Solette traînait là quelques fois. La nuit, uniquement, lorsqu’il y avait assez d’heures défilées sur l’horloge pour faire peur aux citoyens de s’attrouper aux pires endroits. Comme le port de marchandises : qui oserait y mettre les pieds à trois heures le matin?
Évidemment, Solette et son ami de quelques dates passées, faisaient dériver leur puanteur là. Basile, son familier serpent, était caché dans sa veste de cuire, le long de ses manches, plus précisément. L’homme était maigre à s’en montrer les côtes à travers sa camisole dix fois trop grande. Il arborait, tout comme la prêtresse vaudou, une chevelure excentrique à l’allure piquante. Il était percé à une quelques dizaines de places dans la tête, et faisait claquer ses chaînes en parlant fort. Il buvait sa bière comme s’il eut été le téton de sa maman et qu’on eut cru toutes ses insécurités, habituellement manifestés en agressivité, se muter en l’apparence du bébé qu’elles exhumaient. Bout de chou.
Si elle le suivait, c’était vraiment juste parce qu’elle voulait passer le temps et qu’elle avait trop d’herbe ensorcelée dans le corps - de sa propre concoction - pour avoir la motivation de faire autre chose de sa peau. Après avoir volé une caisse de bières, Dave - le nom de son accompagnateur - n’avait eut d’autre imagination que d’aller la vider bêtement au port non loin.
L’endroit semblait inoccupé, mais décelait un chic petit labyrinthe de merveilles, en étages et en coin de pallier. Pour un sans-abri, on trouvait de quoi se plaire en toute tranquillité. Dave avait d’ailleurs entamé de se plaindre de cette vie pourrie, à semi trop bourré, visiblement, comme si absolument aucune âme ne se trouvait dans les parages.
Et moi, je m’emmerde comme le cul vierge d’un ange gardien cloué à son nuage. Je sais pas trop ce que je fous ici. J’ai pas envie de dormir, j’ai pas envie de manger, ni de faire quoi que ce soit qui demande un effort. Je tire de mes joints magiques. C’est tout ce que je peux dire. Et je bois tranquillement ma deuxième bières de la soirée… Pas de quoi réveiller les envies à faire la fête. Pour le moment. Peut-être aussi j’ai choisi de suivre le plus bâtard des êtres humains de cette ville… Faut que je lui dise que je veux foutre le camp, sinon je vais lui gueuler dessus qu’il m’énerve avant de le baffer. L’abrutis n’a aucune idée de quoi il parle…
« Il faut que j’aille pisser » dit l’abrutis en question en cassant sa bouteille d’alcool quelque part sur une rampe de fer plus loin.
Il doit se trouver bien fier, hein… Le beau gros poète. Ça m’apprendra aussi.
Dave marchant mollement vers l’arrière d’un guichet en déboutonnant son pantalon. Il n’en fut pas de trois secondes qu’il revenait sur ses pas en courant. Son visage se déchirait d’effroi.
Les flics?
En passant à côté de Solette, elle sentit l’odeur de la peur et comprit que c’était plus que ça. Elle le laissa filer en gémissant péniblement.
Ce n’est pas juste des flics…
Et, doucement, elle fit pianoter ses énormes plateformes le plus subtilement qu’elle le pouvait. Sa tête s’avança pour discerner ce qu’il y avait de l’autre côté du guichet. Et arrêta de bouger.
Donnez-vous le coeur, frères et soeursAd vitam aeternamAsmodée et Solette - S'il vous plaît, j'ai encore besoin de temps !
L'homme faisait vraiment pitié à le supplier de la sorte depuis cinq minutes qu'il avait compris que le jeune homme en face de lui était venu récupérer son âme. Salir de la sorte un costume trois pièces hors de prix en ce mettant à genoux dans un endroit aussi crade, confirmait vraiment que l'Humanité était la lie de la Création. Se pavaner sans cesse pour finalement, dès que le vent tournait, se vendre comme un morceau de viande à la boucherie.
- Tu m'as pris pour ta banquière ou quoi ? répondit avec un ton moqueur le louisianais. Il avait été convoqué dans ce sordide bâtiment sur le port de marchandise par cet homme avec qui lui avait vendu son âme en échange de savoir et fortune. Ce dernier voulait que le démon lui accorde un crédit, qu'il ne méritait pas. Donne-moi ton téléphone. L'homme s'exécuta immédiatement et Asmodée s'attela à le connecter au compte d'une entreprise offshore qui transférerait ensuite l'argent sur le compte de Prosper. Fais-moi ce virement et je t'accorderais cet extra, dit-il cette fois si d'une voix doucereuse en lui rendant le téléphone. Il regarda l'homme s'affairer et ce ne fut que lorsqu'il entendit la notification sur son propre téléphone qu'il sourit depuis la première fois depuis son arrivée. Lâche ma jambe et relève-toi tout de suite, on pourrait croire que tu veux me tailler une pipe! Non pas que ça l'aurait dérangé mais ce n'tait pas un endroit convenable. Une fois que son contractant fut sur ses pieds, Asmodée passant un bras derrière sa nuque et lui agrippa fermement l'épaule. Et alors qu'ils commençaient à marcher tranquillement, le démon se mit à siffler le refrain d'Highway to well tout en entraînant l'humain vers le rebord d'une fenêtre sans vitres. Ne dis rien ! L'ordre s'insinua dans l'esprit de l'homme puis il attrapa soudainement le bras de l'humain et le tordit jusqu'à entendre un crac sonore. Il avait bien envie de lui arracher le bras mais lorsque la police trouverait le corps ils enquêteraient au lieu de classer l'affaire. Les yeux jaunes, le visage déforme par toutes ces pensées démoniaques qui lui traversait l'esprit à cet instant, Asmodée ne fit pas attention au fait qu'il était épié. Merci pour ce paiement, maintenant tu vas trouver ta juste place. Saute par la fenêtre ! La chute le tuerai et dans le pire des cas il mourrait de ses blessures.
Solette sentit son cerveau se figer. D'abord, avant même que ne n'arrivent à son aura des effluves d'énergies rouges comme la queue du Satan, elle entendit des miettes d'accent dans la voix... On aurait dit des restants du bayou, de chez elle!! Elle ressentit aussi qu'il n'y avait pas net dans l'air. Elle poussa son oeil à percer l'obscurité et discerna enfin un jeune homme qui menaçait un veston cravate - comme pour sa réjouissance. Et l'agressif, qui semblait avoir un total contrôle sur lui, l'intimidait de le jeter par dessus bord, de lui sortir l'os de la peau du cou en l'envoyant valser des mètres plus loin...
J'en ai honnêtement rien à cirer. Je sais que je connais cette énergie, et cette voix, mais... merde, il est de dos. Je pourrais pas dire si c'est mon ennemi, encore...
Solette était assez pompette et assez droguée pour marcher doucement vers la scène qui ne lui appartenait aucunement. Nul doute qu'il s'agissait d'un démon, devant elle, à la force et à l'arrogance nettement supérieure à l'homme d'affaire bien bâtit à sa merci.
C'est après avoir entamé ma marche vers lui que je me rends compte que je me mêle de quelque chose que je ne suis pas en état de gérer. Il n'y a rien qui ne prédire pas le sang coulé, probablement même le mien. Mais je fixe la tête de l'homme, grugée par une curiosité qui m'empêche de me voir aller. C'est peut-être les substances ingérées aussi qui me donnent cet élan stupide.
« Mademoiselle, vous devriez vraiment faire demi-tour. Ne saisissez-vous diantre pas les énergies de ce démon?! Faites demi-tour, Saint-Seigneur! »
« "Saint-Seigneur! Saint-Seigneur!" Par Toussaint Vertu, je veux savoir c'est qui, moi!! »
La prêtresse vaudou se pencha, juste assez pour discerner le profil de l'homme, mais tout de même assez craintive pour rester le plus loin possible. Quand son oeil percuta le visage maintenant clair du noir, ses yeux s'écarquillèrent.
« Oh putain! Mais laissez les bons temps rouler! » s'exclama-t-elle, comme si un mardi gras venait de lui sauter au visage. C'était un peu le cas, pour Solette. « Mais on se connait, toi et moi, non?! »
Visiblement, la sorcière n'avait rien à foutre de cet inconnu torturé. Basile s'était tendu dans sa veste, et jouait à l'invisible. Il n'aimait pas la situation, visiblement.
Donnez-vous le coeur, frères et soeursAd vitam aeternamAsmodée et Solette Il se foutait clairement de sa gueule avec sa demande d'extra, bien sûr Asmodée pouvait en accorder mais cela coûtait très cher. Pour celui-ci il n'en donnerai pas, il irai dès de ce soir rejoindre son panel d'âmes serviles dans son domaine infernal jusqu'à la fin de temps et plus si affinité. En le convoquant ici l'humain avait cru avoir la main, être celui qui dominait la situation mais le seul humain qui avait convoqué le démon et qui avait été réellement en position de force c'était le roi Salomon. Il fallait reconnaître que celui-là avait été futé mais depuis sa mort il prenait cher.
L'ange déchu venait de tordre le bras de l'humain jusqu'à ce qu'un crac sonore retentisse dans la pièce entièrement vide de l'immeuble. C'était plaisant d'entendre ce bruit et c'était une âme pervertie par le vice qui ne tenterai pas d'aller au royaume des bisounours. Il insuffla son ordre dans l'esprit de l'homme et le relâcha. Il s'apprêtait à regarder tranquillement le regarder s'asseoir sur le rebord puis se laisser tomber lorsqu'une voix féminine retentit. Pris au dépourvu, le démon fit volte-face vers la direction d'où provenait la voix. Ils se connaissaient ? Il en doutait grandement il venait à peine de débarquer dans la cité des anges.
- J'ai vu bon nombre de personnes dans ma vie, donc tu "on se connaît" c'est très vague jeune sorcière ! dit-il de s'avancer vers la tête qui dépassait. Asmodée fouilla dans cette bibliothèque de souvenir qu'était l'esprit de Prosper couplé au sien et retrouva au bout de quelques secondes à qui appartenaient la voix et le visage. Solette Fleming, la petite vaudou de Lafayette ! ça pour une surprise... Le démon se détendit un peu et invita la sorcière à quitter sa cachette. Allez sors de là, c'est pas une position pour toi d'être à moitié par terre ! Il allait lui demander si elle avait tout vu lorsqu'il entendit un bruit sourd et il se retourna vivement pour voir que l'humain avait déjà sauté. Zéro volonté celui-là, certains essayaient de lutter et c'était ce qui était plaisant à voir. Asmodée trottina vers la fenêtre d'où avait disparu sa victime et regarda ensuite en bas. Et merde j'ai tout manqué ! Solette viens voir, son crâne s'est ouvert comme un œuf crû ! Il se retourna ensuite vers la sorcière. QU'est-ce qui t'amènes dans ce patelin ?
Je vois dans son regard quelque chose qui flotte. Probablement le démon. Ce que je connais de lui? Probablement plus de choses que je ne pense. Mais c'est Prosper, le nom que je connais. L'autre, bin il semble me juger un moment. Pendant une seconde, je sens mon coeur se pincer : s'il ne se souvient pas de moi, je suis zigouillée. J'ai assisté à tout, il doit s'en douter. Il faut dire aussi que j'ai changé de look, entre mes belles tresses moulées de mon adolescence à mes gros pics de cheveux gras sur la tête que je lave occasionnellement au fixatif en spray ou à la brillantine.
Quand Asmodée approuva son intrusion et l'invita à le suivre encore davantage, c'est un soulagement totalement spasmodique qui lui avala les os. Peut-être elle aurait dû y réfléchir avant de se précipiter vers l'être à l'aura satanique qui avait fait fuir un punk adulte deux minutes plus tôt. Le frémissent de Basile sur ses bras et ses trapèzes lui confirma à l'affirmative. Solette l'ignora, bien entendu.
Elle suivit plutôt celui qu'elle connaissait sous le nom de Prosper en dehors de leur trappe à suicide. Évidemment, des activités tel que rigoler sur le cadavre d'un homme d'affaire comme des gamins dégénérés sur leur premier assassinat de grenouille ne pouvaient qu'arriver en présence de démon. Solette ne s'en plaignait pas. Ça passait le temps. Elle était même carrément excitée pour aucune raison particulière, sinon celle de l'agréable nostalgie. Elle se précipita à la fenêtre pour voir l'état de la victime. En effet, son cerveau était visible d'ici. Solette ne se demandait pas comment elle pouvait avoir autant de chance puisqu'elle en avait fait le rituel propice la nuit d'avant.
Wow! Je trouve un vieil ami, et je me fais offrir de l'organe en vrac. Pas pire comme soirée! Prosper me demande ce que je fais ici... Je n'hésite pas un seul instant avant de lui dire :
« J'ai compris adolescente que, si je tuais ma mère et mon arrière-grand-mère, j'allais acquérir leur puissance. C'est ça que j'ai fait, là, et je me suis enfuit ici parce que... » elle fit une moue en hochant de la tête. « Parce que ça avait l'air plein de sexe et de drogues, je sais pas... Et toi? T'es ici pour les mêmes raisons, ça me surprendrait pas, le King de la fête sale... » »
C'était la première fois qu'elle parlait de ses meurtres à voix haute à quiconque. Elle se sentit libérée, en quelque sorte, et enfouit cette constatation bien loin en elle pour ne plus jamais vouloir la revoir. La sorcière savait bien, de toute façon, qu'elle pouvait dire n'importe quoi du genre à Prosper de corps du démon.
Solette sortit une peau Masson de sa veste, et en but de son contenu. Ça semblait être de l'eau, mais ça sentait la vodka d'occasion. La prêtresse vaudou buvait du fu fort souvent plus en offrande au lwas leur venant en aide, ou leur étant venu en aide. Les lwas guerriers adorent l'alcool. Elle but la moitié et offrit le reste à Asmodée. Son plan était de le vider pour aller mettre le cerveau frais dedans et le ramener à la maison.
« Tu veux venir jouer avec moi sur le cerveau? » Je lui demande, la bouche et le larynx encore brûlée par la vodka.
Donnez-vous le coeur, frères et soeursAd vitam aeternamAsmodée et Solette S'il y avait bien une chose que le démon n'avait absolument pas prévu lorsqu'il s'était rendu dans ce sordide bâtiment, qui lui donnait l'impression qu'il attrapait une bonne centaine de maladie rien qu'en touchant un mur, c'était bien qu'une personne ramène ses fesses et l'observe tout le long de son échange avec sa victime. Il s'agirait de n'importe qui, même du fils prodige de l'Ancêtre, le démon se donnerait à coeur de lui faire payer sa curiosité mais il y avait qu'une seule chose, hormis Amanda, qui pouvait le faire changer d'avis sur la question : Solette Fleming.
Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsqu'il se rendit que cette dernière était là et que c'était elle qui l'avait observé. La curiosité était un vilain défaut et faisait partie des nombreux glitch présent dans la conception des humains, c'était ça qui avait amené cette chère Pandore à ouvrir cette divine boîte. Mais Solette n'était pas une humain lambda, c'était une sorcière d'une grande lignée vaudou alors elle méritait bien un peu d'égards de la part du démon qui l'invita à regarder ce qu'était devenu mister costard. Bon il pouvait reconnaître que la comparaison du crâne ouvert avec un œuf était quelque peu déplacée mais dans son esprit elle collait si parfaitement... Mais cependant que faisait la vaudou dans les parages ? Il le lui demandait et la réponse fut à la fois étonnante et si plaisante à entendre à son oreille que l'ombre d'un sourire apparu à ses lèvres. Il avait l'impression d'être un prêtre qui écoutait la confession d'une de ses fidèles brebis de la messe.
- Oh bah Solette, tu es passée du côté obscur de la force ? Bienvenue ! La drogue c'est pas ma came mais le sexe et les âmes, tout à fait !
Asmodée pouvait sentir le soulagement de la sorcière suite à sa confession, il se demandait depuis combien de temps elle gardait ce secret, ça faisait un moment que Prosper ne l'avait pas vue. Après avoir regardé allègrement en contre-bas elle fouilla dans sa veste pour un ressortir un pot en verre rempli d'un liquide transparent ce qui fit sourire le démon. Il regarda la sorcière en boire une certaine quantité et lorsqu'elle lui offrit le reste, il ne se fit pas prier et bu la fin de la vodka.
- J'ai fait ce que j'avais à faire mais je veux bien te regarder jouer avec ! répondit-il avant de la prendre par l'épaule et de l'entraîner vers la sortie pour descendre rejoindre le corps de sa victime dont l'âme se trouvait d'ors et déjà dans le domaine infernal de l'ange déchu. Alors dis-moi tout, ce qu'il s'est passé depuis la dernière fois qu'on s'est vu, tes petites affaires ici. Je suis curieux !
Mes fesses ont toujours eut un peu plus de chance qu'elles ne le méritaient, si elle en ont jamais mérité une petite once. Il n'y a que les incantations que je fais avant le dodo qui peuvent me sauver le cul. Ça, et fricoter avec les possédés, ce qui a deux tranchants, dont un bien payant. Sacré Prosper, hein!
Et c'est peut-être le nom du démon qu'elle devrait s'écrier, bien qu'elle ne le connaissait toujours pas* d'inutilité jusqu'à présent. Enfin, elle le connaissait, en ignorant pleinement toujours qu'il s'associait à son hôte préféré. Solette s'engendra dans la quête solennel d'aller se trouver un peu de jus de magie. Son copain lui posa la question qui tue, et elle dévia dans la nostalgie d'un sourire authentique que seul ses amis connaissaient réellement - démon, ou non!
« Mais j'ai continué à foutre la merde, comme quand on s'est rencontrés, Prosper! J'ai lancé des mouvements anarchistes, j'ai envoyé plein de saligauds plaisantins en ambulance pendant des manifestation inutiles, j'ai décapité des têtes d'entreprise pour rigoler, j'ai même commencé à menacer des politiciens blancs et tout propre avec ma nouvelle... connaissance démoniaque. »
Je saurais pas dire encore si Bibésia était ma pote, quoi qu'elle me léchait l'oeil constamment. Qu'importe... J'aurais beau parler à mon ami démon de mes idées de foutre la merde dans le but d'ébranler un monde dégueulasse. Mais bon, je me doute que ce beau démon ait quoi que ce soit à foutre de ce qui ébranle les peuples, ni même de la tuerie et de la torture de mes ancêtres, ou même de ceux de la maman de son hôte.
Une fois en bas, Solette chercha de son nez et de son regard pour percer l'obscurité et dévoiler un cadavre. Pour tout dire, elle n'avait fait grand acte significatif avant l'assassinat de sa famille et la fuite du bayou.
« Et toi? T'as sans doute eut plus d'opportunités que moi, j'me trompe? Avoue que tu t'y plaît ici... »
Je lui dis, en connaissant Proser et son démon bien plus que je connaissais les débuts de vices apparents de Los Ageles.
*NOTE IRL : dans mon RP avec Bibésia, j'ai fait dire à Solette que le nom "Asmodée" ne lui disait rien... puisque j'ai fait ce rp avec Amarante bien avant qu'on se fasse un lien, je continue de cet élan pour la logique
Donnez-vous le coeur, frères et soeursAd vitam aeternamAsmodée et Solette Elle l'appelait Prosper alors que ce dernier, minuscule, dormait dans un coin de sa propre tête. Oublié jusqu'à ce que le démon se fasse enfin exorciser ou bien qu'il se lasse de ce corps, ce qui n'était pas chose aisée. Il aimait bien les sorciers dont les premiers de leur genre avaient été créés par Azazel mais ce qu'il aimait encore plus que ces mages pratiquant la magie noire, c'était ceux qui se pervertissaient. Le meurtre était le moyen le plus rapide et Solette y avait déjà cédé. Il n'avait pas envie de se servir des pouvoirs de Prosper sans une bonne raison car il risquait d'abîmer ce fringuant vaisseaux et la sorcière qu'il avait en face de lui pouvait lui être d'une grande aide.
- Je vois que tu as été très occupée, c'est très bien. Le monde a besoin de personnes comme toi, commença-t-il avec une certaine pointe de fierté dans la voix, s'il pouvait l'encourager à poursuivre sur cette voix il était tout disposé à le faire. C'était une de ses spécialité d'encourager les autres à faire le mal. Prosper fait un gros dodo depuis trois ans maintenant. Je suis Asmodée et comme je t'aime bien tu peux m'appeler comme tu veux : Prosper, Asmo, connard... Je ne prendrais pas ombrage !
Le duo arriva enfin en bas de l'immeuble abandonné et rejoignirent le corps de l'homme d'affaire que le démon s'était chargé de dépouiller de son argent, de son âme et de toute trace de vie dans son corps. Il se chercha de quoi se mettre en hauteur et une fois que cela fut fait, il alla s'accroupir dessus et de là, il observa la vaudou.
- J'en ai eu quelques unes mais j'ai décidé d'être plus insidieux, petit à petit je tisse ma toile, je peux bien prendre mon temps de temps en temps : de tout manière j'ai l'éternité devant moi. Et en effet je me plaît ici, cette ville offre de nombreuses opportunités, répondit-il à la question de la sorcière. Prends ce qu'il te faut mais fais attention faut que ça ressemble en tout point à un suicide.
Face au compliment diabolique de Asmodée, Solette feignit l’humilité exagérée de recevoir un compliment. Comme si se faire lancer des fleurs par un démon était une qualité exemplaire pour un curriculum vitae de prêtresse vaudou devant le plus gros des lwas. Si il l’encourageait à poursuivre ses cocasseries de magies noires par ses paroles pleines de beauté? Mais bien sûre. Solette savait être parfois impressionnable, surtout impressionnée par les êtres impressionnants.
Puis, il me révèle son vrai nom de bonhomme du Satan. Asmodée? Une clochette de barbare retentit dans ma tête. Je me rappelle de la mère de Prosper, dans un flash, qui avait du mal à s’enlever le mot de la bouche quand on lui rendait visite. Mais surtout… Mais quand est-ce que j’vais entendu ce foutu nom? Tout récemment?! Ici, dans cette ville!!
« Asmodée… Oui, bien sûre. Oui, c’est sûre!! »
Solette se plissant les yeux dans une nostalgie partie en vrille. Ils descendirent les marchent et tombèrent sur la merveille écrasée et ensanglantée. La prêtresse vaudou s’accroupit devant le crâne éclaté et sortie son peau de sa poche pour, sans délicatesse, fourrer des grenailles de cervelle à l’intérieur. Elle se léchait les lèvres d’excitation : il y avait tant à faire avec un cerveau. Restait à voir ce qu’elle aurait pigé avec ce suicide assisté. Asmodée lui parlait de mots doux qui l’accompagnait, dirons-nous, à merveille. Enfin, elle vissa le pot et le serra dans sa poche en ricanant.
« Cette ville t’offres de nombreuses opportunités, tu m’étonnes!! »
« Encore à fricotter avec des démons, demoiselle? Jouez l’innocente comme vous désirez, mais je vous rappelle que ma vie aussi est en jeu. La fois avec Bisébia n’était pas une leçon valable pour vous?! »
Oui!! C’est ça! Voilà! C’est Bisébia qui m’a parlé de Asmodée!!
Solette se redressa, et s’exclama sans gêne :
« Oh putain, t’es le démon qui a lancé une orgie avec Bisébia dans le désert!! Non? Oh la vache!! »
Le monde est si petit que j’en esclaffe de rire.
« Foutrement bien joué. » rajouta-t-elle en pesant lourdement chacune des syllabes. « Non mais tu les imagines les petites perles de faces publiques devant ça?! Ils sont jolis vos plans. »
Donnez-vous le coeur, frères et soeursAd vitam aeternamAsmodée et Solette Asmodée était un démon qui parlait et il parlait beaucoup, sur n'importe quel sujet qui l'intéressait. Cela lui avait valu de nombreux ennuis par le passé et lui en causerait encore dans le futur mais cela lui importait peu. C'était peut-être même un défi inconscient qu'il se donnait, rares étaient ceux qui l'avaient piégé et les exorcistes il n'en avait pas encore trouvé d'assez déterminé, droit dans ses bottes, qui pouvait le renvoyer à la maison.
Solette avait un potentiel incroyable en tant que sorcière vaudou mais c'était plus la manière dont elle faisait ses sorts qui plaisait tant à l'ange déchu. Il ne la considérait pas comme une proie dont il pourrait récupérer l'âme mais plus comme une alliée de choix sur le chemin du chaos que méritait cette ville. Il était donc tout naturel pour le démon d'être honnête avec elle et ne pas chercher à faire d'elle son esclave dans toutes les utilisations possibles. Ils finirent par descendre les escaliers pour rejoindre le corps de l'homme au costard cravate et Asmodée laissa tout le loisir à Solette de récupérer ce dont elle avait besoin.
Il était comme un aigle sur son perchoir, accroupi sur son promontoire de fortune. Il expliqua que Los Angeles présentait de nombreuses opportunités souvent insoupçonnées. Il était amusant que la cité des Anges ne soit pas plus que ça scrutée comme Las Vegas qui était surnommée, certes à juste titre, comme étant la ville du vice. Los Angeles battait des records. La vaudou referma son pot à contenu précieux et elle ricana. Elle finit soudain par s'écrier en se redressant, comme si elle venait de trouver la réponse à l'univers. Un sourire amusé et satisfait s'afficha sur le visage de Prosper.
- Ouais c'est tout à fait ça, cocotte ! répondit-il alors qu'il choisissait finalement de s'asseoir. Elle le complimentait et il aimait en recevoir, c'était parfait. Merci et encore c'était sur un coup de tête ! Mais dis-moi, serais-tu intéressée pour travailler avec moi ? Je ne te demande rien d'autre que ta loyauté, tu es amie avec Prosper et une sorcière qui use de ses pouvoirs avec brio, c'est le plus soft que je puisse demander !
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