J’avais rejoint la villa d’Alessandro. Cette nuit-ci j’étais seul dans la chambre de mon amoureux, car ce dernier est bloqué à son bureau afin de préparer des réunions importantes pour le lendemain. Il m’avait conseillé alors de ne pas l’attendre et de me reposer un peu en lisant Anna Karénine, assis sur le dessus du lit. J’avais laissé la fenêtre ouverte pour aérer un peu la chambre, déposant mon livre sur la table de chevet avant d’aller faire un tour à la salle de bain pour prendre ma douche. Je m’y change et reviens affublé d’un simple short, voulant me plonger sous les draps, dans la chambre que je partageais avec Alessandro. Lorsque je vis une grande masse noire, une silhouette plus précisément que je reconnu… Du fait de la forme, et de par l’odeur qu’il en dégageait… Une odeur que j’ai connue il y a longtemps et qui me faisait un petit pincement au cœur. Mais je gardais la tête haute en m’adressant à cette personne que je connaissais bien.
- Bonsoir à toi aussi Kirill… Je ne m’attendais pas à ce que tu me retrouves aussi rapidement, cela veut dire que tu lis les journaux et que tu aimes t’informer au maximum. C’est bien ça.
J’étais un peu cynique dans ma façon de parler… Mais je sentais sa colère et frustration concernant ce qui s’est passé en Russie… Bien sûr le fait que les chasseurs étaient sur nos traces à tous les deux n’étaient pas la seule raison de notre rupture… Bien entendu cela était pour moi la raison majoritaire, mais au plus profond de moi, même si je savais que je l’avais vraiment aimé, je n’aurai jamais pu l’aimer autant que j’aimais Alessandro. Et malgré qu’il soit là je n’avais pas l’intention de lâcher mon créateur… Il aura toujours un place particulière dans mon cœur de vampire, mais pas de la même façon que Alessandro.
J'avais soigneusement guetté ma ''proie'' du soir, même si, cette fois ci, ce n'était pas pour un repas que je chassais. Non, c'était pour une affaire que je pensais ne plus revoir, une... connaissance, si on peut dire ça. Les mains plonger dans mon long manteau en cuir aux allure victorienne et gothique, baissant le chapeau ornant ma tête, je m'engouffre dans le noir à l’affût d'un moyen d'atteindre ma proie, évitant les sources de lumières capables de trahir hideuse ombre qui le suit partout avant de, approchant de ma cible, de changer de forme dans un craquement d'os ignoble.
C'était en lisant simplement le journal, dont un article parlait de moi, cela était déjà une peine en soit. Depuis les histoires en Russies, je voulais rester discret, depuis mon arrivé ici, je jonglais entre chanteur et strip-teaseur, voir plus si besoin. Je ne voulais pas trop attirer l'attention sur moi et voilà qu'un article parle de moi, plus précisément, de mon passé en Russie. Mais ce qui m'avait le plus interpeller, c'était l'auteur de l'article. Mark De Lange.
Je n'avais pas entendu se nom depuis un moment, et à vrai dire, je voulais plus l'entendre. Nous avions eu une... relation. Du moins c'est ce que je pensais. Il était parti sans réellement donner d'explication et depuis, je m'étais convaincu que je le détestais. Je ne pense pas que c'était un hasard qu'il ai écrit un article sur moi justement quand j'arrive en ville, il à dû me croisé au Casino d'Azéla. Quoiqu'il en soit, c'était un appel, et en tout gentleman, je me devais d'y répondre, même si ses retrouvailles ne s'annonçait pas comme les plus gaie du monde.
J'avais ainsi réussi à repérer la où il restait le soir, et par chance, il avait laisser une fenêtre ouverte, maladresse ou intention volontaire, je m'y engagea donc sous ma forme monstrueuse, la bête grimpant facilement et se faufilant plus aisément. Il était là. Mais il ne m'avait pas encore vu, plonger dans sa lecture. Je me faufila sous le lit comme je l'aurais fais pour une véritable proie et j'attendis le moment parfait pour sortir de ma cachette, moment qui ne tarda pas : le voilà qui quitte la salle de bain, la pièce voisine, j'en profite alors pour sortir de ma cachette tout en reprenant ma forme humaine, toujours dans un affreux son de craquement. Lorsqu'il revint, je lui lança mon plus noir des regards. Il me lance une réplique qui se veut cynique, il a dû deviner que j'étais là à cause de son article. Je croise les bras, sans quitter les ombres confortables.
''Bien audacieux de ta part de me quitter sans explication... Moya Lyubov' (Expression Russe voulant dire ''Mon amour'')... Et d'osé parler de moi aussi librement...''
Je fais quelque pas vers lui, sortant des ombres, ma colères et mon dégoûts pour lui avait totalement teint mes yeux vert/noisette en un noir noir si profond qu'aucune lumière semblait s'en échapper.
''Partir sans un mot ne te suffit pas ? Tu veux également attirer tous les Okhotniki ('Chasseurs' en Russe) du coin sur moi ?''
Lui et moi, nous ne supportons que très mal notre régime alimentaire, si il est facile pour un vampire de devenir ''Bon Vampire'' en se nourrissant que des plus ignobles êtres de cette planète... Pour un Croquemitaine, difficile de juger les actes d'un enfant... Il semblait cependant comprendre que je n'avais pas le choix, que c'était ainsi que je devais vivre. Et j'avais naïvement pensé que cela aurait suffit. Mais depuis, j'ai appris des choses... Des choses qu'il ne m'avait pas dit. Je n'étais qu'un amant. Une conquête parmi tant d'autre ? En tant normal cela ne me dérangeait pas tant que cela, mon métier m'ayant habituer à ce genre de relation... Mais avec Mark, j'avais eu de l’espoir...
La colère et le mépris envers ma personne. Je connaissais ce regard qui lui était propre dans ce genre de situation. Je le laissais approcher de moi, son regard sombre et hostile braqué sur moi. Son regard aurait fait peur à n'importe qui, mais moi il m'attristait plus qu'autre chose. J'avais eu l'habitude de regard plus doux envers moi, venant de lui; mais je savais que j'avais merdé et que je méritais qu'il agisse de la sorte pour celui qui l'a quitté sans explication. Kirill pensait que j'avais fait ça pour attirer les chasseurs ici... Mais non, je l'avais fait pour qu'il me remarque, qu'il vienne comme ce soir à ma rencontre et que nous puissions discuter.
-Les chasseurs savaient déjà que tu étais ici avant même que moi-même je le sache... Ils ont toujours un coup d'avance, et tu peux me croire quand je dis ça.
Après tout j'avais été chasseur pendant très longtemps. J'étais une de ces rares personnes à bien les connaître, et d'avoir parfois à mon tour un coup d'avance quand je devais me confronter à ces gens.
Je soupire et passe à côté de lui pour enfiler une des chemises de Alessandro afin de me couvrir un peu plus.
-Je sais que tu me détestes. Et c'est légitime. Mais je t'ai quitté sans un mot, car les chasseurs savaient qu'on était ensembles... Et je l'ai connais, ils nous auraient utiliser pour nous piéger l'un l'autre.
Je soupire et le regarde dans les yeux.
-Mes actions ont été peut-être idiotes et t'ont blessé... Mais je me refusais de les laisser te faire du mal. Pas à toi... Certes, une partie d’entre-eux sont restés pour te traquer, mais tu as pus les anéantir à ce que je vois... Si nous avions eu l'équipe complète je ne pense pas qu'on aurait réussi à s'en sortir.
Si je chutais il était hors de question que je l'emmène dans ma chute.
Les chasseurs savent déjà que je suis ici ? Que se soit vrai ou pas, maintenant ils ne savent, et les chasseurs russes ne tarderont pas a transmettre leur info' sur moi ici, voir à carrément venir me chasser en terre américaine. Je lance un juron en russe tout en fixant Mark, les yeux toujours noircit par la haine.
''Que se soit vraie ou pas, maintenant, ils le savent à coup sûr''
Je l'écoute alors sortir son lot d’excuse pour justifier le fait qu'il soit parti sans rien me dire. Je ne dément pas le fait que les chasseurs soit un soucis, mais j'ai déjà eu des relations qui ont finit a cause de chasseur, mais nous parvenions à communiquer malgré tout. Alors que Mark... c'était le néant le plus total. Mais... Ce qui me mettais hors de moi, c'était qu'il continue d'ignorer l'une des véritables causes de son départ : il en aimait un autre. Comme je l'ai dis, cela me dérange pas de jouer les amants, mais je préfère être mit au courant au début de la relation. Pas par une tierce personne ou des recherches pour le retrouver, alors que la relation est finit depuis longtemps.
''Pour me protéger ? Ah !''
Je bondis sur lui, le tenant par la chemise qui, visiblement, appartenait à l'homme qu'il aimait, Alessandro Wright si mes informations sont exactes. Mes mains se mirent à noircir, prenant la forme de mon apparence monstrueuse le temps de mon enragement.
''Me protégé ou retrouver l'homme que tu aimais réellement ?''
Sous le coup de la rage, je pousse brutalement pour l'éloigner, mes mains toujours noirs et monstrueuses.
''J'ai l’habitude de jouer les amants, mais en général, je suis prévenu en avance. Je ne l'apprends pas des semaines après une la disparition mystérieuse de mon partenaire. Je me suis inquiéter pour toi, j'ai fouiller toute la Russie et St-Petersbourg pour te retrouver, tous sa pour apprendre que j'étais quoi ? Un bouche trou temporaire.''
Je détourne mon regard de lui, toujours rempli de haine. J'ignorais si j'avais été réellement qu'un ''bouche trou'' pour lui, et honnêtement, je préfère pas savoir la vérité. Qu'il m'ait aimer ou non, cela n'a plus une quelconque forme d'importance aujourd'hui. L'amour et la haine sont deux sentiments qui sont très lier, c'est sûrement pour cela que je le déteste autant, car une part de moi l'aime encore.
''Tes excuses n'y changeront rien, tu peux t'excuser autant que tu veux, faire milles choses pour me prouver ta bonne foie, tu m'a déçu.''
Je ne sais pas si je le pense réellement ou si c'est la haine en moi qui parle, mais quoiqu'il en soit, j'avais eu le cœur brisé, et le revoir ainsi, heureux avec un autre, cela me dégouttait au plus au point.
Ils le savent depuis très longtemps, puis ils n'ont pas eu besoin de moi pour le savoir, et même pur en être sûr. Mais quoi que je dise, Kirill ne me croyait jamais. Il était top en colère pour m'écouter. Je m'attendais à ce qu'il s'énerve encore plus. Mais c'était dur de voir un homme que j'ai aimé s'emporter envers moi de la sorte. Car malgré que notre relation fut de courte durée, elle a été intense et passionnée malgré tout. Et même si mon premier et grand amour restera Alessandro, j'ai vraiment aimé le russe du plus profond de mon coeur. Le croque-mitaine s'était jeté sur moi, tirant sur la chemise d'Alessandro. Il semblait le savoir pour lui aussi... Il me repousse alors et j’atterris alors contre une armoire et mon dos tape avec fracas dessus. Je me relève doucement, me tenant le dos tout endolori.
- Non... Tu n'as jamais été un bouche-trou. Si tu l'avais été je ne serais resté qu'une simple nuit avec toi. Je t'ai vraiment aimé Kirill... Même si tu ne me croiras jamais... Tu as fait autant battre mon coeur que Alessandro l'a fait.
Mais j'étais toujours énormément attaché à mon créateur et amant... C'était comme ça, je n'y pouvais rien. Il ne m'écouterait pas, je le connaissais trop bien pour savoir ça... Mais malgré tout je veillerais sur lui, de loin, mais je le ferais. Il était hors de question qu'on lui fasse du mal. Je prenais soin de ceux que j'aimais, même si ces derniers peuvent me détester. Puis, c'était aussi en parti de ma faute tout ça... Cette haine et sa tête mise de nouveau à prix ici. Je m'avance de quelques pas vers lui, le regardant malgré tout tendrement.
- Je sais, mais je tiens à le faire quand même. Je m'excuse d'avoir été aussi idiot et égoïste... Frappe-moi, insulte moi, c'est ton droit légitime. Je t'ai fait souffrir, je mérite de souffrir aussi.
J'attendais alors qu'il bouge, attendant alors ses mots et ses coups. Il pouvait me faire ressentir sa rancoeur et sa souffrance, j'accepterais.
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