Tell me where did you sleep last night In the pines, in the pines Where the sun don't ever shine I would shiver the whole night through
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La tuile. La méga tuile. C'était vraiment pas de bol. En plus, c'était la fin de l'année, tout le monde était en vacances à cette époque. Qu'allait-il bien pouvoir faire pour se sortir de là...? Il n'en savait absolument. Tout ce qu'il savait avec certitude, c'était qu'il se trouvait présentement dans une cage et qu'il n'en sortirait pas aussi simplement qu'il y était rentré...Mais peut-être qu'un peu de contexte aiderait à y voir plus clair...
C'était la nuit du 30 décembre, la dernière pleine lune de l'année, et comme beaucoup de loups de la meute, Benjamin ne pouvait y résister. Sauf que le petit loup avait promis à sa mère de passer cette dernière pleine lune de l'année avec elle. Il s'était donc transformé en ville, avec elle, ce qu'il n'aimait pas vraiment mais elle ne voulait pas aller dans la meute, elle ne voulait pas avoir à nouveau des problèmes avec les jeunes loups un peu trop hargneux. Il la comprenait, elle était âgée, elle avait beaucoup souffert et même si elle régénérait comme chacun d'entre eux, on ne pouvait pas dire qu'elle était dans une grande forme physique. Alors le petit loup courait avec sa mère, veillait sur elle gentiment, dans les grands parcs de la ville et des alentours.
Mais voilà, deux loups en pleine ville, ça attirait l'attention. Et la fourrière arriva vite pour essayer de les attraper. Fort heureusement, ils ne virent pas la vieille louve, juste le plus jeune, le plus petit des deux, celui qui ressemblait à un gros chien. Il couina et essaya de se débattre, pour ne pas se faire attraper mais ça ne servait à rien. Bientôt il finit dans une cage, au fond d'une camionnette, sans savoir où il allait. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était couiner, pleurer et rester allongé au fond de la cage, incapable de savoir ce qui allait lui arriver. Peut-être même qu'ils allaient le faire piquer...
La camionnette s'arrêta soudainement et les portes s'ouvrirent à nouveau. Les hommes qui l'avaient attrapé grommelèrent en le descendant de là, toujours dans sa cage, c'était qu'il était lourd pour un chien, le Benjamin ! Il ignorait totalement où il se trouvait mais il vit l'un des hommes frapper à une porte. C'était l'arrière d'un bâtiment, avec une porte assez large pour faire passer sa cage, ce qui ne tarda pas à arriver. Le loup resta aplati au fond de la cage, à couiner lamentablement, regardant autour de lui ces visages humains qui l'inquiétaient, qui décideraient de son sort...
Ton sommeil a la chance d’être lourd, si lourd que rien ne pourrais réellement te réveiller. Tu es si paisible, le souffle faible, on pourrait presque croire que tu es éteint. La nuit apporte la reconstruction psychique, tu as besoin de cette reconstruction quotidienne. Chaque jour t’enseigne des codes sociaux nouveaux, du vocabulaire anglais supplémentaire et des observations inédites du genre humain qui ne cesse décidément jamais de te surprendre.
Tes paupières se sont brusquement ouvertes, malgré ton cellulaire qui vibre furieusement sur la table de chevet depuis quelques minutes déjà, c’est le hurlement de Lobo qui t’arrache de tes songes. Toujours aux aguets avec l’esprit chien loup, c’est le seul à pouvoir te réveiller en pleine nuit. Tu bondis hors de tes draps pour enfiler une tenue confortable : une chemise de travail et un jeans / baskets.
Tu as suivi l’esprit jusqu’à l’entrée du refuge, ton téléphone dans ta poche sans avoir consulté les messages qui te son adressé. Tu devine ce qui arrive, un animal dangereux.
Les entrées n’ont jamais lieu en pleine nuit à moins qu’un animal trop dangereux n’ait été capturé, c’est déjà une chance pour la bête d’être en vie, si ce n’est pas un miracle.
Tu ouvres la lourde grille, tes yeux verts se lèvent vers la lune ronde. Pressentiment. Le fourgon entre dans la propriété. On te reproche ton silence, tu as simplement haussé les épaules, te hâtant de monter dans le véhicule faiblement éclairé pour voir l’énorme chien loup qui a été capturé. Tu es spécialiste des chiens et bien qu’il ressemble à l’un de ces spécimens impressionnant de chien, il s’agit bien d’un loup. Un loup terrorisé qui se tasse au fond de sa cage, là où n’est pas sa place. Tu fis signe aux hommes de mener la cage à l’intérieur, un box plus grand est entièrement vide, parfait, car tu n’as pas l’intention de mélanger les chiens avec un loup. Un loup qui n’en est peut-être pas qu’un… Mais tu ne peux pas prendre le risque de libérer une créature qui ne se contrôle certainement pas.
Par un jeu de trappes, le loup fut incité à quitter la cage pour rejoindre le box dans lequel se trouver une couette usée et une gamelle d’eau. À présent que la sécurité de tous est garantie, tu t’éloigne du box pour faire partir les humains. Tu signes leurs documents, jouant le jeu du “gros chien attrapé”, tu veux qu’ils s’en aillent et tu sais te montrer suffisamment inhospitalier pour faire fuir les gens. Une fois la grille refermé, tu pénètre de nouveau le hangar, actionnant les néons pour mieux voir la “prise” du jour. - Ce serait bien une première…
Lâches-tu en portugais, restant à quelques centimètres des barreaux du chenil, je voulant pas perdre bêtement une main. Tu connais Manuel Druid et tu doutes qu’il apprécie le traitement que tu inflige à ce qui est potentiellement l’un des siens.
- Cachorro, si tu peux comprendre…
T’aventures-tu en anglais, considérant que tu ne perds rien à tenter le coup. - Approches… Tu es pas en danger, ici.
Tell me where did you sleep last night In the pines, in the pines Where the sun don't ever shine I would shiver the whole night through
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Si n'importe quel loup était passé dans le coin, il aurait senti l'odeur de la peur qui émanait du petit loup. Il empestait la peur. La peur de ces humains. La peur d'avoir mal sans raison. La peur que les humains lui fassent du mal, l'enferment définitivement, le piquent même carrément...Il n'avait fait de mal à personne mais il savait que les humains n'avaient pas l'habitude des loups, ils ne savaient pas les gérer...Quand on le descendit de la camionnette, ça ne le calma absolument pas, au contraire même, si cela signifiait que c'était la fin du voyage, il n'aimait pas du tout ça.
Mais le box dans lequel on le força à entrer était déjà bien moins inquiétant que la cage. Une couverture, un bol d'eau, des signes qu'il n'allait pas être maltraité peut-être...? Il regarda autour de lui, toujours aussi apeuré, il ne savait pas ce qui allait lui arriver et ça le paniquait. Il se mit à arpenter la cage, grattant par terre et reniflant, mais il n'y avait rien à faire : il ne pourrait pas sortir de là. Il sentait les odeurs d'autres animaux, mais il n'en voyait aucun. Des loups s'étaient-ils déjà retrouvés coincés ici, en dehors de lui...? Non, certainement pas. Il n'y avait bien que lui pour se retrouver pris au piège par des humains et enfermé de la sorte. Si Manuel apprenait ça...Olala il se ferait sans doute engueuler...
Un humain revint. Un drôle d'humain, qui parlait une langue qu'il ne comprenait pas. Benjamin le regarda longuement, il se tenait un peu éloigné des barreaux et l'observait aussi. Quand il parla enfin une langue compréhensible, le loup pencha un peu la tête sur le côté. N'allait-on vraiment pas lui faire de mal...? Il avait envie d'y croire, il avait envie de voir en cet inconnu quelqu'un de bien, quelqu'un qui ne ferait pas de mal à un petit loup comme lui. On lui avait déjà dit qu'il ressemblait à un gros chien, on s'était déjà moqué de lui à cause de ça, plusieurs fois même. Mais il n'y pouvait rien. Cet homme-là ne semblait pas avoir peur, il ne semblait pas vouloir l'enfermer à tout prix, il ne semblait pas avoir peur comme ceux qui l'avaient attrapé...
Décidant qu'il allait lui faire confiance, parce que Benji était quelqu'un qui accordait sa confiance facilement, le loup avança jusqu'à venir au bord de la cage. Il était bas sur ses pattes et gardait ses yeux rivés sur lui, apeuré mais essayant de rester calme, mesurant le comportement de l'inconnu pour essayer d'y détecter un signe qu'il mentait ou, au contraire, qu'il était de bonne foi et qu'il n'allait pas le trahir. Il couina légèrement, s'aplatissant un peu au le sol, attendant de voir ce qu'il allait faire de lui...
Tu espérais très fort au fond de toi que le loup d’obéirai pas, qu’il resterait tapi au fond du chenil sans comprendre tes mots, car tu n’as adopté aucune posture amicale pour l’attiré à toi. Mais il s’est approché à tes simples paroles, docile mais pas moins farouche et dangereux. Tu ne prendra pas le risque d’ouvrir la cage avant le lever du jour.
Tu n’es pas effrayé, mais tu imagine sans mal les dégâts. Tu n’as pas envie d’être obligé de le tuer alors qu’il peut rester en sécurité.
Finalement ta silhouette s’accroupie pour te mettre à sa hauteur, c’est une bête absolument magnifique. Tu ne penses pas que la vie te donnera un jour l’opportunité d’en voir un autre. Mais tu te demande si le lycan a déjà vu pour sa part une banshee, les gens ne savent pas ce que tu es en général. Tes yeux vers le scrutent avec cet amour que tu as pour les animaux, des êtres vivants tellement plus intelligents que les humains à tes yeux. Parfois tu te demande pourquoi ton père s’acharnait à ce point à vouloir aider les humains, ils n’ont de considération pour personne d’autre qu’eux même. Ils t’ont bien trop déçu.
- Tu es magnífico…
Pourtant pour un chien il fait peur, pour un loup, il est plutôt chétif. Tu l’imagine jeune, loin de te douter avoir à faire à un individu plus âgé que toi ! - Je libère toi au soleil du jour.
Si seulement tu avais appris l’anglais plus jeune.
Tu te redresses pour t’éloigner vers la réserve. Tu reviens au bout de quelques minutes avec des vêtements réservé aux bénévoles, tu les déposes près de la grille de ton côté, quand il sera humain, il pourra passer le bras pour les attraper. Toi, tu ne prend pas le risque de passer ton bras au travers, pas avec cette mâchoire de l’autre côté. - La meute cherche après toi ?
Tu ne pourra pas gérer la meute en colère, et puis tes amitiés avec Manuel en prendraient un sale coup ! Autant traiter celui-ci comme un invité de marque.
Au cas où, tu as pris de quoi l’apaiser. Le maudit ne pourra pas reprendre forme humain avant la fin de la nuit, mais qu’importe, tu n’as jamais été doué pour faire la conversation. Tu lui lances donc de la viande fraiche de volaille, en principe destinées aux animaux de l’infirmerie, mais tu ignores s’il te fera assez confiance pour manger. Chétif comme il est, il doit avoir l’habitude aux restes, là, il n’y a personne pour lui ôter le pain de la bouche. - Tu es au refuge.
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L'homme en face de lui n'avait pas la même odeur que les humains qu'il rencontrait d'ordinaire, il avait quelque chose de différent. Déjà, il sentait le chien et les autres animaux du refuge où, vraisemblablement, il se trouvait. Ce n'étaient pas des odeurs d'animaux affolés ou apeurés, ce qui était un signe déjà encourageant que les choses n'allaient pas si mal tourner que cela. Le loup continuait de l'observer, cet humain qui ne sentait pas l'humain. Il n'avait rien d'agressif, pas de regard de haine ou de peur, un simple regard doux, presque aimant, sembla-t-il au loup. Ce n'était pas un ennemi, clairement, ce n'était pas quelqu'un de mauvais qui lui ferait du mal. Il s'était même accroupi, pour le regarder mieux, lui offrant par là même l'occasion de le regarder aussi, de l'observer à son tour.
Benjamin comprenait ce que l'humain à l'odeur étrange disait, il ne pouvait pas vraiment lui répondre mais il comprenait. Et il comprenait qu'il allait le libérer, quand la lune n'aurait plus son influence sur lui, sans aucun doute. Il n'était pas dangereux, il le savait bien mais les humains ne voyaient pas cela du même oeil...Il était un loup après tout, il était un animal sauvage et ils avaient raison d'avoir peur, sans doute...Enfin c'était le cas si ils tombaient un bêta en goguette, pas sur un petit oméga, pensa Benjamin sans pouvoir le dire à haute-voix. Mais déjà, l'humain s'en allait.
Se relevant et arpentant la cage sans comprendre, le petit loup couina lamentablement, tellement triste de se retrouver tout seul. Alors quand l'humain revint dans la pièce et déposa des vêtements devant la cage, le loup jappa, content de retrouver de la compagnie. Mais il ne restera peut-être pas toute la nuit...Au moins, il avait pensé à lui amener des vêtements, un signe encourageant, encore une fois, qu'il ne lui serait fait aucun mal. Mais...Comprenait-il ce qu'il était...? Sans savoir qui il était, sans l'avoir vu avant...? Apparemment oui.
La question posée par l'humain étonna le loup. Il n'avait pas vraiment pensé à la meute, il devait bien l'avouer. Il pencha la tête sur le côté, jappant une nouvelle fois, essayant de faire comprendre que non, la meute ne le chercherait pas, il était censé être avec sa mère et, à moins que la vieille louve ne file dans les Rocheuses prévenir Manuel...Il aimerait autant que ça n'arrive pas, l'alpha serait sans doute en colère après lui et il ne voulait pas ça. Décevoir Manuel était la pire des choses, celle qui le rendait le plus triste.
Sautillant à la vue de la viande, Benjamin ne se posa pas la moindre question quant à sa provenance et se jeta dessus. Il mangea avec entrain, tout content qu'on lui offre à manger après avoir stressé à cause des gens de la fourrière, à cause de sa mère, à cause de la petite cage dans laquelle on l'avait mis pendant le trajet...Manger librement lui fit du bien et il vint s'allonger près de la porte de la cage une fois la volaille avalée. Il regardait toujours de ses grands yeux l'humain. Il aurait aimé lui dire merci ou discuter avec lui, il le ferait une fois humain, il se le promit.
Tu admire la créature qui te fais face, tu devines son caractère doux, un dominant se jetterai sur les parois pour essayer de sortir. Ce loup en plus d’être beau semble avoir toute la douceur que tu aimes trouver chez le monde animal. Tu n’aura pas réponse quant au fait de savoir si la meute va le rechercher ou pas, tu ne pourra jamais faire front face à un flux de loup-garou et surtout tu ne veux pas avoir de soucis avec Manuel Druid. Tu as beau ne pas faire partie de la meute, tu as bonne idées des règles à suivre concernant celle-ci.
Le loup jappe, mais tu ne sais pas ce que ça veut dire. Tu es inquiet, assez pour ne pas retourner te coucher, tu surveillera, car cet endroit est ta responsabilité. Parce que si les loups veulent un coupable pour cette capture, tu en payera seul le prix. Tu ne laissera pas tes protégés morfler à cause de toi, à cause d’une mauvaise décision, mais tu te persuade de faire le bon choix, le plus logique. Les loups n’auront probablement pas idée de venir fouiller par ici.
La joie de l’animal face à la viande t’arrache un sourire, tu lui jette donc son repas qui ne fit pas long feu face aux mâchoires solides ! Cela te confirme qu’il ne vaut mieux pas se laisser tenter de passer la main entre les barreaux. Un tel handicap serait une terrible chose pour toi, ton activité professionnelle mais aussi à ton combat pour ton individualité, pour apprendre à te connaitre, à trouver ta place dans ce monde où il y a peu de créatures comme toi.
Le loup n’est pas méfiant face à la nourriture, tu aurais pu l’empoisonner ou l’endormir. Tu t’installe sur le béton froid face à la cage, les bras autour de tes genoux, tes longues mèches cascadent sur ton dos et ondulent jusqu’au sol.
Tu vis le loup s’installer contre la porte, loin de la bête méfiante qui se tassait au fond de sa cage, il semble détendu et rassasié. Tu te demande si seulement il fait partie de la meute. Tu ne manquera pas d’appeler Manuel si tel est le cas. La nuit promet d’être longue, mais tu peux rester indéfiniment à le contempler, à parler seul, beaucoup moins. Déjà parler avec quelqu’un n’est pas quelque chose de naturel pour toi, tu as été bien trop longtemps coupé des autres.
- Devin ?
Tu tournes vivement la tête vers la voix qui parvient du couloir.
- Kate, retourne dormir.
- C’est quoi ?
Elle toise le loup de son œil unique, l’adolescente est une médium, ironique non ? Paumées, rejetée par sa famille, torturé par son frère probablement possédé par un démon…
- Chien.
- Ça n’a pas l’air d’un chien, Devin.
- N’aie pas peur.
Elle hoche la tête et s’éloigne, mais à son regard tu sais que tu ne peux pas lui faire confiance. Tu soupire, si personne d’autre ne voit le loup, tu pourra toujours lui mentir, lui faire croire qu’elle a eut une vision de médium. Tu soupires, te lève et attrape-les vêtements que tu pose sur ton épaule, ta main est lente, tu hésites, tes doigts flirtent avec le verrou de la cage.
- Fais pas le con et suis-moi.
La cage est ouverte, tu es prêt à utiliser ton cri alors que tu recule… Ce serait mentir de prétendre que tu n’as pas peur, tu dois traverser le couloir, rejoindre le parc, arriver la grille pour pouvoir le libérer et tu n’es pas certain qu’il ne te réserve pas le même sort qu’à cette volaille. Mais une fois encore, tu ne peux pas t’empêcher de te retrouver dans une situation particulièrement dangereuse.
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