Bien sûre Dali n’était pas dans cet endroit pour se nourrir, elle n’avait besoin que de sang, mais son repas avait envie d’un burger. L’indienne n’avait pas vraiment la tennue adaptée pour ce lieux, son style moderne et coloré détonnait un peu, mais elle n’y faisait pas attention Dali se sentait à l’aise partout. Elle était toujours confiante en elle, toujours souriante et positive, elle s’en fichait du regard des gens et elle avait faim. Elle avait hâte que Peter le petit medium termine son burger. Dali était toujours très prévenante avec ses repas, amicale, mais en arrivant ici elle ne connaissait personne et devait reconstruire son garde-manger.
- Donc tu travailles dans un magasin de BD ? Ça a l’air intéressant ! fit-elle avec un grand sourire plein de chaleur. Je n’en lis pas vraiment, mais je pourrais me montrer curieuse, tu pourrais me faire découvrir… - La prochaine fois je t’apporte une pile des essentiels. - Une pile ? - Oh juste une trentaine… - D’accord, répondit Dali aussi souriante que possible en buvant une gorgée de la bière seule chose qu’elle pouvait manger aussi.
Son repas reprit une autre gorgée du sien, elle avait un peu tapé au hasard, elle n’était pas certaine de vouloir discuter de comics à chacune de leur rencontre. Généralement la vampire aimait nouer des amitiés funs et enrichissantes avec ses repas, parfois ils étaient aussi ses amants, mais ce n’était pas une constante. L’indienne voulait juste passer un bon moment, se sentir reput autant physiquement et qu'intellectuellement, elle n’aimait pas perdre de temps. Découvrir l’univers des comics ne lui semblait pas utile, c’était sûrement passionnant, mais ça ne lui servirait pas en tant que bras droit. Son téléphone sonna, c’était Sigrid, elle devait répondre, c’était sa reine.
- Pardonne-moi Peter, je dois prendre cet appel, je reviens très tôt, elle se leva se dirigea vers la sortie et bouscula un homme. Oh excusez-moi, je suis vraiment navrée, c’est de ma faute, je suis désolée… Je peux vous… Stolas, lâcha-t-elle soudainement avec froideur en voyant ce visage qu’elle aurait préféré ne jamais revoir de toute sa vie.
Ils s’étaient rencontrés il y’a quelques mois seulement, elle était venue à Los Angeles observer de loin Sigrid, observer le sale vampire lui servant de bras droit à sa place, sa place légitime en tant que première infante de la reine viking. Elle était tellement jalouse à l’époque et malheureuse, cela faisait presque 10 ans qu’elle vivait loin de la femme à qui elle avait juré loyauté. Elle avait atterri dans un bar et cet homme l’avait abordé, ce démon, elle était déjà bien ivre et son sang sentait si bon, le sang de démon était une putain de drogue pour un vampire. Elle n’y avait jamais goutté, elle voulait être parfaite pour sa reine, mais là tant de rage bouillonnait dans son sang elle avait goûté son sang, on ne peut pas dire qu’ils avaient eu une grande conversation, le lendemain elle avait recommencé, puis elle avait eu honte et elle l’avait rejeté comme un malpropre. Elle lui avait tourné le dos pour ne plus jamais le revoir, enfin elle l’avait espéré, mais là il était devant elle travaillant visiblement dans ce lieu.
Elle était souriante, sauf face à lui. Here there's no work or play ; only one bill to pay. ••• C'était un soir ordinaire au diner, ou presque. Les clients affluaient, plutôt massivement, obligeant même le gérant à mettre la main à la pâte en venant en aide à ses employés, que ce soit côté cuisine, comme en salle ... Cela expliquait pourquoi il s'était retrouvé derrière le comptoir ; et surtout, comment il avait repéré l'indienne non-morte, qui revêtait un tailleur original, mais largement trop inhabituel pour ce lieu. Un tel effort vestimentaire attirait l'œil ... En l'occurrence, pas le bon, pour elle. Alors patiemment, il avait guetté. Épié discrètement la Vampire qui louchait sur le jeune homme à table face à elle, pour une seule raison : elle avait faim. Maintenant que le voile obscur de la nuit s'était abattu en ville, la chasse était ouverte ... Et Stolas était à peu près sûr qu'elle ne l'accompagnait pas pour l'écouter ; il lui semblait avoir discerné de l'ennui, enrobée d'assez de courtoisie pour que le passionné de bandes dessinées face à elle ne l'aperçoive guère. Et toujours, elle ne se doutait de rien. La prédatrice était elle-même chassée, sans en avoir conscience.
Le Démon dissimulé dans sa peau humaine continuait ses allers-retours, portant à ses mains des plateaux différents, s'assurant de n'être suspect pour personne ici ... Juste occupé. Si bien, qu'au moment opportun, lorsqu'il entendit la mélodie du téléphone tout en remarquant léger mouvement que l'indienne fit pour amorcer son départ, il avait ralenti la cadence de ses pas ; assez pour que cette collision ait lieu entre eux, à cause de l'inattention de la brune. L'équilibre du plateau sur lequel reposaient deux verres pleins fut rompu ; le contenu de ces derniers tâchèrent la chemise sombre du gérant, et le tintement du verre brisé sur le carrelage résonna, sans pour autant suspendre tout le boucan fait par la clientèle. Promptement, en un geste qui se voulait spontané, Stolas s'était baissé pour ramasser à la main les morceaux brisés, sans être très soigneux, volontairement ... Il en résulta quelques coupures plus ou moins profondes, mais il ne broncha pas. En se relevant, le plateau sous le bras, et les deux cadavres en mains, Stolas adressa un sourire pincé à la cliente, déposant alors la casse sur le comptoir à proximité pendant qu'une serveuse terminait d'éponger. Bienséance humaine oblige ... Sinon, il aurait probablement rendu à la surnaturelle le rictus qu'elle lui suscitait.
« Bon sang, oui ... C'est le cas de le dire, Dali. »
Oh, il savait pourquoi elle se montrait si glaciale envers lui ... C'était à cause de ce qu'il était. Un calice interdit ... Nocif. Et pourtant, si exquis. Il se rappelait la première fois qu'il l'avait rencontrée ; dévoyée par la colère, mais aussi rendue plus approchable par l'alcool ... Si la première morsure s'était faite aisément, la seconde n'avait pas été plus compliquée à obtenir, malgré la sobriété du spécimen nocturne ... Puis elle s'était ravisée, presque trop tard. La lucidité de l'indienne compromettait la troisième morsure mais, après tout, Stolas comptait une alliée avec lui ce soir, pour parvenir à ses fins : la Soif.
Alors que la sonnerie du portable s'achevait, il reprit :
« Pourrions-nous avoir une petite discussion, à l'écart ? »
Bras croisés, il désigna l'extérieur d'un signe de tête, faisant mine de ne pas remarquer les gouttes écarlates qui maculaient sa main gauche ... Ni même le doux fumet qui commençait à en émaner, uniquement perceptible pour la créature aux sens incroyablement aiguisés. Elle n'était peut-être pas une juvénile, mais le Démon supposait que le sang d'un être détesté restait un sang comestible ... Plus que de raison, dans son cas. Néanmoins, persistait une question dans le crâne du Démon : est-ce qu'elle le percevrait comme l'être perfide qu'il était réellement ? Ou simplement comme un individu ulcéré du traitement qu'il avait reçu, alors qu'il avait accepté de partager un flux vital avec elle ? Restait encore à voir si elle ne refuserait pas cette petite entrevue.
Dali était le genre de personne très joyeuse, très souriante, chaleureuse et humaine, mais elle avait aussi un côté très rigoureux, perfectionniste et dévouée. Ce qui c’était passé avec Stolas était une tâche dans sa carrière de parfait bras-droit de Sigrid. Dali voyait ça comme une erreur impardonnable, mais avec le temps elle avait relégué cette rencontre dans un profond et poussiéreux coin de sa grande mémoire empli de souvenir. Le revoir était agaçant cela dérangeait son estime, c’était perturbant. Dali fixa le démon, la dernière fois qu’elle l’avait vu elle était malheureuse et elle avait réussi à lui tourner le dos, cette fois elle serait forte. Inutile de paniquer, elle se souvenait très bien de son sang, de ce délicieux liquide carmin entre ses lèvres, de cette exquise sensation vivable seulement en s’abreuvant à la source des ténèbres, les sorciers et les médiums qui avaient du sang de démon en eux n’était qu’une piquette comparée au sang d’un vrai démon. La remarque de Stolas fit échapper entre ses lèvres un rire sec, jaune, maladroit, elle se mordilla la lèvre inférieure. Sans se rendre compte elle tira sur ses manches comme pour ne pas se jeter au cou de cette créature des enfers, elle avait faim et si le médium sentait bon, ce n’était rien comparé à Stolas.
- Une discussion ? répéta-t-elle l’esprit embrouillé par le désir, la faim et la surprise. Elle sentait son sang. Très bien si tu veux, fit-elle avec sécheresse.
Pourquoi ? Pourquoi avait-elle dit oui ? L’indienne voulait se prouver qu’elle était cette fois capable de résister, mais aussi elle avait secrètement envie de recommencer, même si elle ne se l’avouait pas consciemment. Elle fixa son téléphone, il y avait un sms, réunion dans 3 heures à la villa, cela venait de Sigrid, elle tapota avec seulement le pouce une vague réponse : « Très bien j’y serais ». La vampire n’était pas restée dans le passé, elle maitrisait les nouvelles technologie comme sa poche, elle était un des vampires les plus anciens les plus modernes qu’elle connaissait.
- Mais parlons ici, fit Indali ne perdant pas complétement la tête, s’isoler avec un démon était une très mauvaise idée, surtout qu’il occupait le corps d’un sorcier elle le sentait. Elle s’approcha de sa table. Peter trésor, je dois parler à quelqu’un, elle sortit deux gros billets de 100 dollars. Désolée pour le dérangement, nous nous verrons demain chez toi et je pourrais consulter ta pile de bd, fit-elle avec un sourire solaire. C’est un ordre, fit-elle en usant de son pouvoir vampirique.
Le medium attrapa les billets et s’en alla sans poser de question. Dali s’installa et but une gorgée de sa bière, elle s’en contenterait, il ne fallait pas qu’elle finisse ivre morte comme la dernière fois, elle devait garder la tête froide. L’indienne croisa les jambes et ses bras, pas très ouvert comme attitude. Son regard rapace, celui qui avait tremblé bien des gens avant d’apprendre à la connaitre, se posa sur le démon. Il n’était même pas séduisant, son réceptacle était banal, elle avait été tellement faible, mais ce soir elle ne le serait pas. L’ancienne fille de Raja du Gujurat avait pourtant bel et bien une faiblesse, elle était parfois trop sûre d’elle.
- De quoi veut-tu parler ?
Son regard vrilla sur la main en sang de Stolas sans qu'elle s'en rende compte, elle se reconcentra cependant rapidement sur le visage du démon.
Elle était souriante, sauf face à lui. Here there's no work or play ; only one bill to pay. ••• Il s'était premièrement attendu à ce qu'elle décline son offre, au vue du temps qu'elle avait mis à lui répondre ... L'introspection de l'indienne avait été suffisamment longue pour être flagrante ; tout au moins, au regard de l'être démoniaque qui la fixait. Et, la nervosité qui avait fini par transparaître dans le rire de la brune n'avait rien présagé de bon. Pourtant, ironiquement prompte, elle avait accepté sa proposition : tenaillée par la tentation, et la hâte d'achever au plus vite un dialogue qui pourrait très bien prendre de fâcheuses tournures pour elle ... Mais, la créature n'était pas idiote ; elle connaissait les risques encourus, et posa sa propre condition : cela se passerait en intérieur. Le rôle que s'était attribué Stolas serait d'autant plus corsé à endosser ici, cependant, la faim ferait son œuvre aussi, sur la prédatrice face à lui. Ainsi, il n'opposa aucune indignation, ni de déception, au choix de la femme ; il le respectait. En silence, spectateur dans un premier temps, il observa ; d'abord, lorsqu'Indali fit mine de se désintéresser du sang, pour le téléphone qu'elle avait à la main. Puis, lorsqu'elle s'occupa du petit médium qu'elle manqua de congédier crûment, compte tenu des circonstances ; l'hypnose lui avait épargné de devoir se montrer âpre envers lui pour le chasser ... Un peu de triche pour dissimuler son manque. C'était comme ça que Stolas l'avait perçu.
« Je ne savais pas que tu donnais dans le neuvième art. »
Glissa-t-il en un ricanement narquois. Sans se faire prier davantage, il avait pris place, face à elle. Le tintamarre avait repris son cours, autour d'eux, et même s'ils n'étaient pas dehors, ils resteraient isolés, assis à cette table prise entre deux banquettes. Derrière la carapace solide qu'elle montrait, il avait bien aperçu cette faille ; ce dangereux soupçon de faiblesse qui l'appelait, la tourmentait ... Ces iris noirs qui obliquèrent sur les coupures à ses mains, guidés par l'instinct de chasseur qu'elle possédait naturellement en tant que Vampire, et qu'elle devait réprimer à cause de la civilisation humaine.
« Alors, c'est sur ça que tu t'es rabattue ..? Préférer du picrate à un grand cru, pour une femme de goût telle que toi ... Hmpf. Je suis déçu. »
D'un léger signe de tête vers l'arrière, il avait désigné ledit Peter, une pointe de mépris dans la voix. Il s'agissait de défiance, sans l'ombre d'un doute, plus que d'une véritable atteinte morale personnelle pour lui, vis-à-vis du fait qu'elle ait préféré un placebo. Ils ne se connaissaient pas spécialement, et, quelque part, les consommations de la brune importaient bien peu au Démon. Leurs chemins n'auraient sans doute fait que se croiser, si Indali n'avait pas appartenu à la race des suceurs de sang nocturnes ; une espèce qui ne demandait qu'une petite poussée démoniaque pour devenir incroyablement destructrice, pour la populace humaine comme surnaturelle ...
« Tu sais Dali, je trouve que tu n'as pas été très juste envers moi ... »
Dans l'unique assiette de la table, subsistaient quelques restes du sandwich précédemment mangé ; d'une main, le Démon avait légèrement décalé cette dernière sur le bord de la table, pour que l'une des serveuses s'occupe de débarrasser en passant ... Sans néanmoins rendre le couteau, discrètement subtilisé pour finir sous la table.
Aussi, il avait naturellement poursuivit la feinte, en une discussion qui paraîtrait anodine aux oreilles des autres humains. Quelque histoire sans intérêt ... Qui cachait pourtant bien plus qu'une prétendue petite querelle stupide, issue d'une amitié ou d'une liaison.
« ... Tu ne m'as pas laissé la moindre chance, la dernière fois. Laisse-moi me rattraper, je t'en prie. Juste un dernier essai.»
Stolas s'abstenait d'afficher de trop larges rictus, qui pourraient bien trahir tout le manque de sincérité dans ses supplications ; il se devait de paraître un tant soit peu crédible, même si les créatures de sang-froid telles qu'elle, n'étaient pas connues pour leur légendaire compassion. Susciter la banalité avait déjà été accompli ; personne ne se méfierait d'un homme qui n'avait rien sortant de l'ordinaire à L.A., pas même en terme d'esthétisme. Lui restait à obtenir la pitié ; ou tout au moins, à faire plier la jeune femme, assez pour qu'elle retente une dernière fois de boire à la source interdite.
Ainsi, il avait porté l'une de ses mains à ses lèvres, puis comme un humain anxieux, sembla se ronger l'ongle du pouce, dans l'attente du verdict. Pourtant, les relents de sang ravivés feraient bien vite comprendre à la Vampire qu'il n'en était rien ; ce que ses incisives rognaient, c'était la chair, pour en extraire ce dont raffolait l'indomptable devant lui ... Puisque le sang de ses précédentes entailles commençait à coaguler, le Démon s'était mis en tête de rouvrir, et même d'étendre, l'une de ses petites plaies. Il ne faisait que se servir de ce qu'il avait à disposition ... Pour l'instant.
Dali leva les yeux aux ciels à la remarque du démon. Elle aurait dû sortir et claquer la porte, c’était ce qui aurait été raisonnable et elle était du genre raisonnable, mais il faut croire que la faim et l’odeur du sang du démon perturbait le bon fonctionnement de ses neurones pourtant morts. La voilà elle était face à Stolas, elle s’était débarrassée du médium, d’une manière qu’elle n’usait pas habituellement. La vampire ne contraignait pas ses repas, elle les voulait consentant, certain aimait le goût de la peur dans le sang, elle préférait celui de la dévotion, du désir ou de l’admiration. Beaucoup disait qu’elle réprimait ces instincts, elle servait Sigrid, elle avait d’autre moyen de nourrir ses instincts.
- Ton sang est toxique Stolas, comme l’alcool délicieux, mais destructeur, répondit-elle à sa remarque concernant Peter.
Si délicieux, elle rêvait d’en consommer du bon vin avec modération, mais elle savait que ce n’était pas aussi simple. La première fois il lui avait fallu toute sa volonté pour rompre une emprise d’à peine deux repas à sa gorge. Qu’essayait-elle de se prouver en faisant face à cette si grande tentation ? Probablement la même chose qu’elle essayait de prouver en se nourrissant avec l’accord de ses victimes, qu’elle n’était pas une bête et que sa volonté était plus forte que son instinct. Dali était fière, malgré qu’elle ne l’admettrait jamais elle aurait voulu être Rani, on l’avait préparé à régner sur des millions de sujet, servir Sigrid malgré sa sincère loyauté et affection n’était qu’un placebo, comme Peter. Le démon en face d’elle poursuivit la provocation, elle eut un petit rire.
- Vraiment, veux-tu que je te console avec un câlin ? plaisanta-t-elle. Donc tu fais des hamburgers ? Tu restes sous le radar, tu fais bien j’ai croisé deux anges au dernier mariage ou j’étais, ils sont bel et bien de retour, fit-elle jouant aussi la provocation, cette vaine guerre de mot, elle se sentait stupide, une odeur de sang violente emplie ses narines, elle baissa son regard devenu rouge sur les mains de Stolas. Ne pas respirer s’intima-t-elle, c’était un démon à quoi elle jouait. Elle se mordit les joues et se leva. Un véritable déplaisir de te revoir, adieu…
Elle se dirigea vers la sortie, elle sentit un frôlement sur sa main, mais ne s’attarda pas, une fois à l’extérieur elle sentit l’odeur et elle vu sur sa main le sang, le sang du démon, la vile créature sournoise. Ses yeux fixèrent avec envie le liquide rouge un instant et finalement elle essuya le sang sur une affiche parvenant à résister à sa faim, puis elle rentra.
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