Une journée comme les autres en ce mois de Mars, l'organisation de la cabale prenait forme et la soirée qu'elle souhaitait organisé  au sein des croquemitaines commençait  à prendre forme. Elle avait laissé le temps aux autres leaders pour digérer la nouvelle, comprendre et choisir ce qu'ils feraient. Elle voulait mettre un terme aux préjuger sur son espèce et montrer que l'apparence ne fait pas tout. D'ailleurs ce bal ne serait que le premier d'une série d'évènements nocturnes si tout ce passait bien.

D'une autre côté l'entrainement de ses troupes et l'avancé de ses carrières semblaient stable et ce malgré la baisse d'effort de sa part. Entre le tête à tête avec Lyanna qui avait été assez particulier et l'effervescence que semblait connaitre le monde surnaturelle en ce moment, ce n'était pas de tout  repos. Il faudrait bientôt revoir Amarante pour la nourriture synthétique et faire en sorte de fournir des armes discrète et polyvalente aux siens...

Elle soupira et après la séance photo elle décida d'aller faire un tour à bord de l'Aston Martin qui avait servit. Ce n'était pas la première fois qu'elle empruntait les voitures de tournage ou prêter lors des évènements, mais puisque cela leur faisait de la publicité on ne le lui reprochait pas en général. Démarrant en trombe elle profita de la vitesse, de la tranquillité qu'elle pourrait glaner pendant quelques heures avant de la rendre.

Pourtant à peine un quart d'heure plus tard elle eut une impression bizarre, à partir de cet instant elle se sentit de plus en plus mal et elle finit par reprendre le chemin du centre ville plus tôt que prévue. Prise en embuscade elle n'eut pas le temps de réagir et perdit presque conscience après que sa tête eut cogner contre le pare brise. La suite fut assez floue, elle vit des ombres principalement, entendit un semblant de voix...non des voix...

Une main sembla la toucher, elle n'était sûr de rien mise à part du fait que ce n'était pas un accident. Entre les éclats qui entaillèrent sa peau, son crâne dégoulinant de sang elle s'enfonçait lentement dans un brouillard épais. Alors jolie reine...tu ne peux te défendre seule ? Une lame froide effleura sa peau à moins qu'elle ne ce soit enfoncer dans la chair tendre de la jeune femme.  Rêvait elle ? Pas sûr, néanmoins elle laissa un souvenir à l'assaillant en fuite  à l'approche de ceux courant pour aider ceux prit dans le carambolage miniature.

L'étendue des blessures ne se mesurerait pas à vue d'œil, le choc des airbags avait eut un impact interne également. Vivre plus longtemps ne voulait pas dire être immortel. Était elle déjà en train de vivre ses dernières secondes tandis que ses yeux se refermèrent ? La fin serait elle aussi paisible après le choc ? Ramasser par des ambulanciers devant l'université elle fut emmener rapidement aux urgences les plus proche toujours incapable d'ouvrir les yeux. Elle n'aurait pas su dire combien de temps s'était écouler, ni si elle s'en sortirait cette fois ci.

Pourtant, elle pensait déjà à un moyen de faire payer celui qui s'en était pris à elle. A un moyen de rendre plus autonome les autres et à préparer Sanda au pire.

La journée avait débuté de manière assez classique, Eva ayant enchaîné une double garde, les heures défilaient, les interventions aussi. Un nombre incalculable d’accidents de la route. C’était le lot des grandes villes, la jeune chirurgienne y avait été formée lors de ses études à San Francisco, et force était de constater que les choses ne changeaient pas d’une ville à l’autre. S’y étant prise tard à cause du drame qu’elle avait vécu lors de la nuit suivant sa remise de diplôme, Eva travaillait dans un hôpital qui n’était pas vraiment sur sa liste. Le Dr Cortez était ambitieuse et visait mieux, mais en attendant, e Martin Luther King Jr Community Center permettait de se former. Aussitôt qu’on lui proposerait un poste de chef de service – car elle était à peu près sure qu’elle était pressentie pour ce dernier aussitôt que l’actuel chef partirait à l’a retraite -, elle se servirait de cette proposition pour postuler ailleurs.

Alors qu’elle prenait une petite heure de repos dans la salle de garde, un interne arriva en trombe pour la réveiller et lui annoncer un nouvel accident. Sortant immédiatement du sommeil léger qui l’avait à peine gagnée. Elle avait entendu son nom, suivi des mots « accident de voiture ».

- Encore un… avait-elle répondu en se raclant la gorge pour se défaire de sa voix rauque due au sommeil.

Aussitôt, la belle brune quitta la pièce pour se préparer à accueillir l’un des patients accidentés.

L’ambulance venait de quitter les urgences et Eva fixait sa patiente au visage maculé de sang et donc méconnaissable. Mais pourtant, elle l’avait reconnue.

- Ambrosia… avait-elle murmuré, comme  absente.

Son interne se mit à crier.

« - Oh mon dieu,  c’est Ambrosia Kane ! Vous aussi vous êtes fan docteur Cortez ? »

- Pas vraiment, non… répondit-elle avant de se reprendre.

La blessure était encore présente visiblement. Mais Eva n’en voulait pas à Ambrosia au point de lui souhaiter ce qui venait de lui arriver et encor moins pour ne pas la soigner. Elle ne laissa pas l’occasion à son interne de proposer un traitement et prit directement les choses en main. A partir du premier examen opéré par les ambulanciers, la chirurgienne en fit des complémentaires afin de s’assurer de quels dommages internes il y avait à réparer. Bien vite, un bloc opératoire fut mis à disposition et Eva fit parler la magie de son art. Elle était une virtuose du scalpel, elle avait travaillé dur pour exceller.
Il fallut plusieurs heures pour remettre d’aplomb la célébrité qui fut autrefois sa petite-amie, un détail dont personne dans cet hôpital n’avait connaissance.

Ambrosia était en salle de réveil et Eva attendit qu’elle ouvre les yeux. Ensuite, elle l’emmènerait dans une chambre seule. C’était la première fois qu’elle la revoyait en chair et en os depuis leur rupture voilà maintenant environ six ans. Bras croisés, la chirurgienne observait celle qui était aujourd’hui sa patiente, se demandant ce qui avait bien pu se passer.

Quelque soit le domaine l'on fait rarement l'unanimité et dire qu'elle n'a jamais reçu de lettre de menace en tant qu'artiste serait un mensonge. Qui plus est avec sa politique particulière et la réhabilitation qu'elle souhaite voir endosser par son peuple, elle s'est ajoutée une nouvelle cible dans le dos. La croquemitaine connaissait les risques de chacun de ses choix et pourtant, elle continuait à avancer vers le danger.

Ce qui lui arriverait était secondaire tant que les siens était en sécurité. Il arrivait même qu'elle fasse un geste pour autrui pensant qu'elle avait un minimum de devoir envers les autres et les plus faible. Quoiqu'il en soit tout se passa très vite ce jour là et son premier réveil se passa sur le trajet de l'hôpital, elle était sur le qui vive et endoloris un peu partout, cherchant un repaire et un moyen de s'échapper elle avait dû sembler agiter car elle replongea vite dans les bras de Morphée.

Le second réveil eut lieu bien plus tard dans une salle de réveil qui semblait bien plus sombre qu'en général. Pourtant, ses yeux papillonnant finirent par repérer une personne à son chevet. Dès qu'elle fut en assez consciente et capable de distinguer la femme dans l'ombre elle eut un choc. Son cœur battait la chamade, elle était troublé et ne comprenait pas pourquoi ELLE était ici et...Eva ? Je...Ce regard, cette voix...Cela ne pouvait être qu'elle.

Beaucoup de question se bousculait dans sa tête, mais elle n'avait pas le temps  de toute les poser aujourd'hui. Il fallait absolument qu'elle parte, qui sait si ceux qui avait provoquer l'accident ne l'avait pas suivit jusqu'à l'hôpital. Ses muscles encore un peu engourdit était un frein, mais elle tentait déjà de se relever par tout les moyens. La douleur ne mit pas longtemps à se manifester et LA faim également.

La douleur des transformations n'était rien à côté de ce qu'elle ressentait maintenant, mais cela ne devait pas être un frein. Elle avait beau entendre les remontrance faites en tant que médecin par la jolie brune elle s'entêtait comme toujours à ne faire qu'a sa tête. Arête ! Je sais que je n'ai pas été correct avec toi, que j'ai tendance à cacher beaucoup aux gens auxquels je tiens le plus mais...

Elle prit une grande inspiration se raccrochant aussi fort que possible au bord du lit pour ne pas tomber. La pièce bougeait et pendant un instant elle n'entendit rien à par un son aigu  qui lui vrillait les tympans. L'instant d'après elle était de nouveau allongé, sans savoir si ce fut de sa volonté ou de celle de l'autre jeune femme. Eva je sais que je suis mal placer pour te demander quoique ce soit, mais laisse moi sortir.

Je signerais une décharge et je suis même prête à appeler pour qu'on passe me chercher. Tu ne dois pas non plus...Argh !

Les yeux emplis de curiosité et de compassion d’Eva ne quittaient plus Ambrosia qui finit par sortir de l’engourdissement de l’anesthésie. Voyant qu’elle s’agitait, le Dr Cortez s’approcha de sa patiente et posa ses mains avec douceur sur ses bras.

- Calme-toi s’il te plaît.

Elle ne voulait pas attirer l’attention, en particulier sur le fait qu’elles se connaissaient. La chirurgienne essayait en général de rester discrète sur sa vie privée, et cette partie-là était trop douloureuse pour être étalée.

- Tu viens de subir de multiples interventions, il te faut du repos.

Elle fit un signe de tête à un aide-soignant qui fit rouler le brancard jusqu’à la chambre particulière allouée à Mme Kane.
A peine arrivée, alors qu’Eva remerciait le brancardier, l’actrice commença à s’énerver. L’humaine ne put s’empêcher de rouler des yeux et voyant qu’elle essayait de se lever mais qu’elle pâlissait à vue d’oeil, la brunette vint la retenir avec autant de délicatesse que possible.

- Ce que je te demande n’a absolument rien à voir avec ton comportement avec moi. Je te parle en tant que médecin à sa patiente. Les dommages que ton corps a subi étaient énormes, tu aurais pu mourir, Ambrosia.

Eva se rapprocha pour être près d’elle. Malgré qu’elle ait mal digéré, et encore maintenant, leur rupture et la façon dont celle-ci s’était faite, la compassion restait la plus grande qualité de l’ex d’Ambrosia, et elle se demandait si c’était la peur qui poussait la belle blonde à vouloir quitter l’hôpital aussi vite

- Tu ne risques rien ici, d’ailleurs la police va arriver. Il faut que tu expliques ce qui t’est arrivé, Amb’. Bien sûr que tu pourras partir, mais avant, il faut au moins passer la nuit pour que je m’assure que les sutures tiennent.

Le Dr Cortez s’en voudrait toute sa vie si la santé d’Ambrosia déclinait parce qu’elle n’aurait pas su la retenir et la faire être raisonnable.

- Qui t’a fait ça ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu peux me le dire, je suis là pour toi aujourd’hui.

Elle posa avec douceur sa main sur la sienne, avant de l’entendre couiner.

- Tu as mal ? Attends.

Eva prit le tuyau de la perfusion et augmenta un peu le débit des calmants.

- ça va t’aider, tu ne devrais pas souffrir trop longtemps avec ça.

Elle s’assit finalement auprès d’elle.

- Si tu préfères parler à une autre personne, dis-le moi, tout ce qui compte, c’est que tu ailles bien. Je peux m’en aller si ça te dérange que je sois là. Je peux confier ton cas à un confrère. Mais je te demande seulement d’être raisonnable. Tu peux faire ça pour moi ? demanda-t-elle avec une douceur qui l'écorchait un peu.

Les blessures de la blonde avait été profonde cette fois ci, elle pouvait le sentir et son corps hurlait à la mort tenailler par une faim qu'il lui faudrait assouvir. Elle ne ressentait même pas le tiraillement caractéristique lier à sa guérison. Pour la première fois depuis longtemps elle était réellement en danger comme elle l'entendait. Si elle ressentait cette sensation cela prouvait ce qu'elle risquait, car elle flirtait déjà à ce dernier sans le craindre habituellement.

''De multiple interventions'' ? Depuis combien de temps était elle là ? L'attendait on à la sortie et quel heure était-il ? Chaque fois qu'elle tentait de se concentrer et de réfléchir de manière trop intense elle avait l'impression que l'on passait son crâne au rouleau compresseur. ''Son comportement avec elle ?'' Ambrosia ne savait ce qui faisait le plus mal en entendant cette phrase sortir de cette bouche vermeille. Peut être le méritait elle pour son manque de tact.

Peut être qu'à force de jouer sur tout les tableaux pour ce qu'elle pense être le meilleur pour chacun, elle ne fait que blesser ceux qui croise son chemin. L'espace d'un instant sa culpabilité et la pointe d'amertume subsistant depuis leur rupture se manifesta faisant l'effet d'une douche froide. J'aurais pu, mais je suis en vie et je pourrais mourir demain en glissant de la douche. C'est un risque inerrant au fait d'être en vie et encore plus présent au vue de ma position.

Elle ne lui mentait pas, mais tournait la vérité à son avantage comme toujours. Eh, merde...mais qui était l'idiot qui avait impliquer les policier du dimanche...A ce rythme et selon ce qu'avait pu déduire ceux qui avait participer à ses soins elle était dans de beaux draps. Eva, je sais que tu es professionnelle et que tu veux surtout mon bien...Mais si tu veux m'aider apporte moi une décharge que je puisse partir, des vêtements plus discret et fais effacer mon nom des registres.

Voit cela comme une faveur s'il le faut et je te le revaudrait au centuple. Légalement je peux demander mon dossier médical et le faire effacer de votre base de donnée alors considère que c'est officiel. Je ferais un don conséquent pour l'hôpital et tout le monde sera content. Entre deux flash et la pièce tanguante elle observait le visage de brune plus ou moins renfrogner. Comment expliquer que tout irait bien après avoir mangé un enfant ou deux et une bonne sieste ?

Qui plus est, la manière dont avait eut lieu son agression laissant entendre à quelque chose de planifier et qui en outre ne concernant pas les humains. La croquemitaine ne savait pas si cela était due à la douleur ou à la sollicitation de son ex petite humaine, mais elle avait les yeux humides. Tu l'a toujours été, mais je ne te dirais jamais rien qui puisse te mettre en danger alors considère que je n'ai rien vue. Il est vrai que partir seule dans son état serait compliquer, mais elle ne pouvait pas non plus trainer.

Finalement, la doctoresse s'installa près de la reine, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle devait ressentir ou non, mais cela l'apaisa. Elle avait presque oublier l'une des raisons égoïste qui l'avait pousser à rester plus longtemps auprès d'elle que prévue. Car au départ ce fut un jeu, une histoire sans lendemain qui n'aurait pu durer que si elle lui avait prit sa vie en la faisant transformer en être surnaturel. Sans qu'elle ne s'en rende compte sa main effleura la joue de la brune avec une douceur surprenante.

Tu m'as beaucoup manqué et ta présence ne me dérange pas, tu pourrais rentré avec- Non, elle ne pouvait pas la laisser venir, la mettre en danger égoïstement et sans raison valable. Entre sa vie et son inquiétude son choix était vite fait. Si je n'étais pas raisonnable beaucoup de chose serait différente et j'ai parfois tendance à le regretter. Autant l'artiste était par moment troublée par son ex, autant elle se remémorait la marche à suivre lorsqu'elle n'était pas troubler.

Eva était d’un naturel patient, il le fallait pour exercer le métier de chirurgien. Cependant, il était des personnes avec qui la patience avait des limites, et si, avec la rancune qu’elle gardait à l’encontre de son ex, cela aurait pu être le cas, la belle brune savait cependant se montrer professionnelle Ambrosia Kane était sa patiente, ce soir, une patiente qui avait frôlé la mort et qui avait de nombreuses blessures fort douloureuses. Le Dr Cortez fit alors plutôt preuve de compassion, bien que la répartie de l’artiste l’agace prodigieusement.

- Ne dis pas de bêtise. Le risque zéro n’existe pas, je te l’accorde, mais c’est insensé de vouloir provoquer le malheur alors que tu pourrais rester en sécurité ici au moins cette nuit. J’ai besoin de m’assurer que ton corps tient le choc.

Ambrosia était étonnamment lucide pour une jeune femme qui venait de se faire tabasser à mort, opérer et tout juste de se réveiller d’une anesthésie générale. Mais la science ne s’expliquait pas toujours, il était des personnes qui réagissaient mieux que d’autres. Eva écarquilla les yeux.

- Est-ce que tu essaies de me corrompre ? Je vais certainement pas mettre ta santé en danger parce que ton égo a pris cher ! souffla-t-elle.

Elle n’avait pas tort cependant. La chirurgienne secoua la tête sans quitter des yeux Ambrosia.

- Je ferai en sorte qu’on ne sache pas que tu es venue ici, c’est promis.

Elle remarqua alors les yeux de cette magnifique blonde qui avait été amochée ce soir. Le coeur de la chirurgienne se serra. Cette femme qu’elle avait tant aimée souffrait, elle était sûrement désemparée, apeurée, Eva n’avait aucune idée des sentiments que pouvait éprouver Ambrosia mais elle était certaine qu’elle devait se sentir mal, et elle ne voulait pas l’abandonner ainsi.

- Tu sais quoi ? Je te propose une chose. Je te laisse sortir, mais tu me laisses te raccompagner. Ou même t’emmener à l’hôtel de ton choix, ou chez moi, je m’en fous, tu choisis, mais je te laisse pas seule ou sans une personne qui a les connaissances nécessaires pour s’assurer que tu vas bien. Je crois que tu prends trop à la légère ce qui t’arrive.

Eva redoutait une chose : que les sutures lâchent et qu’Ambrosia se vide de son sang. Elle se leva.

- Je vais chercher les formulaires.

De toute façon, la beauté blonde n’aurait pas la force de se lever et s’enfuir le temps qu’elle revienne. Le Dr Cortez alla chercher le nécessaire pour effacer le nom de l’artiste des registres et signala au passage qu’elle avait terminé sa garde, avant de revenir au chevet de sa patiente avec des vêtements à elle qu’elle gardait dans son casier au cas où. On ne savait jamais parfois des fluides corporels de patients atterrissaient sur les vêtements des soignants au travers de la blouse, alors mieux valait être prudente. Eva en avait fait les frais lors de ses études et cela lui avait servi de leçon.

- Je vais t’aider à t’habiller.

Heureusement, c’était une robe assez ample, ce qui éviterait de frotter sur les pansements qui couvraient les sutures. Avant tout, Eva s’occupa de retirer les perfusions, délicatement, apposant un pansement sur la petite plaie. Puis, elle utilisa la télécommande pour redresser un peu le dossier du lit.

- Est-ce que ça va ? Dis-le moi si tu as la tête qui tourne.

Puis, avec douceur, elle lui retira la blouse de chirurgie pour lui faire enfiler la robe.

- Comment tu te sens là ?

Un fauteuil roulant attendant près du lit. Elle ne la laisserait pas sortir de là en marchant. Dans son plan, Eva allait l’emmener jusqu’à l’extérieur où elles prendraient un taxi, puisqu’elle n’avait pas de voiture et faisait tout à pieds en général. Ce qu'elle redoutait cependant, c'était la venue des flics qui devaient prendre la déposition d'Ambrosia.

Eva je sais que c'est dur à entendre, peut être même à penser, mais je ne suis en sécurité qu'à deux moment. Soit quand le plus grand monde ignore ou je me trouve, soit chez moi avec au moins un garde du corps. La blonde soupira devant l'insistance de la doctoresse. Et c'est moi qui suis censé être la plus têtue des deux ? Tiraillé entre l'émotion et la logique elle trainait et laissait même le loisir de la discussion à l'humaine.

Mais que diable lui passait il par la tête !? Cela faisait cinq minutes qu'elle se retrouvait et déjà elle ramenait la reine des ombres à une insouciance qui ne lui était pas permise cette nuit. Le regard de la blonde changea un instant interrogatif, mais la crainte reprit le dessus. Le pire était que la jolie brune ne savait même pas ce dans quoi elle mettait les pieds. Peut être aurait elle dû s'effacer de la mémoire de la belle avec l'aide d'un vampire...

La situation actuelle était l'une des raisons pour laquelle Ambrosia évitait les humains non initié, mais surtout de s'attacher. Elle ne pouvait laisser le moindre mal arriver à son interlocutrice. Si tu me prête ton téléphone je peux appeler pour qu'on me- pour qu'on nous récupèrent... Le regard glacer qu'elle reçu de la brune suffit à la convaincre qu'elle perdrait plus de temps en discutaillant. Aphélios lui en voudrait surement de devoir mentir une fois de plus, mais il obéirait malgré tout.

La croquemitaine avait hésiter à impliquer Sanda, mais elle avait besoin de quelqu'un de plus calme et réfléchis. Quelqu'un dont la simple présence pouvait rassurer même ceux qui ne le connaisse pas. Le téléphone d'abord s'il te plait. Tout ce cirque était frustrant, devoir demander la permission et être reléguer à devoir se laisser faire. Elle passa un coup de fil rapide avec certaine directive qui pouvait être troublante sans en connaitre les détails.

Puis aussi docilement qu'il était dans ses cordes elle devint la poupée de chiffon de la brune. Pourquoi tu porte quelque chose d'aussi large ? Tu devrais te mettre davantage en valeur. Entre deux mouvements ou deux phrases la jeune femme tentait de cacher le tiraillement et la douleur que provoquait encore certain mouvements. Elle ne s'était pas faites loupé et elle ne se ferais pas prendre à baisser la garde de nouveau aussi facilement. A l'exception peut être d'Eva...

Je...Disons que...Dans l'entrebâillement de la porte se tenait le bras droit habillé sobrement, il les regardaient silencieusement et afficha un sourire en coin lorsque sa supérieur échangea un regard avec lui. Eva je te présente l'un de mes garde du corps et notre chauffeur pour ce soir, donne lui ton adresse. Avec plus de douceur qu'on l'en croirait capable il porta la blonde sans difficulté. Elle trônait comme une princesse dans ses bras paraissant encore plus désirable et fragile qu'à l'accoutumé.

Il croisèrent les flics dans le hall et si elle fit comme si de rien était elle reconnu celle qui était chargé de l'enquête et qu'elle détestait cordialement. Ils se hâtèrent de rejoindre la voiture et se mire en route sans attendre. Depuis l'arrivé de l'homme elle semblait bien plus froide et distante d'un coup, bien que son regard trahissait ses émotions lorsqu'elle posait les yeux sur le visage de celle installer à l'arrière avec elle. Le S.U.V remuait peu, pourtant notre célébrité était bien plus pale que d'habitude.

Ambrosia parlait de garde du corps qui assurait sa sécurité … Mais où était cette personne ce soir, alors qu’elle en avait eu réellement besoin ? Eva se garda de tout commentaire en ce sens, sa patiente avait déjà été bien assez éprouvée, mais la chirurgienne en voulait à cette personne qu’elle ne connaissait pas de n’avoir pas fait son boulot correctement et d’avoir ainsi mis en péril la vie de son ex.

- Je ne suis pas têtue, en l’occurrence là je suis seulement logique et je fais ce que j’estime être le mieux pour ta santé. Tu as toujours trop minimisé la prise de risque, Amb. Là, ce n’est pas un de tes concerts ou de tes tournages avec des cascades que tu tiens à faire toi-même. On parle de ta santé, de ta vie.

Et je ne me pardonnerais pas s’il t’arrivait quelque chose…

L’artiste trouva un compromis et Eva accepta de lui laisser son portable pour qu’elle puisse contacter une personne qui les emmènerait. C’était en effet la meilleure solution, bien que la plus optimale aurait été que la diva accepte de passer le reste de la nuit à l‘hôpital pour que ses constantes soient contrôlées de manière optimum.
Une fois fait, la chirurgienne s’empressa d’aller lui chercher des vêtements, en l’occurrence ce qui restait dans son casier en cas de « crise ». Elle aida ensuite sa beauté blonde à enfiler cette robe estivale ample et vaporeuse.

- Tu crois qu’à l’hôpital je pense à me faire une beauté ? C’est juste des fringues de rechange au cas où je doive me changer en vitesse. Tu serais étonnée de tout ce qu’on peut se recevoir dessus dans ce métier, plaisanta-t-elle en lui remettant une mèche de cheveux derrière l’oreille.

Ses beaux cheveux blonds souillés de sang et de poussière… Eva n’avait qu’une hâte, l’aider à se débarbouiller. Elle était aux petits soins pour elle, un peu plus qu’une patiente classique, parce que cette femme avait compté pour elle, elle l’avait véritablement aimée, et même si elle lui avait brisé le coeur et si une partie d’elle-même lui en voulait encore, ce soir, tout ce qu’elle voulait, c’était la sauver, et qu’elle aille bien. Alors qu’Ambrosia tentait de reprendre la parole, la présence d’un homme se fit sentir. Eva en aurait presque sursauté.

- Je vous ai pas entendu. Salut, marmonna-t-elle alors qu’Ambrosia faisait les présentations.

Et lui, il était où pendant ce temps ?

Elle regarda l’homme prendre Ambrosia dans ses bras, non sans un regard suspicieux, puis se leva pour leur ouvrir la marche, se débarrassant de sa blouse. Elle donna son adresse au grand brun et s’installa à l’arrière avec son ex, bouclant avec précaution sa ceinture et en retenant les sangles pour ne pas appuyer sur les points.

C’est une mauvaise idée, elle aurait dû rester… pourquoi j’ai cédé ? J’ai jamais rien su lui refuser…

Elle soupira tandis que le véhicule quittait l’hôpital et s’engouffrait en ville en direction de l’appartement d’Eva.
Le trajet, d’ordinaire court, parut durer une éternité tant la chirurgienne s’inquiétait du bien-être de l’artiste à ses côtés.

- ça va aller, lui répéta-t-elle, sans doute davantage pour se rassurer elle-même.

Ils finirent par arriver et Eva ouvrit la marche pour retenir la porte de l’immeuble, appeler l’ascenseur et finalement les faire entrer.

- Bon, c’est pas les palaces auxquels tu es habituée…

En effet, son appartement était petit, mais bien agencé. Un salon, une cuisine ouverte qui ne servait pas puisqu’Eva ne savait pas cuisiner, une chambre, une salle de bain. Basique.

- La chambre est par-là, indiqua-t-elle. Tu as besoin de repos, il faut que tu dormes.

Eva entra et baissa les stores pour éviter que les lumières de l’extérieur, et bientôt celles du jour, n’entravent le
repos d’Ambrosia.

Ambrosia était depuis longtemps devenue celle qui tient les rênes, celle à qui ont obéit et qu'on craint. Pourtant il y avait quelques exceptions comme Sanda ou Eva...Le temps lui même n'avait su effacer cette dernière qu'elle n'avait pourtant pas espérer retrouver aussi vite. Je ne remet pas en cause tes connaissance ou ton savoir faire, mais même à domicile je n'aurais eut aucun mal à m'assurer un suivit grâce à des connaissance.

Elle avait hésiter à employer le terme amis ou famille, car la brune devait se limiter à ce qu'elle savait de leur passé commun, inutile de l'impliquer davantage. La croque mitaine lui sourit au contact de sa main contre sa joue puis son oreille, toujours aussi douce et apaisante, son oasis de paix dans le chaos qui l'entoure. C'est vrai que tu es belle peut importe ce que tu porte, mais te sublimer te rend encore plus irrésistible. Une fois l'homme arriver tout s'accéléra.

Elle a connu pire vous savez, je sais que c'est frustrant de ne pas pouvoir lui tenir tête, mais maintenant que je suis là elle ne risque plus rien tant que je serais en vie. Il essayait d'apaiser l'inconnu avec eux, car si lui pouvait sentir ce relent de peur, nul doute que la doctoresse affamait davantage sa reine sans même le savoir. Une fois arriver et garé il la porta une fois de plus, sans même l'entendre râler comme elle l'aurait fait d'habitude ce qui le fit froncer les sourcils.

Le garde du corps l'installa dans le lit en délicatesse et se contint autant qu'il le pouvait. Eva tu peux nous laisser juste un moment ? Après c'est promis je me repose. Elle savait que la fin de sa phrase suffirait à la faire plier, en tout cas elle l'espérait fortement. Et s'il te plait ne lui fait pas une scène quand il sortira de la chambre, je ne lui ait pas laisser le choix pour aujourd'hui. Il croyait que je resterais sur le lieu du tournage...

Trois tête de mule réunis au même endroit...cela promettait surtout qu'elle devait faire attention à ce qu'elle disait dans les deux sens. Finalement , elle eut enfin un tête à tête d'abord avec Aphélios qui l'incendia en lui donnant un petit quelque chose à se mettre sous la dent sous sa forme actuel puisqu'une transformation risquait de faire sauter les points entre autre... Bien que peu ragoutant il joua les maman oiseau avec elle et comme si il avait anticiper les morceaux était particulièrement petit.

Elle avala rapidement sa maigre pitance sans mots dire sachant pertinemment qu'elle en entendrait parler une fois rentré au sein de la cabale. Il essuya les traces de sang fraiche du visage de notre blessée avant de sortir prétendant qu'Ambrosia voulait désormais lui parler seule à seule. De son côté Aphélios sortie de son sac des affaires au salon et sembla s'équiper classiquement bien que le calibre de l'arme à feu semblait un peu exagérer.

Le temps qu'Eva franchisse la porte la blonde était tomber dans les bras de Morphée semblant appeler la brune dans son sommeil. Il ne restait désormais plus que le gorille armé et la doctoresse. Pourtant malgré la différence de gabarit et d'arme c'était comme si la miss Cortez était prête à massacrer ce dernier. Pourquoi diable s'est elle laisser convaincre par le premier médecin venu d'aller dans un lieu pareil !? Une remarque faites pour lui même, mais qui visiblement fut entendu par l'intéresser..

Le pire était qu'il avait reçu l'ordre qu'il n'arrive rien non plus à la joueuse de bistouris génial! Pourquoi il la servait déjà ?

Passée la peur pour la vie d’Ambrosia, à présent que je l’avais soignée et qu’elle était, temporairement du moins, tirée d’affaire, le sentiment qui m’avait envahie était la colère. Je ne savais pas trop au début contre qui la diriger, évidemment contre ceux qui avaient fait du mal à celle qui avait tant compté dans ma vie, puis un peu contre elle pour s’être montrée imprudente, et enfin, quand je l’eus vu, contre son garde du corps. Que foutait-il pendant qu’Ambrosia était massacrée ainsi ? Les paroles de cet homme attisaient encore plus mon énervement, me faisant arborer une mine renfrognée.

Nous voilà arrivés chez moi, avec le monsieur Aphélios en question, pour ma plus grande joie… Je devais bien reconnaître qu’il était utile pour porter Amb’, mais il aurait été encore plus utile s’il l’avait convaincue de rester à l’hôpital, et encore bien plus utile s’il avait été avec elle, faisant son putain de boulot pour éviter cette beauté de se retrouver à l’hôpital et avoir besoin de mes soins.

Voilà à présent que la star me demandait un moment seule avec son garde du corps. Ce que ça m’énervait ! Mais je pouvais bien lui accorder ça, surtout qu’elle promettait ensuite d’être raisonnable. Bien. Et elle lui trouvait l’excuse que c’était elle qui lui avait demandé de la laisser. Je soufflai en hochant la tête et sortit de ma chambre. Je me rendis à la cuisine pendant qu’Aphélios et elle discutaient. Je me servis un verre d’eau que je descendis d’une traite, et en préparai un autre pour Ambrosia que je lui rapporterais ensuite. Le temps me parut long, je m’inquiétais, mais je vis enfin sortir le gorille. Munie du verre d’eau destiné à ma patiente, je m’avançai sans pour autant quitter des yeux le garde du corps. Une fois au chevet de la sublime blonde, je la vis endormie telle un ange. Qu’elle était belle. Je savais pourquoi elle avait fait fondre mon coeur des années auparavant. Et l’avait brisé ensuite. Aujourd’hui, malgré la petite rancoeur envers elle dont j’avais du mal à me défaire, tout ce que je voulais, c’était qu’elle guérisse. Je posai le verre sur la table de nuit et m’assit au rebord, caressant ses cheveux. Elle avait l’air si paisible soudain, comme si son visage n’avait jamais été meurtri par je ne sais quels coups.

- Je suis là, Amb, repose-toi, lui murmurai-je.

Soudain, j’entendis le mâle maugréer. J’eus une furieuse envie de lui assener une droite en plein milieu du nez, mais je ne voulais pas me briser la main, mon outil de travail qu servait à sauver des vies… Je me levai et allai dans l’encadrement de la porte.

- Je vois que le respect est une notion qui vous échappe.

Un lieu pareil… En plus il insultait mon appartement, le bougre ! Mais je ne devais pas tomber dans ce genre de bassesse. Je refermai la porte délicatement et avançai vers lui.

- Vous savez qui a pu lui faire ça ?

Au moins qu’il se rende réellement utile.