimé... souffla-t-elle avant d'éclater en sanglots.

J’étais calme dans ma maison à ne penser à rien de précis. Je prenais une profonde inspiration en regardant la télévision. Un classique dans mon cas, je m’enfilais Die Hard 2 pendant que ma douce moitié dormait dans notre lit. Je crois que Grace en avait foutrement marre de me voir regarder les mêmes films. Personne n’était parfait au final. J’avais une bière dans les mains alors que Joanna se faisait dorer devant le feu de notre foyer. Elle profitait de la chaleur alors que nous n’étions même pas dans une période froide. J’avais pris l’habitude avec les années. J’étais concentré à écouter les conneries sur la télévision lorsqu’un frisson me prenait jusqu’au niveau de la nuque. Une profonde inspiration alors que je me levais et que ma grosse iguane relevait la tête en sifflant vers la terasse arrière de la maison.

Bière posée sur le plan de travail. T-shirt blanc sur le dos avec un jeans noir que je n’avais pas encore retiré. J’ouvrais la porte patio pour voir Rufus entrer. Le chat était sur les nerfs. Je le regardais miauler en serrant la mâchoire. Le familier de ma meilleure amie ne viendrait pas comme ça par hasard chez moi. Je me dirigeais dans l’entrée et je prenais un veston. Arme de 9mm dans le holster en quelques secondes. Je regardais la carte de Los Angeles que j’avais accroché dans mon bureau. Une goutte d’eau que je soufflais en lançant un sort de localisation. Qu’est-ce que Lyanna foutait à Blackstone Street sans moi merde ?! Est-ce que Karl était avec elle ?

Je ne réfléchissais plus et je montais à bord de ma McLaren neuve. Je roulais comme un malade. Je grillais les feux rouge en restant concentré au maximum. Bordel, elle était enceinte et elle était dans cet endroit maudit ! Putain ! J’arrivais en trombe dans l’allée en fauchant quelques débiles. Lyanna était en danger et plus rien n’avait d’importance. Elle montait dans ma voiture et je démarrais au quart de tour. Je tournais la tête légèrement vers elle en gardant le regard fixé sur la route. Direction White Chapel sans attendre.

- Je te signale que nous sommes liés par un sort inviolable et que je l’ai senti en plus de ton familier qui est venu me faire «bonjour».

Je changeais de vitesse en regard son ventre.

- Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que vous allez bien ? Tu veux bien m’expliquer ce que tu faisais dans cet endroit seule ?!

Oui, j’allais gronder un eu quand même. Elle avait un putain de don ! Elle ne pouvait pas regarder Netflix comme tout le monde le soir ?

J'étais sauvée... Brad était là, il avait expédié un problème de plus, ou du moins un chasseur en le percutant avec sa belle prime de l'année passée... Mon coeur battait la chamade, sans doute aussi vite que le moteur de cette caisse hors de prix que je lui avais offerte. J'étais soulagée de ne pas avoir eu à suivre Henri de Lange et de lui parler, risquant de me mettre encore plus dans la merde que ce que j'étais déjà. Les chasseurs n'aimaient aucune créature surnaturelle et pas plus les sorciers que les autres, pas même les sorciers blancs.

Machinalement, je demandai à mon bras droit comment il avait su, puis il évoqua le pacte inviolable qui nous unissait et aussi mon Ruffus qui était venu l'avertir.

- Ruffus... soufflai-je. Est-ce qu'il va bien ?

Nos familiers étaiuent liés à nous, si on allait mal, ils allaient mal, mais l'inverse n'était pas vrai. Je ne voulais pas que mon gobelins en forme de chat souffre par ma faute. Je posai une main sur mon ventre, la pression retombait et je me sentais bizarre.

- Oui ça va...

Et voilà qu'il commençait à me gronder. Je levai les yeux au ciel avant de regarder la route à nouveau, principalement pour éviter de gerber à cause de sa conduite si douce.

- Ne commence pas à t'exciter, j'étais pas seule, j'avais rendez-vous avec Arthur. Nous voulions discuter dans un cadre moins formel que nos coven respectifs. Et j'ai pas bu, des fois que tu te poserais la question...

Même si la tentation était forte...

Je soupirai en resserant ma main autour de la poignée.

- C`était très étrange, Arthur m'a donné rendez-vous là-bas, tout allait bien jusqu'à ce qu'on soit rejoints pas d'autres personnes qui disaient s'être senties obligées de venir. ça ressemblait à un envoutement. La pauvre Amarante a marché plus de deux kilomètres en talons. Et soudain, les chasseurs ont débarquer et ils ont voulu que je les suive.

Je me repassais tout le film dans ma tête pour essayer de comprendre.

- Quelqu'un a dit qu'Arthur Fitzgerald avait trempé dans la magie noire. Tu as entendu parler de ça toi ?

J'en doutais, si moi-même je n'étais pas au courant, pôurquoi mon bras droit l'aurait été ? La question qui me taraudait, c'était surtout: est-ce que Karl le savait ? Déjà, est-ce que c'était vrai ? Le régent de Red House ne s'en était pas défendu mais il n'avait pas confirmé non plus.

Lyanna ne pouvait-elle pas prendre une soirée de congé au même titre que moi ? Qu’est-ce qu’il y avait de mal à se coller le cul devant la télé un soir au lieu de se mettre dans la merde ? Je me posais bien la question. Je grognais en roulant pour nous sortir de la zone avant d’aller prendre les petites rues pour nous rendre à notre coven. Je jetais un oeil à ma meilleure amie.

- Tu veux vraiment me tuer en fait ! Si j’avais des cheveux, ils seraient tous blancs par ta sainte faute !

J’étais chauve malheureusement. J’avais choisi les muscles au détriment de ma chevelure brune. Je m’en foutais, j’aimais bien mon style et c’était bien moins long à peigner le soir. Je prenais une profonde inspiration alors qu’elle me disait de ne pas commencer à m’exciter. Elle était avec Arthur … Ok, je veux bien qu’elle passe du temps avec son beau-père, mais quand même ! C’était mon boulot de leur sauver le cul en les protégeant. Elle me faisait tellement chier par moment. Je levais les yeux au ciel.

- J’espère bien que tu n’as pas bu ! Quelle idée de penser directement à ça! Pourquoi est-ce que tu ne m’as pas appelé ? Je serais resté sagement au loin pour surveiller vos petits culs pendant que vous preniez le thé. C’est mon boulot merde ! Pour Noël, je te prend un abonnement à Netflix, Prime Video et Disney Plus !

Je la regardais avec un drôle d’air avant de m’engouffrais dans la rue de notre coven en marmonnant pour moi tout seul. Non mais … Un envoûtement pour venir les rejoindre. Un beau bordel en fait. Je me stationnais et je fermais le contact avant de me tourner vers elle pour la regarder dans les yeux. Elle se foutait de ma gueule en fait ? Ça devait être les hormones. Je ne voyais pas d’autres choses au final.

- On s’en branle que le père de ton petit ami ait fait mumuse avec la magie noire ou pas. Ce n’est pas important. Il n’y est plus maintenant et c’est ce qui compte ! Là, tu lèves ton petit derrière et tu entres dans le coven que je te fasse une purification et qu’on s’assure que t’as pas une merde de collé sous des foutus Louboutin ! Oui, je sais que ce sont des Louboutin !

Je sortais de ma voiture en continuant de grogner et je lui ouvrais la porte en serrant la mâchoire. Elle allait me rendre dingue. Non, elle m’avait rendu complètement dingue ! Je rêvais de cette soirée dans mon pyjama à agacer Joanna et voilà le résultat. Je continuais de marmonner comme un gamin en me rendant à la porte après avoir fermé la portière de ma prime annuel.

- Un envoûtement, des chasseurs, une sortie sans me le dire et en plus une histoire de magie noire … Je te jure, je t’abonne à toutes les chaînes que je t’ai dit !

Et voilà, il fallait s'en douter, cela arriverait, Brad était en train de pêter une durite... Et bizarrementm au lieu de m'énerver, ça m'amusait. Je dus me retenir de rire, surtout en voyant sa tête... du coup, je fixai l'horizon, agrippée à la poignée de la portière. Mais rien à faire, sa remarque sur ses cheveux me fit éclater de rire. Je pense que ce devait être mes nerfs qui lâchaient après toute cette pression.

- Tu es vraiment... en train... de parler... de tes cheveux ?

Mes phrases étaient espacées de rires qui finirent par des sanglots. Nom d'un chien qu'est-ce qui m'arrivait encore ? Je détestais ça.

- Oh Brad, pourquoi j'ai toujours la poisse comme ça ?

Toujours sanglottante, je tournai cette fois le regard vers lui, très sérieuse.

- Quelle idée de penser directement à ça ? répétai-je après lui. Ben moi j'y pense figure-toi, parce que comme tu me l'as si bien balancé à la gueule il y a quelques temps, je suis alcoolique depuis des années et que c'est un putain d'épreuve pour moi de voir des verres de whisky me passer sous le nez ! Et puis ce soir je voulais que tu puisses passer une soirée tranquille et rentrer tôt pour une fois, parce que je sais que tu fais beaucoup ces temps-ci pour alléger ma charge de travail, et je voulais t'en remercier en te laissant passer du temps avec Grace... et même ça j'en suis pas capable...

Mes yeux pleuraient telles des fontaines et je dus attraper des mouchoirs dans une des boites à gants de la voiture de mon meilleur ami pour les éponger. Soudain, ma tristesse se mua en colère et je regardai Brad en fronçant les sourcils.

- Tu trouves qu'on s'en branle ? Bah moi tu vois, je trouve ça grave ! J'étais pas au courant, et j'aurais aimé l'être avant ! Enfin quoi, tu sais très bien que les mages noirs réellement repentis sont très rares ! Il s'agit du père de Karl, qui lui est le père de mon bébé, tu ncomprendras que ça m'inquiète un tantinet !

J'avais déjà du mal à être tolérante avec la magie rouge, alors la magie noire...
Nous étions arrivés à White Chapel, le lieu au monde où je me sentais le mieux. Brad m'ouvrit la portière, et le laissant grogner, je me dirigeai vers la porte. Une fois le seuil franchi, aussitôt davantage de sérennité me prit, je me sentis mieux.

- Oui, des Louboutins, tu as l'oeil, c'est toi qui me les avais offertes.

J'esquissai un sourire et avançai vers le fond de la chapelle, contournant l'autel pour venir apposer ma main contre le hêtre blanc. Cet arbre pourvu d'énergies positives m'avait toujours aidée à me ressourcer et je savais qu'il en était de même pour les sorciers du coven. J'y restai respectueusement quelques secondes, les yeux clos, avant de rompre le contact et venir m'asseoir au bord de l'autel face à mon Bradroit.

- J'ai jamais omis de te dire que je sortais, Brad, je t'ai dit de rentrer parce que j'allais voir Arthur, et que j'allais pas t'emmerder avec une simple discussion non formelle.

J'esquissai un sourire.

- Au moins sur Disney + y a Star Wars... C'est June qui me l'a dit.

Je devais reconnaître que les soirées films avec nos familiers affalés sur nous, ça me manquait un peu... Et puis mon vernis rose à paillettes spécial Joanna s'ennuyait...

Mais c’était que je faisais rire la dame en question. Il n’y avait rien de drôle dans ce que je venais de dire. Ma fibre capillaire restait ma fibre capillaire. Je fronçais les sourcils en la regardant. J’avais envie de fumer une clope et de boire un verre alors que j’étais non fumeur avec toutes ces bêtises !

- Ouais bah j’ai choisi de perdre mes cheveux pour ta sécurité. C’était les cheveux ou les muscles … Ah puis merde ! On va pas revenir sur mon absence de fibre capillaire. De toute façon tu les aurais fait cramer. T’as fini de rire ?!

Je me retenais moi-même autant que je pouvais. Elle me demandait ensuite pourquoi elle avait autant la poisse et je me concentrais sur la route.

- Si tu suivais ton instinct ça aiderait un peu non ? À croire que ton instinct de survie est mort à force de, excuse-moi, vider des verres de whisky. Je ne t’en veux pas d’avoir tenté de me laisser une soirée de congé Lyanna, mais ça fait partie de mon boulot de surveiller tes fesses. Je ne compte pas arrêter d’ailleurs. Tu comptes trop pour moi …

Même si elle m’avait fait souffrir avec son alcoolisme. J’avais épongé au maximum. J’avais couvert les traces et les problèmes. J’avais fait mon boulot. J’avais fait ce que l’on attendait d’un bras droit de Coven. Je serais toujours ainsi. Je serais toujours le meilleur ami sur qui elle pouvait compter. L’avais-je aimé un jour ? Non, pas comme amoureuse. Nous avions été amant quelques fois, mais sans plus. Je vivais ma vie comme je le voulais et je voulais simplement la voir heureuse. Une soeur de coeur et de pacte jusque dans la mort. Je levais les yeux au ciel sur son emportement face à Arthur Fitzgerald.

- Je pense surtout que tu mets ta colère et ta haine au mauvais endroit. Nous l’aurions senti si Arthur était malsain et ce n’est pas le cas.

Je levais les yeux au ciel alors qu’elle me parlait des chaussures. Bien sur que je reconnaissais ces chaussures au prix qu’elles comptaient. Elle les voulait tellement en prime. Je comptais lui offrir un Birkin d’ailleurs, mais chaque chose en son temps. Je la laissais aller se ressourcer à l’hêtre et j’allais dans le bureau prendre de la sauge et de l’eau bénite. Je connaissais bien mes rituels de purifications et de guérisons. Ils demandaient de l’énergie et j’avais été sculpter pour ça. Je revenais et elle s’installait sur l’autel face à moi. Je rigolais alors qu’elle me parlait de Disney +.

- Ouais, mais les Die Hard sont sur Netflix.

J’allumais la sauge avant de réciter une incantation. J’aimais particulièrement l’odeur de cette dernière d’ailleurs. Je prenais mon temps pour retirer toute les traces d’énergie négatives qu’elle pouvait trainer. Je prenais ensuite ses mains pour les mettre paume vers le ciel. Quelques gouttes d’eau bénite sur mes doigts et je dessinais un pentacle dans chacune de ses mains. Concentré dans mes mouvements avant de le faire sur son front.

- Je ne veux plus que tu sortes pour des rencontres ou des choses sans m’aviser adéquatement. Je resterai dans la bagnole si ça peut te faire plaisir, mais je ne supporterais pas de te perdre Lyanna … Ni de perdre mon neveux ou ma nièce …

C’était plus fort que moi, chaque fois que Brad évoquait ses cheveux, ou l’absence de ceux-ci, je riais… Là en plus, mélanger à la pression qui redescendait, c’était inévitable.

- Il faudra un jour que tu m’expliques en quoi avoir des muscles enlève le droit d’avoir des cheveux…

J’avais du mal à me retenir de rire surtout en l’entendant me demander d’arrêter et sachant très bien que lui aussi en avait envie. Mais les hormones en pagaille me renvoyèrent à un autre état émotionnel, me faisant soudain sangloter en me plaignant d’attirer la malchance. La remarque de mon meilleur ami me tira une petite moue.

- Arrête, j’ai quand même un instinct de survie normal… ça n’a rien à voir avec le whisky. Je crois que j’ai un peu trop confiance. On peut arrêter de parler de whisky?

Mes mains recommençaient à trembler un peu. J’en avais marre de cet état, je faisais de gros effort pour reprendre le contrôle de ma vie mais c’était un chemin interminablement long.

- Tu comptes aussi pour moi Brady, dis-je, émue par sa dernière phrase.

J’en venais à parler de ce que j’avais découvert ce soir, ou du moins l’accusation qui avait été lancée. Mon « Bradroit » avait l’air de prendre ça à la légère mais pour moi c’était un sujet important.

- Ah tu crois qu’on l’aurait senti? Vraiment? Moi je crois au contraire que les pires intentions savent très bien se dissimuler. Nom de dieu, je suis fiancée à un sorcier rouge et son père est potentiellement un ancien, ou pas d’ailleurs, mage noir… Je vais finir destituée de mon poste à ce train-là! Et peut-être même bannie du coven…

J’avais pensé à voix haute, et cette idée me terrifiait. Mon coven, c’était devenu toute ma vie. Ma famille. Et je voulais protéger ma famille, celle de coven et celle de sang. Je posai une main sur mon ventre alors que j’étais finalement assise sur l’autel de White Chapel. Je me sentais bien dans mon coven, en présence du grand hêtre blanc bicentenaire. Nous parlions alors de Disney + et Netflix qui contenaient nos films préférés, tandis que Brad allumait de la sauge. Je fermai les yeux en inspirant profondément. Je le laissai ensuite prendre mes mains, sans jamais l’interrompre. J’esquissai un sourire fier, Bradley Spencer était capable d’être un sorcier sérieux quand il le voulait, récitant impeccablement l’incantation. Une fois qu’il eut terminé, il reprit la parole et je l’écoutai religieusement.

- Tu me perdras jamais, Brad, je compte bien être une mère chiante pour ce petit bout de chou, et une grand-mère un jour, même si on s’entend que je suis bien trop belle pour être vieille.

Je repris mon sérieux quelques instants.

- Je te le promets, je dirai tout, même quand je vais faire pipi, ça te va? Je peux te dire qu’en ce moment tu vas garder la porte des chiottes un paquet de fois.

En réalité, j’étais tellement soulagée d’avoir pu quitter cette soirée sans passer par la case « chasseurs »!

- Je meurs de faim, on commande à manger avant de rentrer? A moins qu’on dorme ici?