Jamais je n’aurais cru que parler de tout ce que j’avais sur le coeur serait si libérateur. Je n’irais pas jusqu’à dire que je me sentais mieux et soulagée, mais disons que c’était moins pire que ce n’était avant. J’ignorais si Grace comprenait vraiment, malgré ce qu’elle disait, mais même si elle le prétendait, cela me faisait du bien. Elle souligna un point intéressant : est-ce mon sentiment de culpabilité vis-à-vis de Zephyr venait du fait qu’il était tombé sur une famille loin d’être parfaite ? J’y réfléchis quelques instants.

- Peut-être un peu, mais je crois que ce n’est pas la raison principale. Je crois que même s’il avait eu les meilleurs parents du monde et qu’il avait réussi ses études et sa vie et qu’il n’avait pas besoin de moi pour l’aider, j’aurais quand même ce sentiment d’avoir agi par égoïsme. J’aurais sans doute été bien plus heureuse de le savoir bien, c’est certain. Mais je crois que mon geste m’aurait paru tout de même monstrueux.

Après avoir évoqué Zephyr, je parlais de Karl. Mon dieu, Fitz… j’étais terrifiée à l’idée de le décevoir et qu’il ne me quitte. Moi qui n’avais jamais eu besoin de personne, pourquoi avais-je soudain si peur de l’abandon ? Karl m’avait toujours idéalisée, à l’académie, j’étais l’adolescente populaire et brillante que tout le monde voulait approcher, dans le cercle de qui il fallait être. Je reflétai une image de quasi perfection, et j’avais toujours l’image de la femme impeccable, sauf que sous le vernis, la réalité était autre. Je n’étais pas si irréprochable que cela, et quelle serait la réaction du vertueux Karl Fitzgerald alors ? La question de la psy me fit soupirer.

- C’est difficile de ne pas trop y réfléchir quand tant de questions se soulèvent depuis que nous savons. Pour ce qui est de passer du temps ensemble, nous faisons de notre mieux pour accorder nos emplois du temps mais ce n’est pas une mince affaire. Nous avons beaucoup de travail dans nos covens respectifs. Vous savez, une tragédie nous a tous frappés voilà quelques semaines et un coven de magie noire en est responsable. Nous devons protéger nos sorciers et leurs enfants pour éviter que d’autres drames ne se produisent. Je ne veux pas que ma vie sentimentale soit un frein à mon travail ou au sien, c’est bien trop important, vous comprenez ? Nous avons chacun une communauté qui compte sur nous. Mais… nous avons pour projet d’acheter une maison, ajoutai-je pour quand même montrer qu’il y avait du positif.

Je ne voulais pas avoir l’air d’une cause perdue ou d’un cas désespéré, même si c’était le sentiment que j’avais. En tout cas Grace était rassurante et réconfortante. J’avais eu beaucoup d’a priori sur elle et ceux de sa profession, mais finalement, peut-être m’étais-je trompée.

Il est vrai que la situation était vraiment compliquée pour Lyanna. Mais il fallait commencer par régler un souci à la fois. Je savais que ça n’allait pas être une mince affaire, mais au fond de moi, je sentais qu’elle était motivée pour changer les choses. Ses blessures étaient profonde et je savais que ça allait prendre du temps. Mais j’étais certaine qu’on allait y arriver. Pour commencer, nous allions devoir travailler sur la relation avec son fils. Elle culpabilisait beaucoup de cet abandon et je ne pouvais que la comprendre. Mais il était important qu’elle se vocalise sur le positif.

« C’est ce que j’essaie de vous dire. Même si je sais que c’est dur et que c’est facile à dire, il faut vraiment essayer de vous concentrer sur le positif. Vous avez retrouvé votre fils et ça, c’est extraordinaire pour vous. Vous auriez très bien pu connaître son existence sans savoir à quel endroit il se trouvait. Sans savoir s’il était vivant ou mort.  Mais ce n’est pas le cas. Il est vivant et vous pouvez veiller sur lui.»

Il y avait aussi le père de son fils avec qui la relation semblait vraiment complexe. Comme si ça ne suffisait pas, ils avaient des emplois du temps relativement chargé. Ce qui ne leur facilitait pas vraiment la tâche. Je ne pouvais rien faire à ce niveau-là malheureusement pour elle. Ils avaient le projet d’acheter une maison et ça, c’était vraiment un élément plus que positif. Cela signifiait qu’ils voulaient rester ensemble. Ils avaient aussi besoin de prendre du temps pour eux. Une fois cet équilibre rétabli, ils pourraient ensuite s’occuper de leur fils et de faire des activités en famille. Il est important qu’une famille reste soudée.

« C’est vraiment une excellente idée cet achat de maison. Vous avez besoin d’avoir un lieu où vous vous sentez en sécurité tous les deux. Oui, j’ai malheureusement entendu parler de cette horrible tragédie… »

Je n’arrivais pas à comprendre comment on pouvait s’en prendre à des enfants ?

Grace essayait de m’aider à relativiser, mais j’avais l’impression qu’elle ne saisissait pas tous les tenants et aboutissants de l’histoire. Cependant, c’était compréhensible, il y avait tant d’élément, ma vie était finalement assez complexe. J’esquissai un sourire un peu ironique.

- S’il n’avait pas vu au travers du double sort d’invisibilité, jamais je ne me serais doutée qu’il était notre fils, ni même que j’avais mis au monde un bébé. Mes faux souvenirs évoquaient une fausse couche. Mais oui, il est évident que maintenant, je ferai tout pour veiller sur lui et le soutenir. Je suis une adulte, j’ai le bagage et le pouvoir qu’il faut pour le protéger.

Du moins je l’espérais. J’avais tant de personnes sous ma protection, parfois cela me faisait tourner la tête quand je réalisais l’ampleur de ma tâche. J’avais tendance à agir par automatisme comme un robot en général, mais parfois, je réfléchissais à ce que j’étais et ce que cela représentait.
J’évoquai donc Karl, évidemment, et notre projet d’achat immobilier. Et de la tragédie. J’avais du mal à ne pas tressaillir, j’avais vu les photos que la BACS avait prises de ces jeunes mutilés et morts, j’en connaissais deux très bien puisqu’ils étaient les enfants de deux couples de sorciers de mon coven. J’avais vu grandir ces jeunes, je les avais serrés dans mes bras, je les voyais déjà suivant les traces de leurs parents et entrer à White Chapel au cours d’une belle cérémonie…

- Cela fait peu de temps que vous êtes venue sur Terre, n’est-ce pas ? Vous étiez avec vos confrères, si je puis dire, de nouveau aux cieux. Est-ce que beaucoup d’entre vous est redescendu ?

Je ne sais pas pourquoi mais j’avais l’impression que s’ils étaient là, cela renforcerait le camp du Bien, et que peut-être nous avions besoin d’eux pour combattre Ombra.

- Je suis désolée, ce n’est pas à moi de poser des questions sur vous, veuillez m’excuser. Avez-vous des conseils? Je…

Je déglutis en détournant un peu le regard, j’avais assez honte de ce que j’allais dire car ça ne me ressemblait pas.

- Je ne me reconnais pas ces temps-ci. Je suis quelqu’un de pacifique, je prône le respect de la vie, et pourtant, avant de venir au rendez-vous, je suis tombée sur une « personne », si je puis dire, qui a fait du mal à l’une de mes amies, il a gâché sa vie pendant quinze en la maudissant avant de mourir et devenir un esprit. Mon amie s’est retrouvée changée en familier, cela a gâché non seulement sa vie, mais celle de son ex-mari qui a été accusé de meurtre car elle était portée disparue, et la vie de leurs deux enfants qui ont grandi sans mère… Quand j’ai trouvé par hasard cet individu, j’étais si en colère que j’aurais pu lui faire du mal, j’étais prête à retrouver sa dépouille pour la détruire afin que son esprit disparaisse à jamais… Mais je me suis ravisée, ce n’est pas à moi de faire cela. Cependant j’ai peur que toute cette colère ne finisse par tout me coûter. Tant de choses me rendent folle de rage ces derniers temps... Je ne veux pas vriller et devenir tout ce que je déteste.

« Donc finalement, c’est plutôt une bonne chose que vous l’ayez retrouvé. Je me trompe ? Je sais que votre vie n’est pas facile en ce moment et que vous aller devoir y mettre un peu d’ordre. Il faut juste faire les choses dans l’ordre. C’est déjà très bien que vous l’ayez prit sous votre aile. Même si je me doute que vous souhaitez rattrapé le temps perdu, évitez de trop le materner. Il ne faudrait pas qu’il soit la risée des autres élèves qui risqueraient de le rejeter sous prétexte qu’il est votre fils. Que l’on soit d’accord, ce n’est pas un ordre, c’est juste une suggestion. »

Je souriais à sa question. Le fait qu’elle m ‘interroge sur ma mission sur terre ne me posait pas de souci. Je savais qu’elle ne dévoilerait pas mon identité et que je pouvais lui faire confiance. Je secouais négativement la tête.

«  Je suis sur Terre depuis quelques mois seulement. J’ai pris l’enveloppe corporel de cette femme qui était dans le comas et qui allait mourir suite à un accident de voiture. Son cerveau a été touché. Alors, j’en ai profité pour pouvoir mettre en place ma mission. Pour le moment, je l’ignore, j’ai juste vu une de mes collègues, si je peux l’appeler comme ça. »

Son comportement venait de changer radicalement. Je sentais que quelque chose la tracassait. Je commençais à la connaître. Je me redressais doucement pour écouter ce que cette dernière avait à dire sans l’interrompre. Ce qu’elle m’avouait été dur et je pouvais tout à fait comprendre ce qu’elle ressentait. J’avais ressenti une injustice quand Azazel avait été remit en place par le tout puisant.

« Je comprends tout à fait la haine que vous ressentez vis à vis de cette injustice. Vous avez très bien réagit en disant que ce n’est pas à vous de régler ce problème. En revanche, il mérite vraiment d’être puni mais selon la loi. Avez-vous une idée de comment vous pourriez-vous y prendre ? Vous avez un fils et vous essayez de stabiliser votre relation avec le père de ce dernier. Il est clair qu’un séjour en prison ne serait pas vraiment idéal. »

Quand Grace évoquait la situation, elle semblait lui donner une telle légèreté alors que pour moi, tout était gravissime. Je hochai simplement la tête à ses dires. Bien sûr que j’étais heureuse d’avoir retrouvé mon fils malgré les circonstances. J’eus un léger sourire à sa remarque.

- Elève ? Il n’étudie plus. Il est juste membre de mon coven.

Mais j’avais saisi le propos : ne pas jouer les mères poules. Cela me semblait logique et de toute façon, ne me ressemblait pas. J’étais curieuse à propos de sa nature angélique. L’idée de voir cette psychiatre était finalement moins désagréable, j’avais comme un semblant de confiance. La pauvre n’avait vu, depuis son arrivée sur Terre, qu’une seule de ses semblables.

- Vous ne vous sentez pas trop seule ?

J’avais soudain de la compassion pour elle. J’avais eu des a prioris à cause de son emploi et du fait que Bradley m’avait traînée chez elle, mais finalement, je devais reconnaître qu’elle semblait sincère, qu’elle voulait m’aider, et même si j’étais peu optimiste ces temps-ci, je devais saluer l’intention.
Je ressentis alors le besoin de lui parler de ce qui s’était passé avant mon arrivée dans son cabinet aujourd’hui. Toute cette rage qui m’avait habitée, j’aurais été capable de tuer Luka dans le corps de cet asiatique. Cela ne me ressemblait pas du tout. Je partais totalement en vrille et je le réalisai soudain. Je ne pouvais pas me permettre d’avoir un comportement aussi impulsif dans mes actions et mes prises de décisions, j’étais régente, des gens comptaient sur moi. Grace me demanda si j’avais une idée de comment faire pour que Luka soit puni selon la loi. Je soupirai.

- Même si je prévenais la BACS, il est un esprit, et aussi stupide soit-il, je pense qu’il sait changer de corps, et je ne voudrais pas que par ma faute, un innocent se retrouve envahi par un esprit névrosé. Non, je crois que c’est à mon amie de décider ce qu’elle veut faire…

Quinze ans d’absence, Felicia avait changé. Je regardai l’heure brièvement sur la pendule au mur.

- La séance touche à sa fin, non ?

Je ne savais pas trop comment ça fonctionnait vu que la première fois, j'étais partie en courant derrière Brad.

Je sentais Lyanna beaucoup plus détendue au fur et à mesure que nous discutions. J’étais vraiment fière d’elle, elle était venue me voir de son propre chef et ça, c’était un sacré pas en avant pour elle. J’avais quand même appréhendé un peu. Notre première entrevue avait été un échec et m’avait fait complètement remettre ma profession en question. Mais je ne voulais pas rester sur cet échec. Je mettais donc replongée dans les livres de la femme dont j’avais prit l’apparence. J’avais aussi relu ses cours et j’avais repris confiance en moi. Je souriais à Lyanna. Il fallait vraiment que je sois plus attentive.

« Oh, excusez-moi. J’ai mal compris ce que vous aviez dit sur lui. »

Elle me demandait ensuite si je me sentais seule. A ce moment précis, mon sourire s’effaça d’un coup. Oui, je me sentais seule, ce n’était vraiment pas facile de se retrouver sur terre sans un autre ange à qui pouvoir parler librement. Je me raclais doucement la gorge, il ne fallait pas que je perde mes moyens devant elle. Après tout, ce n’était pas ma séance mais la sienne. Je la regardais avec un petit sourire dont seule moi avait le secret.

« Oui un peu. Mais ça va. »

Il fallait que nous reprenions notre conversation. La situation était délicate. On ne piégeait pas un esprit comme ça. Ceci dit, je comprenais tout à fait que Lyanna avait besoin de faire justice. Mais elle n’avait pas ce pouvoir et elle risquerait de s’attirer des ennuis. Elle avait vu juste, c’était à son amie de voir ce que cette dernière voulait faire.

« Vous avez totalement raison sur ce point. Rien ne vous empêche de l’aider. Elle aura probablement besoin de vous. »

Au moment où Lyanna me demandait si la séance touchait à sa fin, mon petit réveil se mit à sonner. Je prenais le soin de l’éteindre. J’étais obligée de le mettre car lorsque j’étais en séance, je ne voyais pas le temps passer.

« Oui tout à fait. Elle vient de toucher à sa fin. Souhaitez-vous prendre un autre rende-vous tout de suite ? Ou préférez-vous me rappeler plus tard ? »

Combien de temps cela faisait-il que je parlais avec cette psy ? Toujours était-il qu’elle avait confirmé que la séance était terminée. Je ressentais de drôle de choses, à mi-chemin entre le soulagement et la frustration. Moi qui ne voulais pas venir, qui ne voulais pas parler à une inconnue, j’avais finalement trouvé l’exercice faisable, et même si je ne me pardonnai pas encore toutes ces choses qui me faisaient culpabiliser, je me surpris à le sentir quelque peu soulagée de l’avoir partagé avec une personne que cela ne concernait pas. Mais je ne me sentais pas encore mieux ou libérer de tout cela. Combien de temps cela prenait-il ? Au bout de combien de temps les gens étaient-ils « guéris » ?
A présent, je faisais confiance à cette fille. En plus, elle était un ange et me l’avait révélé, je me sentais donc à l’aise de lui parler, je savais qu’elle disait vrai. Lorsqu’elle me l’avait dit, cela sonna comme une évidence, elle était si douce à la fois dans ses paroles et dans son attitude, et de sa personne émanait une sorte de perfection palpable. J’étais bien curieuse d’en apprendre plus, mais je ne voulais pas paraître impolie, alors je retenais ma curiosité.
Grace me demanda alors si je souhaitais prendre un rendez-vous. Je venais de reconnaître intérieurement que cette séance m’avait fait du bien, alors pourquoi ne pas continuer après tout ? Je hochai légèrement la tête, hésitante malgré tout.

- Euh… Oui ? Qu’est-ce que vous en pensez ?

Cela dépendrait aussi de ses disponibilités. Et du temps entre chaque séance.

- A votre avis, à quelle fréquence est-il judicieux que je vienne ?

J’avais l’impression de venir d’une autre planète tellement je n’y connaissais rien, mais je comptais sur le docteur Cooper pour éclairer ma lanterne. Elle savait certainement de quoi elle parlait. Et moi, j’avais beaucoup causé, je me sentais comme vidée. Mine de rien, les émotions rendaient les choses beaucoup plus physiques qu’on ne pouvait le croire.

J’avais vraiment été ravie de cette séance. Je savais qu’il nous en faudrait encore d’autre, mais je sentais que Lyanna était déjà un peu soulagée. Certes, nous avions encore du chemin à faire mais je ne voulais pas la forcer à quoi que ce soit. La décisions des autres séances à venir devaient venir d’elle et non de moi. D’ailleurs, c’est exactement ce qui se produisit pour mon plus grand soulagement. Elle était motivée à continuer sur sa lancée. Je lui faisais un joli sourire. « Je pense que oui, il serait judicieux d’en planifier d’autres ensembles. » Je me levais pour aller prendre mon agenda et je revenais m’assoir en face d’elle.

« Pour commencer, je vous conseille une fois par semaine. » Je ne disais pas ça pour me faire de l’argent. J’avais toujours procédé de cette façon. « Et ensuite, nous réduirons les séances. Elles passeront à une fois toutes les deux semaines et ensuite à une par mois. Mais nous ferons ceci lorsque vous vous sentirez prête. Je ne suis pas là pour vous brusquer. » J’ouvrais mon agenda et j’attendais qu’elle me dise quelle journée elle serait disponible. Je me doutais que cette dernière devait avoir un sacré emploi du temps.

Mais si elle voulait guérir, il était important qu’elle suive le rythme que je lui imposait et qu’elle ne manque aucune séance. Sauf en cas d’extrêmes urgence. Je ne suis pas inhumaine non plus. J’espérais que cette séance lui avait fait du bien et que cette dernière allait sortir de mon cabinet plus légère qu’à son arrivée. J’allais donc tout faire pour la voir quand elle serait libre, même si je devais bouger certains de mes patients. Disons que certains étaient moins urgent que d’autres. Je me sentais bien pour une fois. Je ne savais pas si c’était parce que je lui avais dit que j’étais un ange ou parce que j’avais réussi à la soulager un peu. Il devait certainement y avoir un peu des deux.

Je m’en remettais totalement aux conseils avisés et experts de Grace. Elle pensait qu’il fallait planifier mes séances avec elle, j’acquiesçai. Après tout, c’était sensé. Quelque part, je n’étais pas très à l’aise d’avoir besoin d’aide, mais bon, que faire d’autre ? Je n’avais plus de solution et je voulais remonter la pente, je voulais accepter la chance d’avoir retrouvé mon grand amour ainsi que notre enfant, apprendre à les connaître ou les redécouvrir, vivre en harmonie avec tout cela. Je ne voulais plus laisser la culpabilité me ronger et j’étais désormais certaine que le Dr Cooper était la bonne personne pour m’y aider. Lorsqu’elle me déclara qu’il fallait que je vienne une fois par semaine, j’eus comme un coup au coeur.

Tant que ça…

Cela me semblait énorme, je devais être un sacré cas désespéré…

- Bien… Le mardi soir, ça irait ? À 18 ou 19h ?

En début de semaine en général c’était plus facile pour moi de me libérer, car selon les obligations que j’avais ou les soucis qui tombaient sur les sorciers ou le coven, j’avais un plus grand axe de manœuvre. Si je m’organisais suffisamment bien en fin de semaine, le lundi tout se réglait. J’attendais qu’elle me donne un petit papier pour confirmer le prochain rendez-vous et me levai.

- Merci beaucoup, lui dis-je poliment. Alors à la semaine prochaine.

Je quittai les lieux en train de me demander si j’avais vraiment fait ça. Avais-je vraiment programmé des séances de psy chez cette femme qui était en fait un ange ? Si on m’avait dit ça l’année précédente, jamais je ne l’aurais cru ! Mais les faits étaient là, Bradley m’avait fait réaliser que j’avais besoin d’aide, même si cet imbécile avait été possédé au moment où nous étions allés chez Miss Cooper la première fois.
Bien, maintenant, je décidai de rentrer à la maison. Un petit tour dans la piscine me ferait le plus grand bien.