Lucas était, à nouveau, en panique. Et il n’y avait personne à côté. Il n’osait pas encore appeler Ciaran pour ce genre de soucis… Richard non plus. Anela non plus… et toutes les personnes qu’il avait dans son répertoire y passa. Il ne pouvait tout simplement pas appeler quelqu’un pour le mettre en danger comme ça . .. et ça même si c’était un autre phénix. Quand les flammes prenaient le pas dans son esprit… Il n’arrivait plus à se voir comme un être sauvable. Un peu de manque de confiance en soi, et beaucoup de peur de decevoir les autres le gardait paralyser. Et les flammes en profitaient toujours. En faite la plupart de ses flammes sortait de lui à cause d’une grosse crise de panique …
Mais le cercle vicieux de ses pensées ne l’aidait pas à se calmer. Il avait peur de ses flammes, donc il paniquait… il panique donc les flammes sont plus fortes, plus grandes, plus imposantes et tout le reste … Donc il courrait, encore et toujours pour trouver un lieu ou prendre feu, se fatiguer, et finir en larme sans qu’on ne lui dise quoi que ce soit. Sans les yeux de la pitié, de la peur, ou d’autres…
Il avait couru dans la forêt, fonçant vers une destination particulière. Une destination qu’il avait fini par connaître à force. Jetant ses vetêments un peu n’ importe où, il essaya d’atteindre la rivière pour prendre feu à l’intérieur… mais alors que son pied toucha le liquide froid, il sentit que son corps s’embrasa. Se recroquevillant sans même pouvoir s’en empêcher, il commença à supplier que ça s’arrête vite. Incapable qu’il était de sauter le pas de plus pour se retrouver dans l’eau gelé… Il allait mettre le feu à cette forêt, et rien ne pourrait l’en empêcher, même s’il ne le désire pas le moins du monde.
Une solution reste une solutionLucas et ConnorSeptembre 2020 - North of L.A.
J’étais sur la route du retour en direction de L.A. J’avais été sur Victorville pour rendre visite à un ami et collègue pompier qui avait été blessée durant une de ses gardes. Je n’étais pas là. Pas présent pour protéger un de mes hommes. Je m’en été voulu plus profondément que d’habitude. Pourquoi je n’en savais rien mais ne pas être présent quand quelqu’un a besoin de vous. C’était précisément le genre de chose qui me faisait me sentir mal. Assis au volant de ma voiture, je roulais au travers de la Angeles national Forest en direction du centre de L.A.
Une petite musique d’ambiance, les deux mains sur le volant à tapoter les doigts sur le cuir au son de la musique, j’avais le regard sur la route mais un sentiment étrange me parcourut. Un pressentiment. Je fronçais les sourcils brièvement car je savais que ce genre de pressentiment n’augurait rien de bon. D’instinct mon regard se tourna sur le côté, il faisait nuit alors voir des braises poursuivre un gamin qui courait à vivre allure, c’était facile à repérer.
Je me garais rapidement sur le bas-côté et je courus derrière lui. Je sentais l’odeur de la fumée et du feu….. Et d’un phénix. Je le voyais au loin courir en se déshabillant, il était apeuré mais je ne comprenais pas pourquoi. Il s’engouffra dans un court d’eau alors que tout s’enflammait autour de lui et à tout devint clair. Il ne maitrisait rien du tout.
Je retournais rapidement à la voiture, pris un sac qui se trouvait à l’arrière et courut dans sa direction. En courant je retirais ma cravate, ma veste mais je restais en chemise et en pantalon et tant pis s’ils prenaient feu.
Je lançais le sac dans la foulée et plongea avec lui dans l’eau. Le feu s’intensifiait mais si les flammes me touchaient elles ne me faisaient pas mal. Au contraire, je me sentais plus fort. Le jeune homme était terrorisé. J’arrivais alors derrière lui. Je l’enserre dans mes bras. Mon visage près du sien. Je lui glisse des mots à l’oreille :
« Ça va aller, t’en fais pas. Tu n’as pas à avoir peur des flammes, elles ne te feront rien. Je te le promets. »
Malgré la situation des plus urgente, il était quand même en train de créer un torrent de flammes en plein cœur d’une forêt, ma voix restait douce, rassurante, paternelle. Il n’avait pas avoir peur. Je pourrais facilement prendre le contrôle sur ses flammes mais je voulais qu’il y arrive seul.
« Calmes-toi, je suis là, je vais t’aider. »
Il n’était pas seul dans cette galère. Il avait besoin d’être et je serais là. ️ 2981 12289 0
Lucas avait déjà entendu ses phrases. Ce que l’homme disait. Ce que les autres avaient déjà dit « ne t’en fais pas » « les flammes sont tes amis ». N’empêche que les moments où les flammes ne tétanisent pas Lucas se compte sur les doigts d’une main … jamais en faite, pas besoin de main.
Il ne savait pas qui était en train de le prendre dans ses bras… pendant quelqu’uns instants, il fit une liste. Xander était mort. Kit avait disparu. Ciaran n’était pas là. Richard non plus. Personne ne pouvait comprendre ce qu’il vivait en réalité. La peur d’être lui même. La peur de ce qu’il pouvait faire. Il avait le pouvoir du feu. Et le feu ça ne faisait rien de beau, rien de bon. Cela ne faisait que détruire et tuer.
Alors les bras qui l’encerclaient. La voix qui lui demande de se calmer. Cela ne lui donnait qu’une impression qu’il allait être abandonné encore. Après Xander…; il n’avait plus réussi à faire aussi aveuglément confiance.
- Je … je … je … ne peux pas.
Il était en train de pleurer aussi, alors que les flammes sortaient de lui de partout. Il en avait marre de ses flammes. Il ne les voulait pas. Il voulait qu’elles disparaissent et ne reviennent jamais !
- Je peux pas je peux pas.
Il disait cela comme une chanson. Il savait que d’habitude il attendait d’être trop fatigué et les flammes s’éteignent toutes seules. Il attendait de s’endormir sur le sol. Il attendait de ne plus pouvoir respirer, au bord de la suffocation, et là tout s’arrêter. Comme pour lui dire de vivre encore une journée de plus.
Une solution reste une solutionLucas et ConnorCe pauvre gosse semblait terrorisé et encore le mot était faible. Il était terrifié, tétanisé par les flammes et sa peur les faisaient encore plus grandir autour de nous. Il tremblait se tout son être et pourtant il était le seul véritable maître de ces flammes mais visiblement il ne l'avait pas encore compris. Visiblement, il ne savait pas les contrôlées peut-être parce que personne ne lui avait montré la voix ou alors pas de la façon qui convenait. Le phénix que j'étais songea alors à l'aider. Aider les autres c'était mon credo, ma raison de vivre et de fouler cette Terre alors prendre quelqu'un de plus sous mon aile ne me faisait pas peur, loin de là. Au contraire, j'étais heureux de pouvoir accomplir ce genre de chose. Mais pour l'heure il fallait éteindre cet incendie avant qu'il ne fasse de véritables ravages...
Je pris alors l’initiative de lui parler lentement, en gardant mon calme malgré le bruit des flammes, le crépitement des braises et le souffle du torrent incendiaire autour de nous. Il pleurait, répétant en boucle qu'il ne pouvait pas.
Je regardais rapidement autour de nous. Nous n'avions plus beaucoup de temps avant les flammes atteignaient les arbres, il fallait faire vite. Je me reculais légèrement pour le forcer à se retourner vers moi. Je mis mes deux mains de part et d'autre de ses épaules et baissa le visage pour plonger mon regard dans le sien.
« Regardes-moi. C'est hyper important regardes-moi »
D'un mouvement de paupières, je lui montrais les flammes dans mes yeux tout en continuant de lui parler :
« Je suis comme toi, je suis un phénix comme toi. On vas arrêter ces flammes ensemble d'accord ? »
Je lui donnais les instructions tout en prenant ses mains pour faire le geste avec lui.
« Tu vas joindre tes mains devant toi... voilà comme ça... Tu fermes les yeux et tu imagines les flammes qui rentrent dans tes mains. Je suis avec toi d'accord je vais t'aider. Je ne te laisserais pas tomber. Tu n'es plus seul maintenant c'est fini, je suis là. »
Je posais mes mains sous les siennes pour le soutenir et l'aider à rappeler ses propres flammes.
« Inspires lentement et imagines que les flammes reviennent en toi... tu peux le faire, doucement... » ️ 2981 12289 0
Lucas était terrorisé. C’était un fait. Et une habitude qu’il commençait à savoir gérer. Paniquer et se sentir mourir à petit feu alors que les flammes prenaient sa vie entière…. C’était ainsi qu’il vivait désormais. Mais avoir l’aide d’un inconnu lui faisait du bien. Il se sentait… un tout petit peu moins seul. Lucas essaya alors de se concentrer sur ce qu’on lui demandait. Il observait l’homme. Il voyait le feu. Il comprenait sans avoir besoin de l’entendre, que l’homme était comme lui. Mais pour ce que ça change. L’homme était un phénix. Xander l’avait été aussi. Et pour ce qu’il en sait, ça c’était très mal fini.
Lucas fit ce qu’il demandait. C’était bien la première fois qu’on lui faisait stopper ses flammes ainsi mais tant qu’il le pouvait, il devait essayer. Il mit ses mains alors devant son visage et ferait les yeux. Il essayait de voir le monde comme l’homme le demandait, mais le feu le tétaniser. Il en avait peur. N’oublions pas qu’il avait tué son père et sa mère dans un incendie…. Les flammes étaient plus qu’une peur, c’était une phobie. Alors il essayait d’imaginer les flammes qui rentrent et ne ressortent plus de leur boîte. Il voulait les enfermer. Ne plus avoir à les subir.
Alors qu’il imaginait cela, il sentait les flammes s’approchaient de lui et manqua de tout foutre en l’air en voulant ouvrir les yeux pour pleurer. Il continua pourtant. Il ne savait pas qui était le phénix à ses côtés, mais il se devait de faire son maximum. Il ne pouvait pas lui faire du mal. D’un coup, il ouvrit les yeux alors que la chaleur diminua drastiquement. Les flammes n’étaient plus … et malgré lui, Lucas se défit des mains de l’inconnu pour tomber sur les fesses.
Il essayait de respirer alors qu’une nouvelle crise de panique était en train de montrer le bout de son nez crochu. Il le sentait à l’intérieur de sa tête. Se posant, il mit sa tête entre ses jambes alors qu’il répétait (assez fort pour que son partenaire de galère l’entende) des excuses. Il releva les yeux vers lui.
- Je … je … suis … suis … dé… dé … désolé.
Il l’était vraiment. Pour la planète qu’i!l saccage comme sur le fait qu’il dérange encore une nouvelle personne avec cela. Il voulait juste qu’on lui enlève le feu qu’il avait en lui. Il ne boulait pas être un putain de monstre. C’était ce qu’il était pourtant.
- je … je ./… je … suis … suis … Lu …Lu …Lucas.
Il bégayait encore et toujours quand il voulait parler. Il ne pouvait plus changer cela. Il essayait de parler de plus en plus d’une traite, souvent en respirant qu’une fois pour dire toute une phrase. Mais dans la panique actuelle, il ne pouvait pas faire l’effort et parler comme il pouvait. Il resta un petit moment la tête entre ses jambes en essayant de faire cesser ses larmes et calmer son coeur.
Une solution reste une solutionLucas et ConnorMalgré la peur ressentie et la tétanie que je voyais bien en lui par rapport au feu, ce jeune homme arriva tant bien que mal à maîtriser en partie les flammes. Sans qu’il ne s’en rende compte, je l’aidais dans sa tâche ardue de rappeler toutes ses flammes. Faisant preuve de courage ou bien voulant enfin réussir à les dompter, le jeune homme arriva à tout éteindre. Je finissais de de tout refroidir alors qu’il tombait en lâchant prise. Je le regarde alors qu’il s’excuse tout en enfouissant sa tête entre ses mains et ses jambes comme s’il voulait tout simplement disparaitre. Je pose alors sur lui un regard désolé et empathique alors qu’il ne me voit même pas. Finalement j’accroupis à ses côtés et lui murmure des paroles que j’aimerais qu’il voit comme apaisante afin qu’il arrive à se calmer :
« T’en fais pas, ça va aller. Tu n’es plus tout seul d’accord. Je vais t’aider à manier tout ça. Je t’en fais le serment. »
J’étais démuni pour le consoler et pourtant je restais serein car tout ce que j’avais vu de ses dons ne me paraissait pas insurmontable. Bien au contraire, j’étais heureux de voir un phénix auprès de moi, qu’il maîtrise ses dons ou non.
« Enchanté Lucas, moi c’est Connor. »
Je passe doucement ma main dans son dos et j’ai pour lui une démarche presque paternelle alors que je pose doucement mon visage dans sa chevelure blonde.
« Viens Lucas, on va te trouver des vêtements et on va rejoindre la civilisation. »
Sans attendre sa réponse où même son approbation je le prends dans mes bras, comme un enfant. C’est presqu’un adulte mais il semble avoir cruellement besoin que l’on prenne soin de lui. Je le repose sur la berge, près du sac que j’avais laissé. J’attrape rapidement le sac mais avant je voudrais encore et toujours le réconforter alors je pose doucement ma main sous son menton afin qu’il me regarde dans les yeux :
« Ecoutes-moi, tout va bien d’accord, nous sommes tous les deux indemnes et la forêt est toujours là alors tu n’as plus à avoir peur. »
J’attrape un t-shirt et un short que je lui présente devant les yeux. Ses vêtements actuels comme la moitié des miens sont partis en fumés.
« Ça risque d’être un peu grand mais cela fera l’affaire. »
Je m’assois doucement à ses côtés et j’attrape une bouteille d’eau dans le sac et lui en tends une seconde. Alors que j’ouvre la mienne et en bois quelques gorgées je me permets de lui demander :
« Bon. Tu as un endroit où aller ? Où je pourrais te ramener ? »
Lucas ne pouvait pas réellement dire « comment » il maitrisait tout cela. C’était un mélange entre de la panique qui tétanise et de la tristesse qui motive. Un mélange explosif qui avait le don de donner, de temps en temps, une bonne surprise. Pour le moment, Lucas arrivait à contenir ce qu’il avait sur le cœur. Il n’aimait pas que les gens remarquent ses soucis, son « petit problème » de combustion instantanée …. Mais maintenant qu’une personne était là pour l’aider, il se faisait un principe de réussir à se calmer et de ne pas risquer de lui faire du mal.
Comme il en avait fait à ses parents.
Il ne voulait pas faire souffrir une autre personne à cause du feu qui coule dans ses veines, qui l’étrangle, qui le rends fou de bien des manières. Il ne voulait pas que le feu cause encore la mort de quelqu’un… pas une personne de plus. Il finissait toujours en boule… Il finissait toujours la tête dans les mains, voulant faire oublier sa présence, son existence. Il ne voulait pas penser au feu qui venait de créer des flammes sur les bords de la réalité. Il ne voulait pas sortir de son propre esprit. Il eu un sourire un peu … Méchant ? Oh est ce que Lucas pouvait réellement faire un sourire méchant ? Non. C’était plus un sourire remplit de la tristesse de la réflexion qui lui traversa l’esprit.
Xander avait fait la même promesse, Kit aussi, Richard, toujours une promesse de l’aider. Il n’en veut pas à toutes les personnes qui avaient disparus de sa vie. Il ne leur en voulait pas de ne pas avoir réussi. Il ne pouvait même pas en vouloir parce qu’il comprenait qu’il n’était pas un très bon élève. Il releva doucement la tête pour observer l’inconnu à ses côtés. Il lui sourit doucement, toujours teinté de cette tristesse qui ne pouvait pas le quitter.
Xander avait été tué pour retourner à l’état de bébé qui ne pouvait même pas parler. Kit avait apparu aussi vite que la vitesse de la lumière, sans pouvoir revenir, Richard … il ne pouvait pas le dire. La personne qui l’avait aidé le plus pour ses flammes étaient un dragon … Dragon qu’il avait mit en danger … En danger … et il ne voulait pas le mettre à nouveau en danger … pas encore.
- Ou… oui … je … je … je veux bien.
Il n’aimait pas spécialement être tout nu. Encore moins devant un inconnu. Et il acceptait tout de même l’aide proposer, il l’acceptait avec grand plaisir alors qu’il se permit pour la première fois depuis le début de cette histoire de relever les yeux sur l’homme et de le regarder… De le regarder réellement. Il aurait pu répondre n’importe quoi à l’essaie de l’homme pour le réconforter… il aurait pu répondre n’importe quoi … mais il répondit simplement :
- Ce n’est pas toujours le cas.
C’était un murmure. Plus une réponse pour lui-même. Mais c’était une réponse qui comptait. Il ne faisait pas « rien » à chaque fois… et si pour une fois les flammes n’avaient que laisser des traces cramoisies sur le sol, c’était seulement un coup de chance.
- Mer…merci.
Dit-il en prenant les affaires qu’il passa rapidement sur lui. Il se sentait déjà bien mieux habillé ainsi. Il aurait préféré tout à rester ainsi. Il se sentait déjà assez coupable de sa forme. Il sourit alors à l’homme. Encore une fois. Un sourire qui voulait dire à la fois de ne pas s’en faire et le remerciement le plus total. Il n’était pas le genre à ne pas remercier les personnes qui lui tendaient la main.
- Le … le foyer …je … je suis … je suis … or…orphelin … alors … alors … j’habite au foyer…
Peut être que l’homme pourrait comprendre le sous entendu étrange. Il avait déjà fait pire avec ses flammes et d’un coup il était orphelin ? Il fallait comprendre parce qu’il n’arrivait pas à le dire … Il ne pouvait pas le dire … ça arrive souvent. Mais ça… ça restait dans sa tête, bloquer sur des paroles muettes.
- Vous …
Il se mordit les lèvres en observant l’homme. Il avait compris une chose de sur… il était comme lui … comme lui peut être mais …
- Vous … avez quel âge ?
Parce que lui, il avait tous justes 18 ans non ? Il était dans sa première vie, et il ne connaissait pas encore tout … mais il savait maintenant que la plupart des êtres étaient bien plus vieux que ce qu’on ne peut le croire. Alors, pour lui, sa question était légitime et presque normal.
Une solution reste une solution@Lucas Smith et Connor Ce gamin semblait tellement apeuré par ses pouvoirs que ce n’était pas possible qu’il soit phénix depuis plusieurs siècles. C’était forcément sa première vie mais qui étaient ses parents et comment ils avaient pu le laisser ainsi sans apprentissage de ses pouvoirs. J’étais à la fois en colère contre des parents fictifs et désolé pour ce jeune homme qui visiblement ne comprenait pas tout encore et qui avait de ce fait une très mauvaise vision de ses pouvoirs, les rendant encore plus instables.
Je me présentais alors à lui et tâcha de lui retrouver des vêtements afin qu’il ne se sente pas trop mal à l’aise. Bon, il ne savait pas que j’étais pompier alors voir des personnes dans des situations particulières ou autre c’était commun pour moi mais je ne voulais pas qu’il se sente encore plus mal qu’il ne l’était déjà.
En voulant encore et toujours avoir des paroles réconfortantes, je lui assuré que le principal c’était qu’il allait bien, moi également et la forêt tout autant. Mais sa réponse me laissa dubitatif. Visiblement ce genre de fin n’était pas son quotidien. Je n’en fus qu’encore plus désolé pour lui. Je m’assis à ses côtés alors que j’étais toujours torse nu, ma chemise était littéralement partie en fumée. Personnellement, cela ne me gêné pas. Je fis alors la conversation à Lucas pour savoir où je devrais le ramener et s’il avait un endroit où aller. Il me répondit alors qu’il était dans un foyer parce que … Orphelin. Mon regard remonta sur lui encore navré de cette révélation mais au fond de moi j’étais content qu’il soit arrivé sur ma route. J’avais envie de l’aider et de lui apporter tout le soutien nécessaire mais aussi et surement des réponses à tout un tas de questions.
Je rompis le contact visuel pour reprendre une gorgée d’eau en répondant :
« D’accord, je te ramènerai là-bas si tu veux après. »
Sa voix me parvint alors avec hésitation. Il voulait me parler mais peut-être n’en n’avait pas le courage où tout simplement la peur de comprendre encore plus de choses…. Mon âge… Je souris doucement avant de reposer sur lui mes yeux bleus.
« J’imagine que tu as compris que j’étais comme toi un phénix. Mais si tu sembles encore jeune, pour ma part j’ai près de 800 ans d’existence. Pour cette vie actuelle, j’ai 38 ans. »
Je lui souris car la conversation était d’autant plus intéressante pour moi que les phénix sont des êtres rares. Alors pouvoir parler de ses pouvoirs et de ses vies antérieures n’était pas quelque chose de commun et banal pour moi.
« Je me doute que tu dois te poser un milliard de questions sur les phénix et sur tes pouvoirs. Parce que oui Lucas, tu as un potentiel immense et pour ma part, je suis content d’être tombé sur toi… Même si c’était un peu chaotique comme départ. » ️ 2981 12289 0
Lucas avait essayé de changer, il avait essayé du plus profond de son cœur. Il aurait voulu être ce genre de personne qui assument totalement qui ils sont et ce qu’ils font … mais il ne l’était pas. C’était un fait qui s’ancrer dans son caractère et ne le laisserait jamais en paix. Il le savait.
Lucas était fatigué de cette situation. Qu’on doit toujours lui venir en aide. Il en avait marre d’être celui à secourir, celui à calmer…. Mais il ne voyait pas de moyen pour que cette situation change. Il ne pouvait pas… Sauf qu’il abandonne ses pouvoirs. Ce qu’il ferait certainement si on lui en donnait la possibilité. Il lâcherait tout. Il donnerait toutes les flammes et les larmes qu’il avait jusqu’à devenir un pruneau sec. Cela ne le dérangeait pas.
Il savait déjà, de Richard, de Xander et même de Kit, des phénix qui avaient traversés sa vie comme des fusées pour ne jamais plus revenir, qu’être un phénix était, pour eux, quelque chose de génial, de magnifique, dont il fallait être fier. Lucas doutait d’un jour pouvoir être fière d’être une bombe à retardement…
C’était cette pensée qu’il avait quand l’homme lui proposa de le ramener plus tard au foyer. Il fit un oui de la tête. Un geste simple, rapide, et qu’il aurait voulu ne pas avoir à préciser… mais il ne voulait pas non plus passer pour un impoli qui ne savait pas la chance qu’il avait. Alors il lâche un petit :
- merci.
Qui resta qu’un murmure parmi le vent. L’avait il entendu ? Il avait réussi à le dire en une fois, il n’avait pas envie de le répéter. Lucas essayait de réfléchir, il essayait de poser ses données. Il voulait écouter, et comprendre. Il calcula tout simplement sur ses doigts dans sa tranquillité tout à lui. Il avait « que » 20 ans de moi … ou que 779 ans de moi … environ. Il continua de regarder l’horizon pendant ses réflexions.
- Dix… dix neuf…
Bientôt 20 ? Peut être même demain … il avait oublié de compter son âge. Il savait qu’un jour il se prendrait son âge dans le visage. Parce qu’on allait l’enfermer. Il était inapte à la vie en société selon son foyer… Alors il n’allait pas être viré, il allait être envoyé dans un centre, c’était pire. Il ne voulait pas y penser. Préférant se dire qu’Anela allait réussir à le prendre sous son aile et qu’il pourrait enfin respirer.
Il avait donc donné son âge comme si cela expliquerait tout. Il n’avait pas deux âges lui, il en avait un, et c’était suffisant pour lui donner des migraines. Et oui, il avait compris que l’homme à ses côtés était de la même espèce que lui. Etrangement, il n’en avait plus douté. Peut être était ce parce qu’il avait réagis à ses flammes comme si c’était la chose la plus normale du monde ? Peut être, ou même une sensation. Il eu un hoquet de rire mêlé de larme.
- Cha… chaotique…. C’est … c’est le mot.
Chaotique. C’était même le mot parfait pour expliquer ce qu’il se passait pour ne pas mentir. Il hocha aussi la tête pour dire que « oui » il avait des questions. Des questions si bêtes pourtant, qui importent peu, mais il en avait… exemple, s’il meurt, et reviens à la vie, aura-t-il le même visage ? Se souviendra t il de tout dès le début ? Donc dès bébé il saura parler et faire des équations à 2 inconnues ? Il ne savait pas tout ça.
- Je …je … je ne pense pas … pas …avoir … avoir … de … potentiel… j’en veux pas.
Il avait dit sa dernière idée sans bégayer, et il posa sur l’homme à ses côtés un regard toujours triste. Les flammes lui faisaient peurs, mais elles ne faisaient pas que ça. A chaque fois que les flammes prenaient le pas sur son esprit, à chaque fois qu’elles sortaient sans qu’il ne puisse leur dire de rester enfermer, il brûlait un peu plus les fondations en bois qu’il avait érigé dans son esprit pour ne pas sombrer. A chaque flamme, à chaque feu, à chaque couleur orange qui pollue sa vision, il avait l’impression de mourir un peu plus.
Les flammes étaient sa vie. Et lui, il voulait les faire disparaitre. Il ne voulait pas avoir du potentiel. Encore moins immense. Il ne voulait juste plus de ça. Et il savait que peu de phénix, ou de dragons, pourrait comprendre cette information. Il savait que la fierté de leur espèce prenait le pas sur la compréhension de son histoire. Il avait tout de même tué son père. Il ne pouvait pas changer cela. Son regard s’attarda sur les arbres avant de reposer sur l’homme.
- Je … je … je te … rem… rembourserais …
Pour la gêne occasionnée. Il ne pouvait pas croire que l’homme l’aiderait comme il le dit. Parce que d’autres avaient promis et maintenant il était encore seul. Il ne pouvait pas y croire. Alors il restait avec la distance de sécurité entre son cœur et l’homme. Bien qu’il avait envie de le croire.
Une solution reste une solution@Lucas Smith et Connor Si Lucas me remercia poliment du fait que je le ramène dans son foyer, j’avais le sentiment qu’il n’était pas hyper ravi d’y retourner. Mais je ne voulais pas le brusquer où lui imposer mes idées alors je ne dis rien sur mon ressenti, songeant plutôt à l’idée qu’il se confiera peut-être à moi plus tard.
Le sujet dévia sur une simple question à laquelle je fis de mon mieux pour répondre calmement et avec honnêteté sur mon âge. Je lui précisai alors mon âge réel en plus de mon âge en apparence pour cette vie. Dans la vie des immortels, il est important de préciser les deux car avoir un certain âge indique fatalement que l’expérience qui est derrière est tout aussi importante. A son tour Lucas ne m’annonça qu’un seul âge ce qui me confirma quelque chose de terrifiant. C’était sa première vie. Il était donc le fruit de deux phénix à la vue de ses pouvoirs démesurés. Mais alors pourquoi ses parents ne l’avaient pas gardé auprès d’eux. Je me sentis profondément peiné de par sa situation car si je devais être parent, j’en serais fou de joie.
Je voulais le soutenir et faire en sorte que les pouvoirs qu’il avait ne deviennent plus un fardeau mais une chance. Mais seul le temps et l’apprentissage pourront l’aider à y voir plus clair. Puis les mots de Lucas furent plus triste encore, il n’estimais pas avoir de potentiel mais surtout il n’en voulait pas.
Je me hasardais alors à plonger mon regard dans le sien. J’étais serain et calme et ma main arriva doucement sur son épaule pour le soutenir au mieux :
« Que tu n’en veuilles pas est une chose et même si personnellement j’aime le fait d’être un phénix, je peux comprendre que tu n’aimes pas cela surtout que tu ne sembles pas en connaitre tous les aspects. Mais saches une chose Lucas. Pour ne pas vouloir de ses pouvoirs et donc faire le choix de ne pas les utiliser tu devras apprendre à les maitriser. Et cela je peux te l’enseigner. Une fois que tu les auras bien en main, il appartiendra à toi et à toi seul de les utiliser ou non comme bon te sembles. Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ? »
J’étais légèrement frustré à l’idée qu’un phénix décide de ne pas utiliser ses pouvoirs mais en même temps est-ce que j’étais le genre d’homme à laisser un môme dans la nature avec des pouvoirs non maitrisés ? Non. Alors je ferais ce qu’il faut. Même si cela impliques de prendre sous mon aile un phénix qui voit sa bénédiction comme une malédiction.
Je repris doucement ma place et me releva dans les foulée, il était temps de partir si l’ont voulait arriver avant la nuit. Le jeune homme précisa qu’il souhaitait me rembourser mais je souris aussitôt en faisant non de la tête.
« Tu ne me dois absolument rien. Je n’ai fait que ce qui me semble être juste. »
Je tendis alors ma main en direction du phénix pour l’aider à se lever. Ainsi nous pourrions reprendre le chemin jusqu’à ma voiture et repartir sur L.A. Je rangeai rapidement nos affaires et nous partîmes à pied dans la fôret.
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