C'est avec fierté qu'il exhibe son magnifique sapin de Noël à son voisin, l'agitant un peu trop en vociférant des : Regardes Ed' ! L'exubérance de Keon fit malgré tout sourire l'homme qui lui adressa un signe, mais celui-ci fut également à l'intention de Violet qu'il apperçoit à travers la fenêtre. Keon tira le sapin jusqu'à la maison, se griffe un peu le visage mais ne s'en rend pas même compte tant il est joyeux. C'est leur sapin à eux.
Guidé par sa femme, il le porte jusqu'à l'emplacement désigné, le plantant maladroitement dans le pied et quand sa femme lui dit de lâcher, il s'exécute docilement.
- Nooooon !
S'exclame-t-il catastrophé par la chute de leur arbre, accompagnant ce mot par un geste que l'on pourrait qualifier d'exagéré si l'on ne connaissait pas le Quill. Il porta ses deux mains de chaque côté de sa boîte crânienne comme si l'univers venait de s'effondrer sur lui même.
Une fois la surprise passée, il félicita Misty d'avoir protégé sa douce femme en la calinant doucement.
Il attrape le pied de sapin pour le fixer directement sur le tronc avant de redresser l'arbre qui resta cette fois à la verticale.
- Voilà, c'est beaucoup mieux !
Le médium pivote vers la blonde pour venir l'embrasser tendrement, il ne pouvait guère demander meilleur cadeau pour Noël que de déjà avoir un vrai Noël même s'il a toujours aimé leur manière de le fêter tant qu'il était avec elle. Leur tradition étant de s'acheter des burgers pour l'occasion, avec du cola sur lequel l'emballage est décoré et que le père Noël figure. Le jouet dans le menu enfant pour Keon, et contre une petite pièce de monnaie, un petit bijoux en plastique ou une peluche pour sa petite femme qu'il attrape fièrement du premier coup dans un Candy Grabber sous le doux regard admiratif de son épouse.
- Oh, j'ai failli oublier !
Il se précipite vers son sac à dos qu'il rapporte aussitôt, l'ouvrant pour sortir une boîte en carton sur lequel est dessiné un train. Il s'agit d'un petit train électrique que le client lui avait offert, ça sera parfait pour mettre au pied du sapin !
Il pose au sol la boîte à côté de son sac qui a vomi des poignées de bonbons et chocolats qu'il a rapporté de sa longue journée. Keon attrape la guirlande électrique qu'il branche pour voir de quoi ça à l'air. Ses yeux s'illumine en même temps que la décoration. Il débranche pour s'atteler à la mission : accrochage dans le sapin. Cela lui prit un peu de temps, ayant le sincère soucis de bien faire puis il retourne brancher attendant d'avoir la validation de sa femme qui avait beaucoup plus le sens de l'esthétisme que lui.
Il attrape une guirlande particulièrement touffue qui le fit rire de manière peu adulte avant de l'enrouler autour de la taille de sa femme avec un regard malicieux. Keon vient chercher ses lèvres, il sait que tout ça sont des dépenses superficielles, mais ça lui fait du bien... Un bien fou.
- Je t'aime bébé.
Qu'il lui souffle doucement, ce surnom avait été banni de sa bouche depuis la grossesse de la sorcière, mais il a décidé de faire en sorte que les choses redeviennent comme avant.
Il profite de leur proximité pour caresser sa hanche, la guirlande tombe à leur pieds quand sa seconde main la libère pour venir effleurer sa joue.
- C'est toi et moi... Contre la vie, contre la mort. C'est toi que j'aime, comme je n'ai jamais aimé, comme je ne m'aimerai jamais si ce n'est que par le miracle que tu accompli à chaque fois que tes yeux magnifiques se posent sur moi...
Ce n'est qu'une infime partie des voeux qu'il avait formulé le jour de leur mariage qu'il récite comme s'il les avait rédigé ce matin. Il lui sourit tendrement, embrasse ses lèvres divines et puis pour alléger l'ambiance, lui pince doucement la fesse avec un rire taquin. Puis il se baisse pour ramasser la guirlande aux pieds de sa belle, il passe une main sur sa cheville puis lentement remonte sur son mollet avant de se retourner vers le sapin pour continuer sa mission.
Il s'occupe des branches du haut pour que Violet n'ai pas trop à s'étirer. De temps à autre, il cherche son regard en quête de son approbation concernant la disposition des décorations, il provoque les aboiements de Misty lorsqu'il commence a accrocher dans l'arbre l'un de ses jouets.
L’exclamation de Keon la surprends alors qu’elle n’avait même pas remarqué que l’arbre lui tombait dessus. Misty, dans toute vivacité d’esprit, se précipite sur elle pour la pousser hors de danger, évitant miraculeusement ses blessures pré-existantes et lui faire une attaque de bisous qui décroche un petit cri de la part de la blonde qui se débat faussement. Elle réussi à s’assoir alors que Keon s’occupe fièrement de son sapin. Violet prend le temps de caresser le crâne de leur bête, le troisième membre de leur famille pour la féliciter de son act de bravoure et de ses réflexes.
« C’est qui le bon chien? C’est Misty! Oui! C’est Misty la meilleure! »
Lui répète-elle encore et encore en se relevant avec précaution de sa place sur le plancher pour observer le travail de son époux qui attaque déjà les lumières. Violet avait dépensé une belle somme d’argent aujourd’hui, mais le bonheur de son mari justifiait chacun des billets qu’elle avait liquidé dans son inspiration du moment. De toute, ça faisait ça de moins à dépenser l’an prochain. Une nouvelle tradition qui s’instaurait pour le petit couple un peu brisé. Même si elle devait avouer trouver impressionnant son habilité au Candy Grabber et qu’elle adorait le voir réussir à lui gagner une peluche à chaque fois. La sorcière était sa fan numéro un. Tout ce qu’il faisait, elle était toujours là pour l’applaudir et le regarder avec des yeux brillants.
« UN TRAIN! Oh Ké! C’est parfait! Je peux le monter? »
Il lui met la boîte entre les mains. C’est mieux pour elle de rester au sol que de tenter de lever les bras pour accrocher les lumières. Elle a probablement le même regard que Keon en ouvrant la boîte et en plaçant chaque petite section de rail autour du pied du sapin avec excitation. Ils terminent presque en même temps leur tâche respective et lorsque le médium se tourne vers elle pour réclamer son approbation, elle lui fait un pouce dans les airs accompagné d’un clin d’œil. Keon lui répond en passant une guirlande autour de ses hanches. Violet s’approche alors de lui dans une démarche séductive, balançant ses hanches, dansant presque. Elle passe son bras gauche autour de son cou mais sa main droite, celle où ses côtes sont brisées, se dépose sur son torse qu’elle caresse doucement du bout des doigts. Sa bonne humeur lui manquait. Il était une autre personne lorsqu’il était heureux.
« Je t’aime aussi, amour. »
Il ne l’avait pas appelé bébé depuis si longtemps. Elle se laissa fondre un peu dans ses bras, profitant de son baiser, passant sa langue sur ses lèvres. Violet sent la guirlande glisser sur ses jambes jusqu’au sol alors que Keon se rapproche d’elle pour lui réciter une partie des vœux qu’il lui avait écrit à leur mariage. Elle se serra encore un peu contre lui, visiblement émue.
« Tu t’en rappelle… »
Dit-elle, laissant son regard se balader sur le visage de son amoureux. Elle lui rend son baiser, avide de chaque démonstration d’amour qu’il veut lui donner. Elle prend tout et en demande encore. Elle veut le rendre heureux et goûter chacune de particules de ce bonheur. Elle caresse son visage, sent son sourire contre ses lèvres et c’est avec regret qu’il brise leur baiser pour ramasser la guirlande à leur pied après lui avoir pincé une fesse. Elle proteste, très faussement, baignée dans le comble de l’humeur de son mari. Elle rigole sous les chatouilles que la main baladeuse de Keon provoqua le long de sa jambe et retient sa jupe qu’il remontait avec sa tête dans son mouvement. Elle l’aida à accrocher la guirlande, comprenant par son initiative qu’elle avait la charge du bas du sapin.
« Je te laisse accrocher les boules je dois allers cherche un truc, donne-moi une minute. »
Une minute pour traverser le corridor, se rendre à la chambre, prendre les cadeaux, toujours, toujours lever avec les jambes au lieu de se pencher même si c’était légers. Ses côtes ne le supporteraient probablement toujours pas. Elle passa enfin le coin du mur, les bras chargés de cadeaux au grand bonheur de Misty qui attendait cet os enveloppé depuis un bon moment déjà, n’ayant pas oublié son existence.
« Tu veux qu’on le mette dessous ou tu veux l’ouvrir maintenant? Parce que je crois pas que Misty veuille attendre. »
Dit-elle les yeux brillants de petites larmes de bonheur de voir enfin sa famille se recoller sous tous ses efforts qu’elle avait déployé pendant la journée. Elle s’était promis de ne plus se laisser aller autant, de ne plus tester leur amour comme elle l’avait fait par inadvertance. Elle devait aussi avouer contempler l’ajout possible d’un nouveau membre à leur petit trio dans un avenir relativement rapproché. Chose qu’elle n’avait pas imaginé possible il n’y avait que quelques semaines.
Un sourire adressé à sa blonde pour l’encourager à monter le circuit du petit train électrique pendant que lui s’occupe des lumières. Ils se concentrent tous deux pour faire de leur mieux, il caresser de temps à autre l’arrière du crâne de son épouse en faisant attention de ne pas trop la décoiffer, puis une caresse pour Misty vraisemblablement jalouse.
Une fois fait, il ose se rapprocher d’elle, il ose l'appeler bébé. Ce mot ne lui fait autant de mal qu’il ne l’aurait pensé, il se dit qu’ils sont peut-être prêt à avancer vers autre chose, à tourner la page sur cette grossesse désastreuse. Il se demande souvent s’il mérite de vivre après ce qu’ils ont choisi de faire, à cause de lui. Oui, il est persuadé que c’est de sa faute, que s’il était meilleur, ils auraient pu garder en vie ce petit être. Que s’il n’était pas si faible, elle n’aurait pas tant souffert. - Je l’oublierai jamais…
Lui répondit-il faiblement, avant de se laisser embrasser, de s’autoriser à sourire librement. Décidé à mettre sa tristesse en fuite, il sait qu’il aura bien d’autres jours pour faire face à ses idées noires. Alors pas aujourd’hui. Aujourd’hui il y a du soleil dans leur maison.
Ils se remettent au travail agréable de la décoration. Il se tourne pour accrocher les boules comme elle le lui a demandé, prenant un jouet de Misty qui lui aboie dessus. Keon l’embête un peu en faisant la sourde oreille avant de lui rendre son bien qu’elle parti mettre à l’abri dans son panier sous l’oeil amusé du médium.
Keon se bagarre avec un petit pingouin trop lourd qui fait plier les branches qu’il lui choisi, il finit par en trouver une assez robuste pour supporter son poids.
- Toi, tu vas t’mettre au régime pour l’année prochaine !
Il se fige, troublé face à ses propres mots. Rarement il se projette dans l’avenir, encore moins dans un an.
Misty couru vers Violet de son pas particulier, Keon la vie transporter de nombreux paquet, il dresse les sourcils de surprise, mais aussi d'inquiétude. Assez pour qu’il se précipite vers la jeune femme pour la débarrasser de ces colis.
- Fais attention, tu vas t’faire du mal…
Il la voyait un peu trop en sucre depuis qu’elle était revenue toute esquintée de sa nuit d’ivresse. Keon lui en avait voulu c’est vrai, mais il avait surtout eu peur et a été choqué. Comme s’il avait prit conscience pour la première fois qu’il pouvait la perdre, qu’elle pourrait partir la première et le laisser tout seul ici, dans cette vie. Une vision qu’il n’avait jamais envisagé, parce qu’elle est elle. Une battante, une guerrière, son héroïne.
Il dépose le tout sur le canapé, Misty tente de l’escalader afin d’avoir son paquet. - Tu as raison, elle ne veut pas attendre !
Il la fit cependant patienter le temps d’embrasser sa petite femme, on pourrait croire qu’ils jouent les jeunes couples, mais ils ont toujours été ainsi, avant…
- Si j’avais su j’aurai apporté quelque chose… Je… J’serai passé au Candy Grapper, enfin, j’sais même pas s’il y en a ici… Mais sinon, on… On peut y aller, j’ai une pièce.
Ou alors, il pourrait aller demain au centre commercial lui acheter une vraie bague, puis lui demander d’être sa femme à nouveau...
Il s’éloigne pour venir donner un coup de pouce à Misty qui grimpa sur le canapé et prit d’elle même le paquet qui lui était destiné en poussant des petits grognements qui amusent le médium. Il l’observe déchiqueter le papier, glissant sa main dans celle de la jeune femme pour contenir son émotion, bien que ça, c’est impossible quand on s’appelle Keon Quill (ou la quille, allez, une dernière vanne avant 2020 quoi xD)
Il est terriblement ému par ce spectacle si pur, de son petit chien avide de trouver son os et qui jappe de bonheur, chantant, comme si c’était le plus beau jour de sa vie. Il sent ses larmes rouler le long de ses joues. Il cache son visage dans sa main libre qu’il aplati sur ses yeux douloureux de fatigue qui refusent de supporter davantage la beauté de cet instant qui lui irradie le cerveau de tant d'émotions sublimes que cela lui parait impossible de les gérer autrement qu'en pleurant.
C’était nouveau, cette manière qu’il avait de s’inquiéter pour elle. Avant, elle aurait pu décider de rénover la toiture toute seule et il l’aurait probablement laissé faire, enfin, c’est ce qu’elle s’imaginait. Depuis qu’elle était rentrée de sa beuverie solo, il ne la laissait plus rien porter qui soit plus lourd qu’une peluche. C’était étrange qu’on s’inquiète visiblement pour elle. Violet ne savait pas trop comment le prendre. Soit il ne lui faisait plus confiance du tout, soit il la voyait comme plus précieuse qu’elle ne l’était. Elle le laissa prendre les paquets qu’elle avait soigneusement emballé. Elle avait regardé tellement de vidéos sur internet pour savoir comment faire, pour qu’ils soient parfaits. Elle voulait que tout soit absolument parfait.
« Ça va Ké… merci… »
Se résigne-t-elle enfin à lui dire, ne voulant plus protester ses attentions même si elle n’est pas certaine de ses réelles intentions. Elle le suit jusqu’au canapé, profitant un peu trop de son baiser. Ils avaient l’air d’un jeune couple, ils avaient toujours eu l’air d’un jeune couple. Elle ne se lassait jamais de l’embrasser, de le taquiner, de lui dire qu’elle l’aimait. C’était deux grands enfants au final. Elle s’assoit avec précaution, un petit couinement se faufilant entre ses lèvres lorsqu’elle fait un faux mouvement. Il avait raison, elle n’aurait probablement pas dû lever ces paquets. La blonde le regarde se débattre avec la chienne, Keon se confondant en excuses qu’elle ne voulait absolument pas entendre.
« Je veux rien, pour de vrai. Juste toi, et une soirée spéciale. J’ai besoin de rien d’autre que toi. »
Lui dit-elle en le regardant amoureusement. Elle ne s’attendait pas à aucun cadeau évidemment. Elle avait fait toute cette soirée pour le surprendre, certainement pas en espérant qu’il arrive avec un machin. Il lui avait donné plus qu’il ne lui fallait dans les dernières semaines, de toute. Il avait travaillé pour deux. Il avait pris soin d’elle, il lui avait apporté à manger au lit et elle n’avait absolument pas l’impression de mérité un centième de ce qu’il lui avait donné. Cette petite fête de Noël n’était qu’un pardon de plus, parce qu’elle lui avait déjà dit mille fois sans avoir l’impression qu’il ne comprenne la réelle profondeur de son sentiment. Pardon d’avoir volontairement risqué ma vie qu’elle aurait dû lui dire. Pardon d’avoir tué un rêve avant même qu’il ne germe. Pardon d’avoir détruit notre relation. Elle n’avait jamais réussi à aller plus loin que le premier mot de chacune de ces phrases.
Elle regarde elle aussi la chienne déchiqueter en petits morceaux le papier, sentant la main de Keon se glisser délicatement dans la sienne. Elle sent son cœur se figer. Elle aussi a envie de pleurer mais elle retient ses larmes. Violet est soulagée de voir les petits morceaux de sa vie se recoller à force d’amour et d’attentions. Elle se glisse doucement vers lui, attrape du bout du doigt une larme qui glisse sur sa joue en posant son menton sur son épaule. Elle le regarde, son nez frôlant presque son cou, elle sent sa respiration rebondir sur sa peau et revenir vers son visage. Elle le trouve magnifique.
« Tu veux pas ouvrir le tiens aussi? »
Elle lui demande, parce qu’elle a probablement encore plus hâte de le voir ouvrir son cadeau que lui. Le vendeur lui avait dit que cette nouvelle Xbox allait révolutionner le jeu vidéo, qu’elle pouvait lire des vidéos de 8K et que même si son look était un peu étrange et qu’elle avait l’air d’un mini-réfrigérateur, c’était probablement la machine la plus puissante sur le marché. Il lui avait aussi dit pleins d’autres trucs auxquels elle n’avait absolument rien compris. Même le machins de vidéos à 8k, elle n’avait absolument aucune idée de ce qu’il y avait de différent avec les autres vidéos, mais Keon saurait, n’est-ce pas? Il allait avoir la même lueur dans les yeux que le vendeur qui en parlait, non?
Violet passe un doigt autour de sa mâchoire pour exercer une légère pression sur celle-ci et lui faire tourner la tête et l’embrasser passionnément. Elle écrase doucement sa main sur sa joue pour prolonger le baiser, glissant sa langue sur ses lèvres. Elle a l’impression de voir le chien se retourner pour ne pas assister au spectacle mais ne peut pas se laisser aller à de tels anthropomorphismes. La sorcière passe une jambe par-dessus celles de son époux pour soulager ses côtes de la torsion qu’elle leur imposait en caressant doucement le duvet sur ses tempes.
« Ouvre! Si tu veux après, on joue à Fortnite, j’ai entendu dire que maintenant on pouvait jouer à deux sur la même console! »
Elle se mordille la lèvre. Où d’autre qu’au magasin de jeux vidéos aurait-elle pu entendre une telle information? Elle était une terrible menteuse lorsqu’il fallait mentir à son mari.
Le médium ne pense pas à mal lorsqu’il libère la blonde des paquets, il les dépose délicatement parce qu’ils ont l’air comme sorti des vitrine des magasin, impeccablement pliés. Mais comment est-ce que cela aurait-il être autrement avec elle ? Tout ce qu’elle touche devient parfait, même lui, elle sait le rendre meilleur homme.
Alors qu’il se lamente de ne rien avoir à lui offrir, elle assure ne rien vouloir. Mais Keon ne compte pas en rester là. Il ira acheter cette bague. Il lui offrira au moment opportun. Il sent que c’est le moment de l’acheter, qu’il est temps pour eux de repartir sur quelque chose de nouveau, de sain. Il veut lui offrir ce qu’il y a de mieux. Il veut devenir le mari qu’elle mérite, un époux sobre et fort. Oui, il veut vraiment devenir meilleur. Pour elle. Pour eux.
Devant le spectacle qu’offrait Misty, il ne pu que s’écrouler en larmes. il essaie de se cacher derrière sa main. C’est tellement beau ce bonheur sous leur toit, il en ressent toute la force à travers son être, ça le transperce jusqu’aux os. Et cela lui a tant manqué, toutes cette positivité, cette chaleur de leur amour. Il se la prends de plein fouet et ne peux qu’en être profondément bouleversé. Lui qui est si sensible. Devenir plus fort peut-être, mais il sera toujours aussi émotif. On ne peut pas tout avoir dans la vie...
Il se laisse cajoler une petite minute, il renifle quand il se calme enfin. - Je ne sais pas…
Il ignore s’il a envie d’ouvrir ou s’il ne préfère pas attendre. Les gens attendent le petit matin pour ouvrir les paquets, prenant le temps de savourer leur vision au pied du sapin. Mais en même temps, il est un peu excité de savoir de quoi il s’agit. Il essaie de deviner, mais il est a des années lumières de la vérité.
Il pivote doucement la tête sous la pression de l’index de sa femme sur sa mâchoire, il glisse ses doigts derrière la nuque de Violet tandis qu’ils s’embrassent. Il pose une main curieusement possessive sur cette jambe qu’elle pose sur les siennes. Les extrémités de ses doigts légèrement crispés, comme apeuré de la voir s’éloigner avant de la caresser avec douceur. Cette peau si douce qu’il vient conquérir jusqu’en dessous de sa jupe.
- D’accord, mais interdit d’être contrariée si on gagne pas… Ah non, ça c’est moi ! Umh… Non, c’est plus toi, oui c’est toi !
En fait, c’était tous les deux. Keon n’a pas particulièrement l’esprit de compétition, mais il est beaucoup trop prit au jeu que perdre le fait parfois adorablement bouder. Violet elle c’est différent, il le sait, sans avoir jamais voulu creuser. Ils ne parlent pas vraiment du passé. Sa femme s’est livrée à lui sur de nombreux point de sa vie d’avant et il y a eu tout ce qu’elle n’a pas eu besoin de dire au final… Tout comme lui. Et ils ont toujours été à l’écoute ou au contraire, respectueux du silence de l’autre.
- Tu sais que Edgar a changé son mot de passe wifi en “QuillaArreteDeHacker” et moi j’ai changé le nom du wifi en “JeHackeRienDuTout” ? Mais j’crois qu’il a pas encore remarqué. Tu sais, j’pense qu’il m’aime bien maintenant, il a même pas mis dans la boîte aux lettres la crotte que Misty à fait dans son jardin… Ou alors ça aussi il l’a pas encore vu…
Il parle tout en défaisant minutieusement l'adhésif qui tient le papier cadeau, il ne veut rien déchirer, pas comme leur pittbull adorée. C’est avec habileté qu’il parvint à son glorieux objectif. Il soulève doucement l’emballage pour dévoiler son secret.
Keon porte sa main sur son torse, choqué, comme si son coeur venait de faire un bond gigantesque. La bouche grande ouverte, les yeux ronds qui regardent fixement, puis son regard d’enfant qui regarde autour de lui, comme pour s’assurer qu’il est bien réveillé, que tout ça c’est bien le monde réel. Il tourne la tête vers la jeune femme, les sourcils bien haut dans son front, pour lire dans son regard la vérité.
- GAAAAAAAAAHHH !!!
Et là, il déchiquete complètement le papier cadeau qu’il avait si minutieusement ouvert pour en faire un vulgaire gribouilli afin d'accéder plus rapidement à la boîte sur laquelle il avait bien évidemment reconnu le logo de la console de ses rêves !
- Merci mon amour !
Il essaie de ne pas trop exprimer sa reconnaissance, mais c’est difficile de ne pas la serrer follement dans ses bras à cet instant. Il repère une bonne vingtaine de “merci” qu’il ponctue de baisers sur les douces lèvres de Violet. - Il faut l’essayer tout de suuuuiiiiiite !
Une fois libéré de la jambe de Violet, Keon s’empresse d’aller à la porte d’entrée, bien content de voir que son cher voisin est toujours installé sur son perron.
- HEY EDGAR REGARDE MA SI MAGNIFIQUE FEMME M’A OFFERT UNE NOUVELLE CONSOLE ! REGARDE !
Puis sans attendre la réponse de l’homme il claque la porte pour retourner près de la télévision. Keon est pire qu’un enfant avec cet vieux Ed’, c’est qu’il a le besoin étrange de montrer tout ce qu’il possède de beau à cet homme, comme s’il cherchait à l'impressionner, comme un enfant cherche à impressionner son père. Keon n’a jamais connu ça par le passé, mais curieusement son comportement est ainsi envers Edgar.
Il ne lui faut pas longtemps pour brancher le tout, sans lire la notice. Il fait attention de ne rien abimer, ne sachant pas si la console restera vraiment, peut-être qu’elle comptait la rapporter au magasin, juste le temps d’en profiter une soirée ou deux, c’était déjà bien assez pour lui faire plaisir ! Il ne vise jamais trop haut de peur d’être déçu.
Il revient rapidement s’installer près de la jeune femme, venant embrasser avec joie le cou de son épouse pour lui murmurer à l’oreille : - Si t’étais pas mariée, je t'épouserai !
Keon se laisse embrasser, glisse une main ferme sur sa cuisse. Il y a quelque chose de nouveau dans la manière qu’il a de poser sa main sur sa cuisse. Le sentiment qu’elle ressent est différent. Son mari n’a jamais été quelqu’un de jaloux. Elle essayait d’être comme lui, de lui laisser l’espace qu’il avait besoin pour se découvrir, même si ça voulait dire de le faire avec quelqu’un d’autre. La sorcière, même si elle avait voulu se raconter des histoires lorsqu’elle avait bu, n’aurait jamais pu aller voir ailleurs. Même complètement déchirée, elle n’aurait jamais pu aller jusqu’au bout. Mais cette main sur sa cuisse en ce moment avait quelque chose de… possessif? Elle se sentit fondre sous ses doigts, comme si elle découvrait une nouvelle facette à son chéri.
Violet a le menton posé sur l’épaule de Keon alors qu’il lui raconte toute son épopée avec le Wifi de Phil, parce que leur voisin ne s’appelle pas Edgar. Elle ne comprend absolument rien à son histoire, ni comment c’est possible. Elle avait essayé de comprendre, mais ce petit géni informatique ne lui laissait que peu de chances avec son charabia remplis de mots qu’elle ne connaissait pas. La blonde jouait avec lui à ses jeux. Elle était extrêmement mauvaise mais au moins, ils passaient du temps ensemble et Keon ne semblait pas plus embêté que ça d’aller ressusciter ou soigner son personnage à chaque fois qu’elle se faisait bêtement tirer dessus sans même voire d’où provenait le projectile. Son interdiction d’être contrariée ne s’appliquait pas réellement à elle. Elle n’aimait juste pas avoir l’impression de ne pas savoir ce qu’elle faisait. Son plaisir à ces jeux était limité, mais elle faisait tellement d’efforts pour lui.
Sa surprise est exquise. Elle soulève enfin le menton pour lui laisser l’espace qu’il a besoin pour vivre son excitation. Elle a bien fait. Il s’empresse de déchiqueter en petits morceaux le papier cadeau. Elle ne s’attendait pas à moins de sa part, en réalité. Elle avait même trouvé presque étrange de le voir tenter d’ouvrir le paquet sans rien déchirer, comme s’il avait peur de ne pas aimer son contenu, ou que celui-ci lui saute au visage.
« C’est rien chéri. T’en avais besoin. »
Elle voulait dire qu’il le méritait. Il n’avait pas besoin de la console en tant que tel, mais, après tout ce qu’il avait fait pour elle, il avait bien besoin d’un peu de distraction. Il lui saute dessus pour l’embrasser encore et encore ponctuant chacun de ses baisers par un merci empressé. Elle retient son souffle et rigole un peu. Elle avait toujours apprécié comment il était démonstratif mais ses pauvres côtes n’étaient pas nécessairement du même avis qu’elle. Keon se leva pour aller montrer fièrement la boîte au voisin qui semblait les observer par la fenêtre ce qui donna une pause à Violet pour discrètement reprendre son souffle. Il a beau faire son bougre, ce Phil, en réalité, elle est presque certaine qu’il les aime bien.
Keon ne prends même pas plus de deux minutes pour tout brancher. Elle aurait bien voulu lui faire la surprise et tout faire elle-même mais s’aurait probablement été plus long que de cuire une dinde et plus frustrant aussi. Elle n’avait aucun talent pour ce qui était électronique, la pauvre. Elle l’attendit sagement sur le canapé, dépliant le plaid qu’elle installa sur ses genoux lorsque son mari revint presque à la course en lui mettant une manette entre les mains, tout content. Il se penche pour l’embrasser dans le cou, lui dire ces mots. Elle est bouche bée et ne peut que rougir. Elle n’est pas aussi habile que lui avec les mots, elle ne sait pas quoi lui répondre autre que ses grands yeux bleus humide, émus.
« Pendant que le jeu installe, j’ai une dernière surprise. Mais faut que tu m’aide. Tu peux ouvrir la fermeture éclair de ma robe? »
Elle n’y arriverait pas toute seule de toute manière. La dernière surprise était bien simple. Elle savait comment il aimait le contact de leur peau, comment il aimait enlever ses vêtements pour se coller à elle. Elle n’était pas fière de ce que son corps avait l’air en ce moment. Elle le sentait brisé, étrangement vide. Violet était donc allée dans une boutique de lingerie pour l’habiller de jolies dentelles. Pour détourner un peu le regard de ce qu’elle n’aimait plus. Elle s’était même trouvée jolie lorsqu’elle avait enfilé l’ensemble d’un rose pale, presque nu. La blonde tourna doucement le dos à Keon pour qu’il puisse enfin la libérer et ainsi, dévoiler son dernier cadeau. Même dans ses pires moments, elle s’offrait à lui dans toute sa vulnérabilité, qu’à lui.
« Fait pas comme avec le cadeau par contre, j'aimerais bien la porter de nouveau si tu permet! »
Dit-elle en rigolant, regardant son époux par dessus son épaule.
Une fois la nouvelle console en place, Keon la connecte au wifi et l’appareil demande beaucoup de paramétrages et de synchronisations. Il ne sait pas vraiment comment occuper l’attente, il se sent tout fou avec son nouveau cadeau ! Le plus chanceux de tous les maris !
Il ne peut retenir son sourire lorsqu’il la voit rougir sous ses mots qui lui semblent pourtant si anodins, enfin, pas tout à fait, étant donné son rêve de lui offrir un jour un vrai mariage. Il s'apprête à lui dire quelque chose d’autre, parce que Keon a le don de se transformer en véritable moulin à paroles quand il est joyeux. En l'occurrence, il l’est.
Mais sa femme lui coupe l’herbe sous le pied en parlant d’une dernière surprise alors que Fortnite met évidemment un temps infini à se télécharger. La connexion de ce cher Phil va certainement surchauffer ! Keon dresse les sourcils d’étonnement lorsqu’elle lui demande de l’aider à défaire sa robe, non pas que ça ne l'intéresse pas, bien au contraire ! Mais il a aussi peur de lui faire mal, il sait qu’il l’agace lorsqu’il lui dit de ne pas faire ceci ou cela. Elle croit qu’il ne voit pas ses grimace, ou ne serait-ce que se léger pincement douloureux des lèvres ? Il n’est pas aveugle, il dirait même qu’observer sa femme, c’est une des choses qu’il préfère faire, ça l’apaise en temps normal, et il l’aime tellement le regarder parce qu’il l’aime tout simplement, même si parfois il en devient gênant…
Il vient doucement embrasser de nouveau la peau si douce de son cou, de sa nuque. Il pose ses doigts sur la fermeture se disant qu’elle avait dû geindre sérieusement en se contorsionnant juste pour la fermer. - J’vais essayer…
Lui répondit-il en riant à son tour, faisant lentement descendre la fermeture éclair de sa belle robe. Jamais il se serait brutal avec elle, même dans leur rapports intimes, il a toujours eut besoin de s’assurer de son confort et de son plaisir avant le sien !
Sa main à peine réchauffée glisse sur ses épaules pour faire tomber le tissu avec la sensualité masculine qui l’habite. Il a beau ne pas être musclé, ne pas être grand, ne pas avoir le visage d’un acteur de cinéma, il a toujours su faire son effet. Séduire sa propre femme, ça peut sembler une perte de temps, pourtant, c’est quelque chose qu’il aime faire, encore et encore. Il ne se lasse pas de son regard charmé lorsqu’elle l’observe, son sourire de femme conquise, pour la énième fois. On ne peut pas dire qu’ils ont beaucoup joué à ça ces derniers temps, mais il a bien envie de croire qu’ils vont passer à autre chose. Aller de l’avant. Ils l’ont mérité après tout, non ?
Doucement il embrassa la peau qu’il dévoile, faisant glisser la fermeture éclair jusqu’au creux des reins de son épouse adorée qu’il caresse doucement. Son regard la couve d’amour et quand elle se tourne vers lui, il baisse son regard sur sa poitrine.
- C’est nouveau ?
Qu’il lui demande en glissant ses doigts pour toucher sa lingerie tout en venant l’embrasser avec ardeur, bon sang ce qu’il aime embrasser ses lèvres, toujours si douce et divines.
- T’es tellement belle ma femme.
Ses yeux lui hurlent surtout qu’il la trouve sexy, en tant normal, il l'aurait déjà allongé sur ce divan, toujours plus avide d’elle. Mais quelque chose le retient.
- J’veux pas te faire de mal, on peut attendre encore un peu…
Ce un peu, lui a échappé. Il aurait pu se contenter de dire qu’il attendra autant qu’elle le désire, parce que c’est ce qu’il fera dans tous les cas. Mais c’est vrai que ça lui manque, il a cependant bien trop le sentiment de lui avoir déjà fait du mal. Trop de mal.
- Je t’aime…
Il pose sur elle des mains toujours curieusement possessives, ses baisers, son regard aussi est différent. Comme si avec ces dernières épreuves, le “je le veux” venait enfin de prendre tout son sens.
- J’ai juste… J’ai juste besoin de te sentir proche de moi…
Son petit coeur s'accélère, ça lui fait toujours un drôle d’effet quand il sait ce qu’il veut. Keon caresse doucement sa taille avec le plus de précaution possible. Il a tant besoin d’elle, il est toujours aussi dépendant de son amour pour avoir une sincère volonté de vivre, de s’en sortir. Il voit tous ces efforts en cette soirée et il se se dit plus fermement que jamais qu’il doit réussir, qu’il doit lui faire le cadeau d’être réellement sobre.
Son rire se synchronise avec le sien lorsqu’il caresse doucement ses épaules en embrassant son cou. Elle est immobile lorsque ses doigts glissent doucement vers sa fermeture éclair. Violet ne fait que le regarder par-dessus son épaule, elle passe ses cheveux par-dessus son épaule, pour lui dégager la voie mais aussi pour mieux l’observer. Elle se mordille doucement la lèvre, attendant de voir sa réaction mais il ne peut voir la surprise alors qu’il est si occupé à couvrir son derme de baisers. Elle se retourne et voit son regard la parcourir et s’arrêter sur sa poitrine. Un coin de sa lèvre est toujours coincé sous une de ses dents quand elle lui fait un léger signe affirmatif pour répondre à sa question. Elle n’aurait pas eu le temps de faire un son de toute manière parce qu’il se jette déjà sur elle pour l’embrasser avec passion. Baiser qu’elle accueille les bras ouverts.
Elle perd pourtant vite son sourire qui se remplace par ses joues qui rougissent de gêne. Elle ne se serait pas attendue à cette réaction de sa part, ce n’était pas non plus celle qu’elle voulait créer. Violet laissa tomber ses mains doucement sur la cuisse de Keon en l’écoutant lui expliquer ses attentes, ce qu’il voulait, ses craintes. Il a changé, elle apprécie ce changement, étrangement. Il y a quelque chose de plus dans son regard, dans la manière qu’il la touche qui la fait sentir différente. Elle avait baissé les yeux l’espace d’un instant. Le temps de réfléchir à ce qu’elle voulait. À ses réelles attentes quant à toute cette préparation que, si l’exécution avait pris une seule journée, la planification, elle, avait été une toute autre paire de manches.
Violet se lève, dos à son mari, pour laisser sa robe glisser jusqu’à ses chevilles dévoilant l’entièreté de la surprise. C’était tout de même rare qu’elle portait des sous-vêtements agencés, rare voir jamais en réalité. Elle se retourne vers lui et pose un pied sur le canapé, à côté de sa cuisse, puis dans un élan, se retrouve debout sur le canapé, ses jambes encadrant ses cuisses. Elle se laisse glisser doucement jusqu’à ce qu’elle se retrouve à genou sur le canapé, chevauchant son mari. La blonde pose ses mains sur ses épaules qu’elle caresse en faisant leur chemin jusqu’au dos de Keon. Son regard semble scanner son visage, elle ne sait pas ce qu’elle cherche. Probablement un signe qu’il la pardonnait, la seule chose qu’elle cherche depuis des semaines déjà. Son pardon.
« On attend si tu veux mais, je… j’ai un truc à te dire. J’ai envie de toi, Keon. J’ai envie de ma vie avec toi. Je veux tout. Je veux les hauts et les bas. Je veux être vulnérable pour vrai avec toi et que tu puisses l’être avec moi aussi. J’ai envie que tu puisses me faire du mal mais que tu choisisses de pas le faire. »
Violet caresse amoureusement sa joue. Elle plonge son regard dans le sien avant de l’embrasser avec la même ardeur qu’il lui avait montré plus tôt. Elle serre ses cuisses contre lui. Violet, c’était une personne secrète. Elle colle son corps complet contre le sien. S’il avait besoin de la sentir près de lui, il était probablement choyé en ce moment. Elle le pensait, tout ce qu’elle avait dit. Il n’y avait personne d’autre que lui à qui elle voulait donner le pouvoir de lui faire du mal. Au final, dans sa vie, parler de son passé, de soi-même, c’était donner toutes les armes à l’autre pour la blesser. C’était se retourner à l’envers. Montrer l’intérieur de sa peau. Ses lèvres quittent les siennes dans un dernier gémissement à peine audible de plaisir. Elle passe ses doigts sur ses tempes, mémorisant chacun des traits de son visage pour la millième fois. Toujours aussi amoureuse qu’elle ne l’avait été. Comme si son cœur avait oublié de retirer le mode coup de foudre.
« Mes parents étaient comme nous tu sais. Mon père était médium et ma mère sorcière. Si tu me laisse, peut-être que je peux trouver quelque chose dans les grimoires. »
Parce qu’ils avaient toujours fonctionnés en binômes. Un sorcier ne pouvait pas exorciser un démon mais pouvait aider à décupler les pouvoirs d’un médium. Un éclair d’incertitude et de stupeur traversèrent son visage lorsqu’elle réalisa qu’elle avait parlé des grimoires. Est-ce qu’il savait pour les grimoires qu’il y avait de cachés un peu partout? Sa famille avait tenu ces écrits depuis si longtemps, certains en étaient presque incompréhensibles tellement la langue avait pu changer depuis. Les Vanderbilt étaient une vieille famille de sorciers qui remontait jusqu’au tout début des États-Unis. Elle en était la dernière héritière et la porteuse de tous leurs secrets. Elle avait décidé de s’ouvrir. Il était trop tard pour reculer maintenant. Elle avait même eu le courage de donner un peu plus d’informations sur ses parents dont les cendres étaient, elles aussi, cachées quelque part dans leur maison. Leur maison. Qui leur appartenait maintenant que le danger était écarté. C’était ici qu’ils allaient se cacher. Au milieu du glamour, des vedettes de cinéma, du faux, des artifices. Au final, c’était une bonne cachette.
Les jolis sous vêtements de sa petite femme ne manquent pas de lui faire de l’effet, pas uniquement parce qu’elle est magnifique, mais parce qu’elle le fait pour lui. Personne n’a tant cherché à lui plaire que sa femme. Il n’y a jamais eu pour personne d’autre que ses compliments aient pu tant toucher et faire plaisir.
Cependant, il se retient de céder à ses pulsions, c’est vrai qu’elle lui manque terriblement, mais il ne veut surtout pas lui faire de mal, c’est bien une des dernières choses qu’il puisse désirer et il a bien trop la sensation de lui en avoir fait ces derniers temps. Lorsqu’elle se lève, il ne la retient pas. Il espère ne pas l’avoir froissé, c’est peut-être bien la première fois qu’il s’oppose à une activité du genre, mais c’est pour une bonne raison. Il a si peur qu’elle se sente rejetée, il sait quel mal ça peut faire.
Mais il n’en fut rien. Elle se débarrasse de sa robe avant de venir proche de lui. Il lui sourit, ne la quitte pas des yeux, elle se met debout sur le canapé et il ne peut s’empêcher de venir poser ses mains sur ses chevilles, remonter doucement le long de ses jambes divines. La parade est étrange, mais elle est finalement installée sur lui et la position est plaisante. C’est difficile d’être raisonnable quand la femme de tous ses désirs est ainsi avec vous, dans de si beaux sous-vêtements neufs. Puis il eut ces mots, des paroles si douces qu’elle l’envoie directement au ciel. Oui parce que le paradis, ça ne peut être que si doux, si chaleureux. - Moi aussi j’ai envie d’une vie avec toi… Je veux vivre. Je te le promet, tant que tu es là, j'ai envie de vivre.
Il voudrait lui dire qu’il ne lui a jamais demandé d’être aussi forte, que si elle s’était permise d’être triste parfois, elle ne se serait peut-être pas effondrée. Il ne le dit cependant pas, parce que ça lui ferait du mal, parce que c’est le passé et qu’ils ne peuvent pas changer ce qui est arrivé et ça, il le sait pertinemment. - J’te ferais jamais de mal volontairement tu sais… Jamais.
Bon sang non, il ne supporterai pas de faire une chose pareille, il ne pourrait plus jamais se regarder dans un miroir, quand bien même c’était déjà difficile à l’heure actuelle. Il serre doucement ses bras autour de son corps fin, se nourrissant de sa chaleur. - Je te laisse faire, tu sais que j’ai confiance en toi.
Pas uniquement parce qu’elle s’y connaît mieux que lui en magie, mais parce qu’elle est elle. La femme de sa vie, l’irremplaçable. Que s’il ne peut pas lui faire confiance, alors il ne le peut en personne. Keon sait qu’il doit lui aussi se reprendre en main, qu’il doit manger et moins boire. Plus facile à dire qu’à faire, surtout quand l’on est à ce point rongé par le mal.
- De toute manière, j’comprend rien à ce qui est écrit dedans.
Il lui sourit malicieusement. C’est lui qui fait le ménage la plupart du temps, les cachettes il finit par les trouver. Surtout quand il s’est mit à les chercher, pour dissimuler de l’alcool et qu’il s’est avéré que parfois, la place était prise ! Il n’est pas passé à l’acte que de cacher réellement de l’alcool, mais c’était un réconfort pour lui que de savoir qu’il pourrait en mettre en réserve dans la maison. Il pourrait oui…
Il vient déposer un baiser sur ses lèvres, parce qu’il ne veut pas qu’elle soit fâché qu’il les ai trouvé et pire, qu’il ait osé regardé dedans. Et si c’était dangereux ou un secret qu’elle ne voulait que pour elle ? Il se dit qu’elle ferait mieux de cacher ça ailleurs que dans leur maison, mais il n’a pas envie qu’elle le fasse. Il a envie qu’elle puisse lui faire confiance en retour, pour ça cependant, il faut s’en montrer digne, pas vrai ?
- Mais je ne serais jamais aussi fort que ton père tu sais… Je… J’suis… J’suis franchement nul avec tout ça. Ouais, nul c’est le bon mot. J’voulais trouver un moyen de me débarrasser de ces dons, mais apparement il n’y a aucune solution de ce genre qui ne demande pas à ce que je meurs… J’veux plus être saoule pour… Pour échapper à ses voix. J’veux pas être ça, mais parfois c’est tellement dur à supporter et je… J’ai peur, mais j’te fais confiance. J’sais que toi aussi, tu choisirais pas de m’faire du mal…
Alors il accepte de renoncer à s’efforcer de renier ses pouvoirs si elle le lui demande, à accueillir la magie, à être ce qu’elle pense qu’il est capable de devenir. Parce qu’il n’y a rien qu’il peut lui refuser. Il sait qu’elle a besoin de pratiquer et qu’elle se restreint depuis qu’ils se connaissent parce qu’il est là, avec ces problèmes, pourtant lui aussi à envie d’avancer, il en a assez d’être un frein, d’être le boulet de leur relation.
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