Depuis quelques jours, voire quelques semaines, Jesus n’a pas trop la notion du temps, il s’amuse à squatter un drôle d’endroit, découvert totalement au hasard dans les rues de Los Angeles. Au hasard, ou presque, mais il préfère taire ce détail, au cas où des oreilles indiscrètes traînent dans les alentours.
Jesus n’aurait jamais cru, depuis le temps qu’il vit et qu’il côtoie, de force, l’humanité, découvrir un lieu pareil sans sentir, en coulisses, la présence d’un démon. Que les humains soient assez cons pour se tenter à ce genre d’expériences, il veut bien y croire. Qu’ils soient assez discrets pour que le club ne ferme pas, un peu moins. Qu’ils soient dignes d’un tel endroit, pas du tout. Il a bien quelques idées, l’elfe noir, sur la manière dont pourrait être détourné le club, pour que ce soit plus amusant. Des idées qui, il le sait, ne germeront jamais dans l’esprit étriqué des humains et, pour preuve, il ne voyait l’ombre de pas une seule de ses idées dans ce lieu-ci.
L'Arène, puisque c’est, apparemment, de cette façon-là qu’il faut la nommer, reçoit, donc, régulièrement, la visite de Jesus. Il se pose dans un coin, le chauve, critique les combats, fait des blagues pourries et sourit comme un idiot, juste pour énerver ce beau petit monde qui a un excédent de frustration à laisser exploser. C’est, clairement, ça son but, à lui, leur permettre de se donner à fond sur leur victime pendant qu’il admire le spectacle.
Ce qui, inévitablement, a fait de Jesus une victime de choix dans l'Arène. Et ce qui, inévitablement aussi, le fait rire à gorge déployée. Depuis bientôt deux ans, le chauve prend un malin plaisir à se faire taper dessus. Il ne se l’explique pas, ne veut pas l’expliquer et, de toute façon, il fait ce qu’il veut de sa vie, de son corps et de ceux des autres. Pousser les gens à bout pour qu’ils s’acharnent sur lui, c’est son petit péché mignon, un loisir dans lequel il excelle. Alors, Jesus est bien content de pouvoir exciter les membres de l'Arène et se faire étaler, comme une grosse victime, parce qu’il ne répond jamais aux coups que les autres lui envoient. Il se contente de rire, de rire encore, de se relever sans cesse et de ne jamais s’arrêter de rire.
Ce soir, pourtant, si Jesus se cale dans un coin de l'Arène, ses yeux sombres fixés sur le combat, il sent, au fond de lui, battre une rage bien connue, qu’il a très envie d’embrasser. S’il se retient, pour l’instant, l’elfe noir sait qu’il ne doit pas rester dans le coin trop longtemps. Il a besoin de faire parler sa haine du monde et ce n’est pas ici qu’il doit le tenter. Ici, il y a trop de témoins. Qui peut lui jurer qu’aucun d’eux ne le balancera aux autorités ? Il pourrait bien tous les tuer, aussi. Mais Jesus n’a pas passé ces deux dernières années à essayer de se calmer pour retomber, si vite, dans ses anciens travers.
Décidé, Jesus regarde l’un des combattants tomber à terre et peiner à se relever. Il en a assez vu et décide de se barrer. Néanmoins, c’est exactement l’instant que choisit l’un de ses bourreaux habituels pour le tirer par le bras et réclamer un combat. Le sourire qui s’étire sur les lèvres du chauve force l’humain à froncer les sourcils. Ils l’ont tous déjà vu sourire à outrance, amusé par la situation. Mais ce sourire-là n’est pas celui du petit comique qui attend sa raclée. C’est celui du prédateur qui a très envie de dévorer sa proie et, instinctivement, même si son cerveau d’humain ne pige rien, son esprit le comprend.
Ce qui ne l’empêche pas de raffermir sa poigne sur le bras de Jesus et d’exiger un combat. L’elfe noir apprécie l’acharnement des humains, quand ça promet des choses intéressantes. Alors, il acquiesce, fait rouler ses épaules, ouvre, ferme les poings et rejoint le centre de la pièce avec son adversaire. La soif de sang au bord des lèvres, Jesus lui donne une dernière chance d’abandonner le combat. Car, cette fois, l’elfe est trop énervé pour se retenir. L’autre, évidemment, rit et se rue sur lui.
Une droite et un crochet du gauche cueillent Jesus en plein visage. Imperturbable, résistant grâce à sa condition d’elfe noir et habitué aux coups, l’homme ne bouge pas d’un pouce. Son sourire s’agrandit, ses poings se serrent tant que ses ongles, bientôt, crèveront la surface de sa peau pour s’enfoncer dans sa chair. Avant que ça n’arrive, le chauve évite le prochain coup de son adversaire et écrase, instinctivement, son point sur le nez du malin. Le cartilage explose sous ses doigts, le corps devient mou et s’étale au sol. Jesus a très envie de continuer le tir, de s’acharner sur la poupée de chiffon que l’on vient de lui offrir, mais il se retient. Son coup était trop puissant, nourri par sa force d’elfe et il voit, déjà, les regards choqués qui se tournent dans sa direction. La petite victime qu’ils ont l’habitude de défoncer cache, en fait, un monstre capable de mettre K.O., sans trop d’effort, l’un des plus costauds de la salle. Oups. Jesus ne pourra, apparemment, plus venir s’amuser par ici. Il sait d’avance que les autres n’oseront plus le toucher.
« La chance du débutant, lâche-t-il, dans un rire amusé, en se tournant vers la sortie, décidé à ne pas rester plus longtemps dans le coin. »
[HRP: Désolé pour l'attente, débordé en ce moment ><']
Tenir ce genre d'établissement cela ouvre la porte à tout genre d'individus et aussi tout types de situations. On pourrait donc croire qu'il soit habitué à tous et que rien ne le surprenne, mais non bien au contraire. Le genre humains l'étonne tout les jours et aussi il y a à L.A. tout types de créatures avec tout types de caractère aussi. Mais c'est ce qu'il aime, la diversité et être surpris, donc on peut dire que ça tombe bien. Il est tous les soirs ou presque à l'Arène, sauf s'il n'est pas invité autre part ou ne traine pas dans d'autres endroits, généralement pour faire la fête. On pourrait croire qu'en tant que dragons il vive reclus, mais non ce n'est pas une généralité, il n'y a qu'à voir sa jumelle. Les deux ont deux grandes passions, s'amuser et l'adrénaline.
Il y a des soirs où l'envie le prend de monter sur le ring, mais cette fois-ci il préféra rester regarder. Observer est important, on apprend beaucoup de choses, mais c'est aussi l'opportunité pour lui de desceller un potentiel champion pour lui. Ce soir il reconnaît un habitué sur le ring. Enfin, il vient surtout pour critiquer les combattants, balançant quelques blagues vaseuses au passage. Beaucoup ne peuvent pas le supporter et souvent il doit empêcher que cela finisse en baston général et ses gros bras le flanque dehors fissa. C'est un provocateur pour lui, un fouteur de merde qui prend plaisir à énerver les gens. Ce soir donc il est sur le ring. Un verre à la main, il observe la scène, même s'il connaît déjà l'issue. A moins que ? Ce soir le chauve semble enfin d'humeur à riposter. Enfin, oui car notre dragon se doutait qu'il gardait cela en lui. Il affiche un sourire amusé surtout lorsqu'il voit tout la salle choquée par la scène.
Alors qu'un silence mort s'est instauré dans la salle. Il en profite pour applaudir, puis se dirige vers lui. Dans la salle le brouhaha reprend petit à petit, tout le monde jetant des regards sur l'étrange combattant. Une fois que celui-ci est à son niveau.
"Jolie combat, cela mérite bien un verre ou deux non ? C'est la maison qui offre". Lui dit-il après une petite tape amicale sur l'épaule. Contrairement à beaucoup sûrement dans la salle maintenant, au vu des regards, il n'a pas peur de lui. Après tout, il est le maître de cet endroit, il n'a connu aucune défaite d'ailleurs depuis sa création. Et puis d'ordinaire il n'a peur de rien, il est comme ça, sûr de lui, confiant aussi en ces capacités.
Jesus aime se perdre dans l’Arène pour emmerder le monde, se recevoir une bonne raclée en pleine gueule et repartir d’ici, un peu plus cassé peut-être, mais un poil moins frustré. Dehors, la probabilité d’être arrêté en plein combat par des flics est trop élevée. L’elfe noir doit sans cesse se tenir sur ses gardes, à l’affût de l’arrivée des policiers, pour pouvoir se garder le temps de fuir et de leur échapper. Hors de question qu’il finisse en prison parce qu’il a énervé des gros bras qui veulent en faire leur goûter. Même s’il est capable de se faire passer pour une victime, Jesus ne veut pas tenter. La seule vue des barreaux et de toutes ces armes à feu, accrochées aux ceintures des policiers… il sait qu’il ne pourra pas y résister et qu’il aura très envie de s’emparer d’un ou deux gars en uniforme pour taper sur les autres. Très mauvaise idée.
Si, d’habitude, l’elfe noir se laisse défoncer en riant, sans jamais s’arrêter de rire, même entre deux crachats de sang, ce soir est différent. Jesus en a marre. Ça fait trop longtemps qu’il ne s’est pas lui-même défoulé sur quelqu’un. On ne peut pas être élevé, comme lui, dans la haine pure et simple de tout ce qui vit, sans avoir viscéralement besoin de taper sur quelqu’un. Alors l’elfe noir se fait la réflexion qu’il est peut-être temps pour lui de s’échapper de Los Angeles pour quelques jours, partir voir ailleurs s’il ne peut pas débusquer quelqu’un d’intéressant et le frapper jusqu’à ce qu’il n’en reste rien qu’une mare de sang. Un bien beau programme, un voyage parfait, de belles petites vacances, sans le moindre doute. C’est presque dommage qu’il ne puisse envoyer aucun carte postale pour prévenir ses « amis » de ce qu’il fera là-bas.
Néanmoins, l’elfe noir n’a pas le temps de s’échapper de l’Arène qu’on lui demande un combat qu’il ne peut pas refuser. Alors il ne refuse pas. Et en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, Jesus étale par terre son adversaire. Le gars a beau être plus grand, plus gros, plus costaud, l’elfe noir reste un elfe noir. De par sa nature même, il est plus puissant que les humains. Son coup n’est pas contrôlé, il part avec toute sa force d’elfe noir et s’écrase contre le nez fragile de son adversaire. Mettre K.O. un homme aussi robuste, d’un simple coup de poing bien placé, ça glace le sang de l’assemblée et Jesus sourit. La chance du débutant, qu’il dit. Mais ça n’a rien de la chance du débutant. Il lui suffirait d’un coup de plus, sur son adversaire, pour le tuer. C’est tentant, très tentant. Trop tentant.
L’elfe noir préfère se détourner du corps. Il est temps de partir d’ici, maintenant qu’il a éveillé la suspicion de tous ces petits cons. Il est déçu de ne pas avoir su se contrôler. Il ne pourra plus venir s’amuser dans l’Arène. Vu les regards qu’on lui lance sur son passage, Jesus sait qu’il est trop tard. Plus personne ne voudra taper sur lui. Ils ont trop peur de finir comme l’autre, dont ils poussent le corps sur le côté pour essayer de le réveiller, tandis que de nouveaux combattants s’avancent sur le ring. L’elfe noir leur souhaite bien du courage pour ramener l’autre de son inconscience. Ils feraient, d’ailleurs, mieux de soigner son nez explosé en mille morceaux de cartilage, avant de le ramener dans ce monde. S’ils laissent le sang couler, il pourrait bien s’étouffer tout seul, comme un con. Mais comme Jesus a décidé de s’en aller, ce n’est sûrement pas son problème.
Le chauve entend soudain des applaudissements, quelque part dans la salle. Il hésite entre chercher celui qui ose l’applaudir ou ignorer et se barrer fissa, avant qu’on essaie de l’en empêcher ou qu’il soit accusé de quoi que ce soit. Son hésitation laisse tout juste le temps à son nouvel interlocuteur de se pointer jusqu’à lui et d’oser lui faire une tape sur l’épaule. Jesus n’est pas franchement pas d’humeur. Il grince des dents et regarde le brun qui a posé ses sales doigts d’humain sur lui. Il a très envie de le toucher, lui aussi. Mais pas pour une petite tape amicale sur l’épaule… Pour quelque chose de plus violent, qui fera gicler plein de sang.
« Joli combat ? » (Jesus glisse ses yeux sombres jusqu’au corps inerte de son adversaire.) « Il ne s’est pas beaucoup défendu, ça n’a rien de joli. »
Jesus aurait préféré avoir affaire à quelqu’un capable de supporter ses coups, sans qu’il n’ait besoin de se retenir. Cependant, l’elfe noir sait que ce genre de créatures ne courent pas les rues. Ça, ce n’était qu’un humain comme un autre. Il faudrait, pour pouvoir frapper sans se retenir, un démon, ou un dragon, peut-être. Quelque chose de puissant et de robuste qui lui fera, aussi, en retour, beaucoup de mal. Mais Jesus n’a jamais eu peur d’avoir mal. On ne vit pas sa vie en ayant peur de quelques coups.
« Si c’est la maison qui offre, je dis pas non ! »
L’elfe noir ricane un peu, ce qui réussit, assez mal mais quand même un tout petit peu, à décoincer une partie de la tension dans tout son corps. Avec un bon coca entre les doigts (Jesus ne boit pas d’alcool, lui, seulement des boissons très sombres et très sucrées), il se dit qu’il pourra sûrement se détendre et reprendre ses bonnes vieilles habitudes : faire chier le monde et s’en prendre plein la tronche sans réagir.
« C’est où qu’on picole ? demande-t-il, avec un sourire innocent. »
Jesus se venge un peu de l’inconnu en écrasant, lui aussi, sa main sur l’épaule du brun pour une « tape amicale ». C’est un poil violent, mais ça permet, au moins, à l’elfe noir de jauger la force de cet humain-là. S’il est aussi fragile que l’autre, Jesus l’abandonnera aussitôt.
Jesus peut se montrer intimidant c'est vrai, il y a quelque chose chez lui, il dégage une aura malsaine, quelque chose qui décourage quiconque de croiser son regard et encore moins de venir à son encontre. Mais pour sa part, il lui en faut plus que cela, en plus de 500 ans il en a vu d'autres... Au tout début il a bien fallu qu'il apprenne à se faire respecter dans ce milieu. Démolir plusieurs gars, cela forge une réputation. Il sourit lorsque le chauve lui répond que pour lui cela n'avait rien de joli, son adversaire ne s'étant pas beaucoup défendu. Il laissa échapper un petit rire.
"Oui c'est bien. J'aurais dû dire jolie droite. Tu te défends bien toi".
Puis il l'invita à prendre un verre, ce que l'autre accepta. Jesus est une vraie énigme pour lui. Grâce à ses contacts il s'est renseigné un peu sur lui, il le fait avec tout ses clients réguliers et toutes personnes louches, plus ou moins en profondeur selon les personnes, tout en restant un maximum discret. Mais le fait est que malgré ces efforts, il n'a presque rien sur le chauve. Il est photographe, ça ce n'était pas dur à trouver, on lui a dit aussi de se méfier de lui, qu'il peut être sujet à des accès de violence, d'après certaines rumeurs. Ça de toute manière il s'en est bien rendu compte là, vu comment il a éclaté l'autre mec.
D'ordinaire, lorsqu'il voit quelqu'un avec du potentiel, il lui propose de rejoindre ses champions. Certains ne comprenne pas ce concept, mais pour lui c'est un bon moyen de joindre l'utile à l'agréable. Le plaisir du combat et un joli petit pactole en prime, que rêver de mieux ? Mais avec Jesus, son instinct lui crie d'être prudent, qu'il ne vaut mieux n'être pas trop impliqué avec ce gars, il s'était foutu d'attirer les flics sur lui et il ne veut absolument pas que ceux-là se mettent à fouiner de son côté.
"Viens suis-moi".
Ils allèrent s'installer dans un petit coin à part avec des canapés et quelques tables basses. Il fit signe à la serveuse de venir et commanda un whisky, puis il laissa le soin à Jesus de commander.
"Il ne l'a clairement pas vu venir celui-là. Je t'ai déjà observé, tu viens souvent ici, mais généralement tu es plutôt de l'autre côté du ring à faire chiez tout le monde. Qu'est-ce qui t'as pris cette fois ?"
Dit-il, parlant en toute franchise. Il faut dire que par plusieurs fois ces hommes ont dû expulser Jesus pour ne pas que cela se finisse en bagarre générale. Les verres arrivèrent, il prit son verre et but une gorgée.
"Oh, moi c'est Ciàran au fait, c'est moi le propriétaire. Si tu as besoin d'un challenge plus corsé pour te défouler encore un peu, n'hésite pas". Dit-il un sourire en coin.
Jesus ne pensait pas, en se pointant à l’Arène aujourd’hui, que les choses déraperaient de cette façon-là. Bon, il mentirait un peu en avouant qu’il ne s’en doutait pas un tout petit peu quand même. L’elfe noir se connaît mieux que personne. Il sait ce dont il a besoin et à quel moment. Il n’est pas dupe. S’il peut tromper les autres, il ne se trompe pas lui-même. En entrant dans l’établissement, Jesus savait qu’il avait besoin de faire parler sa frustration. Ça fait plusieurs jours, déjà, qu’il se tâte à s’échapper de Los Angeles pour aller taper sur un ou deux gars. Ça le démange, le titille, fait remuer, en lui, le feu de sa haine. Il a besoin de frapper. Il ne peut pas s’en empêcher plus longtemps.
Il sait, aussi, qu’il aurait pu éviter ça. Jesus s’apprêtait à partir, quand l’autre lui a demandé un combat. Ce n’est pas de sa faute à lui. L’elfe noir est incapable de refuser une invitation comme celle-là. Ce serait contre sa nature, contre tout ce que ses parents lui ont appris, contre tout ce qu’il a fait de sa vie. Alors, il a dit oui et l’autre l’a regretté immédiatement. Affaire bouclée. Jesus s’est contenté de donner à l’autre ce qu’il voulait. Bon. OK. Il ne voulait peut-être pas se faire mettre K.O., mais profiter de l’elfe noir pour se défouler un peu. Il ne pouvait pas se douter que, si d’habitude il se laisse faire, aujourd’hui ça lui était impossible. Jesus avait eu un besoin presque vital de répondre aux coups.
Si tout le reste de l’assemblée semble choqué, un homme s’avance vers l’elfe en applaudissant. Jesus n’est pas vraiment d’accord avec ses mots. Ce combat n’a rien de joli. Il aurait préféré que ça dure plus longtemps, que quelqu’un de solide ose, enfin, s’offrir à ses poings. Le chauve aime les vrais combats, ceux qui font gicler le sang des deux côtés. Il n’a plus eu le droit à une telle chose depuis trop longtemps à son goût. Il manque un ou deux démons, dans sa vie, pour qu’il puisse se défouler comme il le veut. Mais bon, on a pas toujours ce qu’on désire. Surtout quand on fait partie des « méchants ». Le Père Noël n’a apporté aucun colis de ce genre dans son appartement. À croire que Jesus est un vilain garçon…
L’elfe noir explose de rire, de manière un poil exagérée, avouons-le, quand l’inconnu lui dit qu’il se défend bien. Un compliment qui rappelle à lui des tonnes de souvenirs. Jesus n’est pas sûr que les termes soient tout à fait exactes. Il ne se défend pas bien. Il n’a, habituellement, pas besoin de se défendre. Le chauve se contente d’attaquer, d’attaquer et d’attaquer. La défense, c’est pour les nazes. Mais il ne peut pas avouer à un humain, ou ce qui ressemble à un humain, qu’il est un tueur en série qui s’amusait, autrefois, à torturer tout ce qui bouge.
« Ouais, j’suis pas certain, ment-il, un petit sourire aux lèvres. La chance du débutant, c’est tout. J’ai levé le poing au bon moment. J’aurais voulu le faire intentionnellement, j’suis sûr que j’aurais pas pu. »
Jesus hausse les épaules, l’air innocent. S’il l’avait vraiment voulu, l’autre ne serait peut-être pas K.O., mais dans un état un poil moins… récupérable ? Ouais, on va dire ça de cette façon-là. Mentir un peu, ce n’est, de toute évidence, pas un problème pour l’elfe noir qui prend la suite du brun. Il n’apprécie pas qu’on lui donne des ordres, mais si l’autre veut bien lui payer une boisson, il ne va pas faire le difficile pour le moment. Jesus sait être presque docile quand il veut. Surtout s’il y a de la nourriture à la clé, mais chut. Installé, le chauve commande un coca-cola. L’alcool, il n’en veut pas. Une boisson bien sombre et bourrée de sucre ? Ça, par contre, il ne dit pas non.
« Il m’a demandé un combat, répond Jesus, en toute honnêteté. Je pouvais pas le lui refuser, le pauvre. Il serait allé pleurer que personne l’aime, sinon. »
L’elfe noir fait un grand sourire. Il ne croit pas un mot de ce qu’il dit, mais comme l’a fait remarquer son interlocuteur, il adore faire chier le monde. Cracher un peu dans le dos de son adversaire, ça lui fait plaisir. Il regrette presque que l’autre ne puisse pas l’entendre.
« Jesus, se contente-t-il de répondre. Un challenge plus corsé ? C’est toi qui vas t’y coller ? T’as pas peur de finir comme l’autre ? » (L’elfe sirote bruyamment son coca, sans quitter l’autre des yeux.) « Si t’es le proprio, c’est à toi que je dois d’avoir été jeté dehors autant de fois ? C’est pas cool, vieux. J’ai rien fait de mal. »
Mais le sourire, sur ses lèvres, a du mal à coller avec l’innocence qu’il veut se donner.
Des questions il s'en posait sur Jesus, ce type est une énigme à lui seul. Son nom à lui seul n'est pas commun, mais s'il n'y avait que ça. Il ignore aussi quel genre de personne et le chauve, il lui donne l'impression d'être assez lunatique, plus comme une bombe à retardement en fait et ce qui s'est passé ce soir ne fait que le confirmer. Une sorte de faux calme qui peut être en fait très violent, il garde cela en tête, mais cela ne changera pas sa façon de se comporter pour autant. En effet, notre dragon est une vraie tête brûlée qui se croit supérieur à tout le monde, une vrai tête brûlée qui n'a pas non plus sa langue dans sa poche. Il afficha un sourire en coin à la remarque de Jesus, ce type a de l'humour décidément, il aime bien ça.
"Alors tu es le type le plus chanceux de cette ville. Ou alors c'est lui qui a eu de la chance..." Dit-il, persuadé que Jesus peut encore faire mieux que ça. Après avoir passé des années ici et ayant un bon sens de l'observation, il sait reconnaître un combattant aguerri d'un simple débutant. Jesus fait définitivement partie de la première catégorie, il en est persuadé. Il essayait de savoir qu'est-ce qui avait poussé le chauve à répondre cette fois, car d'habitude il ne prend jamais part à un combat. A l'étendre, on l'avait provoqué en duel et il n'avait donc pas pu refuser. Cela se tient s'il l'on pense que Jesus est en fait un vrai combattant qui a cela dans le sang. On a beau des fois tenter d'étouffer ses pulsions, elles reviennent forcément à la surface à un moment donné et quelquesfois même on a besoin de lâcher un peu de leste, sous peine d'imploser.
Après lui avoir révélé son identité il lui demanda s'il voulait un challenge un peu plus corsé. Il ne voulait pas forcément insinuer lui-même à ce moment-là, mais il n'allait pas non plus se défiler. Il sourit à son tour lorsque Jesus lui demanda s'il n'avait pas peur de finir comme l'autre.
"Tu aurais tort de me sous-estimer, je n'ai jamais perdu un seul combat ici. J'espère que tu as beaucoup de chance encore dans ta poche. Sinon il y a le combat des champions en le combat en deux contre deux, un contre trois, etc..."
Il prit une autre gorgée avant de répondre à Jesus sur un autre sujet.
"Si je te laissais faire, cela finirait en baston général et je ne fais pas garderie, tout comme je te tiens à garder ce bâtiment intact".
La soirée s’annonce bien différente de ce que Jesus a prévu en entrant dans l’Arène. Ce qui aurait pu être une nuit tranquille, avec quelques éclats de voix, et peut-être des coups sur son corps robuste d’elfe noir, a dérapé en un éclair. Voilà qu’il a séché un adversaire d’un seul coup de poing (ces humains sont vraiment trop fragiles…) et qu’il se retrouve à une table, à siroter un coca-cola, avec le patron des lieux. Jesus ne s’attendait pas à le rencontrer un jour, c’est certain. Il se contentait, lui, de se faire jeter dehors par les gros bras de l’Arène, le sourire aux lèvres. Maintenant, il est confronté à son destin : si Ciàran décide qu’il ne l’aime pas du tout, Jesus ne pourra plus jamais mettre un pied par ici. Ce qui ne l’empêchera pas d’essayer, évidemment. Ne jamais empêcher le chauve d’aller où il veut ! Même où il ne veut pas, d’ailleurs. C’est qu’il a tendance à faire tout l’inverse de ce qu’on lui demande alors, par pur esprit de contradiction, il est prêt à faire ce dont il n’a pas envie, juste pour faire chier le monde.
À l’entente de son nouveau titre de « type le plus chanceux de cette ville », Jesus lève son verre à l’attention du propriétaire et boit une nouvelle gorgée pétillante de son soda. C’est loin d’être la vérité, mais il ne peut décemment pas avouer au premier venu ce qu’il est vraiment. La suite, elle, force l’elfe noir à hausser les épaules. Ce n’est pas lui qu’on prendra à avouer qu’il n’a pas eu besoin de chance pour faire sa fête à son adversaire. Il préfère, de loin, dire à tout le monde que ce n’est qu’un hasard bien fait qui lui a sauvé les miches. Sinon, qui voudra se battre contre lui, la prochaine fois ? Même si le chauve doute sincèrement que sa « chance » lui donne le moindre adversaire, désormais. Quelque chose dans son regard, peut-être, ne semble pas avoir plu aux habitués.
« J’ai le cul bordé de nouilles, ouais. Va donc acheter un loto, je te dicte les chiffres, ricane Jesus, en glissant ses yeux sombres sur le prochain combat. »
Ça ne l’intéresse pas tant que ça, de voir les autres se battre sans lui. Surtout des petits humains qui se donnent quelques baffes et arrêtent parce qu’ils « n’en peuvent plus ». Des fois, il a très envie de leur prouver ce que c’est, pour de vrai, de n’en plus pouvoir. Jesus est très doué pour ça. Il a eu beaucoup de temps pour s’entraîner sur le sujet. Réussir à garder sa victime consciente et en vie, pendant qu’on la torture, est un art délicat.
Le propriétaire de l’Arène essaie de mettre en garde l’elfe noir qui darde, à nouveau, son attention sur lui. Ne pas le sous-estimer ? Jesus a très envie de rire, mais il se pare d’un simple sourire, derrière son verre. Il ne pense pas que les combats de l’Arène, de ce qu’il en a vu, en tout cas, soient suffisants pour jauger la puissance d’un adversaire. Les humains ont trop tendance à tomber comme des mouches, devant tout ce qui n’est pas de leur race. Même un bébé pourrait en tuer quelques uns, si on lui apprenait à le faire. Les humains sont trop faibles et ne savent pas se défendre.
« Deux contre deux ? demande Jesus, de l’intérêt au fond du regard. Toi et moi contre le reste du monde ? »
Il ricane un peu, mais l’elfe noir se laisserait bien tenter par l’occasion. Il n’a jamais fait ça, lui. Éternel solitaire, il ne sait pas ce que ça fait, que de devoir se battre aux côtés de quelqu’un. Même s’il doute encore des vraies capacités de Ciàran, il doit avouer que ça semble être l’occasion rêvée de le tester. Au plus près du combat, Jesus pourra mieux jauger qu’en restant simple spectateur. Néanmoins, le chauve ne peut pas jurer qu’il ne se retournera pas contre son « allié » du jour, ou qu’il rendra les coups qu’on lui donnera. S’il se laisse trop aller, ce soir, il pourrait bien en tuer deux ou trois et ce n’est, franchement, pas l’idée du siècle. Jesus ne veut pas fuir Los Angeles pour une erreur aussi pourrie que celle-là.
« Roh… T’es pas très drôle, toi, se moque-t-il. Mais c’est sûr qu’une bagarre générale… c’est pas le meilleur moyen de garder profil bas, hein. T’as jamais été dénoncé aux flics ? Tu me diras, ils sont tous plus cons que leurs pieds, tu dois pas risquer grand-chose. »
Ce qui pourrait presque passer pour une menace, mais Jesus aime trop venir ici pour faire chier le monde. Si, un jour, il a des emmerdes desquelles il doit, absolument, trouver un moyen « ordinaire » de s’échapper, alors peut-être que… Mais pour l’heure, il ne dénoncera personne aux autorités compétentes. De toute façon, il n’aime pas l’autorité et il ne les considère pas vraiment compétentes. Ce dont il fait part à Ciàran, sans détour, loin de lui la peur de se faire démasquer :
« Puis c’est pas trois humains qui peuvent te menacer, hein ? »
Jesus est quelqu'un d'atypique certes, certains pourraient même dire dérangeant ou dérangé (sûrement les deux mêmes), malgré tout c'est un gars sympa. Drôle aussi, il ne manque pas d'humour, à la fois cynique et sarcastique, on ne voit pas ça tous les jours. S'il y a une petite chose qui peut le tirer de son quotidien, alors il ne va pas se faire prier. En effet, lorsqu'on vit aussi longtemps que lui, tout est prêt pour contrer l'ennui, tester de nouvelles choses, ne pas hésiter à aborder de nouvelles personnes ou des personnes que l'on connaît juste de vue. Si son instinct ne le trompe pas, il devrait bien s'amuser ce soir et taper quelques mecs au passage, un très bon programme en perspective.
Il fut ravi de voir que Jesus accepta de combattre à ses côtés. Jesus se débrouille bien en combat, il ne sera donc en aucun cas un poids pour lui, après il reste à voir s'ils arrivent à se coordonner tous les deux, ne pas se marcher dessus. Il espère aussi qu'il va lui en laisser quelques-uns tout de même, vu comme il semble survolté. Enfin, ce n'est pas vraiment ça, Jesus est une contradiction à lui-même, il paraît calme comme ça, mais on voit tout de suite dans son regard, quelque chose de vide, les ténèbres profondes... Comme si, si on le fixe trop longtemps on pourrait noyer dans son regard. Il lui expliqua ensuite pourquoi il le m'était dehors tous les soirs, enfin pas lui, les gros bras qui travaillent pour lui, mais bref.
"Rien à craindre de ce côté-ci".
En effet, il a l'œil et les oreilles très affuté. Aucune personne louche de rate son regard et il se renseigne sur toute nouvelle personne venant ici la nuit. Et puis c'est vrai que ce n'est pas un humain qui va l'intimider. Humain Jésus avait dit d'ailleurs, intéressant. Seul une créature utilise ce terme. Le chauve est donc une créature, mais laquelle ? Ce combat lui en dira sûrement plus.
"Personne ne me fait peur".Déclara-t-il avec assurance.
Il jeta un coup d'œil au ring, un combat venait de finir, très bien. Il se tourna de nouveau vers Jésus.
"Prêt ? Je suis chaud bouillant, je vais tout défoncer ce soir. Donnons leur une bonne raclée". Dit-il, impatient d'en découdre. Il finit d'une traite sa bière et se dirigea vers le ring. L'annonce d'un combat deux contre deux fut faite, ce qui jeta un froid dans la salle. Il faut dire déjà que d'ordinaire peu de personne ose le défier lui et là Jesus a créé forte impression quelques minutes auparavant donc...Mais apparemment cela n'avait pas été suffisant pour refroidir les ardeurs de certains. Ce fut d'abord un qui se mit à gueuler, disant qu'il fallait que quelqu'un donne une leçon au chauve, puis deux autres personnes le rejoignirent et très rapidement toute la salle entra en effervescence, criant pour une revanche.
"Tu as des fans je crois. On ne risque pas de manquer de candidats".
Finalement c'est deux gros gaillards qui vinrent à eux, cela sentait le loups, de bons combattants en somme, mais il reste persuadé que ce combat va tourner court, les pauvres n'ont aucune chance...
Jesus ne s’attendait peut-être pas à ce que sa soirée finisse comme ça, mais il ne craint pas le retournement de situation. Ça lui plaît bien, de taper la causette à Ciàran en espérant en apprendre un peu plus sur cet endroit. Pas que ça l’intéresse vraiment, au final, mais ça fait passer le temps et ça peut, peut-être, l’aider plus tard. D’un moyen comme un autre. Après tout, si le gérant n’est pas humain, qui peut jurer à Jesus qu’il n’a pas prévu une autre salle, dans son Arène, réservée aux surnaturels ? Comme ça, tout le monde peut taper au max de ses capacités et Jesus ne craindra pas de tuer quelqu’un. Enfin… le risque est toujours là, mais on lui en voudra moins. Un tout petit peu moins ? Il ne sera pas dénoncé à la police, en tout cas, parce qu’un cadavre surnaturel, c’est pas la même rengaine qu’un cadavre humain.
Néanmoins, Ciàran évite ses questions « pièges » sans le moindre souci et lui propose un combat à deux contre deux que l’elfe noir ne peut pas refuser. Il n’a jamais fait ça et ça l’intéresse grandement. Il n’est pas certain que ça ne va pas lui taper sur le système, cette histoire, s’il doit faire attention aux mouvements de son allié en plus des siens et de ceux de ses adversaires… mais au moins, il aura essayé. Jesus ne doute pas que ça ne changera rien à sa vie, même s’ils arrivent à se synchroniser. Il est un loup solitaire, lui. Il ne prend de plaisir à faire le mal et à la faire bien que lorsqu’il est seul pour le faire. C’est ce qu’il croit dur comme fer, en tout cas. Un jour, peut-être que quelqu’un lui prouvera le contraire, mais il a franchement un gros doute. À moins qu’il ne trouve une cinglée pour l’accompagner ? Ça aussi, il en doute. Il n’a pas vraiment envie de finir comme son père.
L’assurance de Ciàran, sur le fait qu’il n’ait peur de personne, arrache un petit sourire à l’elfe noir. Oh, à une autre époque, il aurait pris ses mots pour un défi personnel qu’il se serait empressé de relever ! Personne n’avoue à un psychopathe qu’il n’a peur de rien sans en assumer, ensuite, de graves conséquences… Heureusement pour lui, Jesus est de bonne humeur, ou presque, et il ne veut plus retomber dans les bras de ses anciens démons, alors il laisse couler. À la place, il se pare d’un grand sourire, derrière son coca-cola.
« C’est parce que t’as pas vu ma mère, ça, ricane-t-il, en reprenant une gorgée. »
Une vérité donnée comme une blague de mauvais goût, mais s’il y a bien quelqu’un qui pourrait (pourrait, ça ne veut pas dire que c’est vraiment le cas) faire peur même à Jesus, c’est bien ses deux cinglés de vieux. Et, sans le moindre doute, sa mère est la pire des deux, même si son père en tient déjà une bonne couche. Mais bref, ce n’est pas le sujet, et l’elfe noir se reconcentre sur Ciàran qui finit son verre d’une traite en déclarant être « chaud bouillant ». Le genre d’expressions qui donne de très mauvaise idée à Jesus.
L’elfe noir finit, lui aussi, son coca-cola d’une traite, ce qui ne manque pas de le faire tousser, à cause de toutes ces bulles qui lui grattent la gorge. Peut-être bien qu’il crache un peu, aussi, et qu’il se tourne pile à ce moment-là pour être sûr que ses crachats fassent chier quelqu’un, mais bon. Ce n’est qu’un détail.
Jesus rejoint Ciàran sur le ring en trottinant. Le silence qui tombe dans la salle, à l’annonce d’un combat deux contre deux, est vivifiant pour l’elfe noir. Ça lui rappelle le calme avant la tempête. Ce qu’ils ne savent pas, ces humains, c’est que c’est lui, la tempête. Alors, il prend place aux côtés du gérant, les mains négligemment enfoncées dans les poches et le regard endormi. Il fait mine de se faire déjà chier, histoire de provoquer un peu l’assistance.
Bizarrement, ça marche (on va le laisser croire que c’est grâce à lui), alors que les premiers combattants s’avancent sur le ring. Le regard énervé de celui qui se pointe devant Jesus lui chuchote à l’oreille qu’il ne doit pas être vraiment humain. À moins que ce ne soit l’elfe noir qui s’en persuade tout seul pour se déculpabiliser de ce qui va arriver. C’est possible. Quoi qu’il en soit, le chauve lance un regard amusé à Ciàran, qui lui parle d’avoir des fans. Oh, ça, il n’en doute pas.
« Sois pas jaloux, je te montrerai comment faire pour avoir autant la classe que moi. Et le coup de main pour signer des autographes à la chaîne. »
Même si, en vérité, Jesus tient rarement un stylo en main pour signer des trucs. Il a, plutôt, tendance à vouloir les enfoncer dans les bras qui traînent trop dans son champ de vision. Mauvaise idée, vraiment. Les deux lourdauds montés sur le ring, l’elfe noir fait une révérence, un sourire amusé aux lèvres, et tend la main vers son adversaire.
« M’accordez-vous cette danse ? ricane-t-il, pour le provoquer. »
Évidemment, il compte l’énerver pour que son adversaire lance le premier coup. Évidemment, aussi, Jesus n’a pas prévu de l’éviter. S’en prendre une bonne en pleine tronche, ça ne lui fait pas peur, mais ça lui permettra, au moins, de jauger son adversaire. Ce qui est impératif de faire avant de commencer le combat. Parce que Jesus ne sait toujours pas jusqu’où il peut aller pour se débarrasser de celui-là.
HRP : Je me suis arrêtée avant de commencer le combat, mais je peux continuer un peu, si tu le souhaites ;) Sinon, n'hésite pas à dire dans ta réponse que Jesus s'en prend deux/trois dans la tête sans réagir
Il était ravi que Jesus accepte son invitation, même plus que ça, il était complètement survolté. Bon, comme la plupart des dragons il s'enflamme d'un rien, enfin pour lui il serait plus juste de dire qu'il s'enflamme à chaque fois qu'un combat est en vue. C'est plus fort que lui il a ça dans le sang, si bien qu'il ne pourrait pas vivre sans. Il fit un temps, c'était pour canaliser sa colère en quelque sorte, pour être dans un corps d'humain, un corps qu'il garderait sûrement pour toujours. Les premières années cela fut dures, mais il était tellement occupé à s'habituer à toute cette nouvelle vie, à se créer une vie d'ailleurs pour lui et ses sœurs, qu'il n'eût pas beaucoup de temps pour ses états d'âme. Mais ensuite les années passèrent et de plus en plus il avait l'impression de se perdre, de devenir vraiment humain.
Contrairement à son aînée, il ne peut pas vivre une vie propre et bien rangée, ce n'est pas lui, cela l'étouffe. Puis il a commencé à se battre, la première fois en s'interposant entre deux hommes en train de se battre dans la taverne qu'il avait avec ses sœurs à cette époque. Cela s'était terminé en une sorte de pugilat, où il avait mis tout le monde K.O. Après ça, on commença à la respecter, on lui proposa de faire divers combats pour de l'argent. Il accepta et bien vite cela devient vite une passion, il en avait besoin. Il y allait tous les soirs et cela dura un bon paquets d'années, jusqu'à ce qu'il s'installe à L.A. en fait et qu'il son fight club. Il découvrit tout un tas d'autres activités, les plaisirs de la vie moderne et finit par s'y plaire. Bien sur, il y a rien qu'il ne lui ferait plus plaisir de voler de nouveau, mais il s'est en quelque sorte résigné.
Combattre à deux ce n'est pas si facile, puisqu'il faut faire attention à son adversaire, il espérait que cela se passe bien et qu'ils ne se retrouvent pas à se taper dessus. Enfin, un peu de challenge cela ne fait pas de mal. Ils montèrent donc sur le ring et à l'annonce du combat, un grand silence se fut dans la salle. Beaucoup devaient être surpris de les voir tous les deux faire équipe. Puis peu de temps après, tout le monde se mit à hurler le nom de Jesus, la plupart pour qu'il donne une bonne raclée au chauve plutôt. C'était assez amusant à voir, Jesus quand à lui semblait toujours aussi désinvolte que depuis qu'il le connaît. Le combat commença et tout de suite les deux garous s'avancèrent vers eux. Il para les attaques sans difficultés, attendant de trouver une ouverture pour coucher le type d'un coup dans la mâchoire par en dessous, puis un direct du droit. Le type à terre, il jeta un regard à son acolyte, celui-ci se prenait des coups, mais comme tout à l'heure il ne semblait pas vouloir réagir.
"Hé! Tu vas pas me laisser faire tout le boulot tout de même ?"
Dit-il, haussa la voix. En tout cas, la chauve doit avoir une bonne résistance pour se prendre des coups comme cela sans broncher. Un dragon lui aussi ? C'est une hypothèse... Alors qu'il avait son attention tournée sur Jesus, le garou de tout à l'heure revint vers lui pour le frapper à la joue, puis se mis à gémir et à râler dans son coin. Oui, les dragons ont la peau dure, dommage pour lui. Il se tourna vers le loup pour le balancer à son tour son poing, mais dans le bide là et l'allongea d'un coup de poing.
"J'suis en train de causer, bordel!" Dit-il à l'encontre du garous, puis il souffla un coup pour se calmer. Il ne faut pas non plus qu'il carbonise la pièce...
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