Comme une envie de balade. Comme une envie de cogner dans quelque chose. Comme une envie de laisser resurgir le côté vampire bestiale en moi. Cela m’arrivait de temps en temps. C’était normal après, je taisais tellement mon côté vampire pour rester si douce et si gentille que parfois il fallait que cela ressorte bien un peu. J’avais alors jeté mon dévolu sur un violeur que j’avais repéré depuis quelques temps. Bien sur je l’avais d’ores et déjà stoppé dans son élan quand il s'apprêtait à s’en prendre à une femme. Mais chaque fois je l’hypnotisais lui faisant comprendre qu’il devait faire demi-tour et rentrer chez lui. Les fois suivantes, je le repérait à l’odeur, je le suivais et je faisais de même. Mais aujourd’hui, j’en avais clairement marre et je ne sais pas pourquoi j’étais énervée, remontée. Alors il n’allait pas s’en tirer comme ça. Finalement il avait pris quelques coups assez violent je devais l’avouer. Il avait fini dans le décor, me suppliant de m’arrêter, qu’il ne recommencerait plus. Il avait vu mes yeux rouges, il avait vu mes canines aiguisées et finalement il avait hurlé telle une fillette en quête de sa maman. Je ne l’avais pas tué. Oh non mais ce n’était pas l’envie qui me manquait. Je l’avais finalement laissé inconscient, presque vide de son sang mais je m’étais assuré qu’il vive. Je l’avais hypnotisé, lui faisait tout oublier, absolument tout. Ce passage à tabac mais également toute sa vie. Il se saurait plus qui il était, ce qu’il faisait et où il était.
C’était donc satisfaite de moi que je me dirigeais vers les plages pour regarder l’horizon tout simplement. Regarder la mer, entendre le bruit des vagues, sentir le vent sur la peau. Toutes ces sensations qui avaient le don de me rappeler mes origines, le don de me rappeler la Grèce. J’avais pris d’ailleurs la décision après plus de 2000 ans de reprendre enfin mon véritable prénom pour ma nouvelle identité. M’appeler Ariane à nouveau aux yeux du monde était important pour moi. Je retrouvais un sens à tout cela depuis qu’Ambrosos partageait à nouveau mon quotidien. Je n’arrivais pas à l’appeler Alessandro, c’était toujours difficile pour moi mais il acceptait que je l’appelle ainsi alors c’était plus facile pour moi de l’appeler par le prénom que j’avais toujours connu.
Marchant doucement dans le sable, j’avais ôté mes ballerines afin de sentir la douceur de la plage sous mes pas. Et encore, je n’avais pas mis de robe pour une fois. Non, aujourd’hui, j’étais simplement vêtue d’un pantalon noir assez moulant et d’un petit haut en dentelle blanche. Même pas tâché de sang, pour une fois j’étais restée propre. Le tout couvert d’une veste perfecto en cuir noire. Je fermais les yeux un instant, laissant libre court à mes sens développés de vampire. Touché accru, le vent dans mes cheveux se faisait encore plus doux… Odorat accru, l’écume de la mer me montant aux narines... Ouïe accrue, un cri étouffé? Je pensais entendre la mer ou les quelques bruits de la civilisation mais au lieu de ça, j’entendais une agression. J’ouvris instantanément les yeux, fronçant les sourcils afin de cibler l’endroit de l’attaque. Je me devais d’aller voir ce qu’il se passe. Utilisant ma vitesse, j’arrivais non loin des lieux en quelques secondes. Je restais quelques instants stupéfaite pour analyser la scène qui se déroulait sous mes yeux. Un enfant entouré d’adultes qui visiblement n’étaient pas des tendres. Ils semblaient réaliser un rituel. Je n’étais pas vraiment calée en sorcellerie mais pour moi s’en prendre à un enfant pour un sortilège, ce n’était pas envisageable. Sept adultes étaient présents pour le sortilèges, deux tenant l’enfant en le bâillonnant, quatre qui récitaient une formule et le dernier qui s'apprêtait à … Le tuer?
J’écarquillais les yeux en courant pour agir mais un autre homme était plus près d’eux que moi. Il s'occupait de l’homme à la dague. Je décidais tout de même d’intervenir. M’occupant deux deux qui tenaient l’enfant. Je les attrapaient avec vivacité et rapidement par le col et heurtèrent leurs têtes l'une contre l’autre avec force. Une part de moi espérait ne pas les avoir tuer sur le coup même en temps, ils s’en prenaient à un enfant. Deux de neutraliser. Je jetais un coup d’oeil rapide à l’homme qui avait deux des hommes sur lui, moi il m’en restait trois. L’un deux récita une incantation que je compris pas de suite mais je vis une boule de feu fondre sur moi. Je plongeais pour l’éviter de justesse avant de me relever pour lui foncer dedans. Je sortis aussitôt les crocs pour le mordre à la gorge. Je bus plusieurs gorgées avec rapidité ce qui l'entraîna dans l’inconscience rapidement.
Me relevant avec le sourire, j’essuyais mes lèvres d’un revers de main, en regardant un des hommes face à moi. Lui voulait en venir aux mains. Il essaya un coup de poing mais visa dans le vent car je me trouvais rapidement derrière lui. Je lui décrochais alors une belle droite qui le mis K.O.. Non mais oh! on ne s’en prend pas à un enfant. J’étais encore plus énervé car il n’en restait qu’un qui lui semblait à la fois déterminé et effrayé, il s’était rapproché de l’enfant et le menaçait d’une lame.
Le regardant dans les yeux, je n’osais plus bouger. Et je songeais toujours à l’homme qui semblait vouloir aider. Je sentais du sang qui coulait. Visiblement il était blessé sérieusement et je n’avais pas besoin de le voir pour le savoir. Mais ma priorité c’était de m’occuper de cet innocent avant de m’occuper du sauveur. Il devrait se débrouiller seul encore un instant.
"Je te conseille de lâcher cet enfant sur le champ."