Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Partagez
 

 When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
avatar
Invité
Invité

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 EmptyLun 30 Déc 2019 - 11:23


When I get drunk
Ekaterina Kovalski & Anela D. Volkov



You take me home
Si le contact avec la jeune femme lui fit énormément de bien, Anela n’était pas assez bouffée par l’alcool pour ne pas se rendre compte que cela n’était pas tout à fait réciproque. Entre ses bras, elle sentit le corps tendu d’Ekaterina, le manque de souffle chaud sur son cou. La brune ne sut, néanmoins, pas de quelle manière elle devait interpréter cela et se contenta, très égoïstement, de serrer l’adolescente contre elle, parce qu’elle en avait besoin. Dans une autre situation, avec plus de sang dans les veines que d’alcool, Anela aurait sûrement été en mesure d’évaluer les indices, de les assimiler et de comprendre qu’il valait mieux mettre fin à cette étreinte et s’excuser. Peu importait la délicatesse de la brune, Ekaterina n’en voulait pas.

Néanmoins, ce n’était pas le cas et Anela reçut le refus de la brunette comme un poignard en plein cœur. Elle battit plusieurs fois des paupières, ses yeux noirs fixés sur la jeune femme. Non. Un simple non qui détruisait la chasseresse de l’intérieur. Comme si, au-delà de cette simple étreinte, c’était elle-même tout entier que l’on rejetait, dont l’on souhaitait se séparer. Anela avait besoin de contacts physiques pour se rappeler qu’elle était bien là, qu’elle existait. Mais Ekaterina ne voulait pas. Elle ne voulait pas qu’elle la touche. Machinalement, la chasseresse baissa les yeux sur ses mains, contempla ses doigts, ses ongles. Était-elle si sale ? La peau tachée, égratignée par la chute, elle méritait de retourner dans ses déchets, d’être jetée, à son tour, au coin du trottoir. Un mot, un non, encore un, et Anela pourrait s’y lancer d’elle-même.

La grande brune accusa le coup, sans ciller. L’alcool brûlait moins dans ses veines, s’évaporait, peu à peu, de son cerveau. Elle prenait conscience, un peu mieux qu’avant, du monde qui les entourait, du visage de son inconnue, de la nuit qui ne tarderait pas à laisser place au jour. Elle tenta de garder un air détaché, un sourire bienveillant aux lèvres, comme pour dire que ce n’était pas grave, qu’elle s’excusait. Mais aucun son ne voulait véritablement sortir de sa bouche. Le refus d’Ekaterina lui faisait plus de mal qu’elle ne voudrait l’avouer et Anela ne fut même pas sûre d’être capable de tenir debout si, sur un coup de tête, comme une évidence qui viendrait frapper sa tête brune, la jeune femme décidait de l’abandonner là, sur son bout de trottoir. Ce qu’elle aurait mieux fait de faire depuis le début, en somme.

Ekaterina reprit la parole. Elle n’aimait pas, disait-elle. La secrétaire garda son sourire et hocha un peu la tête. Elle comprenait. Elle ne toucherait plus à la peau blanche de l’inconnue. Peu importait son envie de le faire, de sentir la chaleur d’un autre à côté de la sienne, elle se retiendrait. Anela lâcha même le poignet de la brunette. Elle aurait voulu reculer d’un pas, aussi, pour rassurer Ekaterina, mais la peur de retomber au sol la maintint immobile. Si elle attendait encore un peu, un tout petit peu, elle pourrait faire un pas, puis un autre, sans craindre que ses jambes cèdent sous elle, qu’elle perde le contrôle de sa prothèse. Juste un petit peu.

« Ce n’est pas grave, ce n’est rien. Je ne te toucherai plus, rassure-toi. »

Le vent frais la fit frissonner et ramena à ses narines l’odeur entêtante des déchets, à côté desquels elles se tenaient toutes les deux. Pour donner plus de valeur à ses propos, Anela releva le menton, redressa le dos et fit un premier pas en avant, puis un autre. Sa démarche bancale, boiteuse, n’était pas due à l’alcool, mais bel et bien à cette prothèse figée, au bout de sa jambe coupée. De cela, la brune avait l’habitude. Elle se rapprocha donc du mur, posa une main dessus et fit quelques autres pas, un poil plus assurés, mais toujours en boitant. Au bout de trois mètres, la chasseresse se retourna vers Ekaterina et sourit.

« Tu vois, je me débrouille comme une grande. Tu devrais ren-… » (trer chez toi, maintenant, mais Anela refusait de laisser une âme charitable au milieu de la rue, sans pouvoir la remercier correctement.) « Tu sais quoi ? J’ai faim et il y a bien assez à manger pour trois, à la maison. Viens, suis-moi. »

Anela ne lui donnait pas vraiment le choix, dans son ton un poil autoritaire, mais elle n’allait pas lui courir après si Ekaterina refusait. La brune ne voulait pas lui faire du mal, ni la mettre mal à l’aise. Elle voulait simplement la remercier, au moins un peu, en lui offrant un repas chaud et le confort de sa maison, avant que l’aube ne pointe le bout de son nez. Ce n’était pas grand-chose, mais dans l’état où la chasseresse se trouvait, c’était tout ce qu’elle pouvait offrir à l’adolescente. Une fois que le brume dans son esprit se serait totalement levée, qu’elle aura eu bien le temps de culpabiliser, alors elle penserait à un véritable moyen de rembourser son ange gardien de la soirée.

« Tu viens ? demanda Anela, en reprenant sa marche vers la maison qui, heureusement, n’était pas très loin. »

Quoi que… étaient-elles seulement dans le bon quartier de la ville ? La brune, soudain, n’en fut pas certaine. Il faudrait marcher un peu avant de pouvoir se jeter dans un canapé pour décuver…

(c) ROGERS.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 EmptySam 4 Jan 2020 - 17:28


When I get drunk
Ekaterina Kovalski & Anela D. Volkov



You take me home
Ekaterina porta une main à ses lèvres pour supprimer la nausée qui lui serrait l’estomac. L’odeur des poubelles, le contact physique aussi soudain et violent, elle avait probablement arrêté de respirer aussi assez longtemps pour lui faire tourner la tête. Elle ne s’en rappelait pas. Elle ne s’en rappelait plus. Elle ne semblait pas lui en vouloir mais Katya se sentait tout de même coupable. Quelque chose dans son regard avait changé malgré son sourire. Une peine qu’elle ne voulait pas causer. C’était de sa faute à elle, parce qu’elle était brisée. Parce qu’elle ne savait pas comment agir comme une personne normale. Elle ne savait même pas ce qu’était la normalité à se point. Parce qu’elle était continuellement terrifiée. Elle ne savait plus ce que c’était de ne pas avoir peur, de ne pas vivre dans l’attente de la prochaine horrible chose qui allait lui arriver.

Anela essaie de la rassurer. Ekaterina sert les poings et acquiesce comme seule réponse. Elle aimerait être quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui peut réellement aider sans immédiatement repousser les autres. Son désir d’être autre chose était si puissant. La vérité, c’est qu’elle se détestait. Elle pouvait bien s’enrober d’autant de maquillage, d’étoffes couteuses, d’artifices, elle n’arrivait pas à se trouver jolie, intéressante ou même juste acceptable. La slave se dit que si elle faisait semblant d’être ce qu’elle voulait être assez longtemps, elle allait finir par le devenir, éventuellement. Fake it till you make it qu’ils disent. Au moins, maintenant, elle avait un travail., elle habitait quelque part, elle allait s’en sortir. Peut-être.

Katya s’approcha d’un pas, les mains levées lorsqu’Anela entrepris de commencer à marcher de manière bancale. Elle ne faisait pas confiance à ses jambes, enfin, à sa jambe et elle voulait éviter de devoir se glisser une nouvelle fois sous elle pour l’aider à se relever. Son cerveau ne l’accepterait probablement pas. Elle l’admirait encore plus maintenant qu’elle la voyait se porter, marcher sur avec la main sur le mur. Elle voulait être comme elle plus tard. Quand elle serait grande, quand elle serait complète. Elle devrait être une adulte maintenant, mais privée de son enfance, elle n’avait jamais eu le temps de découvrir qui elle était réellement. Elle voulait être le type de personne qui aidait les autres. Elle y travaillait fort. Anela ne termina pas sa phrase. Elle aurait refusé de rentrer de toute façon. Katya aimait penser qu’elle était le type de personne qui allait au bout des choses. Puis, une proposition. Elle avait faim. Elle n’avait pas d’argent. Elle ne mangeait pas beaucoup. Un repas. Dans une vraie maison. Avec une femme qu’elle admirait qui plus est.

« Okay. »

Dit-elle en suivant la russe, une main toujours levée, prête à la rattraper si elle tanguait trop d’un côté ou de l’autre. Aussi pour se protéger si elle venait à lui tomber dessus. Heureusement pour Ekaterina, ce n’était pas trop difficile de la suivre vu la vitesse à laquelle elle se déplaçait. Elle se mit pourtant à douter, et si c’était un piège? Est-ce que ça pourrait être un piège? Est-ce qu’elle pouvait l’emmener dans une autre prison?

« C’est où? Loin? »

Si ce n’était pas trop loin, elle pourrait probablement facilement se sauver, au moins. Elle espérait que ce ne soit pas à l’autre bout de la ville, qu’elle n’aurait pas des kilomètres à marcher pour retourner au refuge au petit matin. Mais elle avait si faim. Elle avait promis de ne plus la toucher, ce n’était certainement pas un piège, elle se sentait mal de penser ça.

« Pourquoi trois? »

Elles n’étaient que deux pourtant? Non? Qui était à la maison? Est-ce que cette personne était dangereuse? Est-ce que c’était réellement un piège? Peut-être que c’est ce qu’elle faisait. Elle avait entendu parler de ses femmes qui attiraient d’autres femmes dans des cercles de trafic humain. Est-ce qu’elle allait se faire vendre encore dans le seul espoir de pouvoir peut-être manger? Sa respiration se fait un peu plus rapide. Elle refuse d’avancer plus, elle commence même à reculer un peu. Et si elle s’était trompée?

(c) ROGERS.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 EmptyVen 10 Jan 2020 - 11:24


When I get drunk
Ekaterina Kovalski & Anela D. Volkov



You take me home
Anela ne digérait pas vraiment le refus qu’elle venait d’affronter, mais elle respectait les besoins d’Ekaterina et jura de ne plus la toucher sans son consentement. La brune n’était pas quelqu’un de mauvais, elle pensait toujours aux autres avant elle-même. Toute sa vie, elle l’avait vécue pour aider son prochain, au mépris total de sa propre vie. Peu importait ce qu’elle voulait, elle, au plus profond d’elle-même. Elle se devait de protéger les autres, de leur permettre de vivre tranquillement, à l’abri du danger. Néanmoins, c’était bien la première fois qu’Anela était, elle-même, le danger pour quelqu’un. Cette nouveauté se planta dans son cœur et lui fit serrer le poing, contre son mur. Peut-être était-elle un danger pour tout le monde, mais ne venait-elle de s’en rendre compte qu’à l’instant. Cela ne l’étonnerait pas. Depuis son « accident », elle ne faisait rien comme il le fallait. Elle s’était trompée tant de fois déjà… Combien de personnes allait-elle sacrifier avant d’accepter sa fatalité ? Anela n’était pas quelqu’un de bien.

Ce constat lui fit, étonnamment, presque du bien. La brune s’était habituée, depuis le temps, à ses pensées noires, son défaitisme constant. Cela la poussait dans une sorte de « zone de confort » qui la mettait un peu trop à l’aise. Elle s’y lovait et n’en bougeait plus, persuadée qu’il n’y avait, de toute façon, rien à faire, qu’elle ne pouvait rien faire. Bien calée dans ses ténèbres, elle n’attendait que le moment où, enfin, la porte s’ouvrirait pour la nimber de lumière et une silhouette apparaîtrait sur le seuil pour lui tendre la main. Un constat qui, lui, lui plaisait beaucoup moins, car il avouait au monde entier combien la chasseresse était dépendante de son entourage, incapable de se gérer elle-même. Elle avait besoin des autres pour survivre, mais personne n’avait besoin d’elle. Une dure réalité qui la retranchait, inévitablement, dans ses ténèbres et la forçait à repousser la lumière.

La main d’Ekaterina, levée à son attention, allait dans ce sens également. Anela la voyait, du coin de l’œil, et faisait mine de rien, mais cela la blessait. Elle sentait la douleur s’enfoncer dans son cœur, lui hurler au visage qu’elle n’arrivait même plus à marcher seule, qu’elle avait besoin d’aide. Alors comment pouvait-elle oser croire qu’elle pourrait, un jour, redevenir une chasseresse digne de son sang, digne des Loups ? C’était ridicule. Cela n’arriverait jamais. Elle n’était plus une enfant avec du potentiel. Elle était une femme ratée, amputée, écrasée, cassée. Elle ne pourrait jamais se relever. Elle n’en avait pas la force et sa détermination ne suffirait pas.

Néanmoins, c’était tout ce qui lui restait, à Anela, cette détermination qui faisait bouillir ses veines. Alors, elle releva le menton, reprit plus de contenance et continua d’avancer, alors qu’Ekaterina acceptait de la suivre jusque chez elle. La main qu’elle glissait sur le mur n’était plus là que pour la retenir, au besoin, mais ne la tenait plus en équilibre. Concentrée sur sa route, la secrétaire retrouvait sa démarche habituelle, son rythme, son assurance. Cette attitude qu’elle adoptait, au quotidien, pour affronter les regards de la ville sur son boitillement ou, pire, directement sur les prothèses qu’elle exhibait, parfois, comme un trophée, sa fierté. Ce qui était, pourtant, très loin de la vérité.

« Eh bien, nous sommes dans le nord de la ville et j’habite à Downtown… une vingtaine de minutes, peut-être, si on accélère un peu ? J’ai du mal à me rendre compte de la distance. »

Anela avait, surtout, encore un peu de mal à garder son esprit parfaitement lucide. Il restait de l’alcool, là-dedans, qui embrouillait ses pensées et ne lui permettait pas de réfléchir comme elle l’aurait fait, en pleine possession de ses moyens. C’était, néanmoins, beaucoup mieux que tout à l’heure, alors qu’elle s’effondrait dans les ordures de la ville. Une amélioration qui lui permit d’entendre qu’Ekaterina ne la suivait plus. La brune s’arrêta et se tourna vers la brunette, les sourcils froncés d’inquiétude. Était-elle en train de reculer ? Anela avait-elle dit quelque chose qu’elle n’aurait pas dû ? Qu’avait pu subir Ekaterina pour agir ainsi ? Cette question-là réveilla au fond d’elle le brasier de sa haine. Avait-on osé faire du mal, beaucoup de mal, à l’adolescente ? Si Anela savait… elle serait capable d’aller chercher les responsables en enfer pour les y jeter à nouveau elle-même.

« Je… euh… j’ai un colocataire, avoua-t-elle, sans trop savoir de quelle manière rassurer la slave. Un Russe, comme moi. Il y a des chances pour qu’il ne soit pas là ou qu’il dorme encore. C’est quelqu’un de profondément gentil. Et, même s’il essayait quoi que ce soit à ton encontre, je jure sur ma vie que je ne le laisserai pas faire. » (Le regard d’Anela se fit un peu dur, pour appuyer ses propos, même si elle doutait qu’Alexei soit capable d’une chose pareille.) « Mais si ça te fait trop peur, je comprends, je ne te forcerai pas à me suivre. Je peux toujours te mener dans un diner, si tu préfères. Tant pis pour la douche, ça attendra. »

La chasseresse n’était plus à ça près et n’aurait pas honte de se présenter dans un diner, dans cette tenue, avec une drôle d’odeur accrochée à ses vêtements. Il ne restait plus qu’à Ekaterina de choisir ce qu’elle préférait faire.

(c) ROGERS.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 EmptyLun 20 Jan 2020 - 1:49


When I get drunk
Ekaterina Kovalski & Anela D. Volkov



You take me home
La russe se transforma devant ses yeux. Laissant tranquillement tomber le mur pour se redresser, se déplier dans toute sa splendeur. Ekaterina avait de la difficulté à détourner son regard de cette mutation fantastique qui se déroulait sous ses yeux. Certes, elle n’avait jamais vu de garou ou d’animorphe ou même de sirène, elle n’en connaissait même pas l’existence. Ce qui faisait d’elle une jeune femme des plus impressionnable. La démarche de son interlocutrice se transforma sous ses yeux à chacun de ses pas et bientôt, elle laissa tomber sa main le long de son corps, la bouche entre-ouverte et les sourcils froncés sous la surprise qui se dévoilait devant elle. Est-ce qu’Anela avait réellement besoin de son aide au final. Elle était beaucoup plus spectaculaire maintenant qu’elle ne l’était lorsqu’elle pleurait dans les poubelles.

Si la détermination d’Anela la poussait à continuer, Ekaterina ne pourrait mettre le doigt sur ce qu’il l’avait gardé en vie. Le choix inverse ne s’était jamais présenté dans son esprit. Elle ne s’était jamais dit pouvoir achever sa douleur elle-même. Mettre fin à son existence pour arrêter de souffrir. Autant certains étaient continuellement en mode autodestruction, elle, elle ne connaissait rien d’autre que la survie. Elle avait subi des années d’abus, toute sa vie en fait, juste pour ne pas finir comme une inconnue dans une morgue sans que personne ne vienne jamais réclamer ses restes. Elle ne voyait pas cela comme une victoire contre sa douleur mais bien comme l’ultime échec. Elle voulait exister, ne serait-ce que pour une poignée de personnes.

Son instinct de survie était d’ailleurs le coupable de son immobilité. L’ukrainienne s’était arrêtée net sur son chemin, refusant d’aller plus loin avant de ne savoir ce qui l’attendait dans cet appartement. Une autre prison? D’autres viols? Encore de la douleur? Elle était coincée dans une spirale d’atrocités probable sur ce qu’un peu trop de confiance et d’admiration pourrait lui faire. La brune l’écouta tout de même. Elle prenait de grandes respirations, essayant du mieux qu’elle le pouvait d’empêcher son cerveau de partir dans un endroit suffisamment sombre qu’elle n’arriverait probablement pas à sortir.

« Coloc… »

Répéta-t’elle sous son souffle pour écrire de manière permanente ce mot dans son cerveau. Son regard se tourna brièvement vers le sol. Elle ne voulait pas aller au resto parce qu’elle avait promis à Anela de la raccompagner jusque chez elle. Elle l’avait fait se relever sur cette promesse. Et elle se trouvait là, devant elle, les yeux secs, se tenant avec toute l’assurance que Katya voudrait aussi avoir un jour. Elle avait toute cette allure qu’elle lui jalousait, même lorsqu’elle était dans les poubelles. Elle avait vu au travers de sa faiblesse parce qu’elle avait été métaphoriquement dans les poubelles à pleurer seule tant de fois avant. Anela s’était relevé, pour ajouter à l’image et au fantasme de grandeur qu’avait la slave.

« J’apporte chez toi. J’ai promis c’est tard pour l’idée de changer. »

Elle gesticulait, voulant montrer d’un geste circulaire du doigt le temps qui avançait et qui ne reculerait plus. Elle avait donné sa parole, en fait. Elle voulait montrer à sa nouvelle idole qu’elle était fiable. Elle la regardait avec des étoiles dans les yeux mais son visage dur racontait une toute autre histoire. Elle retourna sa main gauche pour mettre sa paume vers le haut et toucher le creux de celle-ci avec son index droit.

« J’attends dehors pour manger. »

Elle s’arrêta là, ne sachant plus trop comment dire qu’elle entrerait peut-être si le fameux coloc n’était pas là. Elle ne se permettrait pas d’entrer s’il dormait, de peur de la probable baffe qu’elle se prendrait s’ils venaient à le réveiller. On lui avait promis protection souvent sans que cette protection ne s’applique réellement. Elle n’y croyait plus trop. En fait, elle ne pouvait juste plus se permettre d’y croire, qu’importe l’admiration qu’elle avait pour la femme devant elle. Ekaterina mis un pied tremblant devant l’autre, ne contrôlant plus réellement son corps sous le stress qu’elle vivait. Elle voulait montrer qu’elle était forte aussi.

(c) ROGERS.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 EmptyJeu 23 Jan 2020 - 10:43


When I get drunk
Ekaterina Kovalski & Anela D. Volkov



You take me home
Anela essayait de paraître forte devant les autres, de prouver qu’elle n’avait besoin de personne pour vivre, qu’elle n’avait jamais eu besoin de personne pour le faire et que cela n’avait pas changé avec son accident. Elle ne voulait pas laisser le monde croire qu’elle était dépendante, qu’elle ne pouvait pas assumer sa propre vie toute seule, qu’elle avait besoin d’une sorte de tuteur, de… mentor. Cette pensée lui fit pincer les lèvres. Elle l’avait fui pour cacher à quel point sa présence lui était nécessaire. Pour essayer de le persuader qu’il pouvait la lâcher, qu’elle pouvait continuer seule. Elle n’arrivait plus à s’en convaincre elle-même, mais la chasseresse espérait sincèrement que le mécanicien tombait dans le panneau. Elle ne voulait pas le retrouver sur le seuil de sa porte. Comment pourrait-elle s’empêcher, sinon, de retomber à terre comme elle venait de le faire et de prouver qu’elle ne pouvait pas se gérer seule ?

C’était ce besoin de paraître indépendante qui la poussait à reprendre son allure naturelle, son dos droit, ce boitillement léger au bout de cette jambe figée. Même son regard se fit plus autoritaire, mais ses yeux n’oubliaient pas les larmes qui n’avaient pas su laver le sang sur ses mains, la crasse sur ses joues. Ses paupières lui semblaient trop lourdes et elle savait, sans les voir, que ses yeux devaient être brillants, prêts à se décharger d’une nouvelle vague salée. Néanmoins, faire mine de rien était l’une de ses spécialités, alors Anela se contenta de fixer Ekaterina, qui n’avançait plus, avec ce regard humide qui, pourtant, essayait de paraître solide.

L’éventualité de croiser son colocataire ne semblait pas plaire à la brunette. Anela ne voulait pas mentir à la jeune femme, pas après qu’elle soit restée à ses côtés pour la sortir de ses poubelles, pour l’aider à avancer quand elle voulait seulement creuser, creuser et creuser encore pour que plus jamais personne ne puisse la retrouver. Néanmoins, la brune ne savait pas comment rassurer Ekaterina. Alexei était un peu comme Anela, d’une gentillesse qu’il ne pouvait pas feinter, mu par une quête qui, même si la chasseresse avait du mal à la comprendre, était attendrissante. Elle se surprenait presque à souhaiter qu’il réussisse à retrouver sa famille et que ses demi-frère et demi-sœur acceptent de l’avoir à leur côté. C’était quelqu’un de bien, elle n’en doutait pas. Mais elle savait aussi qu’aucun des mots qu’elle pourrait offrir à la slave ne la rassurerait sur son colocataire.

Alors elle pinça les lèvres plus fort et se demanda ce qu’elle pouvait faire pour qu’Ekaterina ne se sente pas en danger. Car la chasseresse ne s’y trompait pas. Elle connaissait trop le danger, le regard des personnes qu’elle avait sauvées, autrefois, les mimiques de leur corps, les réflexes instinctifs de celui qui a peur pour sa vie. Trop pour ne pas le voir chez son interlocutrice, pour ne pas se rendre compte de cet instinct de survie qui la poussait à s’arrêter au milieu de la rue, à ne plus savoir si elle devait continuer d’avancer ou partir en courant. Anela hésita. Une partie d’elle, obscure, encore sous le coup de la honte et des larmes, voulut lui crier de fuir pendant qu’il en était encore temps. Une partie d’elle, brûlante, réveillée par un feu puissant qui brûlait tout sur son passage, lui murmura de tendre la main et de la prendre sous son aile, de la cacher au monde pour que plus personne ne lui fasse de mal.

Anela se contenta de sourire, un grand sourire chaleureux, puisant dans cet instinct maternel qu’elle ne pourrait jamais renvoyer à son propre enfant, persuadée que ce bonheur n’entrerait pas dans sa vie. Un beau sourire qui effaça les dernières traces de son désespoir, sur ses joues, et lui donna envie de serrer la jeune femme dans ses bras. Ce qu’elle ne fit pas. Ce qu’elle ne ferait plus. Anela avait compris la leçon et elle respectait les préférences d’Ekaterina.

« Ne te force pas, si tu as peur, dit-elle, d’une voix douce. Je ne te forcerai pas à me suivre, ni à manger avec moi. Tu es libre de tes choix, Ekaterina. Ne laisse personne te dire le contraire, d’accord ? Si tu as peur, tu peux me laisser là, je comprendrai, je ne t’en voudrai pas. Crois-moi, je trouverai le chemin seule et demain, tout ceci sera oublié. La chute, évidemment, pas toi. »

En effet, il était hors de question pour la brune d’oublier quoi que ce soit concernant la bonne âme qui avait accepté de la sortir des poubelles, alors même que n’importe qui d’autre l’aurait laissée là. Maintenant que la chasseresse s’était attachée à la bonté d’Ekaterina, elle souhaitait beaucoup de courage à celui qui oserait s’en approcher d’un peu trop près avec l’intention de lui faire du mal. La vengeance de la Louve serait terrible et aucune excuse ne l’empêcherait de faire regretter ce genre de choses à ceux qui étaient assez fous pour se croire tout permis.

« Personne ne mangera dehors, répondit-elle, de manière catégorique, avec un regard légèrement autoritaire. Et je jure sur ma vie que personne ne pourra te faire le moindre mal dans ma maison. S’il faut jeter mon colocataire dehors, je le ferai. C’est moi qui décide, je fais ce que je veux chez moi. Et je veux que tu ne t’inquiètes de rien ni personne. »

Cette fois, Anela tendit la main à Ekaterina, mais ce n’était pas une invitation à la prendre. La chasseresse avait très bien compris que la brunette ne voulait pas être touchée, alors elle ne la toucherait plus. Sa main était une invitation à la suivre, à se tenir à ses côtés plutôt que de rester derrière. Une main ferme, prête à défendre la jolie slave, qui ne tremblait déjà presque plus à cause de l’alcool que son sang de chasseresse évacuait de son cerveau, de ses organes. Face à la détresse de la jeune femme, Anela se devait d’être un roc, même si son cœur pleurait encore dans les poubelles, elle savait l’oublier et se concentrer sur l’essentiel : garder sain et sauf ses protégés.

« Suis-moi si tu le souhaites, personne ne t’y oblige. Mais si tu préfères partir, alors retiens bien ça : si tu as besoin de quoi que ce soit ou si tu es en danger, viens me trouver au Spring Brake, un garage dans le nord de L.A. ou au [insérer adresse], chez moi. Tu as bien compris ? C’est la moindre des choses que je puisse faire pour te remercier de ton aide, ce soir. »

(c) ROGERS.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 EmptySam 1 Fév 2020 - 15:11


When I get drunk
Ekaterina Kovalski & Anela D. Volkov



You take me home
Peur. Ce mot. Elle ne voulait pas avoir peur. Elle ne voulait pas que les gens sachent qu’elle avait peur. Elle ne voulait plus qu’on ne lui attribue ce sentiment. Elle serra les poings alors qu’Anela lui expliquait qu’elle n’avait pas à rester si elle avait peur. Le problème, c’est qu’Ekaterina ferait n’importe quoi pour montrer qu’elle n’était pas une victime, qu’elle n’avait plus peur. Son corps, cependant, n’était absolument pas du même avis qu’elle et réagissait contre sa volonté. Son esprit partant de lui-même dans les endroits les plus sombres de son cerveau et parfois, même si la situation n’était pas dangereuse, elle était plongée si loin dans les flashbacks qu’elle n’arrivait même plus à différencier ce que son esprit la forçait à voir et ce qu’il se déroulait réellement devant ses yeux. Elle mâchouilla sa joue, pensive.

« J’ai promis. »

Dit-elle de nouveau avant qu’Anela ne lui explique que personne n’allait manger dehors. La promesse de nourriture était aussi quelque chose qui alimentait son désir de raccompagner la femme chez elle. Elle crevait d’un bon repas chaud. Au refuge de Monsieur Belvin, elle attendait d’habitude que la majorité des gens aient fini de manger avant d’aller prendre sa part. Il en restait toujours peu, ce n’étais jamais chaud, mais au moins elle mangeait un peu. Elle disait beaucoup de mots, la russe. Elle parlait beaucoup mieux anglais qu’elle. Ekaterina saisit l’essence de ce qu’elle lui disait. Une promesse de protection contre son coloc mais ne comprit pas les petites nuances. Elle avait vite perdu le fil parce qu’elle parlait juste un peu trop vite. Elle regarda la main tendue vers elle. Elle crevait de faim. Elle avait froid aussi. Elle avait envie de faire confiance. Elle avait envie de se dire que des bonnes âmes, il n’y avait pas que Lucas qui en avait une.

Elle avança doucement, comme un animal apeuré que l’on voulait domestiquer. Le renard et le petit prince en version accéléré qui se déroulait en pleins milieu de Los Angeles en pleine nuit. Moins romantique, moins joli, mais le résultat restait le même. Anela était en train d’apprivoiser la biche effrayée qu’était Katya. La jeune slave, comme dans l’histoire, apprenait des bruits différents des autres. Les pas d’Anela ne lui donnait pas envie de s’enfuir. Elle appréciait l’irrégularité de ceux-ci. Elle évita tout de même la main tendue. Elle n’était pas prête et continua la route vers la maison d’Anela.

« Pourquoi tu pleures? »

Parce qu’il n’y avait aucunes raisons pour qu’une femme grande et forte comme elle ne pleure dans les poubelles. Ekaterina voyait un peu Anela comme une superhéroïne. Quand on était aussi puissant, quand on avait cette allure-là, elle ne voyait pas de raisons de pleurer. Elle se mouvait dans le monde comme si rien ne pouvait l’atteindre alors qu’il n’y avait à peine quelques minutes, elle n’arrivait même pas à se lever. La brunette ne comprenait pas comment on pouvait être toute ça et se laisser atteindre suffisamment pour s’effondrer dans une ruelle aux petites heures du matin. Cela ne faisait aucun sens pour elle. Elles passèrent une rue, Ekaterina pointa la fin de celle-ci, un petit rayon de bonheur traversant momentanément son regard.

« J’ai ami là-bas. »

Elle pointait le foyer pour jeunes d’où elle avait été chassée puis recueillie par Lucas. Sauvée de la rue et des dangers que celle-ci représentait pour les jeunes femmes déjà brisée comme elle.

« Il euuuuhhhhh… me apprends anglais. »

Dit-elle en gesticulant pour se faire comprendre. Sous son épaisse armure se cachait une jeune femme expressive. Elle était incapable de cacher ses émotions et si on lui laissait assez de place, elle se mettait à converser de toute et de rien. Katya avait ce désir de normalité, de pouvoir avoir une discussion mondaine autour d’un café. Une conversation qui ne tournerait pas autour des traumas et des blessures psychologiques de l’un ou de l’autre. Elle ne s’imaginait pas que tout le monde avait mal de son passé à sa propre manière.

(c) ROGERS.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 EmptyVen 7 Fév 2020 - 10:36


When I get drunk
Ekaterina Kovalski & Anela D. Volkov



You take me home
On lui avait déjà reproché, à Anela, de s’attendrir trop vite, d’accorder sa confiance trop facilement. Elle s’en fichait. La brune savait que son sang ne lui mentait pas, que son instinct avait, le plus souvent, raison. Jusque là, elle n’avait pas eu à se plaindre de la confiance qu’elle avait accordée à ceux qu’elle aimait, ceux qu’elle voulait protéger. Aucun d’eux ne l’avait trahie, aucun d’eux ne le ferait. Elle le savait. Elle le sentait. Alors, c’était sans vraiment trop d’hésitation qu’elle rangeait la jeune Ekaterina dans le même lot, qu’elle refermait ses bras autour d’elle et la serrait contre elle, avec tous les autres, en se jurant de retrouver la puissance nécessaire pour tous les protéger du monde. La Louve avait trop été habituée à avoir une meute pour passer à côté d’une femme comme la brunette et ne lui jeter qu’un regard en coin, comme n’importe quel humain l’aurait fait. Elle, elle était une chasseresse, elle se devait de protéger ceux qui le méritaient.

Que la jeune slave entre si facilement dans la catégorie de ses protégés pouvait paraître étonnant, pour d’autres. Pas pour Anela. Elle avait adopté Lucas presque à l’instant où ses yeux s’étaient posés sur le blondinet. Cette pensée, inévitablement, lui fit un peu mal au cœur. Négligeante, la Russe avait perdu son filleul et ne savait pas quoi faire pour le retrouver. Il lui manquait, tout comme ses parents lui manquaient. Mais si elle avait l’espoir de pouvoir retrouver Lucas, la brune avait appris la mort d’Eva et Tom, et ne s’en était jamais vraiment remise. À n’en pas douter, elle avait eu sa part de responsabilité dans cette mort prématurée du plus beau couple qu’elle ait jamais côtoyé.

Anela préféra chasser les souvenirs de son filleul de son esprit ou elle retomberait, aussitôt, dans ses poubelles pour pleurer sur sa disparition. Ekaterina décida de reprendre le pas et la brune la regarda faire, un sourire aux lèvres, sans dire un mot. Elle fut attendrie par la promesse que l’humaine prenait tant au sérieux et aurait aimé lui dire que ce n’était pas grave, qu’elle n’était pas obligée de le faire à cause de cela. Néanmoins, Anela n’en fit rien et se contenta de la suivre, de ses pas irréguliers, en espérant presque que la brunette ne change pas d’avis. Elle se sentait un besoin presque vital de prendre soin de celle qui venait de la sortir des poubelles. Elle savait qu’un repas ne suffirait pas, mais elle ne s’arrêterait pas là. Il était trop tard, désormais, pour Ekaterina, de lui filer entre les doigts. Qu’elle le veuille ou non, la chasseresse serait là pour l’aider à avancer, pour la protéger et essayer, autant que possible, d’effacer cette peur qui vibrait dans son corps tout entier, malgré la détermination de son esprit de battante. Au fond, Anela se voyait un peu, en elle.

« Pourquoi je pleure ? » (Anela papillonna des yeux, prise au dépourvu, puis laissa échapper un petit rire amusé.) « Parce que j’ai un peu, juste un peu promis, trop bu. Ne crois pas ceux qui te disent que l’alcool permet d’oublier, c’est faux. Je n’ai rien oublié et regarde dans quel état je suis, maintenant. »

La brune grimaça, dégoûtée, elle-même, par sa tenue tachée par la rue, par l’odeur de l’alcool qui lui collait encore au corps, par ses pas qui n’étaient toujours pas assurés comme à leur habitude, mais influencés par les derniers grammes d’alcool dans son sang. Depuis le temps qu’Anela trouvait, parfois, refuge dans une bouteille, elle savait pertinemment que cela ne l’aidait en rien à oublier ses problèmes. Être saoule ne la rendait pas plus confiante en elle, au contraire. Elle finissait souvent en boule dans un coin, à attendre que l’on vienne la chercher. Pourtant, cela ne l’empêchait pas de continuer, de boire et boire encore, comme si cela pouvait changer quoi que ce soit à sa vie ratée.

« Oh… laissa-t-elle échapper, en tournant les yeux vers le foyer. »

Anela savait que son petit Lucas devait se trouver dans un lieu comme celui-ci, sans se douter qu’il s’agissait, justement, de l’ami d’Ekaterina. Pour elle, le blond était resté autour de Santa Maria et elle n’imaginait pas un seul instant qu’elle le croiserait, plus tard, juste devant son garage. Elle posa donc un regard attristé sur le bâtiment, essayant d’imaginer le quotidien de ces enfants qui n’avaient plus de parents pour s’occuper d’eux. Au fond, la chasseresse arrivait à comprendre la solitude que l’on pouvait ressentir, dans ce genre d’endroits. Elle avait passé une grande partie de sa vie sans sa mère, à courir après une nourrice qui n’avait jamais réussi à combler ce manque, dans son cœur. Heureusement pour elle, Diane n’était pas morte, à l’époque, et l’avait récupérée à ses dix ans, pour commencer à l’entraîner. Ce n’était pas vraiment la relation mère/fille qu’elle avait espérée, mais elle savait que c’était mieux que ce que les enfants de ce foyer connaîtrait, alors elle ne s’en plaignait pas.

« C’est gentil de sa part, apprécia-t-elle, d’un hochement de tête. Et tu t’en sors très bien. Si tu veux, je peux me procurer quelques livres, pour t’aider à apprendre. Ne t’inquiète pas pour le prix, je suis très bien payée. Presque trop, mais chut, il ne faut rien dire au patron. »

La brune offrit un clin d’œil complice à Ekaterina, alors qu’elle s’efforçait de parler un peu moins vite, consciente des difficultés de la slave. Elle-même avait appris l’anglais dès son plus jeune âge, avec sa mère, alors elle était aussi à l’aise dans l’une et l’autre langue.

« J’ai une proposition pour toi. Qu’est-ce que tu dirais d’un bon bain chaud, pendant que je te prépare un truc ? Ca te fera du bien et ça évitera que tu me regardes faire la guerre à la cuisine. »

Anela se débrouillait mieux, derrière les fourneaux, qu’elle ne le laissait supposer, mais il était vrai qu’elle n’était pas la plus douée en la matière. Au moins, même si elle avait tendance à en mettre partout, ce qu’elle faisait était, généralement, mangeable. Ou du moins l’espérait-elle pour Ekaterina, consciente qu’elle s’était peut-être juste habituée à manger des plats pas vraiment bons…

(c) ROGERS.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 EmptyDim 23 Fév 2020 - 23:41


When I get drunk
Ekaterina Kovalski & Anela D. Volkov



You take me home
Elle savait que l’alcool ne permettait pas d’oublier. Elle savait aussi ce que l’alcool pouvait faire aux gens. Les transformer en animaux, pire même. En monstres. Elle se refusait elle-même cette échappatoire, le voyant comme une excuse pour devenir des personnes exécrables, pour blesser et pour n’avoir aucun remords le lendemain. Elle avait vu et subit ce que l’alcool pouvait faire, mais elle ne voyait pas le même genre de comportement chez Anela. Ekaterina ne pouvait se douter que l’autodestruction avait plusieurs visages. Celui de la femme à ses côtés avait celui de la détresse, de la douleur. Elle la regarda l’air compatissant avant que son regard ne croise le foyer où elle avait habité le temps de se trouver autre choses, d’autre ressources qui ne la rendaient pas dépendante d’un jeune homme de son âge et à la merci de la police qui l’a renverraient chez elle si elle se faisait prendre à loger illégalement à cet endroit. Quoi qu’elle doutât tout de même de la légalité de sa position actuelle.

Le regard d’Anela se fit triste à nouveau. Des millions de questions se bousculèrent dans son esprit et elle aurait bien voulu lui demander plus de détails sur ce changement soudain à la mention de quelque chose de tout à fait anodin. Peut-être qu’elle avait perdu quelqu’un. Peut-être qu’elle avait eu un enfant et qu’elle avait dû le laisser dans un endroit du genre. Elle se demandait pour la première fois si ses parents, s’ils étaient encore vivants, avaient ce même pincement au cœur lorsqu’ils passaient devant un orphelinat. S’ils avaient le même regard triste que la russe avait. Probablement pas, se dit-elle sans plus de tristesse ou d’émotions que ça. Elle avait fait le deuil d’une famille depuis bien longtemps, loin de penser qu’Anela la prendrait sous son aile. Elle fit un mince sourire à la proposition, levant les yeux vers sa nouvelle amie.

« Je veux bien les livres. »

Parce qu’elle n’avait pas d’argent pour elle-même s’en procurer et ne pouvait pas mettre cette charge sur le dos de Lucas. Elle avait besoin de s’instruire du mieux qu’elle le pouvait. Son anglais lamentable ne la laisserait probablement pas survivre bien longtemps dans Los Angeles. Katya rigola doucement, pinçant son index et son pouce ensemble et le passant d’une commissure à l’autre de ses lèvres pour signifier qu’elles étaient scellées alors qu’Anela lui faisait un petit clin d’œil. Ce n’était certainement pas la voleuse qui allait dénoncer ce genre de choses. Elle n’avait pas eu de telle complicité avec… enfin avec presque personne. Il y avait Lucas. Les deux ne se parlaient pas beaucoup mais leur compréhension l’un de l’autre dépassait largement les mots.

« Les gens. Ils parlent à moi russe. Toute le fois! Il faut apprendre. Je comprends pas russe. »

Dit-elle, choquée. Son émotions se perdait cependant alors qu’elle cherchait ses mots entre chacune des très courtes phrases qu’elle prononçait.

« Je comprends anglais comme ça. »

Elle dit un signe, balançant sa main plate dans les airs, voulant montrer qu’elle ne comprenait pas très bien mais probablement mieux que le russe.

« Un bain? »

Dit-elle, surprise. Elle n’avait jamais pris de bain, seule. Encore moins chez des inconnus. Elle réfléchit un instant. Portant sa main expressive à son menton. Ekaterina en avait envie mais ne savait pas comment elle réagirait, nue, vulnérable, chez une étrangère. Si ce n’était qu’Anela, ce serait probablement autre chose. Elle voulait tellement lui faire confiance. Mais il y avait encore ce fameux coloc, cette ombre sur la confiance qu’elle lui portait. Elle retourna son regard sur son chemin, mesurant le risque de se dévoiler.

« Si coloc pas là. »

Finit-elle par dire, son ton ayant baissé en un chuchottement.

(c) ROGERS.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 EmptyLun 2 Mar 2020 - 17:41


When I get drunk
Ekaterina Kovalski & Anela D. Volkov



You take me home
Anela ne mentait pas, en proposant à Ekaterina de lui trouver des livres pour l’aider à apprendre la langue. Ce que la brunette ne savait pas, en revanche, c’était le côté, bien caché mais bien présent, extrême de la Russe. Elle voulait véritablement aider celle qui l’avait sortie de son trou et, pour cela, elle était prête à tout. Même dévaliser une librairie, s’il le fallait. Peut-être bien que la jeune slave se retrouverait avec plus de bouquins que son logement ne pouvait en contenir. Ce qui n’était pas gênant, en soi, puisqu’à ce moment-là, Anela lui proposerait de les garder chez elle. Si la chasseresse arrivait à apprivoiser Ekaterina, ce dont elle gardait espoir, elle espérait bien que la brunette vienne passer quelques fois chez elle. La maison était sécurisée et plus ou moins calme (pour le moment), propice aux études. C’est ce qu’elle aimerait croire, en tout cas, pour se rassurer sur la possibilité de ne pas en faire trop. La bibliothèque, dans le salon, avait bien besoin de se remplir de livres et si Ekaterina les épluchait sur place, ce serait plus pratique pour elle. Voilà. Ce n’était absolument pas un kidnapping.

La brune glissa ses yeux sombres sur la brunette et fronça un peu les sourcils. Elle-même avait parfois tendance à laisser échapper des mots russes (ce qu’elle avait fait avec la pauvre Ekaterina), surtout quand elle n’était pas en état de réfléchir correctement, qu’elle s’énervait un peu ou se laissait emporter par l’instant présent. Un éclat de joie, un choc, la moindre excuse était bonne à prendre pour s’exprimer en russe. La secrétaire se faisait, aussi, quelques fois, réprimander pour avoir laissé s’échapper des documents en cyrillique, écriture que ses mécaniciens étaient incapables de déchiffrer, à part son patron. Avec son colocataire, ils ne se gênaient pas, l’un et l’autre, pour parler aussi bien anglais que russe. Un yo-yo linguistique qui plaisait beaucoup à la chasseresse, habituée à vivre ainsi, avec sa mère et son mentor.

« Je peux t’apprendre le russe, dit Anela, l’air pensif. Mais tu dois te concentrer sur l’anglais, d’abord. C’est ce qui te sera le plus utile à l’avenir. Quand tu sauras parfaitement parler anglais, on passera au russe. Deal ? »

Apprendre plusieurs langues en même temps n’était pas la chose la plus aisée au monde et Anela s’inquiétait, un peu, de l’apprentissage d’Ekaterina. Ses difficultés, en anglais, laissaient présager qu’elle n’était pas dans le pays depuis longtemps. La brune se demanda même si elle était officiellement dans ce pays ou si elle risquait, à tout moment, de se faire mettre à la porte par les autorités. Un risque qu’Anela ne voulait pas la laisser encourir. S’il y avait un moyen, n’importe lequel, pour empêcher que cela arrive, la chasseresse trouverait et ferait. Elle restait persuadée que personne ne venait, soudain, dans un pays dont il ne connaissait rien sans une très bonne raison qui l’empêchait de revenir en arrière. Elle-même, après tout, ne pouvait plus retourner en Russie. Mais tout ceci n’était que des suppositions. Anela ne pourrait rien faire sans preuve de ce qu’elle avançait, ni sans l’aval de l’adolescente.

« Tu comprends mieux que tu ne le penses. »

Ce qui lui paraissait vrai, vu ce que la brunette semblait avoir compris de leur conversation. Au début, Anela ne faisait pas très attention et pourtant, elle l’avait plus ou moins comprise, non ? Peut-être essayait-elle de se persuader elle-même qu’elle n’avait pas parlé dans le vide… Ce n’était pas très grave, de toute façon.

« Oui, un bain, bien chaud, aussi longtemps que tu le voudras. » (Anela sourit et ouvrit son sac.) « Attends, on va faire un truc. »

La grande brune fouilla dans son sac. Elle fut obligée de s’arrêter au milieu du trottoir, incapable, dans son état actuel, de combiner la fouille et la marche en même temps. Si elle essayait, elle savait d’avance qu’elle s’étalerait sur le sol, encore une fois. Il ne valait mieux pas tenter. Au bout de quelques minutes, la chasseresse trouva enfin ce qu’elle cherchait : son smartphone. Elle le montra à Ekaterina, un petit sourire aux lèvres, et se pencha un peu en avant, pour écrire un SMS à son cher colocataire. Anela tapa rapidement sur le clavier tactile, en essayant de permettre à l’adolescente de regarder ce qu’elle écrivait, sans faire attention au fait que la chasseresse mélangeait, constamment, l’anglais et le russe pour s’adresser à Alexei.

Tu peux t’occuper en ville quelques heures ? J’ai besoin de la maison. J’ai une invité, je t’appelle plus tard pour t’expliquer. Je te dis quand elle s’en va.

Anela attendit quelques secondes, devant l’écran, que son colocataire réponde à son message. Elle ne s’attendait guère à plus qu’un petit « d’accord », ce qui lui suffisait largement. D’habitude, elle n’aurait même pas pris la peine de lire la réponse, mais elle voulait prouver à Ekaterina qu’il n’y aurait personne chez elle, le temps qu’elles arrivent. La réponse, comme Anela s’y attendait, ne fut qu’un simple « Ok » que, aussitôt apparu à l’écran, la brune montra à l’adolescente.

« Et voilà, coloc pas là. » (Elle rangea son téléphone.) « Allez, viens, ce n’est plus très loin. Regarde, on voit le toit, là-bas. »

La chasseresse leva une main et pointa, d’un doigt, une grosse maison. Anela avait un peu visé haut en achetant cette propriété, mais heureusement, prendre un colocataire allégeait la dépense.


(c) ROGERS.


HRP : Je me suis arrêtée là, mais si tu préfères que je continue jusqu'à entrer dans la maison, dis-moi ♥
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty
Message# Sujet: Re: When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]   When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski] - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

When I get drunk [pv — Ekaterina Kovalski]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires

-
» Un diamant brut... [Ekaterina]
» Bousculade et interrogation (avec Ekaterina)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Perfume of Blood :: Archives :: ♰ Archives :: Sujets abandonnés-