A ssis à son bureau, bercé par l’odeur du café, Karl en était réduit à relire ses notes. Depuis son retour dans la BACS, il avait pris l’habitude de tout consigner dans son calepin ; une façon pour lui de se détacher de la paperasse et d’avoir les informations essentielles à portée de main. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec les récents évènements survenus à Los Angeles, l’agent avait noirci une bonne vingtaine de pages, ce qui rendait la lecture plus longue qu’à l’accoutumée. Mais Karl était bien décidé à trouver une piste en parcourant ses notes, il était même prêt à se plonger dans chacun des dossiers à disposition si cela pouvait faire avancer l’enquête.

Voilà deux semaines à présent que l’on retrouve des corps aux quatre coins de la ville. De prime abord, l’on aurait pu songer à un énième tueur en série avide de reconnaissance ; ce n’est pas ce qui manque à Los Angeles. Mais non, pas cette fois. Les victimes n’avaient pas de lien et pouvaient tout aussi bien être humaines que surnaturelles. Karl souffla et se massa les tempes. Il s’attarda sur un détail dans ses notes. « Victimes appartenant à une race précise ? » pouvait-on lire en surligné. Passé la nature des victimes, il se pencha sur les blessures qui s’exemptaient d’un quelconque caractère « naturel » et mettaient à mal la théorie d’un potentiel serial killer.

« Fitz ! » La voix lointaine d’un collègue le sortit de sa lecture. L’homme lui fit savoir que les interrogatoires ordonnés par la direction devaient commencer aujourd’hui ce qui ne sembla point arranger le compagnon de Lyanna Johnston qui aurait préféré être sur le terrain pour collecter davantage d’information.

— Oui, j’imagine que j’ai de quoi faire ?  Le collègue acquiesça presque aussitôt, avant de faire savoir à son interlocuteur qu’il allait devoir interroger deux personnes aujourd’hui. Karl inclina la tête pour valider cette information. Puis il récupéra son calepin, de quoi écrire et un dictaphone pour enregistrer l’interrogatoire et avoir davantage de matière dans sa prise de notes. C’est donc peu convaincu, que l’agent Fitzgerald se dirigea vers les salles dédiées aux interrogatoires. Et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant l’identité des deux personnes qu’il allait devoir interroger ; à savoir Rufus Clayton et Ezéchiel Draven ; deux types qui mettaient à mal son objectivité, l’un étant très proche de Lyanna et l’autre demeurant le frère de son équipier.

— Bien ! Bonjour pour commencer !  Il prit place, posa son calepin à sa gauche et enclencha le dictaphone. — Nous vous avons convoqués non sans raison, vous vous en doutez.  Il se tue presque aussitôt, pour leur laisser la parole et ainsi commencer à les jauger.

U ne énième fois, la ville était aux prises avec un tueur ou un groupe meurtrier qui n'était guère chômeurs. Il n'avait pas une nuit ces deux dernières semaines où l'odeur de sang ne m'avait pas fait tilter.  Ouais, la productivité de ce ou ces criminels ne laissait place à aucun doute avec tous ces cadavres s'amassant dans L.A. sous cette si courte période. Même pour moi, ex-criminel notoire, c'était impressionnant! Je doutais que cela fût l'oeuvre d'un seul homme!

Avec ce fait, ma rage de sang m'avait bien mis à mal et la situation devenait presque insupportable! Je m'efforçais donc de garder mon contrôle sur mes réactions lors de mes chasses en tâchant de m'extraire des rues une fois que je me sentais flancher. J'y parvins, non sans difficulté, malgré ce que j'avais pu déceler dans les ruelles sombres il y avait quelques nuits. Alors... pourquoi me retrouvais-je à être convoqué par la B.A.C.S. Pour une des rares fois, je n'avais rien à me reprocher. Alors, je me rendis donc sagement au bureau leur appartenant pour répondre à leur question.

Me voilà donc, silencieusement assis dans une pièce spécialement conçue pour les interrogatoires. Dès que je franchis la porte, un immense soupir las expulsa de mes lèvres. Cette désagréable impression de déjà-vu qui se développa en franchissant les couloirs de l'établissement ne me plut aucunement. Elle refusa même de se retirer et les souvenirs d'un temps révolu où je me retrouvais derrière les barreaux pointèrent dans mon esprit. Avec détournement d'attention, je m'empressai de les chasser de mes pensées. Je pris place sur l'un des trois sièges... " Euh, serais-je le seul interrogé? " La réponse ne fut guère longue à obtenir, car un autre homme se pointa.  L'arôme se dégageant de ce nouvel arrivant fut empreint d'une certaine force reconnaissable... " Je mettrai ma main à couper qu'il s'agit de sorcier! " Pensai-je en lui faisant un simple signe de tête pour le saluer.    

Puis, nous mijotâmes un bref instant avant que notre inspecteur daigna nous faire honneur de sa présence. Le parfum que je captai même avant que la porte ne s'ouvre me fit relever la tête vers l'homme qui apparut dans le cadre de la porte... Karl Fitzgerald. Il nous salua avant de s'installer pour se mettre au travail. J'allais répondre à ses salutations lorsque la question sortit. Je ne pus contenir un petit soupir sous un sourire avant de rétorquer.

- Mouais, sans doute ai-je été au mouvais endroit au mauvais moment... Mais je n'ai guère d'information à dissimuler et je suis amplement disposé à coopérer avec vous!

Alors là, je dois dire que je ne m'y attendais pas ! En effet, le réveil matin fut dur et pour cause, la BACS est entrée chez moi et m'a sortie du lit pour un interrogatoire ! Je dois dire que mes anciens collègues ne se sont pas montré particulièrement tendre. dés mon entré à la BACS, les agents ont pris soin d'enfermer mon familier loin de moi et cela je le garde encore en travers de la gorge ! Bordel ! On ne touche pas le familier d'un sorcier ! C'est... C'est comme toucher son âme ! Encore un peu sur les nerfs, je suis emmené dans une salle d'interrogatoire. D'ailleurs l'endroit ne m'est pas inconnu, sauf que d'ordinaire, c'est moi qui suis de l'autre coté de la table...

Tiens, je ne suis pas seul à être interrogé.  Un vampire est déjà là, et lui aussi ne semble pas plus ravi que moi d'être là. Je me doute du pourquoi je suis convoqué. Je ne suis pas stupide et je sais bien que les meurtres de ces derniers jours en ville en a mis plus d'un sur les nerfs ! Je ne suis plus dans le métier du nettoyage de crimes surnaturel, mais malheureusement, cette image de nettoyeurs de crimes me collera encore longtemps à la peau !

Nous restons quelques minutes seuls avant que la porte ne s'ouvre et laisse entrer Karl Fitzgerald ! Bon sang, lui et moi avons travaillé ensemble bien souvent ! Comment peut il m soupçonner de quoi que se soit ? J'ai bien des défauts, mais je ne suis pas un meurtrier de sang froid ! "Si c'est à cause des crimes commis dernièrement en ville, je pensais que nous, nous connaissions assez pour que tu sache que jamais je ne tuerais personnes et encore moins des créatures innocentes ! Mais si tu as des questions, tout comme mon compagnon de galère j'y répondrais." Karl ne fait que son travail et je ne compte pas lui compliquer la tache. Si je peux l'aider, je le ferais.

D ’ordinaire, c’était si facile, car il menait les interrogatoires en présence de parfaits étrangers et voilà qu’à présent, il se retrouvait confronté à tout, sauf des inconnus. Cependant, Karl tâchait de ne rien laissait paraître de sa contrariété et prit place face à ses deux interlocuteurs qu’il observa l’espace d’un instant avant de les saluer tout en enclenchant le dictaphone à ses côtés. Il ne faisait que suivre la procédure, mais cela l’embêter de devoir traiter Rufus et Ézéchiel comme de vulgaires suspects. Les choses étant ce qu’elles sont, Fitz enfila bien malgré lui son habit d’enquêteur et posa sa toute première question. Le vampire fut le premier à se manifester par le biais d’un léger soupir avant de faire paraître un semblant de sourire tout en cherchant à se justifier. Pourvu de son calepin et des notes qui lui avaient été transmises, le sorcier s’attarda sur ce qui était souligné sous le prénom du vampire.

 — Je suis ravi de l’entendre Rufus d’autan plus qu’une parfaite collaboration vous permettra de quitter ces lieux au plus vite. Car à n’en pas douter, il est préférable pour vous de ne pas vous éterniser ici n’est-ce pas ?  On connaissait à Rufus Clayton, une période « sanguinaire » ; la perte de contrôle n’était donc pas à exclure et Karl tentait de jouer là-dessus. Il reporta ensuite toute son attention sur un ancien camarade, le bien nommée Ézéchiel Draven qui faisait preuve d’un peu moins de retenue que le vampire à ses côtés ; ce qui agaça un tantinet l’inspecteur en présence, qui restait malgré tout modéré dans son approche, du moins pour l’instant.

— C’est bien à cause des crimes commis récemment en ville que vous êtes ici tous les deux. Cependant, sache que je ne décide pas à l’avance, qui va se retrouver interroger. Je ne fais que mon travail, tout comme toi ; un travail qui, je l’imagine, t’a amené à voir beaucoup de choses non ? Il appuya son regard sur son ancien camarade avant de reporter son attention sur Rufus.

— Si vous êtes ici tous les deux, c’est peut-être bien malgré vous. Toujours est-il que j’ai besoin de précisions sur le fait que vous vous soyez retrouvés aussi près des lieux où l’on a découvert les corps des victimes.  Il commençait en douceur, mais n’excluait pas le fait de devoir se montrer plus hostile si d’infortune l’un des deux ne se montrait pas réglo.

Notre inspecteur prit donc son rôle au sérieux en se penchant sur ces notes manuscrites et vérifia les points importants. Bien que cela fut amplement compréhensif avec la situation qui semblait dégénérer hélas, une impression désagréable s'éveilla. Non, cette sensation de déjà vue était ancré dans mon esprit en se refusant catégoriquement me déserter... Je brisai ce moment en prenant la parole en démontant mon désir de coopérer avec la police surnaturelle. Fitzgerald mit en lumière une information m'attaquant malgré tous mes efforts émis pour réfréner cette soif débordante qui était mienne. Hélas, elle entravait toujours ma vie et j'avais bien des difficultés à reprendre le contrôle une fois celui-ci perdu. Néanmoins, mon prénom qu'il venait d'utiliser me fit douloureusement tilter en serrant les dents, mais, heureusement, j'étais encore maître de moi-même en parvenant à conserver l'apparence du mortel que je fus.    

- Oui, cela serait fichtrement fâcheux... alors, certes, je m'engage à vous aider afin d'écourter cet entretien.


La réaction de mon camarade d'infortune m'apporta un fait intéressant, Karl fut une connaissance commune. " Très intriguant que ce fait! Qu'elle est donc la nature de leur relation? " Cette pensée se présenta naturellement en suivant en silence leur échange en posant mon regard sur l'un puis sur l'autre en fronçant légèrement les sourcils. Bien que l'agent représentant la loi surnaturelle garda son calme devant les insinuations de l'autre sorcier, il n'y avait aucun doute possible sur l'agacement que celui-ci devait vivre. Le compagnon de ma meilleure amie souleva un point dans une question qui créa d'autres mystères entourant l'homme m'étant pour lors inconnu. " Avait-il travaillé ensemble ou avait-il été relié d'une quelconque manière aux enquêtes que Karl est réalisé par le passé? " Donc, silencieux, mais l'esprit vif, je suivis l'interaction entre les deux mortels magiques.

Puis, la raison de notre conversation arriva automatiquement sur le tapis, les meurtres en sérieux qui affligeaient la ville! L'attention du meneur de l'interrogatoire vint sur moi en apportant la question qui ouvrit réellement le bal.

- C'est tout simplement dû au hasard, pour ma part. J'ignore si cela sera crédible à votre oreille, mais je fus simplement attiré par la piste olfactive du sang frais que laissèrent ces victimes fraîchement tuées.  

Donc nous en sommes là à cause des crimes commis ces derniers jours en ville. Evidemment je sais bien que Karl ne fait que son travail. J'ai moi même été bien souvent de son coté de la table pour savoir qu'on ne choisi pas qui sera celui ou celle que l'on va interroger. Les évènements sont parfois d'une telle ampleur qu'il faut savoir mettre de coté toute amitié pour faire se qui doit être fait. Je reconnais bien dans cette attitude la droiture de Karl. Il a toujours été ainsi. Je comprends au fil de ses mots que je n'ai pas été choisi par hasard. Evidemment mon ancien travail de nettoyeur de crimes pousse la justice à faire appel à moi pour en savoir d'avantage. Mais n'étant plus dans le métier depuis des mois, je ne saurais lui en dire d'avantage sur ces crimes.

Mon regard passe du vampire nommé Rufus à Karl, puis enfin, je réponds : "Je voudrais te dire que j'ai des informations à te donner, mais je n'en ai pas. J'ai vendue mon entreprise de nettoyage de crimes il y a des mois à présent. Je ne suis donc plus dans le métier... Shawn et moi avons monté une société de détectives privés. Et même si j'étais encore dans le métier, jamais je n'aurais accepté de nettoyer des crimes de ce genre là ! J'ai toujours garder certaines valeurs morales intactes et les crimes de ces derniers jours dépassent largement la limite morale que je me suis fixé."

Je me montre le plus sincère que je le peux. Je ne sais vraiment rien de tout cela. J'essaye de mener une autre vie, plus calme et plus respectable à présent. Tout ce que je fais est légal. Le temps ou je flirtais avec les limites de la lois est terminé ! "Néanmoins, si tu as des questions plus précises à me poser, je te répondrais si je le peux. Je peux même t'aider en utilisant certaines de mes relations. Mon nouveau statut de détective m'ouvre d'autres portes à présent et je veux comme tout le monde que la paix règne à Los Angeles. Comme l'a dit mon compagnon ici présent, les apparences sont peut-être contre nous, mais nous y sommes pour rien..." Karl et la BACS devraient chercher ailleurs les coupables ! Donner des coups d'épée vains dans l'eau ne les aidera pas à trouver les véritables coupables. Les pistes vont se refroidir et ne seront surement plus utilisable d'ici peu...  

I l s’en voulait d’user de ses techniques d’interrogatoires sur ces deux personnes en particulier ; mais il n’avait pas le choix, il devait avoir des résultats, la situation l’exigeait, autant qu’elle requérait de mettre de côté les liens de tout à chacun. À commencer par monsieur Clayton, un ami proche de Lily et accessoirement un vampire. Les informations que Karl avait en sa possession laissaient sous-entendre que la créature de la nuit pouvait constituer une menace, bien que Fitz en doute. Cependant, l’agent de terrain se devait de faire respecter la procédure, à commencer par le fait d’être partial.

— J’apprécie votre engagement Rufus, mais la durée de votre présence entre ces murs, ne dépend pas seulement de moi.  Il attarda son regard sur le vampire avant de le poser sur Ezéchiel qui des deux, semblait le moins enclin à la patience. En de telles circonstances, Karl ne pouvait que comprendre, il avait sûrement mieux à faire tout comme le vampire d’ailleurs.  Bon sang, je perds mon temps !  laissa échapper le sorcier dans un coin de sa tête. Il était aussi enclin à la tolérance, du moins c’était encore le cas avant qu’Ezéchiel ne reprenne la parole pour faire entendre son mécontentement ; obligeant Fitz junior à surenchérir écartant de la conversation, l’espace d’un instant, le pauvre Rufus.

Un fait retint l’attention de Karl, bien malgré lui ; à savoir la mention de Shawn et le fait qu’il venait de monter une société de privé avec son frère ; une information que de toute évidence, Karl n’avait pas. L’espace d’un instant, aussi infime soit-il, le sorcier eut l’impression de se sentir trahi par son équipier en qui il avait confiance et qui lui disait tout, du moins c’est ce qu’il pensait. Mais professionnel jusqu’au bout, le sorcier rouge ne laissa rien paraître. — Je suis bien d’accord, les crimes de ces derniers jours dépassent la limite morale de quiconque.  Pour illustrer son propos, il récupéra le dossier et déposa deux clichés sur la table. Il s’agissait de la scène de crime, des photographies que Karl connaissait par cœur à force de les avoir observés. — Voilà comment nous les avons retrouvés.  Il y avait du sang, beaucoup de sang, en somme une vision de cauchemars. — La forte concentration d’hémoglobine pourrait effectivement être ressentie à plusieurs mètres à la ronde. Mais si vous essayez de vous contrôler Rufus, pourquoi avoir pris le risque de vous approcher de tout ce sang ? 

Il laissa le silence s’instaurait. Peut-être serait-il propice à la réflexion, du moins c’est ce qu’il espérait avant qu’Ezéchiel ne reprenne la parole. — Si j’avais des questions plus précises à te poser, vous ne seriez pas deux en salle d’interrogatoire. Pour ce qui est des relations, loin de moi l’idée de t’offusquer, mais nous en avons aussi par ici.  Et alors qu’il achevait sa réplique, quelqu’un toqua à la porte. Karl s’excusa auprès des deux hommes et s’approcha de l’entrebâillement qui laissait paraître un autre agent qui tendit à Fitz un autre dossier en lui délivrant quelques explications à l’oreille. Aussitôt, l’expression changea sur le visage du sorcier qui remercia son collègue et ouvrit le dossier qu’on venait de lui donner pour y parcourir la première page.

— Donc tu dis avoir gardé certaines valeurs morales intactes. Pourtant nous avons eu un témoignage qui tente à prouver le contraire. Sauf si tu considères que de planquer certaines traces sur les scènes de crimes que tu as nettoyées par le passé, ne mets pas à mal tes valeurs morales. Tu veux dire quelque chose là-dessus ? 

Bien que je comprenais facilement la raison de cette réaction que venait d'émettre le mage rouge en charge de notre interrogatoire, je ne pus retenir un faible soupir quitter mes lèvres. Inconsciemment, mes poings se serrèrent. L'agacement de cette situation pénible qui nous menaçait de perdurer un certain temps ne semblait plaire à aucun d'entre nous! Et puis, jumeler à cela l'utilisation répéter de ces simples syllabes formant ce prénom que je n'appréciais pas du tout, me faisant tilter à chaque fois et faisait augmenter mon mécontentement. Je m'adossai également contre ma chaise en prenant difficilement sur moi pour conserver un semblant de calme extérieur, malgré mes esprits qui commençaient à s'échauffer.  

- Mouais... je n'en doute pas. soufflai-je avant de desserrer le poing afin de le poser sur la table.

Rapidement, l'inspecteur se désintéressa de mon cas et son attention se posa cette fois sur mon camarade d'infortune. Puis, une conversation entre les deux sorciers s'enchaîna. Mon regard passa sur l'un puis sur l'autre en suivant cet échange dans le plus grand des silences. Les informations sur l'autre "suspect" arrivèrent enfin en me donnant enfin les réponses concernant les questions qui m'avaient submergées. L'inconnu, dont le nom m'échappait encore, oeuvrait autrefois dans le nettoyage des scènes de crimes. " Wow... Ce sorcier a dû en voir de toutes les couleurs avec un tel métier, comme l'avait précisé Karl il y a peu! " Cette pensée m'arriva aussitôt à cette découverte. Évidemment, tout comme moi, cet ancien employé réfuta toute implication dans les meurtres qui nous avaient réunis ici aujourd'hui.

Un nouvel élément fut glissé sur la table prenant la forme de photo de scène de crimes. L'une d'entre elles atterrit tout près de ma main encore à plat sur la table. Je la pris pour la consulter. C'était bien l'image que ma mémoire me jouait de cette découverte... mais en m'épargnant l'odeur si délicate de son sang. Ah fichtre... ma mémoire de cette nuit pallia à ce manquement. Je fermai les yeux en replaçant la photographie à sa place dans un soupir pour garder le contrôle... Diantre que cela fut ardu! Puis, la voix de Karl me fit revenir à moi. J'ouvris les yeux et tâchai de lui répondre.

- Hélas... parfois, l'instinct est bien plus fort que la raison en n'ayant qu'aucune autre possibilité que de la suivre aveuglément... mais, je n'y suis pour rien. Je vous jure que je n'ai pas commis cela. Dis-je en pointant le cliché du doigt. La victime était déjà dans cet état lorsque j'arrivai à elle. Et puis, si cela avait été mon oeuvre, la scène du crime ne serait pas tant maculé de son sang.  

Puis, l'ajout de l'autre suspect apporta peut-être une opportunité à étendre le réseau de recherche et la réponse de Karl amena une nouvelle information cruciale de leur enquête. Ils étaient possiblement dans la phase d'interrogatoire suite à de possibles rassemblements d'informations de témoins... mais il était tout aussi possible que je fasse fausse route!

Avant que je ne puisse ajouter quelque chose, l'odeur ainsi que les pas d'une tierce personne m'arrivèrent en approchant de la salle que nous occupions. Elle toqua à la porte au moment où mon regard se posa sur elle. Karl s'excusa et s'approcha de l'entrée. Dans l'entrebâillement, un second agent s'y tenait, ils échangèrent quelques mots sur un nouveau développement d'informations assez inquiétant sur l'un d'entre nous deux. À voir l'expression qu'afficha notre inspecteur, ce n'était pas de bon augure. L'agent de la paix remercia son collègue et ferma la porte avant de revenir vers nous. En parcourant les pages du dossier que l'on venait tout juste de lui remettre, son visage exprima sans cesse son mécontentement de cette nouvelle qui tomba... mon camarade infortune ne jouait pas franc jeu?