Partager un instant de bonheur et de complicité avec Clayton, je devais avouer que cela m’avait quelque peu manqué. Si le vampire semblait toujours un peu brut de décoffrage, il avait également un cœur aussi tendre que du beurre et à ses côtés, la passion et la ferveur de nos câlins étaient comme une revanche sur ma vie d’avant. A ses côtés, j’avais l’impression d’être une femme et une vampire comblée et entière. Si dans le fond, je ne le connaissais pas si bien que ça et lui non plus, nous ne pensions plus à de telles barrières en cet instant. Pour l’heure, il n’y avait que deux êtres attirés l’un par l’autre et ne désirant qu’une chose profiter de ce moment d’accalmie dans nos vies tourmentées.

Les baisers se firent de plus en plus passionnés et bestiales alors que je l’autorisais enfin de tous les vices en lui disant que j’étais sa dévouée pour la soirée et la nuit. Clayton ne perdit pas une seconde de plus alors que je revis ses yeux rouges rubis plongés dans les miens qui prirent la même teinte, succombant à une passion et une excitation montante. Je quittais le sol pour me trouver dans ses bras alors que je l’embrassais avec toujours plus d’envie et de fougue. Alors que Clayton me posa sur le sol et qu’il retire sa chemise, je délasse le reste de mon dessus de robe qui était déjà en lambeau me dévoilant un peu plus. Je suis à présent en simple sous-vêtements devant lui pour le haut de mon corps mais le jupon de ma robe était toujours sur moi, ne pouvant m’en défaire sans défaire Clayton qui était au-dessus de moi. Et je ne voulais pas qu’il s’éloigne un seul instant. Il était auprès de moi et je n’avais qu’une envie qu’il soit toujours plus proche.

Notre étreinte se veut de plus en plus bestiale et la chaleur de nos corps l’un contre l’autre se fait sentir malgré notre nature au sang froid. Les minutes passent et le reste de nos habits volent dans la grotte alors que nous sommes là l’un pour l’autre. Ma nature de prédateur prenant par moment le dessus, je mords à plusieurs reprises Clayton mais c’est plus sensuel et fougueux qu’animal.

Il se fond en moi comme nous l’avions vécu par le passé. Je suis alors sienne pour les dizaines de minutes à venir et les mouvements de nos corps ondulent alors sur un rythme de plus en plus intense. Finalement heureusement que nous sommes isolés dans cette grotte car il provoque en moi plusieurs cris de jouissance qui réveilleraient un mort. Le désir pour lui est resté parfaitement intacte et la douceur de sa peau contre la mienne me procure autant de frisson que de plaisir. Je m’envole pour d’autres pensées encore et encore mais dans chacune d’elle, Clayton me couvre toujours de baisers et d’une soif dévorante d’un plaisir à assouvir encore et encore…

Ces retrouvailles n’étaient pas ce que nous avions prévus certes mais elles avaient le mérite d’être intenses. Je me laisse alors porter par cette vague de plaisir qui envahit tout mon être alors que je suis dans les bras de ce vampire qui malgré nos différences semble parfois comprendre ce que je veux. Ce moment d’échanges alors que nos regard se croisaient, que nos crocs se plantaient dans la chair de l’autre, que nos gémissement non dissimulés expriment parfaitement l’envie et le désir ressenti durant ces retrouvailles.

La plainte de Clayton lorsqu’il jubile profondément en me mordant une dernière fois. Mon gémissement de plaisir alors que l’extase entre nous est à son maximum. Je ne réponds rien mais mes gémissions ou plutôt mes grondements parlent pour moi, exprimant à ma place tout ce que j’ai pu ressentir en cet instant.

Les secondes suivantes, Clayton se pose à mes côtés et nous redescendons tranquillement de notre nuage qui nous a permis d’oublier les tracas du moment. Je ferme un instant les yeux en profitant de cette tendre proximité à ses côtés et je songe enfin à lui dire quelque chose qu’il ignore sur moi :

« Tu sais Clay. Je ne t’ai jamais dit mais ambres est un nom d’emprunt. Mon véritable prénom est Ariane. Je pense que c’est mieux que tu connaisses ma vraie identité. »

J’ouvre à nouveau les yeux en tournant le visage pour regarder le vampire à mes côtés avant de prendre à nouveau la parole.

« C’est le genre de révélations que je ne fais pas à la légère tu sais. Mais j’estime que nous sommes suffisamment proches pour que je te l’avoue. »

J’ai alors sur Rufus un regard éternellement doux. Comme souvent pour cet homme que je sais différent de moi mais que je ne peux m’empêcher de ressentir à un certain attachement pour lui. Pour ce vampire qui a su malgré nos chemins différents me faire comprendre que parfois il est difficile de dire non à l’appel du sang.

Révéler mon véritable prénom c’était comme avouer enfin qui j’étais vraiment. C’était dévoiler que j’étais la vampire de la Grèce antique qui marcher sur cette terre en quête d’une quelconque revanche sur sa vie d’humaine. C’était aussi me dévoiler un peu plus sur ma personnalité et potentiellement mes faiblesses. Mais j’avais le sentiment que Clayton ne serait pas du genre à profiter de tout cela. J’avais le sentiment qu’il garderait cette information précieusement. Rufus – même s’il n’aimait pas son prénom – et moi avions une relation particulière. Si nous étions très différents, j’avais pour une lui une profonde affection et je savais que les années ne changeraient en rien à cela. Alors cette confidence était normale pour moi et sa réaction me fit sourire tout autant qu’elle me ravit.

Il semblait touché de mes confidences et aimait mon véritable prénom. Cette conversation avait pour mérite de rendre un sourire sincère à mes lèvres après le tumulte qui s’était produit en ces lieux il y a encore peu de temps. J’adorais plonger mon regard dans celui de Clayton, qu’il soit rouge sang ou marron naturel, j’adorais le regard qu’il posait que moi. Il me faisait me sentir différente. Il me faisait me sentir unique.

« Merci Clayton. »

Je me redressais doucement pour me poser sur lui, repoussant mes cheveux derrière mes oreilles alors que mon regard plongeait à nouveau dans le sien et que ma main parcourait son torse délicatement.

« Et toi dis-moi… dis-moi tout de toi mon cher Rufus. »

J’imaginais déjà son froncement de sourcil à la prononciation de son prénom et cela me faisait sourire à l’avance.

« D’ailleurs moi aussi j’aime bien ton prénom même si tu le trouves affreux. »

Pour le faire taire, je scellais mes mots d’un doux baiser sur ses lèvres.

Je souriais doucement dans les bras de Clayton. Etre contre lui me procurait une sensation de protection et d’apaisement très rarement atteinte jusqu’à présent mais c’était sans compter sur Clayton. Si j’osais prononcer son vrai prénom c’était parce que même s’il ne l’aimait pas je voulais lui prouver que pour ma part j’appréciais tout chez lui, même son prénom. La seule chose que j’aurais pu trouver à redire c’était sa soif de sang mais malheureusement c’était une toute autre histoire et je n’avais pas encore envie de remuer le couteau dans la plaie qui se trouvait sur son tatouage. Lorsqu’il m’affirma que c’était un coup bas de ma part, un regard malicieux se teinta dans mes yeux alors qu’il m’embrassait à nouveau pour mon plus grand plaisir. Cet homme, ce vampire savait apprécier en moi ce que j’étais et je ne trouvais rien à redire la dessus. Doucement il se redressa, sans me quitter du regard et pour ma part, je voulais garder un contact avec lui. Ma main parcourait alors doucement sa peau alors qu’il me demandait ce que je voulais savoir à son sujet.

Mon regard oscillant entre ma main sur son torse et son regard rouge sur moi, je lui souris avec douceur avant de commencer :


« Tout d’abord Clay, tutoies-moi je t’en prie. Je pense que l’on se connait maintenant suffisamment pour que je sache que tu auras toujours un profond respect à mon égard. »

C’était une première chose dont je voulais parler avec lui depuis longtemps. J’avais déjà évoqué sa façon de me parler en me vouvoyant. Pour ma part, j’avais du mal à tenir le rythme, nous étions désormais tellement proches que c’était compliqué pour moi de garder cette distance verbale. Et puis la seconde requête qui me brulait les lèvres eut enfin l’audace de sortir pour être demandée :

« J’aurais voulu savoir si tu avais connu beaucoup de femmes dans ta vie, humaine et vampire ? Est-ce que l’homme dur comme un roc que tu dévoiles aux yeux du monde possède la cœur et la tendresse suffisante pour aimer une femme ? »