Dehors, il faisait jour, James était donc encore enfoncé dans un profond sommeil. D’ailleurs, la rigidité cadavérique aurait pu être prononcée si d’infortune quelqu’un avait pénétré le repère du vampire. Allongé par terre sur le dos, les bras tombant sur chacun de ses flancs, il ne bougeait plus d’un iota et la pâleur de son teint parachever l’illusion de mort. Une douce rêverie comparée à ce que vivait le vampire, prisonnier d’un sommeil empli de scènes qu’il aurait préféré onirique et pas issu de son passé. Tout n’était que désolation, des cris résonnaient encore et encore, le sang tel un geyser, coulait à profusion sur des cadavres. Puis voilà que paraissait chacune des victimes du Bloody Lord le menant à revivre un à un, chacun de ses crimes.
James se réveilla presque en sursaut, étreint par une légère douleur et par la culpabilité comme à chaque fois. Il se redressa non sans mal, constatant avec joie que le soleil avait déserté l’horizon. Qu’avait-il prévu aujourd’hui ? Éventuellement croiser celle pour qui son cœur battait à s’en rompre bien que cela soit impossible ? Elle n’est pas disponible sombre crétin ! De plus, il n’était pas encore à son avantage et pouvait passer, au mieux pour un lambda, au pire pour un sans domicile fixe. Il portait encore son jean légèrement troué au genou, une chemise blanche et une veste noire plus longue qu’il portait juste pour parachever un semblant de look. Par chance, le lord avait quelques contacts parmi lesquels des connaisseurs en matière de mode. Car oui, James Lovell était par le passé un grand admirateur de mode et ne supportait que trop mal d’être dépourvu d’un semblant d’élégance. Ainsi, on lui avait parlé d’une certaine Sarah Miller, une vampire qui plus est. Elle tenait un établissement aux abords d’Hollywood. Et d’après les dires des sources de James, la vampire avait du talent, assez pour se donner la peine d’aller à sa rencontre. James consentit donc à quitter son repaire pour regagner Hollywood. Une fois n’est pas coutume, il fut subjugué par les lumières et par toute cette modernité qui n’avait de cesse de le fasciner. Il flâna un peu dans le coin, inspiré et désireux de découvrir un peu plus la ville. Puis enfin, il se rendit à l’adresse indiquée sur le bout de papier chiffonné qu’il tenait encore entre ses mains. Ne pouvait entrer sans permission, il tapota contre la vitre jusqu’à ce qu’on vienne lui ouvrir.
— Bonjour, suis-je bien à la maison haute couture gérée par Sarah Miller ?
La jeune femme qui lui faisait face acquiesça avant de lui demander s’il voulait entrer, car de toute évidence elle n’était pas des plus à l’aise à converser de la sorte. Heureux d’avoir la permission qu’il attendait, le vampire pénétra les lieux et fut guidé vers un coin d’accueil.
— Dites-moi, serait-il possible dans une moindre mesure de rencontrer madame Miller, et ce sans rendez-vous ?
La demoiselle marqua un silence avant de s’éloigner, laissant ce pauvre James seul. Une solitude qui l’incita malgré tout à visiter les lieux en attendant de rencontrer la fameuse Sarah Miller dont on lui avait tant parlé.
Ma maison haute couture fonctionnait vraiment très bien. J’avais des commandes par dessus la tête et heureusement, j’avais pu agrandir mon établissement. Car pour pouvoir livrer toutes les commandes à temps, j’avais clairement besoin de mains d’oeuvre. Heureusement pour moi, ce n’ était pas les moyens qui me manquait. J’étais en train de dessiner, j’avais besoin de trouver des nouvelles idées car j’avais prévu un défilé avec des nouveautés. L’argent que je récolterais irait directement dans les œuvres de charités que je soutenais. Elles étaient nombreuses d’ailleurs. Mais il y en avait tellement qui me tenait à coeur. J’étais revenue d’un voyage en Inde et j’y avais trouvé des tissus absolument fantastique.
Mon assistante vint me voir en me disant qu’un homme me demandait. J’haussais un sourcil et je posais mon crayon. Je n’attendais pas de visiteurs particuliers. Je me demandais bien de qui il pouvait bien s’agir. Je me levais et je descendais dans ma boutique. Mes talons claquaient sur le sol de marbre. Je sentais la présence d’un vampire. Tiens, intéressant. Cet homme, que je ne connaissais pas, était en train de regarder les créations que j’avais exposé dans l’entrée de ma battisse. Ces dernières avaient eu des prix et je devais bien avouer que j’en étais fière.
« Bonjour, je suis Sarah Miller, vous avez demandé à me voir. Que puis-je faire pour vous ? »
Je ne savais pas encore ce qu’il voulait, mais je n’allais pas tarder à être rapidement au courant de toute façon. De ce que je ressentais, il n’avait pas l’air méchant du tout. Mais vous savez ce que l’on dit, il faut se méfier de l’eau qui dort. Mon assistante alla reprendre sa place derrière son comptoir. Je l’aimais bien, elle ne fouillait pas dans mes affaires et elle était quand même relativement efficace. Elle gérait mon agenda d’une main de maître. Je devais bien reconnaître que je serai un peu perdue sans elle. Mais revenons en à notre mystérieux visiteur.
James observait tout comme il avait l’habitude de le faire à chaque fois qu’il découvrait un nouveau lieu. L’on aurait aisément pu croire qu’il portait un regard émerveillé sur ce qui l’entourait de par son inexpérience de l’époque, mais non. Pour dire vrai, toute cette modernité avait tendance à l’ébranler lui l’adepte du contrôle qui se retrouvait désormais en terre inconnue et qui devait apprendre à s’adapter au plus vite. Par chance, James demeurait très doué pour cacher ses émotions et ne rien laisser paraître. C’est donc un visiteur curieux qui se présenta en ces lieux, temple de la création et d’une mode que James ne désespérait pas d’apprivoiser pour définitivement se fondre dans la masse.
La demoiselle qui lui faisait face, semblait surprise, car de toute évidence la femme pour qui elle travaillait, n’avait aucun rendez-vous en ce jour et un cette heure. Et il n’était pas coutumier d’ainsi solliciter la créatrice sans avoir demandé un rendez-vous. James ne se souciait que très peu de ce genre de convenance, car à son époque ce qu’il voulait, il avait l’habitude de l’avoir, avec ou sans rendez-vous. Il laissa donc la jeune femme s’éloigner sans s’offusquer d’être ainsi livré à lui-même. Il profita de ce fait pour observer les quelques créations présentées. Il fallait bien reconnaître un certain talent à la créatrice, assez pour justifier les prix exorbitants. Malgré tout, Lovell peinait à comprendre cette mode qui n’était pas la sienne et qui en un sens le dépassait.
Le claquement sec d’une paire de talons battant le marbre le sortit de ses réflexions, ça et cette étrange sensation qui ne laissait aucun doute sur la nature de la personne en approche. Aussitôt, le Britannique releva le regard et fut comme surpris par cette imposante brune aussi charismatique que froide de par sa beauté, inexplicable de surcroît ; mais pas assez pour ébranler totalement l’anglais qui venait de pénétrer la boutique et se réjouissait de croiser à nouveau un vampire.
— Je me doutais que c’était vous. Votre aura irradie toute la pièce.
Il s’approcha pour combler la distance et comme le voulait la tradition il lui offrit un baise-main en bon et due forme.
— Je suis James Lovell, un des vôtres. N’étant pas sûr de ce qu’il devait dire ou non en compagnie de l’assistante, il préféra rester vague.
— Eh bien pour ne rien vous cachez, j’ai comme un problème de look comme on dit. J’aimerais retrouver un peu plus de standing.
Il est vrai qu’il portait une tenue tout ce qu’il y a de plus basique, à savoir un jean dans lequel il peinait à se sentir à l’aise, un t-shirt blanc des plus simples, des baskets et une veste type « blazer » noir. En somme la dégaine d’un trentenaire d’aujourd’hui, mais pas celle d’un homme de bon goût de plus de deux cents ans.
— J’ai un ami qui m’a dit que vous étiez la meilleure et j’ai comme qui dirait besoin de la meilleure. Seriez-vous prête à m’aider ?
J’étais agréablement surprise et troublée de me retrouver face à un autre vampire. Ce n’était pas vraiment le genre de rencontre que je faisais tous les jours. Je lui faisais mon plus beau sourire. Lui, il savait clairement parler aux femmes, mais je savais que ce n’était pas de la drague, il s’agissait tout simplement de politesse. Heureusement, mon assistante était partie, nous allions donc pouvoir parler librement sans risquer de devoir l’hypnotiser car elle aurait entendu des choses interdites pour elle. Les humains ne devaient pas connaître notre existence, ça pourrait devenir dangereux et en ce qui me concernait, j’avais toujours respecté cette close.
« C’est un très gentil compliment, Monsieur ? »
Il s’avança vers moi et me fit un baise main plus que correcte. Je le laissais donc volontiers faire en souriant. Ce dernier me disait qu’il était un vampire mais il n’avait pas besoin de le préciser, je l’avais senti au moment où je marchais dans sa direction. J’étais curieuse de savoir ce qui avait pu l’emmener dans ma boutique. Etait-il entré par hasard ? Avait-il une idée en tête ? Je me doutais qu’il n’allait pas le laisser avec mes interrogations. Je retirai doucement ma main et je remettais une mèche de cheveux derrière mon oreille.
« Oui, je l’ai constaté quand je suis arrivée vers vous. Je suis vraiment ravie de vous rencontrer James. Je vois. Autant vous dire qu vous avez frappé à la bonne porte sans vouloir me vanter. »
Je le regardais de bas en haut mais ce n’était pas du tout méchant, j’analysais le look qui lui irait le mieux. J’avais envie de partir sur quelque chose de moderne mais tout en gardant une touche d’ancien. Nous les vampires, on avait nos anciennes habitudes et ces dernières étaient un peu tenace.
« On vous a bien renseigné. Je sais parfaitement ce que je pourrais vous créer. Bien sûr que je vais vous aider et avec un immense plaisir ! Je peux même déjà vous dessiner un premier model. Si nous allions dans mon bureau ? A moins que vous préfériez repasser une fois les dessins terminés. C’est comme ça vous arrange. »
L’assistante, humaine de surcroit, avait fini par s’en aller jugeant sa présence inutile puisqu’à présent l’hôtesse de ces lieux, venait d’apparaître. James se sentait soulagé, car ainsi il pourrait parler plus librement sans craindre de dévoiler quoique ce soit de leur nature vampirique. Il ne lui restait plus alors qu’à se présenter puisque de toute évidence, il avait omis de le faire. — Vous méritez amplement ses compliments. En revanche, vous m’en voyez désolé d’avoir oublié de me présenter. N’est-ce pas la moindre des choses lorsque l’on débarque chez quelqu’un ? Je suis James Lovell, je viens d’arriver à Los Angeles. Le baise-main n’étant pas de rigueur, il ne put toutefois résister à l’envie de s’y plier. Après tout, n’était-il pas anglais ? Et tant pis si l’époque ne s’y prêter pas, James était toujours enclin à faire respecter les bonnes manières et bien décidé à continuer.
Il se targua de quelques explications, oubliant bien malgré lui que les vampires reconnaissaient aisément d’autres vampires sans qu’ils aient besoin de se présenter en tant que tels. Il se sentit donc un tantinet idiot après coup, mais ne laissa rien paraître. Ah le flegme britannique, souvent imité, jamais égalé ! La « demoiselle » retira ensuite sa main avant de la passer élégamment dans sa chevelure ébène pour ensuite venir replacer une mèche indomptable derrière son oreille. Était-ce là un geste savamment orchestré ou juste l’envie de se recoiffer ? James se surprenait à donner autant d’importance à de petits gestes. Ou peut-être était-ce le fait de ne pas savoir comment lancer la discussion et plus encore ; le fait que pour l’heure, le lord anglais, n’avait encore rien récupéré de sa fortune et qui lui serait donc difficile de se payer un costume hors de prix.
— J’ai l’art et la manière de frapper aux bonnes portes qui plus est.
N’essayait-il pas de noyer le poisson en retardant l’échéance ? Toujours est-il que ce vieux flatteur n’avait pas son pareil pour charmer un auditoire et que de toute évidence Sarah commençait déjà à l’observer sous toutes les coutures. — Eh bien d’abord je suis ravi de savoir que j’ai de bons informateurs ; mais avant toute chose, je me dois d’être honnête avec vous. À l’heure où je vous parle, je suis ce qu’on pourrait appeler familièrement un clochard. Quoique, je doute après réflexion que le terme soit le plus adéquat. Toujours est-il que je n’ai rien récupéré de ma fortune qui se trouve à Londres au moment où je vous parle. Mais voyez-vous, j’aime beaucoup, peut-être trop être bien habillé, et ce depuis toujours. Je suis donc venu vous solliciter sans un rond comme on dit. Mais sachez que j’honore toujours mes dettes. Alors avant toute chose, je vous pose la question, peut-on envisager de travailler ensemble sans parler argent pour l’instant ?
Je ne connaissais pas encore l’homme qui me faisait face. Il ne s’était même pas présenté. Mais je ne le prenais pas mal, car si ça se trouvait, il était aussi surpris que moi de se retrouver face à un autre vampire. En tout cas, il avait vraiment beaucoup de classe et je devais bien avouer que je trouvais ça vraiment très agréable. « Je vous pardonne cette maladresse. Je suis heureuse de faire votre connaissance James, et je vous souhaite la bienvenue à Los Angeles. J’espère que vous allez vous y plaire autant que je m’y plait. » Je lui faisais un petit sourire.
« Ne vous en faîtes pas pour l’argent. Elle peut très bien arriver plus tard. Je ne suis pas du genre à laisser les personnes qui viennent me voir dans l’embarras. Et puis, vous me semblez être un homme d’honneur et de parole. Je ne vois donc pas pourquoi je remettrai mon travail à plus tard. Si nous allions dans mon bureau et que vous me racontiez des choses sur vous afin que je puisse mieux cernez ce qui vous plairez d’avantage ? J’ai aussi de quoi boire si cela vous intéresse, suivez-moi je vous prie. »
Sans attendre sa réponse, je tournais les talons et je me mettais en route en direction de mon bureau. J’avais fait insonorisé la pièce afin de pouvoir parler librement de ce que je voulais avec qui je voulais. Je fermais la porte derrière lui et je présentais un fauteuil à James d’un signe de la main. Je faisais le tour de mon bureau et je prenais place. J’appelais ensuite ma secrétaire en lui disant que je ne voulais pas être dérangée. Je sortais ensuite des planches à dessin vierge et mes crayons. Je levais mon regard vers lui.
« Alors, je vous écoute. Parlez moi un peu de vous. De votre époque, de ce que vous aimiez faire par exemple. »
James n’était pas encore au fait de toutes les us et coutumes de Los Angeles, il ignorait même comment se conduire en présence d’un autre vampire. Car oui, cette fameuse Sarah Miller appartenait à n’en pas douter à la famille des suceurs de sang. Une information qui fit plaisir à James, mais une émotion qu’il ne laissa point transparaître ; flegme anglais oblige. Par chance, son interlocutrice était, en plus d’être sympathique, assez tolérante pour lui pardonner sa maladresse d’introduction — ou de manque d’introduction — qu’il avait à cœur de corriger présentement.
— En bon britannique que je suis, j’ai à cœur de corriger mes maladresses. Mais je n’en demeure pas moins tout aussi ravi de faire votre connaissance Sarah, plus encore en sachant que nous avons quelques similitudes parmi lesquelles notre régime alimentaire. Il lui sourit en retour, non pas par politesse, mais parce que finalement il était à l’aise, assez pour se laisser aller à quelques familiarités. — Je ne sais pas encore si je me plais vraiment par ici. Il se livra ensuite sur son manque d’argent temporaire, qui pourrait en de telles circonstances mettre à mal une éventuelle collaboration entre ces deux-là. Mais de toute évidence, la gentillesse de Sarah n’était pas temporaire contrairement à l’infortune de James.
— Votre tolérance vous honore très chère. Et oui, n’ayez crainte, je suis du genre à toujours payer mes dettes. Qu’il soit question de son passé d’humain ou de son présent de vampire, James avait toujours était intransigeant sur ce point. Sûrement le fait de ses origines aristocratiques et des valeurs transmises par ses parents avant leur trépas. — Sur ces belles paroles, j’accepte avec grand plaisir de vous suivre dans votre bureau ; en espérant ne pas trop abuser de votre temps. Et plus encore, ne pas se retrouver piégé par la course effrénée du soleil. Qui par chance, octroyait encore quelques heures de répit aux vampires sans protection.
Le binôme d’un soir quitta les lieux pour regagner le bureau de la styliste. Une fois, n’est pas coutume, James, toujours avide de découvertes, observa chaque recoin pour mieux s’acclimater aux lieux avant de prendre place dans le fauteuil qui venait de lui être désigné par la maitresse des lieux ; qui venait de signifier à sa secrétaire, par le biais d’un téléphone fixe, qu’elle ne voulait pas être dérangée. La vampire récupéra ensuite de quoi dessiner sous le regard intrigué de l’anglais.
— Vous allez sûrement me trouver un peu présomptueux, mais en quoi vous parlez de mon époque va-t-il vous aidez à créer quelque chose ? Il marqua un silence, comprenant presque aussitôt son erreur qu’il tâcha de rectifier aussitôt. — Veuillez m’excusez, j’ai tendance à dire ce qui me passe par la tête. J’ai, pour ne rien vous cacher, eu plus de quatre-vingts ans de vide dans ma vie vampirique. Donc la dernière époque dont je me souvienne se situe approximativement au milieu du vingtième siècle ; soit aux environs des années trente. Mais je suppose que ce style vestimentaire n’est plus au goût du jour depuis bien longtemps ; je me trompe ? Je cherche donc à me mettre à la page. Pour ce qui est du style, je n’étais… je ne suis pas trop extravagant, mais je considère qu’avoir de l’allure et être élégant est quelque chose d’important quand on est issu de l’aristocratie. Enfin, ça l’était à une certaine époque. En fait, j’ai envie de repartir à zéro, comme une page vierge vous voyez ? Faites donc parler votre art, je veux juste avoir de l’allure et être moderne pour mieux me fondre dans la masse, car de ce que j’ai compris, les humains ne doivent rien savoir de notre existence.
James était vraiment très galant et très soucieux de vouloir se faire pardonner sa maladresse. Je trouvais vraiment ca très classe de sa part. Franchement, certains hommes devraient en prendre de la graine, car cette mentalité est clairement en train de se perdre. "Oui vous avez raison, on peut dire que nous avons pas mal de choses en commun. Comme une longue vie devant nous si je puis dire ca comme ça." Je penchais un peu ma tete sur le cote et j haussais un sourcil. Non, il n y avait rien de méchant la dedans. "Pourquoi pensez vous que vous ne vous plairez pas ici ? Y a t il trop de bétons pour vous et pas assez de terre?."
A ce niveau, je trouvais que l humain avait eu un peu les yeux plus gros que le ventre et ça me rendait triste de voir des forets partir en fumée dans le but de construire des immeubles moderne."Bien, alors allons y. Je me doute très bien que vous êtes un homme de parole et j ai un bon ressenti en ce qui vous concerne. Je vous laisse donc le soin de me suivre. Oh non ne vous en faites pas, j ai tout mon temps ce soir."
Une fois dans ;on bureau, j allais chercher de quoi dessiner. J allais répondre a sa question mais ce dernier répondit a ma place et je lui faisais un joli sourire. Je laissais mon crayon bouger comme il le voulait tout en parlant a James. /Eh bien c est très simple, on peut très bien marier les deux. Garder une base de ce que vous aimiez a votre époque et le moderniser un peu. Quatre vingt ans? Mon Dieu c est énorme..." Je ne posais pas d avantages de questions car ca ne me regardait pas.
/ Tenez, voici un premier croquis. Qu est ce que vous en pensez? Vous avez le droit de modifier comme vous le souhaitez./
Depuis son arrivée sur le continent américain, James n’avait pas eu l’occasion de se faire pléthores de liens. Pour dire vrai, les seuls qu’il avait pour l’heure demeuraient le fruit de vieilles rencontres ; et de ce fait un coup de chance inouïe de trouver ici de vieilles connaissances. Mais le vampire ne désespérait pas de se reconstituer un semblant de cercle, bien qu’il ne soit pas vraiment certain de rester ici, et ce malgré l’attachement qu’il éprouvait pour une certaine humaine. Mais pour l’heure, il redoublait d’amabilité envers son interlocutrice, car il savait qu’elle pourrait l’aider dans son domaine et parce qu’il avait à cœur de faire bonne impression, malgré son manque de moyens.
« — Si la vie est longue, elle l’est aussi dans la captivité ; chose que j’ai à mon grand dam explorée pendant quatre-vingts ans. Je n’ai de ce fait pu suivre l’évolution et les modes à en juger par cet amas de béton. Et que dire de tous ces immeubles qui poussent comme des champignons ? Je sens qu’il va me falloir encore un peu de temps pour m’habituer à tout ça ; mais comme vous le dites si bien nous avons une longue vie ; le temps ne risque donc pas de ne pas nous faire défaut. » Il prenait les choses avec légèreté malgré le fait qu’il se sente parfois dépassé par la modernité ; mais n’étant pas du genre à baisser les bras trop rapidement, James était bien décidé à s’adapter quoi qu’il advienne.
Les deux vampires avaient donc regagné le bureau de la créatrice pour plus d’intimité et une tranquillité salvatrice pour créer. Sarah ne s’étant pas offusquée de l’absence de ressource pécuniaire, James se sentait un peu plus à l’aise et enclin à collaborer pour aider la styliste à faire parler sa magie sur l’un de ses carnets de croquis. « — La mode victorienne ça ne court pas les rues ici de ce que j’ai pu comprendre. Mais si vous me dites qu’on peut réussir à marier ça avec du moderne, je suis preneur. » Son sourire s’amoindrit lorsqu’il fut à nouveau question de sa captivité. « — Oui, c’est long, très long. Une histoire de sorcière et de vengeance. » La demoiselle semblait inspirée, assez pour laisser son crayon voguait sur la page et la remplir. Et en moins de temps qu’il faut pour le dire, l’artiste tendit à son « invité » une première esquisse que le Britannique observa avec la plus grande des attentions.
« — J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour les artistes et vous n’échappez pas à la règle. J’aime beaucoup, c’est original sans être exubérant ; tout ce qu’il me faut pour me fondre dans la masse non ? » Il esquissa un nouveau sourire avant de rendre à la vampire son carnet. « — Que devons-nous faire maintenant ? Vous voulez prendre mes mesures ? »
Je ne connaissais pas James mais du peu que je l’entendais parler, il ne devait pas être arrivé depuis longtemps. Car il parlait encore d’une manière un peu particulière qui ferait tiquer n’importe quelle personne du vingt et unième siècle. J’étais aussi passer par là à un moment donné. Mais je mettais bien vite adaptée. En même temps, on ne risquait pas grande chose de parler différemment, on passait simplement pour des personnes un peu particulières. Je sentais que James était plein de bonnes volontés dans le discours qu’il me tenait. Quatre -vingts en captivité ? Mon Dieu c’est long.
« Oui, je suis tout à fait d’accord avec vous. Je n’aime pas ces immeubles en ce qui me concerne. Je constate que l’homme est en train de tuer la nature et j’ai la très nette impression qu’il ne réalise pas que les conséquences de tous ses actes vont vraiment être dramatique. Quand il s’en rendra compte, ce sera trop tard, il ne pourra jamais revenir en arrière. Je trouve ça triste. Je ne lui demanderai pas de précisions sur son histoire, ça ne me regardais pas. Des sorcières ? Ce mot me fit arrêter mon geste un court instant. Elles étaient vraiment partout."
Je reprenais ensuite mon travail comme si de rien n’était. Je me sentais inspirée et j’espérais que ce que je faisais aller lui plaire. Même s’il avait tout à fait le droit de me dire non car comme on dit, tous le goûts sont dans la nature. Je lui montrais ensuite la feuille. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Il avait aimé et j’avais encore d’autres idées qui me venaient. Je reprenais le carnet qu’il me tendait.
« Oui, je vais prendre vos mesures et me mettre au travail ensuite. Je pense que je vais vous en dessiner plusieurs model afin que vous puissiez avoir le choix sur les tenues. Désirez-vous que je vous montre les autres dessins au fur et à mesure ? Ou je vous laisse la surprise ? »
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