Richard et Stefano Récemment un évènement de grande importance avait eu lieu à Los Angeles et avait bien faillit plonger toute la ville dans un chaos infernal : un génie avait réussit à dégoter la boîte de Pandore et à libérer plusieurs maux. Richard n’en n’avait entendu parler qu’après coup grâce à ses contacts du monde surnaturel. Là était donc la raison pour laquelle cette nuit-là les arrestations avaient été nombreuses et que Rampart Station avait été mis à rude contribution. Beaucoup avaient dû faire des heures supplémentaires, lui le premier, pour aider à contenir les dégradations de biens, les bagarres dans les rues et surtout pour boucler tous les dossiers administratifs liés aux arrestations.
Ce soir était censé être calme et ne pas amener les agents à courir partout pour boucler tel ou tel dossier ou partir en intervention. Les effets secondaires de la boîte de Pandore s’étaient presque totalement dissipés et c’était vraiment pour le mieux, tout le monde serait moins à fleur de peau. Faisant son habituel tour des différents bureaux pour prendre des nouvelles de ses agents et pour en savoir plus où ils étaient rendus dans leurs enquêtes, il finit par être mis au courant qu’un gars venait d’être amené en dégrisement pour ivresse sur la voie publique et apparemment il s’agissait d’un de leur habitués. Intrigué il passa à l’accueil récupérer le dossier du bougre et il se mit à consulter son palmarès tout en se dirigeant vers la cellule où Stefano Kray se trouvait.
- Et bien Monsieur Kray, je vais finir par garder une cellule rien que pour vous étant donné qu’on vous voit régulièrement, peut-être même que je pourrais y faire graver votre nom ! Bon la dernière fois vous avez voulu faire du catch contre un arbre. Cette fois c’est quoi ? demanda-t-il en refermant le dossier et le confiant à l’agent qui était chargé de surveiller leurs gardés à vue de la soirée.
Stefano Kray était un vampire que, malheureusement pour le capitaine de police, Richard avait déjà croisé par le passé. Si le phénix se souvenait parfaitement de ce type, l’autre ne le remettait pas et c’était pour le mieux pour l’instant. Très mauvais souvenir. Richard pris une chaise et s’installa à environs une cinquantaine de centimètres de la cellule. Il était bien conscient que malgré son état, le vampire était là de son plein gré et qu’il ne sortait pas de lui-même pour éviter d’attirer l’attention.
- Va falloir songer à stopper l'alcool si ça vous met dans cet état !
Richard et Stefano Stefano en avait marre d’être dans cette cellule avec Marco. Le plombier qui avait voulu une vieille dame mais qui s’était fait défoncé par un sac à main en cuir rouge. Son visage était tuméfié et sa lèvre gonflée et fendue par les coups portés de la vieille dame. Stefano ne connaissait pas cette femme mais il allait l’épouser à coup sûr, elle frappait mieux qu’un boxer et puis d’après son récit, elle avait son caractère. Quant à Stefano, il avait fait quelque chose de pas très joli mais qui en soit n’était pas dangereux. Il avait créé un immense bouchon dans une rue sous l’effet de la drogue pour jouer avec Pierre-Feuille-Ciseaux avec les automobilistes arrêtés par lui. S’ils gagnaient, ils pouvaient passer et rejoindre le feu rouge afin de partir. C’était la faute de la drogue mais Stefano s’était marré, certains avaient pris à la rigolade, d’autres pas du tout et avaient appelé les flics. Le monde avait vraiment changé. Les gens ne savaient plus vraiment de rire. Etait-ce quelque chose d’illégale ? Oui. Méritait-il de se faire enfermer pour avoir voulu jouer à Pierre-Feuille-Ciseaux avec des inconnus ? Non. Quoique, maintenant qu’il était en train de penser. Il n’avait pas fait que ça, des paris illégaux mais avec des amis, cela ne comptait pas, si ? Enfin, ils n’étaient pas des amis avant qu’il les rencontre en cette soirée. Dure soirée pour Stefano qui sentait l’alcool et le sang de Marco.
Soudain, il entendit des pas arriver vers sa cellule et il se leva rapidement, en un bond presque gracieux. Les vampires avaient une démarche prédatrice, féline presque naturelle pour elle. Leurs muscles semblaient devenir flexibles et graciles afin d’améliorer la chasse à l’homme. Pour mieux les éblouir ? Ou ne pas faire de bruits ? Il dirait les deux. Soudain, il vit un bel homme brun, séduisant et magnifique.
-Oh le beau gosse, je vais le fourrer comme un chou à la crème, déclara-t-il sans faire exprès à haute voix.
Il connaissait l’homme brun, c’était le capitaine de la police. Il eut un sourire en écoutant l’homme parler et il eut un sourire.
-Salut mon amour, je suis là parce que tu m’as manqué, toi et ton petit corps musclé, répondit-il avec un sourire taquin. Je n’ai rien fais d’illégale, pas à ma connaissance et puis ce n’est pas l’alcool ce coup-ci, ajouta Stefano d’un air nonchalant tout en caressant les barreaux en fer d’un air paresseux.
Il trouvait cette situation comique surtout que Marco semblait ne plus vouloir parler mais ricaner face à la conversation. Stefano adorait faire rire tout le monde et les énerver, c’était son péché mignon.
Richard et Stefano De très mauvais souvenirs. Voilà ce conservait le phénix de sa toute première rencontre avec le vampire. Racisme, violence et mort. Très grossier résumé du grief entre les deux mais la base était là même si Stefano Kray n'avait pas en face de lui la même personne qu'il avait connue en Arizona. Peu importait, le phénix pouvait profiter de la situation pour se moquer un peu. Lorsqu'il arriva près de la cellule où était enfermé le vampire, il leva les yeux au ciel en entendant les paroles de ce dernier. Richard n'était pas de ce bord là et ne l'avait probablement jamais été, entendre ce genre de réflexions l'agaçait plus qu'autre chose étant donné qu'il n'y était pas ouvert. Il préféra détourner un peu l'attention en se moquant de cette énième arrestation pour le vampire.
- Rien d'illégal c'est vite dit quand il s'agit de la consommation de drogue, pour rappel seule la marijuana est légale en Californie, M. Kray ! répondit Richard.
Il jeta un coup d'oeil au compagnon de cellule du vampire, qui s'était fait frappé par une mamie, et il se garda bien d'afficher un sourire moqueur. Il concentra de nouveau son attention sur le vampire.
- Bon, on va se la refaire. Qu'est-ce qu'il s'est passé, Kray ?
Il avait beau avoir le compte-rendu de l'arrestation dans les mains avec différents témoignages mais il avait toujours demander la version des premiers concernés. C'était toujours intéressant et parfois certains étaient tellement à fond dans leur récit qu'ils ne se rendaient pas compte des conneries qu'ils avaient faites. Le phénix avait hâte d'entendre ce récit qui semblait être aussi haut en couleur que l'être lui-même. Il en aurait probablement pour un bon moment mais peu importait, il était quelqu'un qui écoutait les autres et même parfois un peu au goût de certains. Il afficha un léger sourire à l'attention du vampire et attendit patiemment que ce dernier lui raconte l'histoire. Peut-être que ce serait aussi loufoque qu'Alice au Pays des Merveilles. Qui sait ?
Richard et Stefano Qu’il est beau ce capitaine, il peut larguer les amarres dans mon port quand il veut, pensa Stefano. Le vampire avait un sourire malicieux affiché sur le visage tandis qu’il écoutait l’homme se moquer de lui et de son collègue. Bon, son voisin de cellule était une loque, un idiot pour s’être fait tabasser par une vieille femme. Une vieille femme qui allait devenir la sienne, bientôt. Enfin, s’il arrivait à s’en sortir de cette cellule car il n’avait pas vraiment envie de rester là. Il avait d’autres chats à fouetter, enfin, une chèvre à promener. Stefano eut un sourire, il savait comment se dépêtrer de toutes les situations, surtout avec l’ordre et la police. Depuis toujours, il s’était montré débrouillard et c’était quelqu’un d’éloquent.
-C’était de la marijuana. Donc c’est légal, rétorqua Stefano en oubliant la partie extasie et cocaïne dans ses drogues. Elle était bonne, fraîche tout en étant asséché. Le mec qui l’a faite a du talent. Il met de l’amour dans sa cuisine, ajouta le vampire avec un air rêveur.
Le capitaine voulait sa version de l’histoire pour savoir ce qui s’était passé. Au fur et à mesure que Stefano avait passé son temps au commissariat, il savait comment cela se passait. Généralement, les flics le relâchaient tant, c’était une broutille ou tout simplement, ils étaient morts de rire par le récit. C’était un talent d’orateur qu’il exerçait avec une certaine minutie et précision après tout, lorsqu’il était humain, c’était un politicien et un marchand de soie qui prospérait dans l’Attique. Il regarda le capitaine dans les yeux avant de faire semblant de capituler dans un soupir faussement vaincu.
-Bon, je vais te le dire, déclara Stefano. Ce matin, je me suis levé de mauvaise humeur car ma chèvre avait mangé ma cravate préférée, elle est bleue satinée, c’est comme de la soie quand elle te serre le cou. Si tous les pendus pourraient se faire pendre avec, ils seraient heureux, aucun doute là-dessus. Je me suis donc levé de mauvais poil et j’ai pris un petit déjeuner, des Cheerios avec du bacon mais les cheerios étaient horribles, mon colocataire les avait oubliés au soleil hier soir. Bref, je suis allé dans un bar me saoulé avec un ami. On s’est retrouvé pour parler de deux femmes bien distinctes et au fil des bières, cela est fini par une discussion sur la deuxième guerre mondiale qui a fait évoluer le monde d’une manière technologique et armement ainsi qu’humanitaire. Ensuite, on est parti sur une partie de Pierre-Feuille-Ciseaux, car on n’arrive pas à tomber d’accord. J’ai gagné et il m’a donné un défi que j’ai refusé au départ. Vous me connaissez, je ne suis pas un fauteur de trouble. Son défi « arrêter le plus de voitures pour en faire des matchs ». J’ai refusé et je suis parti dans mon bar, prenant de la marijuana. Sous l’effet de la drogue, j’ai réussi le défi face à mon reflet. Devinez, j’ai gagné et j’ai décidé de faire cela à plus grands échelle en le faisant avec des conducteurs de voitures, raconta-t-il d’une manière nonchalante comme s’il parlait de la pluie et du beau temps à un capitaine de police.
Richard et Stefano S'il n'y avait pas de témoins, Richard serait très probablement déjà en train de cramer la figure du vampire. Il jouait les humoristes mais le phénix n'était pas dupe et la seule arme qu'il possédait, qu'on pouvait utiliser sans alarmer qui que ce soit, était la moquerie. Dans l'esprit du capitaine de police, le vampire était un dépravé et le phénix se demandait comment il était possible de se comporter de cette manière alors qu'il était une créature puissante. Légalement seule la marijuana pouvait être consommée en Californie mais vu l'état dans lequel avait été retrouvé Stefano Kray cela ne devait pas être la seule drogue qu'il avait consommé ce soir.
Richard n'avait pas que ça à faire d'écouter le vampire vanter la qualité de sa marijuana, il voulait les détails de l'affaire et ce dernier ne tarda pas à le lancer dans un récit haut en couleur et le phénix fût attentif même si les détails étaient invraisemblables. Une chèvre de compagnie qui mangeait une cravate ? Un vampire qui mangeait de Cheerios ? Le vampire le prenait pour un idiot, il ne sentait pas que le capitaine n'était pas humain ? Le phénix soupira.
- Vius que vous arrêtiez la drogue Stefano, vous avez mis en danger pas mal de personne, dit-il d'une voix lasse avant de baisser un peu la voix. Un vampire qui mange des Cheerios, on me l'avait encore jamais faite. Oui, je sais ce que vous êtes et je sais aussi que vous pourriez sortir d'ici en un clin d'oeil.
Richard n'aimait pas les vampires mais concernant Stefano Kray c'était un désamour total, peut-être de la détestation. Ce vampire était dangereux malgré des apparences d'illuminé. En soit il n'était pas totalement fou car le fait qu'il se laisse embarquer par la police montrait soit qu'il était complètement déchiré soit qu'il ne se moquait pas éperdument des règles de la société.
Richard et StefanoStefano se fichait bien des règles de la société, se fichait même du respect des règles. Son dosser judiciaire était aussi énorme qu’une encyclopédie en 13 volumes. Le pire dans cette histoire, c’était qu’il était plutôt fier de se faire enfermer. Ce n’était pas une histoire d’être bourré ou drogué ou encore respecter la loi. Non, c’était plutôt une histoire de vouloir faire dans le sociable. Stefano adorait faire des rencontres comme son codétenu qui venait de se faire défoncer par une mamie. Une mamie qui allait le connaître et peut-être même l’épouser. C’était dans ces cellules que Stefano pouvait admirer la véritable société d’aujourd’hui. C’était dans cet endroit puant l’urine et l’alcool dont on pouvait admirer une certaine grandeur dans les misères de chaque personne. Chaque valeur mis à nu dans un confinement sale. C’était plutôt marrant d’observer cela. Le vampire regardait le phénix, penchant la tête sur le côté avec un sourire qui se fit plus malveillant qu’ironique, finalement.
Ses yeux luisaient d’un éclat de cruauté et de malice en écoutant le capitaine murmurer ces mots. Stefano était le seul qui avait la capacité de le comprendre et de l’entendre. Un petit ricanement sortit de ses lèvres, amusé et mauvais à la fois. Il s’approchait des barreaux pour regarder le phénix. Il savait que l’homme n’était pas humain mais il s’en fichait pas mal.
-Donc, les choses sont claires maintenant à propos de nos natures respectives. Libère-moi, je dois trouver une femme âgée et me marier avec, car elle m’a l’air sexy et fripé à souhait. Je ne vais pas arrêter la drogue, encore moins l’alcool et les cheerios. Et non, je ne plaisante pas, déclara Stefano avec un petit sourire en coin, arrogant.
Il vint à s’approcher des barreaux, à quelques centimètres du capitaine.
-Non, je ne me fiche pas de toi, mon mignon. Vraiment pas, tout est la vérité. Pourquoi mentirais-je ? Demanda Stefano curieux face à ça. Bon t’as des chips ? Tu m’en passes, réclama le vampire ennuyé par la situation.
Il ne valait pas l’énerver quand il s’ennuyait. Il était un peu trop lunatique en ce moment, c’était le printemps, ça.
Richard et Stefano Richard était partagé quant à la réelle présence du vampire en cellule, face à lui, parce qu'en un sens cette créature avide de sang pour survivre pouvait très bien se servir de ses multiples arrestation pour pouvoir remplir son tableau de chasse et n'avoir qu'à tendre la main pour ce servir. Ça, le phénix ne pouvait pas se le permettre. L'idée même qu'un de ses agents pouvait se retrouver entre les crocs acérés du vampire le faisait frissonner. Alors il était devant le vampire, en plein dilemme concernant Stefano. Il craignait pour ses agents alors s'arranger qu'il soit à l'avenir arrêté par d'autres pour qu'il soit amené ailleurs dans la ville était une solution comme une autre pour protéger Rampart Station mais cela signifiait mettre en danger d'autre policiers, innocents de toutes ces histoires liées aux être surnaturels, et ça non plus il ne pouvait pas se le permettre il avait un trop bon fond pour "sacrifier" qui que ce soit d'autre que lui. Il écouta attentivement ce que le vampire avait à répondre et il soupira. Ce vampire était un cas et plus le phénix restait à côté de lui, plus il apprenait des choses qu'il aurait préféré ne pas connaître. Une lueur passa dans les yeux de Stefano qui réveilla chez Richard deux émotions aux antipodes l'une de l'autre : la crainte face à cette malveillance et l'amusement face à ce que l'être de la nuit racontait. Un être haut en couleur qui restait tout de même un chasseur prêt à fondre sur sa proie.
- Tu veux te trouver une petite femme pour s'occuper de ton logis ? Pourquoi prendre une grand-mère que te claquera entre les doigts dans pas longtemps alors que tu peux prendre une jeune femme ? dit-il en essayant de rire de cette situation même s'il était quelque peu dégoûté d'imaginer un vampire se marier avec une mamie. Pourquoi tu me mentirais ? Peut-être pour m'embrouiller et que je te sorte plus rapidement d'ici ? Richard se retourna et demanda à l'aent d'aller chercher un paquet de chips. Vous autres, voujs arrivez vraiment à manger solide ou c'est que ce liquide ?
Richard et Stefano Stefano avait un petit sourire face à la tête du phœnix qui se tenait en face de lui. Tous les deux savaient que Stefano était en position de force même si cela n’en avait pas l’air pour un témoin extérieur. Il n’avait qu’à pousser cette grille, appliquer un peu de force pour faire sortir les gonds de la porte. Il n’avait besoin de que d’un seule seconde pour que tout change. Il ne lui fallait qu’un seul moment où son mauvais caractère ressurgisse. Un seul moment où Stefano pouvait perdre patience. Il aimait être derrière les barreaux, regardé ses policiers se croire en position supérieur face à lui sans savoir qu’ils n’étaient pas les chasseurs mais les proies embusquées dans leurs propres terriers. Il était le renard qui s’était glissé dans le terrier du lapin et n’attendait que le moment pour croquer les lapins qui se croyaient en sécurité. Richard le savait. Stefano le savait. C’était lui qui avait toutes les cartes entre ses mains. Il était le maître du jeu qu’il avait inventé. Une chasse à cour où il n’avait ni besoin de chiens pour embusquer ses proies. C’était le chasseur qui se faisait poursuivre par ses proies. Douce ironie qui l’amusait énormément. Stefano pouvait boire au sein du coup des marginaux en cellule ou les obèses qui mangeaient des donuts.
Il haussait un sourcil face à Richard, un air à la fois mauvais et amusé sur le visage. C’était un air qui aurait pu être pensé comme un homme qui jouait le malin mais il le pouvait. Il avait un air de filou, un interdit attirant, amusant mais tout aussi désarçonnant et effrayant pour ceux qui aimaient contrôler la vie.
-Elles sont toutes des gamines face à mon âge, tu sais. De plus, vaut mieux que la grande mère qui a déjà vécu sa vie crève plutôt qu’une jeune fille qui a tant à vivre, répondit Stefano d’un ton nonchalant comme si la vie et la mort était quelque chose d’aussi simple qu’un t-shirt. De la condescendance pure.
Stefano eut un petit rire en l’écoutant. Apparemment, le petit phoenix était stupide et lent dans son esprit mais tellement beau que Stefano aimerait le croquer avec avidité.
-Oh oh, petit, heureusement que t’es chaud comme la braise parce que la partie cervelle a une panne de courant en ce moment. Je suis dans la cellule parce que je le veux mais il suffit d’un signe, d’un moment. N’as-tu pas compris que je suis en position de force par rapport à vous tous ? Je suis le renard dans un terrier rempli de lapin. Un renard affamé. Donc, je n’ai aucune raison de te mentir, déclara-t-il en pouffant de rire. Et pour ce qui est de la nourriture. Nous préférons la nourriture liquide mais parfois un peu de solide, c’est possible mais ça n’a presque pas de goût, plus comme manger de l’air avec une odeur particulière, ça nourrit pas mais toujours bon pour l’odeur et le goût. C’est tout, beau gosse ? Peut-on se faire des mamours dans les vestiaires maintenant ? Déclara-t-il en passant sa main à travers les barreaux pour toucher la chemise d’une manière sensuelle.
Il était clair que Stefano était intéressé par le beau policier et voulait bien s’amuser à jouer avec des doritos au fromage sur le corps du bel Apollon.
Richard et Stefano Stefano représentait un réel mystère pour Richard qui ne comprenait pourquoi il venait aussi régulièrement en séjour de courte durée dans les différents postes de police de la ville. Certes vivre aussi longtemps qu'un vampire pouvait sûrement les amener à devenir zinzins, s'ils ne l'étaient pas d'or et déjà lors de leur transformation, mais le capitaine n'arrivait pas à comprendre ce jeu qui semblait en avoir été fait par l'homme avec qui il s'entretenait. Et même s'il était dans le métier depuis un bon moment, tout un tas de trucs ne cessait de le surprendre.
Depuis plusieurs secondes il avait en tête l'image du vampire et d'une mamie et ça ne cessait pas de lui donner la chair de poule. Même s'il s'agissait de goûts, c'était tout de même dégoûtant bien que le phénix n'ait rien contre les anciens. Et puis entendre le vampire parler aussi aisément préférer tuer de vieilles dames que des jeunes avait quelque chose de glaçant pour celui qui essayait de sauver les personnes qui en avaient besoin.
- Et ben... comme on dit : chacun ses goûts ! dit-il avant de se taire pour écouter la suite. Il plissa légèrement les yeux. Stefano était décidément un sacré personnage, dangereux et timbré. Il n'aimait vraiment pas trop ça et si le poste n'était pas un bâtiment public il se donnerai à cœur joie de retirer son invitation magique au vampire. Ce dernier lui expliqua que bien sûr les vampires se nourrissaient de liquide et que s'ils tentaient de la nourriture solide cela se révélait sans goût. Quelle horreur de ne pas pouvoir le goût d'un délicieux cannoli. Richard fut surpris par les gestes entrepris par Stefano qui passa son bras entre les barreaux pour tenter d'agripper le phénix par la chemise. Oh doucement ! Je sais que tu es ici de ton plein gré par contre tu fais le con et c'est pas moi qui serait chaud comme la braise. Faudra juste qu'on passe l'aspirateur après ! commença-t-il avant de déclarer d'une voix sérieuse, une pointe de gêne pouvant se faire entendre. Je suis plus pêche que banane, Kray, j'ai jamais cherché à regarder ailleurs donc je doute que ça se passe aujourd'hui, ici et avec toi !
Richard et Stefano Stefano eut un sourire dément en écoutant le phénix parler. Bien sûr, c’était une blague. Jamais, il n’allait épouser une femme, même une vieille. Tout simplement parce qu’il était contre le mariage ; Il s’était marié à une époque où il était considéré comme un adulte. A cette époque, il aurait été considéré comme un enfant, allant à l’école. Il s’était marié avec une jeune fille du même âge. Ils étaient des enfants pour cette époque mais lorsqu’il avait 12 ans, simplement 12 ans, c’était normal. Stefano n’avait pas été un bon époux. Il n’était pas non plus, horrible avec Hélénê. Il lui offrait de jolies choses, partageant le même lit. Il n’avait jamais levé la main sur elle, ni sur ses enfants. Aucune punition. Elle pouvait faire ce qu’elle voulait. C’était une grecque plutôt libre. Cependant, Stefano n’avait jamais été à son écoute et préférait en faire qu’à sa tête. Il aurait du prendre du recul. Par la suite, il s’était marié une autre fois avec Makebah mais elle était morte de la main d’un démon. Là, il ne voulait plus vraiment se marier. Profiter d’une belle vie de célibataire ou en couple avec quelqu’un, c’était le mieux pour Stefano. Il n’allait pas se marier avec une humaine, c’était certain. Leurs vies étaient trop éphémères et trop fragiles pour traîner avec un vampire tel que lui.
Il eut un sourire en voyant le phénix comprendre son choix de vie. Stefano n’était pas stupide, malgré ses apparences. Il avait ce talent de rendre les gens fous, de savoir chanter et jouer du piano. Cependant, il avait un plus grand talent quasiment inné en lui. Celui de se faire sous-estimer par tout le monde avant qu’ils découvrent la réalité. Il était un vampire mais cette qualité était déjà avant sa transformation. Les gens le pensaient stupides, idiots mais en réalité c’était un vampire intelligent, rusé, vicelard et roublard. Le phénix n’avait-il pas compris que leur échange était surtout un amusement en prime. Stefano était dangereux à cause de ce masque de petit plaisantin qui cachait le véritable manipulateur en dessous. Il n’agissait que pour ses intérêts, ainsi que celle de sa famille mais aucunement pour les autres. Il eut un rire mauvais en entendant le phénix parler. Relâchant la chemise et se tenant les côtes.
-J’aimerais voir ça, morveux ! Me tuer dans un commissariat de police, devant témoin ? Pas bien, mon doux, rétorqua Stefano avec un sourire mauvais. Veux-tu qu’on joue à ce petit jeu ? Demanda-t-il en s’approchant de deux hommes dans la même cellule que lui.
Il vint à se tourner vers celui qui s’était fait tabasser par une vieille dame. Une lopette comme personne n’en faisait plus. Une idée vint à germer dans son esprit.
-Regarde Shérif, ordonna-t-il en se penchant. Lève-toi et lève une jambe, ordonna-t-il d’une voix impérieuse, utilisant la persuasion. L’humain vint à s’exécuter et Stefano sourit en se tournant vers l’autre. Tue-le, s’il remet sa jambe par terre, ordonna-t-il avec son pouvoir.
L’homme se mit debout, prêt à en découdre, attendant avec impatience de pouvoir le buter. Un sourire mauvais étira ses lèvres.
-Moi, je pense que si tu me tues, et tu ne le feras pas. Tu perdras ton job, ta réputation. Ces nigauds vont s’entretuer et tout sera sur tes épaules. Ne vois-tu pas que tu n’es pas le plus malin dans cette histoire. De plus, comment peux-tu dire que tu n’aimes pas la banane sans y avoir goûté. En plus, je suis plutôt doué, ajouta-t-il avec un sourire satisfait.
Stefano vint à s’approcher de la porte tandis que celui qui a la jambe levée commençait à perdre équilibre.
-Phénix, ouvre-moi la porte, toi qui a la clé avant que je l’explose et que les deux s’entretuent, s’enquit Stefano avec un petit sourire, passant sa main sur l’aine du policier. On pourrait s’amuser tous les deux, découvrir de nouvelles choses que tu n’as jamais osé deviner, je suis plutôt doué pour surprendre, murmura-t-il d’un air charmeur mais dont le sourire était satisfait.
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