Stefano poussa un énorme cri de joie en sortant de l’aéroport. Il se sentait enfin chez lui dans cet endroit si semblable à ses souvenirs et pourtant si différents. Un cri de joie qui n’était pas exagéré selon son opinion. Il avait passé le voyage entre des hommes d’affaires qui n’arrêtaient pas de manger. Il avait eu l’impression d’être devenu obèse rien qu’en les regardant engloutir leurs repas avec une passion peu commune. Stefano avait presque eu la nausée en les regardant. C’était fini, il était dégoûté des gâteaux au chocolat normaux, déjà qu’il préférait ces gâteaux avec une touche interdite dedans. Stefano n’avait pas vraiment voulu prendre l’avion mais il le faisait pour son fils qui semblait être déprimé, un peu moins mais la mort de ce Mark l’avait touché plus qu’Ambrosos voulait lui dire. Ils étaient des hommes peu expressifs sur leurs véritables sentiments et émotions. Ils parlaient peu entre eux mais Stefano le voyait, il était un bon observateur. Il voulait libérer la tête de son fils en l’emmenant à leurs maisons natales, leurs maisons d’enfance. C’était si loin, presque flou à ses yeux de vieux vampires mais un sentiment, quelque chose titillait son cœur. Il avait beau avoir la nationalité américaine, il serait encore et toujours grec de l’Ancien Temps dans son cœur. Des odeurs, de ce paysage, tout avait changé et pourtant tout se ressemblait. Stefano n’avait pas dis à son fils, le véritable but de ce voyage. Se rapprocher de lui et lui prouver qu’il comprenait sa douleur. Il avait prétexté que des historiens avaient trouvé les vestiges de leur ancien domaine, de quelques documents datant de lui. Ce n’était pas un mensonge mais Stefano se fichait de ce passé dont il en gardait un souvenir amer.
-Pouah, enfin, sorti de cet enfer pour un autre ! S’exclama Stefano en se tournant vers son fils. Je te jure, je préfère ma chèvre que ces deux gros porcs en première classe. J’aurais tellement aimé la prendre, pourquoi on n’a pas pu la prendre ? Demanda-t-il en croisant les bras.
Stefano aimait sa chèvre, elle n’avait pas encore de nom. Elle s’appelait « la chèvre ». Auparavant, elle était une bestiole stupide, grâce à lui, elle était maintenant une chèvre à casquette, fumant de l’herbe au lieu de la manger pour un max de saveur. Cependant, son fils avait été très clair à ce sujet. Soit c’était lui ou elle. Stefano avait beaucoup hésité avant de choisir son fils, sa merveille au monde qui avait bien besoin de tirer son coup et picoler jusqu’au coma éthylique. Il vint attraper le bras de son fils, regardant le paysage avec une envie certaine de foutre le bordel dans cet aéroport mais se tenir tranquille pour le moment était plus sage.
-On y va ? Je sens qu’on va bien tirer notre coup dans cette ville et …., commença-t-il avant de sentir l’odeur du cannabis dans ses narines. Oh, de la drogue, on en prend ? Demanda-t-il avec une tête de chiot battu et une envie évidente sur le visage.
Stefano était parti sans drogue, d’ailleurs, il avait dû la cacher entre Sean et sa chèvre qui en étaient accro. Il ne voulait pas être sans drogue au sein de cette ville, il avait une peur certaine de redevenir malheureux comme il l’avait été humain. Cependant, il devait faire attention plus à son fils qu’à ses propres intérêts, ça allait être dur, très dur.
J'ai finalement cédé à mon père et je me suis lancé dans ce voyage avec lui à la recherche de nos souvenirs passé. Mais est-ce véritablement une bonne idée ? Je l'ignore encore, mais tout ce que je sais, c'est que je crois que j'ai besoin de lui. Depuis la mort de Mark la vie n'est plus du tout la même. Esteban a réussi à me sauver la vie lors de ma tentative de suicide égoïste dans le désert au prix de gros risques et à présent nos liens sont encore plus forts et précieux pour moi. Je sais bien ce que mon père lui a fait, mais malgré cela et le fait que je lui en veux pour ce qu'il a fait à mon amour il reste mon père et je n'ai pas envie de me brouiller encore avec lui pour 2000 autres années ! Le voyage en avion fut un véritable calvaire pour nous deux ! Si vous saviez comme les gens peuvent être dégoûtant parfois. C'est à ce demander si certains ne descendent pas du porc au lieu du singe. Le cris de soulagement de mon paternel à la sortie de l'aéroport me sort de mes pensées et me fait sourire. Ce cher Stefano toujours dans l'exagération et l'exubérance. C'est ce qui fait son charme non ? Enfin parfois...
Il se plains encore du fait que nous n'ayons pas pris la première classe. Il oublie un peu vite que c’est sa faute ! Il est arrivé en retard à cause de sa chèvre ! J'ai parfois l'impression que cet animal compte plus pour lui que moi. Et voilà comment nous avons atterrie en classe affaire. On a même eu de la chance de pouvoir embarquer. "Je pense qu'il est inutile de revenir sur ce détail fâcheux tu ne crois pas ? Personnellement j'ai envie de passer un bon séjour avec toi alors évitons les sujets dérangeant qui sont nombreux..." Tiens si on évite tous ces sujets je me demande ce qu'il va nous rester ? J'imagine que Stefano saura meubler la conversation. Il a toujours aimé s'entendre parler. C'est parfois même à croire qu'il préfère le son de sa voix à ce que les gens ont à lui dire.
Mon père prends ensuite mon bras et m'attire vers lui en ajoutant qu'on allait surement tirer notre coup dans cette ville. Je hausse les épaules à ses mots, puis une odeur de cannabis semble l'attirer. J'adore mon père et ses idées folles et puis tiens pourquoi pas. Un peu de folie me fera sans doute du bien avec tout ce que j'ai vécu ces derniers temps. "Pourquoi pas si c'est toi qui paye je suis partant." Dis-je en lui offrant mon plus beau sourire en coin. Je sens que ce séjour va être une véritable folie !
Son fils était étrange. Stefano le trouvait très étrange. Il ne fallait pas croire qu’il était idiot et trop égocentrique pour s’en apercevoir. Il ne fallait jamais le sous-estimer, jamais. C’était un homme très observateur mais qui est souvent sous-estimer à cause de ses bêtises. L’aîné avait l’impression que son fils avait perdu quelque chose, une flamme dans ses yeux. Il lui semblait plus morne qu’autre chose. Les yeux de son fils ont toujours été expressifs que cela soit dans la colère ou la joie. Il allait changer cela, trouver le bon vieux fils qui le défiait avec des flammes dans les yeux. C’était ce fils qui voulait le voir et quoi de mieux de revenir en Grèce. Là où tout avait commencé. Il n’était pas idiot, Athènes avait bien changé depuis des millénaires. Les bâtiments en marbre blanc qu’il avait connu n’étaient plus que des vestiges. Les ruelles qu’il connaissait par cœur avaient disparu pour laisser place à des routes. L’endroit aéré qu’était Athènes, sa prestance, son élégance n’étaient plus du tout là. Cependant, Athènes était leur cité. C’étaient leurs origines, leur vie humaine dans une époque qui n’était pas aussi compliquée que cette ère. Peut-être que Stefano trouverait la force de voir les tombes d’Hélénê et d’Ariane. Poser un drachme dessus en signe de respect et de deuil. Il irait voir le bon port mais pour le moment, il flairait une odeur de drogue non loin. Si ce n’était pas un dealer, il pourrait le voler avec subtilité. Comme la panthère rose.
-Bien on évite d’en parler, les porcs à la porcherie, s’enquit-il ennuyé. Et nous, dans une boîte de nuit, comme ça tout le monde est chez soit, ajouta-t-il.
Il sourit à son fils et vint se mettre face à lui. Stefano voulait lui parler mais ils étaient trop sobres, sur les nerfs. Il allait attendre. Il vint à sautiller face au « oui » pour le drogue avant de marcher à reculons, regardant son fils tout en racontant les bienfaits de la drogue étrangère sur leurs corps de vampires. Des bêtises mais il ferait tout pour que son fils le regarde avec amusement et un sourire amusé aux lèvres. Un véritable sourire. Après quelques minutes, il vint à se retourner pour marcher d’un pas vif vers le dealer. Cependant, une douleur un peu lancinante vint l’arrêter suivi d’un étonnant bruit métallique. Une douleur qui partit bien vite mais pas la frustration qui le gagnait. Quelque chose vint l’arrêter. Personne ne l’arrêtait. La chose ou la personne allait souffrir. Doucement, il vint ouvrir les yeux pour voir un panneau Stop devant lui.
-Mais il n’était pas là avant, s’enquit-il confus et frustré, serrant les poings.
Je ne sais pas si partir en voyage avec mon père est ou as une bonne idée, mais revenir en Grèce avec lui me fait un étrange sentiment. Lorsque je ferme les yeux, j'ai parfois l'impression que lorsque je vais les ré ouvrir nous serons à nouveau humains. Moi enfant à ses cotés tenant sa main et lui me parlant de ses turpitudes dans les bordels d'Athènes. Je souris en me souvenant soudainement à quel point j'aimais passer du temps avec lui état enfant. La vérité c'est qu'il n'était pas le meilleur des pères avec moi, mais il n'était pas non plus le pire. Et honnêtement si il n'avait été un tel monstre avec Ariane, je pense que je garderais de mon enfance de bons souvenirs. Mais pour l'heure mieux vaut ne pas penser à Ariane et ses malheurs ou je sens que le séjour va vite devenir infernal pour mon père et moi.
Pour l'instant en tout cas tout va bien. Stefano traque les dealers à l'aide de son flaire parait il imparable pour les trouver et moi je souris à ses gamineries. Il est touchant par instant. Je vois bien qu'il ne comprends pas pourquoi je ne suis pas comme à mon habitude, mais même si je le voudrais, je ne sais pas comment lui dire ce qui a changé dans ma vie. Comment lui dire à quel point la mort de Mark m'a brisé de l'intérieur. Comment lui dire que sans lui je n'avais plus la force de vivre. Et pire que tout, comment lui avouer que j'ai voulue en finir avec la vie quelques jours à peine avant d'accepter de partir avec lui pour Athènes ! Comment pourrait il prendre toutes ces révélations ? Pourrait il me comprendre ? Je ne sais pas...
Puis alors que nous marchons en direction d'un Dealer, mon paternel se prend un panneau stop qui 'arrête net. Et là j'éclate de rire. "Ben écoute je pense que dés qu'ils ont su que tu allais arriver ils ont mis des panneaux stop à chaque coin de rues. Mais tu sais, au lieu de leur foncer dedans tu peux aussi faire comme moi et les contourner." Puis je contourne le dit panneau et je continue ma route en direction du Dealer, puis face à lui je me stop attendant mon père. "Aller fait ton marché et allons nous amuser." Dis-je en souriant sincèrement à mon père.
Stefano regardait le panneau « Stop » avec un air dégoûté. Les sourcils froncés, l’aîné des vampires semblait vouloir faire un scandale au sein même de cette place, pousser une gueulante comme il aimait se le permettre. De plus, son fils se fichait bien de lui à cause de celui-ci. Pourquoi les humains aimaient ces foutus panneaux ? Stefano les ignorait complètement quand il était en voiture. La personne qui arriverait à lui faire obéir avec un « stop » n’était pas encore née. Enfin, maintenant, il était né car il venait de se faire stopper par un panneau stop en lui-même. C’était humiliant ! Même pour lui qui s’était déjà trouvé nu devant une domestique, menotté à des barreaux, la clé cachée sous son entrejambe. Cela avait été coton pour s’en sortir sans qu’elle devienne hystérique, et il avait bien échoué à cela. Elle avait hurlé comme jamais et s’était barré en courant, en le laissant ainsi. Nu et menotté comme un idiot, attendant que quelqu’un puisse venir le libérer. Il a été libéré mais il a été jeté à la tour de Londres après. Il a réussi à se libérer mais pas sans bain de sang derrière. Sa vie était dure mais il ne l’échangerait pour rien. Tout cela avait commencé, ici, au sein même de l’ancienne Attique. Sa nouvelle vie loin des chaînes de son existence humaine. En tant que simple marchant humain de l’antiquité, il n’était pas plus qu’un papillon éphémère enchaîné par la vie et la mort. Lorsqu’Anthéa lui donna le cadeau de l’immortalité, il s’était senti libéré de la pression de ses chaînes. Il était libre de tout ce qui le retenait, la mort, la vieillesse.
Décidé, Stefano commença à prendre la tige en métal du panneau et vint à tirer dessus comme si c’était une mauvaise plante qu’il arrachait. Exerçant sa force sur la tige en métal qui vint à craquer sous la pression.
-De toute façon, personne ne le respecte, marmonna-t-il tandis que la tige commençait à sortir. Au lieu de les contourner, je vais les arracher. La personne qui me stoppera n’est pas encore née, mon petit pote, continua-t-il en s’adressant à son fils.
Le panneau sortit de terre et il vint à le jeter tout en se dirigeant vers son fils, d’un air nonchalant comme si de rien n’était alors que quelques humains le regardaient d’une manière étonnée.
-Bon, il est où mon chichou ? Se demanda-t-il tandis qu’il reniflait l’air pour savoir la direction qu’il devait emprunter.
Mon père se grand gamin ! Je vous jure parfois je demande qui est l'enfant de l'autre. Mais il fait quoi au juste ? Il saisit du poteau stop et le retire de sa force vampirique du sol sous les yeux médusé des passants ! Bordel de... "Tu peux franchement pas faire comme tout le monde non ? Imagine qu'un abrutit aille mettre ton exploit sur internet ? Le secret sur le fait que nous soyons vampires tu as encore une idée de ce que c'est ? Je te signale qu'en plus des humains il pourrait y avoir des chasseurs à nos trousse ! Esteban ne pas sauvé du soleil du désert pour que je crève tuer par des chasseurs !" Je soupire et je le tire par le bras en direction du vendeur.
Les regards ne nous quittent pas et moi je n'ai qu'une envie déguerpir d'ici ! Et dire que ce voyage était là pour me détendre et au lieu de cela je suis encore plus tendu qu'à ma descente de l'avion ! Stefano ! Comment ai-je pu penser qu'il pourrait pour une fois agir en père et non en gamin capricieux ? Je ne sais pas. Sans doute ai-je au fond de moi garder l'espoir fou qu'il puisse être un jour celui que je voudrais qu'il soit...
Mon père est tellement obnubilé par lui même et son panneau stop qu'il ne voit pas que nous face à son dealer ! "Il est face à toi Stefano. Passe ta commande et on dégage on a que trop traîner ici." Mon père fait alors ses achats et moi aussi. Je me prends un peu d'herbes et de la méthamphétamine ! J'ai envie de tout oublier. La mort de mon ange, ma tentative de suicide et la débilité profonde de mon paternel ! Ca va être compliqué mais si je rajoute au mélange un peu de sang et de whisky ça devrait passer tout seul. D moins ça reste à espérer car là j'ai vraiment besoin d'évasion. Oui, je ne veux que cela et même si ça veut dire me déchirer pour toute une soirée avec Stefano. Ça me rappellera le temps où je traînais dans opium bar. Les narguilés étaient devenus mes meilleurs amis et les corps des prostitués hommes et femmes mes temples ! Je souris à ces souvenirs. Oui voilà ce qu'il me faut. Monter au septième ciel de façon artificiel autant que réel.
Non mais sa Grèce Natale a été ravagée avec le temps et cela a commencé avec les romains. Ils avaient détruit et fait plier ce peuple fort et sage, volant leurs idoles pour les remanier. Le Grec avait encore une haine envers les romains. Les collines, les oliviers à perte de vue avaient disparu pour laisser place à des bâtiments modernes qui n’avaient aucune originalité. Ce panneau Stop allait prendre un peu de sa colère. Une colère bien vite arrêtée par son fils qui le rappelait à l’ordre sur sa mission et la pression des anciens mais quelque chose vint interrompre son train de penser. Il avait entendu sauver et soleil dans la même phrase. Stefano vint à se redresser sous le choc mais ne dit rien sur cela. La tristesse gagnant son esprit tandis que le choc se fit sentit qu’il ne vit pas le dealer en face de lui. Il vint à commander sa drogue mais le cœur n’était plus. Il était devenu silencieux face à ce choc. Son fils avait tenté de se suicider. Il n’était pas au courant de cela et Esteban n’avait pas osé lui dire. Son fils avait tenté de se donner la mort, son malaise était aussi grand. Le silence, Stefano ne parlait plus. Il ne pouvait pas alors qu’il encaissait le choc de la nouvelle. Pourquoi son fils avait-il voulu faire cela ? Se donner la mort aussi horriblement ? Il voulait se retourner, se planter devant son fils et lui hurler dessus comme lorsqu’il était humain. Implacable, froid et dur. Cependant, Stefano avait appris ses erreurs d’autrefois. Ambrosos, son fils avait voulu la mort plutôt que de rester dans ce monde avec lui. Cette horrible pensée ne le quittait pas, sa bouche restant fermée en se mordant la lèvre nerveusement.
Une envie furieuse d’une cigarette lui prit. Il sortit son paquet, en prit une tout en l’allumant. Il fixait son fils comme si c’était la première fois. Imaginant le nourrisson qu’il avait tenu dans ses bras, le bébé qu’il avait chéri, mort. Il avait envie de hurler, de le fracasser. Stefano était sur les nerfs. Finalement, un retour aux sources leur ferait du bien. La nicotine n’arrivait pas à le calmer.
-Finalement, on va aller boire un coup, mon fils, déclara-t-il d’un ton sérieux qu’il n’avait jamais sorti depuis un certain temps. Je ne comprends pas, se dit-il à lui-même, fronçant les sourcils.
Stefano s’en voulait de ne pas avoir vu les signes plus tôt, s’en voulait d’avoir rajouté le poids de ses conneries sur son dos. Il vint à héler un taxi, toujours dans ses pensées.
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