Son amant lui avait envoyé le poing dans la figure la veille, c’était la dernière fois qu’elle permettait cela. Ce n’était pas le premier conjoint violent qu’elle avait eu, mais habituellement dès la première fois qu’il se montrait violent avec elle elle lâchait l’affaire. Là elle était restée après le premier coup, bien sûre elle lui avait rendu, mais il s’était excusé et il l’avait baisé, très bien baisé. Nora avait été stupide, très. Elle ne comprenait pas encore comment c’était arrivé. La dragonne ne ressentait rien pour son amant, comme avec tous les autres, juste du désir sexuel et rien d’autre. Pourquoi n’avait-elle pas pris les jambes à son cou dès la première violence ? C’était incompréhensible, hier dans l’avion elle avait ressassé toute la situation cherchant une solution à son comportement. Elle n’avait rien trouvé. Aujourd’hui, face au miroir de sa salle de bain, elle fixait les dégâts, elle avait un putain d’œil au beurre noir, heureusement pour elle, elle se débrouillait en maquillage. Nora entreprit alors de cacher ça avec du fond de teint, si son frère voyait quand même un truc (elle en doutait c’était un homme, les hommes étaient ignares concernant la magie noire du maquillage) et bien elle lui dirait qu’elle c’était battue, un demi-mensonge en somme, elle avait bien rendu le coup avant de se casser. Ce n'était pas sa seule blessure, mais le restant resterait caché sous ses vêtements. Quand elle fut satisfaite du résultat, elle s’habilla car si les dragons ne connaissaient pas la pudeur, les humains si. Elle enfila un legging en cuir, un t-shirt noir, un holster d’épaule ou elle rangea son revolver, une veste en cuir noire et des bottines à talon noire aussi comme ça pas de faute de goût. Ses cheveux furent coiffés en une queue de cheval vite expédié, elle mit un peu de baume à lèvre, un peu de mascara et fut satisfaite de son reflet. Oh elle avait presque oublié sa dague en argent qu’elle rangea dans la poche intérieure de sa veste. Voilà c’était parfait. Elle descendit de sa suite du Lux qu’elle payait en attendant de trouver un pied à terre.

Conduire en Lamborghini à Los Angeles était cool devait penser les gens, ils avaient tort. Avoir un moteur aussi puissant et avancer aussi lentement c’était tout bonnement diabolique. Si elle avait eu ses ailes elle n’aurait jamais été coincé dans un putain d’embouteillage. Elle détestait ses humains et leurs stupides règles de conduite, elle dut cependant prendre bien son mal en patience, elle n’avait pas le choix. Quand elle arriva devant l’arène elle se gara à sa place, bien sûre son frère lui en avait réservé une quand parfois elle décidait de le visiter comme aujourd’hui. Cette petite attention faisait fondre son petit cœur de glace. Le surveillant la laissa passer, elle lui tapa un high five tout en lui offrant un sourire ravageur, elle avait déjà couché avec.  Une fois dans la place, elle fut relativement anonyme, elle remarqua bien une ou deux connaissances, mais les autres, elle ne les avait jamais vu, il faut dire qu’elle ne restait jamais très longtemps à LA. Elle remarqua son frère et fonça directe pour lui sauter sur le dos et s'enrouler comme un koala. Elle prenait des risques, il pouvait la prendre pour un ennemi et lui faire une prise, mais à tous les coups il allait reconnaître son parfum de jasmin, elle ne le changeait jamais rien que pour ça.

- Ciri ! Elle lui fit un énorme bec sur sa joue gauche, puis posa sa tête sur son épaule comme un petit chiot. Tu m’as manqué. Elle ajouta taquine en murmurant. J’espère t’embarrasser au moins un peu mon frère adoré.

Il lui avait tellement manqué ce grand dadais. La dragonne ne bougea pas, profitant de ce moment fraternel.

Il était tôt dans la matinée, les premiers rayons du soleil s’invitaient dans la pièce, l’éclairant d’une lumière douce. Ciàran frissonna, sentir la chaleur sur sa peau ainsi était agréable. Toujours endormi, il lâcha un soupir d’aise. La nuit dernière avait été animé et comme toutes les soirées, c’était fini tard. Ce qui a de bien en tant que dragon, c’est qu’il résiste bien à l’alcool, il n’a jamais eu de gueule de bois non plus. On l’avait défié aussi, un petit prétentieux, un jeune loup. Les loups-garous et les vampires, ces deux sont généralement tellement imbus d’eux-même, s’imaginant être les maîtres du monde. Ils ont l’avantage du nombre certes, mais les dragons sont les plus forts c’est incontestable et ce n’est pas un petit merdeux tout juste sorti du lycée. Ca et il ne peut pas résister à l’appel du combat, la majorité des dragons ont ça en eux. C’est aussi son honneur qui est en jeu, son image, il ne peut pas se défiler ainsi.

Il est donc monté sur le ring et lui a mis la pâté. Il n’a fallut que peu de temps avant qu’il le mette K.O. Après il fêta cela avec quelques verres et ne rentra pas chez lui. Il n’a jamais contre une petit partie de jambes en l’air, tant que cela reste pour une nuit, sans attache en tout cas, homme comme femme tout lui convient. La nuit dernière se fut d’ailleurs les deux. Confortablement lové entre les deux il profitait du calme avant qu’il entende toquer à la porte. Il grogna, tenta de se rendormir, mais les coups se firent plus insistants. Il grogna de nouveau, puis jura contre l’oreiller. Il finit par ouvrir les yeux, le soleil était éblouissant. Plissant les yeux, il se redressa et attrapa son boxer qu’il enfila ainsi qu’un pantalon style jogging.

Il se dirigea vers la porte, curieux de savoir qui peut le déranger à cette heure-là. Il s’agissait d’une voisine de palier, elle semblait énervée. Lorsqu’il ouvrit la porte elle resta un instant comme figée, le détaillant rapidement, puis elle balbutia quelques mots. A vrai dire, elle était là pour se plaindre, lui faire la leçon. Se plaindre de va-et-vient de personnes pas toujours louches, jamais les mêmes personnes. Elle doit sûrement le prendre pour un gigolo ou alors pour un dealeur. Pour le dernier, il l’est bien, mais il ne deal jamais chez lui, il faudrait être stupide pour conserver de la drogue dans son appartement. Tout est bien planqué à l’Arène, dans un endroit sûr, bien câché. Il lui fit son numéro de charme, grand sourire, je suis désolé, blablabla, la rassurant, lui mentant aussi un peu. Il sait très bien comment fait, la preuve cela marcha bien. Il rentra prendre une douche, s’habilla, puis sortit de nouveau. Il prit un petit déjeuner en terrasse d’un café puis se rendit dans qu’il considère comme sa deuxième maison, sa salle de combat.

Il y a du monde quand à l’accoutumée. Ce n’est pas vraiment remplie de monde comme en soirée, mais cela fonctionne bien aussi en journée. Il y a beaucoup d’habitués, mais aussi quelques nouvelles têtes de temps en temps. Certaines filles des fois ne viennent que pour le voir ou l’avoir comme coach. Ce qui ne l’atteint pas du tout, il sait qu’elles ne sont pas là pour le combat, mais juste pour lui. Oui, il peut être un vrai bourreau des coeurs des fois. Il répondait d’ailleurs à une fille qui lui tenait la jambe, n’arrêtant pas de lui parler. Il s’apprêtait à la congédier lorsqu’on lui sauta littéralement dessus, par-derrière. Il crispa un court instant, avant de reconnaître la personne. Cette odeur... Elle est revenue. Face à cette révélation, ses muscles se décrispèrent instantanément. Elle déposa un bisou sur sa joue et le serre dans ses bras.

«Ornòra...»

Il se mit à rire.

«Je sais que tu m’aimes beaucoup, mais peux-tu me lâcher maintenant ?»

Une fois qu’elle fut au sol, elle se tourna pour la serrer dans ses bras. Cela faisant longtemps qu’il ne l’avait pas vu. Ils ont eu quelques différends par le passé, mais elle reste de la famille. Il y a quelque chose de très fusionnel entre eux, il n’y a qu’elle qui le comprend, qui comprend sa façon de vivre et de voir les choses. Sauf sur certains points, notamment concernant les humains, sa jumelle étant bien plus radicale qu’elle. Il espère qu’elle s’est assagie. Il n’oublie pas les bonnes aventures qu’ils ont vécues ensemble, ce fut de très bonnes années.

«Cela me fait plaisir de te voir, allons dans un endroit plus tranquille pour discuter».

Il nota les regards tournés sur eux, cela l’amusa. Qu’ils aillent croire ce qu’ils veulent, il s’en fiche.

Son rire, douce mélodie à ses oreilles, la seule chose qui compte vraiment avec l’or et les cailloux précieux. C’est vrai qu’il lui a manqué, ses sœurs aussi lui ont manquées, mais elles se disputent souvent elle n’a rien en commun ou presque avec. Bon elle s’entend un peu mieux avec la benjamine, mais sa cadette si elle pouvait la tuer d’un regard voilà si longtemps qu’elle serait morte. Nora déçoit terriblement sa cadette, cela la peine, mais elle ne peut pas brider sa vraie nature même pour l’amour de sa sœur. Son frère lui demanda de le lâcher et elle obéit, il se retourna et la serra dans ses bras. Nora est très grande, mais elle reste fine, Ciàran ne la dépasse pas tant que ça surtout avec les talons, mais il est plus massif. Il s’écarte, elle remarque le regard de la fille avec qui il parlait. C’est qui celle-là pense-t-elle ? Elle n’est pas assez jolie pour son frère songe-t-elle. Ce n’est pas de la jalousie, Nora est possessive, certes mais elle ne fantasme pas sur son frère berk il peut avoir les amants qu’il souhaite. Elle la trouve juste banale. Elle attrape son frangin par le bras ignorant les regards de la foule, elle murmure à son frère tout en l’entraînant à grande enjambée vers son bureau.

- J’ai l’impression de t’avoir sauvé d’une lente agonie. Comment vont nos sœurs ? Notre cadette la dernière fois était en forme quand elle m’a insulté, plaisante-t-elle.

Nora avait pourtant essayé de lui faire plaisir, elle lui avait volé un petit truc et ça avait été la catastrophe. Une fois dans son bureau elle le lâcha et retira son blouson pour le balancer sur un canapé, elle se laissa tomber comme une masse.

- Il n’est pas encore midi donc je vais prendre une bière si t’en a des pas trop dégueux. Sinon tant pis se sera un bourbon.

Par pas trop dégueux elle entendait européenne, les bières américaines étaient juste tout bonnement atroce, qui pouvait prendre du plaisir à boire cette pisse amère sans subtilité. A présent on voyait qu’elle était armée, mais son frère était habitué à ça et le supportait.

- J’ai faim ! ajouta-t-elle. Même des chips ça ira.

En réalité elle mourait de faim, elle n’avait pas pris de petit déjeuner pressée et la veille elle n’avait pas eu l’estomac pour manger car elle se sentait trop mal. Elle pencha la tête en arrière observant quelques secondes le plafond, sa tête tournait un peu. Elle reporta son attention sur son frère, elle n’aimait pas lui mentir, elle détestait ça, mais elle n’avait pas le choix.

Spoiler:

Elle ne pouvait pas mieux tomber, enfin il allait pouvoir se débarrasser de cette glue. Ce qui pouvait détester les filles superficielles comme elle. Le genre de filles qui ne vient pas pour le sport, elle ne s'intéresse même pas à la pratique. Tout ce qui les intéresse c'est se montrer, draguer. Alors cela arrive en brassière et mini short et cela fait semblant de pas savoir se servir des équipements. Bon, elles paient leur abonnement donc il ne peut pas les mettre à la porte, bien qu'il rêverait le faire. Non, ce n'est vraiment pas son genre, lui a toujours aimé les personnes avec du caractère. Il sourit lorsque Nora le prend pas et lui murmure qu'elle tombe bien. Il lui murmure à son tour à l'oreille.

"Tu ne pourrais pas mieux tomber. J'en ai marre de toutes ces greluches qui me tournent autour".

Ils allèrent dans son bureau. Nora lui demanda s'il avait de la bière et de quoi manger. Il se dirigea vers le frigo sortit deux bières, européenne bien sûr, il n'a pas oublié les goûts de sa jumelle, ils ont les mêmes d'ailleurs niveaux. Il fit cela, les ouvrant au passage à la main, les dragons n'ont pas besoin de décapsuleur... Il sortit aussi un paquet de chips, tout cela en parlant.

"Au moins toi elle te parle, cela fait plusieurs semaines qu'elle ne m'adresse plus du tout la parole. Et cela me va très bien. J'ai toujours l'impression de passer pour le mouton noir de la famille à chaque fois que je suis invité chez eux. Elle est toujours sur mon dos à surveiller ce que fait, ce que je dis, comme si j'allais lui faire honte devant ces amis riches".

Il s'assit et but une gorgée de sa bière avant de reposer la bouteille sur la table, puis soupira. Il remarqua qu'elle semblait fatiguée. Nora a toujours été bonne pour dissimuler ses émotions, paraître forte, mais c'est sa jumelle, il la connaît très bien et de fait il sait quand cela ne va pas.

"Tous va bien ? Tu as des soucis en ce moment. Tu as l'air fatigué ?"

Il la regarda un moment, elle n'avait pas très bonne mime c'est vrai. Il la regarda ensuite dans les yeux, sondant son regard.

"Si tu as un problème tu peux m'en parler tu sais".

Nora est vraiment tellement heureuse de retrouver son frère, elle l’aime tellement, normal qu’il n’y ait plus de place pour un autre homme et c’est tant mieux ainsi. Ciàran ne la trahira jamais, elle non plus, seuls les liens du sang comptent, c’est pour ça qu’elle n’aime que son frangin, ses frangines et son neveu. Pas de déception avec eux et même si leurs relations ne sont pas parfaites comme avec leur frangine cadette, jamais ils ne se renieront. La dragonne écoute son frère décrire les relations qu’il a avec leur cadette, ça ne l’étonne pas une seule seconde. Elle a un petit rire et ajoute.

- Ciàran ça c’était-il y’a plusieurs mois, donc ne t’inquiètes, même bateau… Elle passe un bras autour de ses épaules et colle sa joue contre la sienne un court instant avant de se décoller. Moi elle n’a pas peur de mon comportement, elle sait bien que j’ai 1000 fois plus de classe qu’elle, elle a juste peur que je les vole, ce qui est scandaleux ! Je sais me tenir tout de même.

C’est vrai quoi, elle ne va pas voler les amis de sa sœur, elle la prend pour qui, une sauvage ? Nora plonge ses doigts dans les chips, elle meure de faim, vraiment. Ce gras et ce sel la revigore un peu, mais cela ne va pas suffire elle le sait déjà. Quand Ciri lui pose sa question suivante, elle manque de peu de s’étouffer, mais elle parvient à garder son calme. Cela l’étonnera toujours, Nora n’est pas du tout une mauvaise actrice au contraire, mais Ciàran la grille presque toujours.

- Le décalage horaire, j’ai atterri hier soir, j’arrive tout droit de Londres donc -8 heures dans les dents et j’ai à peine dormi, j’étais trop excité à l’idée de revoir ton joli petit minois, elle se tourne vers lui et embrasse son front, elle a toujours été de nature tactile. Mon plus gros problème est comment je vais m’occuper à LA, je t’assure.

Un demi-mensonge, c’est vrai que le décalage horaire ne l’aide pas à garder le teint frais, mais elle a beaucoup trop honte pour raconter ses mésaventures. La dragonne est trop fière, elle ne peut tolérer que son frère la voie comme une victime, non c’est impossible, cela serait insupportable. Elle boit une gorgée de bière et ajoute.

- J’ai envie d’organiser des courses d’automobile… Tu sais à quel point j'aime ça la vitesse et conduire.

Elle tente de changer de sujet, peut-être un peu trop vite.

Même si avec certaines les rapports sont tendus, en particulier une,  il ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter. Depuis qu'elles sont petites il s'occupe d'elle et depuis la mort de sa parents il est devenu encore plus protecteur. Cela n'a pas été facile pour eux de se faire une place dans ce monde, vivre comme des humains, mais ensemble ils ont surmonté les difficultés. Et même si maintenant il aurait bien envie de secouer son aîné ou les différends qu'il a pu avoir avec les autres, même avec Nora, il n'oublie pas les bons moments. Ils sont une famille après tout, cela ne peut pas être parfais, ce serait ennuyeux même.

Nora, il la connaît par cœur et puis il y a une certaine connexion entre jumeaux qui fait que l'autre ressent tout de suite si quelque chose de ne va pas, comme un sixième sens. Il sent qu'il y a quelque chose qui cloche chez Nora, peut-être est-elle juste fatiguée comme elle lui dit, mais il en doute. Pourtant il n'insiste pas, ils viennent juste de se retrouver, il n'a pas envie de la bombarder de questions. Il espère tout de même que si vraiment elle a des soucies, elle lui en parlera.

"Cela me fait plaisir de te voir aussi Nora".Lui dit-il, lui souriant.

Il boit ensuite une gorgée de bière. Elle lui fait ensuite part de ses projets. Los Angeles est une grande ville, il y a beaucoup à faire déjà ici, surtout la nuit tombée, c'est même là que la ville se réveille. Mais voilà, comme il s'y attend cela ne suffit pas, sa sœur s'ennuie. Il la connaît bien, elle a besoin d'être tout le temps en action et se lasse vite. Elle lui confie son projet, organiser des courses automobiles. Il affiche un sourire en coin.

"C'est une bonne idée, tu as toujours été doué pour conduire ces bolides, bien mieux que moi d'ailleurs, même si j'adore aussi conduire ces engins".

Il réfléchit un instant.

"Je connais même un bon endroit où faire ça. En dehors de la ville derrière la décharge il y a un grand terrain vague ou personne ne va. Ce serait l'idéal je pense".

Il lui sourit puis la donna une tape amicale sur l'épaule.

"Mais si tu t'ennuies tu sais j'ai quelques endroits sympas à te montrer, et tu peux toujours m'accompagner à mes soirées, je suis souvent invité un peu partout".

Oui son réseau de dealeur de drogue lui permet d'avoir accès à un peu tout dans la ville, sans compter qu'ils a beaucoup de familles mafieuses dans sa botte.

- J’adore leur vitesse, ça me rappelle le bon vieux temps, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai aussi appris à piloter des avions, mais je trouve finalement qu’il y a moins de défis dans les airs.

En effet pas de course dans les airs à faire, les seules courses qui existent sont celle mené par l’armée et il est impossible qu’en s’enrôle, même à l’époque ou elle pouvait se faire plus facilement passer pour une autre. En effet à cette époque, on ne laissait pas une femme conduire un engin volant, sauf en Russie peut-être, mais les russes étaient méfiants avec les étrangers et avec son teint un peu olive elle ressemblait à une juive en plus. Bref elle n’avait jamais eu la chance de voler dans un engin de bataille. Elle en rêvait, peut-être qu’un jour elle volerait un avion de chasse juste pour le plaisir. Elle s’imagine le faire tout en écoutant son frère.

- Ça m’a l’air parfait pour débuter…

Et seulement pour débuter, mais autant ne pas en parler de suite à Ciàran, elle ne veut pas l’effrayer, mais si ça marche, elle veut organiser en organiser en pleine rue de LA, cela se fait elle en a fait, mais c’est pas mal provoquer la police humaine. Nora s’en fout tellement, le danger la fait vivre, sans ça elle s’ennuie et quand elle s’ennuie elle pense à ses choses encore plus horribles que quelques courses illégales à Los Angeles. Elle pense à Azazel par exemple, le démon tentateur de Jésus, un de ses plus vieux amants. Quand elle est avec lui, elle peut déraper complètement. Ciàran ne le connait pas, parfois elle a l’impression d’avoir une double personnalité. Avec Ciàran certes elle est un peu rebelle, mais elle reste douce, sans lui elle déconne complètement et le pire c’est qu’elle ne le regrette pas. Dans son cœur elle a tant de haine contre les humains, elle désire ardemment leur disparition. Elle n’a aucun respect pour la race humaine, ils sont ses jouets. Son frère, ses sœurs, ils ne la connaissent qu’à moitié, s’ils connaissaient son autre moitié, ce ne serait pas Ciàran que sa sœur cadette aurait dans le viseur. Nora est destructrice, seule sa famille croit encore un peu en elle.

- Hum, des soirées au bras de mon frère, ça se tente.

Nora a un grand sourire, elle termine sa bière. Généralement elle aime bien les potes de Ciàran, ces derniers la prennent probablement pour une nympho, mais elle s’en fout. C’est marrant tous ses bipèdes qui ont peur de la sexualité de leur femelle, eux ils peuvent se taper une nana différente chaque soir et ils sont félicités, mais dès qu’une femme a autant d’appétit qu’eux il la regarde de travers. Au moins les potes de Ciàran sont assez intelligents pour la fermer, ils savent qu’elle cogne fort, un jour elle a failli en tuer un, Ciàran l’a stoppé à temps. Elle attrape le bras de son frère et se blottit contre lui. Quand elle était un petit dragonnet, il était sa peluche vivante et elle ne pouvait dormir sans lui.

- On devrait kidnapper notre sœur, c’est naze qu’elle t’en veule, en plus j’ai envie de voir son gosse, voir s’il a grandi. On devrait faire un barbecue !

Ce barbecue géant ils pourraient l’allumer avec leur feu. Elle veut s’entendre avec ses sœurs, elle les aime, même si elles son chiantes. Son ventre gargouille. Elle termine le paquet de chips, mais ce n’est pas vraiment suffisant, elle a besoin de protéine.

- Je crains que nous devions sortir, j’ai trop faim. Le mexicain ou tu m’as amené la dernière fois j’ai adoré ! Il n’a pas fermé ?

Elle demande parce que cela fait 10 mois qu’elle n’a pas mis les pieds à Los Angeles, elle a beau aimé sa famille, elle n’est vraiment pas une grande sœur idéale. Elle les a abandonnés plus d’une fois, c’est la seule chose qu’elle regrette vraiment dans sa vie, mais d’un autre côté elle ne peut pas être elle à 100 pourcent avec eux, ils la jugeraient, même son Ciàran qu’elle aime tant.

Il pouvait très bien comprendre cette envie de vivre des frissons, de sentir l'adrénaline pulser dans ses veines, le danger qui fait battre le cœur fort et fait se sentir un peu plus vivant, libre, ce n'est pas pour autant qu'il cèdre à toutes ses pulsions destructrices. Mais bon, au moins elle ne parle plus de tuer des humains, de sa haine envers ceux-ci. Elle semble avoir trouvé un moyen d'extérioriser sa colère, de la canaliser. Il plaisante, histoire de détendre l'atmosphère.

"Je ne sais pas si je le sentirais rassuré d'être enfermé dans une boite qui vole".

Puis il se mit à rire. C'est vrai qui bon, ce n'est pas très rassurant pour lui de s'imaginer voler ainsi et puis bon ce n'est pas comparable à voler véritablement. Mais ça il ne le dit pas, ne voulant pas enfoncer le clou. Il a envie de lui changer les idées, de lui monter comme profiter de la vie. Il y a plein de choses à faire après tout ici si l'on veut s'amuser un peu. Il lui propose d'ailleurs de l'inviter à ses soirées, elle semble partante.

"Cool, il me tarde d'y être. On va en faire tourner des têtes toi et moi". Plaisanta-t-il, un sourire en coin. Puis ils se mirent à parler du sujet qui fâche, du moins pour lui. Franchement, il n'a pas du tout envie de la voir pour l'instant.

"Mais qu'est-ce que vous avez tous avec cette idée de repas ? Vous voulez qu'on mette feu à la ville ? Je n'ai aucune envie de la voir pour le moment, mais toi passe oui je suis sûr que cela lui fera plaisir quand même d'avoir de tes nouvelles".

Leur aînée a beau aussi paraître comme cela, elle se préoccupe de ses frères et sœurs. Ils ont tous cela en commun, le sens de la famille. Les chips n'étant finalement pas assez pour Nora, cette dernière propose d'aller au restaurant.

"Va pour le mexicain. T'as pas changé, tu manges comme un homme, heureusement que tu gardes la ligne".

Ils lui conduisit donc sur place et une fois installé il lui demande des nouvelles. Il était curieux, juste par curiosité, mais aussi pour s'assurer que tout aille bien pour elle, qu'elle n'ait pas d'ennuis.

"Alors, raconte-moi. Qu'est-ce qui t'es arrivé de plus ces derniers temps ? Cela fait un moment qu'on ne s'est pas vu".

- Mais même si tu tombes, tu n’auras pas une égratignure, fit remarquer Nora en explosant de rire parce que son frère faisait une de ses têtes, il était trop mignon, elle avait envie de lui pincer les joues comme une vilaine. Tu viendras avec moi, Ama a un jet privé, enfin je ne suis pas certaine qu’elle me le prête, mais pas grave j’en volerai un.

Nora ne le ferait pas, pas comme ça du moins, pas sans y réfléchir, c’était juste une petite provocation pour son frère, elle adorait le taquiner, c’était comme ça, elle aimait le voir paniquer pour des choses aussi futiles, tandis qu’il restait dans l’ignorance des faits les plus graves. Il la trouvait probablement un peu peste, mais au moins il était persuadé de la cerner et ne cherchait pas plus loin. Ils parlèrent d’une soirée.

- J’y compte bien, même si je n’ai pas besoin de faire grand-chose pour rendre fou, se vanta Nora.

Nora ne faisait ça qu’avec son frère, avec les autres elle était beaucoup moins narcissique, en réalité elle doutait de son charme, mais avec son frère elle était assez à l’aise pour y croire. Quand elle était avec son frère, elle se sentait immédiatement mieux dans sa peau. C’était une relation saine, contrairement à toutes les autres. Elle avait si peu de relation saine. Il s’énerva sur le repas, elle eut une moue surprise et éclata de rire.

- Si je ne suis pas la seule c’est ptete une bonne idée, c’est juste que la bouffe c’est toujours fédérateur non ? Enfin je ne vais pas te forcer t’inquiète pas mon Ciri. La suite la fit froncer les sourcils. Elle est trop conne, elle croit quoi ? Que je suis plus propre que toi, s’agaça-t-elle, elle n’aimait pas que Ciàran soit isolé, ils étaient une famille, ils étaient sa famille, les gens les plus précieux qui soit dans sa vie. Elle a de la merde dans les yeux parfois, elle devrait redescendre sur terre.

Oui ces paroles étaient violentes, elle était fâchée, mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’aimait plus sa sœur, c’était sa d’avoir une fratrie on n’avait pas peur de se dire les trucs en face, enfin sauf elle, elle elle était lâche. Elle irait voir sa sœur, elle irait lui secouer les puces, elle lui ferait comprendre qu’elle n’avait pas à faire la gueule à Ciàran pour des raisons aussi stupides. Pour se calmer elle proposa de manger autre part.

- Plusieurs heures de baise et de castagne par jour, voilà mon secret pour garder la ligne, plaisanta-elle.

Enfin pas trop c’était assez proche de la vérité en réalité. Il se passait rarement une journée sans qu’elle ait un amant et si elle ne se battait pas, elle s’entraînait à le faire comme Ciàran, c’était important pour elle de garder une forme optimale. Quand tu étais une voleuse tu allais souvent au-devant des ennuis, quand tu avais autant d’ennemi qu’elle tu avais intérêt à rester en tout temps une arme, une arme létale. Quand elle ne volait pas, ne baisait pas, elle passait son temps à s’entraîner, les gens la voyait comme une séductrice, mais elle passait plus de temps à suer que de s’occuper de son apparence. Ils bougèrent au mexicain.

- Hum j’étais au Japon, j’ai volé une statue de bouddha en or, ils en ont parlé à la télé, ils n’ont pas la moindre idée de ce qui s’est passé. J’ai volé quelques bijoux à droite à gauche, plus pour mon trésor que pour le fun c’était vraiment trop facile. Je suis sortie avec une vampire nippone, mais elle était un peu trop obsédée par son job.

Oui elle avait commencé par la sœur adoptive de son ex, c’était parce qu’elle s’ennuyait qu’elle s’était intéressée à son taiseux de frère. Elle commanda une montagne de bouffe des taccos, des enchiladas, du poulet tex-mex et une bouteille de tequila.

- Et toi ?

Il haussa un sourcil lorsqu'il attendit sa sœur lui parler de monter avec lui dans le jet privé d'Amarante, le pire ce qu'elle ne lui demande même pas son avis...Il soupira, c'est bien sa sœur, toujours aussi impulsif, il la reconnaît bien là. Et si Ama s'y met aussi il ne pourra pas y échapper, ça s'est sûr, d'où son soupir. Face à deux filles comme elle, il ne fait pas le poids, elles vont se liguer contre lui à coup sûr.

"Et je suppose que je n'ai pas mon mot à dire dans tout cela ? Pff... Qu'est-ce que je ferais pas pour toi".

Il n'était franchement pas enthousiaste à l'idée, étant un peu anxieux à l'idée de se retrouver dans une boîte volante, sans aucun contrôle. Mais bon, il fait confiance à Nora, si elle l'a déjà fait, c'est que cela doit être sûr. Il sourit lorsque Nora lui confia qu'elle n'a pas besoin de grand-chose pour rendre fou.

"Ah ça, c'est le charme des Egan. Dis... Tu te rappelles quand on faisait ce petit concours, celui qui arrive à mettre le grappin sur le plus de personne possible en une soirée ? C'était amusant".

Il se rappelle d'ailleurs que Nora le battait souvent à ce petit jeu, le charme féminin... Une femme a beaucoup plus d'atout pour séduire après tout, enfin c'est son point de vue. Nora lui proposa ensuite un repas de famille, mais il la stoppa tout de suite, c'est une très mauvaise idée, cela risque de mal finir, à coup sûr.

"Il faudra plus que de la bonne viande pour arranger nos rapports..."Plaisanta t'il. "Oui, mais il n'y a qu'elle pour s'en rende compte, le mieux à faire c'est d'attendre et de ne ne pas faire de vague. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir garder mon calme si je la voie, donc je préfère éviter".

Il lui fit remarquer qu'elle a toujours autant d'appétit, elle lui révéla son remède miracle, non sans une dose d'humour, humour vrai, cela le fit rire.

"C'est un bon sport en effet. Des conquêtes intéressantes ?" Dit-il, d'un if malicieux. Il ne veut pas top se mêler de sa vie privée, mais il reste tout de même curieux. Puis elle lui parla de ses aventures, quelques vols par-ci par-là, comme ils le faisaient ensemble il fut un temps. Cela le rendit un peu nostalgique, mais bon, maintenant il a bien trop à gérer avec la salle et ses autres activités.

"Cela fait un moment que je ne vole plus, enfin sauf si on le le demande, pour rendre service à un membre de la mafia. Je dois m'occuper des cours au club la journée, gérer les combats les soirs, fournir mes clients, tout ça en plus des soirées où je suis invité".